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Taira Serena

Données Spirituelles
Grade: Capitaine de la septième division
Sam 12 Nov 2022 - 23:13 - Simple courtoisie ou maints soucis (PV Shiori)

La matinée était déjà bien entamée et la faim commençait déjà à réduire ma cadence de travail. Je n'avais même pas pris la peine de déjeuner ce matin, je suis venue directement dans mon bureau pour préparer toutes les réunions de l'après-midi. Dans un élan de pur masochisme, je pris la peine de jeter un rapide coup d’œil à mon agenda, ce qui finit par éteindre le maigre espoir que j'avais de pouvoir rentrer chez moi avant la tomber de la nuit.

15h : Entretien avec un responsable de dojo
(Présence d'un membre de la cinquième division pour parler des subventions)
16h30 : Entretien avec un représentant de la famille Omaeda
(Encore une demande de passe-droit?)
17h30 : Réunion hebdomadaire du corps enseignant
(Possible report selon la discussion avec la VC de la deuxième division)


Cette discussion allait avoir lieu d'un instant à l'autre. Une missive portant le sceau de la deuxième division traînait sur le bureau, à côté de la photo de mon défunt frère. Je l'ai reçu il y'a quelques jours et fort heureusement, la demande d'entrevue tombait dans un des rares creux de mon emploi du temps. Je soupirai rien qu'au fait de penser que j'allais devoir retourner dans les quartiers de notre division après cette réunion de fin de journée. La prochaine fois que je verrai un membre de l'équipe éditoriale du Magazine du Seireitei, je leur demanderai de faire passer une annonce pour un directeur adjoint à l'académie !

En vérité, je me demande si je serai prête à déléguer. J'ai beau râler sur la charge de travail quotidienne, je préfère garder un œil sur tout ce qu'il se passe ici, cela fait parti de la chaîne de responsabilité que je m'efforce à respecter. Au bout du compte, si il se passe quelque chose de préjudiciable pour le Gotei entre ces murs, cela retombera inéluctablement sur moi, à juste titre. Enfin, la question ne se pose actuellement pas, je suis seule !


-Madame la directrice ? Entendis-je de l'autre côté de la porte.

-Rentre, Takeo !

Takeo était mon secrétaire, enfin, disons plutôt qu'il s'occupait de ce que je voulais bien lui laisser faire, donc de pas grand chose. Il s'agissait cependant d'une compagnie agréable, et je n'en demandais pas plus. Un jeune, et plutôt charmant, blondinet dont j'avais étudié le dossier avec minutie avant de le prendre sous mon aile. Encore aujourd'hui je pense que j'ai accepté juste car il me ressemblait … il a perdu sa famille très jeune et l'académie représentait ce lien qu'il n'a jamais eu.

-Madame la vice-capitaine de la deuxième division ne devrait pas tarder à arriver, voulez-vous que j'aille l’accueillir et que je la conduise jusqu'à votre bureau ?

-S'il vous-plait ! Faites le tour du bâtiment principal et évitez tout contact avec les étudiants et les professeurs.

-Même les professeurs ? Demanda-t-il innocemment

Surtout les professeurs … Les rumeurs vont bon train dans les salles de classe mais je ne voudrais pas créer un climat de tension entre les enseignants. Je n'ai aucun doute sur mes collaborateurs mais cela ne signifie pas que je connais leurs antécédents sur le bout de doigts. Certes, ceux qui viennent de la septième division me sont plus familiers mais les autres ont uniquement fait l'objet d'un contrôle de leur état de service. La seconde division est plus au courant que nous des potentiels risques et c'est pour cette raison que nous devons garder une solide relation ! La stabilité de notre nouveau système de recrutement et l'avenir des dojos dans le Rukongai en dépend.

-Je ne veux prendre aucun risque ! J'ignore la raison de cette visite et je préfère prendre en compte toutes les éventualités. Elle peut très bien enquêter sur un élève ou un professeur, vous ou moi. Tant que je n'en saurai pas davantage, je ne souhaite pas que le bruit de notre rencontre se répande dans les couloirs, compris ?

-Bien madame !

-Une dernière chose, même si je doute qu'elle le ferra, si elle vous pose des questions, ne répondez qu'au stricte minimum, par respect pour son rang. Ne prenez pas de risque inutile et indiquez lui, si nécessaire, que l'on vous a ordonné à ne pas donner d'informations, j'en prends l'entière responsabilité !

Je n'apprécie guère ce genre de mystère mais je comprend qu'on ne peut pas donner trop d'information dans une missive, en particulier lorsqu'elle passe entre tant de main comme à l'Académie.

-Vous êtes bien précautionneuse Madame !

-La deuxième division ne se déplacerai pas pour venir prendre le thé en ma douce compagnie. Me contentai-je de lui indiquer en souriant.

-Ils ne savent pas ce qu'il rate !

-Trêve de charme ! Filez !

Sans demander son reste, le jeune homme partit en vitesse vers l'entrée de l'imposante bâtisse. Pour ma part, je me demandai quel plante je pourrais infuser pour ma future invitée, peut être du Gyokuro, oui ! Tandis que je m'attelai à la tache, un parfum iodée commença à envahir la pièce.
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Taira Serena

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Naoki Shiori

Données Spirituelles
Grade: Vice-Capitaine de la 2ème Division
Dim 13 Nov 2022 - 19:08 - Simple courtoisie ou maints soucis (PV Shiori)

Ce n’était pas la première fois que j’organisais une rencontre avec des cadres du Nanabantai. La première fois, j’avais voulu collaborer avec un siège de moindre importance, me disant que cela suffirait à garder un œil sur certains profils. En effet, avec la promotion des dojos ainsi que les assouplissements des règles de recrutement, il n’était pas rare d’accueillir des étudiants au passé douteux qui pouvaient à terme devenir des potentiels dangereux. Pour des raisons personnelles, je n’appréciais pas cette partie de mon travail. Cependant, j’étais bien obligée de me tenir aux responsabilités qui m’incombaient.

Comme Vice Capitaine du Nibantai, je n’avais pas le droit de laisser mourir des dossiers délicats. Car si le pire devait survenir et qu’il devait se confirmer que je n’avais pas fait le nécessaire, alors je serais accusée de négligence. Et considérant mon dossier, je pouvais y laisser quelques plumes. Ce pourquoi, je m’efforça de prendre une deuxième fois contact avec l’académie pour la raison que la première fois, les résultats n’avaient pas été ceux escomptés. Ceci dit, cette fois, je prenais le parti de m’adresser à une plus haute autorité.

Dernièrement, une directrice avait été nommée pour succéder à Hisagi. Tant mieux, car ce dernier était impossible à joindre. Le cas de la plupart des anciennes têtes de ponts qui avaient survécu à cette guerre ayant décapité la Soul Society de ses éléments les plus capables. En l’occurrence, je trouvais une belle opportunité de lever certains verrous dans mes missions de renseignement. De même, j’allais mieux cerner à qui j’aurais affaire à l’avenir. Quel genre de personne était la capitaine Taira ? Ma curiosité battait son plein. Et pour éviter le moindre impair, je m’annonçais par l’intermédiaire d’une missive que l’un de mes subordonnés transmis aux services du Nanabantai.

À présent, le moment était venu de la rencontrer. Ce qui justifiait que je me déplace actuellement seule jusqu’au seuil de l’académie des Arts Spirituels. Je n’avais pas pris avec moi mon brassard attestant de mon rang ainsi que ma division d’appartenance. Simplement, parce que je souhaitais éviter de trop attirer l’attention et braquer les étudiants en présence qui ne connaissaient pas encore mon visage. Sur place, lorsque je m’annonça, je fus agréablement surprise de constater que le nécessaire avait été ordonné pour éviter de laisser trop de témoin à ma visite.

Selon toute vraisemblance, la directrice n’était pas naïve sur le sujet ayant pu motiver ma présence. Effectivement, les faiblesses des communications indirectes faisaient que n’importe qui, potentiellement, pouvait en lire le contenu. Alors, autant éviter cette erreur de novice de noter des informations susceptibles de nous entraver dans nos missions. Je ne cherchais pas particulièrement à entretenir le mystère. Juste, il fallait être un minimum sérieux pour demeurer efficace.

