help me chase the shadows away (yuta)

Si ta vice-capitaine semblait satisfaite du résultat de votre entraînement, ce n’était pas exactement ton cas. Tu n’as pas aimé l’idée de la blesser, pas plus as-tu apprécié y être forcée. C’était soit ça, soit c’était toi qui ne t’en relevais pas, et compte tenu de la culpabilité qui pèse sur tes épaules, tu te dis que tu aurais peut-être préféré être mise hors combat. Trop tard toutefois pour regretter, tu ne peux qu’accepter les conséquences de cet affrontement et les constatations qui l’ont suivi, tant celles morales que celles que tu soignes sur ton corps depuis quelques jours.

Tu n’es pas encore assez forte. Pas que t’en doutais, il s’agit-là de ce que tu constates à chaque fois que tu essaies de te prouver quelque chose. Cependant, il devient pressant d’aller plus loin que tes seules connaissances théoriques. Il te faut la pratique. La force de frappe. C’est une chose que de répéter tout ce que tu as pu lire, crachant des informations sans vraiment les assimiler. Mais il te faut plus. Plus si tu veux un jour pouvoir te prouver à toi-même que tu vaux quelque chose. Si tu veux aussi pouvoir prouver aux autres que tu vaux quelque chose. Que tu peux te montrer puissante, même si pas comme eux.

Que tu n’es plus cette gamine terrifiée que tu étais à l’époque.
Que tu es désormais une shinigami, seizième siège, et que tu as mérité ta place.

C’est de la frustration qui s’échappe de tes lèvres tandis que tu te laisses tomber sur la pile de livres ouverts devant toi. Seule dans ce petit appartement que tu as pu t’offrir, sans doute une volonté de ton oncle de te tenir le plus éloignée possible de chez toi, tu es assise à même le sol, en tailleurs, occupée encore une fois à… Réviser.

Encore et toujours la théorie.

Et si tu as l'excuse de devoir te reposer, parce que tu dois donner du temps à ton corps de se remettre de ses blessures suite à ton dernier entraînement, tu sais que tu devrais être ailleurs. Que tu as passé le stade de garder le nez dans des bouquins. Agacée, tu finis par te relever et te diriger vers le semblant de cuisine que tu as ici, commençant à faire bouillir de l’eau. Contrairement à d’habitude où tu étudies ces Kidō que tu connais par coeur, depuis le temps, cette fois-ci, c’est sur les Zanpakutō que se porte ton intérêt. Sur comment entrer en contact avec ces derniers. Après tout, le tien est toujours scellé et tu n’as encore jamais réussi à établir quelconque connexion avec lui. Ou elle. Tu ignores tout de cette âme qui refuse de t’adresser la parole et ce n’est pas sans son lot de frustrations. Après tout, peut-être que tu t’es trompée de voie.

Peut-être que tu n’aurais pas dû être shinigami.

Repos : +750 dans toutes les jauges

Il y a des coups à ta porte qui te sortent de ta contemplation des livres qui te font face. Te demandant de qui est-ce qu’il s’agit, tu en viens à espérer une heureuse distraction pour te sortir de tes idées, ayant ainsi peut-être un prétexte pour cesser de tourner en boucle dans ta tête tout ce que tu ne parviens pas à réaliser. Mettant alors un peu d’ordre dans ta tenue, à savoir tirer un peu sur ton kimono pour en défaire les plis et resserrer ta ceinture, tu t’avances jusqu’à la porte, enjambant les nombreux livres qui recouvrent encore le sol.

Tournant la poignée, tu commences à ouvrir la porte tandis qu’une voix se fait entendre. Trente-cinq ? Il y a deux choses qui t’étonnent. Déjà, d’entendre sa voix à lui, ici. Ensuite, d’entendre cette même voix incanter un Kidō. En est-il désormais capable ? Tu ne penses pas, sachant qu’il n’a jamais lancé un seul byakurai de toutes ces années d’apprentissage à l’Académie, mais quand même. Tu ouvres donc finalement complètement la porte tandis qu’il termine son incantation, ayant à peine le temps de ramener tes mains devant toi pour qu’un disque doré vienne se former devant toi, sans même que tu n’ais à articuler quoi que ce soit.

Tu as beaucoup appris, ces derniers temps.

