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Ehteska

Données Spirituelles
Grade: Fracción de la Cámara
Jeu 27 Oct 2022 - 22:58 - dirt and fire (miyu)

Debout, tu l’es toujours. Tu n’as pas été spécialement blessée, lors de cet affrontement, ton corps ne portant que très peu de traces des derniers instants. Cependant, tu es fatiguée. Terriblement épuisée, même. L’énergie te manque, tracer ta route n’est pas évidente, et pourtant, tu te refuses de t’arrêter. Tu refuses qu’on te voit faible. Qu’on puisse sentir chez toi une proie facile. Alors tu avances, la tête haute, le regard rivé sur l’avant, avec cette robe presque en lambeau dont les manches ont brûlé, en plus de d’autres traces des flammes par endroit.

Il n’y a plus ces ailes pour chasser l’obscurité, plus cette douce chaleur pour te réchauffer. Que le froid qui accompagne le vide, que la lune pour percer cette nuit éternelle. Et ce n’est que lorsque tu as l’impression d’être assez loin que tu ralentis le pas. Lorsque ta vision se brouille un peu, les décors soudainement plus flous, que tu t’arrêtes.

Tu te t’écrases presque contre le sol.
Assise contre un grand rocher.

Est-ce que tu es allée trop loin ? Peut-être bien. Tu ne t’es pas ménagée. Tu n’as pas fait attention. Tu as fait brûler ta propre énergie spirituelle comme s’il ne s’agissait pas d’un composant important à ta survie. Que tu pouvais t’en débarrasser comme ça, comme si de rien n’était. Tu grimaces légèrement, sentant tes paupières plus lourdes. Et tu n’aurais pas pu simplement poursuivre ta route ? Ne pas te soucier de son existence pourtant si insignifiante ? Qu’une poignée d’années dans l’infini de ta vie. C’est toujours comme ça, avec les humains. Tous aussi misérables les uns que les autres. Tous aussi fragiles.

Tous terriblement temporaires.

Or, tu n’aimes pas le manque de respect et l’habitude veut que tu laves les affronts dès qu’un ose te tenir tête. C’est là où t’ont mené ces années à te tenir au-dessus de tous, ta sage parole vérité absolue pour tous ceux qui n’ont jamais hésité à s’agenouiller devant toi. Et même s’ils ne sont plus là…

Sache le naturel et il revient au galop.

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Ehteska

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Serizawa Miyu

Données Spirituelles
Grade: Six of Cups
Ven 28 Oct 2022 - 0:04 - dirt and fire (miyu)

Depuis mon dernier tour d’horizon, j’avais pris le temps de me reposer. Une démarche plus prudente qui me vaudrait d’être moins démunie en cas de mauvaise rencontre. Cela dit, de telles rondes étaient nécessaires pour éviter d’être pris au dépourvus à proximité de nos installations. Il ne fallait pas donner à nos hôtes le loisir de préparer quelques embuscades. Enfin, à la vérité, si j’étais sortie, c’était pour la raison que nos capteurs avaient identifié une concentration anormale de Reiatsu non très loin du camp.

Ce pourquoi, je me déplaçais sur place. Cela pouvait être, au choix, un combat ou une autre manifestation de la Grande Cataracte. L’un comme l’autre m’intéressait. Car sur un malentendu, je pourrais tomber sur un cadavre. De quoi récupérer un matériau précieux pour mes études sur le Reishi « organique ». Soit, celui alloué à des êtres vivants intelligents. Avec suffisamment de données, je serais capable de convertir ces créatures d’autres mondes en sources d’énergie. À voir alors quel bénéfice nous pourrions retirer par rapport au Reishi inerte au sein de l’Hueco Mundo.

Si l’exploitation physique de ce monde provoquait des phénomènes comme celui de la Grande Cataracte, qu’en serait-il des Hollows et des Arrancars ? Déjà, j’envisageais d’autres solutions pour réajuster nos innovations énergétiques. Seulement, l’avantage du Reishi inerte était que la négociation se faisait plus aisée. Dans l’autre cas… je visualisais mal un scénario qui ne générerait aucun conflit.

Enfin… chaque chose en son temps. En attendant, je venais à la rencontre de l’une des énergies spirituelles qui s’était isolée pour récupérer de ses blessures, aux premiers coups d’œil. Tch. C’était donc encore vivant… Une femme, à en juger son apparence. Une femme qui se forçait une fierté que ses vêtements en lambeaux décrédibilisaient immédiatement. À l’heure où je la trouvais, elle était la plus vulnérable. En profiterais-je pour l’achever ? Non. Je n’en avais pas reçu l’ordre. Et comme promis à ma supérieure, j’allais m’y plier. Aussi, m’avançais-je vers cette créature pour révéler ma silhouette.

J’étais une jeune femme à la silhouette fluette, les cheveux longs de jais descendant jusqu’aux cuisses à l’instar de rideaux. Habillée d’un costume blanc sur-mesure avec une cravate enserrant mon col soigneusement disposé, je n’avais pas franchement l’apparence d’une combattante. Arrivée à sa proximité, j’enlevais les mains de mes poches. Je me forçais à une attitude plus respectueuse. Car je devinais à son comportement qu’elle était du genre orgueilleuse. Très probablement, à l’égo fragile. Si je voulais des renseignements, j’allais devoir la caresser dans le sens du poil.

– Vous êtes blessée. Vous avez besoin d’aide ?

Lui demandais-je sobrement sur le constat de son état. Je ne cherchais pas à être particulièrement mielleuse sans savoir en premier lieu à qui j’avais affaire. Mais je devais respecter un minimum l’étiquette pour bien faire.

– Laissez-moi me présenter. Serizawa Miyu, Six of Cups. Puis-je vous demander votre nom ?

Prudente, je jaugeais le moindre de ses gestes. À l’affût du plus petit geste hostile. Si je la sentais trop menaçante, alors j’allais devoir prendre les devants avant qu’elle n’ait fini de récupérer. Après tout, je n’étais pas non plus le bon samaritain.
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Ehteska

Données Spirituelles
Grade: Fracción de la Cámara
Ven 28 Oct 2022 - 0:48 - dirt and fire (miyu)

Il y a du mouvement qui s’entend. Des bruits de pas étouffés qui parviennent tout de même à tes oreilles. Assise en tailleurs sur le sol, le dos appuyé contre une roche plus imposante, ta robe tombant négligemment sur ton corps, pour ce qui en restait, tu es certaine de ne pas avoir fière allure. Après tout, restée ainsi assise dans l’idée de te reposer, de ménager tes forces et de te ressaisir un peu, tu ne peux pas renvoyer une image autre que celle d’une créature plus vulnérable.

Tu as simplement espéré que personne ne vienne jusqu’ici.
Que personne ne soit témoin de ton état.

Tu lèves alors ton regard vers celle qui s’approche et qui n’a rien d’une résidente du Hueco Mundo. Encore une humaine ? Tu retiens le claquement de langue agacé que tu as pourtant bien envie de faire entendre, sachant ne pas être en état pour remettre un autre de ces miséreux à sa place. Il te faudra alors te tenir tranquille, si tu veux avoir la chance de quitter cet endroit le plus rapidement possible. Te ménager, pour ne pas t’attarder plus longtemps que nécessaire si près de là où grouillent toutes ces existences si éphémères, si futiles…

- Je ne suis pas blessée. Un peu, mais rien d’alarmant. Quelques égratignures tout au plus. Et ton visage a été épargné par ce masque qui s’est désormais résorbé, qu’une corne qui s’étend sur le côté de ton visage désormais apparente. - Ehteska. Tu n’as pas donné ton autre à l’autre qui a goûté au courroux des flammes alors que cette fois-ci, tu n’hésites pas. Est-ce la fatigue qui change ton approche ? Pas spécialement.

Elle te semble civilisée.
Et un peu plus agréable que l’autre rustre.

- Je n’ai cependant aucune idée de ce qu’est supposé vouloir dire Six of Cups. Si vous voulez bien m’éclairer. Tu pourrais lui dire de repartir, pour simplement rester seule dans cet épuisement qui en devient presque douloureux. Or, tu y vois en sa présence de quoi chasser l’ennui. De passer un peu de temps.

