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Kuchiki Shizuka

Données Spirituelles
Grade: 7e Siège de la 6e Division
Mer 2 Nov 2022 - 21:05 - Un ange passe. [Solo]

À l’académie, Shizuka était un mauvais élève. Pire qu’un mauvais élève, il était trouble-fête, il adorait amuser sa classe avec diverses pitreries, ou encore tout simplement se bagarrer avec n’importe qui l’aurait mal regardé, ou manquer de respect. Le pire étant que Shizuka ne subissait que très rarement les conséquences de ses actions, le fait seul d’être un Kuchiki dissuadant très souvent n’importe quelles représailles. En conséquence, il menait sa petite troupe d’élèves dissipés, s’amusant dans l’entre-deux cours au lieu de cravacher comme le ferait n’importe quel Kuchiki. Il rançonnait les élèves, harceler les nobles venant des familles les moins prestigieuses et se battait avec d’autres groupes d’élèves. Il était vraiment ce qu’on peut appeler un petit con, et le pire, c’est qu’il faisait ça non pas par nécessité, manque d’éducation ou autre, mais bien juste car ça lui plaisait.
Et il était surtout l’opposé complet de ce qu’il est aujourd’hui, personne a l’époque ne pouvait croire que Shizuka serait ce qu’il est aujourd’hui. Personne même ne pensait qu’il allait être diplômé de l’Académie Shin'ō, malgré son pedigree de Kuchiki. Mais qu’est-ce qu’il a bien pu se passer pour qu’il se transforme en Shinigami presque modèle ? Quelle est la chose, ou plutôt la personne qui l’a autant fait changé ?

Il y a un élève en particulier que Shizuka aimait maltraiter. Un élève originaire du Rukongai, plus précisément d’un district très pauvre. Nommé Yasumi il n’était qu’à première vue un élève lambda. Et c’est vrai, Yasumi, élève plutôt doué dans le Kidō, était dans la moyenne niveau taille, des cheveux bruns ébouriffés et des yeux tout aussi brun, il n’était pas forcément costaud, mais il n’était pas maigre non plus, il était mignon, mais pas un top-modèle, vraiment, il était plutôt normal. C’était peut-être son « soucis », il était trop normal à la surface. Trop gentil peut-être même, ou trop timide, mais dans tous les cas, il était la cible préférée du noble. C’était peut-être même un peu étrange qu’il soit sa cible préférée, Shizuka étant souvent observé en train de regarder Yasumi d’un air rêveur quand la victime ne le regardait pas.

« Eh, minable, qu’est-ce que tu fais là ? » Dit Shizuka, poussant Yasumi contre un mur, lui qui passait dans un couloir de l’académie, des bouquins de cours entassés dans un équilibre précaire dans ses bras. Il le regarde de haut, ou plutôt de bas vu la différence de taille entre les deux élèves, Yasumi détournant le regard, visiblement plus dérangé que terrifié.

« R-rien je vais juste étudier… Shizuka s’il te plaît, c’est la troi- » Il est interrompu, Shizuka ayant fait tomber les livres de Yasumi au sol en frappant dedans.

« Ramasse sac à merde, et oublie pas, c’est moi ton chef. » Yasumi s’attelle à la tâche, ramassant ses livres sous le regard d’un Shizuka souriant, fière qu’il obéisse comme un petit chien chien, rougissant presque devant la scène, pendant qu’un Yasumi dégoûté ramasse ses livres.

C’était le type d’interaction typique entre les deux, peut-être même le seul type d’interaction mis à part les regards rêveurs envers Yasumi, et cette dynamique dura des mois et des mois, jusqu’à un jour fatidique.


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Un sombre soir d’automne, une fin de semaine, Yasumi rentrait chez lui, après une longue journée de cours, ne pensant qu’à une chose ; manger et dormir. Il connaissait ce chemin par cœur, l’empruntant chaque soir, ayant calculé le chemin parfait pour être sûre à cent pour cent qu’il ne croiserait jamais Shizuka. Honnêtement, Yasumi n’avait pas peur de Shizuka, mais il était clairement une nuisance, et là encore, nuisance n’est qu’un euphémisme. En passant dans une ruelle sombre sur son chemin, il aperçoit une silhouette au bout de l’allée. Il continue d’avancer comme si rien ne clochait, la silhouette étant occulté par la nuit, avant de remarquer quelque chose qui, en effet, clochait. Des cheveux blancs, comme ceux de son harceleur préféré, Kuchiki Shizuka.
Yasumi soupire un bon coup, pensant que, « ce n’est qu’un énième mauvais temps à passer, j’ai juste à baisser la tête, et assumer. » Il avance avec assurance, regardant droit devant lui, sachant que s'il le regardait dans les yeux ça ne ferait qu’empirer les choses. Mais une fois passé devant lui, rien. Il s’arrête quelques mètres plus loin, s’attendant à ce que Shizuka l’agresse violemment par-derrière, mais rien non plus. Il attend une minute, dans le silence, avant d’entendre un râle. Un râle émanant de Shizuka lui même. Puis un deuxième.

