Before Tomorrow Comes :: Soul Society :: Seireitei :: Centre Administratif & Résidentiel


Shihōin Mei

Données Spirituelles
Grade: Vice-Capitaine de la 2ème division
Dim 25 Sep 2022 - 5:40 - it was your doom (shiori)

Tu ne sais pas combien de temps tu as passé, allongée dans l’herbe artificielle, à fixer ce ciel qui lui aussi n’était pas vrai. Tout ce que tu sais c’est que, lorsque tu as pris la décision de sortir de cette salle d’entraînement, tout ton corps a exprimé son mécontentement.

Tu as mal.
Tu as terriblement mal.

Et tu as une sale tête, aussi. La lèvre fendue. Du sang sur le menton. Le nez brisé, aussi. Ou, tout du moins, ayant adopté une teinte un peu plus sombre tandis que plus de sang encore maculait ton visage. Tu as aussi un bras enroulé sous ta poitrine, tenant tes côtes te faisant souffrir à chacune de tes respirations. Tu as aussi une trace de brûlure sur le front, gracieuseté de cet autre abruti que tu n’avais pas cru si fort. N’oublie pas qu’il s’agit d’un entraînement, qu’il t’a dit. Bah oui. Bien sûr. À peu de chose près, t’aurais eu l’impression que lui avait oublié les conditions de votre affrontement.

C’est donc dans cet état que tu quittes les quartiers militaires. La logique aurait voulu que tu ailles rejoindre la quatrième division, cependant, tu n’es pas quelqu’un de particulièrement logique et sans être très mauvaise perdante, tu te dis que tu peux te passer de voir sa tête dans les quelques prochaines heures. Et donc, la seule autre solution que tu trouves, c’est de rentrer chez toi. Ou, du moins, là était ta première idée, traînant ton corps endoloris jusqu’aux quartiers résidentiels, avant qu’une autre idée ne traverse ton esprit.

Comment est-ce qu’elle a dit ça, déjà ? Noyer votre douleur dans l’alcool ? Bon, pour le coup, il n’y a que ta douleur, mais eh, ça doit quand même compter, non ? Et c’est cette simple réflexion qui t’amène jusqu’aux quartiers de la seconde division, trouvant ton chemin jusqu’à un appartement bien précis.

Tu toques alors à la porte, non sans t’appuyer sur le cadre de celle-ci, n’ayant pas assez d’énergie pour te tenir droite en attente qu’elle vienne t’ouvrir. Si elle vient t’ouvrir. Car tu as peut-être oublié de confirmer qu’elle était bien chez elle et non pas enfermée dans son bureau derrière une haute pile de paperasses dont elle devait s’occuper. Heureusement pour toi, la porte s’ouvre et tu lui adresses alors un large sourire qui, avec du sang sur les dents, n’a absolument rien de rassurant.

- Je n’ai ni natto ni bouteille de mauvais saké, mais eh… Je peux rentrer ?
Et t’es pas certaine de pouvoir rentrer chez toi si elle te dit non.
https://www.before-tomorrow-comes.fr/t364-asano-shirahime

Shihōin Mei

Revenir en haut Aller en bas


Naoki Shiori

Données Spirituelles
Grade: Vice-Capitaine de la 2ème Division
Dim 25 Sep 2022 - 22:38 - it was your doom (shiori)

Ces derniers jours, j’avais vu le charge de travail augmenter dans un coup de feu tel que j’éprouvais une fatigue mentale harassante. De ces fatigues plus insidieuses que celles physiques, en venant même à éroder le moral. Car s’il était une constante au sein du Nibantai, c’était bien cette routine qui me voyait succéder des affaires qui pouvaient choquer et démunir quiconque ne possédait pas des nerfs d’aciers. Durant toute cette période, je montrais à mes subordonnés un calme olympien qui devait les rassurer et les encourager à outrepasser leurs limites pour éviter que nos services ne soient noyées sous la pression extérieure.

Notre réputation faisait de nous des engrenages sans émotion qui pouvaient susciter l’effroi. La vérité était que nous avions appris à intérioriser nos tourments en vue de mener des règlements aux atours glaciaux mais efficaces. À ce titre, il n’était pas rare que certains en viennent à craquer et soient contraints d’être affectés vers une autre division. Alors, nous étions obligés de surveiller lesdits cas qui avaient vu passés des informations propices à créer quelques désordres au sein du Gotei 13. En définitive, notre principal problème était de ménager notre personnel dans un climat qui exigeait que nous les surmenions. Devant satisfaire à ces deux besoins aux antipodes, j’étais la plus à même de risquer l’implosion. Seulement, si cela devait arriver, alors les conséquences seraient bien plus graves que pour n’importe qui d’autre sous mes ordres.

En définitive, je n’avais pas le droit à l’erreur. Pour corroborer cela, je sentais que mes supérieurs m’attendaient au tournant. Plus que quiconque, je devais faire mes preuves et ignorer la fatigue qui me submergeait doucement. La solution que j’avais trouvé à cela était de faire monter en responsabilité mes plus proches officiers. Lorsque je sentais que j’approchais du point de non retour, j’attendais une fugace accalmie pour leur confier la gestion courante de la division. Pour cette raison, plutôt que de demeurer indéfiniment dans les quartiers du Nibantai comme d’accoutumée pour distribuer les ordres de mission, je me prenais d’un court repos dans mes appartements.

Ainsi retournée dans ma bulle de tranquillité, je me laissais gagner de ce sentiment ambivalent d’évacuer ma charge mentale mais d’alors souffrir d’un vide qui me forçait à regarder en moi. Dans ces moments, je me rappelais pourquoi je m’assurais de ne pas penser pour la déprime qui m’emportait irrémédiablement. Lorsque j’observais mon environnement, je relevais l’absence d’aménagements propices à traduire ma personnalité. Pour un peu, s’il n’y avait pas cet espace considérable qui récompensait les plus hauts officiers du Seireitei, on pouvait croire que l’on se trouvait dans la chambre d’un shinigami sans prétention.

En effet, je possédais le minimum de meubles, tous plus modestes les uns que les autres. Certains endommagés avaient été grossièrement rafistolés, faute de temps pour les faire remplacer. Partant de là, il ne fallait pas s’attendre à trouver la moindre décoration, de quoi rendre les pièces d’autant plus tristes à visiter. Deux uniques éléments dénotaient des standards d’habitacles sans âme : un bâton de bois ramassé dans la forêt qui reposait sur un meuble ainsi qu’un koto et quelques autres instruments à corde rangés dans un coin de pièce. Mes loisirs tenaient alors à en jouer et m’éprendre dans des méditations de nature à exorciser ce qui pouvait me travailler.

Enfin, en l’état actuel, je ne faisais rien de tout ça. Au contraire, je m’éprenais d’une activité bien plus basique : le sommeil. Et je devais bien admettre que je tirais une tête de six pieds de long quand j’entendis frapper à la porte. Sortant péniblement de mon futon, j’étais dans un kimono blanc confortable et somme toute assez basique. Avançant un pas devant l’autre pour ouvrir à la personne qui attendait dehors, je cligna quelques fois des yeux en observant l’apparition qui me faisait face. Étais-je encore un pied dans mon songe pour m’éprendre des chimères du somnambulisme ? Plissant les yeux, je finis par reconnaître un visage familier, quoique dans un bien mauvais état.

– … Shirahime ?

D’une certaine manière, j’avais l’impression qu’un arbre était tombé sur mon interlocutrice. Ou plus probablement, qu’elle était tombée dans un traquenard qui me faisait entreprendre une œillade à droite et à gauche. Là encore, une déformation professionnelle qui s’évanouirait dans le silence. Lorsque la balafrée me posa une question bien fébrile pour le caractère que je lui connaissais, ma réponse serait toute naturelle.

– Bien sûr, entres.

L’invitant à l’intérieur, je la regardais avec une lueur d’inquiétude dans les yeux. Sur le moment, je m’interrogeais. Si elle était à ce point blessée, pourquoi venir me voir plutôt que la quatrième division ? Avait-elle fait une bêtise plus grosse qu’elle ? Pour le caractère imprévisible que j’avais discerné, j’envisageais rapidement le pire. Mais la priorité, pour le moment, était de la ménager.

– Tu as faim ? Poses toi là, je vais te préparer quelque chose.

Je lui désignais un vieux coussin devant la petite table qui s’élevait de quelques dizaines de centimètres du sol. À cet instant, je me dis que c’était peut-être pas le mieux.

– Ou bien, tu veux t’allonger ? Me claques pas entre les mains, d’accord ?

Et sur ces mots, je me dirigeais vers la cuisine où je préparais dans la hâte quelque chose à grignoter ainsi qu’une boisson chaude. Pour le moment, je préférais ne pas plus la brusquer. Il fallait la rassurer et lui fournir le soutien qu’elle était certainement venue chercher. J'avais au préalable amené mon futon pour qu'elle se repose quelques minutes si elle le désirait. Il fallait dire que je n'étais pas vraiment habituée à accueillir des invités, surtout dans cet état.
https://www.before-tomorrow-comes.fr/t231-shiori-naoki

Naoki Shiori

Revenir en haut Aller en bas


Shihōin Mei

Données Spirituelles
Grade: Vice-Capitaine de la 2ème division
Lun 26 Sep 2022 - 0:35 - it was your doom (shiori)

Il y a de l’hésitation, dans sa voix. Et si tu n’étais pas aussi amochée, aussi souffrante, peut-être que tu aurais fait genre d’être vexée. Or, en cet instant précis, tout ce que tu veux c’est de ne plus être debout, alors tu te contentes d’un hochement de tête pour lui confirmer ton identité. Il est vrai que tu sembles en sale état, plus que lors de votre précédente rencontre, ton joli minois abîmé (plus qu’il ne l’est déjà à la base, avec toutes ces cicatrices recouvrant ton corps) et tes longs cheveux ramenés vers l’arrière dans un chignon négligé à moitié défait.

Tu entres lorsqu’elle t’invite, traînant ton corps avec toute la fierté dont tu peux faire preuve jusqu’à finalement te laisser tomber sur le coussin qu’elle te désigne. Tu laisses entendre un faible gémissement, adieu la fierté, avant de lui adresser ton plus beau sourire, celui-ci sincère malgré la grimace qui se dessine sur tes traits. - C’est gentil. Que tu lui dis. - Même si en vrai, j’aurais surtout besoin de quelque chose pour nettoyer mes blessures. Dans un premier temps, ça te semble être une bonne idée, bien que tu ne dis pas non pour quelque chose à boire et à manger. Quelque chose de chaud, de préférence. C’est toujours plus réconfortant, une boisson chaude. Ou alors quelque chose de fort.

Tu te dis que quelque chose de fort te ferait le plus grand bien.

- Ça va, ça va. Tu serais sans doute mieux allongée, mais tu dois encore t’occuper de ce qu’il t’a infligé, l’autre con beaucoup plus fort que ce que tu avais pu t’imaginer. - T’inquiètes pas, je te claquerai pas entre les mains. Tandis que ton sourire s’étire. - Quoique non, si, inquiètes-toi. Tu laisses échapper un rire s’accompagnant rapidement d’une plainte de douleur. - C’est agréable. Que quelqu’un s’inquiète pour toi, tu veux dire. Parce que ce n’est pas quelque chose que t’as vraiment connu. Pas quelque chose avec laquelle t’es familière. Et, comme dit, c’est agréable. Cette sensation de compter. Un peu.

Suffisamment pour qu’elle s’inquiète.
Et qu’elle veuille bien t’aider.

- Tu faisais quoi ? T’intéressant à elle plutôt qu’à ton état. - Une bourrue du travail comme toi, je pensais pas te trouver ici. Mais t’es bien heureuse de la savoir ici. Parce que t’aurais eu l’air conne, devant chez elle, à attendre qu’elle te réponde.