Finalement, l’on me guida là où la directrice m’attendait. Un parfum agréable vint attirer mon attention. D’évidence, je serais bien accueillie. Du moins, le pensais-je, intuitivement. M’avançant, j’allais dévoiler l’apparence d’une femme qui se démarquait par deux petites cornes au front. Cette excentricité de côté, je ne possédais rien de vraiment remarquable. Quelques bracelets et colliers de basse facture – que l’on pouvait parfois trouver chez des habitants des districts modestes – venaient orner mes poignets ainsi que mon décolleté. Respectueusement, je saluerais mon hôte.

– Est-ce bien vous ? La nouvelle directrice de l’académie ? Je suis Shiori Naoki, vice capitaine du Nibantai.

Pour l’heure, j’attendais déjà d’être confirmée et de voir de quelle manière je serais accueillie avant d’aller plus loin. Je m’efforçais en tout cas de lui adresser un sourire avenant. Je ne montrais pas vraiment de signe laissant croire que je venais ici pour de mauvaises raisons, même si je savais ma position capable de braquer n’importe qui pour de justes raisons. Au sein du Gotei 13, ma division était la plus impopulaire.

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Naoki Shiori

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Taira Serena

Données Spirituelles
Grade: Capitaine de la septième division
Mar 15 Nov 2022 - 22:14 - Simple courtoisie ou maints soucis (PV Shiori)

Les dernières minutes avant un entretien sont toujours les pires ! On n'a le temps de ne rien commencer et on ne souhaite pas accueillir notre invité les mains dans les poches non plus, du coup on simule ! On en profite pour s'occuper de pures banalités ne nécessitant ni réflexion, ni durée de traitement. La seule chose qui me préoccupait à cet instant précis était que le thé ne refroidisse pas avant l'arrivé de ma correspondante de la deuxième division. Fort heureusement ce ne fut pas le cas !

Mon invitée pénétra alors dans le Bureau, dans l'habit traditionnel de Shinigami. Pour ma part, j'étais parée d'un haori bleu, portant le symbole de l'Académie dans son dos. D'un rapide coup d’œil discret, j'aperçus deux petits cornes qui ornaient le visage élégant de la vice-capitaine. Cela devait provoquer son petit effet sur certaines personnes mais personnellement je travaillais avec un homme-loup tous les jours, il fallait plus que deux petites excroissances pour me détourner de l'objet de cette rencontre , bien au contraire, au fond, je les trouvais plutôt charmantes !


-Elle-même ! Ravie de vous rencontrer Naoki Fukutaisho ! Je vous en prie, prenez place !

Tout en lui indiquant le siège qui me faisait face, je me levai légèrement du mien telle une formalité machinale pour ne pas froisser mon hôte, que celui-ci soit quinzième siège ou capitaine.

-Je vois que vous aviez également pris vos dispositions ! Lui fis-je remarquer en jetant mon regard sur son bras et sur l'absence d'insigne.

Un point qui me conforta dans le professionnalisme de la jeune femme. On dit que le diable se cache dans le détail mais ce même détail peut également être le grain de sable qui fait basculer la balance entre la réussite et l'échec d'une mission. En d'autres termes, on ne prend jamais assez de précautions ! Peut-être allions nous pouvoir régler toutes les petites difficultés et établir les clauses d'une relation à long terme entre nos divisions, du moins je l'espérais. N'allons pas trop vite en besogne, j'ignorais encore tout de sa présence ici. Il s'agissait peut-être d'un simple contrôle d'espèce sur un de nos élèves et puis c'est tout. Dans tous les cas j'étais bien décidée à aller plus loin.

-J'espère que ce thé sera à votre convenance.

Bien, maintenant que le prologue protocolaire est clos, nous allions pouvoir passer aux choses sérieuses. J'en oubliais presque que la demande initiale de rendez-vous émanait de mon interlocutrice. Non pas que je souhaitais garder un soi-disant contrôle de la situation mais j'avais davantage l'habitude de recevoir des parents mécontents ou des élèves perdus dans leur vie et dans ce genre de cas, il faut autant savoir écouter les questions que dirigeait le sens des réponses. Tout en gardant ma sérénité et une douceur toute relative, je me permis d'entamer le sujet de notre entretien, ignorant encore si il s'agissait de la volonté de Dame Naoki.

-Je dois admettre que l'annonce de votre visite fut un soulagement pour moi … tout autant qu'une contrariété ! Je souhaitais mettre en place une réunion bilatérale avec la Nitbantai afin de discuter de nos obligations respectives et si possible avant qu'un quelconque accident n'ait lieu à l'Académie. Mais comme vous devez le savoir, j'ai pris mes fonctions que très récemment et, malgré tout le respect que j'ai pour mon prédécesseur, il semblerait que la gestion administrative n'était pas dans ses préoccupations principales ! Les journées se sont succédées plus rapidement que je ne l'avais prévu et … votre présence ici tant à prouver que j'ai échoué sur la prévention des risques.

Ce n'est pas seulement les bases que je venais de poser mais plutôt tout les fondements, parfois bancals, de notre nouveau système administratif au sein de l'Académie. Au moins les choses étaient claires dès le départ et à partir de là, nous allions pouvoir discuter plus sereinement sur le fond des problèmes dont j'attendais impatiemment d'en savoir davantage.

Je me rends bien compte que je me suis également confiée à une personne dont j'ignore tout mais je suis, et je resterai convaincu qu'un lien solide et des relations saines et apaisés entre les treize divisions sont les clefs pour garantir l'équilibre au sein de la Soul Society. Ma dernière part de naïveté, je l'admets … mais dans ce cas je préfère être naïve qu'aveugle aux problèmes que nous rencontrons.


-Nous en parlerons le moment venu ! Après tout, c'est vous qui avez demandé à me voir donc je suis tout ouïe, Dame Naoki !

Portant ma tasse à mes lèvres, je lui laissai tous le soin d'expliquer les raisons de l'envoi de cette missive. Une petite gorgée et la tasse reposée... les jambes croisées, un regard amène et une posture dégageant aussi bien une aura d'autorité qu'une atmosphère de sérénité. J'observai la vice-capitaine pour déceler des traits de caractère dans sa gestuelle même si les membres de la seconde division étaient connus pour dissimuler facilement leur personnalité.
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Taira Serena

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Naoki Shiori

Données Spirituelles
Grade: Vice-Capitaine de la 2ème Division
Jeu 17 Nov 2022 - 0:19 - Simple courtoisie ou maints soucis (PV Shiori)

La capitaine du Nanabantai me faisait l’effet d’un rayon de soleil. De quoi un peu changer mes habitudes quand je n’avais pour l’instant discuté qu’avec mon supérieur direct ainsi que Tomoe Nozomi. Soit, des personnes qui ne se caractérisaient guère vraiment par de l’empathie même s’ils possédaient chacun des qualités indéniables. Spontanément, je répondais à ma vis-à-vis d’un semblable sourire. Car la gentillesse était contagieuse. Une maladie vers quoi je me plaisais à plonger volontiers.

– Je vous remercie ! C’est également un plaisir !

Répondais-je au tac-au-tac pendant que je m’installais pour respecter son invitation. Dans l’entreprise, je m’étais surprise qu’elle se soit levée fugacement pour me saluer. La force des habitudes m’avait bien inculqué que s’il était essentiel que j’applique scrupuleusement les règles de bienséance, rien n’obligeait un capitaine à renvoyer la politesse. Alors, je devais me rappeler que cette personne avait été promue récemment. Mais au moins, elle devait avoir gardé une pointe d’humilité tout à fait appréciable. Ainsi traitée, il serait naturel que je me sente en confiance en sa présence.

J’acquiesçais d’un signe de tête réservé à sa remarque. En effet, j’avais pris mes précautions. Il apparaissait que cette femme n’était pas aveugle devant les petits détails a priori anodins. Le signe d’une personnalité soigneuse et attentive. Le genre de profil avec qui j’appréciais de travailler. Acceptant le thé qui m’était servi, tout était en ordre pour engager la discussion dans les meilleures conditions. Je me surprenais en tout cas que ma vis-à-vis impose le rythme sans connaître les raisons qui m’avaient mené là. Et pour entendre le contenu de ses paroles… Je ne pus retenir des clignements de yeux.

En temps ordinaire, je devais marcher sur des œufs. Tâter le terrain. Jauger l’individu devant moi. Mais ici, c’était comme si le travail avait été prémâché. De quoi dépasser mes espérances de loin. Me décharger d’une charge mentale de manière bienvenue. Il ne serait pas étonnant à ce titre qu’une lueur vienne se loger au fond des mes yeux. D’autant plus que la nommée Serena ne mâchait pas ses mots pour déplorer l’ancienne gestion. Pour l’avenir, elle avait d’évidence de plus grands projets.

