Akashiya Recca - Prés

Fullbring Under the moonlight

Elle tire son pouvoir d'un Pendentif en forme de croissant lune. Ce dernier grossit jusqu'à devenir une lune miniature lui permettant de manipuler la lumière et les ombres. Elle se fond par exemple dans les ténèbres pour devenir invisible momentanément. Ou encore utilise l'attraction lunaire de sa mini-lune qui attire l'adversaire à sa portée.

- Evolution : Moon's Darkness. Toutes les sources de lumière sont aspirées, comme si les combattants étaient enfermés dans une boite noire. La Fullbringer y voit comme en plein jour alors que l'adversaire ne voit plus rien.

En un mot, mystère. Toutefois si l'on devait développer quelque peu, on pourrait déjà dire qu'il s'agit d'une femme, sa corpulence et ses formes ne laissant pas de place au doute, de même que sa voix plus aigue que celle d'un homme. On pourra également noter des mèches rousses dépassant de sa capuche et des prunelles ambre que son masque noir laisse apercevoir entre deux fentes. Elle semble plutôt fragile, pas chétive, mais on aurait l'impression qu'elle pourrait facilement être brisée entre de mauvaises mains. Au delà de l'aspect physique, c'est une personne très volontaire, qui n'hésite pas à prendre les risques nécessaires. Organisée également, que ce soit dans ses papiers ou dans l'élaboration de plans, puis débrouillarde lorsqu'il faut faire preuve d'initiative face à une situation inattendue. Peu bavarde, peu encline à tisser des liens avec ses camarades de mission, elle se cache mais on ne sait pas vraiment pourquoi ni de qui précisément. Elle fera volontiers passer cela pour du "n'en disons pas plus que nécessaire". On ne mélange pas vie privée et vie professionnelle ! Etc. De fait, elle paraît plutôt solitaire et indépendante.

Ceux qui la connaissent d'avant pourront dire que c'est une femme forte qui ne se laisse pas marcher sur les pieds. En principe, on pourrait dire également qu'elle est digne de confiance et que l'on peut compter sur elle dans les moments critiques, mais depuis qu'elle a "laissé tomber" le groupe rien n'est moins sûr. Pourtant, elle avait ses raisons simplement et un fort caractère d'électron libre à cette époque. C'est moins le cas maintenant, les années passant l'ayant un peu assagie et raisonnée.

Darkness my sanctuary

Assise au pied d’un muret de la cour de l’école, la petite Recca se tient à l’écart des autres enfants. Avec envie, elle les observe jouer au toboggan, à la marelle ou au ballon. Poussant un soupir, elle ouvre sa boite à bento miniature contenant un unique onigiri qu’elle s’est préparé elle-même la veille.

- Oh tu as apporté à manger aujourd’hui !

La fillette opine légèrement en réponse et mord dans son frugal repas. Aujourd’hui oui, parce que ce n’est pas le cas tous les jours. Parfois, elle reste les mains vides à se tenir le ventre comme si elles pouvaient étouffer ses gargouillements. Avec le temps, elle a pris l’habitude d’éviter de regarder les autres lorsqu’ils mangent car elle sait que ça empire les choses. Il faut juste ne pas y penser.

- Tant mieux, regarde comme t’es maigrelette ma bichette. Il faut remplumer ces petits bras !

Le ton de la vieille dame est rassurant, réconfortant et par ses mots, elle cherche à décrocher un sourire à la gamine. Cette dernière étire très légèrement ses lèvres. Oui, quand sa mère ramène assez de nourriture à la maison pour qu’il en reste après le passage de son glouton de mec, Recca peut espérer se préparer un déjeuner. Pas-grand-chose, faut pas déconner non plus, c’est pas Versailles chez elle !

La mamie n’est pas la seule à avoir repéré le triangle de riz gluant entre les mains de la petite Recca, une petite bande de gosses s’approche, ricanant d’un air moqueur.

- Hé poil de carotte ! C’est quoi c’repas minable ?
- C’est parce qu’elle a pas d’âme, elle a pas besoin d’beaucoup manger, ha ha ha !
- Ne réponds pas, ignore-les ces vilains garnements.
- Bien sûr ils n’en valent pas la peine. Je n’avais pas prévu de gaspiller ma salive pour eux.
- Regarde-nous quand on te parle ! Et il faut que tu grandisses, les amis imaginaires c’est pour les bébés !

Recca tourne la tête vers la grand-mère. Évidemment que les autres ne peuvent pas comprendre. Ils ne voient pas les fantômes comme elle. Tant mieux, c’est une qualité qui n’appartient qu’à elle et malgré les railleries, elle en est fière. Ses amis invisibles sont bien plus sympas et bienveillants que les élèves de son école.


