Un sifflement dans la nuit [PV Riful]

Mar 18 Oct 2022 - 1:41 - Un sifflement dans la nuit [PV Riful]

Il y a plusieurs raisons pour lesquelles un Arrancar peut revenir sur ses pas et côtoyer de nouveau l'Arbolada et ses bois pourris par la Mort. L'une de ces premières raisons réside dans le Besoin. La nécessité de fuir les trames et la Cour des Bêtes dans le Yermo et de vivre une vie tranquille en tant qu'Hollow. La seconde raison s'apparente davantage à un Devoir. Une obligation d'y faire escale pour obtenir quelque chose ; le dicton même de tout Menos qui se respecte. Mais c'est aussi sans compter la Nostalgie pour les rares créatures sentimentales qui peuplent cet Enfer décadent : revenir dans ses pas pour se remémorer le passé.

Delila s'était promis de ne pas revenir dans les ruines de son ancienne Colonie, située aux abords de la forêt. Des mots qu'elle tenait à cœur de respecter, sans pour autant se priver du plaisir de se perdre elle-même dans une simple contemplation de son environnement. Comme à son habitude, ses pensées sont tournées vers les découvertes, de quelque nature qu'elles puissent être. La Belle tient alors entre ses doigts gantés un petit calepin où il lui arrive de stopper sa course pour quelques secondes, griffonner le croquis d'un arbre, d'une trace et quelques formules peu compréhensibles sur les pages encore immaculées de ses observations, et enfin continuer son chemin.

"Hmmm, voyons, quelques feuilles au sol...Mais non naturelles, je le crains."

Un étrange amas de feuilles organiques retint son attention au sol. Dans un soupir qui lui est propre, Delila secoue légèrement sa tête. La Segunda Espada ne prend pas le temps de saisir l'une d'entre elles entre ses doigts, mais note néanmoins ses conclusions à son sujet.

A raison.

"Au vu de la couleur et de la stratégie généralement adoptée par les Hollows dits "arboricoles", contient certainement une haute dose de tanin en son sein, transformés en composés toxiques une fois ingérés ou au contact de la peau. Sûrement un piège à l'origine. Assez nombreuses dans les parages, éparpillées de façon décousue ; mimique d'un Hollow belliqueux par nature.

Rien de nouveau.

Mais je serais bien curieuse de voir son petit minois !"

En outre, la Belle a moins l'étoffe d'une guerrière flamboyante que d'une chercheuse d'acier assidue dans ces bois.

Seulement, le profil de sa Sagesse s'arrête là. Sa démarche est assez haute, assurément confiante et étrangement détendue pour un lieu qui n'est pas le sien. Il faut bien avouer que la discrétion n'a jamais été véritablement son fort : si tout son Reiatsu tremble par un dynamisme pétillant, flamboyant, un peu perfectionniste mais peu hostile pour le moment, Delila sait que ses efforts à passer inaperçus sont voués à l'échec : aussi se contente-t-elle de passer son chemin lorsque l'âme de plusieurs "nouveau-nés" frémissent à son passage, sans jamais chercher à leur parler. Mieux vaut ne pas troubler le dîner d'un Faible ; leur ascension est déjà devenu suffisamment difficile depuis peu pour qu'elle leur fasse volontairement barrage...

En vérité, elle ne cherche rien. Rien, hormis un peu de distraction. Quelque chose de différent par rapport à Las Noches, le Palais de l'Hybris et autres lieux trop répétitifs.

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Ven 21 Oct 2022 - 11:15 - Un sifflement dans la nuit [PV Riful]

Il n'y avait rien de plus amusant à ses yeux que la mort et la destruction. Ses anciennes pulsions lui revenaient peu à peu à mesure qu'elle profitait de la paix relative imposée par l'Acuerdo. Et cela servait ses intérêts.

Depuis qu'elle était passée si proche de la mort elle même, elle avait été contraint de se contenir. De se reposer et de profiter de cette immense forêt pour reconstituer ses forces. Pour une antique créature de ce monde comme elle, cela avait été difficile à accepter. Mais voilà, les temps changeaient et elle l'avait subi de plein fouet. Mais son heure revenait peu à peu.

Si elle avait écrasé les vermines autour d'elle aujourd'hui, ce n'était ni par faim, ni parce qu'ils l'avaient défiés. Seulement elle était à la recherche de quelque chose. Et ne parvenait pas à mettre la main dessus. Lorsqu'elle était ainsi en chasse, ses sens étaient en éveil. Pas difficile alors pour elle de percevoir une présence non loin. C'est en usant de sa vitesse qu'elle se propulsait déjà dans la direction souhaitée, frappant le sol à l'aide de ses multiples bandes pour gagner en rapidité. Atteindre l'inconnue ne fut donc pas si difficile, surtout qu'elle ne se cachait en rien.

La Destructrice s'arrêtait néanmoins à une distance respectable, afin de ne pas déclencher d'hostilité trop rapidement. Après tout, elle était curieuse avant toute chose et venait précédemment d'évacuer son trop plein d'agressivité en déchiquetant les autres Hollow. Son regard blanc se posa sur la femme. Une Arrancar forcément. La lie du Hueco Mundo. Elle eut un sourire mauvais en pensant cela. Elle savait qu'ils pensaient généralement la même chose d'eux. Ceux qui n'arrachaient pas leur masque. Mais elle n'en éprouvait ni le besoin, ni l'envie.

Ses lianes plongèrent dans le sol sous elle, afin de lui permettre de prendre place. Afin de ne pas paraître trop pressante, elle réduisait alors sa taille quelque peu, pour finalement atteindre les deux mètres. Certains des rubans composant son corps fouettaient l'air autour d'elle mais revinrent à ses côtés.

- Alors c'était ça. Je me demandais qui traversait cet endroit sans réellement cacher sa présence. Il n'est pas si fréquent qu'un Arrancar vienne se perdre par ici. Je suis Riful. Et j'aimerai savoir qui tu es.

Il n'y avait nulle agressivité et pourtant, on sentait clairement dans sa manière de s'exprimer que la Destructrice n'était pas habitué à faire de retenue. Elle était directive. Mais surtout ici, elle était curieuse. Réellement. Car cette Arrancar ne ressemblait pas à ceux qu'elle avait croisé jusque là. Plus évoluée visiblement.

