Juste pour voir

« Lilith dite l’Alpha, Primera Espada. Merci d’être venus. »

Primera, un titre qui lui conférait un certain pouvoir, une aura de prestige, mais surtout un devoir qu’elle tenait à assumer. Elle ne pouvait pas impunément critiquer les autres si de son côté elle se montrait aussi nulle et inutile. La force, elle en a fait l’expérience, c’est l’union et le savoir. Niveau union, l’Acuerdo avait encore des progrès à faire, en témoignait le règlement de compte auquel tous ceux présent lors du précédent Tournoi avaient assisté entre Aviela et Hethna. Et Lilith en était certaine, ce n’était probablement qu’un exemple parmi d’autres. Ordre des choses, nature prépondérante, dans un monde divisé en quatre clans où les membres se dévoraient entre eux par faim ou désir de puissance, la mission d’unité semble impossible.

Il ne reste donc qu’à se concentrer sur le savoir. Et pour ne pas subir un nouvel échec, l’Alpha estime nécessaire de se renseigner sur ce qu’il se passe dans le coin de la Grande Cataracte que les vivants se sont approprié. Afin de ne courir aucun risque, la Primera s’est entourée de volontaires tout aussi curieux qu’elle. Pas trop, pour ne pas être perçus comme une menace imminente, mais suffisamment pour ne pas être pris comme cible facile.

Les installations sont en vue bien qu’encore lointaines. Un peu plus loin sur le côté, l’horizon semble comme légèrement flou. Il est aisé de deviner que se diriger par là mènerait droit vers l’anomalie et la Louve n’a pas tellement envie d’aller explorer ce phénomène dangereux qu’elle a déjà eu l’occasion d’observer de plus près. L’Alpha tourne la tête vers ses compagnons de route.

« L’un d’entre vous est-il déjà venu voir la base humaine, que ce soit avant ou après la bataille ? »

Hors était assez impressionnée de l’initiative de la primera, était-elle pas ordonnée par le consilio ? Non, cela aurait été une demande un poil plus formelle. Mais la curiosité étant le plus grand défaut de la louve, elle ne pouvait passer l’occasion d’à la fois rencontrer l’espada numéro 1 et d’observer la fameuse installation humaine. La pompe à reishi.

“Hors Delaluna, la louve. Enchantée.”

Sur les trois autres arrancars présent, elle n’en connaissait qu’un seul, se présenter était donc une nécessité. Sa connaissance n’étant d’autre que l’espada 9, Al Jera quelque-chose-junior. Les noms n’étaient pas sa spécialité hein, pas de sa faute si le sien était aussi long, Al Jera c’est déjà très bien.

Cela l’étonnait un peu qu’il soit intéressé par la base humaine, avait-il tant de temps à perdre ? Quoi que, non, la louve se souvenait qu’il était également un être curieux, après tout c'était cette même curiosité qui l'avait poussé à l'accueillir dans sa tente et à ne pas la chasser dans l'instant où sa silhouette s'est fait visible. En soi, sa présence était agréable, tu lui avais souris sous le masque, mais pas sur qu’il l’ai vu.

La dernière ne lui disait rien, c’était une arrancar, pour sûr, à cheveux blancs et aux yeux rouges, mais à part ce que tu voyais d’elle, tu ne pouvais guère en dire plus. Tu attendais avec impatience qu’elle se présente

“Pas vraiment. Le hueco mondo est vaste et les informations ne voyagent pas souvent vers ceux en chasse.”

Et quelque part, la louve regrettait de ne pas l’avoir su plus tôt, cela aurait été un spectacle à observer elle en était certaine. Mais tant pis, elle se rattrapera aujourd’hui, et au moins, elle avait moins de risque de se faire abattre en étant si bien entourée.

“Pas sûre qu’une adjuchas aurait pu approcher tranquillement l’endroit de toutes manières.”

Dans un certain silence, Moïra avait écouté la Primera Espada et s'était tournée vers celle qui se faisait appelé Hors. L'autre était resté en retrait quelques instants aussi.

- Moïra Coypel. Enchanté de vous connaître ! -

Le ton était froid mais sans agressivité. Elle ne connaissait personne, étant sortie récemment de sa prison d'os. La Primera Espada respirait la bête qui vivait en elle, fière, altière. L'autre personne qui venait de parler se signalait par cette longue chevelure de feu et une légère crainte. Celle-ci était normale quand on faisait face à l'inconnu.

Elle écoutait, apprenait.

Soudain, elle émit un avis, avec une certaine assurance.

- Suite à votre invitation aux différents Clans, je suis venue. Toutefois, je dois me montrer honnête et vous informer qu'avant cette heure, je ne pensais même pas possible que des hommes s'installent sur nos terres. -

Ses yeux écarlates surveillaient déjà le lointain, essayant d'observer un angle d'approche.

- Ces Humains sont des Quincys ? -

Avant de prévoir quoi que ce soit, il lui fallait savoir ce qui pouvait se trouver là bas. La seule bonne réponse qui lui vint en tête concernait le peuple archer. Mais une chose clochait dans son interprétation. Si cela était une opération Quincy, la Primera l'aurait déjà dit et elle semblait autant dans le vague que les membres de cette expédition.

Les paroles de la Demoiselle aux cheveux de feu indiquaient aussi sa méconnaissance de cet endroit.

- Si vous me le permettez, j'aimerai savoir de quelle bataille on parle ? Je n'étais pas présente lors de cet évènement qui semble être à l'origine de notre opération.

La Primera venait d'attiser sa curiosité. Moîra, bien que membre de La Cámara, avait conscience que cette Faille était peut-être un danger pour tous les Clans du Hueco Mundo. Après avoir poser ses questions, elle se tourna vers le dernier membre de la petite équipée, attendant son dernier avis sur la situation et sur les conseils qu'il pouvait donner.

"Oh !"

Prenant conscience qu'il est sollicité et est en train de laisser un moment de flottement dans la concertation, le récent Novena se reprend. Il avale goulûment le morceau de Hollow-scarabée qu'il mâchait jusqu'ici et, d'un geste vif, jette sur le côté le reste de la carcasse qu'il avait pris avec lui, lequel se dématérialise aussitôt dans les airs. Il hoche d'abord le menton en direction de la femme aux cheveux blancs, seule de ses consœurs qu'il n'a pas encore eu la chance d'apercevoir dans ce monde jusqu'ici.