– Oh, au regard du parcours de l’ancien directeur et de ses autres responsabilités, je dirais que c’est là quelque chose qui peut être pardonné.

Dans un premier temps, je relativisais les manquements du prédécesseur de Serena. Simplement, parce qu’il était un héros de guerre. Et je ne voulais pas jeter de mauvaises impressions à porter un mauvais jugement gratuit devant quelqu’un qui pouvait très bien être en train de me tester.

– Et puis, moi-même, je ne dirais pas que je suis à mes fonctions depuis très longtemps. À présent que je me sens plus en confiance parmi les miens, je souhaiterais atténuer les cloisons entre nos divisions. Une entreprise que je sais difficile, mais auquel je crois.

D’autant plus avec des personnes a priori aussi volontaires que mon interlocutrice présente. Cette pensée que je lui adressais pouvait se lire à mon expression avenante. Néanmoins, je ne l’exprimais pas directement. Car je ne souhaitais pas non plus qu’elle croit que je la flatte.

– Avant votre nomination à la direction de l’académie et pour être parfaitement transparente, j’ai cherché à collaborer avec certains de vos enseignants. Hélas, je crains qu’en l’état, ce ne soit pas suffisant. Par ailleurs, puisque vous prenez ici vos responsabilités, il serait improductif d’agir dans votre dos alors que vous pourriez au contraire être une facilitatrice. À l’origine, j’aurais souhaité aviser avec vous de quelques uns de vos étudiants…

Tandis que j’étais arrivée au Nanabantai avec un schéma argumentaire préparé à l’avance, je réalisais soudain qu’il n’était pas nécessaire. Je prêchais une convertie ayant déjà mûri assez largement la question. Peut-être même plus que je l’avais fait. Pour cette raison, je devais réfléchir en cours de route à la réponse la plus pertinente pour accélérer ma pensée afin de faire fructifier la conversation le plus rapidement.

– Seulement, pour être honnête, je suis intriguée par vos projets. Vous souhaitiez collaborer avec le Nibantai de votre initiative ? Je n’y vois aucun mal, au contraire. Mais… comment dire… Je n’y suis pas vraiment habituée. Vous avez des requêtes pour nous ?

Et à mon attitude, je ne mentais pas. La confusion était légère mais réelle. J’avais fini par m’accommoder de la méfiance du reste du Gotei 13 à notre encontre. Aux yeux de tous, nous étions les moutons noirs. Ceux que l’on évitait. Ceux que l’on méprisait. Ceux que l’on détestait même, parfois. Une police interne et opaque capable d’exactions on ne peut plus douteuses. Était-il possible que je sois devant une individue avec un autre genre de point de vue ? Ou alors, comptait-elle mettre les choses au clair avec nous pour protéger son morceau de gâteau ? J’étais partagée. Quand bien même, je m’efforçais de ne pas le montrer, m’attelant plutôt à goûter ce thé délicieux qui m’avait été servi. À ma posture, j’avais des manières, mais elles n’étaient pas non plus particulièrement raffinées.

– Oh… et si je puis me le permettre… mes origines sont modestes. Je ne mérite pas d’être appelée une « Dame ».

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Simple courtoisie ou maints soucis (PV Shiori) Saori-13
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Naoki Shiori

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Taira Serena

Données Spirituelles
Grade: Capitaine de la septième division
Sam 19 Nov 2022 - 10:44 - Simple courtoisie ou maints soucis (PV Shiori)

Mes propos semblaient décontenancées la vice-capitaine Naoki. J'en venais à me demander quel genre de retour elle avait eu lors de ses précédentes rencontres avec les autres divisions. Je n'étais pas dupe, je connaissais les fonctions de la Nibantai et la réputation y afférente mais je n'y prêtai guère attention. Du moins, je préférai me faire une idée par moi même sans préjugé ni vision pré-construite. Si il y'a bien quelque chose que j'ai appris durant mes années en tant qu'étudiante c'est qu'il est tellement plus aisé de détruire une réputation que de s'en forger une. Je ne voyais pas de raison de craindre la deuxième division, bien au contraire, je préférais disposer de relations paisibles et pérennes avec eux, pour le bien de l'Académie mais également de tous mes collègues.

Nous étions dans une période de reconstruction, toutes les division se trouvaient dans des situations, certes différentes, mais toutes autant délicates les unes que les autres. Tant sur le point des effectifs que de l'espoir... Cet espoir que j'avais moi même déjà perdu à l'époque et que l'Académie m'a permit de retrouver. Tel était un de mes objectifs, que lorsqu'un étudiant, peu importe son origine, quitte l'académie, il trouve en lui cette flamme qui le guidera dans une division et qu'il trouve surtout un but louable à atteindre. Si il y'a bien un moment ou l'établissement de liens entre nous était nécessaire, c'est maintenant, ou cela ne le sera peut être jamais …

Je ne revins pas, volontairement, sur mon avis à l'égard de l'ancien capitaine du Nanabantai pour ne pas que mes propos puissent être déformés. La seule chose que je regrettais c'était sa gestion, ou plutôt son absence de gestion administrative et le fait que les dossiers ''non urgents'' se soient accumulées sur tout les coins du bureau … de toute la pièce devrais-je dire. Mais ce n'était en aucun cas un reproche, ses nouvelles prérogatives au Conseil devait être suffisamment pesante.


-Votre conception est louable, je la respecte et je la partage. Peut être est-ce justement car nous sommes encore des néophytes, que nous nous permettons d'avoir des espérances pour le Gotei. Lui fis-je remarquer en souriant. L'ignorance peut être un bon atout dans ce genre de situation, à l'écart des intentions belliqueuses de certains et des manœuvres politiques des autres, nous nous efforçons de faire renaître la Soul Society avec les moyens à notre disposition. Cela va peut-être vous paraître risible de la part d'une capitaine mais, il y'a bien des moments ou je me sens complètement impuissante même au sein de ma propre division et surtout à l'Académie !

Une voix grave,
Un ton mélancolique,
Des battements plus lents,

Les espérances dont je parlais, cela faisait en vérité quelques années qu'elles s'étaient envolées. Le regard lancé par Shiori lors de mon accueil m'avait bien démontré que pour elle également, ce genre d'optimisme s'était éteint au gré des rencontres et des déceptions. Et pourtant, nous sommes toujours enclines à trouver des solutions, à notre niveau.


-Au fond, nous ne sommes que des gestionnaires de passage, contrait de mettre en œuvre les décisions hiérarchiques qui nous parviennent. Vous par exemple, au sein de la deuxième division, je n'imagine pas comment vous avez vécu la libération des prisonniers de l'Ujimushi no Su. C'est justement la raison qui devrait contraindre les divisions à se rapprocher les unes les autres, nous nous trouvons dans une situation analogue et vous avez raison sur ce point, Vice capitaine Naoki. Ces cloisons entre nous, même si nous ne sommes pas capables de briser leur fondement millénaire, nous pouvons les percer, créer les brèches pour que les informations circulent plus facilement.

J’interrompis ce qui pouvait s'apparenter à une complainte avec quelque gorgée, légèrement refroidi. Je n'imaginais pas me confier autant à une personne, tant bien même fut-elle vice-capitaine, lors de notre première rencontre mais … une drôle d'aura émanaient de mon interlocutrice, de confiance et de sérénité. Peut-être est-ce un secret de la Nibantai pour tirer les informations lors de leurs interrogatoires, si tel est le cas, je ferai une bien piètre accusée.

-Je regrette d'apprendre que vos tentatives précédentes se sont montrées infructueuses. Cela aurait sans doute permis d'éviter certains débordement récent, avouais-je en regardant quelques dossiers, délicatement empilés sur le coin gauche de mon bureau, mais ne parlons pas du passé si vous le voulez-bien.

C'était le moment de rentrer dans le vif du sujet, je souhaitais vraiment que cet échange donne lieu à une coopération durable et stable entre nous.

-Il serait prématuré et déraisonnable de parler de projets, encore plus de requêtes ! Ce que je souhaite dans un premier temps, c'est d'échanger avec vous et comprendre votre vision des événements. Un projet ne peut aboutir que lorsqu'il est construit sur des fondements solides émanant d'une discussion sereine et constructive entre les différents protagonistes. Dans le cas contraire, il ne s'agit que d'une directive... mais je n'oublie pas que vous avez vraisemblablement quelques noms d'étudiant à me donner !