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Dim 23 Oct 2022 - 2:33 - Un sifflement dans la nuit [PV Riful]

L'Arbolada avait toujours eu un quelque chose de dangereux. Plus petite et plus monstrueuse, Delila se souvenait qu'elle ne sortait jamais sans être accompagnée par l'un de ses frères lorsqu'elle devait s'aventurer loin de la Ruche. Simple mesure de précaution, pour ne pas avoir à croiser des Vasto Lorde capable de mettre fin à sa vie. Le danger, après tout, était omniprésent au Hueco Mundo. Et pourtant, aujourd'hui, elle trouvait un certain réconfort à étouffer ses instincts et à cesser de traduire toutes les informations que ses sens percevaient en une seule et unique communication. Oui, aujourd'hui l'Abeille avait cessé de craindre les Forts...

Ah! Le temps passait à la fois si vite et si lentement...

"Je te retourne la pareille, bien peu nombreux sont ceux à prendre la peine de venir à ma rencontre, mais ce n'est pas plus mal...Je trouve un peu de réconfort et de nostalgie à revenir par ici. Les lieux sont tellement plus riches."

Se retournant, Delila cessa toute observation et posa son regard d'acier -quoique détaché et peut-être même joueur par nature ?- sur la Vasto Lorde. Gribouillant de nouveau quelques notes, elle fit pourtant pas l'injure de continuer ses travaux face à celle qui possédait également un Reiatsu fort élevé. Refermant alors son calepin dans un claquement sec, l'Abeille étudia avec un peu plus d'attention la nouvelle créature face à elle, laquelle contorsionna sans mal ses formes et ses rubans, telle une bobine, pour réajuster sa taille à une hauteur plus..."humanoïde". Un sourire léger lui fut rendu : pourquoi prendre la peine de s'abaisser à une telle attention ? Etait-ce le désir d'un signe de socialisation inné, une préface de sadisme à venir de la part ou un acte d'hostilité sous couvert de curiosité ?

Les siens l'avaient rendu patiente, aussi ne prit-elle pas ombrage dans son comportement. Les bras croisés, un mouvement de tête respectueux, tout se prêta à une forme de respect, quoique l'on ne cachait jamais véritablement sa nature : Delila était en son fort intérieur une tornade troublante, et sans doute ne connaissait-elle de véritable paix intérieur que lorsqu'elle était seule...

"Enchantée, Riful. Je m'appelle Delila."

Son ton fut cette fois-ci plus amical. Elle savait que ce face-à-face pouvait rapidement tourner au vinaigre, mais Delila ne désirait pas dramatiser la situation plus que de coutume. Et puis, cette apparition était particulière ; plus harmonieuse, plus intéressante. Tant d'un point de vue scientifique que d'une simple opinion issue d'un simple constat...

"Vous êtes vraiment magnifique, ça fait plaisir de voir un Vasto Lorde n'ayant pas cédé à la pression. Etes-vous ici depuis longtemps ? Je ne pense pas vous avoir croisé auparavant..."

Le compliment fut on ne peut plus véridique. Delila avait toujours vu une certaine beauté en ceux qui avaient décidé de poursuivre leur évolution au prix d'une Faim insatiable. Après tout, elles n'étaient pas si différentes, entre Bêtes.

Lun 24 Oct 2022 - 18:15 - Un sifflement dans la nuit [PV Riful]

Delila. Le nom fit écho immédiatement dans son esprit. La Vasto Lorde se remémorant la discussion qu'elle avait eu avec la petite chenille. La créature difforme avait alors prononcé ce nom afin de se sauver lui même. Mentionnant qu'elle avait appartenu à cette terre il y a longtemps et qu'elle y revenait souvent. Il était bon de mettre un visage sur un nom. Bon aussi de pouvoir comprendre cette créature. Un étrange sourire apparut sur ses lèvres tandis qu'elle l'observait. Cette assurance qui se dégageait d'elle était la marque des Puissants.

- Oh. La Reine des Abeilles.

Elle n'avait fais que reprendre le titre formulé par Farasha en personne, sans réellement le connaître. Elle n'avait jamais entendu parler d'elle par le passé mais cela n'était en rien une surprise. Les êtres forts étaient nombreux, la plupart préférant ne pas faire de vague. Pour sa part, la Destructrice n'employait jamais les titres dont les autres s'affublaient. Ici, elle marquait simplement son territoire en lui faisant comprendre qu'elle avait simplement entendu parler d'elle.

Sa question suivante prouvait en partie les dires de l'autre morceau de viande sur pattes. Au moins n'aurait-elle pas à le dépecer pour lui avoir menti, c'était déjà ça. Et si elle prenait la remarque comme un compliment, elle ne comptait pas pour autant se taire sur ce qu'elle pensait. Ici, elle n'était pas en chasse. Seulement même si elle ne désirait pas que la discussion s'envenime, elle ne pouvait pour autant pas taire certaines de ses pulsions.

- J'ai croisé un Hollow laid comme un poux. Complètement obsédé par les parfums. Il m'a parlé brièvement de toi et de tes allées et venues sur ce territoire.

D'une chasseuse à une autre. Ses rubans se distordaient derrière elle. Il était presque troublant de voir l'apparence si calme de Riful et de constater que ses lianes s'agitaient en tout sens dans le sol.

- Plusieurs millénaires. Même si je n'ai pris mes quartiers par ici que depuis quelques temps. Disons que la multiplication des Arrancars m'a poussé à me rapprocher. Pour comprendre. Comprendre pourquoi autant de Hollow cherchent ainsi à ressembler à ces chiens de shinigamis. Mes terres d'origine se trouvent bien loin d'ici, beaucoup plus à l'Ouest.

Elle détestait clairement les Anges de la Mort. Mais ne portait pas d'affection non plus aux Arrancars. Ils étaient dangereux. Et souvent difficile à comprendre. Delila. Dans quelle catégorie entrait-elle, finalement ?

- Tu sembles toi aussi en quête de quelque chose. Cette chose là. Elle te sert à quoi ?

Sans s'approcher, l'un de ses tentacules avait désigné le calepin que Delila avait refermé. Il n'était pas fréquent pour elle de voir ce genre de chose après tout. Parmi les Vasto Lorde encore vivants, Riful était sans doute l'une des plus sauvage encore. La civilisation qui prenait peu à peu place en ce monde la débectait. Et souvent, son envie de raser la moindre structure se faisait si forte qu'elle devait alors s'éloigner avant que ses pulsions ne la poussent à être déraisonnable.

Jeu 27 Oct 2022 - 11:11 - Un sifflement dans la nuit [PV Riful]

La Reine des Abeilles. Ce surnom la suivait malgré elle, comme une couronne qu'on lui tendait à chaque fois qu'elle faisait un pas en avant, mais que la fatalité de son passé finissait par lui inciter à décliner. Après tout, n'était-ce pas un cadeau empoisonné ? Trop de fois, il fut compliqué de justifier pourquoi elle n'en portait pas une : son coeur absent n'y était pas. Et puis, toutes les abeilles étaient-elles des reines ?

