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Shinken Katsuo

Données Spirituelles
Grade: Ten of Cups
Dim 4 Déc 2022 - 11:44 - Shinken Katsuo - Seven of Cups [Terminée]

Shinken-no-Mune Katsuo

Race Fullbringer revenant
Age 28 ans


Grade Seven. The Cups.


Pouvoir

Shinkō - 心鋼 (Coeur d’acier)
L’objet auquel est lié Katsuo est un tantō de 25 cm, héritage familial qui fut forgé par son arrière-arrière-grand-père et lui fut offert par son père lorsqu’il commença l’apprentissage de la forge à ses côtés. La lame sans garde (aiguchi) est ornée d’un unique ginkgo, symbole que sa famille s’appropria pour signer leur œuvre. Son fourreau est de bois sombre et demeure à l’abri des regards dans la ceinture du fullbringer, généralement au niveau de son dos.

Pouvoir fullbring - Shinhokō (coeur et voile d’acier)
Honō no beru ni ken wo kitaero | 炎のベールにセイバーを鍛えろ| Forge mon sabre dans le voile des flammes
La libération de son pouvoir permet à son tantō de prendre la forme d’un katana alors que sur ses épaules vient se poser un haori blanc fait de pur reishi. C’est par ce biais qu’il pourra matérialiser des lames d’acier et de métal, les utilisant pour attaquer ou pour se défendre, relique de ses créations passées.
En combinant ses pouvoirs de fullbringer et son talent de forgeron, il lui est possible d’offrir à ses lames forgées de manière conventionnelle la capacité de « trancher les esprits » (Seishin-o-tatsu).

Enhanced Fullbring
Pour l’heure, Katsuo n’est pas intéressé par ce genre d’évolution.

Shinken Katsuo - Seven of Cups [Terminée] P-humain

Description

Décalé, il avance dans ce monde comme un revenant, un fantôme du passé fait de chair et de sang. Toujours vêtu de ses vêtements traditionnels japonais - de facture contemporaine, cela va s’en dire - le forgeron dénote dans la ville tokyoïte. Quand bien même la tradition côtoie la modernité, il n’est pas rare que chacune de ses sorties en ville attire les regards et les murmures. Des réactions dont il n’a que faire et qu’il ignore ostensiblement, comme il le fait pour de nombreux autres points qui pourraient gêner. Agacer. Le regard des autres ne lui importe plus.

Après tout, ce monde n’est pas le sien.

Alors il s’avance dans les rues, détachés du monde, comme le monde l’est de lui. Il ne s’intéresse que peu à lui - que peu aux autres aussi. Il n’a jamais été un homme particulièrement sociable. Pourtant, il s’y est essayé par le passé, maladroitement. Mais plus à l’aise avec les lames qu’avec les hommes, il a souvent échoué à créer des liens qui ne se sont pas délités - si ce n’est quelques rares cas. Il faut dire qu’il est difficile de l’approcher, de trouver grâce à ses yeux, plus encore aujourd’hui dans ce monde qui n’a pas de sens pour lui. Dans lequel il peine à s'adapter. S'habituer.

Il a un devoir. Une passion. Et elle est seule aujourd’hui à le faire avancer dans cette nouvelle vie. Cette vie qu’il n’a pas choisie. La forge est tout ce qui lui reste de son passé et tout ce qu’il cherche à préserver de ce dernier. A faire vivre - à moins que ce ne soit elle qui le fasse vivre aujourd’hui. Le reste n’appartient qu’à lui, et uniquement à lui. Ses souvenirs ne sont pas faits pour être partagés avec autrui.

Son regard est d’or, observant le monde avec distance. Ses cheveux de flammes, portés courts, sans fioriture aucune, seule une frange courte et désordonnée habille son front. Du haut de son mètre soixante-dix-huit, il reste dans la normalité haute, sa musculature est developpé surtout au niveau de ses épaules et de ses bras, de par ses longues années à forger. Nombreuses sont les ciacrtices marquants sont corps, marquant ses mains. Des mains larges et caleuses mais faisant preuve d'une très grande dextérité, nécessaire tant pour la forge, que pour le maniement des sabres qu'il peut faire naître.