Quelqu’un à jeter dans la gueule de l’ennemi si vous vous faisiez prendre par surprise, aussi.

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Serizawa Miyu

Données Spirituelles
Grade: Six of Cups
Ven 28 Oct 2022 - 1:09 - dirt and fire (miyu)

– Enchantée alors, Ehteska.

Répondais-je d’un sourire qui dissimulait mon amusement à la mauvaise foi que cette femme trahissait. Dire qu’elle n’était pas blessée ? Si c’était ce qu’elle voulait entendre, eh bien soit. Je n’allais pas lui reprocher de refuser de faire apparaître sa vulnérabilité. À sa place, j’avais eu le même genre d’attitude. Celui qui me faisait gagner du temps pendant que l’autre en face jouait avec la nourriture. Était-ce ce que je faisais à présent ? Non. Je n’étais pas végétarienne. Mais je ne mangeais pas pour autant des Arrancars. J’étais plus civilisée. Je n’étais pas une bête sauvage.

Si je la prenais de haut ? Pas spécialement. J’avais bien constaté avec sa congénère de l’autre fois que l’Acuerdo pouvait receler des êtres particulièrement intelligents et cultivés. Même si j’avais été préparée à une majorité de vieux boomers décérébrés. En comptait-elle ? De prime abord, non. Elle montrait juste un peu de curiosité sur ma titulature. Bien consciente de son petit numéro, je jouais le jeu et m’installait nonchalamment devant elle, en tailleur moi aussi, le menton reposé dans le creux de ma main.

– Cela veut dire que j’appartiens à la section scientifique de mon organisation. Je suis navrée de vous avoir embarrassée avec mon jargon. Ce n’était pas mon intention.

Souriante, il était difficile de dire si j’étais amicale ou non. Il se traînait de moi un quelque chose d’ambiguë, qui empêchait de bien me cerner. Un malaise ineffable. Pourtant, je cherchais à avoir l’air sympathique. C’était peut-être ça, le problème ?

– Vous n’êtes pas blessée, mais d’évidence, vous vous êtes battue. Il n’y a pas si longtemps de ça, j’ai moi-même rencontré un semblable désagrément. D’évidence, vous êtes parvenue à réchapper à votre prédateur. Cela doit être oppressant.

Vague dans ma remarque, je laissais flotter un léger moment de silence.

– De vivre constamment avec une épée de Damoclès derrière la nuque, j’entends.

Je cherchais à mieux comprendre les résidents de ce monde. Ainsi, j’allais pouvoir retourner à Ikeda des informations qui me vaudraient un meilleur jugement.


Dernière édition par Serizawa Miyu le Lun 31 Oct 2022 - 1:57, édité 1 fois
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Ehteska

Données Spirituelles
Grade: Fracción de la Cámara
Ven 28 Oct 2022 - 2:02 - dirt and fire (miyu)

Enchantée. Une politesse que tu ne lui retournes pas, préférant t’acquérir sur ce titre qu’elle t’a partagé. Six of Cups. Ça doit sûrement avoir un sens, pour elle. Chez les humains. Un peu à l’image de votre Espada ? Peut-être bien. Il y a un chiffre, tu te doutes que ce n’est pas qu’un titre personnel autoproclamé, un peu comme certains le font ici. L’Empereur, pour certains.

Porteur de Flammes pour d’autres.
Un titre que tu as toi-même usurpé.

Elle s’installe face à toi et tu te demandes ce qu’elle fait ici. Aucun doute qu’elle est avec les humains, mais pourquoi est-elle seule ? L’autre aussi était seul. Considèrent-ils qu’ils sont en sécurité, ici ? Que tous cherchent à faire respecter l’accord fait avec l’Acuerdo ? Ils ont une parcelle de terrain, un peu du désert à exploiter, mais ce n’est pas une raison pour prendre autant de liberté. Enfin, peu t’importe, elle s’annonce scientifique, confirmant alors ce que tu suspectais. Tu souffles du nez, amusée, lorsqu’elle s’excuse de t’avoir embarrassé. Vraiment ?

Tu roules des yeux, quelques instants, avec ce sourire plus méprisant sur tes lèvres que tu ne caches même pas. Celui qui revient si naturellement se dessiner sur tes traits. - On s’y fait. D’un haussement d’épaules. - Ici, seuls les plus forts survivent, parce qu’ils n’y a qu’eux en mesure d’évoluer. Et elle est loin, l’époque où tu n’avais pas de forme définie. Aucune caractéristique. Aucune individualité.

Rien, si ce n’est que la faim.

- Les combats sont réguliers. Presque. Ils sont souvent unilatéraux, toi qui écrase les autres sans aucune considération pour ces derniers. - Enfin, celui-ci était différent, il impliquait un humain. Il y a du mépris, dans ce mot presque craché. Tu dis humain comme tu pourrais dire vermine, ces derniers ne t’ayant toujours épaté que par la façon dont ils sont si limités.

- Puis sinon, vous savez, concernant votre jargon… Une pause, tandis que tes prunelles croisent les siennes. - J’ai l’habitude. Les mots employés ont tendance à changer, au fil des siècles.

Et après plus d’un millénaire, de ça aussi, tu en as pris l’habitude.
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Serizawa Miyu

Données Spirituelles
Grade: Six of Cups
Ven 28 Oct 2022 - 2:42 - dirt and fire (miyu)

Ainsi en position de faiblesse, je la trouvais à me prendre de haut. Était-elle juste conne ou suicidaire ? À moins qu’elle me sous-estime ? Peu importe, au fond, ça m’amusait. J’appréciais les personnes qui ne cachaient pas leur mauvais fond putride. Je les préférais aux hypocrites se persuadant d’œuvrer pour le bien. Bref, je ne vivais pas à bisouland, moi. Et je n’irais pas m’offusquer du mauvais caractère de la demoiselle.

Et puis, j’entendais là une vision instructive sur la logique du Hueco Mundo. Soit, un monde qui faisait la part belle aux théories darwinistes. En cela, ils demeuraient figés dans une forme d’évolution primitive, arriérée. Rien à voir avec l’humanité qui avait rivalisé d’imagination pour voir naître des milliers de nuances permettant de répéter avec plus de subtilité cette semblable théorie.

Ceci dit, j’eus une légère surprise lorsqu’elle m’évoqua avoir affronté un autre humain. En l’occurrence, ce ne pouvait être une autre personne qu’un membre de notre expédition. Restait à savoir qui. D’ailleurs, avait-elle gagné ? Perdu ? Cet autre humain, était-il toujours en vie ? M’en inquiétais-je ? C’était mal me connaître…

– Je vois.

À cet instant, il me serait très facile de la menacer. De lui faire entendre dans quelle situation elle se trouvait. La mettre devant le fait accompli. Qu’elle était vulnérable. Que j’étais en position de force. Que je pouvais bien décider de l’achever si je le voulais. Et donc, qu’elle tempère son mauvais caractère. Qu’elle réponde juste à mes questions. Comme un simple sujet. Mais non, partir là n’avait rien de drôle.

– Vous n’aimez pas les humains.

Un constat. Je ne prenais même pas la peine de faire passer ça sous la forme d’une question rhétorique tant c’était évident. Le regard dérivant un peu dans le vide, j’étais songeuse.

– Pour être honnête, moi non plus.

Une légère pause.

– Ils pullulent de partout. Se disputent pour un oui ou pour un non. Cherchent constamment à être devant leurs voisins, montrer qu’ils ont la plus grosse. Puis après, ils s’apostrophent en réalisant qu’ils vont droit dans le mur. Ils jactent, ils jactent, puis ils répètent le même cycle car incapables de sortir de leur nombril. Il y a les jeunes générations pour réinventer le monde alors qu’ils ne sont que des ignorants. Puis, il y a les vieilles qui s’arrangent pour que rien ne change, parce qu’ils vont de toute manière bientôt crever.