"Une Reine aurait été accompagnée. Mais à choisir, qu'on m'appelle princesse ! J'ai l'air d'avoir déjà une certaine réputation par ici...", lâcha-t-elle en ne voilant pas un sourire particulièrement amusé.

Toutefois, cette réputation l'inquiétait autant qu'elle ne l'amusait. Oh, elle ne pouvait s'en prendre qu'à elle-même: Delila n'avait jamais été particulièrement sage de nature, car son âme battait pour la nouveauté et les festivités. Autant de choses que ne partagent pas nécessairement les résidents de la forêt, plus discrets de nature. Quoique. Riful était-elle seulement discrète ?

A en juger leur connaissance commune, le débat était ouvert. Et quelle ne fut pas sa surprise d'entendre parler d'une petite âme des lèvres d'une Vasto Lorde...

"Ah, tu as croisé la Chenille, toi aussi ?" Son ton trahit sa surprise. Le nouveau né semblait avoir croisé la route de plus puissants que soit, en dehors d'elle. Elle prenait des risques..."Il est venu dans l'un de mes anciens domaines, en effet. Une curieuse créature...elle se donne un lourd fardeau pour un si jeune âge et si peu d'expérience. Je ne sais qu'en penser...Je trouve cela touchant de naïveté, je me demande comment elle évoluera. Que t'a-t-elle dit ?"

Le Monde n'avait jamais été tendre avec les Hollows de leur genre. Si les humains haïssaient les Insectes, le Hueco Mundo n'était pas connu pour leur accorder une longévité plus respectable. Mais d'où que soit originaire cette Méduse terrestre,

"De l'Ouest, donc. Tu as dû faire un long voyage. Cette forêt doit être dépaysante pour toi, je présume. Mais tu serais surpris de savoir que ces vingt dernières années ne s'expliquent pas juste par une volonté massive à devenir Arrancar...Si tant est que ça ait été une volonté, et non une obligation face à la menace. As-tu déjà entendu parler de Las Noches ? Des Quincy ? Du Sanguinaire ? "

Que savait-elle concrètement de l'histoire, de leur monde ? Cette question en suspens, Delila redressa ses lunettes d'un geste de la main, comme pour se défaire des hypothèses qu'elle formulait déjà dans son esprit. Bien vite, l'une des tentacules de la Vasto Lorde la prit néanmoins au dépourvu lorsqu'elle désigna le fruit de ses récentes recherches du bout de son ruban d'acier...

"Oh, ça ?", fit-elle en désignant son calepin machinalement. "Un carnet parmi d'autres, dans lequel j'immortalise ce que je vois et où j'annote les observations, les idées et les formules face à mon environnement. Je travaille principalement sur une ancienne science que les membres de la Colmena et moi partagions de notre vivant en tant que Menos. Elle est présente presque partout, mais nous la développions de façon à assurer le rôle et l'évolution de nos protégés. C'est assez riche en hypothèses pour un être qui se montre un peu curieux et... Je pense qu'avec un peu de travail, ce pourrait éventuellement avoir un impact positif sur les Hollows."

Ca avait également un nom chez les humains. Elle l'avait vu en s'y rendant. Mais cela, c'était une science particulière. Celle d'une créature qui réfléchit et communique par le biais du Savoir.

Une science d'abeille.

Spoiler:

Sam 29 Oct 2022 - 11:55 - Un sifflement dans la nuit [PV Riful]

Sans doute avait-elle sa réputation en effet. mais cela ne comptait pas pour Riful qui ne se fiait à aucun titre, aucun nom. Après tout, elle même était une de ces rares entités à traverser les siècles. En d'autres territoires, le nom de la Destructrice faisait trembler bien des âmes et on craignait son approche. Mais ici, seuls quelques initiés savaient qui elle était. Et ce n'était pas plus mal. Après tout, cela la préservait. Et c'était aussi pour cela qu'elle avait intégré l'un de ces clans.

L'intérêt qu'ele portait à la chenille l'amusait en tout cas. Et partageait en un sens l'avis de la "Princesse". Après tout, elle aussi avait trouvé son but très particulier, voire inutile. Une volonté de garder des traces des Puissants. De tenir une sorte de registres. Et son histoire de parfum l'avait plus ennuyée qu'autre chose à dire vrai. Elle fit la moue.

- Disons qu'il a eu de la chance. J'avais envie de le dévorer, plus par principe que par envie, lorsqu'il a commencé sa petite histoire. D'un ennui mortel. Je n'avais plus envie de rien après. Pas même de l'étriper.

Une bonne méthode pour survivre mais aussi terriblement risqué. Car la prochaine fois qu'elle croiserait sa route, elle savait qu'elle n'attendrait pas qu'il prenne la parole. Elle le tuerait immédiatement. Question de principe.

- Il était à la recherche des résidus de puissance des Hollow. Des parfums, selon ses termes. Pour préserver la mémoire de ce monde et des créatures qui y vivent. Je vais être franche. Cela ne m'intéressait pas tellement, je n'y ai donc prêté qu'une attention distraite. Il me paraissait un peu trop attaché à cette notion de passé.

Elle penchait la tête sur le côté, se demandant s'il n'avait pas eu autre chose en tête en l'approchant. Il n'y avait rien gagné. Delila avait parlé de naïveté. C'était sans doute le bon terme. Mais elle y voyait aussi la patte d'une autre personne derrière. Il avait parlé d'Yrronos. Elle n'y croyait pas spécialement. Elle se reprit alors que la visiteuse mentionnait quelques noms.

- Je connais certains de ces noms, en effet. Las Noches est sans doute celui qui me parle le plus, bien que je sache qui était le Sanguinaire. Certains de ceux qui appartiennent à La Escuria en parlent, parfois. Quant aux Quincy...

Elle prit un instant. Non, cela ne lui parlait pas. Mais rien d'étonnant puisque le monde des Humains n'était pas spécialement un domaine qu'elle maîtrisait. Quant aux événements récents, elle en avait entendu parler évidemment mais pas au point de les garder en mémoire. Pas au point d'en faire le rapprochement. Même s'il existait un écho dans son esprit.

- J'ai déjà entendu ce terme. Mais je ne parviens pas à me souvenir d'où. Il n'empêche que je ne vois pas où elle l'obligation. Même face au danger. N'est-il pas dans notre essence de nous adapter ? Nous adapter sans pour autant devenir autre chose ? Sois franche avec moi. Qu'as-tu gagné à revêtir cette apparence ? Le respect des autres ? La crainte ? Je ne suis pas persuadé que ta vie soit moins dangereuse qu'elle ne l'était par le passé.