"Al Jera Sanjunior Gorrionito, chef du clan Gorrionito et Novena Espada. Ravi d'avoir été sollicité."

Cette présentation est accompagnée des piaillements des deux Fracciones qui volettent en rond au-dessus de sa tête, ainsi que d'un rire affable de sa part destiné à celle qu'il a déjà croisée et qui lui a permis de se remettre les idées en place. Sa vision bloquée par le masque, il ignore si la dame à la chevelure rousse lui a rendu ce sourire. Il pose ensuite ses pupilles sur celle qui se fait appeler "l'Alpha", et pose la main du côté de son non-cœur avant de fermer les yeux et de hocher de nouveau la tête, gardant sur son visage cette expression amicale qui ici en deviendrait presque paternelle.
Paradoxal pour celui qui n'a possiblement pas même le tiers de la puissance et de l'influence de l'actuelle Primera, bien qu'ayant au moins le triple de son âge post-mortem. Mais la réalité, et il ne s'est pas caché d'exprimer joyeusement ce sentiment au Tercera asservisseur de Gillians, c'est qu'il n'a jamais autant eu envie d'observer le progrès d'un meneur de l'Espada qu'aujourd'hui. Il connaît grossièrement Lilith, mais il est probable que l'inverse ne soit pas vrai, et il n'est pas plus complexé que ça par l'idée qu'elle ne se souvienne pas de lui. Ses responsabilités dépassent maintenant le minuscule nombril du blondinet et, solidarité envers les membres de sa faction oblige, il ne peut s'empêcher d'être satisfait que le Consilio lui ait enfin reconnu le potentiel que lui-même pensait avoir détecté en elle.

Après ce gage de respect, il prend la parole et répond à l'interrogation de sa nouvelle collègue et supérieure.

"Pas vraiment pour ma part. Honnêtement, ça fait une petite éternité que j'ai pas revu d'humains de mes propres yeux. Mais j'ai les ouï-dire de quelques uns de mes hommes qui ont pu observer le phénomène de loin. C'est assez maigre et je sais pas si ça nous avancera, en vérité."

Il se retient de dire "la louve", réalisant que son amie à la toison orange a dit justement répondre à ce surnom. De manière globale, il meurt d'envie d'en dire plus mais, retenu par un petit Domuyo imaginaire assis sur son épaule gauche tel un ange gardien, il condense ses propos au possible.

Le clan Gorrionito ne bénéficiait pas des "festins" proposés par l'organisation nébuleuse montée par les mortels et s'est entêté, dès sa fondation, à ne subsister que via la chasse de Hollows sauvages. Évidemment, hormis une exception ou deux, les derniers humains avec qui l'emplumé a interagi sont ceux qui, de son vivant, se sont unis pour mettre fin à ses jours il y a déjà plusieurs siècles. Ce pourquoi les membres de la petite meute dont il est maintenant le meneur œuvrent jour et nuit pour le préserver du choc qu'il risquerait de subir en étant exposé à des Terriens plus modernes, et à leurs avancées techniques qu'il est encore très loin de pouvoir se figurer.
Et ce pourquoi il se sont risqués, une poignée de fois, à s'approcher de la Cataracte par eux-mêmes, devant dire adieu à deux de leurs comparses qui se sont sacrifiés pour cette lichette d'informations. S'il a retenu une chose des propos de l'ombre à forme humaine qui se tient de nouveau à ses côtés, c'est qu'il n'a pas le droit de se lamenter sur un cycle de vie et de mort qu'il ne connaît désormais que trop bien, même lorsqu'il désigne ses protégés comme victimes.
Il en profite donc pour rebondir sur la remarque pertinente de celle qui est apparemment une membre de la cour de Melchom.

"Pas des Quincies, si j'ai bien compris. Ou alors d'un tout autre genre que ceux dont on a pu entendre parler, vous et moi. À priori, la balance pencherait plus vers un groupe d'humains aux capacités encore différentes... Et déterminé à conquérir les zones qui nous appartiennent, mais je vous apprends rien."

Le petit homme au torse marqué se passe la main derrière la nuque et rit d'un air presque désolé, regrettant de ne pas être d'une plus grande aide pour le moment. Il ne peut malheureusement pas se permettre de mettre sur la table les informations qu'il a obtenues de Borick, doutant lui-même de leur véracité comme de leur impartialité.
Les deux passereaux qui tournoient frénétiquement au-dessus du petit homme aux cheveux blonds gazouillent de plus belle, cette fois-ci de manière presque agressive. Le volatile de las Manadas lève les yeux et place son index sur sa bouche, provoquant presque aussitôt l'arrêt de ce chahut. Soufflant du nez, il affiche un air confus et s'excuse auprès de ses coéquipiers du jour.

"Pardonnez-les. Je les emmène pas avec moi quand je dois faire des déplacements risqués, d'habitude. Ils vont être plus sages, promis."

Une bien lourde responsabilité que de faire taire ces deux passereaux. Il faut dire qu'après plus de huit-cents ans, leur maître s'apprête à reprendre contact avec le monde vivant. Le nouveau représentant de la faction de Jaggerjack appréhende presque le moment qui va suivre, mais il doit se focaliser sur le sérieux de sa mission.
Voilà qui promet d'être palpitant.

Alinca & Alinto, Fracciones:

Oh donc son nom était Moïra Coypel. Elle avait un langage particulièrement soutenu, sans doute une Camàra. Cela faisait un représentant de chaque clan présent ? Ah non, il manquait un membre des Rebanos. Mais parmi tous ceux présents, peu voir aucun n’avaient vu la facilité avant ce jour. C’était fâcheux.

Néanmoins, Hors ne serait pas complètement inutile ici. Elle entendait les interrogations de Moïra et la réponse D’Al Jera, et quelque chose lui revenait en mémoire. Il y a quelques mois de cela, elle avait déjà eu affaire à un humain n’étant ni un quincy, ni un shinigami, et avait quelques informations sur eux de manières générales.