J’étais à n’en point douter la pire ambassadrice de l’humanité. On pouvait croire que je jouais de la flûte, à cet instant. Prise dans l’élan d’un jeu étrange. Seulement, le venin qui sortait de mes lèvres était lui-même craché avec un tel naturel qu’il était difficile de ne pas y lire le reflet de sentiments bien authentiques. Le pire, c’est qu’ils ne semblaient n’être que la partie émergée de l’iceberg.

– La mortalité fait des humains des êtres angoissés qui peuvent bien chercher à montrer qu’ils sont bons, entre nous… ils chassent juste le naturel. Mais faites leur sentir la fragilité de leur existence, et vous ferez revenir leur égoïsme au galop. Ils se prétendent sophistiqués, mais ils sont au moins aussi pathétiques que vous autres, si ce n’est plus.

Restée souriante le long de mon speech, je venais ficher à nouveau mon regard vif dans le sien.

– C’est bon ? Vous avez entièrement récupéré ? Vous vous sentez de m’exprimer le fond de votre pensée à présent ?
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Ehteska

Données Spirituelles
Grade: Fracción de la Cámara
Ven 28 Oct 2022 - 16:19 - dirt and fire (miyu)

Est-ce que tu n’aimes pas les humains ? Ça dépend, que tu as envie de dire. Tu es indifférente à la grande majorité d’entre eux, et quant aux autres… Certains t’agacent, tout comme d’autres peuvent se montrer divertissants. Elle fait partie de la seconde catégorie, de quoi chasser l’ennui qui accompagne la fatigue, tandis que l’autre que tu as affronté correspondait plus à la première. Et dans les deux cas, trois même, tu ne peux qu’avoir un peu de mépris pour eux, l’éternité de ton existence t’a amené à te moquer de ceux disparaissant en un battement de cils.

Tu ne prends pas la parole, la laisse poursuivre alors qu’elle admet ne pas aimer les humains non plus. Tu dirais bien que c’est intéressant, or, ça n’a rien de bien surprenant. Humains, Shinigamis, Hollows, Arrancars… Peu importe qui ils sont, les êtres dotés d’un minimum d’intelligence en viennent toujours à détester les leurs.

C’est ça, que de vouloir se sentir important.
Supérieur aux autres.

Tu écoutes avec attention ce qu’elle a à te dire sur eux. Sur leurs défauts, notamment, comment est-ce qu’ils parlent sans jamais agir, eux qui veulent apparaître grands alors qu’ils ne sont rien. Tu ne peux que t’imaginer la peur qui doit accompagner la mortalité, cette impression que le temps vient à manquer tandis que les années se suivent et que rien n’est accompli. Tu aimes bien la tranquillité de ta vie. La sérénité que tu ressens, de te savoir éternelle. De te savoir suffisamment puissante et suffisamment prudente pour que l’infini s’offre à toi. - Et qu’est-ce qui vous intéresse, exactement ? Elle veut le fond de ta pensée, mais sur quoi ? Les humains ? Les Hollows ?

- Je ne suis pas surprise, concernant les humains. C’est d’eux que tu décides de parler, finalement. - Ils n’ont pas vraiment évolué, depuis le temps. Depuis l’époque où toi-même tu étais humaine. Une époque dont tu n’as aucun souvenir, si ce n’est que la mort violente dont tu as été victime. - Même que, de ce que j’ai cru remarqué, les plus faibles ont accès à des positions de pouvoir. Quelque chose d’aberrant pour toi où les faibles ne valent rien. Si aisément écrasés.

- Enfin, j’imagine qu’on peut trouver ça fascinant, votre façon de faire. L’importance qu’ont quelques bouts de papiers et qui peuvent rendre si influents des êtres aussi pathétiques. Ça aussi, ça n’a pas changé. La seule différence étant qu’avant d’être des bouts de papiers, c’était l’or. Ou peu importe ce que l’homme pouvait définir comme richesse.

- Puis je ne peux qu’imaginer comment oppressant ce doit être… Pour reprendre ses mots. - De savoir son existence aussi insignifiante.

Et c’est peut-être pour ça qu’ils se donnent tant d’importance.
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Serizawa Miyu

Données Spirituelles
Grade: Six of Cups
Ven 28 Oct 2022 - 19:21 - dirt and fire (miyu)

Ce qui m’intéressait ? À la fois tout et rien, aurais-je voulu lui répondre. Je vivrais très bien de demeurer ignorante de ses pensées. D’un autre côté, je me disais que je pouvais apprendre quelques points de vue intrigants. Ces arrancars, étaient-ils si différents de nous autres ? Je m’interrogeais. La certitude tenait à une chose : ils ne m’impressionnaient pas. D’abord, Delila. Maintenant, Ehteska. Toutes deux étaient plus humaines qu’elles ne voulaient l’admettre. Ce déni qui les caractérisait les rendait ridicules, à mes yeux. Mais pour l’heure, j’écoutais tranquillement.

Je recueillais ainsi ses jugements faciles. Après tout, je l’y avais invitée en me montrant moi-même acide envers mes congénères. Sa représentation de l’humanité paraissait on ne peut plus datée. S’ils n’avaient pas vraiment évolué depuis le temps ? Une observation absurde qui se contentait bien de la caricature que je lui avais servi. Pire, elle s’emportait dans une vision réductrice de la force. Rien d’étonnant si on considérait les primates pullulant dans l’Hueco Mundo.

– Je vois que le marchand de sable est passé par là.

Une pointe d’ironie venait donner un peu d’épice à mon timbre de voix bien calme. Je ne pouvais trouver de meilleure image pour gratter la surface des jugements que je lui portais. Oh, bien sûr, je ne la méprisais pas particulièrement. Enfin, pas plus que n’importe qui. Ce qui revenait à dire que je la méprisais clairement, oui. Certes.

– Dois-je vraiment expliquer qu’ici bas, il existe plusieurs genres de forces ou ce monde est aussi primitif qu’il en a l’air ?

Je me montrais incisive à dessein, quand bien même, au fond, je la rejoignais un peu dans son dédain. Si des déchets se trouvaient dans de hautes positions de pouvoir ? Oui. Pour autant, le monde était trop complexe pour juste agiter l’artefact magique de l’argent ou du bout de papier pour justifier le rang de tout un chacun dans la société.

– Tout n’est question que de domination. L’humanité a érigé à l’état d’Art les méthodes qui permettent de dominer qualitativement ou quantitativement. À ce titre, nous sommes plus avancés que vous qui croupissez dans la même eau depuis des millénaires. De notre point de vue, vous êtes hors norme. Mais croyez-moi, ce n’est pas un compliment.

Et puis, il fallait la regarder. Si les humains étaient aussi pathétiques qu’elle le pensait, comment devais-je considérer l’un de ces monstres de supériorité ayant fini à ce point malmené par un pauvre humain ? Qui faisait le plus pitié, dans l’histoire ?

– Cela vous rend simplement inutile au bien commun. Pour dire les termes : vous ne servez à rien. Je me trompe ?

Restait à voir qu’est-ce que cette créature allait rétorquer à ça. Quant à moi, je gardais une attitude parfaitement détendue. Je me plaisais bien à cette discussion polémique.
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Ehteska

Données Spirituelles
Grade: Fracción de la Cámara
Ven 28 Oct 2022 - 22:22 - dirt and fire (miyu)

Il y a ce rire qui s’échappe de tes lèvres tandis que tu l’écoutes, entre le mépris et l’arrogance. Tu es amusée, cependant, il ne s’agit pas là d’une bonne chose. Il s’agit-là d’une moquerie face à cette humaine qui vend l’idée d’un pouvoir obtenu autrement que par la force, qu’elle soit physique ou mentale. Un pouvoir usurpé.

Un pouvoir qui glorifie les faibles.