Riful ne comprenait pas. Mais à sa décharge, les autres n'étaient pas comme elle. Son corps, son pouvoir, ils étaient entièrement tournés sur l'adaptation. Elle évoluait au fil des années, des siècles, sans réellement changer. Mais seulement parce qu'il s'agissait là de l'essence même de son pouvoir, de ce qu'elle était. Elle avait failli mourir face à un Arrancar puissant. Qui l'avait laissé pour morte. Mais plutôt que d'arracher son maque pour gagner en puissance, elle avait fais autrement. Elle ne comprenait pas. Et ne changerait sans doute jamais là dessus. Privilège des Anciens, dirons-nous.

- Je vois.

Il y avait de plus en plus de chercheur, de scientifique parmi leur peuple. Elle n'en comprenait pas trop la raison ni l'intérêt mais ne jugeait pas outre mesure. Si cela les aidait, alors pourquoi pas. Mais était-ce du simple altruisme ou y avait-il quelque chose derrière ? Elle ne le saurait sans doute jamais.

- Un impact positif dis-tu. Mais en quoi ? La Chenille avait aussi ce genre de propos. Est-ce que cette existence est si mauvaise pour que d'un coup, tant de personne cherche à "améliorer" notre existence ? Décidément, tout ceci m'échappe.

Trop ancienne pour se soucier de ce genre de chose. Un tort, certainement. Mais elle aussi évoluait à ce sujet, bien que plus lentement que les autres.

Sam 29 Oct 2022 - 22:36 - Un sifflement dans la nuit [PV Riful]

La Forêt est silencieuse, mais des propos s'y ébruitaient malgré la violence des affrontements. Farasha et son objectif avaient déjà fait le tour de l'Arbolada. Elle ignorait les tenants et aboutissants de ce qui avait poussé la Chenille à collecter leur "parfum", mais les paroles de Riful eurent tout le mérite de l'y faire songer davantage...

"Des résidus de puissance..."

"C'est vrai qu'il y a quelques dissonances, dans son discours. Et s'il y a une autre raison à ses recherches, j'ai encore du mal à en voir l'utilité... Quant à vouloir l'étriper, je ne saurais te dire. Je ne souhaiterai pas offenser Seigneur Yrronos, alors je fais bien attention à ne pas trop brusquer cet endroit. L'idée ne m'est pas directement apparue."

Un Hollow pouvait ressentir une forme d'admiration envers ceux qu'il estimait lui être supérieur. Cela justifiait l'intérêt qu'il leur avait porté et annoncé en personne. Seulement, Farasha était une créature animée par la Faim et, par extension, par la volonté d'évoluer. Etait-ce pour cette raison bien personnelle qu'il avait partiellement tenté de l'attendrir ? De profiter de sa pitié ? De leur nature à peu près commune pour s'en sortir indemne et gagnant ? Une chose était sûre : le Hueco Mundo n'était pas un endroit sans danger. Riful devait déjà le savoir.

"Tu connais les grandes lignes de l'Histoire, c'est sans doute le plus important...Disons que l'attaque des Quincy, même si elle n'a pas duré longtemps, a réussi à en conforter plus d'un que l'arrancarisation était la seule issue."

Sa main se porta sur ses lunettes, seul vestige de son ancien masque. Elle se souvint de la menace d'Aizen et de son armée. De la défaite de sa Reine. De sa capitulation, aussi. Ce fut à ce moment-ci qu'on lui proposa de mourir ou d'arracher son masque. Ce n'était pas un souvenir agréable.

"...Tu sais, tous les Arrancars n'étaient pas en recherche de pouvoir ou de reconnaissance quand ils ont arraché leurs masques. Mais tu as raison, ça n'a parfois rien d'enviable...Même si la Faim ne se fait plus sentir."

"Me concernant, je n'ai pas désiré cette forme et j'en suis ressortie avec beaucoup de culpabilité. Mais je ne saurais te dire objectivement si ce que je suis actuellement est plus appréciable que mon ancienne forme de Menos. En revanche, je dois composer avec. C'est la seule chose dont je suis certaine."

De nouveau, son attention glissa sur Riful. Si elle avait appris une chose, c'était que l'arrancarisation n'était pas un phénomène ou un passage pour lequel elle tenait le même discours que les autres. Delila ne haissait pas les Hollows, et n'en voyait pas les raisons de le faire. Mais sans doute n'avait-elle pas suffisamment souffert durant sa vie de Menos pour leur attribuer tous les maux de ce monde et toute sa rage en tant que monstre. De quoi affuter sa curiosité et son esprit vers d'autres sujets plus épineux ; une mine intéressée, lorsqu'il évoque ses recherches.

"Ce que Farasha tente d'expérimenter, je n'en sais pas grand chose. Toutefois je n'aurais pas la prétention de dire que la vie d'un Hollow est mauvaise, elle est simplement devenue plus difficile sur certains points... Par exemple, hmmm, voyons...j'ai eu le temps d'étudier l'arrancarisation, du moins, les cas particuliers à Las Noches...

Premier aveu. Ce lieu, elle le connaissait sur le bout de ses doigts. Elle poursuivit néanmoins son discours, dans l'espoir de ne pas effrayer la Vasto Lorde. Ce n'était pas son intention, après tout.

"On oublie que derrière toutes ces "réussites", il y a des ratés et des morts. Certains perdent leurs esprits, d'autres ont besoin de plusieurs années pour composer avec leurs nouvelles formes et leurs nouvelles capacités... Ca demande de la patience et quelques ajustements pour tenter de...rattraper leurs "défaillances", justement. Mais c'est possible, ce n'est pas une fatalité."

"Bref, le processus est encouragé aujourd'hui, mais douloureux et incertain. Enfin, tu es déjà au sommet, donc mes études ne t'impliquent probablement pas. Ca doit t'ennuyer ma pauvre, j'en suis navrée."

Un sourire sincère lui fut finalement rendu. Ce n'était pas des études qui l'impliqueraient elle en particulier, mais il était clair que ces recherches n'avaient rien d'une commémoration touchante, mais plutôt d'une résolution de problèmes bien existants.

Dim 6 Nov 2022 - 11:28 - Un sifflement dans la nuit [PV Riful]

Faire avec. C'était en quelque sorte la réponse de Delila sur les doutes qui étaient les siens visiblement. Riful comprenait néanmoins que le seul désir de puissance ne puisse pas être la raison ultime de ces arrachages de masque. Même si elle même se refuserait toujours à une telle extrémité. La mort la prendrait avant qu'elle ne se perde sur cette voie, elle s'en était déjà persuadée.

