Before Tomorrow Comes :: Hueco Mundo :: Confins du Monde :: Grande Cataracte


Serizawa Miyu

Données Spirituelles
Grade: Six of Cups
Dim 23 Oct 2022 - 17:03 - Deux mauvaises têtes valent mieux qu'une seule ?

J’avais encore l’altercation avec ma supérieure en travers de la gorge. Une sensation désagréable sur quoi je n’arrivais pas à mettre le doigt pour vraiment me le figurer. Alors oui, plus professionnelle, j’avais veillé à ça. Aucun souci sur la question. Mais en dépit de cela, je n’étais simplement pas sur la même longueur d’ondes que la Jack of Cups. Ou plutôt, je n’arrivais pas à la comprendre. Quand je me sentais perdre le contrôle, je préférais prendre de la distance pour réfléchir avec plus de hauteur.

Ce pourquoi, au retour, lui avais-je proposé que je parte vérifier que les capteurs installés entre notre base et la Grande Cataracte soient bien opérationnels. Soit, s’assurer de l’intégrité du matériel, de la justesse des réglages ainsi que du bon enregistrement des données. La vérité ? C’était pour moi une bonne occasion de prendre l’air. Autrement, je serais restée sur place à me reposer. Mais j’avais laissé paraître une attitude faisant mentir la réalité de ma condition physique. Parce que je ne voulais pas rester près d’elle.

Le résultat ? Je me retrouvais là au milieu du désert à bidouiller le matériel installé. À cette fin, je testais procéduralement chaque élément me permettant plus tard de certifier que les données renvoyées seraient les plus pertinentes. Pour se faire, j’avais emporté avec moi un appareil témoin que Hanae avait réglé elle-même et donc validé le parfait fonctionnement. Pour dire les termes, c’était chiant à en crever. Néanmoins, ce qui m’aurait d’ordinaire gavée m’aidait ici à me distraire de mes pensées. Dans le cas contraire, j’allais déverser mon sel chez la principale intéressée et j’avais la certitude que ce faisant, je finirais par me mettre dans la merde jusqu’au cou.

Seulement, il y avait une faiblesse dans mon raisonnement. Une faiblesse qui me rendait vulnérable aux prédateurs et que je mésestimais alors. En effet, trop tardivement, j’entendis un bruissement dans le sable qui me faisait décoller les yeux de mes écrans. La seconde suivante, trois de ces monstres surgirent de nulle part pour me prendre en embuscade. Je n’eus le temps que de me décaler sur le côté pour éviter le premier coup écrasant.

– Tch…

J’étais agacée à juste raison. D’une, je ne pouvais que déplorer la destruction du matériel que je testais alors. De deux, j’étais dérangée à un moment où j’avais besoin de calme. De trois, j’étais encore rincée par le combat de la veille et si je pouvais encore me défendre, je doutais de pouvoir les éliminer tous les trois pour la faible puissance de feu à ma disposition. D’un mouvement sec de poignet, j’actionnais le mécanisme amenant le mini pistolet caché dans ma manche jusqu’au creux de ma main. Visant celui qui se trouvait au plus près de moi, je lui tirais dessus. Hélas, comme attendu, je n’arrivais qu’à le blesser superficiellement.

En parallèle, un autre de ces Hollows venait me prendre à revers, m’obligeant à me défendre d’un voile invisible après que j’ai murmuré le nom de mon Fullbring. Un hurlement de frustration suivit chez mon agresseur au constat qu’un quelque chose l’empêchait de m’atteindre, comme si je pliais l’espace lui-même à ma volonté. L’occasion pour moi de charger des munitions spéciales dans la culasse de mon petit flingue. Et ceci fait, j’allais viser le troisième spécimen qui profitait que son semblable affaiblisse mes défenses pour porter un coup susceptible de me broyer les os. Malheureusement pour lui, une balle vint se loger entre les deux orifices de son masque. Et si la blessure n’apparut pas létale dans un premier temps, l’explosion de la cartouche qui s’ensuivit suffit à l’éliminer sur le coup, sa silhouette se désagrégeant dans l’air.

Étais-je confiante pour autant ? Non. Je me savais posséder trop peu d’énergie pour éliminer les deux autres. Peut-être encore un, mais pas le second. Et si je laissais traîner les choses trop longtemps, alors le résultat serait le même. De quoi me poser devant un problème probablement insolvable, à moins que je ne trouve une porte de sortie pour m’échapper.