Une expression toujours aussi surprise sur le visage, tu observes donc la petite balle rouge frapper ce que tu as érigé comme protection avant de tomber au sol. Tu laisses alors échapper un rire timide, ton bouclier temporaire s’effaçant maintenant que la menace n’est plus. - Bien joué. Un compliment à ses efforts. - Pendant quelques instants, j’ai vraiment cru que tu t’étais intéressé à l’art de la nécromancie. Tu recules alors d’un pas ou deux. - Entres. Avant de refermer la porte derrière lui.

Si le geste pour l’inviter chez toi a été assez naturel, ce n’est que lorsque tu prends conscience qu’il est chez toi que tu peux sentir tes joues brûler un peu. Et que peut-il bien faire ici ? Tu l’observes, le détailles du regard, avec curiosité, certes… Mais aussi peut-être avec un peu d’intérêt. L’observant peut-être plus longuement que ce que tu devrais,

Merde.

- Que me vaut l’honneur de ta visite ? Pour chasser ta gêne, tandis que tu jettes un regard autour de vous. Sur tous tes livres qui jonchent le sol. Sur ton Zanpakutō posé sur ton lit, toujours prisonnier de son fourreau. - Pardon pour le désordre, j’essayais d’étudier un peu. Ce que tu as fait de toutes tes années à l’Académie et ce que tu n’as pas cessé de faire, et ce, même en ayant rejoint une division. - Ah et, je préparais du thé. Tu en veux ? Comme si garder le silence plus que quelques secondes te rendait mal à l’aise.

Ce qui n’est pas tout à fait faux.

Spoiler:

Ça l’est, impressionnant. Enfin, pas tant que ça, mais toi, ça te fait plaisir. Parce que tu vois des progrès, dans ton apprentissage. Dans tout ce que tu es désormais capable de faire. Tu es devenue plus forte, depuis le temps. Pas assez. Loin de là. Mais c’est un début. Du progrès. Puis techniquement, t’as réussi le défi qui t’a été imposé par ta supérieure. Ça doit bien vouloir dire quelque chose, non ?

- Très belle imitation, en effet. Après tout, tu as été bernée par cette pauvre imitation d’un Kidō que tu savais qu’il ne maîtrisait pas. Le laissant alors rentrer dans ton appartement, tu refermes la porte tout en t’intéressant à ce qui a bien pu l’amener jusqu’ici. Prendre de tes nouvelles ? Tu en rougirais presque, de son intérêt pour ta personne, si… Tu ne rougissais pas déjà. - Oh. Ça me fait plaisir. Qu’il pense à passer de voir lors d’une journée de repos. Ce que tu imagines ne doit pas arriver si souvent que ça, entre les missions et les entraînements. Même toi, tu as parfois l’impression de manquer de temps. Avec en plus ta famille qui continue de faire pression et cette haute société à laquelle tu dois parfois te mêler.

- J’étudie eh… Tu fais rapidement infuser le thé avant de verser l’eau dans les deux tasses que tu viens de sortir. - Mon Zanpakutō. Ou, enfin. La théorie sur comment entrer en contact avec l’esprit qui s’y trouve. Malgré tes excellents résultats à l’école, toujours première de classe dès lors que ça concernait la théorie, c’est quelque chose que tu n’as toujours pas réussi à faire. Et ça te vexe, un peu. Te considère-t-il indigne de lui ? Dans tous les cas, tu mets ça de côté, tout comme tu peux voir Yuta le faire en déposant ton arme un peu plus loin avant de prendre place sur ton lit.

Tu reviens vers lui et dépose sa tasse sur la table de chevet près de sa tête. - Ça se passe bien, j'apprends beaucoup. J’étudie aussi avec la quatrième division, pour parfaire ma connaissance en Kaidō. Déposant aussi ta propre tasse, tu t’éloignes un peu pour aller chercher ce qu’il te demande, ayant constaté ses bandages sur son torse. Pas parce que tu y as laissé ton regard. Du tout.

- Et toi ? Ça se passe bien autre... Les gros entraînements ? En désignant ses blessures tandis que tu reviens avec des bandages dans les mains, avec aussi un onguent pour la douleur. Tu viens ensuite prendre place au pied du lit, assise bien droite, sans vraiment t’approcher de lui. Ça te gênerait trop. Même poser ton regard sur lui, qui a pris toute la place dans ton lit, s’y allongeant comme s’il s’agissait du sien, est quelque chose de presque difficile pour toi. - Tiens pour toi. En déposant le tout vers lui.