Son visage est peu mobile, rarement habité de ses sentiments les plus intimes. Généralement concentré - quand il forge - ou ennuyé si ce n'est neutre - le reste du temps. Il n’est pas si aisé de lire dans son esprit, moins encore dans son cœur. Un cœur semblable aux sabres qu’il forge. Tranchant. D’acier. Et peut-être un rien fascinant.

Que se cache t-il derrière toutes ses rainures, toutes ses rayures qui entament cette lame ?

Shinken Katsuo - Seven of Cups [Terminée] P-humain

Histoire

« Les dieux ont offert à votre fils un don extraordinaire Maître Shinken. Voir leur Monde n’est pas donné à tous… Si nos chemins se sont croisés, ce n’est pas sans raison. Soyez sûr que si vous nous confiez cet enfant, cela serait une grande bénédiction pour nous et pour les vôtres. » L’enfant demeure au côté de son père, silencieux, il contemple le moine de ses grands yeux teintés d’or. Un regard qui l’avait attiré et dans lequel il avait perçu une force rare.

Une bénédiction des dieux.

Malgré son jeune âge, le fils n’ignore pas de quoi il est question ici. Rien de moins que son avenir se joue à cet instant, néanmoins, ce n’est guère à lui de s’exprimer sur le sujet et ses prunelles ambrées se tournent sur son paternel. Le chef de leur famille. Un homme solide à la présence solennelle. Son regard se tourne vers son enfant, son seul et premier fils dans une fratrie de trois. Il est son héritier. L’unique à préserver. Un instant ses paupières s’éteignent avant qu’il ne revienne s’adresser à son humble interlocuteur.

« Vous honorez ma famille de vos paroles. » Commence t-il d’une voix grave et mesurée. « Néanmoins, je ne peux vous confier la garde de mon seul fils. Il est mon héritier et en cela, il est amené à suivre mes traces. » Le bonze semble déçu par ces propos mais demeure compréhensif. Ses doigts viennent glisser sur son menton, réfléchissant un instant alors que son regard de nouveau vient attraper les prunelles de l’enfant. Un don rare qu’il ne souhaite voir s’échapper. « Peut-être puis je vous proposer autre chose dans ce cas. Je dois rester ici quelque temps aussi pourrais je profiter de ces moments pour enseigner à votre fils ce qu’il doit savoir sur leur Monde. Il peut être dangereux de s’y perdre, surtout pour un si jeune enfant. »

Le père semble réfléchir un instant, pesant de nouveau le pour et le contre mais cette fois, la décision est plus aisée à prendre. « Votre proposition me convient. Je compte sur vous en ce cas pour guider Katsuo sur le bon chemin. »

Le prêtre offre un sourire au père et scelle leur accord d’un repas partagé.

~*~*~*~

« Tu possèdes un regard remarquable Katsuo. » Le jeune adolescent incline humblement la tête aux paroles de son maître. Cela fait plusieurs lunes à présent qu’il a eu l’honneur de rejoindre la forge de ce célèbre Maître forgeron. Son père en avait éprouvé une fierté certaine et avait eu tôt fait de confier son apprenti à cet homme dont il admirait le talent. Lui même en éprouvait une reconnaissance certaine, et se gorgeait du savoir qu’on lui distillait au sein de cette célèbre forge de la province de Sagami. « Continue avec autant d’assiduité, acère ton regard et tes techniques. Tu as du talent mais il te faut le cultiver et le faire croître pour qu’il puisse être digne de mon enseignement. »

L’adolescent acquiesce, nullement échaudé par les paroles plus dures de son mentor. Au contraire. C’est un objectif qu’il se doit d’atteindre. « Oui Maître. » L’homme prend congé et l’adolescent retourne à son œuvre. Son père lui avait enseigné tout ce qu’il savait, à présent, il se devait d’acquérir l’expérience qui lui manquait, d’affiner ses compétences pour que son regard exigeant puisse être satisfait de ses progrès. Alors il fait tinter le métal, encore et encore, s’emploie à forger des lames ou des outils, tout ce dont les hommes ont aujourd’hui besoin pour vivre ou pour survivre.

Il est un forgeron et suivra les traces de ce père qu’il admire tant.