Le temps passé en tant que simple professeure me revint tel une bouffé nostalgique. La vie était bien plus simple à cette époque mais je ne regrette pas mes choix, du moins pas celui-ci.

-Bien ! Si vous le permettez, j'aimerai que nous commencions par établir clairement le contexte dans lequel nous nous trouvons. C'est primordial que nous ayons une connaissance conforme des faits avant de parler de quelconque proposition !

Farfouillant entre les documents éparpillés, je parvins, tant bien que mal à trouver une feuille vierge. Armée de la plus puissante arme qui soit, mon fidèle crayon, je commençai à dessiner un schéma représentant la situation dans laquelle l'Académie se trouve. Je pris la peine de considérer que l’élément qui était à l'origine des potentiels débordement, était notre nouveau système de recrutement dans le Rukongai. En partant dans ce postulat, je débutai l'exposé …

-Ce dessin représente le cycle de graduation d'un étudiant venant du Rukongai et bénéficiant des nouvelles modalités mis en place par le Conseil. Nous avons trois organismes et trois acteurs. Au centre, du moins pour ce qui nous intéresse ici, l'Académie ! En haut, les Dojos et en bas les treize divisions du Gotei. La flèche entre les trois représente le temps passé, dans les dojos, les quatre années à l'Académie, les deux ans de pré-intégration puis la graduation et l'intégration à proprement parlé. Durant chacune de ces phases, des risques peuvent émerger et c'est là que nos protagonistes interviennent .. La Nibantai, la Gobantai et la Nanabantai. Trois divisions, trois responsables mais qui doivent rendre des comptes aux mêmes personnes. Qu'en pensez vous, Naoki Fukutaisho ?

Je me suis un peu trop emballée lors de ma présentation, en oubliant que la vice-capitaine n'était pas une des mes étudiantes. Je craignais qu'elle ne prenne mal mon manque de tact et mon accaparement de la parole. Pour quelqu'un qui disait vouloir baser ce futur ''projet'' sur un dialogue constructif, je me sentais bien malavisée… J'en profitai pour laisser la feuille et le crayon au centre du bureau, entre elle et moi, au cas ou elle souhaiterai corriger ou y ajouter quelque chose.
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Taira Serena

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Naoki Shiori

Données Spirituelles
Grade: Vice-Capitaine de la 2ème Division
Dim 20 Nov 2022 - 19:34 - Simple courtoisie ou maints soucis (PV Shiori)

Je renvoyais un sourire entendu à la remarque de mon interlocutrice. Oui, il suffisait souvent d’entrer en service pour faire montre de zèle dans ses missions quotidiennes. Je ne faisais pas exception à cette règle, n’hésitant pas à me surmener pour garder le Nibantai sur les flots. Une tâche rendue d’autant plus compliquée que mon supérieur ne facilitait pas la gestion. Lui, plus que le prédécesseur du Nanabantai, n’était pas d’un grand support sur les questions administratives. J’étais arrivée à ma position pour cette raison. Parce que je ne craignais pas la bureaucratie et autres boulots ingrats. À la vérité, je n’y avais pas été préparée. Mais j’avais bien été obligée de m’adapter pour justifier d’être sortie de la captivité.

À l’attitude de cette femme, je sentais que justement, elle était ignorante de ma condition. Une information que peu connaissaient et heureusement. La méfiance envers la vice capitaine de la deuxième division n’en serait que plus décuplée, autrement. Ainsi, Serena se sentait couramment impuissante.

– Risible ? Non. Je dirais que c’est le signe que vous allez au fond des choses. Vous êtes une capitaine capable et volontaire. Ça crève les yeux. Si vos capacités sont insuffisantes aujourd’hui, elles ne le seront pas demain.

Je ne la jugeais pas sur ses compétences apparentes. Seulement, cette étincelle de motivation suffisait à distinguer le grain de l’ivraie. Parce qu’elle avait la volonté de bien faire. Parce qu’elle se jugeait incapable à remplir ses responsabilités. Parce qu’elle se sentait dépassée par les attentes. Elle était capable, précisément. Ou du moins, elle possédait de ce potentiel. Un potentiel de nature à la faire progresser. À l’empêcher de reproduire deux fois la même erreur. Serena deviendrait admirable, si elle ne l’était pas déjà.

Moi-même, je me retrouvais dans ce sentiment. Je luttais constamment pour garder la tête hors de l’eau. Les demandes au-dessus m’écrasaient. Les attentes en bas m’étranglaient. Les limites de mon corps et de mon esprit me rongeaient lentement. Je souffrais, mais ce n’était rien à côté de l’absence de reconnaissance. Non, plus que ça, l’absence de confiance. Je remplissais mon rôle de manière impersonnelle, même si j’essayais d’y mettre de l’humain, tant bien que mal. Ce qu’un cadre professionnel permettait fort peu, à vrai dire. D’autant plus quand je portais l’étiquette d’une commandante des opérations secrètes.

À la mention de l’Ujimushi no Su, je devins soudainement plus livide. La confirmation que cette femme ne savait pas. Et je comprenais quel regard elle porterait sur moi si la vérité devait lui venir. Un changement d’expression que mon interlocutrice pouvait remarquer. Un changement qui n’avait rien à voir avec la haine. Plutôt, de l’angoisse. Voire même, de la culpabilité. J’acquiesçais au moins sobrement au fait qu’elle me rejoignait sur la nécessité de décloisonner les divisions du Gotei 13. Je ne voulais pas la brusquer, d’autant plus que je percevais bien que si elle se confiait à ce point, c’était que d’une certaine manière, je l’avais mise en confiance. À ce titre, je ne voulais pas la décevoir.

Au moins, la capitaine du Nanabantai comprenait le pourquoi de ces coopérations. De quoi me faciliter la tâche. Une observation de nature à me soulager d’un poids. À sa suggestion, je pris un air plus songeur. Il n’était pas commun que l’on me demande de m’étendre sur ma vision des choses. Néanmoins, je comprenais que c’était une matière naturelle à ses yeux, de se confier pour mieux sentir la personne en face.

– Hm, oui, en effet. Et je n’ai pas la prétention de vous diriger, bien au contraire. Vous êtes plus importante que je le suis.

Non pas un excès d’humilité. Juste, l’expression d’une banalité. Nous n’étions pas au même rang. Et elle n’avait pas un parcours aussi questionnable que le mien. J’allais en tout cas me conformer à sa feuille de route, docilement. Curieuse, je la regardais dessiner un schéma sur son papier. Réflexive, j’écoutais avec attention son exposé. Sa vision des choses, précisément. Alors qu’elle laissa le papier avec son crayon au centre, je me pris d’alimenter le schéma de quelques éléments supplémentaires en prenant la parole à mon tour.

– Si vous parlez de rendre des comptes aux mêmes personnes, alors vous oubliez de mentionner l’Ichibantai. Enfin, si l’objectif n’est pas de compiler toutes les divisions avec leurs spécificités respectives, alors je me contenterai de parler plutôt du Conseil Militaire. Nous tenons d’eux l’organisation présente et votre prédécesseur en compte justement. Leur objectif est de réorganiser le Gotei 13 suite au conflit nous ayant opposé au Sanguinaire. Partant de là, plusieurs constats : nous sommes fragilisés, de quoi nous rendre vulnérables aux ennemis extérieurs. À ce titre, nous ignorons comment a évolué l’Hueco Mundo. Il me semble qu’ils se sont réunis sous une même bannière, celle de l’Acuerdo. Et puis, dans ce tableau, il faut y ajouter les humains qui, jusqu’alors négligeables, sont à ce jour une puissance qu’il n’est plus permis d’ignorer.

Je centralisais la Soul Society qu’avait schématisé mon interlocutrice pour l’entourer de trois forces. Celles de l’Acuerdo, de l’Ultima Necat mais aussi de ce qui doit rester des forces du Sanguinaire. Ce dernier s’était réfugié au Hueco Mundo. D’aucun ne pouvait savoir s’ils n’agissaient pas encore contre nous ou s’ils étaient à l’affût de la première opportunité pour nous envahir, comme le fit le Wandenreich avant lui. Cette guerre sanglante avec les Quincys avait montré que nous n’étions pas invincibles. C’était dans ce contexte, donc, de fragilités intérieures et extérieures qu’il fallait porter notre raisonnement.