Ça devrait lui suffire, non ?

Oui, tu en as bien besoin, du courage. Parce que tu réalises que t’es encore tout aussi larguée que quelques années plus tôt, concernant le sujet. Et que lui ne pourrait sans doute pas t’aider, sachant qu’il n’a même pas ne serait-ce que tenté de communiquer avec l’âme se trouvant dans son Zanpakutō. Tu peux pas vraiment lui jeter la pierre, c’est pas comme s’il semblait en avoir besoin pour réussir. Tu le sais assez fort, même sans ça.

Et lui sait que tu as tendance à t’enfermer dans ces bouquins sans jamais en sortir. Parce que c’est facile, la théorie. Tu peux tenter de te montrer meilleure que tu l’es vraiment, avec toutes ces connaissances que tu possèdes. Tout ce savoir que tu peux répéter sans problème. L’appliquer par contre ? C’est plus difficile.

Il n’a pas tort, lorsqu’il te dit de faire parler ton instinct.

C’est ce que tu as fait face à Yoru, non ? Tu as laissé parler ton instinct. Celle que tu es lorsque tu es en combat. Tu es vive. Intelligente. Tu sais comprendre la situation. Discrète, sournoise, qui ne frappe peut-être pas fort, mais qui sait où frapper… Et ça, ça ne se trouve pas dans les bouquins. C’est ce que tu as développé, au fil du temps. Une façon de pallier à tes faiblesses tout en t’appuyant sur tes forces. - Je sais appliquer, soigner et soulager des douleurs. Avec un petit sourire. - Ça pourrait être vexant si tu continues d’autant me sous-estimer. Avait-il toutefois tort de le faire ? Non, pas vraiment.

Tu l’écoutes qui te parle de sa division tout en allant chercher ce dont il pourrait avoir de besoin pour ses blessures. - Je suis pas vraiment surprise. Après tout, tu es l’une des seules à porter ton nom qui n’a pas rejoint la onzième division. Tu sais comment ils sont. Comment ils fonctionnent. - Je suis contente pour toi si tu aimes ça. Y aurais-tu trouvé ta place ? Non, absolument pas. Car peut-être qu’ils ne sont pas tous des abrutis qui n’ont rien de plus que leur force… Mais beaucoup sont comme ça.

Tu lui donnes les bandages et l’onguent, un petit sourire sur les lèvres. Puis il prend la parole et… Tu le dévisages, d’abord surprise, puis gênée, avec ce rose qui revient, qui s’intensifie de plus en plus. - Ah eh… D’accord. Merci. Tu te rapproches donc avant de lui prendre des mains ce que tu lui as donné quelques instants plus tôt. - C’est bon, laisse-moi faire. En détournant un peu les yeux.

- Tu dois juste eh… Retirer… Un peu ? Ton haut. Juste un peu. Bafouillant un peu.

Une tâche qui s’annonce tout particulièrement difficile tandis que tu te refuses de le regarder. L’invitant à s’asseoir sur ton lit, tu prends place à ses côtés, lui faisant face, sur tes genoux. Et ton regard partout sauf sur lui, et ce, même alors que tu as levé les mains pour essayer de retirer ses précédents bandages.

Une tâche très difficile, donc.

Tu as quand même l’impression qu’il se moque un peu. Pas que tu as l’intention d’insister sur le sujet. Et c’est tout naturellement que tu lui réponds, lorsqu’il te propose de passer par sa division… - J’y suis passée, dernièrement. Je te cher-... Et tu t’arrêtes, lorsque tu réalises ce que tu t’apprêtais à dire. - Je suis tombée sur Shinjiro. Que tu reprends, non sans t’étouffer un peu, tentant de rapidement passer à autre chose. - Je garde l’offre du garde du corps en tête. Et c’est pas comme si t’avais vraiment des raisons d’y aller.

Sauf pour le voir lui.
Chose que tu n’allais quand même pas lui admettre.