~*~*~*~

« Peux-tu m'aider Katsuo ? » Le jeune homme contemple le prêtre, l’esprit en proie à la réflexion. Il fut son élève, et cela le pousse à accepter sa demande par reconnaissance, néanmoins… Son regard se tourne un instant vers son père qui s’est arrêté dans son travail lorsque celui qui a guidé son fils lui a demandé un service, bien des années plus tard. Il finit par acquiescer. « Va l’aider, je vais me débrouiller pour la commande. » Katsuo hésite un instant mais finit par acquiescer, récupérant ses effets avant de suivre le bonze. Ce dernier est reconnaissant. « Ta force ne sera pas de trop. » Le jeune forgeron réajuste la ceinture de son hakama, prenant soin du tantō qu’il y a glissé. « Je suis surpris que vous ne soyez pas parvenu à le purifier maître. » Sa franchise désarme le prêtre qui finit par laisser échapper un petit rire gêné. « Je ne suis plus aussi efficace que je l’étais autrefois. » avoue t-il, un rien embarrassé avant que son visage ne se fasse plus sérieux. «Il est fort Katsuo. Il ne faudra pas le sous-estimer. » Le regard ambré du jeune homme se tourne vers celui qui lui a appris à marcher dans ce monde d’esprit et de dieu errant.

« Je ferais attention. »

La route se fait de plus en plus sombre alors qu’ils finissent par rejoindre le domaine de la créature. Un lieu de passage où nombre de marchands se sont éteints, leurs vies cueillies par une créature n’ayant plus sa place dans le monde des hommes… envieuses de ces derniers. « Tu la sens ? » Katsuo acquiesce, sa main ayant déjà récupéré entre ses doigts le tantō dont il a hérité de son père. Un murmure s’échappe de ses lèvres avant que la créature ne frappe là où il se trouvait quelques secondes plus tôt. La lame courte entre ses doigts s’est agrandie, prenant la forme d’un katana de haute facture auréolé d’énergie. Un rayon de lune dans cette sombre nuit. Le monstre est plus grand que ceux qu’il a déjà affrontés par le passé. Son masque grotesque les observe, sa bouche s’ouvre, avide d’engloutir de nouvelles âmes pour grandir plus encore.

« Katsuo ?! » Le jeune forgeron se met en position d’attaque. « Je n’ai rien. » Juste une entaille sur le bras mais il a été suffisamment rapide pour esquiver la charge. « Bien. Je compte sur toi. » Concentré, le jeune homme acquiesce. Il est un forgeron, non pas un samouraï, aussi manier ce genre de lame n’était pas foncièrement son talent premier. Néanmoins il avait de la chance d’avoir un bon ami pour l’aider à s’améliorer…

~*~*~*~

« Tu n’as pas l’air très concentré aujourd’hui. » Son vis à vis, un homme de son âge à la chevelure sombre et au regard noisette dégage sa lame de son cou, venant la rengainer avant de venir aider son ami à se relever. Une chute qui n’aura nulle conséquence sur son corps mais qui en aura davantage sur sa fierté. « Fatigué ? » Katsuo époussète son hakama, grommelant sourdement, tout en prenant soin de dissimuler les quelques bandages qui ceignent son avant bras derrière les manches de son haori. « Désolé pour mon inattention Monseigneur. Cela ne se reproduira plus. » Le Monseigneur en question lève les yeux au ciel. Amusé. Il semblerait que son ami ne souhaite pas répondre à cette question, ce qui ne l’étonne que peu. Katsuo avait cette tendance à garder pour lui tout ce qu’il ne jugeait pas nécessaire de partager. Entre autre chose, tout ce qui le concerne de près.