Tu la laisses poursuivre sans l’interrompre, avec ce sourire qui dévoile tes dents blanches, la commissure des lèvres relevées de façon un peu plus narquoise, presque mesquine. - Ça en est presque touchant. Et il y a cette inflexion dans ta voix, presque comme si tu t’adressais à une enfant. Une ignorante. - Ce cruel besoin de se sentir important et d’exister, même en étant si faible et insignifiant. Dominer qualitativement et quantitativement ? Et quoi encore ? - Vous laissez une pseudo-richesse vous dominer en plus de hisser sur des trônes ces gens sans importances tout ça parce qu’il paraît que le sang a une quelconque importance.

Et par trône, tu ne parles pas que littéralement, sachant l’ère des rois révolue. Tu parles de tous ces noms qui ont de l’importance, ces familles qui n’ont rien si ce n’est que ces supposées richesses pour se croire au-dessus des autres. - Et c’est là que vous vous trompez. Il n’y a pas de bien commun, ici. Pas de réelle unité. - Je ne sers à rien, aux autres. Il ne s’agit pas d’un défaut mais bien d’une qualité. Une certaine fierté, de ne pas les servir.

- Les autres me servent.
Et c’était d’autant plus vraie à une autre époque, avec tous ces gens à tes pieds.

Tu la dévisages, toujours souriante, ton regard glissant sur sa tenue. - Mais je comprends, hein, ton besoin d’exister. La tutoyant désormais. - Une femme, du sexe faible, donc. Jeune, donc souvent sous-estimée. Incisive, parce que tu montres les crocs, autrement personne ne daigne t’écouter, considérant comme ta parole sans intérêt. Tu souffles du nez. - Donc tu te raccroches à toutes ces excuses qui te donnent l’illusion d’être importante.

Si typiquement humain.
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Serizawa Miyu

Données Spirituelles
Grade: Six of Cups
Ven 28 Oct 2022 - 23:02 - dirt and fire (miyu)

Pour l’heure, j’accueillerai son rire d’un silence qui me plaçait dans l’attente. Je lui avais donné de bonnes raisons de s’énerver. Ehteska réagissait à sa manière aux mauvaises pensées que je lui adressais. Je me devais donc de lui laisser me renvoyer la politesse. De quoi me donner l’opportunité de mieux faire ressortir la vraie couleur de ses pensées. Celle-là seulement m’intéressait. Et à l’expression que je lui servais, j’écoutais avec un réel intérêt son discours. Je la laissais donc m’infantiliser, m’injurier, me reprendre de point en point.

C’était là de bonne guerre que je lui accorde ce petit plaisir de toxicité dont j’étais moi-même très friande. Toutefois, pour un peu, je renforçais mon impression que cette arrancar était encore piégée dans un autre temps. Des centaines d’années étaient passées depuis cette époque. Enfin, je n’allais pas lui en vouloir de ne pas être la plus à jour sur notre histoire. Je me retenais juste de lâcher mon meilleur « ok boomer » à cette vieille bique. Hélas, il n’y avait pas grand intérêt à le sortir si elle ne possédait pas la réf’.

En revanche, mes prunelles s’éclairaient d’une lueur intense jusqu’à un certain stade de son développement. Oui, comme si je me retrouvais un peu dans ses mots. Quand bien même dans le tas, la majorité pouvait être jetée aux oubliettes. Et lorsqu’elle me prit en pitié quant à mon sexe, j’entendais à la place un cri d’injustice quant à son vécu personnel. Comme si je me faisais le miroir de ses propres états d’âme.

– Ma pauvre, on dirait que tu fais parler le vécu tant ça sonne vrai.

Par mimétisme, je me prenais de la tutoyer à mon tour. Me moquais-je de ses souffrances ? Oui et non. Oui, car je gardais ce ton passif agressif. Non, parce que je ne considérais pas pour autant qu’elle racontait des sornettes.

– Je t’ai menti, tout à l’heure. Ou plutôt, je t’ai induit en erreur.

Ménageant un peu mon effet, je finirais par cracher l’évidence.

– Il n’existe pas non plus de bien commun de là d’où je viens. Enfin, s’il en existe un, il faut alors effectivement parler d’une mascarade. Moi, je n’ai toujours pensé qu’à ma gueule. Si je me considère importante ? Bien entendu. Plus que tous les autres. Car c’est dans ma peau que je suis née. Et pas dans celle d’un autre.

Dégageant la mâchoire de la paume de ma main, je me redressais un peu pour me soutenir en tenant le sol juste derrière moi. Ce faisant, je ne quittais pas des yeux mon interlocutrice.

– C’est comme ça que je le ressens, pas toi ?

Quant au reste des jugements qui m’avaient été adressés, eh bien, je faisais comme s’ils n’avaient jamais existé. Ce n’était que du bruit. Rien qui mérite d’être retenu.
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Ehteska

Données Spirituelles
Grade: Fracción de la Cámara
Sam 29 Oct 2022 - 2:14 - dirt and fire (miyu)

Tu secoues doucement de la tête à ses mots. - Non, j’ai seulement passé quelques temps sur Terre. Semblant réfléchir quelques instants à ce qu’elle t’a dit. - Ici, hommes, femmes, pour ce que ça veut dire... Rien, donc. Vos apparences peuvent tendre vers l’un, ou l’autre, mais peuvent aussi ne tendre vers ni l’un ni l’autre. D’elle monstre, qu’elle a dit, et elle n’est pas si loin de la vérité. Une apparence plus bestiale, au rythme de vos évolutions, toi-même oiseau de feu lorsque tu déploies tes ailes enflammées.

Pas de bien commun, donc. Et elle-même se targue d’être une égoïste. Surprenant, pour un humain, tous essayant tout de même de prétendre être là pour les autres. D’appartenir à cette communauté. Car c’est tout ce qu’ils ont, finalement. Tout ce qu’ils ont pour se sentir exister un minimum.

Le regard des autres.

- Et ta peau est toute aussi fragile que ceux de ton espèce. Alors que la tienne ? Elle peut si aisément être renforcée de ton Reiryoku, de sorte à te prévenir même des attaques les plus dangereuses. Et même si tu ne t’en protège pas ? Te régénérer n’est pas chose difficile, ce qui explique l’absence de marques sur ton corps malgré ton dernier affrontement. - Tu n’es pas plus importante qu’un autre, pas moins insignifiante. Tu vas peut-être avoir l’impression de briller, le temps de ta courte existence, mais au final les jours vont se poursuivre, le soleil va se coucher, ta mort va arriver et plus personne ne parlera de toi. Là est toute la différence, entre vous deux. Car toi, cela fait des siècles que ton nom se faire entendre. Que ton titre est porté par les fidèles.

- Il n’y a rien de puissant, encore moins d’important, chez l’humain. Et malgré ton mépris, il n’y a aucune animosité, qu’une simple constatation. - Une course contre la montre, c’est tout ce qu’est votre vie. Toujours pressé. Toujours dans l’angoisse. Toujours dans la peur de cette fin. - Et si tu veux mon avis… Tu la détailles à nouveau de haut en bas. - Une fois ta misérable vie terminée, c’est ici que tu vas te retrouver. Parce que tu vas crever pleine de regrets, avec ce sentiment d’inachevé en travers de la gorge. Et elle va donc se raccrocher au monde des vivants, jusqu’à ce que sa chaîne se brise.

Jusqu’à ce qu’elle se transforme.
- Il me suffit de cligner les yeux pour que notre prochaine rencontre soit ici, toi transformée en… Monstre ? Pour reprendre ses mots.

Car c’est ça, pour toi. Un battement de cils, et voilà que des décennies se sont enchaînées. Tu perds la notion du temps, toi qui as vécu trop longtemps, dont le millénaire a été atteint sans pour autant que tu ne le vois réellement passé. - Et on verra si ici, tu as de quoi t’imposer comme importante.

Si elle a la puissance des forts.
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Ehteska

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Serizawa Miyu

Données Spirituelles
Grade: Six of Cups
Sam 29 Oct 2022 - 2:42 - dirt and fire (miyu)

Hm, ainsi, je n’avais pas encore touché la corde sensible ? Encore qu’à bien y regarder, je sentais que ce commentaire ne laissait pas cette créature absolument indifférente. L’espace de quelques secondes, elle semblait se remettre en question. Mais pas suffisamment pour arriver à la conclusion que j’attendais. Au moins, avais-je gagné qu’elle me considère un peu plus sérieusement. Devais-je m’en réjouir ? Rien de plus incertain.