Tout comme tu n’oses pas lui admettre que ce n’est pas le fait d’être face à un torse, qui te gêne. C’est d’être face à lui. Lui qui est dans ton esprit depuis un peu trop longtemps, maintenant. Lui que tu as passé des années à regarder de loin. Que tu regardes encore de loin. Que tu regardes de loin alors qu’il est là, auprès de toutes ces autres filles… Y a-t-il un problème, chez toi ? Quelque chose que tu ne vois pas ? Une raison pour laquelle il les regarde toutes, elles, et jamais toi ? C’est une question qui t’a souvent effleuré l’esprit, ces dernières années. Y a-t-il une raison ? Quelque chose qui cloche, chez toi ?

- C’est bon, je t’ai dit que je m’en occupais. Le ton un peu plus ferme, un peu plus décidé. Tu ramènes alors tes prunelles claires vers lui, croisant d’abord son regard avant de tomber sur son torse. Tu t’occupes alors de défaire ses bandages, exposant ainsi ses blessures. - Ah ouai. Très gros entraînement. En fronçant légèrement des sourcils en voyant ce qui a déjà été soigné et ce qui demande un peu plus de temps. - C’est toujours comme ça ? Et tu connais déjà la réponse, suffit de voir les propres marques que tu portent sur ton corps.

Celles qui te sont venues d’entraînements avec un fier membre de la onzième.

Doucement, tu approches ta main de ses blessures, une lueur verte s’en échappant. Une lueur qui vient caresser sa peau et soulager ses douleurs, en plus de soigner un peu plus ses blessures. - Ça devrait t’aider. Tu fais ce que tu peux avant d’attraper le pot d’onguent, t’appliquant alors à en mettre sur sa peau. D’un geste toujours aussi doux, délicat, ta main sur son torse, tes doigts frôlant ses blessures. - Pardon si je te fais mal… Au cas où.

Avec toujours ce rouge sur tes joues.
Et avec ton regard posé sur lui.

Tu aimerais bien avoir plus d’assurance. Dans tes gestes. Face à lui, aussi. Te montrer plus sûre de toi. Mais tu as tout qui te fait douter. Ces reproches qu’on te fait depuis toute jeune. Tu as du mal, avec les autres. Du mal à t’affirmer. La crainte de mal faire. De ne pas être assez bien. Ces reproches, ils ont empoisonné toutes tes pensées. Toutes les sphères de ta vie. Alors tu es là, timidement devant lui, à tenter de ne pas le fuir des yeux pour pouvoir mieux faire ce qu’il t’a demandé de faire.

Pourquoi chercherais-tu à fuir ? À te soustraire de son regard ? Parce que ça te gêne, de te trouver là, devant lui. Tes mains contre sa peau, mais s’il s’agit seulement d’appliquer un peu d’onguent. Ou alors que c’est que tu aurais préféré que ce soit dans d’autres circonstances ? Qu’il y ait une autre raison, derrière son torse nu, avec tes doigts glissant sur son torse ?

Qu’il te regarde différemment ?

- Oh. Assez surprise d’entendre ce à quoi il a fait face. - Ah oui. Ça ne plaisante pas par chez vous. Avec un petit rire, pour cacher l’inquiétude. Ce n’était qu’un entraînement. Et pourtant, à voir ses blessures, tu aurais pu croire autre chose. Une mission qui s’est mal passée. Parce que la violence des coups… - Et tu dis avoir gagné ? Un peu de surprise, cette fois-ci, dans ta voix, continuant de t’intéresser à ce qu’il te dit pour ne pas regarder un peu trop fixement sa musculature que tu pourrais détailler du bout des doigts.

À la place, tu viens pincer sa peau entre tes doigts, légère pression pour créer un inconfort, sans vraiment parler de douleur. - Hey ! En réponse à sa pique lancée. - Tu sauras que je sais me défendre. Maintenant plus qu’avant. - J’ai même pu tenir tête à ma vice-capitaine. Bon, le combat en était pas vraiment un, encadré de règles qu’elle avait elle-même décidé, mais à voir son état lorsque le calme est revenu… Tu as pu voir tes attaques qui ont touché. Les brûlures dont elle a été victime. Ce qui ne t’enchante pas spécialement, crée même une certaine culpabilité chez toi… Mais au moins, tu peux t’en servir pour parler d’une certaine progression.

Tu t’es améliorée, depuis le temps.
Tu as un peu pris en puissance.