« Je pense qu’on ferait mieux d’en rester là pour aujourd’hui. » Le forgeron hésite un instant avant de rengainer sa propre lame dans son fourreau à sa taille, s’inclinant légèrement, il répond d’une voix atone. « Merci pour cet entraînement. Je vais prendre congé dans ce cas, il me reste beaucoup de choses à faire. » Beaucoup de choses. Le noble n’en doute pas et une part de lui s’en afflige. La mort du patriarche des Shinken quelques mois auparavant pesait lourdement sur les épaules de son fils mais il assumait ses responsabilités sans mot dire. Comme de coutume. Pourtant, il n’a aucun scrupule à utiliser la même carte que son ami avait utilisé contre lui un instant plus tôt pour obtenir son dû. « Bon. Puisque tu joues à ça. Maître Shinken, je t’ordonne de rester avec moi ce soir. J’ose espérer que tu n’as rien à y redire ? »

Katsuo s’arrête, soupire et se retourne sur son ami, une mine désabusée couvrant ses traits. Le sourire victorieux du noble ne fait qu’assombrir davantage son expression. « Aller, ne fait pas cette tête mon ami et accepte ta défaite. Ça ne fera de mal à personne. » Un dernier soupir s’échappe des lèvres du Shinken avant qu’il ne rejoigne son ami, prêt à affronter la soirée avec Kotomine Kiyoshi, le fils du Seigneur de ces terres dont il est l’un des vassals.

« Comment va ton épouse ? » La question de son ami crispe ses doigts sur le verre de saké qu’il porte à ses lèvres. Son geste se fige un instant avant qu’il ne vienne ingérer le reste de la boisson. L’alcool lui offre plusieurs secondes de répit pendant lesquelles il cherche une réponse à lui donner. Cela faisait un peu plus d’un an qu’ils étaient mariés. Un mariage arrangé entre leur deux familles auquel il n’avait pas eu de raison de s’opposer. Elle était plus jeune que lui et si elle avait un aspect fragile, presque craintive, il avait apprécié leurs quelques échanges ainsi que le regard qu’elle avait pu porter sur son travail. Pourtant il y avait quelque chose qui semblait… brisé en elle. Et si il parvenait sans peine à réparer un sabre, il peinait à savoir comment réparer une âme. « Elle est encore malade. » Un demi-mensonge que son ami accueille avec un acquiescement grave. « Je comprends mieux. » Le forgeron ferme les yeux un instant.

Non. Il ne peut pas comprendre. Lui-même ne comprend pas. Mais il continue parce que c’est ce qu’il doit faire. En tant qu’homme. En tant qu’époux. En tant que chef de famille. Il a de nombreuses responsabilités à assumer.

« Tu veux que j’appelle le médecin de notre famille pour l’examiner ? » Un sourire glisse sur les lèvres du Shinkin. Un sourire las que l’alcool ne parvient plus à dissimuler. « Non, je vais m’en occuper. J’ai déjà fait le nécessaire. » Son ami fronce les sourcils, nullement aveugle face à l’affliction de son ami, mais il finit par acquiescer simplement.

Il ne peut pas lui avouer la vérité.

~*~*~*~

« Tu étais là… »
Un murmure s’échappe de ses lèvres alors que le corps de la jeune femme repose entre deux souches d’arbre, non loin d’un petit temple peu fréquenté. « Merci. » L’esprit à ses côtés lui sourit. « Elle est blessée mais tout le sang n’est pas à elle.» Il l’examine plus attentivement. Sa respiration lui semble laborieuse. Sans doute fiévreuse. Peut être une infection songe t-il en vérifiant l’état de ses blessures. Elles semblent ne plus saigner mais les quelques bandages de fortune les dissimulent… Il faudra qu’il regarde ça plus attentivement. « Je te ramène à la maison Kaede.» Elle dort profondément et son corps tremble à peine lorsqu’il la récupère dans ses bras pour l'entraîner jusqu’à chez eux.

Il sait que ce qu’il fait est inutile. Qu’elle repartira. Pourtant, toujours, ils recommencent la même danse, encore et encore. Peut-être qu’elle aussi, elle s’y était habituée.

~*~*~*~

« Je suis désolé Katsuo. » Le Shinkin ferme les yeux un instant. Il sait. Il a toujours su que ce jour arriverait. Qu’un jour, il ne pourrait pas être là. Qu’un jour, elle ne reviendrait pas. Il le savait depuis que cette danse avait commencé. Depuis qu’il savait qu’elle était brisée. Lui… Il a toujours été plus doué avec les lames qu’avec les hommes. Il ne pouvait pas la réparer. Pourtant malgré tout ça… la douleur est là. Il n’avait pas imaginé qu’elle serait aussi mordante.

