burn the sun (mickael)

Il y a du mouvement. C’est, du moins, ce que tu as cru entendre. Des rumeurs silencieuses qui sont parvenues à tes oreilles. Au fil du temps, et depuis ton arrivée à La Cámara, tu t’es remise un peu à jour, sur ce qu’il se passe ici, au Hueco Mundo. Sur ce qu’il s’est passé dans les dernières années. Et tu as eu vent du traité avec les humains, quelques âmes contre le droit d’exploiter une partie de votre désert, ou quelque chose comme ça. Et pour toi qui ne s’est jamais intéressée à la politique des environs… Tu ne peux pas nier que ça t’a surpris.

Tout comme ça t’a rendu curieuse.

Et donc, lorsque le vent a soufflé que de ces humains ont décidé de venir faire un petit tour par ici, dans ce grand désert blanc n’ayant rien de très touristique, tu n’as pas pu t’empêcher que de vouloir en savoir plus. Abandonnant alors ce palais dans lequel tu vis confortablement ces derniers temps, tu as pris la direction de cet étrange phénomène qui a pris naissance dans vos terres, là où eux exploitent l’énergie spirituelle.

Si tu as déjà rencontré nombreux humains, tu n’as pas souvenir qu’eux soient déjà venus à ta rencontre. Volontairement tu parles. Et c’est pour cela qu’il y a une touche de surprise, cette dernière se mêlant à l’amusement, lorsque tu t’adresses à celui dont la silhouette se détache du blanc dans lequel il progresse.

- Tiens, tiens, les rumeurs sont donc vraies. Ta voix brise avec le silence ambiant tandis que tu ne pensais pas trouver un humain ici. Un humain si loin de ces installations que tu as déjà pu apercevoir vite fait, par le passé. - Des humains ont décidé de nous rendre visite ? Comme c’est aimable. La raillerie s’entend dans ta voix. L’arrogance. La suffisance. Car c’est bien ça que tu ressens, vis-à-vis d’eux. Un sentiment de supériorité, toi qui est éternelle alors qu’eux sont si fragiles. Si misérables. - J’espère que vous avez amené un cadeau avec vous, histoire de nous remercier de vous accueillir ? Le tout avec l’esquisse d’un sourire sur les lèvres.

Tandis que tu t’arrêtes à quelques pas de lui, ta robe ayant tracé ta route dans le sable.

Tu observes l’homme qui se trouve désormais devant toi. L’humain qui a eu l’audace, l’arrogance, même, que de mettre les pieds aussi, dans votre monde. Et peut-être qu’ils pourraient vous reprocher la même chose, seulement… Seulement, à une époque, leur monde était aussi le vôtre. Vous aviez été comme eux, à une époque. Humains.

Une époque dont tu ne gardes aucun souvenir.
Rien, si ce n’est qu’une mort douloureuse.

À ses propos, tu ne peux pas t’empêcher d’hausser un sourcil, un début d’agacement se dessinant sur tes fins traits. De quoi parle-t-il, cet abruti ? Il y a dans ses paroles quelque chose de dérangeant, un manque de respect évident auquel tu n’as que très rarement été confrontée, pour ne pas dire jamais, au cours des derniers siècles. Il s’exprime avec assurance, ne te laissant même pas le temps d’en placer une, ce qui n’est pas sans te déplaire. Tu n’aimes pas être prise de haut. Encore moins par une créature aussi misérable que les humains.

- Il n’y a pas que la rumeur de votre présence qui est vraie. Les premières paroles qui s’échappent de tes lèvres alors que lui se décide finalement à fermer sa grande gueule. - Le fait que vous soyez des sauvages se confirme. Est-ce un manque d’éducation ou simplement que tu es limité, intellectuellement parlant ? Tu prends la peine de le détailler du regard. - Je dirais limité, si tu veux mon avis. Il y a de l’arrogance, dans ta voix.

Dans ce regard que tu lui adresses aussi.

