Rencontre fortuite. Le King Five !

Me rendre à la section des "Coins", cela m'arrive de temps à autre. Ils sont très utiles lorsqu'il est nécessaire de masquer les choses aux communs des mortels et je dois dire que dans le travail qui est le notre au sein des Clubs, il est indispensable de pouvoir compter sur eux.

Cette fois, c'est pour la section "logistique" que je me déplace. Je dois organiser une mission de ravitaillement afin de soutenir nos troupes sur place et ils sont idéalement placés pour gérer ce genre de chose. Je prends au sérieux mon travail mais je sais quand il est nécessaire de faire appels aux autres pour soutenir une opération. Il est important de comprendre les tâches de chacun afin d'avancer dans le même sens. Je sais que certains préfèrent tout gérer sans aide. Mais je trouve cela idiot. Ce n'est pas faire preuve de faiblesse que de faire appel à des personnes plus compétentes.

L'homme face à moi me remet le dernier papier, permettant de valider le protocole. Je le signe, en garde une copie. Le remercie aussi même si dans les faits, je préfère rapidement rejoindre ma propre section. J'entends des voix non loin, je me retourne pour faire face à ceux qui approchent afin de les saluer. Tiens, je ne l'ai jamais vu lui. Je crois percevoir son nom alors qu'ils s'éloignent un peu plus loin. Orias ? Ne serait-ce l'actuel King ? Je suis intrigué. Surtout, je veux me présenter de manière officielle. On a pas souvent l'occasion de voir les responsables.

C'est donc doucement, m'aidant de ma canne, que je me dirige vers lui. Je me demande l'image que je peux renvoyer, dans mon costume, à avancer de la sorte. Mais en même temps, je m'en moque un peu. J'espère simplement ne pas le déranger mais dans le cas contraire, il me le dira certainement. Je m'arrête, l'observe un instant. Lui souris.

- Pardonnez-moi, je ne souhaite pas vous déranger mais il me semble avoir entendu votre nom. Vous êtes Orias, n'est-ce pas ? Je suis Muzan, Five of Clubs.

Je tends une main dans sa direction pour le saluer, je laisse l'autre sur ma canne pour me maintenir droit.

- Je travaille parfois avec les membres de votre section. Je tiens à louer leur professionnalisme. Il est facile de travailler avec vous. Ce n'est pas si fréquent.

Je le pense. Surtout pour moi qui ai parfois du mal à faire équipe avec d'autres.

Les visites à la Fondation Mémento n’étaient pas celles qui le ravissaient le plus. Son travail requérait parfois de faire des choses, disons… pour le moins moralement discutables. Ce n’était pas le cas ce jourd’hui, mais c’était tout de même toujours à cela qu’il pensait un peu lorsqu’il venait ici. Sans parler que cela impliquait qu’il traverse une partie de la ville, ce qui n’était toujours pas si évident que cela pour lui. Alors, il se faisait conduire. C’était au moins une prérogative attenante à son poste à laquelle il pouvait consentir. Orias n’aimait pas vraiment les traitements de faveur, l’usage d’une position dominante allant pour lui de pair avec l’antagonisme des nobles et des gueux qu’il avait par trop connu dans une vie passée.

Il est alors interpellé, se déplaçant entre deux rendez-vous – quitte à venir jusqu’ici de l’Arcānum, autant regrouper – et n’en est qu’étonné d’avoir été reconnu. Enfin, c’était normal, il était l’un des Agents les plus influents parmi les Arcanes mineurs, il n’en ignorait rien malgré sa modestie naturelle. Mais c’était toujours un peu difficile d’admettre qu’on puisse le connaître lui, sans que lui les connaisse eux.

- Salut et félicité à vous ! Je suis ravi d’apprendre que la collaboration se passe bien. Si je puis être honnête, je dirais qu’il n’est pas forcément facile de travailler avec chacun d’entre eux, ahah. Avec quel Agent avez-vous pu travailler ? C’est important à savoir, pour les primes de fin d’année il faut avoir bien travaillé !