Alors qu'elle s'exprimait sur ses sujets d'étude, la Destructrice put percevoir une passion palpable dans ce qu'elle entendait. Delila paraissait plus sûre encore que précédemment, comme si ce domaine était la chose la plus importante à ses yeux. Certes, Riful extrapolait un peu les sentiments d'un être qu'elle ne connaissait pas mais le changement était toutefois perceptible. Cette science, même si elle n'en comprenait pas la raison, était une chose importante pour celle qui avait porté le titre de Reine des Abeilles.

Quant à Farasha, elle n'avait plus grand chose à dire à son sujet. Se faisant seulement la réflexion que la prochaine fois qu'elle l'aurait entre ses griffes, elle ferait en sorte de le détruire purement et simplement. Ne serait-ce que pour lui apprendre à ne pas se montrer clair quant à ses propres expériences.

- Je comprends mieux. Pour avoir croisé certains de tes congénères, je dois dire que tu m'étonnes. Il se dégage de toi une assurance et une force que peu d'entre eux possédaient. Et pourtant, je te sens plus respectueuses à mon égard. Je ne m'attendais pas à ça.

Après tout, elle n'était "qu'une" Vasto Lorde. Qu'importe son rang initial, les Arrancars se pensaient bien souvent supérieurs. Et si elle avait employé le passé en parlant de ces individus, c'était essentiellement parce qu'ils n'étaient plus de ce monde maintenant.

- Pour ma part, arracher ce masque et devenir autre chose est une idée impensable. Mais en t'écoutant, je saisis mieux la nécessité pour certains. Tant que cela ne reste pas une obligation...

Elle aimerait bien voir cela. Des Arrancars dépêchés pour forcer ceux qui ne souhaiteraient pas devenir l'un des leurs. Les pauvres fous seraient accueillis comme il se doit au sein de la Forêt des Menos. Une illumination vint alors à l'esprit de la belle. Une unité d'élite avait été constituée quelques années auparavant et faisait encore parler d'elle. L'Espada qui regroupait des Arrancars puissants. Et s'ils étaient finalement envoyés contre eux ?

- Même parmi les tiens, tu dois être une exception je suppose. Mais les temps changent et j'ai conscience que je suis l'une des dernières à me rattacher ainsi au passé.

Ses tentacules s'activaient un peu. Il n'y avait pourtant aucune nervosité en elle. Seulement un regain d'intérêt.

- Et où est-ce que tu vis ? La larve m'a glissé qu'il s'agissait là d'un territoire qui t'appartenait.

Lun 7 Nov 2022 - 2:27 - Un sifflement dans la nuit [PV Riful]

Riful était visiblement pleine de ressources : face à ses mots, Delila était partagée. Mentalement scindée en deux entre la voie des Arrancars qu'elle avait embrassé et le monde des Menos, pour qui elle ressentait aujourd'hui une profonde nostalgie ainsi qu'un peu de pitié pour le mépris qu'on leur accordait ouvertement. Leur condition de parias était pourtant bien loin d'être fixée dans le marbre : il y en avait, des Vasto Lorde capables d'imposer leur force et leurs talents. Comme sa vis-à-vis, par exemple. Comme Riful, probablement. Alors à quoi bon asseoir une domination dans une forêt bien à part de leur prétention ? Il était si facile d'haïr une condition qui les avait effrayé au point de l'abandonner...Bien malgré elle, l'Abeja n'avait pas véritablement eu le désir ni l'impression de dégager force et assurance, en revanche son respect était là, bien présent.

"Je ne vois pas l'intérêt de te mépriser, si ce n'est de diviser encore davantage le Hueco Mundo inutilement. Il n'y a rien de mal à ne pas se destiner à arracher son masque. Si tu t'estimes assez forte pour demeurer en tant que telle et que ta condition te satisfait, je n'ai rien à en redire..."

"Ce qu'on perd, on ne le retrouve jamais après tout. Cet instinct, cette Bête qui nous caractérise...Je pense que c'est aussi parfois notre force, notre fierté et notre beauté."

Sans compter que cette forme initiale, aussi bestiale soit-elle, n'était pas nécessairement gage d'une plus grande monstruosité. Son existence l'avait vu rencontrer des Arrancars bien plus sombres et mesquins dans leurs intentions. A croire que plus ils regagnaient en humanité, plus ils devenaient individualistes, imbuvables et dangereux.

De quoi s'estimer heureux de ne pas faire partie de cette "norme".

"Une exception..."

"Sûrement. Je n'ai pas pour vocation de me fondre dans la masse. Après tout, j'étais une maîtresse des lames avant d'être une scientifique. Une "Reine des Abeilles", comme ils disent aujourd'hui."

Son regard se perdit alors dans l'immensité de la forêt, et par delà les branchages qui dissimulaient le désert. Tout en jouant avec la manche de son habit, Delila fit le silence sur ses incertitudes et prit la peine de souffler quelques confessions quant à ses origines.

Sans ironie.
Sans jeu.
Sans violence.

"Non, je viens de Las Noches. Ou plutôt, de l'ancien Palais. Je fais partie des Meutes depuis le début des révoltes contre le Sanguinaire...Je n'ai plus de territoires, ici. Tout au mieux un souvenir de ma "famille". Mon ancienne Ruche."

Elle prit une pause, le temps d'observer le Zanpakutō ficelé tout autour de sa taille par quelques boucles d'or coquets. Sa main reposa sur le pommeau de sa lame afin de trouver la force de ne pas se rassasser son histoire et ce, avec un sérieux que Delila ne s'avouait habituellement pas. Une question s'imposa néanmoins dans son esprit et elle ne put s'empêcher de s'approcher de cette tentacule. S'intéresser à son apparence; à ses réactions, d'une main tendue.

Etait-ce menaçant ? Ou piquant ? Ou plutôt amical ?

"Je suis confuse. Est-ce si étrange que cela, de te considérer avec un peu de respect ? Qu'est-ce que t'inspires les autres Arrancars, habituellement ?"

Sûrement tout un tas d'adjectifs péjoratifs. La plupart d'entre eux ne tenaient pas à se rappeler de ce qu'ils avaient vécu durant leur passé en tant que Menos. Ou tout le moins, n'avaient-ils pas eu le privilège d'évoluer en songeant à autre chose que leur confort personnel...Pour Delila qui était encore marquée par l'esprit de ruche, chaque chose avait tout simplement sa place et son rôle dans ce monde. Restait maintenant à savoir qui avait quelle fonction.