Car bientôt, je ressentis le long de mon échine un frisson que je ne m’expliquais pas. Un malaise profond dans les paroles que ce monstre me retournait. Elle ne cherchait plus à me prendre de haut. Non. Ses paroles ne possédaient plus cette empreinte. Ce qui les rendait d’autant plus brutales pour la raison que leur contenu n’en demeurait pas moins empoisonnées. Et pour que ce poison me traverse moi qui était d’ordinaire étrangère à ces manières… Il fallait que les mots de ma vis-à-vis s’alimentent de quelque chose de plus viscéral.

Oui, comme si elle l’avait déjà expérimenté avant moi. Une expérience universelle à tous les mortels. Une prophétie d’à quoi ressemblerait ma destinée. Devant cela, je pouvais bien chercher à entretenir ma posture nonchalante, intérieurement, j’étais perturbée. Le seul signe extérieur que je laissais de cela : mon expression. Disparu, mon sourire. À la place, un visage glacial. Non pas inexpressif, mais grave. Pour un peu, j’en venais à pâlir un peu. À la fin de sa divination, je venais m’emmurer dans de longues secondes de silence, incapable de trouver quoi que ce soit à répondre à ça.

Finalement, je me voûtais légèrement vers l’avant. Dans mes yeux, pour la première fois, une émotion qui me sortait de cette suffisance qui me collait à la peau jusqu’à récemment. De la peur. De l’angoisse.

– T’as gagné. Je me rends.

D’évidence, Ehteska avait fait mouche sur quelque chose qui couvait si profondément en moi que je ne l’avais jamais réalisé. Et devant ces mots… j’étais comme paralysée. À cet instant, je visualisais ma vie. Et ce faisant, l’horreur me saisissait d’en esquisser la trajectoire. Aux premiers tremblements sur mon bras droit, je l’attrapais de ma main gauche afin de les étouffer. D’un coup, j’avais froid. Je me sentais glacée.

– C’est ce qu’il s’est passé pour toi ?

Pour la première fois, il apparaissait que je m’intéressais authentiquement à ce que cette Autre pouvait ressentir. Simplement parce qu’égoïstement, j’avais besoin de me sentir rassurée. Quelque chose dont je n’avais pas conscience, bien sûr.
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Serizawa Miyu

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Ehteska

Données Spirituelles
Grade: Fracción de la Cámara
Sam 29 Oct 2022 - 4:49 - dirt and fire (miyu)

Tu constates que tes paroles ne lui plaisent pas. Or, ce n’est pas exactement comme tu l’aurais pensé. Elle ne s’insurge pas, pas plus qu’elle s’insulte. Elle te semble surtout mal à l’aise, plutôt qu’en colère. Angoissée ? C’est l’image qu’elle te renvoie, son sourire désormais disparu, avec cette main qui a attrapé son bras pour calmer ses tremblements. Avais-tu touché une corde sensible ? Est-ce qu’elle a peur de cette éventualité ?

De la mort ?
D’en arriver ici ?

Est-ce vraiment une victoire ? Y a-t-il vraiment eu un affrontement ? Tu clignes des yeux à quelques reprises, continuant de l’observer, tandis que sa question se fait plus sincère. Et face à cet adoucissement de sa part, ton sourire se fait moins mauvais, plus discret aussi. - J’imagine ? Comme première réponse. - C’est assez flou. Tu baisses un peu les yeux, pensive. - Pour en arriver au stade où j’en suis aujourd’hui, il faut se battre. Beaucoup. Et pas que contre les autres. Il faut se battre pour sa propre individualité. Pour être l’âme à prendre le dessus, le contrôle. Écraser toutes ces autres identités qui se mêlent et se confondent pour avoir la chance de devenir une seule personne. Et c’est ce que tu as fait. Tu t’es battue. Tu as pris le dessus.

Et tu es devenue Ehteska.

- Je sais que ma mort n’a rien eu de tendre et aux quelques vagues souvenirs qu’il me reste, je pense que je peux affirmer que je n’étais pas bien vieille, pas encore la vingtaine je pense. Tu sembles faire des efforts pour te souvenir de tout ça, alors que tout est tellement encore loin. Tellement diffus. Confus. - Enfin, ce n’est pas bien important. Tout ça pour dire qu’à une époque, j’étais humaine. Et suivant ça, je suis devenue un monstre, animé seulement par la faim. Et tu n’as aucune honte à l’admettre, celle que tu as été. Cette créature d’instinct. - Et j’ai survécu. J’ai évolué.

Tu glisses une main sur ton visage, ramenant ta chevelure blonde vers l’arrière. - Un millénaire d’existence et d’évolution pour me retrouver ici, assise devant toi. Tu esquisses un sourire, cette fois-ci presque plus agréable.

- Ça t’effraie ?
Et si oui, quoi, exactement ?
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Ehteska

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Serizawa Miyu

Données Spirituelles
Grade: Six of Cups
Sam 29 Oct 2022 - 12:49 - dirt and fire (miyu)

Le ton de la conversation venait de prendre une tournure totalement inattendue. Comme si brusquement, la tension s’était évaporée. Pourtant, je ne me connaissais pas un caractère très conciliant, justifiant de tels balancements. Oui, globalement, je demeurais égale dans ma toxicité. Pas la dernière à trouver la petite remarque qui en viendrait à heurter mes interlocuteurs. Mais là ? Rien. Comme si j’étais une autre personne. Il fallait au moins ça pour que j’écoute cette créature me conter son parcours. Ou plutôt, celui de tous les siens. Une réalité encore plus darwiniste que je l’aurais imaginé, de laquelle la faiblesse ne pouvait survivre. Aucune place n’était alors laissée aux détours foireux qui m’avaient fait expliquer la place de certains humains au sein de la société.

Attentive, je prenais des informations que je jugeais précieuses pour m’aider à comprendre ce monde que je n’avais toujours envisagé que tel une corne d’abondance. Il se trouvait donc bien quelques bassins de complexités dans ce monde moins creux que le supposait le nom de Hueco Mundo. Lorsqu’elle me parla de son millénaire d’existence, ça dépassait proprement mon imagination. Moi, j’avais qu’une vingtaine d’années. Alors, ces quatre chiffres alignés côte à côte… Si ça m’effrayait ?

– Ce n’est pas toi qui m’effraie. Pas plus que tous tes semblables. Tu l’as toi-même dit. À l’origine, vous-mêmes n’étiez que des humains.

Sa pensée, je pouvais la comprendre. Pour preuve, il ne m’était pas difficile de nouer une discussion avec des arrancars que je rencontrais pour la première fois. Ils possédaient un quelque chose de sauvage, même si dans le cas d’Ehteska, c’était un peu moins marqué que pour Delila. Une sorte d’hantise qui couvait depuis des âges immémoriaux. Des existences torturées qui avaient été forcées de mépriser leurs propres faiblesses pour survivre. Plutôt qu’effrayantes, je les jugeais tragiques.

– Ce n’est même pas forcément l’environnement, même si je t’avoue que là, je parle plus sur le coup de la réaction sans vraiment me représenter ce que c’est. Si ça se trouve, c’est ce que je devrais le plus craindre.

Au fond, ma personnalité n’était pas aux antipodes avec les logiques de ce monde. Dominer mes semblables par la force ? Ne faire preuve d’aucune pitié ? Survivre à n’importe quel prix ? Ne toujours penser qu’à mes propres intérêts ? En soi, j’avais déjà acquis la plupart de ces besoins. Même si je manquais de puissance physique. Mais était-ce vraiment si important ? La femme devant moi ne devait pas être très forte de son vivant, non plus.

– Non, c’est cette fatalité qui m’effraie. Tu étais crédible tout à l’heure. Je m’imagine bien vivre et mourir comme tu l’as prédit. Et même si je devais essayer de lutter contre ça, j’ai le sentiment que ça n’y changerait rien sauf à m’enfoncer encore plus. C’est là, dans mes tripes. Et ça me terrorise.

