Shûsui : Le Zanpakutō une fois libéré garde sa forme de katana ne possédant pas de garde mais étant richement décoré de dorures aux extrémités de la poignée. Outre la manipulation basique de l'eau, il lui donne la possibilité d'attaquer avec une rapidité aveuglante et l'infusion d'eau de son arme augmente la puissance de ses coups. Mais sa capacité principale, basée sur les fleurs d'eau, laisse un lotus d'eau à son emplacement d'origine après un déplacement rapide, qui explose si un ennemi est à proximité. Elle peut former des Nymphea d'eau aux vertus curatives.

Riche famille aidant, elle est toujours bien habillée, son katana pendant à ses côtés. L'étoffe de son Shihakushō est de grande qualité, doux au toucher et très fin, très léger. La brise a vite fait de faire s'envoler le bas et les larges manches de sa tenue. Toujours polie et juste, elle attire une certaine sympathie et, du temps de ses années à l'Académie, une certaine popularité. C'était loin de lui déplaire, au contraire, il lui plaît d'être le centre d'intérêt des autres lorsqu'elle est presque méprisée à la maison, dans une famille qui aurait préféré qu'elle soit aussi douée que sa grande soeur Ayaka. Cependant, elle se garde bien de dire quoi que ce soit sur sa situation familiale. Son mal-être profond est refoulé et personne ne s'intéresse suffisamment à elle pour remarquer son manque de reconnaissance.

Cependant petit à petit l'oiseau a fait son nid et au sein de la Huitième Division, la belle a lentement évolué jusqu'à aujourd'hui occuper le poste de Troisième siège. Une revanche en bonne marche sur cette famille qui ne croyait pas en elle et l'a reléguée à la protection du descendant mâle des Ogasawara.

Car en effet, les Shugoshin sont une noble lignée, vassale des Ogasawara, chargée de leur protection. Dès qu'ils montrent quelques compétences, les Shugoshin sont affecté à la garde rapprochée d'un des enfants prodiges de leur Suzerain. Les Ogasawara étant un clan matriarcal, il est un plus grand honneur de se voir confier alors une descendante plutôt qu'un descendant.

Ce que l'on voit donc, c'est une femme fière, rigide, coincée et qui peut parfois sembler hautaine et méprisante alors qu'elle n'est simplement pas à l'aise avec les relations humaines et qu'elle s'autoprotège d'une certaine façon. Si elle n'a su que décevoir ses parents toute sa vie, elle ne veut pas être déçue elle-même et peine à accorder sa pleine confiance.

Tout ce qui compte pour elle est de toujours s'améliorer, être irréprochable et tendre vers la perfection afin de peut-être, un jour pouvoir lire une once de fierté dans les yeux de ses parents, à moins que ce ne soit que pour leur montrer qu'ils avaient tort de la sous-estimer.

Physiquement, elle est plutôt jolie avec ses cheveux blancs comme la neige, ses yeux bleu comme un beau ciel d'été, son teint de pêche et ses lèvres d'un rose poudré. De carrure menue, elle compense un manque de force par une agilité exceptionnelle.

Née de façon prématurée au sein de la famille noble Shugoshin, la petite Akemi était chétive, toujours malade, fragile. On pensait qu'elle ne passerait pas l'année et pourtant, elle dépassa les douze mois de vie. Toujours en retard sur tout à cette époque, il lui fallut plus de temps que les autres avant de savoir se tenir assis, puis de pouvoir gambader comme les autres. Elle les regardait avec envie, se demandant pourquoi, malgré ses efforts, elle n'y arrivait pas. La famille Shugoshin qui avait déjà eu une petite fille précoce et extrêmement douée voyait en la petite nouvelle un échec cuisant. La petite argentée mit tous ses efforts en pratique pour essayer de combler son retard et effacer sa médiocrité, en vainc.

Vivant dans le manoir familial au centre du Seireitei, elle passait beaucoup de temps au pied du grand saule, au bord de l’immense bassin fleuri de la demeure, puisant dans la contemplation de ses fleurs aquatiques magnifiques, la force de continuer et de ne pas se laisser simplement dépérir. Malgré tout, elle jouit d'une vie pleine de confort et de luxe dans l'immense demeure familiale jusqu'à ce qu'elle soit envoyée à l'Académie afin d’acquérir les capacités nécessaires à l’accomplissement de son devoir.