En outre, je n’étais pas bien athlétique, loin de là. J’étais une jeune femme à la silhouette fluette, les cheveux longs de jais descendant jusqu’aux cuisses à l’instar de rideaux. Habillée d’un costume blanc sur-mesure avec une cravate enserrant mon col soigneusement disposé, je n’avais pas franchement l’apparence d’une combattante.

– Quelle merde…
https://www.before-tomorrow-comes.fr/t557-serizawa-miyu

Serizawa Miyu

Revenir en haut Aller en bas


Delila Scarlatti

Données Spirituelles
Grade: Membre de Las Manadas
Lun 24 Oct 2022 - 14:30 - Deux mauvaises têtes valent mieux qu'une seule ?

La Terre peut attendre. Le divertissement peut attendre. Mais son coeur absent lui, ne peut décemment pas repousser l'exploration qu'elle a planifié avec Matryona dans la taverne, quelques jours plus tôt. Dire que Delila mène cette expédition seule et sans avoir à se reprocher du moindre petit abus aurait été surréaliste : plutôt que de se tuer à la tâche et faire plusieurs aller-retours, la Segunda Espada a employé quelques unes de ses petites mains disponibles à transporter avec elle ses machines et son matériel hors de son laboratoire : quelques mannequins à base de reiatsu font aussi bien le bonheur de sa créatrice qui fredonne avec légèreté que le malheur de sa pauvre soeur, Ava, dont le front dégouline déjà à grosses gouttes. On sent néanmoins une appétence pour la biologie et les sciences qui affectent le corps des vivants comme des morts : son pouvoir étant basé sur les sens, Delila est une créature incisive par nature.

Les premières journées se sont montrées plus protocolaires que prévues. Attacher la machine ; surveiller l'étalonnage, planifier avec précision les enjeux qui ont marqué la zone et le phénomène aveuglant de la Cataracte, recenser quelques disparitions et les confirmer en patrouillant cet océan désertique. Il y a un quelque chose d'éprouvant à être aussi méticuleux que l'un de ces Insectes qui peuple la Terre, car leurs têtes et leurs pensées aspirent à un ordre anarchique, singulier et marginal...

Dans sa marche, ses pieds s'embourbent dans des grains de sable qui n'ont rien d'unique et si elle manque de pester par ennuis, Delila réprime de justesse ses idées noires pour se concentrer sur sa vision. Ses autres sens également. La présence de plusieurs êtres humains est loin, très loin de faire l'unanimité et elle ne fait aujourd'hui aucun doute, à en juger les murmures de certaines âmes sombres. Soudain, des détonations résonnent à travers le vide de la nuit. Un bruit strident, quelques hésitations saccadées qui trahissent une lutte bien connue au Hueco Mundo.

La Survie.

Un saut, vers l'avant. Une marche rapide, entrecoupée de plusieurs Sonidos qui lui permettent, bien vite et contre toute attente, d'arriver à destination avant qu'il ne soit trop tard. Déjà, elle voit les monstres restants entourés une petite silhouette humanoïde, vêtue d'un habit probablement issu du monde des vivants, si la mémoire ne lui fait pas défaut. Que fait-elle ici ? Sa contemplation ne dure pas longtemps de toute évidence. Delila s'élance, tire son sabre, pourfend de manière non létale l'un des Hollows qui surprit, lâche un râle de douleur avant de poser un genou au sol.

Un soupir pourfend les airs. Une excuse prononcée à demi-mot, également.

"Vraiment, je comprends et je compatis que cette humaine doit probablement être appétissante et pourrait bien combler l'une des séquences énergiques qui vous manque pour évoluer, et ça me fait du mal de vous priver de votre repas...Quoique, vous auriez pu trouver un autre terrain de chasse." Son regard glisse sur la petite forme ensanglantée, tandis que l'autre Menos pressentait la menace que constitue l'Arrancar en face de lui et répond à son instinct. Troubler le cycle naturel "Mais, on a un accord ici, entre Hollows et Humains. Et j'ai un grand besoin de réponses. Allez, dégagez maintenant. Sauf toi. Toi tu restes."