Et tu doutes qu’elle aurait aimé rentrer en fin de journée pour te retrouver endormie contre sa porte.
https://www.before-tomorrow-comes.fr/t364-asano-shirahime

Shihōin Mei

Revenir en haut Aller en bas


Naoki Shiori

Données Spirituelles
Grade: Vice-Capitaine de la 2ème Division
Lun 26 Sep 2022 - 2:05 - it was your doom (shiori)

Même si la visite de Shirahime était impromptue, je me disais intérieurement qu’elle tombait à point nommé. Sur mon esprit, je sentais le poids de ces demandes des élites qui s’enfermaient dans des protocoles et procédures stériles qui s’intéressaient plus à faire exister une logique bureaucratique qu'à la réalité du terrain. Fallait-il que je m’étonne que des personnes qui n’avaient toujours fait que vivre entre elles soient incapables de comprendre le cœur humain ? S’ils savaient… S’ils savaient comme leur aveuglement affirmé nuisait à leurs fondations. Orgueilleux, ils s’imaginaient posséder une raison supérieure à toutes autres. Or, pour assister aux premières loges à la conséquence de leur gestion, j’étais bien consciente qu’ils ne faisaient que poser de la paille sèche sous nos pieds à tous. Il ne suffisait alors que de quelques étincelles d’injustice pour enflammer leur structure. Et d’injustices… Fallait-il vraiment que je développe ?

Je pouvais bien renvoyer des préconisations, faire entendre mes doutes et inquiétudes. Tout ce que je gagnais, c’était de froisser des égos qui se braquaient alors et finissaient par douter de moi. Arrivée à ce stade, je sentais que tous mes efforts pouvaient soudainement être remis en question. À leurs yeux, je devenais une gêne bonne à être jetée. Alors… Alors, je finissais par me taire. Alors, je suivais à mon tour aveuglément des directives dont je savais le mal que cela produisait hors de leur petit cercle de nantis. Alors, je creusais un fossé envers ceux qui auraient pu vouloir nous soutenir avec plus de bienveillance. Une bienveillance que ces nobles traitaient comme de la négligence. Pourtant, cette négligence, ils étaient les premiers à y consentir dès lors que cela servait leurs intérêts. Après tout, eux savaient. Après tout, eux étaient légitimes. Après tout, eux ne pouvaient avoir tort. Si leur maison devait brûler, se remettraient-ils en question ? Je n’y croyais pas une seule seconde.

Tandis que je préparais quelques œufs brouillés, je soupirais. Dans ces moments, je me sentais impuissante. Dans ces moments, j’étais lasse. Dans ces moments, je voulais simplement tout lâcher, quitte à leur donner raison. Pourquoi investissais-je cette énergie ?

Qu’en aurais-tu pensé, si tu avais été là à ma place ?

Le sourire fatigué, je gardais pour moi mes pensées. À côté, j’avais fait fondre du chocolat dans du lait. Après quelques minutes à écouter mon invitée dans mon dos, je me retournais pour lui servir ce plat chaud avec la boisson qui lui ferait certainement le plus grand bien. J’en avais profité pour prendre avec moi une bassine d’eau chaude ainsi qu’une serviette propre. Elle m’avait demandé ce que je faisais ? À cette question, j’étais demeurée silencieuse, le signe peut-être que quelque chose me travaillait. Elle pouvait croire que c’était à cause d’elle. La vérité, c’était simplement qu’elle me prenait à un lieu ainsi qu’un moment où j’étais la plus lucide sur ma condition. Et cette condition n’avait rien d’agréable. Je ne me sentais pas à ma place. Pour autant, je gardais ce sourire bienveillant. Je le gardais pour la raison que j’appréciais cette suspension dans le temps.

– Manges, tant que c’est chaud.

Et dans le même temps, dans une initiative qui pouvait sembler cavalière, je trempais la serviette dans l’eau chaude et l’avançais vers le visage de Shirahime pour lui nettoyer les plaies, doucement. À cet instant, mon expression était la plus introvertie. Je n’éprouvais aucune gêne. Le geste était naturel. Je n’avais plus envie de penser.

– Ne bouges pas.

Soufflais-je simplement d’une voix plus prévenante qu’autoritaire. J’évitais d’être invasive. J’étais proche, mais en même temps lointaine. Je profitais du silence à la lueur de quelques bougies. Remarquant le bruissement du vent contre les arbres dehors, je me dis que cet instant était réel. Il ne suffisait pas de plus pour que ça aille mieux. Ou le contraire ? Je ne savais plus vraiment. Finalement, avec un certain retard, je lui répondais sobrement.

– Je dormais.

Du moins, j’essayais de le faire. J’essayais d’oublier. Mais dans ces songes, j’avais tendance à me rappeler. De quoi torturer mon sommeil de quelques paniques nocturnes. Heureusement, elle n’était pas arrivée à un tel moment.

– Tu veux bien me dire ce qu’il s’est passé ? La quatrième division était fermée ? Tu sais, je peux bien essayer, mais je n’ai pas pour habitude de prendre soin des autres.

À cet instant, ma langue fourcha un peu. J’aurais voulu dire, soigner. Mais ne revenait-ce pas au même, au final ? Pourtant, je me découvrais une grande attention pour laver ses blessures. Comme si j'avais fait ça toute ma vie.
https://www.before-tomorrow-comes.fr/t231-shiori-naoki

Naoki Shiori

Revenir en haut Aller en bas


Shihōin Mei

Données Spirituelles
Grade: Vice-Capitaine de la 2ème division
Lun 26 Sep 2022 - 4:19 - it was your doom (shiori)

Tu attends qu’elle revienne, sagement assise sur le coussin qu’elle t’a désigné. Les jambes croisées, tu te tiens droite, le plus que tu ne le peux, en sachant que ton corps supporterait sans doute mal que tu te penches vers l’avant pour t’appuyer sur la table. Tu serais sans doute mieux allongée sur le dos, mais ce serait impoli, et puis, ça va, tu peux tolérer la douleur. Parce qu’elle est réelle. Parce que tu peux la voir. Parce que tu sais pourquoi est-ce qu’elle est là. Alors tu peux la supporter.

Bien mieux que celle fantôme qui te réveille la nuit.
Celle qui a si souvent menacé de te rendre folle.

Tu gardes ce sourire agréable, sincère, sans aucune once de malice, chose assez rare chez toi, tandis qu’elle dépose à boire et à manger devant toi. - Merci. Des mots qui sont tout aussi rares et que tu lui adresses pour la deuxième fois. Et ça te fait tout aussi bizarre. D’abord son intérêt pour ta personne et désormais l’inquiétude que tu pouvais lire dans ses traits. Elle est encore là, prête à t’aider, à te tendre cette main que très peu t’avaient tendu par le passé, pour ne pas dire personne. C’est différent. Étrange. Agréable. Que d’avoir quelqu’un qui se souci de toi, suffisamment pour porter la serviette humide vers ton visage et s’occuper à nettoyer le sang séché qui avait collé à ta peau.

Immobile, tu ne bouges pas, comme elle te l’a demandé. Tu restes sagement assise face à elle, laissant l’assiette de côté le temps qu’elle prenne soin de toi. Et si tu aurais normalement insisté pour prendre la serviette dans tes mains pour t’en occuper seule, cruellement indépendante… Cette fois-ci, tu la laisses faire, avec ce petit sourire plus naturel, serein, de dessiné sur tes lèvres. - Oh. Tu fronces doucement des sourcils. - Je suis désolée. Si lors de votre première entrevue, tu n’avais éprouvé aucun remords pour tes actions, cette fois-ci les choses sont un peu différentes. - Je voulais pas te déranger.

Surtout qu’elle semble en avoir besoin, de sommeil.

- Pas l’habitude ? Je trouve pourtant que tu t’en sors très bien. Ou tout du moins, elle semblait savoir comment prendre soin de toi, entre gestes délicats et cette façon qu’elle avait de te faire sentir à l’aise. De t’écouter. De te laisser la chance de parler. De t’exprimer. - C’est pas grand chose. Que tu commences, pour tes explications. - J’ai voulu m’entraîner avec un autre de la onzième et j’ai pas prévu qu’il cognerait aussi fort. Un rire. Puis une grimace, ainsi qu’une plainte de douleur.

- P’tain. Tu as mal aux côtes. Très. À chaque fois que tu respires. Pire encore lorsque tu rigoles, même si faiblement. - ‘Fin, il était pas vraiment dans un meilleur état que moi. Vraiment pas. Et lui est allé à la quatrième. Et comme il a gagné, j’étais pas spécialement tentée de le revoir maintenant et donc eh… J’aurais pu aller chez moi, hein, pour tenter de soigner mes blessures, mais tu vois, paraît que l’appartement des gradés est largement plus confortable que notre dortoir. Le tout avec un large sourire innocent, comme si ça justifiait parfaitement ta présence ici.

N’est-ce pas toi qui lui as dit de ne pas prétendre à une entrevue officielle simplement pour se faire des amis ? Pour apprendre à connaître les autres ?

Alors pourquoi n’arrives-tu pas à admettre que tu avais simplement envie de venir la voir ?

https://www.before-tomorrow-comes.fr/t364-asano-shirahime

Shihōin Mei

Revenir en haut Aller en bas


Naoki Shiori

Données Spirituelles
Grade: Vice-Capitaine de la 2ème Division
Lun 26 Sep 2022 - 22:56 - it was your doom (shiori)

Du peu que je voyais, Shirahime était bien plus sage que ce qu’elle m’avait laissé entrevoir la fois où nous conversions dans un cadre plus réglé. Dans l’ombre des titulatures qui avaient fini par effacer nos identités, elle était de ceux à éprouver de la défiance devant des postures qui appelaient le respect sans l’avoir gagné. Cependant, au sein de mes quartiers, nous n’étions que deux personnes qui pouvaient bien oublier leur grade respectif en l’absence de la machine hiérarchique qui régissait nos relations. Dans cette ambiance, elle ne devait plus trouver de raison de se braquer. Au contraire, elle me remerciait de l’accueillir dans son plus grand moment de vulnérabilité. En cela, nous étions égales.

– Tu ne me déranges pas.

Rétorquais-je avec le plus grand naturel tandis qu’elle m’adressait des remords étrangers à la moindre malice. Au contraire, j’accueillais cet instant à l’instar d’une brise matinale fort salvatrice pour se sortir de la torpeur des nuits agitées. Ce moment d’intimité modeste me permettait d’alléger un peu mes pensées. Ce dont j’avais le plus besoin. Et quand je reçus son compliment, je lui souriais chaleureusement sans enlever le voile couvrant mon regard distant.

– Oh ? Eh bien, tant mieux.

Et ainsi encouragée, je m’entretenais dans mes attentions soigneuses pendant que mon interlocutrice m’expliquait le fond de l’histoire. Un entraînement ? Au moins, j’étais rassurée sur ma plus grosse angoisse. Elle n’avait fait que suivre mes conseils pour évacuer la frustration qui l’habitait. Ce que je constatais en tout cas, c’était que son partenaire n’y avait pas été de main morte. Devais-je m’attendre à finir en un semblable état lorsque viendrait mon tour ? J’accueillais presque la pensée avec de l’envie. De quoi me remettre les idées en place, me disais-je. Et justifier une pause que m’imposeraient mes blessures, aussi.

Dans tous les cas, je ne lisais aucun regret dans son attitude, au point où son corps lui fit payer lorsqu’elle se laissa aller à une forme de relâchement peut-être trop franche. Jetant une œillade comme pour mieux m’aviser de ses blessures cachées, j’eus un léger soupire qui n’était pas celui du dépit, ni même de l’agacement. Tout au plus, l’expression d’un amusement qui laissait entendre un « décidément ».

– Tu vas avoir besoin de quelques bandages pour éviter que tes os ne prennent l’air.

Mais cela attendrait qu’elle profite au moins du repas que je lui avais servi. Comme un top départ, je me reculais un peu pour lui laisser plus de tranquillité. Déjà, je pouvais un peu mieux reconnaître ses traits jusque là cachés sous la crasse et le sang. Posant mon coude sur la table, j’adossais mon menton dans le creux de ma main.

– Je comprends, il aurait été dommage que par-dessus tout, tu lui cèdes du terrain pour des moqueries dispensables.