Fut-ce dû à l’éloignement de l’écrin familial, mais les quelques années passées à l’Académie dans ce cadre de pensionnat sonnèrent comme un déclic chez la Shugoshin. Elle qui du point de vue de ses parents aux hautes attentes partait de loin, rattrapa son retard. Pas au point de sauter une année, mais de développer un lien suffisamment fort avec son Zanpakutō pour en apprendre le nom : Shûsui. Un nom qui signifie bien des choses, soit l’eau claire en automne mais également sabre aiguisé. Cette dualité, on la retrouve chez la jeune femme et dans sa façon de combattre.

La première fois qu’elle est entrée dans son monde intérieur, elle a été surprise du décor dans lequel elle avait basculé. Tout autour d’elle, une grand étendue d’eau semi recouverte par des nénuphar épars. Tout autour, une immense forêt luxuriante et partout, des lanternes illuminant chaleureusement le monde. Elles étaient accrochées partout, aux branches ou simplement posées sur l’eau. En plein milieu, se trouvait un promontoire en pierre relativement petit comparé à la grandeur du lac, entouré d’un escalier continu composé d’une dizaine de marches. Pour y accéder, Akemi devait sauter de nénuphar en nénuphar. Sur cette estrade, attendait patiemment Shûsui, calme, posée, douce et aimante telle une mère. C’est d’ailleurs ainsi que la Blanche finira par la considérer, la sienne faisant davantage figure de tyran que d’aimante.

Si elle a montré de bonnes capacités dans toutes les matières, elle s’est surtout trouvée dans la maîtrise du maniement du Katana et dans l’art du Kidō. L’un et l’autre font désormais partie intégrante et majoritaire de son panel d’aptitudes.


Les combats font rage au-dehors et les blessés arrivent par vagues. Tout le monde est sollicité à la quatrième division. D’un calme olympien, la sixième siège orchestre l’équipe sous ses ordres d’une main de maître. Occupant l’une des grandes salles de repos, elle dirige les blessés vers un endroit ou un autre en fonction de la gravité de leur état. Les plus hauts gradés font soit de même, soit se sont déplacés en dehors en renfort. L’immaculée aurait préféré se retrouver au-dehors également à combattre aux côtés des meilleurs, mais elle respecte à la lettre les ordres qu’on lui a donnés. Ses désirs importent peu. Si tout le monde faisait ce qu’il voulait sans tenir compte des autres, ce serait l’anarchie. Elle a bien été éduquée la belle Shugoshin. En outre, il serait fort malvenu de la part d’une noble de faire preuve de désobéissance. Quelle piètre image renverrait-elle alors ?

- Shugoshin-san en voilà un autre !
- Amenez-le-moi ! Hum… C’est grave, nous n’avons pas le temps. Allongez-le là.

Elle désigne le lit le plus proche et se retrousse les manches de son shihakushō. Ses mains sont placées au-dessus de l’homme en piteux état et une douce lueur verte commence à émaner d’elles puis se propage jusqu’au corps en dessous. Peu à peu, les blessures se referment. Il faut du temps, de la patience et de la concentration. Tout en donnant le meilleur d’elle-même, la jeune femme garde une partie de son attention sur les autres arrivées et tout ce qu’il se passe autour d’elle.

- Quelqu’un a des nouvelles d’Ayaka ?
- De ce que l’on m’a rapporté, elle bataille toujours contre les Quincy. Elle s’en sort à merveille.

Si le shinigami croyait rassurer la Shugoshin avec ses paroles, il se trompait lourdement. A nouveau, sa grande sœur brille telle une étoile alors qu’elle se contente d’oeuvrer dans l’ombre comme toujours. Se ruer sur le champ de bataille pour faire face au Wandenreich la démange, mais elle fait preuve de retenue, habituée à réprimer ses envies depuis sa plus tendre enfance. Ce n’était pourtant pas gagné. Combien de fois avait-elle témérairement quitté son lit de malade pour s’enfuir de sa chambre et se réfugier dans les branches du grand saule ancestral familial ?


Assise à son bureau, elle remplit des rapports de soins prodigués durant la journée. Quelques coups sont frappés à sa porte et lorsqu’elle s’exprime pour faire entrer le visiteur, ce dernier entre pour lui remettre un message. A sa lecture, Akemi doit puiser dans toutes ses forces pour ne pas réagir impulsivement. C’est un grand choc pour elle mais elle n’en montre rien.

- Quand ?
- Cela prend effet demain.
- Très bien. Vous pouvez disposer.