«Y-Yasumi... »

Par pur réflexe, Yasumi tourne la tête vers Shizuka, s’attendant à mille choses, sauf à ça. Shizuka recouvert de bleus, le nez en sang, se tenant le ventre, le regardant avec un regard qu’il n’avait jamais vu avant. Shizuka souffrait, et, du regard, il implorait Yasumi. Choqué, il resta figé durant des secondes qui pour lui avait l’air de minutes entières. Que faire ?
Pouf.
Shizuka tombe complètement à terre, Yasumi se ruant vers lui, instinctivement.

« Shizuka, est-ce que ça va ? » Lui demande un Yasumi qui commence à paniquer.

« Je me débrouiller parfaitement avant que tu te pointe, larve... » Répond Shizuka, avant de pousser encore un râle de douleur.

Clairement en train de paniquer maintenant, Yasumi hésite. Que faire, où l’emmener ? Il regarde tout autour de lui, la solution allait tomber du ciel, mais aucun miracle n’apparus, juste le lourd silence de la nuit, et cette ruelle vide. Il n’y avait qu’une solution, il devait l’emmener dans sa chambre pour le mettre en sécurité et le soigner, il était trop tard pour l’infirmerie. Mais pourquoi ferait-il ça ? Lui qui souffrait tant à cause de lui, rendant sa vie presque un enfer ? Et, en même temps, pourquoi laisserait-il quelqu’un de blessé à son sort, quelqu’un qui l’implore qui plus est ? Yasumi avait l’impression que son cerveau allait exploser. Il n’arrivait pas à choisir.
Jusqu’à ce qu’il sente une main s’agripper à son avant-bras. C’était Shizuka, le regardant avec un regard larmoyant.

« Par contre, si tu pouvais te rendre utile... »

Yasumi ne pouvait plus hésiter en le voyant aussi affaiblit. Il prend Shizuka par le bras et le relève, posant le bras de Shizuka autour de sa propre taille pour le tenir, dû à la différence de taille.

« Ça va bien se passer, ne t’inquiète pas. »

« Merci... »

À ce stade, Yasumi ne réfléchit même plus, tout ce qu’il vit en ce moment même n’a absolument aucun sens de toute façon. Son seul but est de ramener Shizuka en sécurité. Après ce qui était pour lui des heures et des heures à l’escorter, ils arrivent enfin à son dortoir, ceux-ci rentrant directement dans sa chambre, aucun élève n’étant de sortie vu l’heure à laquelle ils rentraient. Yasumi le pose doucement sur son lit, celui-ci geignant un peu en touchant le matelas.

Yasumi prend le temps de regarder la scène, mesurant l’absurdité de la chose. Son harceleur, blessé, et sur son lit, devant ses yeux. Une scène plus que surréaliste. Yasumi pensait qu’à tout moment, il pouvait bondir, révélant une supercherie extrêmement bien pensée, mais non, il était encore là, le regardant dans les yeux, le souffle lourd. Qu’est-ce qu’il pouvait bien se passer dans sa tête ?

Shizuka était évidemment en mauvais état, mais il était avec celui qu’il appréciait et dont il voulait se rapprocher que tout au monde. Il ne pouvait qu’admirer le doux visage de son sauveur, hébété par la douleur. Il était tellement heureux de se rapprocher de lui et d’avoir son attention, sans devoir le secouer et en même temps, il se sentait tellement stupide de se faire sauver par lui. Le regret l’envahissant de tous ces moments qu’il aurait pu avoir avec lui, si seulement il savait comment l’aborder, lui qui était un fier Kuchiki, et lui un simple roturier.

Regardant une dernière fois le blessé, et poussant un long soupir avant, Yasumi s’approche de Shizuka, le déshabillant légèrement pour révéler son corps couvert de bleus.