“J’ai déjà rencontré un de ces humains. Ce ne sont pas des archers, de ce que j’ai pu comprendre, ils sont une autre catégorie d’être spirituelle. Ils naissent lorsqu’un des nôtres attaque une mère enceinte et que le bébé survit, mais n’ont rien en commun avec nos pouvoirs d’hollow.”

L’humain à tresse en particulier semblait particulièrement doué avec sa technologie, probablement qu’il avait travaillé sur cette facilité. Le capturer ne serait pas une mauvaise idée s’il fallait en découvrir plus sur leurs objectifs, ou en rançon.

“Le problème, si ce sont bien eux qui ont construit cette facilité, ils nous verront arriver. L’humain que j’avais rencontré m’avait trouvé à l’aide d’une espèce de détecteur, probablement que cet endroit en a plus et des bien plus performants.”

Si elle pensait pouvoir au moins tromper quelques-uns de ces détecteurs avec ses capacités de camouflage, la pression spirituelle de ses trois pairs étaient bien trop grandes pour qu’elle imagine les voir disparaître suffisamment bas.

“Je ne pense pas que nous ayons forcément besoin de nous infiltrer, mais s’ils savent que nous sommes présents, il est clair que soit ils viendront nous chasser, soit arrêteront leur activité ou la cacheront de nos yeux.”

Avec les récentes altercations, il serait évident que les défenses de cet endroit maudit soient plus performantes qu’avant, même si avec la primera, la louve se sentait assez en sécurité, si sa simple présence suffisait à faire tomber cet endroit, il ne serait plus là aujourd’hui.

“On peut aussi espérer que l’anomalie qu’ils cultivent dans notre monde brouille leurs fichus détecteurs, cela reste un pari bien risqué.”

Une autre louve, voilà qui était intéressant, mais Lilith n’avait pas vraiment le temps pour faire plus ample connaissance avec elle, ni même avec les autres d’ailleurs. Au moins, elle retient leurs noms, devine leur clan d’origine à leur apparence et par certains détails. La façon d’être et de parler joue beaucoup dans cette histoire. D’ailleurs si les clans existent, ce doit être en partie parce que les Hollow se sentent plus à l’aise avec ceux qui leur ressemblent. Les humains ont un comportement similaire d’ailleurs. Sa question suscite diverses réactions et un léger sourire s’affiche sur ses lippes carmines. Des informations, elle en a davantage à leur donner. Chasseuse, elle a très souvent été amenée à se rendre dans le monde des vivants avant d’avoir l’opportunité de profiter des banquets que le pacte avec l’Ultima Necat. Pourquoi choisir la chasse quand le plat du jour est apporté sur un plateau ? C’est qu’elle a une meute à nourrir…

La question de la dénommée Moïra trouve quelques éléments de réponse. L’Arrancar de la Cámara semble bien plus douce, délicate et raffinée qu’elle. Mais malgré leurs différences, la Primera lui adresse un sourire amical. Etre une Alpha, c’est avoir l’instinct de la meute, le désir de rassembler et unifier. Peut-être que Primera était un titre qui lui correspondait bien finalement. Jusqu’au jour où Borick cherchera à reprendre son ancien titre tout du moins. Elle pourrait ne pas avoir envie de le lui rendre, qui sait.

Elle adresse un léger signe de tête au Novena. Bien qu’ils soient du même clan, elle ne l’a repéré que lors du dernier Tournoi. Elle ne serait pas digne d’être une Espada si elle n’avait pas fait l’effort de pouvoir identifier les autres Numbers. Son regard se pose sur les Fracciones turbulents puis s’en désintéresse lorsqu’ils se calment enfin. La réponse de la Louve lui fait hausser un sourcil. C’est à ce moment qu’elle décide d’intervenir.

« Pas nécessairement. En fait, ce qu’il se passe c’est que leurs facultés sont innées et qu’on est davantage attirés par eux avant même qu’ils naissent. Mais que leur mère soit attaquée ou pas par l’un des nôtres ne change rien. Ce n’est pas un prérequis, seulement une potentielle conséquence de cette puissance spirituelle que l’on ressent chez les bébés. » Se tournant en particulier vers la belle à la blanche chevelure, elle précise, rassemble les informations pour répondre à sa question. « Ces humains spéciaux forment un groupe qui s’appelle l’Ultima Necat. Parmi eux, il y a ces innés et il y a quelques Quincy, mais très peu, ils sont rares. »

La Primera tourne son regard vers les installations détruites de la base humaine. Tendant la main vers ces dernières, elle les désigne pour illustrer ses propos suivants.

« Nous avions un pacte avec l’Ultima Necat. L’autorisation pour eux d’installer leur machine, en échanges de festins d’âmes. La bataille dont j’ai parlé correspond à notre attaque d’il y a quelques semaines, mois peut-être maintenant. Ces dégâts sont majoritairement l’oeuvre d’Artemio, entre autres… Malgré l’effet de surprise, ils ont réussi à repousser nos forces. »

Elle était là, à vu une bonne partie des combats sans y prendre part pour des raisons personnelles. Maintenant, ce qui était fait était fait. Et ces humains qui étaient tolérés sont devenus des indésirables. Mais avant de pouvoir les chasser définitivement, il faut pouvoir estimer leur force et leurs moyens de défense.

Du coin de ses yeux, la Fileuse du destin observait les fraccions de l'Espada. D'ailleurs, ce système mis en place par Aizen avait perduré au cours des deux précédentes décennies. C'était ironique. Dans un monde où la loi du plus fort était ce qui régissait les rapports sociaux, c'était étonnant mais agréable aussi. Savoir que ces gens veillaient à un certain équilibre, à la défense du Hueco Mundo, plaisait à la belle.

Sur le sujet proprement dit.

Elle avait entendu beaucoup d'informations en quelques secondes. Ses pensées tentaient de tout assimiler afin de se faire le meilleur jugement. Donc, qu'avait on ? L'Ultima Necat. Une organisation humaine toute aussi dangereuse que les Shinigamis ? Amusant. A cela se rajoutait que quelques Quincys les avaient rejoints, cette race presque éteinte... Moïra avait beaucoup appris en quelques instants.