Il fouille sa mémoire. Le nom doit être apparu dans ses rapports reçus certainement, et il essayait de se souvenir de quelle(s) mission(s) il s’agissait. Mais il ne tarderait sans doute pas à lui rafraîchir la mémoire.

- Je n’ai pas pu manquer que vous portiez une canne ; vous m’en voyez navré. J’ai eu un bon ami par le passé, il était garde à La Rochelle – que l’on appelle la Ville Blanche d’ailleurs, c’est très beau vous devriez voir. Eh bien croyez-moi ou pas, mais après un malheureux accident de chasse qui lui a fait prendre une flèche dans le genou, il n’a plus jamais été le même. Vous aussi c’était ça ?

Orias est d’un naturel affable, et curieux par dessus le marché. Alors certes, il risquait de se mettre en retard, mais il pouvait bien discuter un peu, non ? Et puis bon, c’était Muzan qui était venu lui parler, il devrait bien souffrir d’échanger quelques mots avec lui maintenant, et ce même s’il entrait déjà sur le terrain de questions personnelles.

Si je suis surpris par les termes employés, qui ne sont pas si courant d'ailleurs, je dois admettre être ravi de constater qu'il n'est pas du genre à mettre des barrières de par le statut qui est le sien. J'apprécie ce genre de comportement. Il me demande le nom des agents en question. Je souris alors que deux noms s'imposent à moi. Deux personnes qui m'ont souvent aidés dans mes missions lorsqu'il était nécessaire de régler quelques petits soucis logistiques.

- Et bien j'ai souvent travaillé avec Belethor et Adrianne, par exemple. Très compétents.

Ils ne sont pas des agents expérimentés, appartenant à la hiérarchie des agents "numérotés" comme j'aime à les appeler mais ils méritent toute ma reconnaissance. Et si leur propre patron peut en entendre parler, c'est parfait. Après, je ne suis pas non plus ici pour dresser les qualités de ces deux personnes, je m'abstiens donc de poursuivre sur cette lancée.

La question sur la canne arrive et cela ne me surprend pas vraiment. Je dois admettre que la plupart du temps, je n'ai pas forcément besoin d'en parler. Les gens ont une certaine retenue dès que l'on touche aux physiques d'une autre personne et la gêne musèle la plupart des personnes. Mais cet Orias, lui ne s'embarrasse pas de cela. Je dois dire qu'il m'intrigue de plus en plus.

- Non, non ce n'est pas une flèche pour ma part. Et ne soyez pas navré, c'est un incident qui remonte à plusieurs années et j'en ai fais mon deuil depuis. Je n'ai aucun mal à en parler.

Je dois admettre que ça n'a pas pour toujours été le cas mais à quoi bon rester enfermer dans le passé ? Je ne suis pas homme à me morfondre, cela n'apporte rien à mon existence.

- J'ai été agressé par plusieurs hommes qui s'en sont prit à ma famille. Mon père était un Yakuza et des gens puissants ont voulu lui faire passer un message. Ma mère est morte ce jour là et moi, j'ai écopé de très nombreux coup de couteaux dans la jambe. Bien sûr, on a pu me soigner mais malgré la rééducation et de très bons médecins, je n'ai jamais récupéré la totalité de ma mobilité. Depuis, cette canne fait partie de ma vie. Ma plus chère amie.

Et ce n'est pas seulement vrai parce qu'elle me permet de marcher. C'est aussi vrai parce qu'elle est la source de mon pouvoir. Je ne peux m'empêcher de penser à une chose.

- Je ne savais pas qu'il existait encore des personnes qui chassaient avec un arc. Cela doit être difficile. Votre ami n'a pas eu de chance de recevoir un tel projectile dans le genou. Et comment a t'il pallié à son handicap, si cela n'est pas trop indiscret ?

Un échange courtois entre deux personnes civilisées. J'apprécie ce genre de moment qui me sort un peu de mon autre quotidien. Comme quoi, il n'y a pas que de la noirceur en ce monde.