À sa plaisanterie, je riais un peu, toujours avec cette même contenance qui me rendait mi sincère, mi artificielle. Le résultat d’habitudes trop ancrées m'amenant à cacher mes émotions.

– Si par plus confortable, tu veux dire, plus grand, alors oui, ce n’est pas faux. J’espère en tout cas que tu n’auras pas trop mal aux côtes à devoir te contenter d’un futon plutôt que d’un lit.

Mon sens de l’humour était somme toute fort particulier. J’avais des goûts culinaires discutables. Une écriture à faire pleurer de sang mes pauvres subordonnés. Une décoration digne d’un hôpital sans le sou. Oui, j’étais une bien médiocre gradée s’il fallait attendre de moi que j’incarne le prestige de ma position. Je ne m’y étais pas plus intéressée que ça, mais je devinais fort bien que les autres Vice Capitaines possédaient de meilleures soldes que moi. Je devais déjà m’estimer chanceuse d’arriver à cette responsabilité. Je n’allais pas demander en plus de pouvoir jouer la princesse par des étalages de richesse. Ce serait inconvenant.

– Je suis contente que tu aies trouvé de quoi expulser ta colère autrement qu’en me forçant à te convoquer à nouveau. Je préfère t’accueillir ici. C’est tout de même mieux pour nouer une relation amicale plus saine.
https://www.before-tomorrow-comes.fr/t231-shiori-naoki

Naoki Shiori

Revenir en haut Aller en bas


Shihōin Mei

Données Spirituelles
Grade: Vice-Capitaine de la 2ème division
Mar 27 Sep 2022 - 0:43 - it was your doom (shiori)

Peut-être que tu lui rends la tâche un peu plus difficile, en continuant de parler tandis qu’elle s’efforce de nettoyer tes blessures. Mais elle t’a demandé ce qu’il s’est passé pour que tu sois dans un tel état et il serait poli de l’ignorer. Sans compter que, compte tenu de l’inquiétude que tu as pu lire dans ton regard, tu te dis que la rassurer quant à ton état ne serait pas une mauvaise chose. T’as mal, c’est vrai, et tout ton corps te le répète à chacun de tes gestes, toutefois, tu allais t’en remettre. Après tout, il ne s’agissait-là des conséquences d’un simple entraînement entre deux membres de la onzième division.

Rien de bien surprenant, donc.
Ni très rare.

- Tu t’en occupes aussi de ça ? Des bandages, donc, la demande s’accompagnant d’un petit sourire en coin, amusé. Complice, aussi, tandis qu’elle s’éloigne et que tu te retournes donc vers la table pour ainsi pouvoir peut-être profiter de ton repas tant qu’il est encore chaud et ainsi pouvoir faire honneur à sa cuisine et aux efforts dont elle fait preuve à ton égard. Tu attrapes alors tes baguettes entre tes doigts, à nouveau un faible s’échappant de tes lèvres. - Je savais qu’on serait du même avis là-dessus. Concernant les railleries que tu avais décidé d’éviter en ne te présentant pas à la quatrième division. Oh, tu n’as aucun doute qu’ils t’auraient remis sur pied plus rapidement qu’en restant ici, cependant… Cependant, tu n’aurais pas eu droit ni à ces oeufs brouillés, ni à ce chocolat chaud, et ça aurait été fort dommage.

- Ah tu sais… En attrapant un morceau d’oeuf brouillé que tu prends la peine d’avaler avant de poursuivre. - J’ai été habituée à bien pire, hein. La prison. Une réalité qu’elle aussi a pu connaître. - Puis franchement, c’est bruyant un dortoir. Et c’est peut-être en (grande) partie ta faute. Tu n’es pas très discrète, comme personne. - Donc un peu de silence, c’est vraiment très bien. Tu ne comptes pas non plus t’éterniser trop longtemps ici, préférant éviter de l’importuner plus que nécessaire.

Tu continues de manger quelques instants, silencieuse, éprouvant quelques difficultés à étendre ton bras ne serait-ce que pour attraper la tasse qu’elle a posée devant toi. - Attention, je pourrais en prendre l’habitude. Et il est difficile à deviner, avec ton sourire, si tu es vraiment sérieuse.

Déposant finalement tes ustensiles, tu tentes de t’étirer. Une idée particulièrement mauvaise, que tu te dis, un bras dans les airs, soupirant en constatant que tu allais sans doute mettre un peu plus longtemps qu’à l'accoutumée avant que tout ton corps cesse finalement de te faire souffrir. Tu lèves ensuite ton regard vers celle posée à tes côtés, que tu apprécies découvrir dans un cadre moins encadré, où vos grades n’ont plus vraiment d’importance. - Tu veux savoir ce qui est bien aussi, pour nouer une relation amicale plus saine ? Tu lui demandes ça sur un ton nonchalant, question rhétorique à laquelle tu n’attends pas de réponse avant d’enchaîner.

- Parler à quelqu’un lorsque quelque chose te tracasse. Tu lui dis ça et ton regard se fait un peu plus sérieux. Ton sourire un peu plus doux. Car aussi désinvolte peux-tu être, ça ne t’a pas empêché d’y voir ce voile, dans son regard. La fatigue, dans son sourire. Et si tu ne peux pas te targuer de bien la connaître, tu penses tout de même avoir eu un bon aperçu du personnage qui se trouve à tes côtés. Indépendante. Avec quelque chose à prouver.

Sans avoir le droit de faillir.

- Vas-y, si tu veux parler. Tu te réinstalles sur ton coussin, à nouveau avec ce sourire narquois. - Profites pendant que je n’ai pas la possibilité de fuir. Parce que si l’offre est sincère, tout comme la vague inquiétude qui peut se lire dans tes prunelles vairons, il t’est difficile pour toi de ne pas trop souvent retomber dans l’humour.

Un mécanisme de défense comme un autre.
Comme si tu risquais quelque chose, à faire preuve d’un peu de sérieux, dans une relation avec autrui.

https://www.before-tomorrow-comes.fr/t364-asano-shirahime

Shihōin Mei

Revenir en haut Aller en bas


Naoki Shiori

Données Spirituelles
Grade: Vice-Capitaine de la 2ème Division
Mer 28 Sep 2022 - 0:53 - it was your doom (shiori)

– Si cela ne te dérange pas d’être rafistolée avec des techniques dont j’ai le secret… faudra pas te plaindre si derrière tu deviens un peu bancale.

Disais-je en pointant du pouce l’un des meubles branlants que j’avais retapé rapidement. Là-dessus, je préférais être honnête. Je n’étais pas une soigneuse en herbe, loin s’en faut. Enfin, je trouverais sans doute là une belle occasion de me trouver une vocation. Souhaitait-elle m’encourager à quitter mes quartiers pour faire mes armes dans la quatrième division ? Je souriais à cette pensée qui me fit me dire que la pression serait sans doute moins lourde que dans le Nibantai.

Enfin, au moins, Shirahime semblait beaucoup apprécier le repas sommaire que je lui avais servi avec cette faute de goût de marier le salé basique des œufs brouillés avec le sucré du chocolat chaud. Après, ce n’était pas comme si j’avais craint qu’elle possède des goûts de luxe. En cela, elle n’était pas bien différente de moi. Une convive agréable, en définitive, qui avait su s’accommoder de peu dans sa vie. Son long séjour en prison laissait aucun doute sur ce point. En revanche, l’entendre me confier qu’elle appréciait le silence, j’avais de quoi être un peu étonnée. Jusque là, je l’imaginais courir tête baissée vers les problèmes. Ce qu’elle faisait bien, d’ailleurs. Mais voilà, guère vraiment le genre de profil qui s’accommodait du calme.

Maintenant que je la regardais, il était vrai que son attitude était on ne peut plus tranquille dès lors qu’elle se trouvait en confiance. À ce titre, elle m’avertissait sur les regrets que je cultiverai probablement à m’y habituer.

– Je t’en prie. Tu es la bienvenue.

Par là, j’évacuais la potentielle pensée qu’elle puisse représenter pour moi un désagrément. Cette balafrée pouvait bien rester le temps qu’elle désirait. Je ne faisais absolument pas sentir que j’étais dérangée par le temps qui défilait, bien au contraire. Rien à voir avec l’autre fois où nous discutions dans un cadre plus formalisé. Ici, je ne travaillais pas. Et pour cette raison, je n’irais pas compter les heures.

Son assiette terminée, je l’observais s’étirer dans des mouvements audacieux, considérant son état. J’aurais pu lui faire une remarque, mais je ne souhaitais pas non plus me montrer trop invasive. Si je me mettais à la traiter comme ma fille, cela risquerait de devenir gênant. Gênant, comme son initiative d’aborder une question d’une indiscrétion telle que l’on ne pouvait nier la justesse de sa place au sein de la Onzième division. Parler de ce qui me tracassait ? Mon expression s’embruma plus franchement, figée, le sourire forcé en passe de se faner petit à petit, même si sa dernière remarque désamorça un peu cela pour un instant fugace.

– Oh ? Cela semble si évident ? Désolée, je ne voulais pas t’ennuyer avec ça.

Mais à présent que le sujet était soulevé, devais-je simplement prêter le change et donner l’air de rien ? Alors que mon regard ne l’avait que peu quittée, celui-ci prenait une empreinte plus introvertie.

– Je suis simplement fatiguée, je crois. Pas comme toi. Non, je dirais que c’est plus une question de moral. Un état d’épuisement dont on ne récupère pas en s’allongeant quelques jours.

À ce titre, j’étais presque envieuse. Shirahime pouvait évacuer sa frustration assez simplement. Elle s’était trouvé une personne pouvant l’aider à cette fin. Encore que je me dis que ce ne devait pas être si simple. Son mal était plus profond que ça. Et qui sait, me laisser aller à quelques confidences me permettrait sans doute d’en apprendre davantage sur mon invitée.

– J’aimerais ne pas avoir à surveiller le moindre de mes mots. J’aimerais ne pas avoir à réprimer ce que je ressens. J’aimerais ne plus avoir à m’accommoder d’attentes qui se fichent bien de moi. J’aimerais posséder le droit d’échouer, d’être faillible, non… je dirais même, d’être faible.

Quand j’y repensais, je me disais que ce n’était là que la surface émergée de l’iceberg. Ce qui me tracassait, c’était quelque chose de plus profond. Et quand j’y réfléchissais, les mots sortirent d’eux-mêmes pour traduire la première chose qui me vint à l’esprit.

– J’aurais aimé qu’il soit toujours en vie.

Et, dans un tremblement de lèvres, de lâcher, plus faiblement.

– J’aurais aimé être morte à sa place.
https://www.before-tomorrow-comes.fr/t231-shiori-naoki

Naoki Shiori

Revenir en haut Aller en bas


Shihōin Mei

Données Spirituelles
Grade: Vice-Capitaine de la 2ème division
Mer 28 Sep 2022 - 1:40 - it was your doom (shiori)

C’est difficile dans ton état de rire. Et pourtant, c’est bien un rire qui s’échappe de tes lèvres tandis que tu observes le meuble qu’elle te désigne. - J’aurai juste à dire que tu as fait exprès pour t’assurer de gagner notre combat. En haussant des épaules, pas particulièrement sérieuse, ni vraiment inquiète de ton état. Peut-être que, physiquement, tu irais mieux si tu avais directement été à la quatrième division, cependant… T’auraient-ils nettoyer le visage avec la même application ? Douceur ? T’auraient-ils servi à manger ? Un chocolat chaud ? T’auraient-ils inviter à rester ici aussi longtemps que tu pouvais en avoir de besoin ? Tu ne penses pas.

Tu n’es pas la bienvenue chez eux.
Alors qu’ici, ta présence te semble être appréciée.