- Parce que tu as vraiment une tête d’abruti. Et pas que la tête, mais ça, tu ne penses pas avoir besoin de le dire. Tu l’insultes dans le plus grand calme, n’haussant pas le ton. Il n’y a que le mépris qui se fait entendre. Ce sentiment de supériorité que tu ressens à son égard.

Que cette arrogance qui se lit dans ton regard.
Une arrogance dirigée envers cet insecte qu’il te tarde d’écraser sous ton talon.

C’est la curiosité qui t’a amené jusqu’ici. Car si tu as souvent côtoyé des humains, plus souvent qu’autrement alors qu’ils laissaient entendre leur dernier souffle, ça ne t’est jamais arrivé et les voir ici, sur ton territoire. Et c’est donc pour cette raison que tu te trouves là, face à cet abruti qui parle beaucoup, trop que tu dirais. Beaucoup trop, et surtout pour ne rien dire, ce qui n’est pas sans te déplaire. Tu les aurais cru un peu plus intéressant. Un peu moins stupide.

Tu aurais cru pouvoir peut-être avoir une discussion.
Chasser l'ennui.

Décevant.

Tu l’écoutes qu’à moitié, ce babillage incessant qui ne t’intéresse guère. De quoi peut-il bien râler ? Il est celui à s’être osé à quelques commentaires déplacés à ton égard et désormais s’insurgeant de ton absence de réponse ? Qu’aurait-il voulu que tu fasses ? Que tu acceptes ? Quand même. Tu as des standards et, malheureusement pour lui, la vermine ne l’atteint pas.

- Oh. Tu l’observes qui tourne les talons. - Pas si vite. La température monte de quelques degrés tandis que des ailes enflammées s’étirent dans ton dos, un masque pâle venant recouvrir la moitié droite de ton visage.

- La moindre des choses, lorsqu’on s’invite chez quelqu’un, c’est de faire preuve de politesse. Et tes paroles s’accompagnent d’une corde qui file dans sa direction, une extrémité cherchant à attraper son bras, l’autre dans ta main qui brûle doucement au contact de ces flammes qui filent jusqu’à lui. - De ce que j’ai cru comprendre, vous avez le droit de traîner près de vos installations, pas de vous balader comme bon vous semble ici. Tu restes toujours assez calme dans tes paroles, quand bien même y a-t-il ces flammes qui s’agitent dans ton dos. Qui menacent de consumer tout aux alentours.

- Et si tu recommençais du début, hm ? En y mettant les formes, cette fois-ci.
Pour voir s’il pouvait s’avérer intéressant.

Tu lui offres la chance de rattraper son erreur. De se reprendre. De peut-être se montrer un brin intéressant, juste assez pour que tu n’ais pas envie de simplement l’écraser sous le talon de ta chaussure comme tu le fais avec ces autres insectes insignifiants. Or, de toute évidence, ça ne l’intéresse pas. Est-ce qu’ils sont tous ainsi ? Tous terriblement arrogants, à se croire si importants et ce, même dans ce monde qui n’est pas le leur ?

Sont-ils tous aussi inconscients ?

- Mais tu n’as que ça en tête ? Semblant presque consternée par ses paroles tandis qu’il te parle des formes d’une jolie femme. En quelques secondes à peine, c’est tout ce dont tu as vraiment entendu parler, venant de lui. Est-ce ce pour quoi l’humain est aussi limité ? Cette obsession avec le corps, le charnel, de ces envies que tu peux connaître sans pour autant qu’elles te dominent ? - J’ai entendu de ces histoires, lorsque je traîne sur Terre, de femmes qui fuient les hommes… Et honnêtement, je les comprends. Sans ciller, tu laisses ses cartes venir marquer ta peau. Les blessures ne t’inquiètent pas plus que ça. Tu sauras t’en occuper plus tard.