– Pour palier à cette situation, nous avons assoupli notre recrutement, réhabilité des prisonniers et multiplié les dojos au sein du Rukongai. En conséquence, nous nous sommes rapidement remis sur pied. D’un autre côté, nos forces vives sont plus instables et notre surveillance s’en retrouve éparpillée sur un plus vaste territoire avec les rapports extérieurs qui se sont complexifiés. Pour être parfaitement transparente avec vous, au sein du Nibantai, nous avons la tête sous l’eau. Les étincelles de conflit n’ont jamais été aussi nombreuses et nos moyens limités. Ce pourquoi, j’ai besoin d’une coopération solide avec les autres divisions, quitte derrière à nous ouvrir davantage et sortir de notre simple subordination à la chambre des 46.

Un nouvel acteur fondamental que je faisais apparaître sur le schéma et que je reliais directement à ma division. Jusqu’à maintenant, nous étions leurs chiens. Et une âme réfléchie ne pouvait ignorer que nos missions pouvaient parfois servir des intérêts indéfendables sur le plan de la justice. Nous étions les instruments des Sages. Ce faisant, nous nous placions hors du système. Autrement, il n’y aurait besoin que du Kyubantai. De cela, je ne m’en cachais pas. La mine du crayon se figeant sur le papier que j’avais noirci, je laissa traîner un moment de flottement. Une hésitation. Cette femme attendait de moi que je me confie. Devais-je alors me taire sur cette question ? Levant les yeux vers elle, je décida que non.

– Moi-même, je suis le produit de cet assouplissement. Je suis une criminelle réhabilitée et je tiens à présent de sérieuses responsabilités dans ma division. Voulez-vous continuer de discuter avec une telle personne ?

Je préférais éclairer la situation dès maintenant, plutôt que nos rapports se rompent le jour où Serena l’aurait appris par elle-même.

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Naoki Shiori

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Taira Serena

Données Spirituelles
Grade: Capitaine de la septième division
Lun 28 Nov 2022 - 6:41 - Simple courtoisie ou maints soucis (PV Shiori)

Il existe bien de moyens pour tromper l'esprit des Hommes. La parole n'est qu'un outil pour convaincre et duper. Les gestes, des artifices pour embellir nos mensonges et nous persuader nous même de leurs véracités. Notre corps lui même peut nous tromper pour nous plonger encore plus profondément dans nos chimères. Seul le cœur peut nous confondre ! Son rythme trahit notre culpabilité et notre désir, plus ou moins conscient, de dissimuler notre passé derrière un voile opaque. Ces battements, je suis capable de percevoir leur changement de temporalité. Un effet, dont je me serai bien passé, de ma synchronicité avec Naminageku. Je serai bien hypocrite de me plaindre de cette nouvelle complicité entre nous, même si elle n'est pas exempte de défaut...

Les compliments sincères de mon invitée pouvait-ils faire battre le mien ? Parfois je me demandais même si il s'agissait de mon cœur dans ma poitrine. Dès que je pose ma main pour essayer de le ressentir, je ne perçois qu'une tonalité monotone, sans saveur ni exaltation. Voilà donc le résultat de mon entraînement, de ton ''test'' … pour te soumettre, il a fallut que je perde ma capacité à ressentir mes émotions, à les faire vibrer à l'intérieur de tout mon être. Que me reste-t-il de mes moments de peine, de colère et d'amour ?

Dès le moment ou je prononçai les mots de ''nid des asticots'', je compris ! Sans même poser mon regard sur la vice-capitaine et en continuant comme si ne rient n'était mon explication, je compris ! Je ne souhaitais cependant pas mettre Naoki mal à l'aise en la plaçant dans une situation qui ne ferai avancer en rien notre discussion actuelle. Mon seul regret en cet instant, est de ne pas avoir choisis un autre exemple pour illustrer mes propos. J'espérais qu'elle n'imaginait pas que sa condition puisse remettre en cause ma volonté de travailler avec elle, au contraire même ! Il n y a qu'une personne ayant accepté un passé obscurci qui peut véritablement aider les autres à retrouver leur chemin. Ces souvenirs peuvent être une force indéniable, en était-elle consciente ?

De plus en plus intriguée par la vice-capitaine du Nibantai, je l'écoutai avec attention reprendre mon schéma et le complétai au gré de ses expériences. J'avais volontairement omis de mentionner directement le Conseil Militaire, ignorant son avis sur le sujet mais elle résuma parfaitement la situation dans laquelle nous nous trouvons. Une recherche complexe d'un équilibre pérenne au sein du Gotei 13 après l'affrontement avec Satsubatsu Kyōaku, mise à mal aussi bien par des difficultés internes qu'externes. Cela me rassurai que nous partions sur les mêmes bases quant à la réalité de l'état des treize divisions. Nous étions effectivement fragilisés et vulnérables, c'est le fondement qui doit nous pousser à nous lier davantage, la Nibantai, la Nanabantai, toutes les divisions et même au delà !

Quant aux menaces extérieures, même si je me tenais bien évidemment au courant des évolutions dans nos relations respectives avec l'Acuerdo et l'Ultima Necat, je considérais que c'était une partie du tableau avec laquelle je ne pouvais pas vraiment interagir. Surtout car je n'avais pas le temps de quitter l'Académie mais également car d'autres confrères étaient bien plus apte à enquêter au delà de notre monde, notamment le professeur, enfin capitaine Aizome.


-Je vous remercie pour cet exposé, vice-capitaine Shiori, vous avez parfaitement synthétiser la situation dans laquelle le Seireitei se trouve ! Si un jour, vous en avez assez de vos contraintes administratives, je serai honorée de vous voir enseigner à l'Académie ! Lui lançai-je amusée avant de reprendre plus sérieusement le fil de mes pensées. Les menaces extérieures se développent et nous ignorons l'étendue des forces qui composent aussi bien l'Acuerdo et l'Ultima Necat. Ces pressions, couplées à celle que nous connaissons au sein même du Shakonmaku, menacent notre équilibre mais c'est sur ce point que nous devons être vigilants.

Je marquai une pose avant de pointer de l'index les différentes divisions représentait sur la page blanche, prises aux pièges entre le Central et le Conseil militaire.

-Il ne faut pas que notre coopération soit le fruit de contrainte de la part des instances supérieures. Ce genre de relation forcée, je n'en veux pas ! Comme je l'ai dis, nous avons tous des comptes à rendre mais je ne veux pas jouer là dessus pour utiliser les autres divisions à mon propre bénéfice et j’attends la même chose de l'autre côté !

Il ne s'agissait pas là d'une remarque dirigée directement envers Naoki mais plutôt d'une recommandation à suivre pour s'assurer de la longévité de notre relation de travail. Tant que l'une des parties n'en profite pas pour régler ses affaires au détriment de l'autre, tout se passera pour le mieux !

-Je comprend votre situation, je n'ose imaginer la pression que vous devez ressentir à la Nibantai … Je reste persuadée que cette coopération solide dont vous parlez sera bénéfique à nos deux division ! Nous devons cependant toujours en déterminer les modalités !

Mais avant tout, nous avions un autre point à mentionner. Lorsqu'elle entrepris de révéler elle même son passé en tant qu'ancienne prisonnières réhabilitée, je fus soulagée que mon invitée en parle d'elle même. Elle acceptait de se confier avec moi même si sa dernière interrogation pouvait laisser croire qu'elle doutait que cette discussion puisse continuer sereinement. D'un geste rassurant, soutins son regard avec une once de compréhension et de de gène. Nous discutions que depuis une dizaine de minute et je sais pertinemment la difficulté de parler de soi, peu importe la situation dans laquelle nous nous trouvons. La vice-capitaine devait avoir l'habitude de se trouver de l'autre côté du miroir, à tirer des informations de la part de parfait inconnu pour leur faire avouer leur méfait.

-Oui, je l'ai compris lorsque j'ai mentionné l'Ujimushi no Su, je vous prie de m'excuser, il ne s'agissait que d'un exemple maladroit. Ne vous méprenez pas, mon opinion a votre égard n'a pas changé, du moins pas en mal ! Je préfère avoir face à moi quelqu'un qui a accepté de vivre avec son passé … Nous commettons tous des erreurs, j'ai pour ma part gardé assez de regrets pour une vie entière, l'important est de savoir vivre avec, d'accepter puis de s'accepter et d'avancer.