Terminant donc l'assiette qu’elle t’a servi, tu déposes les ustensiles devant toi avant de t’étirer. Un choix que tu regrettes dès lors que ton bras se retrouve dans les airs, en ayant presque oublié, le temps de quelques instants seulement, à quel point t’es physiquement mal. Au moins, mentalement, tu sembles bien te porter, ce qui est une bonne chose. Et tu ne peux pas vraiment dire la même chose de celle qui t’a accueilli chez elle, ayant aperçu ce voile dans son regard. Et si tu as hésité pendant quelques instants à aborder le sujet, ne souhaitant pas non plus la brusquer, tu te dis qu’au moins, de cette façon, tu lui laisses savoir que la porte est ouverte, si elle veut t’en parler. C’est la moindre des choses que de lui offrir une oreille attentive.

Tu gardes donc le silence, la tasse portée à tes lèvres, pour lui laisser le temps. Pour lui laisser prendre la décision de si elle souhaite te parler ou pas. Qu’elle choisisse l’un ou l’autre, tu n’aurais aucun mal à suivre le cours de la discussion, peu importe où est-ce qu’elle souhaitait l’amener. - Est-ce que j’ai l’air de quelqu’un d’ennuyer ? Une question rhétorique, encore, tandis que tu secoues doucement la tête de droite à gauche. - T’excuses pas. Parce qu’elle n’a aucune raison de le faire. Tu considères que, si ça t’ennuyait, tu ne lui aurais pas tendu la main. Tu aurais simplement continuer de prétendre n’avoir rien vu, rien remarqué.

Peu à peu, elle parle. Et peu à peu, tu commences à comprendre. Tu entends ses paroles de la dernière fois. Elle a détruit ce qu’elle avait de plus cher. Elle aurait préféré mille fois plus que ça. Plutôt que quoi ? Qu’il meurt ?

Qu’elle le laisse mourir ?

- Toi t’as besoin d’un congé. Que tu déclares simplement, après quelques instants supplémentaires plongés dans le silence. - D’un vrai congé, loin de toutes tes responsabilités à la con. Et tu ne mâches pas tes mots. Tu te demandes comment est-ce qu’elle fait. Comment est-ce qu’elle fait pour travailler pour eux ? Comment arrive-t-elle à porter le poids de cette décision ? De travailler pour eux malgré l’hypocrisie et l’injustice. Et tu ne juges pas ses choix et encore moins ce qu’elle fait. Pas du tout. Tu penses même comprendre un peu d’où lui vient sa fatigue.

Entre ça et son propre passé.

- Est-ce que tu te le permets, parfois, d’être faible ? Tu prends le temps de chercher tes mots. D’articuler ta pensée. - De dire ce que tu penses ? Comment est-ce que tu te sens ? Ce que tu ressens ? Tout ce qu’elle semblait regretter ne pas pouvoir faire. Un poids supplémentaire sur ses épaules. - Et je te dis pas de l’être avec n’importe qui, tu sais, mais je pense que ça te ferait du bien, de baisser ta garde de temps à autre.

Il y a ce sourire que tu lui adresses. Sincère. - Je sais que je t’ai déjà offert que si toi aussi t’en as besoin, qu’on aille dans une salle d’entraînement, mais… Si ce dont t’as besoin, c’est juste de quelqu’un pour t’écouter, ça peut aussi s’arranger. Puis ça tombe bien, je n’ai aucune attente, te concernant. Tu n’attends rien d’elle. Tu n’es pas là, chez elle, parce que tu espères quelque chose de sa part. Tu n’es ni intéressée par son titre, ni même les privilèges que pourrait peut-être t’offrir une amitié avec la vice-capitaine de la seconde division. Tout au plus, tu t’attends à un peu de sincérité. Mais ça, ça te semble la base, dans une relation saine.

- ‘Fin voilà. T’es pas douée, pour ce genre de chose. T’es pas la personne la plus réconfortante que tu connaisses. Pas du tout. - Ça te ferait au moins une personne avec qui tu n’aurais pas à surveiller tes mots. Et tu ne sais pas, si ça peut l’aider. Tu sais juste que tu ne perds rien à le proposer. Parce que tu peux comprendre sa peur d’échouer. L’impossibilité d’être faillible. Faible. Malgré tes grands discours et ta grande gueule… Toi aussi, tu as peur. Peur de ne pas être assez forte. Peur d'être remplaçable.

Peur de retourner là-bas.
Peur qu’on t’arrache encore une fois une partie de ton âme.

- Et lui. Tu lèves doucement le bras, ignorant la douleur pour venir poser ta main sur son bras. - Tu veux m’en parler ? Après tout, ne viens-tu pas de lui ouvrir la porte ? De lui dire qu'elle pouvait avoir confiance ? Te partager ce qu'elle ressent ? Parce qu’outre tout ce qu’elle t’a dit et qui a précédé cette bribe d’information, tu as l’impression que c’est la plus importante de toutes.

Et celle dont tu n’as aucune idée de comment aborder.
https://www.before-tomorrow-comes.fr/t364-asano-shirahime

Shihōin Mei

Revenir en haut Aller en bas


Naoki Shiori

Données Spirituelles
Grade: Vice-Capitaine de la 2ème Division
Mer 28 Sep 2022 - 23:59 - it was your doom (shiori)

Une confession que je n’avais fait à personne jusqu’à maintenant. Pour quelle raison déjà ? On perdait à tous les coups en prêtant le flanc. Je l’avais appris à mes dépens. Enfin, n’était-ce pas au fond que des excuses ? S’il fallait parler de ceux qui me sortirent de mon trou, absolument pas. Mais m’éviter de me lier à qui que ce soit ? Quand j’y réfléchissais, je saisissais assez facilement les raisons de ma réserve. J’avais ressenti le poids de la perte. Cette fois ça, j’étais morte intérieurement. Toute l’énergie que j’avais investi dans mes relations s’étaient évanouies en un instant jusqu’à m’abattre. Mais ne respirais-je pas encore à ce jour ? Alors, qu’est-ce qui me retenait de recommencer ? Sans doute, la terreur que m’inspirait de vivre à nouveau cette expérience de dépossession de soi.

Mes souvenirs, plus personne ne pouvait s’en faire l’écho. Mes pensées, plus personne ne pouvait les comprendre. Mes aspirations, plus personne ne pouvait s’en rappeler. Au point où à présent, j’avais fini par me sentir extérieure à ce monde. Or, devant cette presque inconnue, je prenais des risques. Le risque de me révéler une fois et d’être rejetée pour la charge mentale que mes plaintes pouvaient inspirer. Le risque de me tromper dans mes impressions et livrer à une louve des failles qui en viendront à me condamner. Le risque que je me décourage à regarder dans les yeux ce mur infranchissable qui m’enfermait dans le passé.

Un congé ? Je doutais de ce besoin pour la raison que chaque fois que je sortais de mes distractions, j’en revenais à ces tourments qui me tiraient éternellement vers le bas. Si je m’arrêtais de courir, ne finirais-je pas simplement par sentir mourir mon restant d’espérance ? À la vérité, je me maudissais de posséder cette pensée. Je me maudissais au songe de ceux qui en vinrent à croire en moi, parfois au mépris de leurs désirs les plus précieux. À quoi bon, si c’était pour cette complaisance à aller mal ? De culpabilité alors, je refusais à mes sentiments le droit d’exister. Je niais mes émotions, quitte à me réduire à l’état de machine, d’instrument. Ainsi, j’étais utile à ceux qui m’entouraient.

– J’aimerais que ce soit si simple.

Murmurais-je presque de manière inaudible. Je détestais me chercher des excuses. Je ne supportais pas de m’entretenir dans cet égoïsme. Et là résidait ma contradiction que soulevait très bien mon interlocutrice. J’aimerais avoir le droit d’avoir faible, prétendais-je ? Mais alors, pourquoi me le refusais-je lorsqu’on me l’accordait ? À cette question, je n’avais pas de réponse sinon la conviction que je me trompais. Pour cette raison, je me contentais de l’écouter.

Elle me souriait, et pour les innombrables expériences qui me permettaient désormais d’identifier la tromperie sous toutes ses coutures, je ne lui reconnaissais rien de tout cela. Elle cherchait à m’aider en toute sincérité. Je pouvais refuser de le voir, je me mentirais à moi-même. Pour preuve, cette chaleur que m’inspirait ses paroles. Aucune attente ? J’eus à cet instant un léger souffle du nez, amusée. La conclusion était limpide : je devais assumer ou me taire à jamais. Encouragée à cette fin, je prenais le parti de céder. De lui confier mon secret.


Pour se faire, je me leva pour m’avancer vers un meuble et saisir le bâton de bois misérable qui reposait dessus. Restant figée quelques secondes à en effleurer l’écorce de mon autre main, mon expression était la plus introspective. Souriante, je revenais me poser près de Shirahime.

– Dis moi, Shirahime, est-ce que tu as déjà essayé de pincer l’instant entre le pouce et l’index ?

Dans un sourire, je leva le bâton et le tint en suspension dans les airs entre le pouce et l’index. Regardant vers son sommet, je me rappelais quelle posture il montrait souvent en flânant dans le jardin.

– Je l’ai souvent vu ainsi demeurer immobile pendant de longues heures. Quand je lui demandais ce qu’il attendait, il me répondait que j’étais étrange de m’adresser à un arbre. Au début, j’étais un peu interdite. Puis quand je vis un oiseau se poser au bout du bâton, je finis par le voir tel qu’il se décrivit. Ses mots possédaient une telle force.

Relâchant ma prise, j’attrapais ce morceau de bois pour le reposer entre mes mains. Même aujourd’hui, il était parvenu à transformer un objet qu’aucun ne remarquait en une relique que j’étais incapable d’ignorer.

– Autrefois, il me confia qu’il deviendrait un capitaine formidable. Nous n’étions alors que des orphelins. Son seul fait glorieux fut de me sauver alors que j’agonisais seule dans la faim. N’importe qui se serait moqué. Mais moi je savais que s’il l’exprimait, alors cela deviendrait la réalité. Son destin possédait un tel potentiel.

Le regard vague, je semblais revivre des scènes que j’avais longtemps refoulé au fond de mon esprit. J’ouvrais la porte à quelque chose qui m’avait toujours blessée ces dernières années. Néanmoins, cette fois, cela me faisait du bien.

– Il y avait aussi cet homme à qui je devais tout. Un noble différent des autres. Il consacrait sa richesse dans des orphelinats de nature à nous faire nous sentir comme des personnes. Grâce à lui, je me fis de nombreux amis. Nous sommes sortis de là avec la conviction que ce monde ne nous avait pas oublié, finalement. Nous aussi, nous pouvions y trouver notre place. Je dis ça, mais déjà à l’époque, je ne possédais pas vraiment de rêves particuliers. Il me l’a souvent reproché.

Je souriais à cette réflexion. Combien de fois avais-je partagé cette discussion avec lui ? C’était alors toujours l’occasion de nous projeter plus loin dans ses aspirations propres. Or, pendant ce temps, je demeurais spectatrice. Comme cette fois, où je fus impuissante aux événements qui nous frappèrent.

– Puis, il y a eu ce massacre. Des dizaines de milliers d’innocents que ces shinigamis éliminaient comme s’ils régulaient la population d’animaux sauvages. Celui qui nous accueillit autrefois dans son orphelinat vit sa femme se faire tuer. À son appel, nous sommes tous venus armes au poing. Nous nous entraînions pour payer notre dette. Nous lui faisions confiance. J’étais alors avec celui qui m’avait sauvée étant toute petite.

Dans mon récit, je m’interrompais. Mon sourire s’était évanoui depuis un moment. Mais au fur et à mesure que je progressais dans mon histoire, mon expression prenait une teinte plus sombre, plus distante.

– Je n’ai jamais compris pourquoi cette fois là, notre bienfaiteur nous a piégé. J’étais enfermée avec tous ceux que j’aimais. L’on a imposé une condition cruelle pour sortir de là. Il nous fallait nous entre-tuer jusqu’à ce qu’il n'en reste plus qu’un seul.

À cet instant, un silence en vint à traîner un peu. Je continuais de caresser le morceau de bois qui reposait sur mes cuisses.

– Lorsque nous n’étions plus que deux, il m’a convaincu que nos sabres n’étaient que des bâtons de bois. Je te l’ai dit, ses mots possédaient cette force.