Mar 8 Nov 2022 - 16:37 - Un sifflement dans la nuit [PV Riful]

L'excitation parcourait le corps de la Destructrice alors qu'elle écoutait les paroles de Delila. Elle pensait elle-même chaque mot prononcé. Elle partageait l'idée que ce côté bestial était leur force. Ce qui caractérisait leur peuple. Si elle comprenait le besoin de puissance, elle préférait trouver la force autre part qu'en s'amputant d'une part de sa propre personnalité.

Elle comprenait aussi que cette perte puisse peser pour un esprit libre comme sa vis à vis semblait l'être. En quelques paroles, Delila était parvenue à modifier légèrement l'avis de Riful sur les Arrancars. Visiblement, tous n'étaient pas de parfaits imbéciles et elle appréciait de voir que cette pseudo évolution n'étouffait pas la fierté de ces êtres.

La maîtresse des lames, la Reine des Abeilles. Des titres qui sonnaient à ses oreilles même si elle ne put réprimer un léger rire en écoutant le premier. Il faut dire qu'on la caractérisait elle même comme étant une maitresse aussi dans cet art. Ses multiples bandes qui constituaient la partie basse de son corps faisaient clairement office d'armes.

- Par le passé aussi, on m'a parfois appelé ainsi. La Maîtresse des lames. Bien que je préfère le premier de celui que l'on m'a donné, il y a de cela fort longtemps. La Destructrice.

Elle posait son menton entre ses mains alors que les lianes formaient une sorte de chaise improvisée. Son regard blanc ne laissait passer aucune réelle expression mais les traits de son visage s'en chargeait. Elle paraissait détendue.

- Un titre ancien, qui personnifiait alors celle que j'étais. Je suis un peu différente aujourd'hui. Plus apaisée, j'ai envie de dire. Même si certaines pulsions restent.

Le passé. Il avait une place importante ici. D'ailleurs il justifiait visiblement la présence de Delila par ici. Qu'elle appartienne aux Meutes, cela ne l'étonnait guère. Las Noches regroupait de puissants Arrancars mais pas seulement. De ce qu'elle savait, ils étaient à la botte de Grimmjow. Qui se voulait Roi. Roi d'un monde qui ne voulait pas de lui, elle en était convaincue. Les souvenirs poussaient l'Arrancar à parcourir ces anciennes terres. Riful réfléchissait à la question de la Reine, même s'il était évident que la réponse était facile à énoncer. Si Delila faisait preuve de respect, elle pouvait alors prendre le temps de répondre posément, afin de lui faire comprendre le pourquoi de son propre raisonnement.

- Disons que ma première rencontre avec l'un d'eux a failli me coûter la vie. Mon refus de ne pas arracher mon masque l'a conduit alors à vouloir me détruire. Seulement je ne suis pas si faible, vois-tu. Je ne m'en suis pas sortie indemne, pour être franche. Et j'y ai perdu une partie de mon pouvoir, que je reconstitue lentement.

Etait-ce une erreur que d'avouer être plus faible que par le passé ? Sans doute que oui. Sauf quand on savait que cette force était désormais presque revenue. Elle ne craignait donc pas de mourir.

- Je n'ai pas souvent perçu de respect dans le regard de ceux que j'ai croisé alors. La haine, la colère aussi. Comme si ce choix qui était le leur devait peser sur les épaules de ceux qui n'ont pas suivis. La survie, l'adaptation, cela fait partie de moi. Il est plus sûre pour moi de considérer les Arrancars comme mes ennemis, ainsi ne suis-je jamais pris au dépourvu.

Espiègle, elle l'était. Pour autant, Delila ne pouvait s'y tromper. La méfiance de la Destructrice envers les Arrancars était réelle. Même si ici, la discussion était plus posée grâce aux intentions de Delila.

- Qu'ils soient de La Cámara ou de Las Manadas, cela ne change pas. Certains ont la même vision sur nous autre. Finalement, nous avons autant d'ennemis hors du Monde Creux qu'à l'intérieur. Même l'Espada ne peut rien contre cela. Les connais-tu ?

Après tout, ils étaient les garants de l'Acuerdo. Seulement y avait-il un seul être "hors Arrancars" dans leur groupe ?

Dim 27 Nov 2022 - 14:57 - Un sifflement dans la nuit [PV Riful]

Pour un Arrancar, sa forme humanoïde et son côté bestial n'étaient en réalité que le revers d'une même médaille. La preuve ineffaçable de sa naissance dans cet enfer blanc. L'arrivée en force de cette nouvelle "race" avait pourtant de cela invasif que les autres, plus anciens, se réfugiaient désormais dans une forêt, sous l'égide d'un dirigeant que l'on n'osait pas contredire. Au final, cela ne changeait rien dans la hiérarchie qu'arborait chacun des clans : à chaque ponte, son lot de craintes. Et à chaque pions importants, son trousseau de titres. Un constat qui amusa presque l'Abeja, laquelle voila pourtant toute sa curiosité à cet égard...

"Entre nous, je crois surtout qu'on aime mystifier n'importe quelle technique ou Hollow sortant un tant soit peu de l'ordinaire, avec un tas de surnoms tout plus génériques les uns que les autres..."

Un rire léger s'ensuivit. De bon coeur, cette fois-ci. Delila présupposait que Riful avait déjà inspiré suffisamment la crainte pour rouler des yeux face aux plus petits Hollows qui murmuraient son prénom et inventaient ses titres...

Tout le monde avait besoin de frissons au Hueco Mundo, après tout.

"Oh, je ne vais pas te juger. Crois-moi, les pulsions restent toujours là, même avec un masque arraché..."

Malicieusement, elle profita du silence pour lui accorder un léger clin d'œil. De celui qui en disait long sur les combats qu'elle avait pu mener par le passé et de son rapport avec les danses de lames et de poings. Pourtant, cette entente et taquinerie ne dura pas dans le temps. le témoignage de Riful sur sa première rencontre avec un Arrancar fit réfléchir Delila à deux fois. Ce n'était pas la surprise qui la gagna, loin de là. Pourtant, elle ne pouvait démentir ces affirmations, qui résonnait comme une vérité que l'Espada ne pouvait pas contredire.

"Je comprends. Enfin, tu as la chance de pouvoir affirmer et défendre ce que tu voulais. Plusieurs Arrancars ont désormais cette mentalité, mais cela ne représente pas tous les nôtres. "

"C'est assez ironique. Nous avons certains points communs en réalité. J'ai moi-même longtemps perdu une partie de mes capacités, durant les premières années du règne du premier Roi-Shinigami et...je n'ai trouvé de réconfort qu'en ne m'intéressant à la science pour la première fois dans un labo, pour être honnête..."