Détachée, faussement embarrassée, la pointe de sa lame est pointée en direction de la pauvre créature qui peine à se relever, et qui n'a désormais plus aucun intérêt à vouloir fuguer sous peine de subir le courroux de la Segunda. La seconde suivante, la victime a désormais toute son attention : capturée dans ses prunelles argentés, froides mais malicieuses et son air mi-désintéressé mi-curieux. L'Espada, plutôt grande et élancée, tranche avec l'habituel en portant le noir principalement pour son haut et sa jupe mi-longue qui, entrelacée de plusieurs motifs d'or, démontre une certaine coquetterie quoique contrebalancée par une paire de lunettes et une paire de petites griffes au bout de ses doigts gantés.

"Regardez ce que vous me faites faire...On va me prendre pour une torsionnaire, maintenant."Et nulle doute, à la vue de son nez haut et du sourire qui lui pend aux lèvres, qu'elle n'en pense pas un mot. Les siens sont pires et sa notoriété -inexistante pour les Humains- ne la place pas parmi les tyrans de son clan. "Que faites-vous ici, petite créature ? Je pensais enquêter sur des disparitions, et plus généralement sur les phénomènes étranges qui touchent notre monde, mais voilà que je fais face à...une apparition."

A pas mesuré, elle s'approche de l'Intrus. Et du matériel qui trône non loin d'elle et qui capture de nouveau son attention.

"Je peux savoir les raisons de votre présence ?"

Pour peu que celles-ci puissent confirmer les échos qui lui sont parvenus jusqu'à Las Noches...
https://www.before-tomorrow-comes.fr/t515-ft-de-delila-en-cou

Delila Scarlatti

Revenir en haut Aller en bas


Serizawa Miyu

Données Spirituelles
Grade: Six of Cups
Lun 24 Oct 2022 - 19:52 - Deux mauvaises têtes valent mieux qu'une seule ?

Patiente, je cherchais une fenêtre de sortie. La moindre occasion qui me permettrait de me soustraire de leur menace à leur insu. Si je me dépatouillais bien, alors je pouvais simplement m’éviter quelques mauvais sorts. Inutile après tout de foncer tête baissée dans des entreprises desquelles j’avais tout à perdre, même si en l’occurrence, j’étais bien obligée de considérer le danger. J’aimais choisir mes défis. Dans le cas contraire, eh bien, c’était que j’avais mal négocié mon affaire.

Présentement, inutile de chercher midi à quatorze heures. Je m’étais dispensée de repos pour ne pas avoir à m’infliger une supérieure qui me dérangeait plus que je ne voulais l’admettre. Pourtant, de repos, j’en aurais bien eu besoin. Et m’aventurer ainsi seule dans ces plaines désertiques justifiait l’actuelle précarité de ma survie. Je ne pouvais donc m’en prendre qu’à moi-même, ce qui ne m’empêchait pas de pester intérieurement sans pour autant perdre mon sang froid.

Malgré tout, si le temps filait, l’opportunité attendue ne venait pas. Mon énergie, quant à elle, s’épuisait à un rythme aussi dangereux que certain. Tch… J’allais vraiment crever si sottement ? Quelle mauvaise blague… L’expression fermée, je me fendis soudainement d’une surprise quand l’un de ces monstres s’effondra au sol, lourdement blessé. Et à l’apparition de son bourreau, je pris sur moi de ne pas tirer une tête de six pieds de long.

Putain… C’était quoi ça encore ?

Jaugeant cette nouvelle venue du regard, ses mots possédaient une ambiguïté de nature à jeter la confusion sur mon sens du discernement. Venait-elle avec des intentions hostiles ou pacifiques ? Dans le premier cas, je serais foutue. Dans le second, je serais certes dans la merde, mais je pouvais encore m'en sortir. Des bons samaritains ? On n’en trouvait déjà pas dans mon monde alors celui-là… Enfin, d’évidence, cette créature – que j’associais à une arrancar au vu des descriptions apparues dans les rapports – connaissait l’accord liant l’Ultima Necat à l’Acuerdo. De quoi me soulager un peu. Au moins, je pourrais négocier. Seulement, je méconnaissais trop les us et coutumes de ces sauvages. En outre, j’étais dans de beaux draps.

Silencieuse, je ne perdais pas contenance tandis que s’approchait de moi cette inconnue. Au contraire, je m’efforçais de garder une posture sûre de moi, même si je la tempérais en m’effaçant cet air supérieur qui me définissait d’ordinaire. Une nouvelle fois, j’allais devoir montrer patte blanche. Il semblait que la gimmick devrait se répéter encore quelques fois.