Entre mes mains, le bâton tremblait de manière presque imperceptible. Arrivée à ce moment, je me mis à serrer ma prise comme pour réprimer les émotions qui menaçaient d’exploser. Après quelques secondes, je parvenais à garder contenance. Plusieurs années étaient passées depuis cette tragédie. J’étais finalement parvenue à me dominer.

– Il s’appelait Naoki.

Et à l’énonciation de ce nom, des larmes en vinrent à couler sur mes joues. Pour la première fois, j'échouais à me maîtriser. En fin de compte, je ne dominais rien du tout.
https://www.before-tomorrow-comes.fr/t231-shiori-naoki

Naoki Shiori

Revenir en haut Aller en bas


Shihōin Mei

Données Spirituelles
Grade: Vice-Capitaine de la 2ème division
Jeu 29 Sep 2022 - 0:36 - it was your doom (shiori)

Tu es tentée de lui rétorquer que c’est si simple, cependant, tu préfères ne pas t’avancer sur ce terrain. Car au fond tu sais que ce n’est pas si facile. N’as-tu pas toi-même cette réserve concernant tes propres relations ? Tu as peut-être une grande gueule et il t’est peut-être facile de discuter de tout et de rien avec les autres… Mais te montrer faible ? Vulnérable ? Plus encore, être honnête, avec les autres ? Ce n’est pas quelque chose que tu fais. Ou alors, ça t’est difficile. Très difficile. De t’ouvrir sur ce qui te hante. Sur tout ce que tu noies à travers la douleur.

Tout ce que tu peux faire, c’est de lui tendre la main. Sans la brusquer ni la forcer, de simplement lui tendre, avec cette douceur que tu te surprenais toi-même à avoir. Quant à si elle se décidait de la prendre ou pas… Cette décision en t’appartenait pas. Tu pouvais lui ouvrir la porte mais ne pouvait malheureusement pas la forcer à la franchir.

Alors tu attends.
Attends qu’elle fasse son choix.

Tu l’observes qui se lève et tu la suis des yeux, curieuse. Puis, ton attention se porte sur la bâton qu’elle tient entre ses doigts et qu’elle ramène vers toi. - Hein ? Qui s’échappe de tes lèvres, pas certaine de savoir si tu as vraiment compris la question. De coincer entre tes doigts l’instant ? Tu ne sais pas trop ce qu’elle veut dire, par là, ce qu’est supposée représenter cette métaphore, si vraiment il s’agit de ça. Haussant alors un sourcil, tu n’insistes toutefois pas, pour lui laisser le temps de parler. Pour lui donner l’occasion de s’exprimer sans pression et sans personne pour apporter quelconque jugement. C’est ce qu’elle a fait, lors de votre première rencontre. Elle t’a laissé parler. T’a donné une voix. La tienne. Et voilà où ça vous a mené.

Lui. Dont tu ignores tout de son identité, jusqu’à son nom. Tu écoutes son histoire, à lui. Celle de Shiori, aussi. La façon dont elles se mêlent. Orpheline, donc. Qui malgré une situation difficile, semble avoir réussi à bien s’en sortir. À bien s’entourer. Que s’est-il donc passé ? Tu te doutes qu’il n’y a pas que ça, à son histoire. Qu’il y a quelque chose de plus. Un sujet sans doute plus difficile à aborder. La source de ce voile que tu vois parfois venir brouiller son regard ? Peut-être bien. Pas la peine de vraiment trop te poser de questions sur le sujet, tu te dis que tu auras sans doute bien assez tôt les réponses à tes quelques interrogations.

Et tu ne sais pas, si tu n’aurais pas préféré ne pas les avoir, ces réponses. Un piège. Un massacre. Une trahison. Tu clignes des yeux à quelques reprises alors qu’il te faut quelques instants pour saisir l’ampleur de ce qu’elle vient de te raconter.

Elle a dû détruire ce qu’elle avait de plus cher.
Lui.

Les larmes lui montent aux yeux et, face à ce constat, tu ne sais pas quoi faire. Comment réagir. Tu tends alors une main vers elle, pour la poser sur la sienne. Sur ce bâton qu’elle tient. Puis tu l’attires vers toi, sans vraiment savoir ce que tu fais, toi-même pas spécialement tactile et ne sachant pas si elle, elle l’est, seulement un peu prise de court avec cette seule urgence dans ton esprit : trouver une façon de la réconforter. Et cette façon que tu trouves, c’est de passer outre la douleur qui vient vriller dans tes tympans pour la prendre dans tes bras, cherchant tant à lui offrir un peu de chaleur que de réconfort.

- Je suis désolée. Tes mots sont sincères. Emplis d’une empathie que tu n’éprouves que pour de rares personnes. Avec peut-être un léger tremblement. L’injustice. Une colère qui vient brûler dans le fond de tes prunelles, à l’idée que quelqu’un ait pu être assez malade, assez cruel, pour lui imposer ça. À elle. Et à tous ceux dont le sang repose désormais sur ses mains.

Qu’es-tu supposée dire, dans une situation comme celle-ci ?
Quelle serait la bonne chose à faire ?

Ce sont les questions qui traversent rapidement ton esprit alors que tu la libères de ton étreinte sans doute un peu maladroite. - Tiens… Tu sembles chercher du regard quelque chose, peu importe ce qui pourrait l’aider à sécher ses larmes, abdiquant finalement sur un morceau de tissu à moitié déchiré de ton kimono que tu termines d’arracher d’un geste sec avant de le lui tendre. Toujours mieux que rien. - Je ne pense pas pouvoir comprendre ce que tu ressens… Après tout, tu n’as jamais perdu personne. Tu n’as jamais été assez proche de quelqu’un pour vraiment être affectée de sa perte. Tu n’en as pas eu le temps.

- Mais… Tu cherches tes mots. - Il est mort, lui aussi ? Ça t’échappe, sans que tu n’ais le temps d’y réfléchir, ni même de le retenir. - Le noble, je parle ? Parce que là, tout de suite, tu te dis que tu pourrais sans doute supporter quelques années de plus derrière les barreaux. Qu’il n’y en a un qui ne mérite plus de respirer.

Tu secoues toutefois la tête, l’air de dire d’oublier tes dernières paroles. - ‘Fin, non, c’est pas ce que je voulais dire. Oui, c’était ça, mais bon, ce n’est de toute évidence pas ce qui est important, pour le moment.

- Je pense que tu t’es retrouvée dans une situation où il n’y avait pas de bonnes réponses et où tu as dû faire l’inimaginable pour tenter de survivre. Une pause. Qui s’accompagne d’un sourire triste. - Quoique non. Si c’était ça, tu l’aurais laissé gagner. Tu marmonnes ça tout bas, ce que tu penses avoir compris de tout ce qu’elle t’a raconté. Notamment qu’elle aurait préféré mille fois mourir là-bas plutôt que d’être ici aujourd’hui. D’être ici, seule. Sans lui. - Tu penses que lui y aurait survécu ? De gagner ? N’était-il pas finalement celui qui a pris la solution facile ?

Une mort rapide plutôt qu’une vie écrasée par la culpabilité ?
Tu es presque certaine qu’à sa place, la première vie que tu aurais prise aurait été la tienne.
https://www.before-tomorrow-comes.fr/t364-asano-shirahime

Shihōin Mei

Revenir en haut Aller en bas


Naoki Shiori

Données Spirituelles
Grade: Vice-Capitaine de la 2ème Division
Ven 30 Sep 2022 - 0:57 - it was your doom (shiori)

Je me sentais mal. De ces émotions que l’on rejette malgré nous et qui nous répugnent. Sans doute était-ce pour cela que je porta la main devant le visage pour dissimuler les grimaces que je peinais à contenir, forte d'une pudeur honteuse. Je me cachais de mon interlocutrice. Ce pourquoi je ne la sentis pas s’approcher, poser la main sur la mienne qui tenait le bâton, pour à la fin m’offrir une étreinte qui me prit de court. Depuis toujours, j’avais gardé une distance avec les autres. Une fois seulement, je pus ressentir la chaleur d’un autre corps. Le sien, tandis qu’il devenait justement de plus en plus froid. Ici, j’avais seulement de plus en plus chaud. Et si je m’écoutais, je dirais que cela me faisait du bien.

Pour cette raison, je ne la repoussais pas. Je demeurais immobile. Je restais dans ma vulnérabilité. Une faiblesse qui venait d’être acceptée suite à la promesse que l’on m’adressa. À cet instant, je cessais de me retenir. Je pleurais. Peu importe si ça me rendait disgracieuse. J’évacuais ce que j’avais longtemps gardé pour moi. Et contre toute attente, ça aurait un effet libérateur. Elle s’excusait ? Considérant le temps où nous nous connaissions, c’était effectivement prendre là une initiative cavalière. Mais si j’avais possédé la force de m’exprimer sur le moment, je l’aurais remerciée. La remercier de ne pas me jeter au visage son indifférence. De partager une souffrance qu’elle comprenait d’évidence.

Quand elle se dégagea un peu, je m’empressais d’essuyer mes larmes sur mon avant bras. De nouvelles menaçaient encore de suivre, mais j’étais arrivée à les retenir, les yeux humides. Ce faisant, ma vision était rendue légèrement floue, dévisageant celle qui me faisait face. Elle m’offrait un tissu que j’acceptais, m’essuyant un peu mieux le visage pour rendre plus nette ma vision. Et dans l’attente que les sanglots n’engourdissent plus ma voix, je l’écoutais. Si l’homme qui m’avait trahie était mort ? À cela, je m’entretenais dans mon silence avec une ambiguïté d’expression qui ne permettait pas de dire si je le détestais vraiment. Tout au plus Shirahime pourrait-elle deviner qu’il vivait toujours.

Je me refusais encore d’y songer. Penser à ma réaction si je devais le revoir un jour. J’ignorais alors ce que je ressentirais, ce que je lui dirais, ce que je ferais. Au fond de moi, j’eus la fragilité de me dire que j’aimerais lui pardonner. Lui pardonner, car autrefois, je lui accordais une confiance aveugle. Encore aujourd’hui, je l’associais à un père. Un père qui m’avait conduite à tuer l’homme que j’aimais. Le détestais-je ? Notre relation était à ce jour trop compliquée pour que je sois capable de le dire.

En revanche, comment je vivais désormais mon deuil ? Cela, j’avais eu plus de temps d’y songer. Les mots qu’elle m’adressait, une autre me les avait déjà exprimé à sa manière. Ma vis-à-vis était dans le vrai. Au moment de lui ôter la vie, je n’avais pas réellement possédé le choix. Il avait gagné, non moi. Autrement, il serait là, à ma place. Et s’il aurait survécu de me perdre ? Cette question, il faudrait supporter un temps de silence avant que j’y réponde.

– Je l’ignore… Je sais seulement qu’il a décidé du résultat. Il me dit alors qu’il avait gagné. Et il avait raison. Moi, après ça… j’ai tout perdu… S’il y aurait survécu ? Je ne sais pas… Encore aujourd’hui, je ne saurais mesurer l’homme qu’il était. Je sais seulement qu’il était plus grand que je ne le serai jamais. Lui possédait un rêve. Moi…

À ce stade, fallait-il vraiment que je termine ma phrase ? Ma vie n’avait aucun sens et cela se lisait dans mon regard creux. Pour autant, je n’étais pas seule, là maintenant. Une autre personne s’était affranchie de sa douleur pour m’enlacer. Une autre personne s’était affranchie de ses tourments pour m’écouter. Une autre personne s’était affranchie de sa perdition pour me réconforter. Cette personne, c’était Shirahime. Et à présent que je sentais ce poids s’alléger, mon regard s’éclairait d’une lueur à l’instant où il venait rencontrer le sien. Une lueur d’intérêt.

– Je n’imaginais pas que tu étais ce genre de personne. Avec toi, je pourrais bien abandonner toute prudence. Te donner de quoi me détruire si tu le voulais. Alors, je pense bien que je n’arriverais pas à te détester malgré tout. Tu possèdes une telle force.