Tu as échoué.

Lorsqu’il rouvre les yeux, ses prunelles ambrées contemple un instant le linceul blanc dans lequel repose son corps. « Je l'emmène au temple. » souffle doucement son ami. « Merci. » Aucun autre mot ne lui vient en tête. Un simple sourire compatissant lui répond, une main sur son épaule avant que ce dernier ne s’échappe sur son cheval accompagné par quelques-uns de ses hommes. Son regard accompagne un instant la procession.

Vide.

~*~*~*~

La nuit est noir. Un unique croissant de lune luit, sourire macabre dans ce ciel d’encre.

Le forgeron esquive l’attaque de la créature. De l’esprit corrompu qui sème le trouble depuis plusieurs semaines. Il frémit, son sabre luisant faiblement entre ses doigts alors que le haori blanc recouvrant ses épaules dissimule ses blessures. Troublé, il peine à prendre l’avantage dans ce duel au clair de lune. Quelque chose ne va pas avec cette créature.

Qu’est ce qui ne va pas ?

L’impression est tenace, amoindrissant ses coups, ralentissant ses gestes, si bien que les blessures se font de plus en plus nombreuses sur son corps.

Concentres toi.

Il s’intime au calme. Fait taire ce trouble qui le tenaille. Il profite d’une attaque de la créature pour lui asséner un coup puissant, appelant à lui des lames pour en accroître l’impact. L’attaque porte ses fruits et l’esprit corrompu s’écroule dans un râle de douleur. Il ne lui reste qu’à porter le coup de grâce. « Repose en paix. » Son bras se lève, sa lame luisant de son pouvoir, la créature le regarde. Un instant, leurs prunelles s’affrontent. Un instant. La lame tremble entre ses doigts. Son regard s’écarquille.

Non. Non… !

Il le reconnaît, ce regard. Ce regard sous ce masque à moitié brisé. Elle l’observe. Ils s’observent. La lueur de son sabre vacille. Ses doigts tremblent. Non. Pas elle. Par pitié. Pas elle… Dans son cœur explose une myriade d'émotions qu’il avait pris grand soin de dissimuler, d’enfermer loin de ses pensées depuis des mois, peut être même des années. La culpabilité. La solitude. La peur. Le devoir. Sa prise se raffermit. Il doit le faire. Il le doit. C’est son devoir. Pour elle. Pour lui offrir le repos qu’elle mérite. Pour qu'elle ne blesse plus personne.

Le chagrin. Tu as échoué.

Sa vision se trouble. La lueur sur sa lame irradie un instant, semble s’enflammer dans la nuit. Le sabre s’abat mais se désagrège avant d’atteindre son but, redevenant un simple tantō. L’homme tombe à genoux. Meurtri. Blessé. Il la regarde et voit son visage se superposer au faciès à moitié masqué de son adversaire. Son ennemi. Il était de son devoir de la tuer. Qu'elle cesse de les attaquer. Qu’elle puisse se libérer. Qu’elle puisse…

« Je suis désolé. Je ne peux pas… »


Dans un grondement guttural, la créature blessée s’échappe, le laissant seul avec ses larmes.

~*~*~*~

Le bruit du métal s’entrechoquant résonne dans la forge. Encore et encore. La mélodie est douce à ses oreilles, le chant du métal devenant seul à animer son âme, à mouvoir son corps dans ces gestes maintes fois répétés. Habitués. Expérimentés. Sur ses épaules, le haori blanc fait de son pouvoir s’expose, offrant à la lame qu’il créer, une part des dons de son propriétaire. Des armes capables de blesser les esprits errants. De protéger les vivants de la rancune des morts. Ses prunelles d’or viennent examiner le nagasa, vérifiant de son regard acéré son épaisseur et sa régularité. Satisfait, il fait se refroidir la lame en la trempant dans un bain d’eau.

« Pourquoi continuez vous ? »


Le forgeron ne se détourne même pas sur la présence qui s’est invitée dans sa forge sans un bruit, l’ignorant ostensiblement. Il récupère la lame, vérifiant son état avant de polir le hamon pour affûter son tranchant. Il sent l’indésirable s’agiter mais demeure concentré sur sa tâche. Il déteste être dérangé quand il forge.