Il note mentalement les noms, opine doucement. Voilà donc pourquoi il n’avait pas de rapport détaillé sur ce Muzan en tête, s’il n’avait pas côtoyé les Agents qu’il supervisait personnellement. Le schéma classique d’une organisation pyramidale. De la même manière qu’un Arcane mineur n’avait pas vocation à traiter directement avec les Arcanes majeurs. L’on encadrait une série de subordonnés directs, qui eux-mêmes avaient les leurs. Dès lors il était forcément impossible de pouvoir mettre un visage sur chaque nom, ou l’inverse. Pour quel Agent travaillaient-ils, alors ? Il aurait été étrange pour son interlocuteur de les citer sans donner cette information alors il considéra juste qu’il ne le savait sans doute pas. Pas trop de raison de relever alors, et le simple fait qu’il acquiesce devrait donc suffire à ce que la discussion dérive sur autre chose en douceur.

Après, « en douceur », c’était vite dit. C’est que le souci en question n’était pas forcément le plus aisé à aborder, du moins lorsque l’on s’encombrait de tabous. Ce qui n’était pas trop le genre d’Orias, habitué à traiter simplement de tous les sujets, même des plus graves. Après tout il en avait vu d’autres. Le milieu dans lequel il avait grandi ne connaissait pas trop ce type de pudeur en effet, et lui encore moins que les autres peut-être. Mais cela allait avec sa personnalité, car il se sentait aisément qu’il était juste sincèrement curieux. Qu’il posait la question parce que cela l’intéressait, et non pas pour juger, plaindre, ou quoi que ce soit de malaisant.

- On vous a poignardé la jambe ? Spécifiquement ? Oh les salauds. Mais pourquoi ils ont fait ça ? Viser le ventre, la cage thoracique ou la gorge, c’est beaucoup plus efficace. L’aine à la rigueur, si c’est une affaire vraiment personnelle. Mais la jambe, alors… jamais entendu un truc pareil. C’était un message personnel peut-être ? Comme dans l’expression « œil pour œil, jambe pour jambe » ? Pardonnez mon indélicatesse, oserais-je dire mon émoi même. Pour vous ce doit être un sujet douloureux – que votre mère repose en paix, au sein du ciel étoilé – et me voilà à m’en fasciner par quelques morbides mais néanmoins troublants détails.

Petite moue compatissante, qui ne va pas non plus jusqu’à lui tapoter l’épaule. En son temps être tactile pouvait se faire, mais durant ces dernières années il avait bien compris le concept d’espace personnel et à quel point l’on pouvait y être attaché de nos jours.

- Un arc ? Mais nous en avons même dans nos rangs allons, qui chassent certes un tout autre type de gibier. Je ne voudrais pas y goûter, non merci, hmhm ! Quant à ma connaissance, eh bien… il était garde, alors, il restait la plupart du temps planté aux portes de la ville ou sur les remparts. Normal. Heureusement la sénéchaussée payait bien, malgré sa mobilité réduite. Mais je crois qu’il a fini par mourir de froid, tombé mort saoul dans la neige avec une jambe folle, ça ne pardonne pas c’est sûr.

Peut-être aborde-t-il ces sujets avec une légèreté inédite. Cependant s’il était donné de replacer cela en contexte : la mort faisant partie de son quotidien, lors de sa « première vie ». Et à y penser, il a un petit pincement au cœur, et son expression qui se voile, visage qui se plisse un instant avant qu’il récupère son sourire caractéristique.

- Tiens, dites-moi, comment se porte votre Reine ? J’ai eu l’occasion d’échanger un peu avec elle dernièrement, mais je n’ai plus eu de nouvelles depuis. Est-ce qu’elle se porte bien ?

Je ne suis pas habitué à ce genre de comportement. Non pas que cela me dérange, comme je l'ai précisé j'en ai fais mon deuil, mais la plupart ne veulent pas les détails. Trop personnel sans doute. Orias ne semble pas se soucier de cela. Mais son intérêt à l'air réel. Sa compassion aussi, bien que je ne comprenne pas pourquoi. C'est un sentiment qui m'est trop étranger. Parfois, je me dis qu'ils ont de la chance. La chance de pouvoir ressentir les émotions des autres, de les partager. Ce n'est pas mon cas.