– Des disparitions, dites vous ?

Une première information intéressante ressortait déjà de cette rencontre. Ça, et cette fonction d’enquêtrice qu’elle se donnait. De quoi éveiller dans mon regard une lueur d’intérêt qui ne se préservait pas moins d’une juste méfiance devant une créature certainement beaucoup plus dangereuse que les trois autres qui m’avaient mises à mal.

– Je ne suis pas là pour le tourisme, déjà. Je pense qu’on peut partir sur cette base.

Je balayais là la réponse que mon interlocutrice accepterait le moins. Si elle s’était permise de m’aider, c’était pour recevoir des réponses. Obtenir des renseignements précieux que mon cadavre n’auraient pas fourni autrement. En cela, je comprenais que je possédais au moins quelques cartes dans mon jeu.

– Je me nomme Serizawa Miyu de la section scientifique à l’Ultima Necat. Je vous remercie pour le coup de main. Vous m’avez épargné des désagréments.

Un coup de bluff. Comme si j’avais été en état de survivre par moi-même à ce moment… Toutefois, je ne souhaitais pas lui donner l’impression que je lui devais autant que la vie. Oui, j’aurais très bien pu me débrouiller seule. De cette manière, je me mettais dans la posture d’une personne en droit de douter des intentions de cette nouvelle venue. Ce qui n’allait pas justifier un mauvais accueil, ce serait stupide.

– Autrement, je suis arrivée récemment. Je cherche aussi des réponses pour des raisons… professionnelles.

Je n’allais pas spontanément me débiner. Pour l’heure, je donnais à cette femme l’occasion de me découvrir son propre jeu. Par quel moyen allait-elle essayer de me faire parler ? Lui laisser l’initiative me permettrait d’y voir plus clair sur qui j’avais affaire. Une psychopathe ? En considérant son semblable à l’agonie, je me dis que ce n’était certainement pas à exclure. Quelle merde…
https://www.before-tomorrow-comes.fr/t557-serizawa-miyu

Serizawa Miyu

Revenir en haut Aller en bas


Delila Scarlatti

Données Spirituelles
Grade: Membre de Las Manadas
Lun 24 Oct 2022 - 22:39 - Deux mauvaises têtes valent mieux qu'une seule ?

"Ah oui ? Je suis surprise que le Hueco Mundo ne soit pas une destination phare, tiens. Ce désert a pourtant tout pour faire rêver un humain...Manque plus qu'un chameau sur lequel tu pourrais découvrir les vestiges de Las Noches, et je suppose qu'on se croirait dans le désert du Sahara, près des pyramides de Gizeh. En plus déprimant."

Ses propos ont de quoi intimer à Miyu que l'Arrancar n'est pas totalement étrangère à la géographie et à la culture de son Monde. Delila ne peut l'observer qu'avec attendrissement ; une forme d'étrangeté et de faiblesse dans un monde qui ne le tolère pas. Sauf elle. Mais elle est une exception qui ne trouve aucun autre partenaire pour partager ces élans de fraternité qui se créent autant qu'ils ne s'éteignent la minute suivante. La Terre, pour autant, est un endroit passionnant pour oublier les moeurs qu'elle ne partage pas parmi les siens.

Oui, elle sait ce qu'il y a sur Terre.

Elle y est déjà allée.

"Je connais un peu la Terre."

Le sens de ses mots résonnent sûrement comme une étrangeté aux oreilles de Miyu. Et pourtant, Delila semble très sérieuse, si ce n'est jovial à l'idée de parler sans raison à une humaine au beau milieu du désert. Oui, il y a cette sorte de fierté inconsciente et innocente de révéler que, elle, oui elle l'Arrancar, n'a pas peur de fouler la Terre et d'explorer un monde que les siens ne voient que comme un garde-manger. Pourtant, la fin de la conversation ne semble pas à son goût. Trop peu de mots, trop peu de confiance, trop peu d'originalité : au final, y-a-t'il seulement une véritable reconnaissance de sa part ?

Du professionnel ? Qu'y-a-t'il de professionnel quand ils ne daignent même pas les prévenir de leur venue et que les non-dits sont déjà à leur firmament ? Sa main se dresse alors, stoppe alors les mots et les futurs propos de la petite chose.