« Nous vous l’avons déjà expliqué, mais seuls les shinigamis peuvent purifier un esprit ou un hollow. Vos lames ont peut-être certaines propriétés qui vous permettent de les blesser, mais cela fera plus de mal que de bien. Vous n’avez pas ces capacités. Ils ne les ont pas. » La mâchoire du forgeron se crispe. S’agace en silence de cette présence qui n’est pas première à venir en sa demeure.

A lui expliquer ces mêmes principes vides de sens.

L’homme reprend de cette même voix trop pleine de morgue à ses yeux. « Vous devez nous laisser faire et cesser cela, sans quoi, nous devrions prendre des mesur… » Le reiryoku du forgeron s’embrasse à ces mots, semblant se nourrir des flammes de son territoire pour croître et de cet ordre proféré sans savoir. Cette menace à peine voilée. « Vous laissez faire vous dites ? » Ses prunelles ardentes se fichent dans le regard de son vis à vis shinigamis. La surprise de l’intru fait face à une colère flamboyante trop longtemps tue, restée captive d’une âme en perdition. « Mais où étiez vous donc, Shinigamis, pendant toutes ces années, lorsque nous affrontions ces créatures que vous appelez ‘hollow’ pour défendre nos amis ? Nos familles ? Nos voisins ? »

Sa voix demeure faussement calme, étrangement basse alors qu’il darde toute sa rage sur cet être qui se sent si supérieur, ne comprenant nullement tous les sacrifices, toutes les pertes, toutes les blessures que ces batailles avaient faites à son corps - à son âme. Que savait-il, ce Dieu de la Mort, sur ce qu’ils avaient traversé ? Sur ce qu’il avait dû subir ?! « Où étiez vous il y a un an, Shinigami, lorsque ma femme est morte et que j’ai dû affronter son esprit transformé en monstre ?! » Sa voix éclate, fait frémir les flammes qui l'entourent en réponse. L’éclat dans son regard se fait sauvage. Colère.

Le dieu de la mort demeure un instant figé devant cette flamboyance. Sans doute ne s'attendait-il pas à ce que ce simple humain puisse avoir autant de capacités - un simple forgeron capable de les voir. Ou peut être découvre t-il des plaies dont il ne sait que faire. « Vous n’étiez pas là. Vous n’avez rien vu. Rien fait. Nous avons dû nous défendre. Nous avons dû nous battre. Nous. Et je devrais vous faire confiance pour nous défendre aujourd’hui ?! Je devrais rendre les armes et tout vous confier ? Ne me faites pas rire ! » Du mépris vient se glisser sur son faciès. Non. Il n’avait nul confiance en eux. Et ils pourraient revenir autant de fois qu’ils le voulaient, jamais il ne cesserait de forger ses lames, de protéger les siens.

« Partez et ne revenez plus jamais dans ma forge. Vous n’êtes pas les bienvenus ici. Aucun d’entre vous. »
Sa voix se fait plus sombre. « Je n’obéirais à aucun de vos ordres, aucune de vos demandes. »

Non. Il ne pourrait jamais leur faire confiance.

~*~*~*~

Son regard d’or se tourne vers le ciel, s’essaye à capturer dans ses prunelles, la radiance d’une lune pleine. Elle est là, illuminant les cieux obscurcis de sa présence, semblable à ce qu’elle a toujours été, et dans le même temps, si différente de ce qu’elle fut. Ici, leur lumière est partout. Éclatante. Éblouissante. Écrasante. L’éclat des étoiles lui semble bien fade comparativement au ciel d’autrefois. Un bruit de moteur trouble ses sens, et l’homme détourne ses prunelles des cieux pour contempler un instant l’instigateur de ce vacarme.

Dissonant. Agaçant.

Un instant, son regard retourne contempler cette nuit factice puis ses paupières s’éteignent et il reprend sa route vêtu de son kimono sombre. Ici, il demeure un fantôme. Un revenant. Malgré les années passées depuis qu’il était revenu à la vie, il n’était guère parvenue à réellement s’adapter à cette nouvelle ère.

Non pas qu’il l’avait désiré.