Sous le regard intimidant des tableaux de mes prédécesseurs, je me levai pour observer les agissements dans la grande cour. Après quelque secondes à scruter les étudiants, je me retournai vers la vice-capitaine. Peut-être remarquait-elle mes traits plus mélancoliques qu'auparavant, après tout elle s'était confiée à moi alors il était également temps de tout mettre à plat. Finalement, l'heure de parler de ''projet'' arrivait plus rapidement que prévu.

-Le passé n'est que cette ligne, aussi distordue soit elle, sur laquelle on noircit notre histoire. Cela peut rendre la rédaction plus compliqué, mais lorsque l'on parvient à suivre ces courbes, à accepter ses actions antérieures, la calligraphie n'en est que plus belle ! Peut-être pouvez vous percevoir mon objectif à présent. Je ne préoccupe pas de ce que nos nouvelles recrues ont pu faire dans leur vie antérieure. La seule chose pour laquelle je me bats, est que le jour où ils sont pré-affectés à une division, ils trouvent leur voie de Shinigami, avec leur propre motivation … et qu'ils puissent enfin trouver une véritable famille dont beaucoup ont été privé suite aux guerres récentes.
Certes je sais bien que parmi eux, certains veulent profiter des allégements dans notre recrutement pour nous infiltrer et nous détruire de l'intérieur et pour eux … je ne montrerai aucune pitié ! Et … je ne parle pas uniquement de ceux provenant du Rukongai, d'autres viennent des plus grands manoirs de la noblesse !


D'un ton plus âpre et un regard combatif, je marquai ainsi mes propres besoins dans notre future coopération. Afin de permettre aux nouvelles pousses de germer, nous devions arracher celles empoissonnant les terres déjà meurtries du Seireitei.
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Taira Serena

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Naoki Shiori

Données Spirituelles
Grade: Vice-Capitaine de la 2ème Division
Ven 2 Déc 2022 - 2:17 - Simple courtoisie ou maints soucis (PV Shiori)

Je recevais l’assentiment d’une personne que je percevais naturellement comme une professeure. En tant que directrice de l’académie, il m’aurait été difficile de la voir autrement. En réaction, je lui souriais sans mauvaise arrière-pensée, même si j’éprouvais une légère gêne à son invitation d’enseigner ici-même. Immédiatement, je balaya des mains cette hypothèse de vie.

– J’apprécie… mais je crains que le niveau ne décline si je devais me retrouver à former vos étudiants. Mon éducation est… ce qu’elle est. Ce n’est pas ce dont vous avez besoin. Certainement pas maintenant.

Dans toutes les décisions que j’entreprenais, je veillais à demeurer dans l’ombre. Éviter de me mettre en avant, quitte à me dévaluer. Ainsi, je mettais plus en confiance mes supérieurs. Ils se méfiaient moins. Consentaient mieux à ma présence. Or, si je devais m’afficher trop brusquement, alors je me mettrais en danger… Au final, je me cherchais probablement des excuses. Et au plus loin que je me souvienne, il me semblait que j’avais toujours été ainsi. Une suiveuse. Celle qui regardait de loin. Soutenait discrètement. Une femme incapable de croire par elle-même. La voleuse du rêve d’un autre.

Bien sûr, je perçus bien dans le ton de mon interlocutrice qu’elle plaisantait. Encore que l’on pouvait en douter au soin que je pris à la dissuader dans son idée. J’étais plus nerveuse que je voulais le montrer. Dans tous les cas, j’acquiesçais à son raisonnement qui me parut parfaitement juste. Une lueur vint se loger au fond de mes yeux lorsque Serena vint poser ses attentes quant à l’accord que nous trouverions à nouer. Sur ce point, nous étions sur la même longueur d’onde, bien que pour ma part, j’étais moins intransigeante. Je m’adaptais à toutes les situations, même si j’avais bien entendu des perspectives de travail que j’affectionnais davantage. En l’occurrence, de nous accorder sur une collaboration en bonne intelligence.

– Je ne peux vous forcer à rien. Et même si je disposais d’un tel pouvoir, cela serait improductif. Si je veux des résultats, j’ai besoin que vous vous sentiez personnellement impliquée.

Et je pouvais me satisfaire de son discours, car il s’inscrivait absolument dans cet ordre d’idée. De cette manière, je savais que nos efforts ne seraient pas vains. Je relevais en tout cas ses besoins en vue du contrat officieux en passe de nous lier. Nous possédions chacune nos limites à ne pas dépasser. Et il fallait que ce commun accord nous soit mutuellement bénéfique. Moi, pour remplir mes devoirs. Elle, pour exercer sa pédagogie sereinement.

Sur le sujet de mon ancien statut, je me crispa légèrement. À ce niveau, j’ignorais encore sur quel pied danser. De prime abord, ma vis-à-vis semblait faire montre de compréhension voire de compassion. Mais n’était-ce pas qu’une façade ? Au moins, elle ne remettait pas en question la discussion que nous partagions jusqu’alors. Son attitude me rassurait un peu en ce sens, à quoi je réveillais le sourire qui s’était fané dans une mélancolie qui me mordait régulièrement l’esprit.

En règle générale, lorsque cette question sensible était abordée, je me fermais comme une huître. Sans doute, pour la raison que ceux qui m’interrogeaient là-dessus étaient rarement bien intentionnés. J’avais pris l’habitude d’avancer avec son lot de pièges sur mon chemin, m’efforçant de donner à voir ce qu’ils attendaient de moi. Devrais-je jouer ce jeu avec cette femme ? Ancrant mon regard vif au fond des siens, je la jaugeais. Comme éternelle spectatrice, je possédais une rare empathie. Me serait-elle utile à cet instant ?

Pour l’heure, je discernais de l’embarras. Je m’étonna d’abord de l’entendre dire que son opinion sur moi ne s’était pas assombri, au contraire. À ses justifications, elle spéculait sur mon cheminement cognitif. Me connaissait-elle suffisamment pour l’affirmer ? Que j’avais accepté de vivre avec mon passé ? Absolument pas. Mais comment lui en vouloir tandis que je voyais bien qu’elle disait cela pour me rassurer ? Quant à ses propres regrets, je devais reconnaître qu’ils m’intriguaient. En fin de compte, ses mots se parfumaient d’une odeur de vécu authentique. Ce n’était pas seulement de la politesse. Et je sentis bien que quelque chose s’était réveillé chez cette directrice fraîchement nommée. Restant assise alors qu’elle se levait, je lus sur son expression de la tristesse. Une émotion qui m’invitait à l’écouter se confier.


Dans un premier temps, j’eus un peu de mal à la suivre dans sa métaphore. Je maîtrisais moins que cette femme ces effets de style. Pour autant, rapidement, je sus justement m’inscrire dans l’image qu’elle suggérait à mon imagination. Une image pleine de sens vouée à jeter un écho profond dans mon esprit. Un incident de vie. Ce qui nous faisait tomber à mi parcours, en plein élan. Une chute douloureuse au point de nous handicaper. Nous faire prendre un retard impossible à rattraper sur d’autres. Ce sentiment d’infériorité qui suivait. Cette culpabilité. Cette impuissance. Ce désespoir. Cet abattement.

Quelque chose qui, à l’entendre, pouvait être chassé avec l’acceptation. Là encore, la vision qu’elle me fit imaginer sut adoucir mes sentiments encore fébriles. Ainsi, je la comprenais mieux que si elle m’avait parlé normalement. Le signe d’une perceptrice qui n’avait pas volé sa place. Elle vivait son rêve. Et ce dernier lui appartenait véritablement. Contrairement à moi. Une imposteur. Une personne qui ne méritait que du mépris et qui pourtant, ici, était englobée dans l’étreinte de ces mots réconfortants.

Serena regardait vers l’avenir. À ce titre, elle était mon étoile contraire. J’étais la prisonnière de mon passé. Et je n’avançais qu’en regardant derrière moi. Justement, pour que les avenirs que je craignais ne se produisent pas. Au sein du Nibantai, mon rôle était de détruire le futur de shinigamis et plus du Rukongai. Une condition qui ne manquait pas d’ironie. Pour ces raisons, je balançais entre plusieurs émotions aux paroles de cette personne.

– Oui, ceux-là doivent être combattus. Et je suis heureuse que nous tombions d’accord sur les objectifs à atteindre…

Ma voix était un peu plus traînante que d’accoutumée, moins assurée. Non pas que je ne croyais pas à mes mots. Juste, j’avais encore en tête ce que mon interlocutrice me dit avant ça. Ce qui justifierait le léger silence qui s’installerait alors. Une parenthèse dans ces échanges passionnés. De celle-ci, je perdis mon regard dans le vague, plus introspective. Inconsciemment, un désir montait en moi. Peut-être, ce qui pourrait être perçu comme un caprice. Ou un besoin ?