- Ça va. Que tu commences, te levant légèrement pour pouvoir le contourner et ainsi prendre place dans son dos. - La vice-capitaine est assez… Particulière ? Yoru, qu’elle s’appelle. Elle a été enfermée pour avoir tenté de créer un Kidō trop dangereux. Tu as lu quelques articles, sur le sujet. - Enfin, c’est pas l’important. Désormais derrière lui, toujours sur tes genoux pour t’offrir un peu plus de hauteur, tu t’assures d’appuyer doucement sur ses muscles tout en y passant l’onguent. De sorte à calmer la douleur et détendre ses muscles.

- Elle n’aime pas trop que j’aille tout le temps la tête dans les bouquins alors elle me force à venir m’entraîner avec elle. Et ça te plaît pas spécialement. Tu n’aimes pas vraiment être là-bas. Face à elle. Trop de mauvais souvenirs. Mais en même temps… Tu ne peux pas nier en avoir découvert un peu plus sur toi-même, au fil de ce combat. - Donc je pense que ça se passe bien ?

Tu progresses. C’est l’essentiel.

Tu te demandes dans quel état est-ce qu’elle est, l’autre, si lui est dans celui-ci et qu’il a tout de même été considéré comme le vainqueur. Tu te demandes aussi vaguement quel niveau est-ce qu’il a atteint, pour ainsi tenir tête à un bankai libéré là où lui n’est toujours pas entré en contact avec son Zanpakutō. Tu es impressionnée, tu te dois de l’admettre, par ce jeune arrogant du Rukongai qui rendrait sans doute fou ta famille s’ils savaient qu’il est chez toi, confortablement installé sur ton lit.

- J’ai réussi à la surprendre et à surpasser ses défenses. Et à encaisser, aussi, lorsqu’elle a tenté de me mettre hors combat. Enfin, t’es pas certaine que c’était ça l’objectif premier, mais vu la force du souffle qui a balayé les alentours et fait exploser le sol sur lequel vous vous trouviez… Tu te dis que ça devait y ressembler. Et t’as su bien tenir le coup.

Tu n’as pas l’intention d’avoir de problèmes avec la justice, ni de te pencher sur la magie dangereuse, alors tu te contentes d’hocher de la tête. Tout au plus tu aimerais en comprendre le principe, savoir comment former ton énergie selon tes désirs, mais ça… C’est surtout de la curiosité. Une envie de maîtriser parfaitement ton sujet. - Jaloux ? Tandis qu’un rire s’échappe de tes lèvres à son commentaire, ce monopole qu’il a pour t’amener dans des histoires foireuses. Effectivement, il rendrait fou ta famille et mettrait sûrement ta mère hors d’elle, de savoir que tu continues de la côtoyer. Que tu prends soin de lui, même, en appliquant de l’onguent dans son dos, lui offrant même un massage du même coup.

- J’essaie. De t’entraîner. Tu essaies. Seule. Parce que tu n’aimes pas affronter les autres. Alors tu t’y trouves souvent seule, dans ces grandes salles d’entraînement, lorsque tu n’es pas devant des bouquins, à incanter différents sorts que tu essaies de maîtriser. Et tu rougis, lorsqu’il t’adresse un sourire par-dessus son épaule. - Je te montrerai, dans ce cas. Avec une pointe de fierté, une certaine assurance peut-être un peu factice. Tu as surtout envie de t’en convaincre, que tu sais te défendre. Que tu pourrais lui tenir tête.

Envie de l'impressionner ? Qu’il voit que tu n’es plus exactement cette jeune étudiante qu’il a connu quelques années plus tôt ?
Peut-être bien.

Tu déposes finalement l’onguent pour attraper les bandages. - Ça devrait mieux aller dans les prochains jours, mais dans l’idéal il te faudrait refaire tes bandages une fois par jour et appliquer de l’onguent lorsque tu le fais. D’une voix un peu plus sérieuse, lui donnant ainsi des instructions tout en venant entourer son torse de tes petits bras, appuyant ta poitrine contre son dos pour faire passer le bandage autour de lui.

Et tu as encore quelques secondes avant de réaliser cette proximité nouvelle.