Ce groupe d'humains, ayant des capacités spirituelles grâce à une technologie avancée, avait donc pour but de grignoter lentement le monde du vide. Cela la fit sourire. Il y avait mieux que le Hueco Mundo à envahir. Toutefois, c'était aussi le plus facile. Soudain, un parfum d'agacement traversait ses yeux. En effet, son sourire s'était effacé lorsqu'était venue cette histoire de traité diplomatique. Pour un festin d'âmes ? Pour quelque chose que les Hollows pouvaient avoir eux même ? C'était cher payé, les Hollows n'avaient pas encore compris ce qu'il en coutait de "s'allier" avec des puissances étrangères et hostiles ? Il n'y avait pas de réponses simples, évidentes. Ce fut la raison pour laquelle elle s'abstint de tout commentaire sur ce sujet.

A la fin de la locution de Lilith, elle s'exprima en direction d'Al Jera. Ces petites créatures étaient amusantes. Cela rappelait la position des plus faibles, la position sociale que chacun devait avoir.

" Ils sont pardonnés. "

Après avoir observer tout le monde, elle reprit la parole à l'intention de la Primera Espada.

" Je vous remercie pour ces éclaircissements Dame Lilith et Dame Hors, elles permettent de cerner le problème. Même si des noms cités, comme cet Artemio, me sont inconnus, je crois comprendre que cette bataille fut un bel échec. Quelle est la raison par laquelle on a voulu mettre fin à ce pacte ? " Elle se tut un instant en regardant vers la cible de ce petit groupe, pour l'instant qu'un vague point dans l'horizon. Avant qu'on puisse lui répondre, elle reprit deux secondes plus tard. " Ceci étant posé, nous pouvons nous attendre à une possible saignée de nos terres. Je peux comprendre votre envie, Primera, d'enquêter sur la situation afin de la régler d'une façon ou d'une autre. Quand à nous, il faut assumer que nous avons tous des capacités, des talents, différentes. Alors, un plan est il prévu ? "

Si elle avait été seule, la Fileuse saurait quoi faire. Même si la méconnaissance du territoire de l'ennemi était conseillère de prudence, elle avait des moyens d'agir. Craignant les gros prédateurs de ce monde, elle avait appris à se mouvoir dans les ombres, à être silencieuse et cacher ses sentiments avec aisance. Au temps présent, elle n'avait aucune idée des talents de ses acolytes. Discrets ? Bourrins ? La première option était la meilleure, il fallait donc l'envisager.

Cependant, elle s'abstint de dire un mot de plus, un mot de trop.

La Fileuse du destin considérait que le fil d'or se tissait imperturbablement. Là, ce n'était pas à elle de jouer avec la destinée mais à la Primera. Quelle est la variation qui allait être choisi ?

Les informations fusent à droite et à gauche. Le blondinet écarquille les yeux et ne peut retenir un léger rictus en écoutant la version la plus complète, que la guerrière de sang a l'honneur de pouvoir exposer au grand jour devant ses trois alliés de l'instant. L'ironie du sort l'amuse sans qu'il n'y puisse grand-chose : lui, presque certainement le plus ancien Hollow présent dans le groupuscule, se retrouve à découvrir bien plus de choses qu'il n'en a à transmettre.
Refusant cependant de minimiser le sacrifice de ses hommes, il se reprend et apaise sa propre bonhomie propice à l'autodérision. L'autre cheffe de meute va droit au but, considérant visiblement que le temps n'est pas aux présentations trop approfondies, aussi il se doit de ne pas laisser sa volonté de faire connaissance devenir un frein pour elle. Même si son esprit prend un instant pour apprécier l'attention de la noble aux cheveux blancs envers ses passereaux, attention qu'il lui rend par un sourire amical ; et pour établir ce drôle de parallèle entre elle, qui semble avoir manqué plusieurs événements liés à leur Hueco Mundo, et lui-même, dépassé par une succession d'époques sur le monde humain qu'il n'a absolument pas eu la possibilité de suivre non plus. Il reprend le fil de la discussion importante à laquelle il vient d'assister, s'efforçant là encore de faire le plus court possible.

"Quelle ironie, pas vrai ? Le principe même de la transformation en Hollow, si toutefois il y en avait un, est d'obtenir nos capacités après la mort. Si de simples humains, qui plus est étrangers aux Quincies, se mettent à développer de tels pouvoirs même encore vivants... Il va peut-être nous falloir chercher tous les atouts qu'on peut dégoter face à eux."

Réflexion qu'il ne lui aurait rien coûté de garder pour lui-même, mais il estime qu'elle mérite d'être entendue. Il l'accompagne d'un soufflement d'un nez et d'une inclinaison de la tête vers le bas.
Pas qu'il tienne à ce que son discours sonne comme les peurs névrosées d'un vieillard réactionnaire qui craint ce qu'il ne connaît pas, mais il lui paraît inquiétant que l'accession à des pouvoirs supposés être "surnaturels" se révèle être de plus en plus facile. Et se manifeste sous de plus en plus de formes. Bien entendu, il ne peut rien y changer, ce qui le conduit à prendre sur lui et à prendre l'initiative de revirer la conversation vers le plus concret.

"Merci d'avoir éclairé ma lanterne, Primera. Merci à vous trois, d'ailleurs. La question de Moïra est pertinente, comment est-ce qu'on opère ? Qu'est-ce qui est prévu ?"

"Primera". Voilà enfin un sobriquet qu'il peut lui attribuer, et auquel elle aura possiblement l'occasion de faire honneur dans un futur plus ou moins proche, même si tous ne semblent pas y croire. Ses propres faiblesses lui reviennent, et le chef du clan Gorrionito pense automatiquement à la problématique du déplacement. Il n'utilise pas le Sonido, et Hors non plus. Une fois n'est pas coutume, il s'essaie à être force de proposition et désigne les deux autres Arrancars du regard, le menton levé.

"Sauf erreur de jugement, j'imagine que vous deux êtes les plus rapides. Si ça convient à tout le monde, je m'occupe de transporter mon alliée ici présente jusqu'au point précis où vous aurez besoin de nous."

Il lance un regard complice à la femme-nuit, laissant ses lèvres seules exprimer un sourire discret. S'il doit libérer sa véritable forme, ce qu'il essaie de faire le moins souvent possible, autant que ce soit en présence d'un visage déjà plus ou moins familier.