Des mots qui n’avaient rien d’anodin. La plupart du temps, ceux qui m’entouraient m’apparaissaient comme de lointains étrangers. Mais elle, j’avais très rapidement senti son cœur. Je la sentais, devant moi. Et pour être honnête, c’était infiniment agréable. Pour cette raison, je voulais en savoir plus.

– Pourtant, toi-même, je sens que tu es faible. Comme moi. Je sens qu’à tout instant, tu pourrais exploser. Peut-être d’une toute autre manière. Parce que tu ne supportes plus cette injustice. L’injustice d’avoir été enfermée si longtemps pour des crimes que tu n’avais pas commis. Mais de quoi avaient-ils peur ? Qu’est-ce donc qui te consume si profondément ? Profites, tu as l’occasion de le rejeter autrement que par une frappe bien sentie.

Une frappe qui lui avait ici valu d’avoir les côtes brisées, le nez cassé, la chair lacérée. Saurait-elle substituer à cela des mots ?
https://www.before-tomorrow-comes.fr/t231-shiori-naoki

Naoki Shiori

Revenir en haut Aller en bas


Shihōin Mei

Données Spirituelles
Grade: Vice-Capitaine de la 2ème division
Ven 30 Sep 2022 - 1:31 - it was your doom (shiori)

Il y a dans cette étreinte une émotion que tu n’éprouves que très rarement. Une facette de ta personne que tu ne montres pas aux autres. Que tu gardes pour toi, à l’abri des regards, derrière ta façon d’être un peu exubérante, sous cette épaisse couche de nonchalance et de désinvolture. Tu laisses souvent entendre que tu ne te soucis pas de grand chose, terriblement désintéressée par les autres et ce qu’ils peuvent bien faire. La vérité ? C’est que tu t’en soucis un peu plus que tu n’oses l’admettre. Aimerais bien t’en rapprocher un peu plus que tu ne le fais réellement. Maladroite, sans être bien méchante, tu gardes cette distance sécuritaire pour ne pas avoir à souffrir d’un déchirement.

Pas une deuxième fois.

Cherchant à la réconforter comme tu le peux, tu lui tends un morceau de tissu déchiré pour qu’elle puisse essuyer ses larmes. Et tu prends la parole, sans trop savoir quoi lui dire, naviguant dans l’inconnu en espérant ne pas faire d’erreur. Après tout, tu ne voudrais pas te mettre les pieds dans les plats, encore moins de rendre la situation plus difficile qu’elle ne l’est déjà pour elle. Et à ses mots, à sa réponse, tu ne peux que secouer la tête et lui adresser un faible sourire. - Un plus grand homme que toi, vraiment ? Il n’y a pas d’accusation, dans ta voix. Un peu de surprise. De consternation, lorsque tu réalises que c’est vraiment ce qu’elle pense.

- Lequel de vous deux est encore en vie ? Lequel de vous deux a choisi la voie de la facilité ? C’est ce que tu lui dis, faisant cependant l’effort d’y mettre les formes. Était-il vraiment plus grand qu’elle alors qu’il est celui qui a forcé sa main ? Qui lui a imposé cette vie torturée, à menacer de s’écrouler sous la culpabilité ? - Tu vis. Que tu lui dis assez simplement. - Tu n’as pas besoin de rêves ni de grandes ambitions pour que ça en vaille la peine. En avais-tu seulement, toi, des rêves ?

- Tu continues tous les jours de te battre avec comme objectif d’être encore là demain matin. C’est déjà plus que suffisant. Et peut-être que oui, certaines personnes étaient destinées à de grandes choses. Et d’autres l’aspiraient, de réaliser de grandes choses.

Mais où était le mal de simplement vivre ?

Malgré le ton un peu plus sombre de votre discussion, tu ne peux retenir le rire à ses mots. Un rire léger. Agréable. Qui ne manque pas de te faire souffrir, encore. Ton corps te rappelant que malgré toute ta bonne volonté, il n’a pas guéri en quelques instants à peine. Que tu as besoin de repos. - Ah bah, je pense que c’est une bonne chose, non, que tu ne parviennes pas à me détester ? Une formulation qui t’amuse, sur laquelle tu rebondis pour ne pas avoir à afficher ta gêne suite à ses compliments. C’est comme ça que tu es, un peu d’humour pour éviter les sujets sérieux. Pour passer outre le malaise qui accompagne l’inexpérience, lorsqu’il est temps de relation sociale.

D’accepter que d’autres puissent t’apprécier.

Et bien évidemment, suivant les aveux qu’elle, elle t’a fait, c’est vers toi que se tournent les questions. Un soupir s’échappe de tes lèvres. Pas vraiment lasse. Cherchant surtout à savoir par où commencer, décidant d'être à ton tour honnête. De répondre à sa vulnérabilité par la tienne. Le savais-tu seulement, le pourquoi ? Ils ne t’ont rien dit. Mais tu penses tout de même avoir une petite idée. - Je déteste les humains. Une première réponse. Simple. - Je les hais, même. Une précision. - Profondément. Une flamme qui s’active dans ton regard, qui danse au rythme de ton pouls qui s’accélère. Tu t’efforces tout de même de rester calme tandis que tu replonges dans des souvenirs qui n’ont rien d’agréables, relevant les manches de ton kimono presque en lambeaux pour dévoiler les cicatrices sur tes bras. - Elles sont partout, sur mon corps. Ces grandes lacérations qui ont été recousues. Sur tes bras. Tes épaules. Ton visage. Ton cou, même. Sur toutes les parties de ton corps qui sont visibles.

- Je suis arrivée ici avec ça. Dans cet état. Et pourtant, tu as appris après coup que le corps ne gardait pas les cicatrices des blessures ayant causé la mort. Elles sont donc sur ton corps depuis longtemps. Très longtemps. Une torture dont tu n’as aujourd’hui aucun souvenir, si ce n’est que des sensations qui te réveillent dans la nuit. Une douleur telle que tu n’en as jamais connu, que tu étouffes rapidement dans une douleur plus réelle. Que tu peux comprendre. Accepter. Apaiser. - Et je ne sais rien, de ce qui les a causés. Tout ce que je sais… Ta voix se bloque un peu dans ta gorge.

- C’est que lorsque j’y pense, ou lorsque j’ai des vagues souvenirs de cette période, je ne peux que détester un peu plus l’humanité. Tout ce que tu sais, c’est que ce sont des humains qui t’ont torturé. Encore. Et encore. Malgré les larmes. Malgré les cris. Malgré les suppliques. Malgré cette petite voix fragile. Celle qui n’a plus la force de s’exprimer. S’il vous plaît…

- Donc j’imagine que ça ne leur a pas plu. Qu’ils ont considéré que c’était trop dangereux. Que j’étais à risque de ne pas bien accomplir ma mission et de laisser en vie des hollows seulement pour que plus d’humains n’en meurent. Et ont-ils eu tort ? Pas vraiment. L’idée t’a souvent effleuré l’esprit, à l’époque. Trop souvent. Aujourd’hui ? Tu es un peu plus mesurée. Même si la haine est toujours la même. Même si elle est toujours aussi forte. Bien que partagée envers d’autres, aussi. Tous ceux coupables d’injustices. Ceux qui t’ont malmené. Torturé. Sans doute tué, aussi. Ceux qui t’ont enfermé. Privé de ta liberté.

Tous ceux qui t’ont détruit peu à peu.
Les premiers dont tu ne te souviens pas. Les seconds pour des raisons qui t’échappent encore.

Un soupir, à nouveau. - Et j’essaie de me convaincre que ce n’est rien. Après tout, pourquoi ça serait important si je ne m’en souviens plus ? De cette vie que tu as mené. - Mais c’est ça le problème. Je m’en souviens pas vraiment. Mais je m’en souviens suffisamment… Juste assez pour en souffrir, de ces blessures que tu revis, encore et encore, sans pouvoir leur attribuer de source.

Sans savoir comment les faire taire.
https://www.before-tomorrow-comes.fr/t364-asano-shirahime

Shihōin Mei

Revenir en haut Aller en bas


Naoki Shiori

Données Spirituelles
Grade: Vice-Capitaine de la 2ème Division
Ven 30 Sep 2022 - 23:53 - it was your doom (shiori)

Bientôt, les paroles de Shirahime prirent une teinte plus blessante. Bien sûr, je savais que derrière ses mots ne se trouvaient que de bonnes intentions. Cependant, Naoki avait été mon ami d’enfance. Non, plus que cela, l’homme que j’avais aimé. Aussi, cela était on ne peut plus maladroit de le dépeindre comme une personne lâche. Je savais au fond de moi qu’il était tout le contraire. Pour autant, oui, cette fois là, peut-être que de nous deux, pour la première fois, il fut le plus faible. Il m’était difficile de le nier. Ce pourquoi, je ne répondais pas, contenant la grimace que je voulus relâcher spontanément. Mon interlocutrice était de mon côté, non du sien, après tout. À ce titre, comment lui en vouloir ?

Seulement, c’était au-dessus de mes forces d’acquiescer, voire de simplement répondre quand elle cherchait à me convaincre de son point. Au moins, je me retrouvais davantage dans son propos lorsqu’elle s’aventura à m’expliquer que ce n’était pas nécessaire de posséder un rêve pour que ma vie ait de la valeur. Ce faisant, j’étais allégée d’un poids, plus que j’aurais voulu l’admettre. Comment ne pas se laisser séduire par un tel discours ? De toutes les personnes que j’avais rencontré, elle était la seule à ne pas me mettre la pression. Au contraire, elle m’invitait à me relâcher. Prendre plus soin de moi.

Toutefois, quand je la regardais, je me dis que la remarque pourrait tout aussi bien s’appliquer à elle, sinon davantage. Souriant à sa plaisanterie, je m’entendais également sur cette pensée que oui, ce n’était pas une mauvaise chose que j’échoue à la détester. Quand bien même le sujet de la conversation était on ne peut plus pesant, la balafrée s’efforçait toujours de désamorcer la tension. Au point où je commençais à me demander si ça ne cachait pas quelque chose. Peut-être, la peur de perdre le contrôle ?

Dans tous les cas, l’important, pour l’heure, était de l’écouter maintenant que venait son tour d’exprimer ce qu’elle avait pas contenir jusqu’à maintenant. Et là-dessus, je n’allais pas être déçue. Toute Vice-Capitaine du Nibantai que j’étais, j’entendais des confessions qui auraient eu raison de m’interpeler. Une haine irrationnelle de l’humanité. Encore que, le jugement pouvait être dur tandis qu’elle me révélait l’origine de ses scarifications. Avant de mourir, elle avait connu un traitement proprement inhumain. De quoi justifier ses sentiments de maintenant. Mais ces sentiments, si je ne le reconnaîtrais pas devant elle… d’une certaine manière, je comprenais le choix que firent mes prédécesseurs. Aurais-je été différente à leur place ? J’aurais aimé dire que non. Que mes méthodes auraient été plus justes. Néanmoins, je ne devais pas me faire d’illusions. La philosophie du Nibantai n’était pas celle du Kyubantai.

À l’époque, elle était incontestablement un potentiel dangereux. Rien ne disait d’ailleurs qu’elle ne l’était pas toujours. Pourtant, plutôt que de retenir ces dangereuses confidences pour les retourner contre ma vis-à-vis plus tard, je prenais sur moi d’oublier les responsabilités qui m’incombaient. À la place, je l’écoutais de sorte à ce que la Vice Capitaine oublie et l’amie retienne. Sa haine se trouvait à l’embouchure de tourments que je ne pouvais imaginer. Alors, peu importe que son jugement puisse manquer de raison. Je ne savais que trop comme la douleur pouvait la rendre bien dérisoire devant la réalité des émotions. Le mépriser reviendrait à trancher la relation de confiance que nous étions parvenues à nouer ensemble. Forte de cette pensée, je prendrais une voie bien irraisonnable qui me faisait placer une amie avant les intérêts du Seireitei.