Le messager s’éclipse, laissant la Shugoshin à ses pensées. Il y a quelque temps, nombre de hauts gradés sont partis faire la guerre contre le Satsubatsu. Certains membres de son clan compris et, elle le comprend à présent, ne reviendront jamais. Dénigrée par ses parents, jamais vue à sa juste valeur, Akemi avait été autorisée à entrer à la quatrième division alors qu’au sortir de l’Académie elle aurait dû être affectée à la garde d’un noble Ogasawara telle que le veut la tradition. Si l’Argentée a été blessée et vexée de ce manque de considération pour sa personne, elle a au moins été satisfaite d’avoir pu être libre d’évoluer sans grosse contrainte. Aujourd’hui, cette époque est désormais révolue. Avec la disparition d’une partie des Shugoshin, des places de protecteurs sont à pourvoir de toute urgence. Sa famille lui a donc confié la protection du dénommé Ogasawara Kōga. Un homme. Lorsque l’on sait qu’il s’agit d’un clan matriarcal, il ne faut pas être très perspicace pour comprendre que ses parents ont une fois de plus cherché à la punir pour n’avoir pas été aussi parfaite qu’ils l’auraient espéré. Ils aimeraient certainement qu’elle se sente humiliée, mais ce n’est pas le cas.

Travailler à la quatrième lui a appris au moins quelques petites choses, l’humilité et l’égalité. Un homme ne vaut pas moins qu’une femme et, qui sait, Kōga est peut-être plus intéressant que sa cousine, l’héritière du clan, Fumiko. Son nouveau protégé a été rattaché à la huitième division, alors afin qu’elle puisse assurer au mieux sa tâche, elle est transférée là bas également. Ce soir sera donc le dernier qu’elle passera dans ce bureau. Consciencieuse, elle terminera ses rapports, les rangera soigneusement avant de récupérer le peu d’effets personnels qu’elle possède ici. Heureusement, elle n’a pas de gros déménagement à prévoir puisqu’elle réside toujours dans la demeure familiale.

- Ogasawara Kōga, je ne vous ferai pas regretter de m’avoir comme garde du corps.


C'est jusqu'à très tard qu'elle veille à son bureau depuis qu'elle a été envoyée dans cette nouvelle division. Dépourvue de Capitaine et de Vice-Capitaine, la huitième s'en sort principalement grâce à la Shugoshin qui a rapidement monté les échelons jusqu'au troisième siège qu'elle occupe actuellement. La Shinigami pourrait prétendre à mieux encore mais la promotion se fait désirer.

Dans son coude elle étouffe un bâillement alors qu'elle lorgne sur la pile de rapports qu'elle doit vérifier et les dossiers à traiter. La paperasse est chronophage, surtout pour elle qui a en parallèle la mission de veiller à la sécurité d'un Ogasawara.

- Shugoshin-san ! Voilà le dernier article !
- On frappe avant d'entrer !

L'air courroucé, le ton froid et cassant, l'Immaculée secoue légèrement la tête. Et oui, il y a ça aussi. Cette fichue Seireitei News Magazine qu'elle doit gérer parce qu'elle est la plus haut gradée. Comme si elle n'avait pas déjà suffisamment à faire. Elle les retient ces flemmards de la neuvième. Puisqu'ils enquêtent déjà sur tout, ils ne pouvaient pas se la garder la rédaction de la gazette ? Heureusement que c'est Tomoe Nozomi leur Capitaine et qu'il y a moyen de collaborer avec elle pour obtenir le bilan de leurs enquêtes. C'est déjà cela de moins à faire et si la Shugoshin peut éviter de faire quelque chose en doublon, elle ne se gênera pas.

- Oui. Oui. Désolé, pardon.

Le Shinigami se plie en deux prêt à toucher le sol de son nez si cela n'est pas suffisant. C'est qu'elle ne rigole pas la San Seki. Pour sa défense, la journée a été longue déjà, et elle aimerait bien aller se coucher. Avec tout ce travail supplémentaire qui lui tombe dessus, elle s'est accaparé la plus grande et plus belle des chambres afin d'être toujours sur place. En tant que plus haut gradé, noble de surcroit, elle ne se refuse rien. Si encore son protégé dormait au sein de la division, elle lui aurait laissé ces appartements privés, mais puisque ce n'est pas le cas et qu'il préfère rentrer chez lui... Normal c'est certainement bien plus confortable et luxueux qu'ici. D'un signe elle lui indique de se redresser, de poser le papier qu'il est venu lui apporter puis l'autorise à repartir. Encore du travail !?