Tu espères aussi. Le surprendre, tu parles. Tu espères réussir à l’impressionner, au moins un peu. Qu’il puisse voir que tu as travaillé fort. Que tu t’es améliorée. Que tu n’es plus cette jeune étudiante qui a tenté de se mesurer à lui en utilisant seulement les premiers kidos de la liste. Depuis le temps, tu as un peu pris en confiance, à ce niveau. Tu maîtrises de plus gros sorts, désormais. Et tu ne sais pas si ça sera suffisant pour lui tenir tête, si tu ne vas pas simplement te faire écraser… Mais tu as envie d’essayer.

De voir ce que tu veux.
Et qu’il le voit, lui aussi.

- Hmm… Essaie tout de même de ne pas trop m’abîmer. Tu as envie de lui dire de ne pas retenir ses coups, que tu sais en prendre. Mais tu ne sais pas à quel point est-ce qu’il frappe fort, désormais. Et compte tenu du combat qu’il vient de remporter… Tu ne sais pas trop si tu peux vraiment lui tenir tête. Si tu peux vraiment encaisser ses coups. Alors tu t’avances avec un peu de prudence, en lui disant ça. Qu’il fasse au moins un minimum attention à ton joli minois. - Tu peux t’essayer. Avec un petit sourire amusé. - Mais je ne me ferai pas avoir deux fois par la même astuce. S’il y a au moins une chose qu’on ne peut pas te reprocher, c’est ton analyse d’une situation. Tu apprends de tes erreurs. T’efforces de ne pas les répéter.

Proche de lui, trop proche, tu ne peux que rougir dans son dos tandis que tu termines d’appliquer ses bandages, lui donnant par la suite tes dernières instructions. - Elle m’a dit la même chose, Yoru. Ta vice-capitaine, donc. - Elle m’a demandé pourquoi est-ce que je n’avais pas directement rejoint la quatrième division. Et tu n’avais pas vraiment de réponse. Parce que la nécromancie te passionne ? C’est tout ce que tu as pu lui répondre. Et c’est sans doute la seule raison pour laquelle tu es au Kidōshū et non pas à la quatrième.

Il se rhabille et le silence revient tandis que tu t’occupes de ranger ton matériel. Puis le silence se brise et tu te dis que tu aurais préféré qu’il reste encore un peu. - Eh… Tu reviens vers lui, le regard un peu plus sombre. - C’est eh… Catastrophique ? À défaut d’un meilleur mot. - Rejoindre le Kidōshū n’a vraiment pas amélioré la situation. Tu laisses échapper un petit rire jaune. - Ils jugent tous ce choix. Mais bon. Tu m’aurais vu, à la onzième ?

La bonne blague.

- Donc eh… C’est compliqué. Très. Et j’ai l’impression qu’ils ne savent pas ce qu’ils veulent. C’est un peu comme s’ils veulent me retirer mon héritage tout en continuant d’insister pour que je suive toutes leurs règles à la con. Alors toi aussi, tu ne sais pas ce que tu veux. Ce que tu dois faire. Tu continues de te comporter comme la parfaite noble que tu dois être, à satisfaire leurs attentes là où tu le peux… Pour finalement te prendre des insultes lorsqu’ils pensent que tu n'écoutes pas. - Et ils continuent aussi de surveiller quasi tous mes faits et gestes.

Et ce, même loin de la demeure familiale.
- Tu veux quelque chose à manger ? Subtile changement de sujet.

T’as en effet passé ce stade, de lui demander de faire attention. De ne pas frapper trop fort. Surtout que ce qu’il te dit n’est pas faux : comment comptes-tu lui prouver que tu sais désormais comment te défendre, que tu as la capacité de lui faire tête, si tu lui demandes de faire attention et de te ménager ? Tu laisses alors échapper un soupir, hochant doucement de la tête, acceptant les termes de l’affrontement.

Il ne te défigurerait pas. Et pour le reste ?
Il te faudra te défendre.

- C’est aussi la défense. Certains boucliers, des barrières aussi, pouvoir cacher les alliés, tout ça… Comme pour justifier un peu ta façon de faire et de voir les choses. Certes, les Hadō sont généralement très forts, souvent ce qui intéresse, dans le Kidō, mais sinon… Toi t’es d’avis qu’il y a plus. Que tu peux aider autrement. - Et soigner au milieu d’un combat c’est toujours une bonne chose. Ça peut renverser le combat. Tu penses. Tu n’en as jamais fait l’expérience, mais tu penses que renforcer tes alliés peut faire la différence.