Après tout, ce monde n’est pas le sien. Ne pourra jamais l’être. Pourtant… Il y a des choses qui ne changent pas. Ses pas se figent face au chinjusha duquel s'échappent des bruits de sanglots. Un instant, il hésite, avant de se rapprocher. Une enfant qui pleure, assise sur les quelques marches menant à l’intérieur du petit sanctuaire - là où devrait se reposer le kami tutélaire. Une scène maintes fois vécues.

Répétées.

Doucement, le forgeron s’accroupit, se met au niveau de la fillette qui finit par remarquer sa présence. Le visage jusqu’alors d’une neutralité d’acier se fend d’une expression plus douce - plus rare. « Qu’est ce qu’il t’arrive petite ? » Les prunelles troublées par des larmes qu’elle peine à tarir le détail. Un examen minutieux auquel il se plie sans mot dire.

Elle ressemble à sa sœur cadette.

La pensée fait naître quelques sentiments épars alors que l’enfant semble hésiter sur la conduite à tenir. Maladroitement, elle sèche ses larmes, s’agite sous son regard d’or. « Je… vous me voyez ? » Il acquiesce. « Vraiment ?! » Il ne peut s’empêcher de sourire face à cet étrange empressement qu’il perçoit dans ses mots. « Oui, je te vois et je t’entends. Je peux voir les esprits. » Un “o” muet s’échappe de ses lèvres avant que son visage ne s'abaisse. Tristement. « Alors je suis bien…» Fatalité. « Oui, tu es une âme errante. » Les larmes reviennent affluer à ses yeux, s’échapper de ses paupières avant de rouler sur ses joues.

Cette image lui serre le cœur. Il est impuissant à l’aider. A la libérer. Seuls eux peuvent le faire. Ces bons à rien. Si seulement ses lames possédaient le même pouvoir que les leurs… Alors il pourrait faire quelque chose pour la libérer. Ses paupières s’éteignent un instant avant qu’il ne vienne s’asseoir à ses côtés. Cela ne lui coûte rien de rester. Après tout, personne ne l’attend à l’Ultima Necat, si ce n’est sa forge qui pourra bien attendre quelques heures de plus son retour. Il n’est pas un prisonnier.

« Je vais rester un peu avec toi. »


Non. Lui, il est juste une âme errante. Comme elle.

Shinken Katsuo - Seven of Cups [Terminée] P-humain

HRP

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FATE/Grand Order → [i]SENJI MURAMASA [/i] est [b]SHINKEN KATSUO[/b]

Comment avez-vous connu le forum : J’étais présente dès le début.
Parrain :Non.
Est-ce un double-compte ?Oui. Shunshō Hirō est mon compte principal.


https://www.before-tomorrow-comes.fr/t817-shinken-katsuo

Shinken Katsuo

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Serizawa Miyu

Données Spirituelles
Grade: Six of Cups
Dim 4 Déc 2022 - 14:55 - Shinken Katsuo - Seven of Cups [Terminée]

Hey Katsuo!

J'ai le déplaisir de te valider au grade de Seven of Cups, car je vais devoir endurer un petit chef de plus c'est bon ça suffit !

Ton rang attribué est celui d'expert, ce qui te donne droit à 12 PC, 3 PB et 2600 Reiryoku à répartir librement dans ta FT. Tu disposes également de 2100 PV, sans parler les :
  • 5 techniques N1 ;
  • 4 techniques N2 ;
  • 2 techniques N3 ;
  • 1 technique N4 ;
  • 2 aptitudes (1 N1 & 1 N2).

Pour constituer ta fiche technique, je t'invite à relire plus avant le système de combat et suivre le modèle de FT dans ta zone de faction où tu pourras poster ton sujet. Je t'invite également à consulter les sujets propres à ta faction concernant l'organisation de cette dernière entre les joueurs. C'est aussi ici que seront postées les demandes d'inscriptions pour les diverses interventions ou missions.

Comme d'accoutumée, le bureau du Staff est à ta disposition en cas de question.

Je te souhaite à présent bon jeu sur BTC, au plaisir de te rencontrer en RP ! Je reviens de l'Acuerdo et on se fait ça !
https://www.before-tomorrow-comes.fr/t557-serizawa-miyu

Serizawa Miyu

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