– Vous dites ne pas vous préoccuper du passé. Pourtant, ce n’est pas quelque chose qui peut s’effacer si simplement. Si sa marque paraît invisible à l’œil nu, elle n’en demeure pas moins profondément incrustée dans notre âme. Parfois, elle peut détruire le cahier qui nous a construit. Quelle beauté peut-on trouver derrière des pages déchirées ou brûlées ?

Mes métaphores étaient plus vulgaires que les siennes. Je n’étais après tout pas une poète. Mais quelle importance, au fond ? Le point était dans le fond plutôt que la forme. Relevant les yeux vers Serena, mon visage était plus fermé. Non pas froid. Davantage fébrile, à ce titre. Mais sans hostilité aucune.

– Pour cette raison, précisément, nous sommes opposées. Aux enseignements, vous regardez l’avenir sous sa facette d’espérance. Vous élevez au ciel. Aux renseignements, nous la regardons sous ses aspects terrifiants. Nous enterrons sous terre.

Sur le moment, j’aurais pu me demander pourquoi j’entrais dans ce registre. N’étais-je pas en train d’éclairer ce qui nous séparait au détriment de ce qui nous rapprochait ? Pour un peu, on pouvait même penser que je déconstruisais ce que nous étions parvenues à bâtir depuis le début de cette conversation. Quelle raison y avait-il derrière cela ? Certainement aucune.

– Je ne crois pas que tout puisse être accepté. Certaines erreurs sont impardonnables, même avec toute la bonne volonté du monde.

Les mots durs et implacables, ils portaient en eux un poids particulier qui n’avait rien d’anodin. Une déviance que je finis par remarquer, tardivement, comme le signifiait le changement sur mon expression, plus inquiète. Dans une grimace fugace, je me reprenais.

– Je suis désolée… Je ne sais pas pourquoi je vous dis tout ça…

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Taira Serena

Données Spirituelles
Grade: Capitaine de la septième division
Sam 17 Déc 2022 - 11:15 - Simple courtoisie ou maints soucis (PV Shiori)

Cette rencontre était des plus enrichissantes ! Même si nous n'en étions pas encore aux conclusions de notre accord de coopération entre nos divisions, je ressentais une certaine satisfaction de pouvoir discuter de ce genre de sujet avec quelqu'un disposant d'un tel … passif. La vice-capitaine Shiori avait une vision claire sur son propre travail et sur la situation actuelle de la Soul-Society et je la respectais ! Cela ne pouvait que nous permettre de construire une relation plus saine et d'autant plus positive.

Deux histoires, deux vécues et deux objectifs. Une volonté concordante de garantir la sécurité pérenne du Gotei 13, chacun de son côté. C'était d'autant plus agréable que j'avais perdu cette habitude d'un véritable débat. Généralement, les autres professeurs de l'Académie disposaient de cette désagréable habitude de ne pas vouloir me contredire, alors même que je ne demandai que ça ! Je ne pensais pas être aussi rude et fermée d'esprit pour ne pas accepter une joute orale de temps en temps avec mes collègues. Je savais pertinemment que ma propre vision sur l'avenir de l'Académie n'était pas forcément en adéquation avec celle du Central 46 et du Conseil Militaire. Cela est d'autant plus perceptible avec les événements récents dans les confins du Rukongai. L'enquête était toujours en cours mais les répercussions allaient rapidement tomber et pas uniquement au sujet de nos nouvelles modalités de recrutement, et pas uniquement pour l'Académie.

Les contrôles allaient forcément s'intensifier et en particulier pour la Nibantai. Voilà une raison de plus pour clairement identifier les points de concordance entre nous ainsi que les missions de chacun. Si je pouvais également aider mon interlocutrice dans ses missions, cela sera avec grand plaisir. Ce n'est malheureusement que lorsque la situation l'exige que l'on se rend compte qu'il serait bien plus avantageux de garder un lien concret et solide entre les différentes divisions, mais trop tard. Nous ne pouvions rien y faire, à défaut de prévenir, il fallait agir et urgemment.

Toujours adossée à la fenêtre, je regardai les étudiants au dehors. Parmi eux, combien représentaient un danger pour nous ? Combien pouvaient corrompre notre système ? Combien risquaient de rejoindre une des treize divisions dans l'unique but de nous détruire de l'intérieur ? Les intentions belliqueuses de certains pouvaient-elles vraiment passer outre les contrôles conjoint de la cinquième et de la septième division au point d'intégrer l'Académie ? Certainement oui, surtout en tenant compte de l'absence de capitaine à la cinquième et du travail interminable que nous connaissons ici. Il est bien possible que certains individus potentiellement dangereux ait réussit à traverser ce premier filet de sécurité et c'est bien pour cette raison que j'avais besoin de l'appui de la seconde division. A contrario, il faudrait également facilité l'accès au dossier et à toutes informations utiles pour qu'ils puissent efficacement faire leur travail, dans la discrétion qui s'impose.

-Les objectifs sont clairs pour moi ! Faciliter notre travail dans les meilleures conditions possibles. J'entends par là, vous faciliter l'accès aux informations des étudiants que vous surveillez et, le cas échéant, mettre en œuvre les dispositions nécessaires pour que votre surveillance puisse s'effectuer dans la discrétion nécessaire. Nous ne voulons pas, ni vous ni nous que vos interventions ne perturbant la bonne tenue des cours. Cela sera également contre-productif pour vous ! En ce qui me concerne, j'aimerai être informée, en amont, de vos intentions, même et surtout si cela concerne un des professeurs. Et si un jour, c'est moi que vous souhaitez surveiller, vous savez ou me trouver. Concluais-je en lui adressant un léger sourire.

Je retournai m'installer à mon Bureau, pour ne pas que mon invitée ne pense que je souhaitais la prendre de haut en restant debout tel quel. Ma volonté n'était pas de contrôler les actions de la Nibantai au sein de l'établissement, j'en étais de toute façon incapable, je souhaitais uniquement une information transparente et régulière, la base en soi de toute coopération. J'écoutai attentivement la reprise métaphorique de la vice-capitaine d'une oreille attentionnée. Je n'étais pas particulièrement réceptive à cette idée d'âme habitée par un mal profond et indélébile qui peut ressurgir à n'importe quel moment mais je comprenais bien que la seconde division était plus habituée que moi à ce genre de phénomène. Je ne paraissais pas légitime pour remettre en cause ce constat mais ma position demeurait claire.

-Si vous permettez de conclure cette métaphore, Vice-capitaine Shiori ! Le fait que ces pages aient subi les ravages du feu m'importe peu, la seule chose qui retient mon attention, c'est si le livre n'est pas encore en train de brûler. Dans cette situation, il serait aisé pour lui d'embraser toute la bibliothèque.

Soutenant le regard de la vice-capitaine sans la moindre once d'animosité, je ressentais le besoin d'expliciter mes propos d'une façon moins équivoque. Clarifier la situation du mieux que je pouvais pour que les choses avancent plus rapidement.

-Ce que je veux dire, c'est que je partage votre idée que certaines erreurs sont certes impardonnables. Je ne suis pas naïve au point de penser que le temps guérit tout et que même avec la meilleure volonté nous pouvons changer n'importe qui. Nos valeurs sont ce qu'elles sont, elles ne peuvent pas, par définition, faire l'unanimité... Cependant, je dois bien reconnaître mon incapacité à pouvoir différencier ceux qui, ont véritablement pour intention d'entacher le Gotei 13 d'une marque sanglante et c'est bien pour cette raison que j'aimerai avoir votre soutien.

Les mains jointes et le menton posé sur mes pouces, il était temps de passer à la vitesse supérieure. Le contexte était posé et les visions de chacun clairement établies. Désormais, les solutions étaient à porter de mots. L'atmosphère s'était rapidement refroidi, presque alourdi. La tension devenait plus palpable, non pas que le respect mutuel entre nous était perturbé, juste que le sujet semblait nous entraîner dans des souvenirs réciproques qui ressurgissaient au gré des mots.

-Je ne dirai pas que nous sommes opposées, plutôt complémentaires. Cela va vous paraître cliché mais je suis sincère ! Pour nous aider à élever ceux qui, dans un avenir plus ou moins proche, deviendront les nouveaux cadres de nos divisions, nous avons besoin de nous débarrasser des éléments les plus nocifs, quitte à les enterrer comme vous dites.