"Personne ne viendrait ici par pure plaisir, ça ne m'avance pas. A ton avis, à quelle sauce cette sorcière de Segunda Espada en face de toi devrait te déguster pour son dîner ? Hm ?"

Comme elle perçoit la différence de taille, cette dernière se penche un peu, juste un peu vers Miyu. Ses yeux d'argent se plantent dans les siens lorsqu'elle évoque son titre de scientifique, comme pour sonder son âme et ses réelles intentions. A sa question quant aux disparitions, elle n'a pas d'autres réponses qu'un visage qui pèse le pour et le contre quant à ses prochaines décisions...

"Eh bien, tendre et chère consœur scientifique, tu n'imagines pas à quel point tu es bien chanceuse de tomber sur quelqu'un d'autre que le 3/4 des Arrancars et des Hollows qui vous méprisent tous ici-bas. Entre nous, ils sont bêtes, méprisants, parfois prétentieux, mais certains d'entre eux sont juste braves. Pardonne-les." Redressée, elle rengaine son arme et croise des bras, prenant néanmoins la peine d'insulter aussi bien son camp que la pauvre créature qui se retrouve désormais dans l'inconfort des lieux. "Même si, tu es honnêtement soit très inconsciente, soit stupide pour vouloir rester ici. Je suppose que tu n'es pas venue seule ?"

Un regard rapide, furtif vers l'horizon, puis un clin d'oeil l'instant suivant. Sa signature, avant une présentation qui la fait jouer de nouveau jouer avec la garde de son épée du bout des doigts...

"Delila Scarlatti, Segunda Espada du clan des Manadas, l'Arrancar libre et préférée de la Lune et bien évidemment, la bien-aimée Scientifique-Espada de Las Noches, sous la direction du doux Roi-Panthère." Si son visage est impassible quoiqu'affublée d'un sourire parfaitement neutre, il en allait sans dire que Delila prend son pied. Elle déteste les titres, et voit cette présentation comme un boutade vis-à-vis des réponses évidentes et outrageantes de l'humaine. "Ecoute, je n'aime pas beaucoup l'idée de me salir les mains, et je ne ferais pas l'affront d'émettre des valeurs de jugement. Mais entre nous, c'est très étrange de voir une humaine vadrouiller par ici alors même que ça devient le centre de toutes mes inquiétudes. Des disparitions, oui, par exemple. Tu pourrais éclairer mes chandelles ? Est-ce votre oeuvre ? Si tu réponds bien et de manière détaillée, je dirais à Gontrand, là-bas, de ne pas te dévorer trop lentement pour que ta mort soit rapide. Et j'arrêterai de dire des bêtises pour tenir un discours plus professionnel. Ca me semble être un bon deal."

Est-ce réellement son nom ? Cela importe peu. Delila a tout l'air d'un chat qui joue présentement avec sa souris et la réputation que ces humains véhiculent sur les siens.

Psychopathe ? Oh ! Bien sûr que non, voyons.
Sadique ?
...Un peu.
https://www.before-tomorrow-comes.fr/t515-ft-de-delila-en-cou

Delila Scarlatti

Revenir en haut Aller en bas


Serizawa Miyu

Données Spirituelles
Grade: Six of Cups
Lun 24 Oct 2022 - 23:57 - Deux mauvaises têtes valent mieux qu'une seule ?

Je pris sur moi de contenir mon agacement à l’instant même où cette peste ouvrit le bec. Immédiatement, je comprenais qu’elle partait pour se foutre de ma gueule. Cette connasse semblait toute fière de connaître quelques références de coins paumés dans mon monde. À la tête qu’elle me servit, je me demanda un moment si elle attendait de moi que je lui donne un bon point ou quoi. Ah ça oui, elle le mériterait. Car en effet, je ne me serais pas attendue à ce qu’un seul de ces sauvages soit capable d’un début de curiosité excédant la distance du bout de son nez.

– Impressionnant.