Je n’avais jamais cherché la voie de la facilité. Pas plus celle de la sécurité. Des risques, j’en avais saisi d’innombrables. Parfois, bien plus gros que moi. Et si j’avais pris ces directions, c’était justement pour changer la donne. Arriver plus haut que tous les autres. Persuadée qu’une fois au sommet, une récompense m’y attendrait. N’importe quoi. Mais pas d’être juste ramenée au sol, avec tous les autres. Voire même, plus profondément. Comme si à la fin, malgré les airs que je me donnais, j’étais parmi les pires déchets que l’humanité pouvait produire. Cette pensée qui m’avait jusqu’alors toujours glissé dessus… ici, me faisait trembler.

– Tu n’imagines pas tout ce que j’ai fait pour en arriver là. Tout ce que j’ai abandonné… Au point de me sentir extérieure à tout. Même si oui, tu as raison, j’étais plus proche de l’idée que j’étais supérieure à tout. Ça n’a l’air de rien comme ça, mais ça change tout.

J’avais une boule au ventre. Comme si dans le flot de mes paroles, il y avait toujours un quelque chose d’inexact, d’imprécis. Une vérité sur laquelle je n’arrivais pas à mettre le droit. En parallèle, j’avais toujours aussi froid. Des tremblements un peu plus généralisés. Puis, soudain, une lueur de compréhension dans mes yeux.

– J’y suis…

Une réalisation qui contredirait la première confession que je lui fis. Encore une fois, une subtilité d’appréciation. Fichant mon regard dans celui d’Ehteska, je n’entretiendrais pas plus longtemps le suspens.

– Je crois bien que c’est l’Autre qui m’effraie.

Ce que j’avais pris pour du dégoût. N’était-ce au final que de la peur ?
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Serizawa Miyu

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Ehteska

Données Spirituelles
Grade: Fracción de la Cámara
Mar 8 Nov 2022 - 23:28 - dirt and fire (miyu)

Pour certains, vous êtes des monstres. Des cauchemars. Des horreurs. Vous êtes terrifiants, vous qui êtes humains mais pas vraiment, avec ces masques que certains arborent plus fièrement que d’autres. Or, pour ceux comme la jeune, très jeune même, femme qui te fait face, vous êtes presque le quotidiens. Une menace, certes, mais qu’ils ont pris la peine d’étudier. Un minimum, du moins. Pour savoir comment vous faire face, à vous qui venez d’un autre monde. À vous qui êtes différents. Mais pas tant, finalement.

Car à une époque, vous aussi avez été humains.
Toi aussi, tu as été comme elle.

Tu la laisses s’exprimer. Exprimer son malaise. Partager ce qui l’a dérangé dans ton discours, suffisamment pour s’avouer vaincue. Ce n’est donc pas vous, pas plus que c’est l’environnement qui la dérange. Alors que pourtant, il y a quelque chose que tu ne t’expliques pas, concernant ce désert blanc qui s’étend devant toi. Ce sable à perte de vue, seulement éclairé de cette lune éternelle. Il fait sombre, ici. Une obscurité à laquelle vous êtes tous habitués mais qui te rappelle inlassablement le vide de ton existence. Ce trou qui existe, dans ta poitrine, et pas que métaphoriquement. Que tu combles comme tu peux de divertissements qui ne le sont jamais bien longtemps. Parce qu’au final, c’est long, l’éternité. Un millénaire d’existence. Pire encore que ce sentiment de n’avoir aucun objectif.

De ne pas savoir ce pour quoi tu es encore en vie.

Mourir dans l’oublie. Une existence insignifiante. C’est ce qui l’effraie. La terrifie, qu’elle te dit. Et tu ne peux que comprendre, toi qui refuses d’être oubliée. Toi qui ressens ce besoin de briller plus fort que les autres, plus intensément, pour que nul ne t’oublie. - C’est ironique, comme ce n’est que par l’Autre que tu peux espérer être éternelle. Il n’y a que les autres pour vous faire vivre au-delà de la mort. Pour apporter de l’importance à vos existences. Tu es morte seule dans une petite chambre miteuse sans personne pour s’en soucier. Tu ne répéterais pas l’erreur deux fois.

- Et le pire tu veux savoir ce que c’est ? À penser qu’à ta gueule, tu vas vraiment mourir seule. Au mieux, ils y seront indifférents, à ta mort. Au pire, ils iront cracher sur ta tombe. C’est pour cette raison que tu n’as jamais été tyrannique, avec tes plus fidèles. Ceux qui ne t’ont jamais remis en cause. Ceux à qui tu as tendu cette main salvatrice.

Car eux portent encore ton nom.
Tu existes un peu au travers d’eux.

Ton regard glisse autour de vous, sur le calme environnant, avant que tes prunelles rougeoyantes ne reviennent dans celles de ton interlocutrice. - Tout ce que tu as fait, tout ce que tu as abandonné, est-ce que ça en a vraiment valu la peine ? Une question comme une autre, qui n’est pas sans intérêt. Est-ce que ça en vaudra encore la peine, sur ton lit de mort ? D’avoir vécu seule. Que pour elle-même. Tout ce qu’elle a abandonné, pour au final crever comme tous les autres. - À quel point as-tu l’impression de vivre, en ce moment ?

De vivre, avant qu’il soit trop tard.
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Ehteska

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Serizawa Miyu

Données Spirituelles
Grade: Six of Cups
Ven 11 Nov 2022 - 19:18 - dirt and fire (miyu)

Si je craignais de mourir ? Jusqu’à maintenant, j’aurais juré que non. Alors, pourquoi étais-je si angoissée sous le marteau de ses mots ? Pour autant, la pensée que je puisse être oubliée me laissait glaciale. Laisser une trace de mon passage avant de disparaître ? J’associais ce souci aux vieux dinosaures qui tenaient les rênes de notre société. Je les méprisais, à baptiser les rues, bâtiments et places de leurs noms. Je les méprisais à axer toutes leurs actions pour seulement marquer leur nom dans les livres d’histoire. S’il fallait aller au bout de la logique, même ces traces étaient éphémères. Alors non, le malaise était un peu plus profond que ça.

Ce malaise était plus dans le goût des paroles suivantes que m’ajoutait cette arrancar. Cette solitude, je pouvais m’en accommoder à présent que j’étais seule et occupée par mes ambitions. Mais plus tard ? À la toute fin ? Serais-je toujours indifférente à me trouver seule ? Oh, l’idée que l’on vienne cracher sur ma tombe… ça ne m’en faisait pas bouger une. Encore une fois, l’après m’intéressait peu. Du moins, pas sous le prisme du regard des Autres. J’étais encore trop égoïste pour m’embarrasser de telles attentions. Mais d’un autre côté, je ne restais pas indifférente à cette absence sur quoi Ehteska mettait le doigt.

Et puis, il y avait ces mots qui remettaient franchement en question l’intérêt de mes efforts, de mes investissements, tous les sacrifices dont je m’étais presque vantée. À quoi bon, au final ? Qu’elle laissait entendre. Elle m’invitait à m’imaginer sur mon lit de mort avec cette même question en tête. Je fermais les paupières qui tremblaient un peu. Je sentais qu’en lui parlant, mon énergie s’évanouissait. À quel point avais-je l’impression de vivre ? Un silence flotterait à la suite de cette question. Finalement, j’eus un sourire ironique aux lèvres, rouvrant les yeux pour regarder mon interlocutrice.

– C’est quoi, ça ? Tu cherches à me tuer avec des mots ? T’as des méthodes plus rapides, tu sais.

Car il devait bien n’être question que de ça, au final, non ? Elle ressortait d’un combat avec un membre de mon équipe. Sans doute que ça ne s’était pas très bien passé pour elle, à en juger son état quand je l’ai trouvée. Et d’une certaine manière, elle devait souhaiter se venger sur moi. Est-ce que je lui en voulais pour autant ? Pas vraiment. Ses mots n’en résonnaient pas moins dans mon esprit.