Pendant un bref instant, le ton de ma voix fut plus grave, presque menaçant, non pas à l'encontre de ma convive mais dirigée plutôt vers ce système qui nous contraignaient à nous diviser pour effectuer les missions de notre côté. Tout comme moi, Naoki se confiait de plus en plus sur elle-même et sur la Nibantai de façon plus générale. J'étais honorée qu'elle se sente assez en sécurité entre ses murs pour que la liberté d'expression s'impose d'elle même.

-Votre franchise vous honore et je ne peux que vous en remercier. Si je puis me permettre, ne me voyez pas comme une capitaine. Actuellement nous ne sommes que deux Shinigamis cherchant à accomplir nos fonctions du mieux que l'on peut. Prises en tenaille entre les élucubrations politiques du Central 46 et les tentatives audacieuses du Conseil militaire pour reconstruire rapidement le Seireitei au vue des nombreuses menaces extérieures.

D'un rapide geste, je retirai mon Haori symbolisant ma fonction de directrice pour marquer mes précédents propos. Afin de mettre de côté nos grades réciproques et tout ce qui pouvait mettre à mal l'honnêteté de nos futures propositions.

-A présent, Shiori Naoki, pouvez-me dire quelles sont vos intentions dans ce projet de coopération. Qu'attendez-vous de la septième division ? Que pouvons-nous faire réellement pour vous supporter dans vos tâches ?
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Naoki Shiori

Données Spirituelles
Grade: Vice-Capitaine de la 2ème Division
Mar 27 Déc 2022 - 1:27 - Simple courtoisie ou maints soucis (PV Shiori)

Je me trouvais devant une philosophe en herbe. Quelle autre réflexion porter à la vision de cette femme sondant les élèves depuis la fenêtre, l’expression si introspective ? Elle trempait dans un courant de spiritualité avec une aisance naturelle. En cela, je l’admirais, silencieusement. Car chaque jour, je luttais pour seulement garder la tête hors de l’eau. Et il fallait que les pensées profondes de mon interlocutrice menacent chaque seconde de me priver un peu plus de mon oxygène. Pourtant, je demeurais là avec docilité, piégée par la robe lumineuse d’une flamme dansante et élégante.

Déjà, parce que cette capitaine recouvrait l’attitude d’une alliée, contrairement à sa consœur du Kyubantai. Je n’avais même pas eu besoin d’argumenter que le plateau de jeu se retourna pour me voir accueillir mes propres intentions. Ensuite, à cause du poids des mots qui nous retiennent à la même position, invitant à une méditation, de quoi m’inspirer une douce et irrésistible souffrance. Celle que j’intériorisais et que je voulais exorciser, à m’écouter. Pourtant, j’étais constituée de ces barrières dont je me fis autrefois l’architecte. J’intériorisai voilà longtemps une ligne imaginaire à ne pas dépasser pour me protéger. Mais de quoi ?

J’entendais ses propres limites. Ce que je gagnerais à les respecter. Ce fameux contrat voué à nous lier au nom d’une vision partagée. À un moment, je perçus une remarque à l’humour ambigu. S’amusait-elle de la perspective que je puisse l’estimer comme un potentiel dangereux et la surveiller à cette fin ? Je souris semblablement à cette réflexion. De ces jeux de miroirs qui faisaient s’évaporer les issues malheureuses sans chercher à les effacer.

– Je pense bien que c’est la première fois qu’on m’encourage à investir les moyens d’une curiosité inquiète. Mais n’allez pas croire que j’apprécie de fliquer à tort et à travers ! J’ignore si vous possédez de mauvais secrets, mais vous avez parfaitement le droit d’être imparfaite.

Tandis que je la regardais reprendre place devant moi, j’éprouvais une certaine sérénité en sa présence. Je me sentais mise en confiance, de quoi me donner envie de me relâcher. À savoir derrière si ce serait une bonne idée. À la vérité, certainement que non. Tout mon enseignement m’intimait à la posture inverse. Ce pourquoi, je gardais tout de même un minimum de prudence.

Et lorsqu’elle revint à la charge sur ses métaphores, je ressentis un léger réflexion qu’il m’était impossible d’expliquer. Quelque chose que je préférais garder pour moi, le visage toujours égal. Sa façon de voir était on ne peut plus logique et mesurée, capable de jauger jusqu’à quel point un danger pouvait être toléré. Je crus entendre un jour une personne me parler de ce courant de pensée. La liberté s’arrêtait là où commençait celle des autres. Une leçon que la directrice m’adressait avec bienveillance. Pour un peu, je crus discerner pourquoi cette femme cherchait à pousser plus loin la justification. Sans doute devait-elle s’imaginer que mes arguments témoignaient d’un radicalisme inhérent à ma fonction on ne peut plus coercitive au quotidien.

Étais-je si impitoyable quant aux erreurs d’autrui ? Pas particulièrement. Je prenais simplement mes responsabilités quand la situation l’imposait, m’accordant aux attentes de ceux qui me commandaient. Au-delà de ça, en me tournant vers les autres pour négocier, collaborer, j’explorais de nouvelles voies qui, peut-être, me permettraient justement d’adoucir nos méthodes.

– Personne n’en est vraiment capable, à la vérité. Ces potentiels dangereux l’ignorent souvent eux-mêmes, aveuglés par des tourments qui ne cessent de les ronger de l’intérieur. Il est rare que nous enfermions des individus déterminés à briser la paix de la Soul Society. Le plus souvent, nous nous contentons d’enfermer des bombes qui peuvent exploser à tout moment. Sans doute, avec suffisamment de patience et d’attention, serions nous capables de désamorcer la plupart. Seulement, il suffit que nous échouions une fois pour que la laisse se serre autour de notre cou.

Et la métaphore se révélait ici être on ne peut plus précise. Plus que n’importe qui, je payerais cher mes erreurs futures. Et sans doute que ce faisant, je perdrais alors tout ce que j’avais gagné de manière inespérée. Pourtant, en dépit de cette pression, de plus en plus, je m’autorisais des prises des risques. Notamment, quand je sentais que l’injustice était trop insoutenable. Regardant vers mon interlocutrice, une ombre devant mes yeux jetait une frontière invisible entre nous deux.

– Peu importe comment je retourne la chose, il m’est impossible d’y voir autre chose que de la lâcheté. Ce que je fais n’a aucun sens. Je me contente d’exécuter.

Du sens, voilà justement ce qui me différenciait de la directrice de l’académie. Bien entendu, cette dernière cherchait à me rassurer. Faire savoir que nous étions complémentaires. Par là, le Nibantai pouvait bien posséder également un peu de légitimité. Seulement, j’eus du mal à lire autre chose que de la politesse derrière ces belles paroles. Pourtant, je fus tout de même traversée d’une certaine surprise à l’intonation plus lourde qui portait une réflexion semblablement plus extrême. L’espace d’une seconde, la bienveillance de Serena s’était évanouie en faveur d’une colère intériorisée. S’il était bien question de cela ? En tout cas, comme moi, la capitaine du Nanabantai montrait une certaine rancœur devant les structures supérieures qui nous commandaient parfois sans réellement soucier du bien commun.

Sans l’ombre d’un doute, nous partagions une forme d’idéalisme. De ces aspirations qui nous fragiliseraient avec le temps. Car indubitablement, nous finirions par être déçues, encore et encore. Un schéma d’existence inéluctable que toutefois, nous pouvions endurer ensemble et nous épaulant. Comme nous cherchions à le faire présentement.

– Oh… Vous avez déjà bien largement dépassé mes attentes initiales dans vos précédentes suggestions. L’académie est l’institution parfaite pour identifier les profils susceptibles de menacer l’ordre au sein du Gotei 13. Si vous nous partagez vos doutes sur des étudiants suspects et nous laissez enquêter sur eux, alors nous serons capables d’améliorer nos résultats sans que cela ne vienne diminuer les vôtres. Je n’attends de vous qu’une collaboration en bonne intelligence et dans le respect des limites de chacun. Moi-même, je m’engage à travailler en toute transparence avec vous…

L’espace de quelques secondes, je plissa les yeux en reprenant un sourire plus léger.

– … sauf peut-être si c’est vous que je dois surveiller. Mais ça fait partie du jeu, comme vous vous en doutez !

Une remarque exprimée sur le ton de la plaisanterie.

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Simple courtoisie ou maints soucis (PV Shiori) Saori-13
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Naoki Shiori

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