En tout cas il a rapidement compris. Cette attaque avait été un message en effet. Un message pour mon père. Ce milieu a toujours été violent, peut-être même était-ce pire à l'époque, je ne me rends pas bien compte. Mais maintenant que je suis moi-même un acteur de ce monde, je sais comme il est difficile de distinguer les limites. Il est facile de se perdre, de plonger dans les ténèbres.

- C'est en effet un sujet délicat. Mais vous avez raison. Cette attaque était un message pour mon père. En substance, cela signifiait "reste à ta place ou nous te prendrons tout ce qui te reste".

Je souris. De tristesse. Je sais qu'il n'a jamais désiré cela mais ses actes ont entraînés des conséquences auxquelles il n'avait jamais pensé à l'époque. On en avait subi les pots cassés. Mais Orias a raison. Si ces hommes de main l'avaient souhaités, je serai aujourd'hui mort. Egorgé.

Les détails qui suivent sur sa propre vie ne manquent pas de m'étonner. J'ai donc la confirmation qu'il a vécu il y a longtemps. Sa vie a pris fin à un moment mais il est revenu. Je me doute que cela ne doit pas être évident. Les codes ont changés. S'adapter est déjà difficile quand on appartient à cette époque, alors je n'imagine même pas si l'on vient d'une autre. Son petit clin d'oeil concernant les Quincy m'amuse. Personnellement, je n'en ai croisé que très peu. Il faut dire qu'avec les événements passés, cela ne m'étonne pas.

Quant à son ami, je ne rebondis pas. Encore une fois, je n'éprouve aucune peine pour un inconnu. Je le plains seulement de ne pas avoir eu de chance. Mais notre quotidien n'est pas meilleur que celui de ces hommes à l'époque. Juste différent. Tiens. La discussion semble désormais se porter sur la Reine. Je ne savais pas qu'ils se connaissaient. Mais il faut dire que j'en connais très peu sur ceux qui dirigent les différentes sections.

- La Reine se porte bien. J'ai eu la chance de la rencontrer il y a peu. Une réunion qui a été très instructive. Elle a de grands projets concernant notre unité et je suis ravi de pouvoir voir une telle motivation. Il est important pour tous d'avoir un chef à la hauteur.

Important et rassurant surtout. Seulement maintenant, il me faut attendre de voir la suite des opérations. Je ne me suis pas proposé pour la suivre sur son projet initial mais elle sait pouvoir compter sur moi pour protéger la ville et ses alentours.

- Je la sais très occupé. Elle semble vouloir rencontrer un maximum de personne pour pouvoir lancer ses opérations. Vous avez eu l'occasion de rencontrer d'autres dirigeants de l'Ultima en dehors de ma Reine ?

Je suis aussi curieux de savoir ce qu'ils ont pu se dire ou de connaître son avis concernant Recca. Mais je préfère m'en tenir à mon rôle. Après tout, cela ne me regarde pas vraiment.

- J’imagine qu’ils ne lui ont pas tout pris ; vous êtes toujours là ! Bien !

Et cela semble réellement une bonne chose d’après l’expression de son visage, demeurant souriante. Le Roi des Pièces semble donc bien pouvoir parler des sujets les plus graves dans la plus grande des détentes, et sans trop s’encombrer d’états d’âmes. C’était ce que sa faction exigeait de lui après tout, et il avait dans sa vie vu de bien nombreuses atrocités pour encore s’émouvoir ; aussi voyait-il tout simplement plutôt le verre plein au verre vide. Un optimisme forgé par les plus extrêmes rigueurs de la vie, la perte de toutes les personnes qu’il pouvait connaître, en plus du seul monde en lequel il avait sa place, il fallait être assez solide mentalement pour s’en remettre en effet.

Enfin, il y avait bien une chose qui l’avait réellement ému dernièrement. Et c’était justement le point central du sujet qu’ils avaient abordé ensuite. Le Queen of Clubs avait en effet des arguments le touchant assez personnellement que pour pouvoir le faire revoir son jugement sur bien des choses. Assez troublé d’ailleurs depuis qu’il l’avait rencontré, cela lui revenait souvent à l’esprit malgré lui.