– En ce moment ? Très peu. Parce que je ne prends pas de risque, actuellement. Au contraire, à me relâcher, je me sens mourir. À me demander pourquoi tu cherches à me torturer comme ça. Tu me hais donc à ce point ?

Non pas que je lui en tienne rigueur. Je ne recherchais pas vraiment l’assentiment d’autrui. Mais je devais bien lui reconnaître de grands talents pour agiter des idées noires dans les esprits des personnes qu’elle rencontrait.

– Autrement, quand je me mets en danger, là. Oui, là je me sens vivre. Je suis droguée aux risques. Et sur mon lit de mort, j’imagine qu’il n’y aura pas cette adrénaline et que je me dirais alors que rien de tout ça n’en valait la peine. Sans doute regretterais-je de ne pas avoir suffisamment joué avec le feu si au final, je survivais pour mourir dans la tranquillité du silence.

À la vérité, tandis que je me confiais, je découvrais mes propres mots. Comme si je prenais conscience de quelque chose de profondément enfoui dans ma psyché. Quelque chose qui justifiait que je sois à ce point autodestructrice dans toutes les décisions que je prenais. J’avais de la haine en moi. Et je voulais la faire exploser. J’étais attirée par ce frisson suicidaire.

– Si tu veux mon avis… En détruisant tout ce que j’ai construit en une existence… En anéantissant en un instant tout ce qui aura compté dans ma vie… Et en mourant dans la foulée… Oui, là, je dirais que tout ça en aura valu la peine.

Étais-je folle ? Peut-être bien que oui.
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Ehteska

Données Spirituelles
Grade: Fracción de la Cámara
Ven 18 Nov 2022 - 22:18 - dirt and fire (miyu)

Toi qui jusqu’alors faisait preuve d’une lassitude évidente semble désormais animée d’un intérêt tout autre. Ton sourire s’étire tandis que tu observes celle qui te fait face, ne cillant pas face aux accusations qu’elle te porte. Parce que tu ne cherches pas à la tuer, pas plus que tu essaies de lui faire de mal, et ce, peu importe ce que pourrait laisser penser ton discours. Au mieux, tu essaies de lui ouvrir les yeux sur les réalités de votre monde, sur cette vie qui ne s’arrête jamais vraiment, sur cette infini qui apporte un tout autre regard sur vos actions. Une éternité qui rend vos existences si insignifiantes, plus encore celles des humains, qui sont si brèves, si fragiles, qui s’achèvent sans que rien n’ait vraiment été réalisé.

Et qu’est-ce qu’elle ressentirait, sur son lit de mort ?
Lorsqu’elle ferait face à cette éternité.

Un rire, même. Une torture ? Vraiment ? Tu la laisses continuer de parler, s’exprimer sur le sens qu’elle donne à sa vie. Sur le sens qu’elle pourrait donner à sa mort. Elle vit d’adrénaline, donc. De risques. Elle frôle la mort pour se sentir vivante. Et tu t’y retrouves un peu, dans ce qu’elle raconte. Tu t’y retrouves parce que tu as longtemps joué avec le feu. Tu as souvent risqué de te brûler seulement pour te rappeler à quel point tu es vivante.

Tu as chassé l'ennui avec le jeu. Un jeu trop souvent dangereux. La différence entre vous deux ? C’est que tu as su t’arrêter avant de tout perdre. Avant que ce jeu t’arrache à ton existence. Elle ? Tu n’en es pas certaine. Tu ne penses pas qu’elle s’arrêtera.

Au contraire.
Tu penses qu’elle serait tentée d’accélérer.

De voir jusqu’où elle peut aller:

- Ce n’était pas mon intention de te torturer. Que tu lui partages, sincère. - J’ai vu chez toi beaucoup d’innocence. Sans que ce soit une insulte. - Ce qui est fréquent, chez les plus jeunes. Et jeune elle l’est, à tes yeux. Inconsciente aussi. Qu’elle te semblait, du moins. Désormais ? Tu n’en es plus si sûre. Parce qu’à quelque part, elle te donne l’impression de savoir. De le savoir, que sa vie est fragile. Insignifiante. Et que plutôt que de chercher à la préserver, elle compte la mettre en jeu. Prendre tous les risques et espérer tout gagner.

Alors qu’elle pourrait tout perdre.

Tu gardes le silence quelques instants tandis que tu l’observes, assimilant ses dernières paroles. Comprenant cette tendance à l’auto-destruction qu’elle te semble posséder. - Dis-moi. L’air soudainement plus intéressée.

- De quel côté de la balance espères-tu tomber, une fois morte ?
Sa préférence, entre le Seireitei dont tu as déjà entendu parlé et ce désert blanc s’étendant à perte de vue ?
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Ehteska

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Serizawa Miyu

Données Spirituelles
Grade: Six of Cups
Mar 22 Nov 2022 - 1:18 - dirt and fire (miyu)

Comme ça, elle n’avait pas souhaité me tourmenter. C’était plutôt difficile à croire. Ou plutôt, ça faisait froid dans le dos. Car si elle était comme ça au naturel… alors je ne voulais pas imaginer quelles relations elle tenait envers ses camarades. Étaient-ils plus à plaindre que les miens vis-à-vis de moi ? Non. Il ne fallait pas non plus exagérer. De l’innocence ? Je plissais les yeux devant cette remarque. Par le passé, j’ai été dépeint de bien des manières. Mais ainsi ? Jamais.

Pour un peu, à ses yeux, je lui étais sympathique. Et ce, alors même que je n’avais pas cherché à l’être. Sur le coup, je ne savais guère vraiment comment réagir. Me prenait-elle de haut ? Était-ce sa manière de me traiter comme une enfant avec toute la condescendance que ça impliquait ? Difficile à dire, au jugé de son attitude ambiguë. Pourtant, j’avais bien l’impression d’être infantilisée. Pendant que se traîne le silence, je l’observais, méfiante, pour en finir à lui montrer les yeux ronds devant sa question.

– De quel côté ?

Une question à quoi je n’avais jamais vraiment réfléchi et ça se voyait à ma tête. Un peu introspective, je réfléchissais, me remémorais les mots de ceux que j’avais rencontré au cours de ma vie.

– On m’a souvent souhaité d’aller en enfer avec l’assortiment des noms d’oiseaux qui vont bien avec. J’imagine qu’il y a une raison à ça.

Je n’étais pas une sainte. Bien au contraire, j’étais une garce. Un déchet. Je l’avais toujours assumé. Peu importe le regard que l’on portait sur moi. Qu’est-ce que ça pouvait me faire d’entendre les jurons de pauvres merdes que je piétinais ? C’était comme de se faire insulter par un gamin de dix ans dans la rue. Je devais m’en émouvoir ? Qu’avais-je fait qui me mène du bon côté à ma mort ? Rien. La réponse à trouver ? Au final, une évidence.

– Je pense finir du mauvais côté de la pièce. Maintenant, si j’espère arriver ici ? Au milieu de ce désert à n’avoir rien d’autre à foutre que me torturer l’esprit de questions existentielles qui ne mènent à rien ? Ce n’est pas pour te vexer… mais sans façon. Là comme ça, ça ne me fait pas envie. Seulement, je pense que je me ferais autant si ce n’est plus chier de l’autre côté. Enfin… à choisir, je veux finir là où je pourrais le mieux casser les couilles. Ça me ressemblerait bien !

Disais-je, parfaitement lucide sur mes belles qualités qui faisaient de moi une pestiférée au milieu de mes semblables. Je n’avais pas de sentiment d’appartenance. Je vivais pour moi. Le sort des autres m’indifférait. Pire encore, j’éprouvais du plaisir à blesser, à détruire, à voir mourir. J’appréciais l’instantanéité de l’incertitude dans son caractère le plus mortel.

– Parce que tu vas me dire que tu es satisfaite d’avoir fini ici ? Je ne peux pas croire que tu sois sans regret...

L’espace d’un instant, je voulus l’attaquer. Me venger pour les mots durs qu’elle m’avait adressé. Seulement, je m’interrompais à la faveur de quelque chose qui m’intriguait plus que je voulais l’admettre.