Le souvenir lui évoqua quelques frissons. De mauvais comme de bons instants, dans l'idée immédiate que les résultats de ses recherches n'étaient en réalité que la seule réalité de ses progressions et une nécessité pour ceux qui servaient de cobayes pour Aizen. Pudiquement, Delila n'approfondissait jamais ces années ; toujours était-il qu'elle avait pu placer des mots, des formules et des chiffres sur les idées et les pratiques de ses anciennes coutumes.

"C'était une période sombre et profondément humiliante...Retourner à Las Noches sans se souvenir que j'ai été l'une des seules parmi mes frères et soeurs à passer l'arrancarisation est toujours un challenge...Sans compter les sons tourmentés de certains nouveaux soldats d'Aizen. Enfin, rien qui ne soit rectifiable sur le long terme, pour une Arrancar de science..."

L'on aurait pu sourire, à ainsi constater la fierté qui perlait dans la lueur de ses yeux et le mouvement plein d'assurance de cette main qui traversa les boucles noires de sa crinière obsidienne.

"Et si j'ai appris une chose depuis tout ce temps, c'est que le plus gros problème de nos clans actuels est son rapport avec la notion de Force."

"Certains voient de la Force dans leur évolution, à la fois au plus proche et au plus éloigné de ce qu'ils ont perdu : leur forme humanoide comme preuve de supériorité. Sans doute as-tu raison de nous prendre pour des ennemis, car il te faudra te méfier d'eux...A toi seule, tu représentes l'antithèse de leur philosophie.

"Mais d'autres voient de la force dans les simples prouesses physiques ou mentales ainsi que leur rapport avec le monde : le défi pur et dur pour exister."

Néanmoins, certains ne l'aperçoivent que dans l'expression de leur véritable essence et la possibilité d'évoluer : la Bête à l'intérieur d'eux.

Enfin, les plus rares d'entre nous se définissent plutôt dans une force liée au pacifisme qui réside désormais dans leurs âmes, si j'ai bien compris les échos..."

Delila releva son nez vers la cime des arbres, scrutant chacun de leurs détails. C'était néanmoins des philosophies qui pouvaient parfois se chevaucher, se contredire...

"Mais au final, qu'est-ce que la Force ? C'est ce qui rend parfois utile de rejoindre l'Espada. Défendre sa pensée, parfois au-delà du clan mais dans un intérêt général. Remarque, je ne crois pas que ça soit une pensée partagée avec mes confrères."

C'était une réponse à variables multiples. Pour sa part, elle n'avait trouvé d'inspiration et de réponse qu'aux portes de la mort et à l'apogée de son évolution : sa Segunda Etapa et la preuve que son rôle dans ce monde n'était pas inscrit dans le marbre. Les bras croisés, elle fit quelques pas en direction de Riful et rangea son crayon, comme pour signer la fin d'un rôle qu'elle appréciait pourtant arborer ces vingt dernières années.

"Et pour te répondre...Oui. Je les connais. J'en fais moi-même partie à l'heure actuelle, bien que je n'en sois pas la meilleure représentante. Je suis la Segunda. Le numéro sans couronne, pour reprendre notre jeu de titres..."

D'une main ferme, elle tira sur son col et décala ses longues mèches pour laisser entrapercevoir un tatouage à la fois simple et intimidant. Un "2" qui lui prenait le côté droit de sa gorge.

"Entre nous, c'est plutôt de l'esbrouffe. Avec ou sans ce numéro, ça m'empêcherait pas d'agir par moi-même. J'espère que cela ne t'intimide pas trop."

A dire vrai, Delila s'attendait à toutes les réactions. Il n'était pas toujours bon d'afficher son numéro et son rang, et ce n'était pas véritablement de cette manière qu'elle aimait se présenter. Un rang dans l'Espada et une place en tant que représentant de son clan mettait -en général - mal à l'aise les autres Menos et l'empêchait parfois d'accéder à ce qu'elle appelait "une véritable conversation". Riful y verrait-elle une omission ou de la bonne foi ?

Dernière édition par Delila Scarlatti le Mar 6 Déc 2022 - 20:03, édité 2 fois

Mar 6 Déc 2022 - 14:54 - Un sifflement dans la nuit [PV Riful]

En cela, elle avait raison. Il était facile de donner des noms et des surnoms, pour modifier la perception des gens sur telle ou telle chose. Elle même en avait d'ailleurs fait les frais des siècles durant. La Destructrice qui avait finalement prit le pari de se faire connaître par un autre nom, moins évocateur de morts ou de destructions. Riful.

Et elle se doutait bien que les instincts des Arrancars ne disparaissaient pas avec leur masque. Seulement l'impression qu'elle avait, c'est qu'ils s'émoussaient. Au contact de leur semblable, de leur petite guerre intestine, ils perdaient ce qui faisaient d'eux de véritables Hollow pour finalement se rapprocher des shinigamis. Sans doute la plus grande hérésie du Monde Creux, si elle pouvait s'exprimer en ces termes.

- Je constate en effet bien des similitudes entre nous et cela m'amuse, je ne te le cacherai pas. Et je sais que certains ne partagent pas le point de vue de ce groupe dont je parlais. Seulement en ce monde, la force est la seule manière d'imposer son avis et ils l'ont compris. En s'associant.

Leurs histoires différaient mais certaine chose résonnait en Riful comme en Delila. Avoir perdu une partie de leur puissance mais voir qu'elles étaient toujours là, ce n'était pas le fruit du hasard. Riful aimait vanter l'envie de survivre coûte que coûte que portaient en eux les Hollow. Elle personnifiait cette mentalité. Survivre, devenir plus forte, pour finalement écraser toute menace. Si Delila avait trouvé refuge dans la science, Riful quant elle avait trouvé refuge dans la destruction.

Elle perçut les frissons de sa vis à vis sans pour autant lui poser plus de question. Chacun avait son passé et ni l'une, ni l'autre n'était du genre à s'apitoyer sur leur sort. Elles étaient fortes, la Destructrice le savait. Et ne mésestimait pas la volonté et la puissance de celle qui lui faisait face, en dépit de son statut d'Arrancar qu'elle exécrait par dessus tout.

Alors qu'elle poursuivait sur les Forces des différents clans, Riful l'écoutait. Elle devait admettre n'avoir jamais vu les choses sous ce prisme et eut un sourire alors qu'elle était concentrée sur les propos pour ne pas en louper la moindre miette. Quant à l'Espada, c'était encore un autre sujet. Elle n'en connaissait aucun, sauf erreur de sa part, et préférait se montrer prudente les concernant. Enfin jusque là.

- La Segunda. Voilà un titre important.