« Comment... » Il hésite un moment. « Comment tu t’es fait ça ? »

« J’ai voulu combattre plus fort que moi. Et me voilà. C’est tout ce dont t’as besoin de savoir. »

« Tu peux pas continuer comme ça, tu sais ? »

Shizuka reste silencieux. Une boule au ventre venant l’empêche de parler, tendit-ce qu’il regarde Yasumi fixement, ses yeux toujours aussi humides. Yasumi soupire à nouveau, venant approcher ses mains au-dessus des blessures, une douce lumière verte émanant de ses paumes. Un long silence s’en suit, pendant que les paumes de Yasumi viennent survoler lentement chaque hématome sur son corps.

« Yasumi... »

« Mmh ? »

« Je suis désolé… J-je... » Il n’arrive pas à finir sa phrase, des larmes coulant sur ses joues.

Yasumi est pour l’énième fois choqué. Son tourmenteur qui en vient à dire ça ?

« Je sais pas pourquoi je te fais subir tout ça… La seule chose à laquelle je pensais quand j’étais blessé dans cette ruelle, c’est toi. Je suis tellement désolé pour tout, je te ferais plus jamais mal, je te le promets Yasumi... »

« C’est pas grave, tout va bien maintenant. » Lui dit-il une voix douce et rassurante.

Yasumi passe sa main dans ses cheveux blancs comme neige, caressant doucement sa tête.

« Yasumi… Est-ce que je peux rester dormir ici ? »

« Évidemment, tu n’es pas en état de rentrer chez toi, je ne vais pas te jeter dans la rue dans cet état ne t’inquiète pas. »

« Merci pour tout Yasumi. Je- » Il s’interrompt, prenant la main de Yasumi et se relevant doucement pour être au même niveau que lui.

« Qu’est-ce qu’il y a ? » Lui rétorque Yasumi, posant son autre main sur celle de Shizuka, enveloppant tendrement celle-ci.

Après une légère pause pour sécher ses larmes, Shizuka s’approche doucement de lui. Il vient poser délicatement sa tête sur son épaule, logeant confortablement celle-ci. La bouche entrebâillée, les mots ne sortant pas de celle-ci, il regarde Yasumi de côté, visiblement hésitant, avant d’enfin pouvoir dire ;

« Depuis tout ce temps. Je m’en rendais juste pas compte. Mais, t’es tellement différent de moi, je savais pas comment t’aborder ou te parler, et il fallait que je reste dans mon rôle de type fort… Je voulais juste ton attention… Tu sais, je t’apprécie beaucoup, et je savais même pas si c’est réciproque, enfin, j’imagine pas vu tout ce que je t’ai fait subir… Excuse-moi Yasumi... » Qui l’aurait cru ? C’est visiblement avec les poings que les Kuchiki professent leur amour à leur crush.

« Espèce d’idiot… Je te déteste tellement Shizuka. »

Yasumi regarde Shizuka droit dans les yeux, un mélange étrange de colère et de passion brillant dans ceux-ci. Il l’enlace ensuite, se collant à lui tout en posant sa tête sur la sienne, soupirant longuement. Lui aussi, apparemment, l’appréciait.

Un ange passe.

Sans s’en rendre compte, les deux s’endorment après ce moment émotionnellement et physiquement fatigant, toujours enlacés, passant une nuit paisible après une journée difficile, dans les bras de l’autre.


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C’est comme ça que Shizuka fût changé à jamais, la relation n’était évidemment pas forcément idyllique au début, Shizuka devant apprendre qu’humilier son partenaire devant tous n’était peut-être pas la bonne solution pour demander son attention. Mais il a fait ces efforts, Yasumi l’aidant grandement dans cette entreprise. Il avait un impact plus que positif sur lui, le réprimandant à chaque bêtise ou élève malmener, et l’aidant avec ses études. Yasumi, peu à peu, le faisant passer d’élève perturbateur à un élève brillant, les deux se tirant mutuellement vers le haut.
Leur relation, toutefois, ne deviendra jamais publique, le statut de noble de Shizuka ruinant toute chance de se marier avec un roturier, qui plus est un homme, si la Douzième ne manquait pas d’inventions farfelues dont Mayuri lui-même faisait l’étalage, aucun des deux garçons ne souhaitait expérimenter cette procréation hasardeuse. Ne pouvant donner de descendance, ils dissimulèrent leur relation. Les deux tourtereaux n’étant officiellement que meilleurs amis aux yeux de tous. Et ils le resteront tragiquement peut-être à vie, car Yasumi disparaîtra dans le combat contre le Wandereich, Shizuka, depuis, ne sachant pas si son chéri était en vie, se demande parfois ce qu’il est advenu de lui, et si il retrouvera quelqu’un d’aussi clément et affectueux avec lui.

Kuchiki Shizuka

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