- Ah oui, de grands projets ? Je serais curieux d’en entendre parler. À moins qu’il ne s’agisse de cette expédition qui m’est revenue aux oreilles ? Certains Coins semblent désireux de s’y embarquer, même si je me questionne sur ce qu’ils espèrent vraiment y trouver… Il n’y a rien là-bas qui vaille vraiment cette peine m’est avis. J’espère qu’elle y sera bien protégée, en tout cas...

Son sourire s’est lissé un bref instant. Comme un soupçon de réelle inquiétude. Assez légère, l’habitude de porter ce masque était telle que peu de choses transparaissaient sans qu’il le veuille.

- Eh bien… j’occupe cette prestigieuse fonction depuis la fondation ou presque de l’organisation, aussi j’ai pu rencontrer pas mal de monde oui. Bon dans le lot il doit y avoir quelques malheureux décès depuis, il faudrait peut-être que je cherche à me mettre à jour… Enfin, tout ça pour dire que je transmettrai sans souci vos encouragements à mes subordonnés, bien sûr. Avez-vous peut-être un autre sujet dont vous auriez souhaité m’entretenir ?

Il était entre deux rendez-vous. Et s’il pouvait se permettre une once de nonchalance à l’occasion, il fallait tout de même qu’il tienne ses engagements.

Je partage son inquiétude en vérité. Il est vrai que le risque de se rendre au coeur même du royaume des monstres n'est pas l'idée du siècle à mon humble avis mais la volonté de la Queen prime sur les appréhensions qui peuvent être les miennes. Quant au fait qu'elle puisse assurer sa protection par elle-même, je n'en doute pas vraiment, seulement je sais les dangers qui couvent là-bas. Il faut qu'elle s'entoure comme il faut.

Mais je me dois aussi d'être un soutien sans faille pour elle. Partager mes craintes ne serviraient à rien. Et si Orias a l'air d'être à l'écoute, j'ai comme le sentiment qu'il ne réagit clairement pas comme tout le monde. Rien qu'à voir ses propos quand je lui ai parlé de mon passé. Je préfère éviter qu'il s'imagine des choses. Si je ne comprends pas les raisons profondes poussant ma Reine à aller là-bas, je ne peux pas remettre en question ses consignes.

- Nous verrons bien. Il n'est pas impossible que les scientifiques qu'elle compte emmener avec elle puissent découvrir quelque chose. Pour ma part, je ne les accompagne pas. Je garderai mon poste ici.

Il est de mon devoir de veiller à ce que tout se passe bien pendant que Recca est absente. L'organisation est comme une grande horloge et les rouages se doivent de fonctionner. faire partir tous les Agents à rang élevé là bas serait une erreur et nous avons convenu avec Recca qu'on agirait pas ainsi. Et puis je me vois mal retourner de suite au Hueco Mundo. Mes pouvoirs sont plus utiles.

- Mais je suis convaincu qu'elle sera suffisamment bien entourée pour éviter les problèmes. Nos troupes sont bien entraînées après tout.

Je regarde ma montre. L'heure tourne et moi aussi, j'ai encore quelques petites choses à faire de mon côté. Le relève la tête, lui adresse un sourire. Léger. Je ne suis pas habitué à de telles démonstrations. Pour ma part, en dehors du fait de le saluer et de faire officiellement connaissance, je n'ai vraiment plus grand chose à lui dire. Et surtout, je ne veux pas lui prendre plus de temps que nécessaire.

- Non, rien de plus. Je ne vais donc pas vous embêter plus longtemps, j'ai d'ailleurs quelques affaires à régler dans l'heure qui suit. Je vous remercie pour le temps que vous m'avez consacré.

Je lui adresse mes salutations. Il me faut ramener les formulaires récupérés ici. Et surtout, plus important encore, il me tarde de retourner chez moi. Je suis épuisé et un peu de repos ne peut pas me faire de mal.

- Au revoir, Orias. Cela a été un plaisir.

Mais comme toute bonne chose, il fallait y mettre fin. Je me détourne déjà, pour filer.

[Fin du rp]