Répondais-je sommairement alors qu’elle voulut se présenter comme une connaisseuse de la Terre. J’étais hypocrite dans mon attitude, partant pour lui dire ce qu’elle voulait entendre. La vérité ? Je m’en battais les reins de ses petits loisirs. Et d’évidence, j’allais subir un mauvais quart d’heure au signal de cette main levée qui m’invitait au silence à la faveur de sa logorrhée mielleuse. À l’instant où la première menace fut mise à nue, je ferma un temps les paupières. Si je continuais sur ce chemin, alors je ne donnais pas cher de ma peau. J’étais devant une pourriture ? À d’autres. Au moins, elle assumait son vrai fond, contrairement aux autres somnambules.

Donc oui, autant évacuer mes mauvaises ondes et juste laisser résonner l’écho de sa puanteur qui n’allait pas me choquer. Je la regardais alors dans les yeux, froidement. Oui, je tenais présentement dans le creux de sa main. Je n’en doutais pas. Et ma petite provocation eut au moins le mérite de découvrir immédiatement les vraies couleurs de cette bête de foire. Est-ce que je la méprisais pour autant ? Pas plus que n’importe qui, à vrai dire. Ce qu’elle m’inspirait ? Un félin jouant avec sa nourriture. À ce titre, je compris rapidement quel genre de réponse serait attendu. Si je ne l’amusais pas, alors je serai dévorée. C’était aussi simple que ça. Et ces règles, je les assimilais le temps du monologue de cette femme sans détourner les yeux.

Je ne suis pas un jouet. Je suis une joueuse.

– Je te demande de me pardonner, je ne savais pas les animaux doués d’intelligence. J’ai donc condensé mon propos pour que ce soit plus intelligible à l’attention d’une bête abrutie. Mais toi, tu es intelligente. Tu sais utiliser des mots compliqués. Puis tu es cultivée. Tu t’intéresses à ce qui se trouve en dehors de ton bac à sable. Entre nous, tu m’as l’air de t’y ennuyer comme un rat mort. Autrement, tu ne serais pas de nature à faire durer le plaisir.

Étais-je condescendante ? Étais-je provocante ? Étais-je piquante ? Sans doute un peu. Mais en même temps, tout le contraire. Si je me moquais d’elle ? Non, je parlais simplement son langage. Ce pourquoi j’avais cessé de la vouvoyer. Ce pourquoi j’avais abandonné mes manières. Ce pourquoi je quittais le champ de la prudence. Étais-je suicidaire ? Absolument pas. Je faisais un pari.

– Je ne peux pas vraiment te blâmer. Tu l’as dit toi-même. L’Acuerdo est un ramassis de boomers en état végétatif qui tournent le même disque en boucle dans l’espoir qu’une anomalie dans le lecteur surgisse pour dérailler leur empreinte musicale. Comme t’es intelligente, je ne dois pas avoir besoin de te faire un dessin.

Acide, je demeurais figée, me prenant même du parti de ranger mes mains dans mes poches, totalement vulnérable et nonchalante.

– Honnêtement ? J’ai pitié de toi. Tu es bloquée dans une fonction récursive sans condition de sortie.

Mes connaissances en informatique s’arrêtaient à quelques langages hauts niveaux que je ne maîtrisais pas grandement, à la vérité. J’avais seulement gardé en mémoire de ma formation d’ingénieure quelques principes algorithmiques qui me permettaient de perdre une malheureuse trop fière de sa supériorité intellectuelle vis-à-vis de ses congénères. Le sourire arrogant sur les lèvres, j’embrayais.

– Tu as raison, je ne suis pas venue seule. Et oui, ce phénomène n’est pas étranger aux raisons de ma visite. Si nous en sommes responsables ? Toi-même, tu es scientifique. À ce titre, tu formules tes propres hypothèses. Si tu as tort ou non, cela dépendra de la démonstration. Mais avant d’en arriver là, il importe de réaliser une batterie de tests suivant une méthode rigoureuse. Nous en sommes là. Je ne te mens pas.

Cela manquait de détails. Mais alors quoi, j’étais censée parler suffisamment longtemps pour remplir un dictionnaire ? J’attendais d’abord d’évaluer sa réaction avant de décider des ajustements à porter. À mon attitude, je ne montrais pas que je me fermerais à la coopération. À vrai dire, je cherchais même à faire des efforts pour vraiment la comprendre. Seulement, j’étais ainsi. J’envisageais toujours mes interlocuteurs à partir de leurs pires défauts.