– Je te félicite, tu es arrivée à me saper le moral, même si tu prétends ne pas l’avoir souhaité. Tu vois en moi de l’innocence ? Tu m’expliques ? Car je t’avoue, je ne te suis pas.
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Ehteska

Données Spirituelles
Grade: Fracción de la Cámara
Mar 22 Nov 2022 - 4:42 - dirt and fire (miyu)

L’Enfer. Même toi tu le crains. La fin d’une existence. C’est peut-être un peu ce qui te permet de te raccrocher à l’infini. La peur du rien. De l’oublie. De ne plus être. Des concepts qui parfois semblent perdre leur importance, lorsque tu contemples tes années d’existence. Et pourtant, tu y reviens inlassablement, à cette peur. Celle de ne plus exister.

Celle que ton nom soit soufflé pour la dernière fois.

Un léger rire s’échappe de tes lèvres lorsqu’elle te parle de vouloir casser les couilles, et ce, possiblement pour l’éternité. Pour avoir vu d’autres Arrancars, tu te dis qu’elle y trouverait son compte, ici. Car ici, elle ne pourrait compter que sur elle-même. Et elle n’aurait aucun compte à rendre à personne. Quant aux Shinigamis… L’histoire est différente et tu n’es pas certaine si toi, tu y aurais trouvé ton compte, au travers toutes ces règles et ce devoir… - Je pense pouvoir dire que je suis satisfaite, en y réfléchissant bien. Un sourire se dessine sur tes lèvres. - Je peux vivre comme je l’entends. Faire ce que je veux. Casser les couilles à qui je veux. Pour reprendre ses mots. - Pour peu d’avoir la force de l’assumer…

Autrement ?
Les choses se règlent souvent par la violence.

- Puis tu sais, ce n’est pas exactement la vie que tu mènes qui choisis où tu atterris. Enfin, sauf quelques rares cas, mais l’Enfer, ce n’est pas ici. Au cas où il y avait un doute sur la question. - Ce qui détermine où tu atterris, c’est ce que tu amènes avec toi dans la mort. Et si tu as la chance de croiser la route d’un Shinigami. Et toi ? Tu as trainé beaucoup de regrets. Beaucoup de troubles. Et tu n’as pas été chanceuse. Alors tu t’es retrouvée ici.

Elle revient sur ces mots que tu as utilisé pour la définir. Innocente. Ça ne lui plaît pas ? C’est ce que tu penses comprendre. - De l’innocence, oui. Réfléchissant quelques instants pour bien peser tes mots. - Tu es terriblement jeune. Une poignée d’années insignifiantes pour quelqu’un comme moi. Et tu ne cherches même pas à la vexer.

Tu ne fais que partager des faits.

- Et comme tous les autres aussi jeunes que toi… Tu es ignorante. Tu as encore ce regard innocent sur le monde. Tu crois que tout ce qui importe, c’est combien de gens que tu peux écraser, la puissance que tu peux obtenir, le pouvoir que tu peux acquérir… Ton regard se pose sur elle, toujours aussi calme. - Alors qu’au final, tout ça ne voudra plus rien dire. N’aura plus aucune importance. Tu souffles du nez, semblant presque amusée.

- Ils sont innocents, ceux qui croient qu’il y a ne serait-ce qu’une chose importante à leur existence. La vérité ? Une pause. - C’est que toutes nos existences sont aussi insignifiantes les unes que les autres et qu’un jour, rien de tout ça voudra dire quoi que ce soit.

Un millénaire qui pourrait être si aisément balayé.
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Serizawa Miyu

Données Spirituelles
Grade: Six of Cups
Sam 26 Nov 2022 - 22:51 - dirt and fire (miyu)

Satisfaite ? Vraiment ? Je la regardais avec une ombre de scepticisme. Son discours ne ressemblait guère vraiment à celui d’une personne rassasiée. Je l’écoutais. De la liberté ? Elle se retrouvait donc dans le portrait que je pus dépeindre de mon devenir. L’après. Quand j’aurai traversé ce voile sombre pour rejoindre l’outre-tombe. Comme si, à ses yeux, je me porterais naturellement ici, dans ces étendues désertiques. Pour le moment, je me contentais d’écouter. Je ne souhaitais pas l’interrompre dans sa lancée. L’aveu que peut-être, la suite de son propos m’intriguait.

Elle me sensibilisait à quelques subtilités de fantôme. La Soul Society. Le Hueco Mundo. L’enfer. Trois mondes différents. Et nos choix ne décidaient pas forcément de notre destination. La chance semblait plus peser que toute autre cause. Je trouvais curieux que cette arrancar emploie un tel terme. Ne pouvait-elle pas parler de « hasard » plutôt que de « chance » ? Comme si elle regrettait d’avoir fini ici. De quoi un peu contredire le fond de son propos. Quant à mon innocence… je pris sur moi de ne pas me braquer. Chercher à comprendre.

Si je m’écoutais, je lui lâcherais mon meilleur « ok boomer ». Mais bizarrement, je n’avais pas la tête à… faire la mauvaise tête, justement. Cela arrivait une fois quand s’alignaient les planètes. Mais ça arrivait. J’encaissais simplement quand elle crachait sur l’énergie à la source de mes ambitions. Ce qu’elle décrivait sans le dire comme de la vanité.

– J’entends ce que tu dis.

Une réponse qui ressemblait à une technique rhétorique pour déconstruire l’argumentaire adverse.

– Même si je suis jeune. Même si je suis innocente. J’ai ça en moi. Cette voix dans la tête qui me dit que rien de ce que je fais n’a de sens, sinon ce que je lui donne. Et puisque je finirai par mourir, alors le sens s’éteindra de lui-même à mon dernier soupir. Je ne suis pas sourde. Je l’entends.

Mon regard se faisait perçant. Cela faisait longtemps que j’avais arrêté de sourire. J’étais venue ici arrogante. Mon assurance en avait pâti à mi-chemin. Et à présent, je me relançais, confiante.

– Et alors quoi ? Tu m’expliques qu’il ne faut rien faire ? Qu’il faut s’endormir ? Rejoindre le rang des somnambules ? Juste, tuer le temps, jusqu’à ce qu’il finisse par nous tuer à son tour ? C’est ça la leçon que tu tires de ta longue existence ?

Plissant légèrement les yeux, je repensais à tout son monologue. Son espèce de cheminement. Il y avait quelque chose qui se contredisait dans son discours, avais-je remarqué. D’ailleurs, en était-ce vraiment une ? Inclinant un peu la tête sur le côté, je réfléchissais quelques secondes.

– Tu es satisfaite, parce que ça te va bien d’être l’esclave de tes caprices. Toi-même, tu ne crains plus de déranger. Tu ne crains plus de t’imposer. Ou plutôt… Non, tu cherches juste à te défouler. Parce que tu couves cette rancœur en toi. Tu ne veux plus qu’on te dise comment tu dois vivre… ce qui ne t’empêche pas d’être une lâche lorsque tu ne te sens pas assez forte pour assumer. Oui, c’est ça. T’es un pétard mouillé. Et c’est ce qui t’a sauvé. Ce qui fait que tu vis encore à ce jour alors que tu étais autrefois une bombe à retardement.

Tandis que je progressais dans mon raisonnement, mon sourire revenait progressivement. Joignant mes doigts entre eux, je me remettais dans une posture plus offensive. Je voulais sortir de la défensive. La meilleure défense, après tout, n’était-ce pas l’attaque ?

– Est-ce que c’est de mourir une première fois qui a trempé ta flamme ? Je commence à me demander… de nous deux, qui craint le plus de disparaître ? Un seul faux pas, et c’est l’inconnu pour toi. Moi… je peux bien faire ce que je veux, je sais à peu près comment ça se passera après. Mais toi… Ehteska, dis moi… est-ce que tu n’envies pas l’humanité, un peu ? De pouvoir s'embraser librement sans se soucier de ce qui viendra ensuite.
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Serizawa Miyu

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