Intimidée ? Pas vraiment. Elle connaissait le rôle de cette unité même si elle se montrait prudente à leur égard. Elle ne connaissait finalement pas grand chose d'eux. Seulement son assurance lui permettait au moins une chose : elle se savait susceptible de tenir face à l'un d'eux si sa vie était en danger. Là était finalement sa seule priorité. Sa propre survie.

- Rassure-toi, cela ne m'intimide pas le moins du monde. Je suis surprise néanmoins, je ne te le cacherai pas. Tu me parais bien indépendante pour appartenir à une telle organisation. Mais comme souvent, chacun à ses propres desseins et sans les connaître, difficile alors de juger n'est-ce pas ?

Pour sa part, appartenir à une telle caste, certainement composé que d'Arrancars, serait une folie.

- Je ne suis pas sur que "esbrouffe" soit le bon terme. Je n'ai aucun respect particulier pour l'Espada mais je connais le critère de force imposé pour appartenir à cette caste. Ne sois pas si humble. Cela reste la preuve que tu n'es pas la première venue, non ?

Elle prenait des risques ici à parler aussi naturellement. Ceux qui veillaient sur l'Acuerdo possédaient une force reconnue de tous. Et finalement, on ne savait pas grand chose de l'unité en question.

- Mais je me vois mal arborer ainsi un numéro sur ce corps si parfait. Tu es une personne intrigante, Delila. Je ne pensais pas prendre tant de plaisir à parler avec une Arrancar. Membre de l'Espada de surcroît. Tu dois être encore plus sur tes gardes que moi, je le crains. Cela ne doit pas être une vie si facile, me trompes-je ?

Sam 10 Déc 2022 - 2:54 - Un sifflement dans la nuit [PV Riful]

Etre fort. Un crédo autant qu'un mot clé qui résonnait dans toutes les âmes du Hueco Mundo. Etre fort, oui. Ce n'était pas donné à tout le monde. Une compétition de toute une vie, qui demandait un peu de hargne et suffisamment de mordant pour parvenir à monter les échelons. Loin d'elle pour autant l'idée de lui refaire une leçon à ce sujet : Riful connaissait déjà la chanson. Tant et si bien que lorsque Delila contempla patiemment sa réaction face à la révélation de son numéro, elle vit le sourire parcourir le masque bien tracé de la Escoria et sa surprise. Segunda malgré un certain détachement de sa part.

Mais ce fut tout.. Delila réfléchissait moins une fois au coeur de l'action qu'au naturel ; ses ongles tapotèrent le bout de ses lèvres afin de préciser sa position. Sur le classement, sur eux, sur tout.

"Peut-être. Quand il y a tant d'Hollows différents, c'est difficile de se fier à un classement qui n'en réunit seulement qu'une partie...C'est un peu ce que je veux dire. En cela, je reste sur mes gardes. On n'est jamais à l'abri d'un nouveau venu."

Ce qui ne signifiait pas de renoncer à un peu de compétition, de défis et de combats. Le tournoi avait de cela qu'il procurait autant de réjouissance aux combattants qu'il consentait à tolérer la catharsis au sein de ses spectateurs. S'il pouvait être offensant d'être pris de haut par l'un des chefs de clan, il était néanmoins intéressant d'animer la scène avec la plus grande attention. L'unité et le secret de l'Acuerdo faisaient donc partie des grands mystères composant leur monde.

L'intonation de Riful, de son côté, semble justifier d'un certain doute quant à son grade et à ses fonctions.

"Chacun ses secrets. J'ai mes raisons pour prétendre ou suivre la voie que j'ai choisi...Mais disons aussi que ce classement a parfois le mérite d'être amusant. Ou en tout cas, ça me rappelle que je suis encore vivante..."

Delila prit la peine de marcher vers de grands arbres, saisissant les détails et leurs particules. Les mots s'échappèrent alors, comme pour trouver ceux qui illustreraient le plus cet événement..

[list]"Ca ne durera pas longtemps, mais non, c'est pas si mal que ça, d'être défiée pour le numéro...Ca me distrait tant que ça peut."[list]

Ou plutôt, tant qu'il y avait des choses à découvrir dans ce monde. Au fil des jours et des découvertes, Delila était certaine que le Hueco Mundo recelait encore quelques mystères aussi bien fascinants que pénibles. Il suffisait d'observer le phénomène du Troupeau, bien loin de montrer la moindre similitude à celle qui détruit. Cela, et ce phénomène d'aveuglement qui troublait la "quiétude" d'une partie de leur monde.

"Pourquoi ne t'intéresses-tu pas à l'Espada ? Ne serait-ce pas un moyen pour toi de faire bouger les choses ? De prouver que les Hollows peuvent aussi être au sommet ?"

Cette question fut à peine soufflée. Au final, c'était peut-être bien l'une des seules choses qui n'avait pas poussé Delila à rejoindre les rangs d'Yrronos : la passivité qui régnait dans les forêts.

Sam 17 Déc 2022 - 11:47 - Un sifflement dans la nuit [PV Riful]

Pourquoi ? La question s'était posée une ou deux fois. Mais la réponse était toujours rapidement tombée, tel un couperet. Elle se désintéressait des jeux de pouvoir, de puissance. L'Espada était un reflet de ces guerres intestines et les clans les utilisaient clairement pour asseoir leur suprématie. Elle n'était pas ici pour savoir qui méritait de l'être ou non. Ce qui l'intéressait, c'était le chaos. Déchirer, détruire. Mais vivre sa vie aussi, tout simplement. L'ennui n'était pas une compagne, même si depuis quelques temps elle vivait un peu avec, force était de le constater.

- Faire bouger les choses ne m'intéressent pas plus que cela. De même que si les Hollow veulent prouver quelque chose, c'est à eux de le faire. Chacun à son échelle. Je laisse ces petits jeux à ceux qui sont fait pour cela, je préfère m'adonner à mes propres pulsions sans vouloir forcément être une image représentative des autres créatures comme moi.

Aucun intérêt, aucune envie. Et surtout, elle savait désormais quoi faire pour apporter un peu plus de désordre dans un monde qui en contenait déjà tant. L'Espada était une entrave et elle ne s'enfermerait clairement pas seule dans cette prison.

Si la discussion était intéressante, la Destructrice éprouvait désormais le besoin de se retirer. Finalement sa curiosité avait été nourrie et elle ne désirait pas attirer d'autres créatures comme Delila dans le coin. Si pour elle, cela s'était bien passé, elle ne pouvait garantir de gfarder son calme face à un autre Arrancar.

Question de principe. Ce pourquoi elle saluait la jeune femme. Avant de finalement quitter les lieux.

Fin du rp, Delila s'étant retiré du rp