La nature des fullbringers serait donc plus complexe que Hors ne l'avait pensé au début. Cela expliquerait pourquoi des hollows normalement attiré par les plus se mettraient à attaquer des humains. En soit ce n’était pas important, mais c’était toujours bon à savoir. L’information la plus importantes était qu’ils étaient organisés, si c’était le cas, à quel rang se trouvait l’humain qu’elle avait rencontré dans l’autre monde ?

“c’est problématique, ils ont les ressources, la force et une organisation. Au moins ils ont peu de quincy avec eux, les archers sont particulièrement problématiques à affronter.”

A la demande de l’arrancar aux cheveux blancs, Hors avait une bonne raison de se dire que le pacte avait été annulé, mais ce n’était peut-être pas la raison. Le pacte passé était tout simplement désavantageux. Si ce n’était que drainer du reishi, recevoir des âmes en échange était peu, mais profitable. Du reishi en théorie on en avait infiniment, mais avec l’apparition de la cataracte, les termes ont changé, et ce que l’on pensait être une ressource inépuisable pourrait ne pas l’être.

“Si je devais donner une raison, cela serait l’apparition de cette anomalie. C’est le genre de chose qui fait revoir un contrat de bout en bout, voir l'annuler complètement.“

Un plan maintenant, oui, c’était quelque chose qu’ils devaient voir ensemble avant d’y aller comme des bourrins. La première fois, même la force d’Artemio n’avait pas suffit à finir le travail, il fallait donc plus que de la simple force brute.

“Je ne suis pas familière avec l'installation, je vous laisse donc dicter mes agissements, Alpha. Quitte à devoir se séparer, je préférerais aller avec Al jera également.”

Au moins, elle faisait confiance au volatile, et apparemment, c’était réciproque. Lui au moins connaissait ses aptitudes au combat et pourrait la supporter sans totalement l’éclipser. Même si engager un affrontement n’était pas la meilleure des idées à avoir sur le moment.

“Je me permets de demander, mais est-ce que les humains ont notre faculté à ouvrir des portails par eux même ? Les shinigamis le peuvent assurément, mais si les humains n’en sont pas capables sans ce genre d’installations, ne serait-il pas prioritaire que nous détruisions leur portail ? Ils doivent bien avoir une façon de venir ici alors qu’en temps que vivant ils ne sont pas supposés en être capable.”

Les raisons poussant à vouloir annuler le pacte pouvaient être multiples. Le seul fait de s’allier à des humains pouvait déjà être mal perçu. Les banquets pouvaient quant à eux sembler inutiles. Cela n’était pas l’avis de Lilith qui en profitait à l’époque. Chacun a son avis sur la question et cela dépend beaucoup de la façon de vivre de l’individu. Quoiqu’il en soit, la raison principale et officielle est celle avancée par Hors.

« Effectivement. Ce phénomène est un danger pour nous. Tout ce qui s’en approche disparaît dans le néant. Y aller, c’est vouloir ne jamais en revenir. Le problème, c’est que plus les années passent et plus cette chose grandit. Bientôt, si nous les laissons faire, notre monde sera complètement englouti. La Cataracte est apparue lorsque les humains ont commencé leurs petites affaires. Donc on en a déduit que c’est leur faute. »

Ensuite, chacun se tourne plus ou moins vers elle en quête d’un plan d’action. Ils semblent déterminés à vouloir s’infiltrer dans la bâtisse. Peut-être voudraient-ils trouver un endroit où espionner, ou bien quelque chose d’important à détruire comme le portail dont fait mention l’Adjuchas. La Primera réfléchit quelques instants. Ce n’est pas évident de décider d’un plan lorsque l’on ne connaît pas les capacités des autres. Impossible de deviner qui fait quoi.

« Un portail ? Probablement. Le détruire réglerait bien des choses… Mais il doit être gardé. Hum… Si l’un de vous a des capacités pour aller voir, s’infiltrer discrètement sans être vu ou perçu… Pas d’action pour le moment. Il faudrait juste vérifier si le portail existe, comment il est gardé, s’il est accessible. A la rigueur, si nous arrivons à le localiser, nous pourrons ensuite lancer une attaque conjointe à distance de Ceros tous dirigés sur sa position précise. »

La vitesse pourrait être un bon moyen de se déplacer sans être vu, sautant de cachette en cachette, mais l’Alpha n’a pas de telles capacités.

« Ce qui m’intéresse aussi, c’est de voir s’ils ont mis en place des patrouilles, ou d’autres éléments de défense. Je ne suis pas rapide et je ne passe pas très inaperçu. Donc personnellement je vais rester à couvert et observer de près mais pas trop, juste ce qu’il faut pour voir sans être vue. Faites ce que vous pouvez. »

Ils sont libres. Quant à elle, comme elle l’a dit, elle se trouve un endroit abrité par des rochers et y prend place, usant de sa perception pour détecter des formes de Vivants plus puissants que d’autres, ou du moins, qui dégagent une aura plus importante.

Ceux qui prendront la direction des installations seront vite arrêtés dans leur tentative d'infiltration. Vous vous rendrez compte que la base humaine est protégée par un Kekkai très puissant qu'il vous est impossible de franchir.

Le blondinet se pose de nouveau la main sur la nuque, réagissant avec un rire toujours affable bien que cette fois un peu nerveux. La louvarde, constatant à raison que ses capacités de stratège étaient limitées par sa non-connaissance des habilités de ses partenaires, vient de se replier un peu plus loin. Probablement qu'une analyse complète des pressions spirituelles de sa part est en cours. Se tournant vers ses deux alliées restantes, il s'exprime d'un ton témoignant presque de son embarrassement.

"Discrètement sans être vu ni perçu ? Sans mauvaise volonté, j'imagine que mes aptitudes sont pas celles que notre Primera cherche."