Au fond, dans tout ce développement, j’avais ressenti une chose. Qu’elle-même savait. Elle était simplement dépassée par la douleur. Aussi, ce fut avec douceur que je vins saisir son poignet entre mes mains après qu’elle ait terminé de vider son sac. J’effleurais alors du bout des doigts les cicatrices sur son avant-bras qui n’étaient que l’arbre cachant la forêt. Le sourire peiné, je lui répondais enfin.

– Comment pourrais-tu oublier alors qu’il te suffit d’ouvrir les yeux, voire de seulement sentir pour te rappeler.

L’empreinte de ma voix changeait en constat ce qui aurait pu n’être qu’une question. Il était facile de douter de sa lucidité. Et au contraire, il l’était beaucoup moins de s’habiller d’expériences que l’on n’avait pas traversé. Une violence à dévaster l’esprit. À sa place, aurais-je été plus forte ? Qui aurait pu l’être ? Avant ça, qui pouvait bien prétendre mieux savoir qu’elle ?

– Ça ne partira jamais, alors comment veux-tu faire comme si ça n’avait jamais existé ?

Je ne cherchais pas à défendre les humains, quand bien même les nuances à apporter seraient évidentes. Mais ce n’était pas de ça dont Shirahime avait besoin. Ce qu’elle attendait était qu’au moins une personne veuille bien accepter ce qui fut autrefois sa propre évidence : à l’origine, c’était elle la victime. Et elle avait disparu de ce monde sans n’en faire bouger une à qui que ce soit. Elle était morte dans l’indifférence.

– Ce qu’ils t’ont fait, ce n’est pas rien. C’est inhumain.

Et le choix de mes termes n’avait rien d’anodin. Je pesais précisément mes mots. Car je savais qu’ainsi, elle pouvait comprendre. Comprendre l’anormalité de son injustice. Une anormalité de nature à sortir de l’humanité.

– Ces shinigamis de la douzième division qui ont massacré des milliers d'innocents sans jamais s'apesantir... de juste considérer que c'était le choix logique à faire. À mes yeux, ce ne sont que des bêtes. Entre nous, s’ils devaient rencontrer quelques tragédies, je serais ravie, quand bien même ce serait inacceptable. Je ne suis pas une machine. Toi non plus. Nous sommes humains. Nous sommes faibles. Pourquoi chercher à le nier ?

Jetant un silence de quelques secondes, mon regard s’était arrêté sur une plaie qui n’avait pas fini de cicatriser. Une blessure que mon interlocutrice avait récemment reçu dans son combat d’entraînement. À cette observation, je me releva pour aller chercher dans mes affaires quelques pansements, bandages, sparadraps, du coton ainsi qu’une bouteille d’alcool pur. Ceci fait, je me reposais près de Shirahime, un sourire bienveillant sur les traits.

– Cette fois, tu peux compter sur une amie pour te refermer les plaies. Même si tu ne seras pas mieux traitée qu’un vieux meuble branlant. J’ignore si tu gagnes au change. Mais hey, même si ça n’en a pas l’air, je les aime mes vieux meubles et j’en prends soin !

Me prenant d’un rire plus relâché, je vins chercher des yeux le regard de mon invitée. Allait-elle me donner son assentiment pour des intentions qui pouvaient relever de soignants de la quatrième division, ou bien, d’une très proche amie. Et sur ce point, j’avais été honnête d’entrée de jeu. Je ne faisais pas parti du personnel soignant.
https://www.before-tomorrow-comes.fr/t231-shiori-naoki

Naoki Shiori

Revenir en haut Aller en bas


Shihōin Mei

Données Spirituelles
Grade: Vice-Capitaine de la 2ème division
Sam 1 Oct 2022 - 15:52 - it was your doom (shiori)

Tu retiens ce tremblement, dans ta voix. Tandis que tu t’exprimes sur ce qui t’a amené en prison, tu essaies de contenir la rage qui s’agite doucement dans ton regard. Une colère sourde que tu as eu près d’un siècle à entretenir, sans possibilité de l’exprimer. Contre tous ceux qui ont brisé ton esprit, qui te suivent encore même dans la mort. Contre ceux qui ont préféré y voir quelque chose de mauvais, une menace qu’ils ne voulaient pas avoir à gérer, plutôt que d’y comprendre la souffrance d’une âme. Tu étais blessée. Tu es morte l’âme en morceau et tu ignores encore comment est-ce que tu parviens à tenir. Comment est-ce que tu ne t’es pas simplement effondrée.

Où as-tu trouvé la force de rester entière ?

Ils n’ont pas vu les blessures. Ils ont vu la menace. Tu ignores qui étaient ces gens, dans cette autre vie. Ont-ils été des proches qui t’ont trahi ? As-tu simplement été abandonnée à ton sort, entre leurs griffes ? Tu ne pourrais pas dire. Ce que tu peux toutefois dire, c’est que tu t’es sentie trahie, par ceux qui t’ont arraché ton Zanpakutō et qui t’ont privé de ta liberté. Tu n’étais encore qu’une jeune âme. Quelques années tout au plus. Une jeune âme débordante d’énergie, tiraillée par la faim, qui n’a pas tardé à rejoindre l’Académie. Pour un futur meilleur qu’au Rukongai, qu’ils t’ont dit.

Ils t’en ont fait la promesse.
La bonne blague.

Tu sens ses mains et tu lui laisses prendre la tienne. Tu la laisses détailler ces cicatrices qui remontent sur ton bras, qui parcourent le reste de ton corps. Un rappel quotidien de ce que tu as vécu, autrefois. Quoi exactement ? C’est sans doute ce qui te fait le plus souffrir. L’ignorance. Ne pas savoir ce que toi-même tu as vécu. Que des flash, ici et là, des souvenirs qui remontent et qui te plongent dans ce brasier qui menace de te consumer.

Elle n’a pas tort. Difficile d’oublier quand tu y es confrontée tous les jours. Mais d’oublier quoi, exactement ? Tout ce que tu ne sais pas ? Tu as oublié. Et c’est bien ça le problème. Tes souvenirs ne t’ont pas suivi jusqu’ici. Seulement une histoire tracée à même ta peau. - Je me souviens de rien. Que tu répètes. Car c’est ce qui crée autant de détresse chez toi. L’absence de souvenir. Tu ne sais pas. Et tu ne sais pas si tu veux savoir. Si tu veux te rappeler plus que les cris et les pleurs. Tes cris et tes pleurs. As-tu envie de te revoir à cette époque ? Tourmentée ? Vulnérable ? Entre les griffes de ces gens au visage inconnu ?

Tu serres un peu la mâchoire, lorsqu’elle parle des shinigamis de la douzième division. Tu en as entendu parler. Vaguement. Tu n’as pas cherché à en savoir plus, sur ces expériences qui ont fait tellement de victimes. Et il est aisé de comprendre pourquoi, simplement en te regardant. Et si c’était ton cas, à toi aussi ? Et si c’est ce qui t’a tué ? - Et eux, ils ont été enfermés car considérés comme dangereux ? Simple réponse de ta part, adressée avec un peu d’amertume. Tu sais que ce n’est pas de sa faute. Et tu sais aussi à l’entendre qu’elle aurait sans doute fait les choses différemment. En se montrant plus juste, déjà. Notamment pour les victimes d’une telle tragédie. Mais ça ne fait que jeter de l’huile sur le feu. De t’enrager un peu plus, face à toutes ces injustices qui ne seront sans doute plus jamais adressées. Même toi tu n’as plus le droit de rien dire. De t’indigner de ce qu’ils t’ont fait subir.

T’en es sortie.
Pourquoi est-ce que tu t’en soucies encore ?

Tu lui adresses tout de même un sourire reconnaissant, malgré cette flamme plus dangereuse qui éclaire ton regard. Elle t’a écouté, sans jugement. T’a laissé parler, t’exprimer, sur ce sujet que tu n’as encore jamais abordé avec personne. Personne, avant elle. - Nous sommes faibles. Tu répètes ses mots. - Pourquoi tu ne te donnes pas le droit de l’être ? C’est dit avec douceur, ces quelques mots que tu lui renvoies. Tu peux essayer de ne pas le nier, si elle, elle essaie aussi de l’accepter. Qu’elle l’est. Et qu’elle a le droit de l’être.

Elle se lève et tu continues de la suivre du regard, jusqu’à ce qu’elle revienne avec de quoi soigner tes autres blessures. Les plus récentes. Celles qui peuvent encore être soignées. - Il tient encore debout, non ? Ce vieux meuble branlant qu’elle a tenté de réparer du mieux qu’elle le pouvait. - J’imagine donc que je peux te faire confiance pour ça. Soufflant du nez, amusée. - Ça montre que tu fais attention à ceux à qui tu tiens.

Ton sourire se fait un peu plus franc à tes mots. Toujours avec cette douceur qu’il serait difficile de te soupçonner. Que beaucoup ignorent, chez toi. - Puis ça va, dans le pire des cas, si tes soins ne sont pas géniaux, j’aurai juste une plus longue convalescence à faire. Tu dis ça avec une œillade complice. - Faudra juste t’y faire, à ce que je squatte ton futon.

Une bien terrible éventualité, évidemment.
https://www.before-tomorrow-comes.fr/t364-asano-shirahime

Shihōin Mei

Revenir en haut Aller en bas


Naoki Shiori

Données Spirituelles
Grade: Vice-Capitaine de la 2ème Division
Dim 2 Oct 2022 - 0:58 - it was your doom (shiori)

Je ne pouvais vraiment me mettre à sa place. Tout au plus, pouvais-je faire l’effort de l’imaginer. Lui faire comprendre que ce n’était pas rien. Car autrement, la balafrée ne se serait pas retrouvée à vivre toutes ces mauvaises passes. À subir toutes ces injustices. Et cette frustration trouvait une belle opportunité à se démarquer à la mention des bourreaux de la douzième division. Bien sûr, je devinais bien quelle question rhétorique elle me posait là. Et je savais parfaitement de quoi il retournait. Puisqu’ils avaient agi pour rétablir la balance, alors ils n’avaient rien à se reprocher. Pourtant, de cette décision logique mais glaciale, j’avais tout perdu. Au final, je leur vouais plus de haine qu’à l’homme qui m’avait trahi. Si ces massacres ne s’étaient pas passés, alors moi-même, je n’en serais pas là.

– Que dirais-tu que je me donne ce droit alors à l’issue de notre combat après que tu te sois suffisamment rétablie ?

Ce droit d’être faible, sous-entendant par là qu’elle aurait tout le loisir de me faire accepter cette réalité. Dans ma tête, je la donnais déjà gagnante. Enfin, pour l’heure, je me prenais seulement de plaisanter sur ce sujet pour alléger un peu la conversation. Souriante, j’acquiesçais quand elle évoquait que mes meubles n’étaient pas si malchanceux que ça. Et la remarque qui suivit ne serait pas sans me réchauffer le cœur. Oui, là-dessus, si je n’aimais pas me jeter des fleurs, je me retrouvais bien dans ses mots. Le bien-être des autres était à mes yeux plus important que le mien propre. C’était à la fois mon défaut et ma qualité. Quelque chose qui me vaudrait quelques reproches si je devais l’exprimer à voix haute. Après tout, je commençais à bien cerner la personne devant moi.

Puis, si d’aventure je devais être piteuse dans mes soins, alors elle resterait plus longtemps ici. Une pensée qui pour un peu, m’encourageait à mal faire mon travail. Enfin, j’étais suffisamment responsable pour pas m’engager sciemment sur ce chemin. Qu’elle vienne squatter mon futon ? Je me pris d’un sourire des plus authentiques à cet avertissement. Un sourire que je voulais silencieux, prenant le temps de désinfecter ses plaies, poser mes pansements et les protéger de quelques bandages. Pour certaines autres blessures, j’allais devoir lui demander quelques formes de collaboration.

L’occasion de constater quelles vérités m’avaient été jetées au visage à la vue des innombrables cicatrices parsemant son corps au final pas bien imposant. De quoi me demander comment elle avait pu supporter tout ça. De quoi m’éprendre d’une empathie bien naturelle devant ce spectacle. De quoi redoubler mon attention dans mes gestes. Pour qu’à la fin de ces longues et courtes minutes, j’aille lui chercher de quoi se changer. N’allait-elle pas s’installer un petit moment dans mes quartiers ?