– Ah, et oui, j’ai été stupide. Ou plutôt, j’ai mon caractère qui me fait moi-même désirer parfois de me tenir éloignée de mes camarades. Pourquoi ? Ça t’intéresse ?
https://www.before-tomorrow-comes.fr/t557-serizawa-miyu

Serizawa Miyu

Revenir en haut Aller en bas


Delila Scarlatti

Données Spirituelles
Grade: Membre de Las Manadas
Mar 25 Oct 2022 - 23:27 - Deux mauvaises têtes valent mieux qu'une seule ?

Pauvre, pauvre petite humaine.

Perdue au milieu de cette jungle hostile, elle bêle contre les prédateurs du mieux qu'elle peut et lutte contre le loup en dépit de sa position de faiblesse. Malgré cette main qui en appelle au silence, Miyu continue toujours à tirer sur la corde, dans l'espoir de pouvoir se débattre et...Qui sait ? Sur le moment, Delila observe mais elle n'écoute pas tout. Elle se contente de laisser cette petite âme innocente pépier quelques mots pimentés afin d'analyser sa détresse, ses insultes, ses justifications...Enfin, la petite proie n'a pas totalement tord sur un point : elle est de celle à faire durer le plaisir.

Un constat face auquel Delila manque bien de préciser, par pure provocation, que c'est qu'ils disent toujours, en effet ! Parce que finalement, cette histoire ne lui tient pas à coeur. Elle n'est pas sanguinaire. Quel intérêt à faire verser le sang d'une innocente ? Après tout, elle-même n'apprécie pas réellement l'Acuerdo, alors il y a une forme de divertissement qui lui fait poser sa joue contre le bout de ses doigts, d'un air attendri.

"Je m'ennuie parfois, oui...mais moins qu'une humaine perdue dans le désert et prête à se faire dévorer crue. Voilà ta réponse, pour notre quiproquo. Et puis, j'ai mes responsabilités. Le mauvais goût aurait voulu que je porte mon arme contre toi."

Peu importe comment elle se débat, peu importe les coups de dents ou la manière dont la souris se tortille : elle reste entre ses pattes. Mais des pattes bienfaisantes, contrairement à ce qu'elle pense. Des pattes qui aspirent à savoir, maintenant que les choses sont posées. Ultima Necat. Une jeune fille parmi les leurs. Ces dits hommes, oui, qui sont également amassés au sein du Hueco Mundo : est-ce un bon présage ?

Un froncement de sourcils moins joueur et plus foncièrement sincère s'installe sur le front de Delila. A la place de sa malice, c'est bien l'inquiétude qui vient s'esquisser sur son visage. Comment l'Acuerdo allait-il prendre cette..."expédition"? Pour une invasion ?

Ces inquiétudes la voient subitement retourner toute son attention vers sa montre et tapoter sur plusieurs boutons, de façon plus professionnelle. Et si la réponse se fait attendre, sa voix prend tout de même le temps d'expliquer et de couper sa manipulation avec plus de sérieux.

"Hm, non, petite humaine. Au contraire, l'Acuerdo change trop souvent pour réellement définir une unité forte et solide. C'est une mascarade ! Et c'est la Segunda actuelle qui te le dit ! Dans tous les cas, elle ne se renouvelle pas de la manière qu'il faudrait pour prendre des actions et des décisions réfléchies sur le long terme. A mon goût, en tout cas...Et dans l'idéal...Il conviendrait de tout simplement respecter le cours des choses au Hueco Mundo, sans aucune animosité à leur égard. Cela rendrait mes tâches moins difficiles et la cohabitation, moins intense. Si vous êtes là, c'est parce qu'ils l'ont accepté. Mais je ne suis pas certaine que les nouveaux Espada se rappelleront de l'importance de respecter leurs accords. Et les humains, par extension."

Dans un soupir, l'Arrancar est de nouveau concentré sur la petite machine qu'elle tient entre ses doigts. Elle n'aime pas le mouvement et les oscillations des ondes émises par l'endroit, mais se garde bien d'affirmer ouvertement son constat. Au contraire, elle fronce des sourcils. Bidouille une sorte de montre en chuchotant le reste de ses pensées.

C'est une catastrophe aussi bien politique que scientifique désormais, et cela met de l'ombre sur son visage et dans ses décisions.

"Mais que connais-tu de l'Acuerdo ? Rien j'imagine. Mais ce n'est pas très important. Non, ce qui est important..."