- Vous êtes écoeurants. Tu lui donnes l’envie de gerber ? Tant mieux pour lui. Le sentiment est partagé. À nouveau, il y a cette corde de feu qui se matérialise dans ta main, long fouet que tu fais claquer en direction de l’homme, pour ainsi venir à nouveau l’attraper. À la différence que, cette fois-ci, autre une petite chaleur, il ne ressentira aucune douleur. Non. Ce n’est pas sa peau que tu vises, pas son intégrité physique. C’est son énergie spirituelle que tu veux faire brûler, l’affaiblir peu à peu au rythme de tes flammes.

Tu veux le jauger, surtout. Voir ce qu’il peut faire, analyser les réponses qu’il a. Savoir comment l’appréhender pour mieux contre-attaquer. Tu sais déjà ne pas être très inquiète de ses attaques, tout comme tu ne t’inquiètes pas de ces brûlures à ta main resserrée sur la corde.

Les blessures ne sont jamais dangereuses bien longtemps.
Pas dans ton cas, du moins.

Un monstre ? Tu as envie de rire. La faute à qui, si vous êtes tous ici, Hollows et Arrancars, aujourd’hui ? La faute de l’homme. De ces vies emplies de souffrance que vous avez vécues. Du désespoir de l’humanité. Tu ne réponds rien à ça, rebondissant cependant à d’autres de ses paroles. - Ce n’est pas comme si tu m’as laissé le temps de te présenter. À peine quelques mots échangées que tu as commencé à parler tout seul. Il ne peut donc que s’en prendre à lui-même, si la situation en est arrivée ici.

À lui-même et son manque de savoir vivre.
Un barbare, comme tous ces autres humains.

- Et je crois que c’est toi qui n’as pas bien capté ta place. Je ne te dois rien. C’est toi, qui est chez moi. C’est donc à lui de faire les efforts. De potentiellement chercher la bonne entente. Autrement, il ne peut pas en vouloir à personne d’autre que lui-même, des réactions provoquées par l’indécence de ses propos.

Tu ne sembles pas particulièrement ébranlée par les explosions, levant seulement ton bras pour les balayer, sans que d’autres blessures ne viennent marquer ta peau pâle. - À quoi bon chercher à me présenter quand ton idée est déjà toute faite ? Te concernant. Et sur tes mots, il est possible de voir tes ailes se déployer plus largement encore, les flammes plus intenses. Il y a ton masque, qui vient recouvrir ton visage et ta robe qui s’enflamme, le feu devenant cet habit recouvrant ta peau. Des plumes se détachent, tant de tes ailes que cette longue queue de phénix, elle aussi brûlant de mille feu, tandis qu’il y a cette chaleur qui se concentre dans ta main, la douleur se mêlant au soulagement de ta peau se régénérant des derniers assauts.

Écoeurant, c’est le mot que tu as utilisé pour le décrire. Lui et tous les hommes comme lui. Tu penses ce mot bien trouvé pour exprimer tout le dégoût qu’il t’inspire. D’un geste du poignet, tu diriges sur lui une imposante boule de feu, que tu as pris le temps d’alimenter avant d’envoyer dans sa direction. Tu veux le voir s’enflammer. Comme l’ont fait tous ceux qui se sont dressés sur ta route jusqu’à maintenant.

Ton millénaire ne s’est pas atteint sans bain de sang.
Sans corps brûlants que tu as abandonné derrière toi.

Tu es dans ton élément, entourée de ces flammes qui lèchent ta peau pour refermer les blessures que, soit il t’a imposées, soit tu t’es toi-même infligée. Ces flammes qui traversent l’espace qui vous sépare pour s’en prendre à lui, souhaitant lui faire subir ce sort que tu réserves aux impudents. À ceux qui se croient tout permis. Car il n’y en a que très peu encore vivant, de ceux qui ont osé te manquer de respect.

Leur mort servait souvent d’exemple.
Ta façon de faire taire les infidèles.

Car quand bien même tu as abandonné ton titre et ce piédestal sur lequel tu t’es tenue toutes ces années, tu n’en as pas oublié les habitudes. Celles de refuser que quiconque puisse se moquer de toi. Te prendre de haut. Celles de te croire supérieure aux autres, encore plus à cette vermine qui osent venir ramper sur ce sol sablonneux qui compose le Hueco Mundo. Alors peut-être qu’il n’avait pas tort, en t’accusant de le prendre de haut. Cependant, là n’est pas le seul problème de votre échange. Le problème ? C’est sa propre arrogance. C’est de croire qu’il est invité, ici.

Qu’il peut se comporter comme il l’entend.
Erreur.

Tu ne te soucis pas de ses cartes. De ses jouets pour gamins qui ne font qu’effleurer ta peau. Tu ne te soucis pas des explosions, encore moins de tes blessures, pouvant les sentir s’appaiser tandis que tes ailes viennent les recouvrir. Prunelles carmines posées sur lui, tu concentres ton énergie entre tes mains une nouvelle fois, laissent le feu brûler ta peau avant que la déflagration ne file vers lui, boule de feu qui à une fois de plus prise de l’ampleur.

Or, contrairement à la dernière fois, tu ne te contentes pas que de ça. Une nouvelle boule de feu, moins imposante que la première mais dont les flammes apparaissent tout autant dangereux. Puis ces flammes qui brûlent dans ta main, tandis que tu fonds sur lui, te décides finalement à franchir la distance qui vous sépare.

Tu sais aussi cogner ? Oui.
Même au corps à corps, avec ce poing fermé entouré de flammes.

La chaleur doit sûrement être plus importante, maintenant que tes ailes manquent de l’effleurer. Plus étouffante, même, que tu pourrais deviner. Plus dangereuse. Parce que tu l’es, dangereuse. Largement plus que ces créatures qu’il a décrit quelques instants plus tôt.

Tu a pris le risque de te rapprocher de lui. Main enflammée qui cherche à causer du dégât, des lésions sur son corps, s’imprimer sur sa peau d’une brûlure qu’il n’oubliera pas de si tôt. Et pourtant tu le sais. Tu le sais qu’il a de quoi répondre, allant de ces cartes tranchant ta peau à celles qui explosent. Est-ce que tu les crains ? Absolument pas. Car alors que la cacophonie se fait entendre, que les bombes explosent et que les cartes tranches, tu déploies tes ailes et en donnes un violent coup pour ainsi t’éloigner de lui.

Un peu plus loin, tu peux sentir tes ailes contre ta peau, les flammes passant sur cette dernière pour effacer les traces des derniers instants. Tu soignes même des blessures infligées plus tôt, notamment celles qui se sont imprimées dans ta main, de cette corde qui a brûlé entre tes doigts. Et sentant l’énergie te manquer, il y a cette douleur qui se ressent, avant que le soulagement ne vienne.

- Retournes d’où tu viens. Tu le dévisages, à quelques pas de lui, tes ailes un peu moins imposantes, le feu un peu moins vif. - Vous êtes tranquilles, tes copains et toi, dans ce petit coin du désert qu’on vous a laissé, mais évites de pousser trop loin. Presque un conseil, avec une touche d’animosité.

Avant que tes ailes ne s’abaissent.
Que ton masque perde de sa splendeur, ne recouvrant plus que la moitié de ton visage.

- Et tu devrais apprendre à te tenir. Ça te rendrait peut-être plus intéressant. De la même façon que tu as laissé les flammes te consumer, voilà que tu te fais plus calme. Un changement d’idée ? Pas spécialement. Tu sens seulement l’ennui. La lassitude. Celle qui s’accompagne de cette grande fatigue que tu ressens. Car si physiquement, tu vas très bien, ayant effacé ses assauts les uns après les autres, pour ne garder que quelques marques à peine visible, tu sens que tu as abusé un peu.

Que tu t’approches dangereusement de tes limites.
Et tu préfères encore être loin, lorsque ce sera le cas.