En sous-vêtements devant le miroir elle observe les bleus qui ornent sa peau. Les remontrances de son beau-père résonnent encore dans sa tête. Des « T’es un gouffre à fric ! » ou encore « Tu nous fou la honte avec tes histoires ! » entrecoupés de bouteilles de bière vide qui volent quand ce ne sont pas les baffes qui claquent ou les coups qui pleuvent. La main passe sur le flanc.

- Aie !

L’adolescente serre les dents, espérant qu’il n’y a pas là de côte cassée. Depuis qu’elle est plus grande, il ne retient plus ses coups. Quant à sa mère, ça fait bien longtemps qu’elle fait comme si de rien n’était. Qu’importe la raison, les faits sont là, Recca n’a plus son soutien depuis longtemps. C’est peut-être difficile, mais c’est une adulte, si elle avait un minimum de volonté elle pourrait s’extraire de cette situation, mais non, elle ne bouge pas le petit doigt. Pas pour elle en tout cas. Ses dents grincent. La colère fait rage, son cerveau bouillonne. Il y a bien longtemps que les larmes ne coulent plus sur ses joues. Cela ne sert à rien. Elle aurait dû être plus prudente, d’ordinaire elle esquive assez bien l’homme lorsqu’il est dans cet état d’ébriété avancée mais il y a des moments où elle n’a pas trop le choix. Elle ne peut pas passer tout son temps à se cacher dans un coin sombre de la buanderie, qui lui sert de chambre soit dit en passant.

Rapidement elle enfile ses habits puis attrape son sac. Elle y fourre ses affaires, c’est-à-dire, pas grand-chose. Une grande inspiration plus tard, elle se faufile hors de la salle de bain, longe les murs discrètement pendant que la télévision allumée couvre ses bruits. Une fois dehors, elle respire plus normalement, soulagée. C’est terminé. Si sa mère ne veut pas prendre son parti, alors inutile d’attendre encore indéfiniment. Ce soir, ça a été la fois de trop. Ailleurs, ça ne peut pas être pire.



Cheveux au vent, à cheval sur sa bécane flambant neuve, Recca joue les Brigitte Bardot. Elle ne s’était jamais sentie aussi bien de toute sa vie. Elle qui n’avait joué que de malchance a vu sa vie changer du tout au tout lorsqu’elle est tombée sur l’un des membres de l’Xtincti0n. Lorsque son bienfaiteur a découvert le potentiel de son pouvoir, elle a rejoint le groupe et il l’a entraînée. Elle se soucient du premier jour où elle a eu droit de manier une arme. Il lui avait montré tout un arsenal de lames dans lequel elle pu choisit celle qui lui plaisait et son regard s’était arrêté sur un kyoketsu shoge. Une des armes les plus difficiles à manier, mais « tellement stylée » !


Rapidement elle est passée de pouilleuse à vie décente. La preuve en est, ce petit bijou dont elle a longtemps rêvé et qui symbolise sa liberté, ou encore cet immeuble devant lequel elle se gare et qui comporte un appartement rien qu’à elle. Sans état d’âme, elle ne recule devant rien et est prête à tout pour arriver à ses fins. C’est peut-être cela qui plaît tant au Boss. Elle n’a pas peur de se mouiller et on peut compter sur elle. Et puis à côté de cela, chasser du Hollow quel défouloir ! Elle a tant pris de coups dans son enfance que grâce à eux elle a enfin trouvé un moyen de les rendre puissance dix mille.

L’uniforme de la supérette dans laquelle elle bosse à temps partiel trouve sa place sur le porte manteau et elle se laisse choir dans son moelleux canapé. Portable en main, elle surfe sur le net en attend un message, un éventuel appel qui pourrait arriver si on a besoin d’elle ce soir.


- Under the moonlight !

Un étrange reflet parcours son pendentif en forme de croissant de lune et l’instant d’après, une sphère rappelant étrangement la lune se forme, lévitant à ses côtés, pas très grande, plus ou moins la taille d’une boule de pétanque. La rouquine, tout de noir vêtue, masque recouvrant son visage afin de passer plus inaperçu encore, incante de nouveau.

- Black Moon.

Cachée dans l’ombre, les ténèbres l’enveloppent, la cachant totalement aux yeux du monde et en particulier de ce Hollow en pleine excursion dans Tokyo. Sur place, seule, Recca se charge de la menace. Sa méthode, se cacher pour mieux prendre par surprise puis attaquer avec son kyoketsu shoge qu’elle porte toujours sur elle lorsqu’elle n’est pas à son nouveau travail de serveuse. L’ennemi est rapidement maîtrisé et la jeune femme s’assure qu’il n’y ait aucun témoins avant de filer.


Depuis qu’elle est seule, la Chasseuse auto-proclamée ne vit plus que pour ces instants où elle se sent toute puissante. Téméraire mais pas idiote, elle n’intervient cependant que lorsqu’elle est certaine de pouvoir se débrouiller sans risquer d’y rester. C’est contraignant, mais elle ne peut plus compter sur personne et à vrai dire elle ne peut pas s’en plaindre puisque tel est son choix. Xtincti0n a rejoint une autre organisation. Recca a vu cette fusion d’un mauvais œil, ayant l’impression de perdre une partie de son identité et de sa liberté si précieuse. L’électron libre n’a pas su se résoudre à suivre le mouvement et est donc partie de son côté. Elle a perdu tout contact avec les autres au grand damne de son mentor. Ce n’est pas étonnant, ils doivent certainement vivre cela au mieux comme un abandon, au pire comme une trahison. Soit, elle n’a besoin de personne en Harley Davidson !


« Bloc 52, ouverture de la porte. »
La voix raisonne dans le couloir tandis que l’agent de surveillance invite la nouvelle détenue à entrer dans la cellule qui sera désormais la sienne. La pièce exiguë n’est pas vide, comportant déjà une locataire perchée sur la couche supérieure du lit superposé. Elles s’observent l’espace de quelque secondes puis la rouquine s’avance et se pose sur la place qui lui est réservée. La porte se ferme derrière elle provocant un léger sursaut chez la jeune femme. Son regard d’ambre est vide et avec ses lèvres légèrement entre-ouvertes elle a l’air ahurie. C’est un peu comme si elle vivait ce qui lui arrive sans vraiment s’en rendre compte, sans réaliser, à la manière d’un rêve lorsque l’on est juste témoin des événements et que l’on ne peut rien y faire. Que reste-t-il dans cette coquille qui semble bien vide ?

- Hé ! Moi c’est Makoto.
- …

Pas un mot ne sort de sa bouche tandis qu’elle fixe le mur face à elle, sa couverture soigneusement pliée, posée sur ses genoux. A quoi pense t’elle ? Si tant est qu’elle pense à quelque chose… A-t-elle entendu sa colocataire au moins ? Qui sait… Quoiqu’il en soit, elle restera ainsi figée des heures durant jusqu’à ce que de fatigue elle se laisse tomber allongée sur sa couche et finisse par sombrer. Après quelques tentatives de communication infructueuse, Makoto avait laissé tombé, se contentant de l’observer. Les jours s’écoulent et un beau matin…

- Recca. Je m’appelle Recca.
- Ah ! Enchantée ! Ça va ?
- Je ne sais pas vraiment. Je me sens… En colère et dégoûtée.

Makoto s’installe sur une chaise et lui fait face. Elle aurait pu plus mal tomber, mais elle est plutôt bonne poire, compatissante et intéressée. Si elles doivent passer des mois, voire des années ensemble, autant que ce soit dans les meilleures conditions. Puis ici, en prison, il vaut mieux avoir le plus d’alliées possibles.

- Qu’est ce que t’as fait ? Pourquoi t’es là ?
- J’ai… Frappé un type. Poing dans sa gueule de gros pervers, genoux dans les couilles… Il a trébuché, s’est pété le poignet. Bien fait.

Elle soupire, son regard ambré semblant se remémorer la scène. Sur un ton qui se veut taquin et détendu, la brune lui répond :

- Eh bah faut pas t’chercher toi !
- ça aurait été moi je l’aurai ignoré, mais il harcelait ma collègue. Il était lourd, pénible et elle ne savait pas comment s’en débarrasser. Je n’intervenais pas jusqu’à ce qu’il se mette à la tripoter avec ses sales pattes !
- Et tu prends de la prison pour ça ?

Elle hausse un sourcil étonné. D’ordinaire ce serait plutôt considéré comme de la légitime défense non ? Au pire, une grosse amende et c’est réglé.

- Mauvaise pioche. Il est avocat.

Y a pas de justice dans ce monde. Quand un type a du pouvoir, on ne peut pas faire grand-chose. Et puis, ce n’est qu’un humain, elle ne peut rien faire contre lui de plus que ce qu’elle a déjà fait.

- Merde. Et t’en a pour combien ?
- Trois ans, et toi ?

Makoto explique sa propre histoire, des larcins dont le dernier a mal tourné, son petit ami ayant été abattu par la police.

- Je ne m’attache pas. Ça évite les pertes de ce genre. Et puis les hommes, que des connards. Même ceux qui semblent être des types bien... Ils finissent par vous laisser tomber. Ça me fait quand même chier d’avoir perdu mon appart et ma moto. Ils m’ont tout saisi, je n’ai vraiment plus rien.

Rien que quelques effets personnels dont son précieux collier au pendentif en forme de lune, consignés dans une boite entreposée quelque part dans une salle à l’entrée de la prison. Elle porte machinalement sa main à son cou où il n'est pas. Sans lui, elle ne se sent plus elle-même. Il lui manque assurément. Etrange qu'elle y tienne tant alors qu'il lui a été offert par un de ces "connards" qu'elle méprise tellement. Son père, partit de la maison tellement tôt qu'elle ne se souvient plus de ses traits, uniquement de cette tignasse rousse dont elle a hérité.


Trois ans plus tard… Enfin elle recouvre sa liberté. Sa lune a retrouvé sa place autour de son cou et la jeune femme erre à présent dans les rues de Tokyo. Elle a eu tout le temps nécessaire pour réfléchir à ce qu’elle ferait une fois « dehors ». Sa haine et son mépris de la gente masculine ne se sont pas atténués. S’ils sont nécessaires à la survie de l’espèce, en revanche en ce qui la concerne, ils devront se contenter de son indifférence. Il est des blessures que le temps seul ne peut guérir totalement.

Makoto était de bonne compagnie, un bon soutient également, ce qui a fait comprendre à la rouquine que seule elle est plus faible, qu’il est bon de pouvoir compter sur les autres en certaines circonstances et que Xtincti0n lui manque. Alors elle sait ce qui lui reste à faire, où aller. Même si elle avait d’autres possibilités, rejoindre enfin l’Ultima Necat aurait été son choix de toute façon. Bon là ce sera difficile à justifier devant Tempérance puis qu’elle n’a presque rien et que dormir sous les ponts est loin d’être reluisant. Mais cette dernière est prévenue, l’attend d’ailleurs. Tirant sa valise, vestige de sa vie d’avant comportant le peu d’effets personnels que les huissiers ont eu la décence de lui laisser lors de la saisie de ses biens, elle se dirige vers l’adresse fournie. Quand on connaît Koshirō, ou plutôt The Fool comme ils l’appellent là bas, sa peine pour avoir remis à sa place un pervers n’a rien de rédhibitoire.

Ils ont besoin de renforcer leurs effectifs. Besoin de ses talents, son courage, sa réactivité… Bref elle est un diamant brut qui étincellera une fois taillé.


Cette mission de protection au Hueco Mundo s’est bien passée. Il est temps pour son équipe d’être relevée après tout ce temps passé loin du monde des vivants. De retour à l'Arcānum, une Quincy se confie à la rouquine.

- Aaaah ! Enfin de retour, j’ai l’impression que ça fait des lustres qu’on est partis ! ‘tain ça va être dur de revenir à une vie plus normale.
- Un petit tour dans l’bar du coin et tu verras que les habitudes reviennent vite !
- C’est une invitation ?
- Malheureusement j’ai à faire...

Recca sourit en coin bien que ce ne soit pas visible derrière ce masque qu’elle porte en permanence. Mais au moins à son intonation il peut se deviner. Elle aurait apprécié boire en bonne compagnie, mais aurait signifié retirer son masque et elle n’est pas encore prête à prendre ce risque. Elle ne voudrait pas tomber sur un ancien allié et se voir reprocher sa désertion d’il y a cinq ans. En outre, elle doit réellement s’occuper d’autres choses comme se trouver un petit boulot qui la raccrocherait à la vie normale, puis revoir les petits génies qui lui ont fourni un échantillon de ces nouvelles technologies qu’elle a pu tester et s’entraîner à utiliser. Mais avant, elle va devoir passer déposer son rapport. Avec la disparition du précédent King of Clubs dans des circonstances mystérieuses, raison parmi d’autres de leur retour, elle a eu pas mal de choses à écrire. C’est qu’il va falloir le remplacer ce bougre et elle est loin de s’imaginer que serait elle qui serait nommée quelques semaines plus tard.

- Tu montes ?
- Ou… Ouais… Attends, c’est qui là bas ?

Alors qu’elle arrivaient dans une sorte de hall donnant accès à l’ascenseur principal, à l’autre bout de la pièce discutent quelques personne dont l’une ayant attiré son regard en particulier. C’est la première fois qu’elle peine à regarder ailleurs. Il a ce je ne sais quoi d’hypnotisant, une sorte d’attractivité naturelle qui l’agace profondément.

- Euh… Laisse moi deviner. Le rouquin là ? C’est le King of Coins. Pourquoi il te plait ?
- Plutôt crever. Encore un connard j’parie.
- Hum, j’sais pas mais il est… spécial.
- Spécial. Si tu veux. On va dire ça.

Attrapant la brune par le bras, Recca l’entraîne dans l’ascenseur. La brune se marre, bien au fait de l’aversion de la rouquine pour les hommes et se fait un malin plaisir de la taquiner avec cela quand l’occasion se présente.