– Je vais aller me chercher un autre futon. Toi, tu ferais mieux de dormir. Tu as besoin de repos, de calme. L’intérêt d’être allée visiter les quartiers d’une supérieure.

Lui disais-je avec une complicité qui me permettait de plaisanter sur un point qui l’avait toujours dérangée. Mais pas ici. Car ici, nous étions simplement deux personnes qui nous comprenions mieux à l’orée de confessions inavouables. Toutes les deux, nous possédions maintenant de quoi nous détruire mutuellement. Étais-je inquiète pour autant ? Loin s’en faut. Au lieu de ça, paradoxalement, j’étais rassurée. Soulagée. Je n’avais pas confié si aveuglément ma confiance depuis une éternité.

Aussi, dans une scène fort simple, irais-je débarrasser sa vaisselle, mes modestes affaires médicales avant de sortir en quête d’un futon. De quoi laisser à Shirahime le temps de se changer à son aise et s’approprier mieux mon appartement. À mon retour, je pouvais préparer mes affaires, de quoi me reposer un peu. Quelque chose qui au départ de la nuit, était mal engagé. Mais à présent, je sentais que j’allais enfin pouvoir vivre un sommeil réparateur comme je n’en avais pas connu depuis longtemps. Échangeant un regard amical à mon invitée, je lui retournerais de quoi balayer ses dernières ombres d’inquiétude.

– Oh, et pour le temps que tu peux rester ici, eh bien… Laisses moi te dire que tu n’as qu’à rester le temps que tu veux. Tu es ici chez toi.

Même si elle aura bien à devoir retourner à la onzième division à un moment. Enfin, pour l'heure, autant simplement profiter de l’instant et se relâcher une bonne fois pour toutes.
https://www.before-tomorrow-comes.fr/t231-shiori-naoki

Naoki Shiori

Revenir en haut Aller en bas


Shihōin Mei

Données Spirituelles
Grade: Vice-Capitaine de la 2ème division
Dim 2 Oct 2022 - 15:15 - it was your doom (shiori)

Il n’y a aucune réponse de sa part, à cette question qui n’en demandait aucune. Bien sûr qu’eux n’ont pas été considérés dangereux, malgré le massacre dont ils sont coupables. Et toi ? Toi tu n’as jamais rien fait. N’as jamais acté sur ces pulsions, ces envies de mort vis-à-vis de l’espèce humaine. Mais seul le fait de les haïr de tout ton être suffisait à leur donner une certaine légitimité, lorsque vint le temps de t’enfermer sans possibilité de te défendre. De plaider ta cause. Et ça te rend malade, cette cruelle injustice dont tu n’es pas la seule à avoir été victime. Qui d’autre était dans ton cas ? Sans doute plusieurs personnes.

Ont-ils eu l’opportunité d’en sortir pour rejoindre les rangs du Gotei 13 ?
Tu te demandes parfois si tu n’as pas seulement été chanceuse.

Tu secoues doucement de la tête, un sourire amusé sur les lèvres. - Je pense que tu te sous-estimes. Ou que tu me surestimes. Dans ce cas-là, j’en suis flattée. Pourrais-tu gagner un affrontement contre la vice-capitaine ? Rien n’est moins sûr. Tu te sais forte, sans quoi peut-être qu’ils ne t’auraient pas offert une place à la onzième division. Tu as confiance en tes propres capacités, cependant, tu sais aussi que tu as besoin de t’améliorer. Que tu as encore un potentiel à exploiter et que tu as encore beaucoup d’heures d’entraînement devant toi.

Mais avant le prochain entraînement, mieux vaut soigner les blessures causées par le précédent. Car si tu sais frapper fort, tu as aussi constater que Yuta frappe peut-être un peu plus fort. Et heureusement que tu sais aussi bien te défendre, sans quoi tu ne donnerais pas cher de ta peau. Déjà que tu es recouverte de blessures et que tout ton corps te fait souffrir, tu te dis que c’est pas mal, s’il n’a pas brisé plus d’os que ça.

Tu restes tranquille le temps qu’elle soigne tes blessures. Ou, du moins, qu’elle fasse ce qu’elle peut, ce qui est largement plus que suffisant pour toi qui, finalement, avait peut-être plus eu besoin d’un contact humain sincère que de quelques bandages. Puis elle t’apporte de quoi te changer, ce qui ne te ferait sans doute pas de tort compte tenu de l’état actuel du kimono reposant encore sur ton corps. - T’es sûre que tu as pas besoin d’aider pour aller chercher le futon ? Et alors que tu te lèves pour te changer, la grimace qui se dessine sur tes traits suffit à indiquer que quand bien même tu l’aurais voulu, tu n’es pas en état de lui apporter cette aide que tu lui proposes. - Merci. Car c’est bien tout ce que tu peux faire, dans ton état actuel.

Elle part et tu te changes donc dans des vêtements propres avant d’aller t’allonger sur le futon. Ce n’est peut-être pas le matelas le plus confortable, mais tu es bien, la couverture rabattue sur ton corps endolori. - C’est gentil. Là aussi, sincère. Tu apprécies l’attention qu’elle t’accorde. La chaleur dans son regard. - J’amènerai quelques décorations, la prochaine fois. Ça manque un peu de vie par ici. N’a-t-elle pas dit de faire comme chez toi ? C’est donc exactement ce que tu allais faire. Des petites touches personnes ici et là pour pouvoir mettre un peu de couleur dans son lieu de vie.

Tu penses pouvoir assumer que ça lui ferait un peu de bien.
https://www.before-tomorrow-comes.fr/t364-asano-shirahime

Shihōin Mei

Revenir en haut Aller en bas


Naoki Shiori

Données Spirituelles
Grade: Vice-Capitaine de la 2ème Division
Lun 3 Oct 2022 - 0:00 - it was your doom (shiori)

Si je me sous-estimais ? Sans doute un peu que oui. Après tout, le temps passé à l’académie, je n’avais guère montré vraiment le signe d’une élève très douée. Je pouvais toujours me trouver des excuses. Me dire que je traversais une période difficile. Que je n’étais pas au clair avec moi-même. Que mes démons me tiraient constamment vers le bas. Demeurait ce fait que je n’avais pas rempli le rang des génies ayant marqué l’académie. Et si derrière, j’avais gravi si rapidement les échelons au sein du Nibantai, cela tenait davantage pour mon caractère consciencieux qui m’avait révélé on ne peut plus utile pour générer les affaires d’administration et d’organisation.

Car oui, si mon écriture pouvait parfois donner l’impression de hiéroglyphes, je ne trouvais pas mon pareil pour suivre les protocoles érigés par mes supérieurs. Encore qu’ici, je réalisais une incartade à soumettre cette invitation à mon interlocutrice de passer me voir quand elle le désirait. Je savais mon capitaine peu friand de ces libertés dans les quartiers de la deuxième division. Enfin, du moment que nous n’étions pas prises, alors cela irait, non ?

Shirahime en valait bien la chandelle, au final. Au pire, que se passerait-il ? Je me ferais taper sur les doigts ? Je n’aurais alors qu’à prétexter d’être plus idiote que je ne l’étais et bien baisser la tête comme il fallait. Cette attitude m’avait bien souvent servi pour que les gens autour de moi baissent leur garde. À voir maintenant si cela ne me mettrait pas dans une position inconfortable pour le peu d’indulgence que l’on voulait couramment m’accorder. À dire vrai, je préférais ne pas y penser. C’était le problème de la Shiori du futur. Celle du présent voulait profiter de l’instant. La gratitude de la balafrée me suffisait à me faire entendre que j’avais raison de prendre ce risque.

À mon retour, Shirahime portait les vêtements de rechange que je lui avais laissé. Je prenais alors sur moi de ranger ses affaires qui demanderaient d’être lavés le lendemain. Quand j’y songeais, je me dis que ça ne me ferait pas de mal d’alléger un peu mon emploi du temps. Quant aux décorations que me suggéra Shirahime, ma réponse ne se ferait pas attendre.

– Eh bien, tu ne sais pas garder ta langue dans ta poche toi !

Pour un peu, je pouvais interpréter que c’était on ne peut plus moche chez moi. Enfin, en vérité, je m’amusais plus de la remarque qu’autre chose. Et en étant parfaitement honnête, je ne pouvais pas vraiment lui donner tort. Depuis mon arrivée, je n’avais pas eu le temps de bien aménager mes quartiers. Et comme elle le disait, un peu de vie était tout ce qu’il me manquait.

– Va pour les décorations ! Du moment que tu ne laisses pas traîner tes chaussettes sales, je devrais m'en accommoder !

D’un rire amical, je pris ensuite l’initiative de me coucher comme pour montrer l’exemple à celle qui ne prenait pas suffisamment de repos. Cette nuit, nous serions deux à lutter contre nos mauvaises habitudes d’insomniaques.

– Allez, profites bien de cette nuit de calme. Tu as gagné le droit de dormir en peu.

Une attention que j’aurais très bien pu adresser à moi-même. Et alors que je m’offrais à Morphée, j’eus le songe qu’il ne serait pas idiot que je m’exerce davantage dans la médecine. En fin de compte, j’avais là trouvé une belle vocation.
https://www.before-tomorrow-comes.fr/t231-shiori-naoki

Naoki Shiori

Revenir en haut Aller en bas


Shihōin Mei

Données Spirituelles
Grade: Vice-Capitaine de la 2ème division
Lun 3 Oct 2022 - 1:44 - it was your doom (shiori)

À son retour, tu relèves la tête sans quitter ta position allongée. Tu n’es pas certaine de quand est-ce que tu seras en état de te relever de nouveau mais, une chose est certaine, c’est que ce n’est pas maintenant. Ça ne t’empêche pas de lui faire savoir que tu es reconnaissante de son aide, tout comme de lui déclarer que, la prochaine fois, tu reviendrais avec quelques décorations en plus. Tu ne peux pas retenir ton rire, t’esclaffant à sa réponse, ce qui n’aide en rien ton état déjà misérable. Tu t’étouffes un peu, passes un bras sous tes côtes, avant de lui offrir un sourire amusé. - Je pensais que tu l’avais déjà compris, ça.

Votre première rencontre aurait dû lui faire savoir.

- Tu ne trouves pas que mes chaussettes sales feraient d’excellentes décorations ? Faussement vexé derrière ce sourire qui indique tout le contraire. - Mais sinon non, je pensais à un peu de verdure, de jolies plantes, un vase coloré… Pourquoi pas un tapis aussi. Et tu fais la liste de ce que tu pourrais ramener ici pour décorer l’endroit et ainsi lui donner vie un peu. Et si tu n’es pas complètement sérieuse, tu l’es quand même un peu. Parce que tu as cru comprendre qu’elle passait le plus clair de son temps au travail, sans doute trop pour avoir pris la peine de faire de cet endroit… Et bien, son chez elle. Se l’était-elle seulement appropriée ou y passait-elle vaguement lorsque les quatre murs de son bureau lui apparaissaient comme trop petits ?

Tu hoches doucement de la tête à ses mots, comprenant qu’elle aussi est fatiguée. Ne l’as-tu pas réveillé lorsque tu es arrivée ici ? Il est vrai que tu as besoin de repos et tu penses qu’elle aussi. Et tu espères aussi, silencieusement, qu’elle parviendra à avoir une bonne nuit de sommeil, ce qui semble avoir été difficile pour elle ces derniers temps. - Bonne nuit à toi. Doucement, avant de fermer les yeux, ramenant la couverture jusqu’à sous ton menton.

T’es certaine que t’auras encore plus mal demain avec les courbatures.
Heureusement qu’aujourd’hui a été une bonne journée.
https://www.before-tomorrow-comes.fr/t364-asano-shirahime

Shihōin Mei

Revenir en haut Aller en bas


 
   Permission de ce forum:

Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum