Au bal des petites bêtes [PV : Farasha]

Il y a longtemps que je n’étais pas allé si loin dans l’enfer vide de notre monde. Pourtant, c’est un lieu que j’apprécie. Pour son calme apparent justement. J’aime la philosophie qui anime la Escoria. La force peut prendre bien des aspects et il leur en faut beaucoup, pour lutter contre ce qu’ils sont. Pour réfuter l’ordre et l’essence qui a toujours fait de nous des monstres. Oh, monstre, ils le sont toujours, mais ils sont différents. Et puis, j’aime surtout cet endroit pour l’infinie diversité des sons qu’il offre à celui qui sait tendre l’oreille. Je m’y suis déjà rendu plusieurs fois et j’ai fait attention à ne jamais faire preuve d’agressivité envers ceux qui n’en montre pas envers moi. Il faut savoir suivre les lois. Je serais pourtant idiot de ne pas venir sans Sordo, mon large sabre à anneaux.

Depuis combien de temps suis-je ici ? Je ne sais plus vraiment. Je crois que je me suis oublié. Comme je me perds souvent dans l’inspiration. Oui, j’ai été possédé par cette dernière et une fois de plus, la musique et le chant on fait de moi leur chose. Le bruit des Hollows et des Menos qui se cachent et qui vivent, les ondes qui raisonnent dans la roche creuse et poreuse. Les sons étouffés par les arbres. Tant d’idée et de bruit à combiné avec tant de choses. Ceux de mon propre corps et ceux qu’ils peuvent faire entre eux. Oui, cet endroit offre plus de possibilités que le désert. Mais le désert a une meilleure résonnance. La musique a sa place ici et le chant appartient à l’Au-dessus.

Alors me voilà, en flexion sur mes genoux, les pieds posés sur le sol. J’ai passé un peu de temps à trifouillé dans les chutes des arbres et j’ai sélectionné quelques branches mortes et j’essaie d’en faire quelque chose. Soit en les creusant soit en les frappant les unes contre les autres. J’ai quelques pierres aussi avec moi. Et je multiplie mes expériences sonores. Le monde est si vibrant quand on en entendant la véritable chanson.