Puis vient le sujet de ta famille. Celle-là même qui te fait pression depuis longtemps. Qui t’étouffe de toutes leurs règles. De toutes leurs attentes. - Je sais. Que tu ne devrais pas essayer de leur plaire. - C’est juste… Tout ce que tu as toujours connu. - Tu sais, techniquement, de par ma naissance, je suis celle qui devrait être à la tête du clan, depuis la mort de mon père. C’est ça, qu’ils veulent me retirer. Tu marques une pause, sembles réfléchir un peu. - Et même si en soit je préfèrerais ne plus avoir cette pression… J’ai été élevée pour ça. C’est tout ce qu’on m’a appris. Et je… Encore une pause.

- Je ne veux pas échouer ?
Tu aurais l’impression d’avoir tout vécu, tout supporté, pour… Rien.

Une révélation plus difficile, que tu décides de noyer sous une proposition de quelque chose à manger. Tu n’aimes pas admettre que tu as peur. Peur de tout ce que tu ne réussis pas à faire. De ne pas être celle qu’ils auraient voulu que tu sois. - J’ai des onigiris de prêts, si ça te convient. Sinon je peux vite fait des sandwichs. Tu lui laisses donc le choix, selon ce qu’il préfère. Tout en t’efforçant de lui adresser un sourire agréable.

Tu n’aimes pas parler de ta famille.

Tu grimaces légèrement. Il n’a pas tort. Tu le sais. Défendre, c’est donner plus de chance à tes alliés de vaincre. De blesser les autres, donc. Vos adversaires. Et tu as envie de croire que tu n’auras pas de mal à t’en prendre aux Hollows. Même que ça, ça passe. Lorsqu’ils ont l’air de monstres. Que ferais-tu, si tu fais face à une forme plus évoluée ? Si ton adversaire fait partie de l’un des tiens ?

Tu préfères ne pas y penser.

- Je vois l’idée, oui. Et tu as envie qu’il puisse te faire confiance. Lui et les autres. Alors tu hoches de la tête, en sachant que tu allais devoir faire du travail, sur tout ça. Pour prendre sur toi. Parvenir à t’imposer. Comprendre que tu n’auras pas le choix. Que tes mains ne resteront pas éternellement blanches.

Ça aussi, tu ne veux pas y penser. Tout comme tu ne veux pas penser à ta famille. À tout ce qu’ils t’imposent. À cette peur que tu as, de les décevoir. Et c’est bête, tu le sais, car en soit, ils sont déjà déçus et tu ne penses pas que peu importe ce que tu ferais pourrait changer ça. Sauf peut-être rejoindre la onzième division. Devenir plus forte physiquement. Faire tes marques là-bas. Mais est-ce seulement envisageable ? Tu ne penses pas. Et tu n’en as pas envie. Tu aimes ce que tu fais. Tu es passionnée par la nécromancie. Tu es bonne dans ce que tu fais. Un compliment qu’il t’a adressé et qui t’a touché. Tu le sais. Alors pourquoi est-ce que tu te raccroches autant à eux ? À ce qu’ils attendent de toi ?

- C’est à peu près ça. Tu souffles du nez, un peu amusée par son commentaire. - Ce sont des fiers guerriers depuis des générations. Des protecteurs du Seireitei. Ils auraient voulu que je suive les traditions. Et si tu sais que c’est la mort de ton père qui a entraîné ta position inconfortable de future cheffe du clan, à quelque part, tu ne peux pas t’empêcher de te demander comment est-ce qu’il aurait réagi, s’il avait appris pour ton affectation au Kidōshū.

Sans doute mal.
Très mal.

- Va pour des onigiris. Tu attrapes ce qu’il te reste dans ton frigo pour revenir vers lui et ainsi lui tendre l’assiette. - Tiens. Ton sourire se fait un peu plus sincère. - Je suis contente que tu sois passé me voir. Tu rougis un peu en disant ça, t’efforçant toutefois pour ne pas le fuir du regard. - Et n’hésites pas si tu as besoin de soigner d’autres blessures… Ou pour rechanger ces bandages. Une proposition comme une autre, avec un sourire un peu plus timide. L’envie de le voir un peu plus ? C’est possible. - Je peux même offrir du soin à domicile.

Oui, définitivement l’envie de le voir un peu plus.