Il décale ses pupilles vers la silhouette de la dame-ombre. Elle, en revanche, a probablement son rôle à jouer, mais il compte attendre encore un petit instant avant de lui faire part de son idée. Non pas qu'il cherche résolument à faire des cachotteries à la résidente de l'Hybris qui, manifestement, s'est retrouvée exilée pendant un temps. Mais par égard envers la Hollow à la chevelure rousse, dont il ne connaît pas précisément le souhait de discrétion quant aux capacités qu'elle a pu lui montrer pendant leur partie de chasse, il respectera ce potentiel vœu de pudeur. Lui-même, à vrai dire, en a une toute particulière, qui risque de l'handicaper s'il la laisse prendre le contrôle. Après tout, il est en mission, et qui plus est avec une membre honoraire de sa meute. Il se décide et regarde la femme aux cheveux blancs, inclinant calmement la tête.

"Comme je l'ai dit, ma camarade et moi allons prendre les devants. J'imagine que vous aurez votre propre idée du mode opératoire à prendre, aussi je voudrais pas marcher sur vos plates-bandes. Si jamais vous avez besoin d'un quelconque soutien, hésitez pas à nous rejoindre dans un deuxième temps. Vous saurez très certainement nous trouver."

Sonido, repérage précis des âmes. Deux capacités supposément liées à la condition d'Arrancar, dont lui pourtant ne fait pas usage. Presque impossible de déterminer s'il en est purement incapable ou s'il n'a simplement jamais pris le temps d'essayer correctement, mais dans tous les cas, l'heure n'est pas aux tests potentiellement désastreux. Voilà qui lui laisse au moins une véritable raison de rester groupé avec l'Adjuchas à la peau céleste, ce qui lui permettra sur le tas de déployer la forme éveillée de son Zanpakutō sans trop de risques. Mais il faut d'abord s'éloigner. Alors, après avoir salué une seconde fois la membre de la Cámara, il prend la direction des installations, invitant la deuxième louve à prendre la route à ses côtés.

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Un esclaffement spontané, couvert au mieux par deux mains qui tentent désespérément de ne pas attirer l'attention d'un quelconque humain spécial qui serait resté surveiller les environs. La situation ne manque pas d'amuser le blondinet, dont le bord des yeux laisse couler quelques petites larmes d'hilarité.

"Oui, je suis un peu bête de pas l'avoir envisagé avant !"

Un champ spirituel éminent condamne entièrement l'accès aux infrastructures. Lui qui pensait naïvement qu'une visite simple et banale serait possible, il n'en est rien. Cela va de soi, au final : les nouveaux êtres vivants renforcés ne se seraient pas tourné les pouces en attendant la prochaine menace. Surtout si le Cuarta, comme l'expliquait celle qui se fait appeler "l'Alpha", leur en a réellement fait voir de toutes les couleurs récemment.
En réaction, le chef de meute oriente la partie supérieure de son corps vers la Hollow de la forêt souterraine, en profitant pour procéder à quelques étirements.

"Bon, je veux pas te mettre en porte-à-faux. Mais je pense que tu es largement capable de t'infiltrer furtivement dans la base."

En témoigne la facilité assez déconcertante avec laquelle elle avait trompé la vigilance de la quasi-totalité du clan Gorrionito ce soir-là. Noyée dans l'obscurité environnante, elle s'était très vite retrouvée au sein-même du campement de la meute, près de la tente secondaire. Et si lui n'a pas une excellente maîtrise de la détection des signatures spirituelles, certains de ses hommes peuvent pourtant déjà mieux s'en vanter. Il poursuit en soulevant la deuxième problématique, les yeux rivés vers les cieux. La femme-nuit n'est pas bête, aussi voit-elle possiblement déjà où il veut en venir.

"Avant ça, il va falloir trouver un accès. Ça peut paraître un peu bête, mais je vais tenter une petite folie. Tout indique qu'il va falloir essayer, de toute façon."

Les quelques données qui ont été collectées par ses trois consœurs, notamment celles de Lilith, paraissent plutôt aller dans le sens de sa théorie. Si c'est vraiment une concentration d'humains aux potentiels spirituels plus ou moins éminents en un même espace du Hueco Mundo qui a créé, que ce soit délibérément ou non, cette "Cataracte" qu'il peut désormais apercevoir directement, alors rien n'indique que celle-ci s'étend obligatoirement sur le plan vertical.
Et selon la perspicacité de ceux qui auraient invoqué le Kekkai qui lui fait actuellement barrage, le même raisonnement peut être appliqué à celui-ci.

Il est temps.

"Flotte au gré du vent, Cobalto Pluma."

À ces mots, il agrippe la lame trop épaisse de son sabre bleu ciel et l'enlise profondément dans son biceps gauche. Alors que ses plumes brumeuses lévitantes remplacent peu à peu l'arme qu'il tenait précédemment dans sa main, une partie de son aspect ancien de Hollow réapparait sur lui. Bientôt, son œil squelettique, son dos osseux et ses longues ailes ivoirées apparaissent complètement formés, presque instantanément recouverts par les plumes gazeuses, et se révèlent également ses serres massives et sa queue de médaillons d'un doré foncé.

Cobalto Pluma, forme libérée:

Continuant à fixer le ciel vide et calme du monde creux, comme si la transformation n'avait absolument pas affecté sa réflexion, il lance une dernière proposition.

"Je vais atteindre des points de plus en plus hauts, et voir si la barrière est toujours aussi puissante. Si tu as un autre plan qui est plus à ton goût, tu peux tenter de la passer par un autre moyen. Sinon, monte."

Il désigne son dos d'un signe de tête accompagné d'un clin d'œil prolongé. Il n'avait pas déployé le réel Cobalto Pluma depuis plusieurs mois maintenant, mais il se doute qu'il parviendra à piloter comme s'il s'agissait d'hier. Cette forme, c'est le vrai lui, après tout.

La femme des ombres hochait simplement la tête aux dires de l’alpha et de son compagnon, d’une part, elle n’avait pas envie de prendre partie dans un combat, si un venait à éclater, l’approche furtive était donc des plus appréciée. D’une autre, elle n’avait pas particulièrement envie de révéler ses capacités à plus d’arrancar qu’un. L’alpha verra déjà beaucoup de ses facultés de son nouveau perchoir, il restait alors l’arrancar à cheveux blancs qu’elle ne connaissait ni d’adam ni d’eve. Si ses pouvoirs devaient être révélés, elle préférerait que ce soit de son propre choix, pour le moment, la “mission” ne le demandait pas.

“Allons-y, al jera.”

S’infiltrer devrait être possible, s’il ne s’agissait que de Hors. Les trois autres arrancars avaient des pressions spirituelles faramineuses, impossible qu’ils ne font pas sonner des alarmes aussitôt mettraient-ils les pieds à l’intérieur. Encore faudrait-il pouvoir mettre un pied dans l’installation. En s’en approchant, il était évident qu’elle était entourée d’une barrière protectrice.

La louve noire touchait la barrière, cela semblait solide. Elle réduisait alors au minimum sa présence, utilisant son ciclo solar à ce but, ne devenant guère plus discernable qu’une ombre sur un mur, mais rien. Cette barrière ne bloquait pas uniquement la pression spirituelle. Quel dommage, pour une fois qu’elle aurait pu servir à quelque chose. Elle gardait néanmoins sa technique active pour une simple raison, s’ils pouvaient étendre une barrière jusqu’ici, il devait y avoir des capteurs pas bien loin.

“Je ne doute pas que cela soit possible, mais il faut garder à l’esprit que leur technologie a beaucoup augmenté depuis la dernière fois que je l’ai vu en action. Il y a quelques mois, ils arrivaient déjà à savoir où j’étais à quelques mètres prêt malgré que je sois dans une forme bien plus faible.”

L’adjuchas observait alors la libération de l’espada, si elle avait beaucoup de chose à en dire, elle préférait réfléchir à un plan qui aurait une chance de fonctionner. Il est possible que cette barrière s’étende simplement verticalement, mais qui sait à quelle hauteur il faudrait monter alors, ne seraient-ils pas susceptible de se faire attaquer durant le trajet ?

“Ne sois pas impatient Al Jera. Entrer n’est qu’un bonus. D’abord, nous devons observer leurs défenses, et regardes si ce n’est pas une défense que nous avons devant nous, je ne vois pas ce que c’est.”

Elle prenait quelques pas en arrière, elle allait avoir besoin d’espace par rapport à la barrière.

“Notre alpha est en position pour observer la moindre réponse à une invasion, alors donnons-lui une invasion, pour qu’elle puisse noter leur protocole, comment ils se mobilisent, en combien de temps, ainsi de suite. Profitons de ta libération, vois si tu peux éclater cette barrière. Ta pression spirituelle éclipsera la mienne, et si j’en ai l’occasion, je pourrais mettre la main sur des humains à pouvoirs et en ramener avec nous. La mission sera un succès si on réussit tout ça.”

La tisseuse écoutait les informations sur cette étrange base dans un profond silence. La perspective n'était pas réjouissante. Le petit groupe s'était il piégé tout seul ? Dans un sens, elle rejoignait en partie les propos de Hors. En petit groupe comme ils étaient, la discrétion devenait très délicate pour une opération d'infiltration.

Doucement, sans dire un mot, Moïra abaissait son Reiatsu au même niveau des petits animaux du Hiermo. Ses sens en alerte, elle se concentrait pour analyser les pressions spirituelles de ses compagnons. Chaque aura avait ses qualités, ses défauts, ses fêlures qui les rendaient unique. Une fois fait, il n'était pas difficile de se rappeler de celle-ci quand elle voulait chercher quelqu'un sur de longues distances.

"Je rejoins Hors. Prenez garde, si leurs technologies sont aussi efficaces, rien n'interdit que nous soyons déjà repérés..."

Une fois cette prévention rappelée une dernière fois, elle se concentrait sur le lointain, vers la base. Les gardes, les déplacements de Reiatsu, c'était déjà une information à prendre en compte sur le nombre de personnes sur place. Toute chose a une faiblesse, le début d'une dégénérescence. C'était la première fois qu'elle analysait ce genre de chose, sa complexité fit sourire la belle. Le sentiment de faire a face à une énigme lui plaisait. Le tissage spirituel établi par cette organisation humaine était de qualité, il avait pris soin de mettre en place quelque chose de solide. Cependant, un endroit attira son attention.

Avant que Al Jera et Hors ne partent...

"Est ce que vous pouvez analysé ce Kekkai aux endroits les plus proches de la Cataracte ? Si il existe une chance de trouver une faille dans leurs protections, c'est à ses abords..."

En effet, ce trou béant dans le désert de quartz semblait se nourrir lui même du Hueco Mundo. Une bête immonde. Sa bouche "si douce" devait dévorait tout ce qui était proche d'elle, même dans des formes infimes. Elle espérait que les défenses occultes des Humains seraient donc plus faibles près de la Cataracte. Personne ne ressentait réellement de perte de Reiatsu dans le Hueco Mundo, mais comme du sable tombant lentement dans une autre partie du sablier... La question était de savoir "Qui nourrissons nous ?". Moïra garda ses pensées pour elle même, elle n'était pas une puissance de ce monde et elle manquait énormément d'expériences encore...

Le Reiatsu de Moïra est désormais très très faible.

Toujours sous sa forme ailée, la récente Novena soupire et ferme les yeux dans un rictus presque auto-flagellateur. Il aura dû déployer bien vite sa précieuse libération de Zanpakutō pour, au final, manifestement pas grand-chose. Et si la dame-nuit dit vrai et qu'il y a plusieurs mois de ça, leurs systèmes de repérage, quels qu'ils soient, pouvaient déjà identifier une pression spirituelle à plusieurs mètres du secteur de la base...

"...C'est que Moïra a vu juste. Ils ont déjà posé les yeux sur nous, peut-être depuis puis longtemps qu'on se l'imagine."

Mentionner la nouvelle membre de l'Hybris lui refait penser à cette capacité impressionnante à réduire son aura presque à néant, capacité à laquelle il a pu assister quelques instants plus tôt. Si même lui, qui n'est pas franchement très doué pour localiser ni pour distinguer les âmes, a pu constater ce changement radical, c'est qu'elle n'en est pas à son coup d'essai. Mais trêve d'admirations futiles et indiscrètes envers les habilités de ses alliés. Au-delà de ce gigantesque piège dans lequel ils semblent s'être volontairement faits prendre, un autre problème inquiète légèrement l'emplumé.

"Et ces petits piafs qui trouvent rien de mieux à faire que de rester coller à la Primera au lieu de me suivre. Qu'ils soient animés par ma curiosité morbide, je veux bien, mais j'aime pas vraiment les savoir aussi loin."

Aussi loin, à la rigueur, n'aurait pas été aussi problématique si Domuyo ou n'importe quel Hollow du clan étaient avec eux pour les tenir. Mais, malgré son respect pour celle qui se fait appeler "l'Alpha", il n'irait pas jusqu'à dire qu'il lui accorde la pleine confiance nécessaire pour pouvoir garder ses Fracciones. Hors, qui a désormais un pied dans le clan Gorrionito, n'a pas non plus ce statut à ses yeux.
Et si c'était eux qui l'importunaient trop ? Il est hors de question qu'ils contraignent la mission en cours. Le blondinet s'éclaircit la gorge et se reprend au mieux, réalisant qu'il est trop tard pour se faire un sang d'encre. Se souvenant de la demande de l'Arrancar aux cheveux blancs, il se tourne vers son alliée, lui indiquant qu'il compte également prendre la sienne en compte.

"Il faut qu'on s'approche de la Cataracte, alors... Tu peux m'accompagner si tu le désires toujours, je vais voler le plus tranquillement possible. Pas vraiment envie de me faire aspirer, aujourd'hui."

Une suggestion ouverte, encore une fois. Il s'apprête à tenter de se confronter à la barrière dans l'angle où elle a le plus de chances d'être altérée par le phénomène spirituel grandissant, et donc de volontairement se retrouver coincé entre deux potentielles menaces.
Il faut y aller.

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La sensation de voler, il ne l'avait plus connue depuis un petit moment. Sa dernière véritable expédition dans les airs date de plusieurs mois, elle aussi, et lui avait permis de percer l'un des rares mystères astronomiques du monde Hollow. Ce n'est pas vraiment une promenade aérienne du même calibre, mais il n'empêche qu'il y a quelque chose de légèrement excitant à frôler le danger de la grande catastrophe apparue depuis l'installation des humains spéciaux dans le désert.
"Frôler", c'est un grand mot. Il se tient éloigné au maximum de cet ennemi littéralement invisible et utilise ses serres pour tâtonner la paroi de la barrière et rester proche de celle-ci. Les occupants de la base ne semblent pas tout-à-fait s'être décidés à agir. Tant mieux.

Lorsqu'il a enfin trouvé un point qui lui semble à la fois suffisamment orienté vers la Cataracte et à la fois assez haut, il se décide à poser délicatement ses pattes arrières aviaires sur la paroi. Déployant ses deux ailes vers l'arrière, il réfléchit un instant à libérer la zone de l'impact de ses plumes vaporeuses, avant de finalement laisser son "enveloppe" turquoise telle quelle. Il lui apparaît comme très peu probable que son pouvoir, capable d'affecter le Reiatsu d'un être, puisse de la même manière altérer un sortilège de ce type, mais il n'a rien à perdre à mettre toutes les chances de mon côté. Après avoir prévenu d'un solennel hochement de tête que le coup allait partir, il lance vers l'avant les deux membres supérieurs de sa Resurrección et en heurte le Kekkai d'un coup sec et brutal. Un retentissement particulier, à la fois sourd, rond et très métallique, en sort.

...
Rien, bien évidemment. S'il est humble, Al Jera sait cependant que la force physique pure n'est pas vraiment ce qui lui manque. Bien que gardant l'espoir que son assaut donne suite et que la paroi magique manifeste d'ici quelques secondes des signes de faiblesse, le chef de clan expire une bouffée d'air de sa bouche et se résigne.
Si quelques mortels "renforcés" du coin doutaient encore quant à la présence d'intrus sur le territoire qu'ils se sont appropriés, ils peuvent maintenant en avoir le cœur net. La tentative d'invasion que la femme-ombre à la chevelure rousse souhaitait "simuler" pour permettre à la première louve une analyse plus poussée des moyens des Terriens envahisseurs, la voilà qui a officiellement lieu.

Le volatile de las Manadas essuie d'un coup d'aile altérée plusieurs gouttes de sueur perlant sur son front. On y est.

Bastos dans le Kekkai. Les humains peuvent être clairement alertés par le bruit.

Moïra n’a pas tort, il est plus que probable qu’ils aient déjà été repérés. Mais l’approche de Hollow ne doit pas être un cas très extraordinaire. Les êtres du Monde Creux qui ne suivent que leur appétit sont naturellement attirés par cet endroit. Déjà avant la bataille c’était le cas. L’Alpha opine et laisse l’Arrancar des Pics Rocheux rejoindre les deux autres.

Lilith observe en compagnie des oisillons que ce soit la base ou les progrès de ses compagnons. Elle constate qu’ils se heurtent à quelque chose d’invisible. Il fallait se douter que ces vivants auraient mis en place quelque chose de ce genre. Ils s’éloignent en direction de la Grande Cataracte, ou du moins, vers la partie du Kekkai qui est de ce côté. Durant le combat, la Primera a déjà eu l’occasion d’inspecter les alentours. Les volatiles s’agitent et elle leur parle comme si c’était mieux que de se parler à elle même.

« Vous inquiétez pas. La Cataracte est bien trop loin, ça ne leur fera rien du tout. »

Elle le voit prendre de la hauteur et devine qu’il tente quelque chose. Dans la base, elle perçoit du mouvement. Rien de très identifiable avec précision, mais elle devine qu’ils vont intervenir. La forme reste la principale inconnue. La Primera ne peut décemment plus rester cachée dans son coin, même si c’est juste pour observer, elle doit à ses alliés du jour un minimum d’entre-aide dans le cas où les choses tourneraient mal.

« Allons-y. »

Sortant de sa cachette, elle se dirige lentement mais sûrement vers l’endroit où est restée Moïra. La Louve ne sait pas voler, alors forcément, elle restera les pieds bien au sol. Elle ne cherche pas à dissimuler son reiatsu, mais ne le fait pas éclater non plus. Ainsi peut-être ne paraîtra-t-elle pas si menaçante. Maintenant qu’on y est, ce serait bien qu’ils croisent un des responsables. Elle aurait quelques petites choses à discuter avec eux.