Elle claque son épée contre la roche, qui s'effrite en réalité plus facilement que les autres. Sa densité plus faible est-elle lié à la fragilité et à la confusion de cet endroit ?

Simple hypothèse.

"C'est de rattraper l'anomalie qui sévit et placer des vrais mots...Oui, des maux sur nos études. Et ca, ce n'est pas quelque chose que la plupart des miens feront. Même si je respecte leur penchant naturel pour le combat ou le verbe."

Ses paupières se ferment en songeant aux siens. A sa Meute. Première contradiction avec le discours qu'elle vient de tenir quelques minutes plus tôt.

Première révélation.

"Ca m'intéresse. Ca m'intéresse, si tu fermes ta petite bouche et que tu m'écoutes. Et alors, seulement, je dirais ce que je pense réellement. Tu sais, je m'en fiche bien que tu sois une humaine, une Arrancar, ou une Hollow. Tant que tu sais réfléchir un minimum, ça me va. Et si tu es suffisamment sage..." Ses lèvres mettent en suspens ses mots. Il faut bien faire durer le plaisir, pour en revenir à leur conversation initiale. "Si tu es sage et que tu ne mens ni ne voile tes vérités, je pourrais bien être ouverte à un échange de bon procédé. Tu dis venir de l'Ultima Necat. Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à vous aventurer ICI, en groupe, au Hueco Mundo, précisément ? Un dysfonctionnement ? Des données collectées sur le long terme ? Quel est le problème ?"

Ca ne fait pas beaucoup de logique, sinon. Quel est le souci rencontré par les humains, précisément ? En l'absence du début de leur version, il n'y aura pas de démonstrations ni de témoins de ce côté.

De témoin...


Dernière édition par Delila Scarlatti le Mer 26 Oct 2022 - 1:30, édité 3 fois
https://www.before-tomorrow-comes.fr/t515-ft-de-delila-en-cou

Delila Scarlatti

Revenir en haut Aller en bas


Serizawa Miyu

Données Spirituelles
Grade: Six of Cups
Mer 26 Oct 2022 - 0:39 - Deux mauvaises têtes valent mieux qu'une seule ?

À l’expression que me servait cette arrancar, je sentais que j’avais suffisamment cassé son fun pour poser une limite entre nous deux. Si la discussion devait se solder par mon exécution sans marge de négociation, alors, elle n’obtiendrait rien de moi et j’allais pas me priver de lui exprimer le fond de ma pensée avant d’être tuée. Pour autant, j’avais suffisamment ouvert la porte pour lui faire comprendre qu’avec de meilleurs termes, je pourrais lui apporter des réponses plus constructives. C’était mon pari. Et il aurait très bien pu justifier que je me fasse achever sommairement. Auquel cas, j’aurais été bien ridicule en bout de ligne.

Heureusement, je n’allais visiblement pas épouser ce mauvais sort au grand dam de la supérieure qui avait dû me supporter jusqu’à maintenant. Au lieu de ça, j’arrivais à une relation plus égale quand tous les indicateurs faisaient de moi une petite souris misérable ne survivant que suivant le bon vouloir de cette chatte joueuse.

– Je préfère discuter, à choisir. Et si tu viens vraiment m’aider, alors je te le rendrai.

Car oui, je n’allais pas faire d’elle une sauveuse sur le prétexte que mes prédateurs avaient été maîtrisés par ses soins. J’aurais eu l’air bien conne derrière une fois les serres de cette opportuniste refermées sur moi. Et puis, je ne croyais pas qu’un soutien puisse être désintéressé. Chaque chose possédait son prix. Rien n’était gratuit. Cette Delila serait stupide de ne pas essayer d’en abuser. Comme elle le serait autant d’ignorer la menace sous-jacente derrière mes mots. Je n’étais pas venue seule. Et qui sait ce qu’il se passerait alors en se débarrassant de moi sans réfléchir. Elle pouvait bien s’en sortir sans y laisser de plumes. Mais est-ce que le risque valait la peine d’être couru ? À la tête qu’elle me servait, je sentais que ça ne la laissait pas indifférente.

Je la regardais ainsi jouer avec son petit gadget. À sa réponse, je me surprenais de la facilité qui lui faisait souligner la précarité du statu quo parmi les siens. Leur gouvernement semblait on ne peut plus chaotique, impuissant à gérer des problématiques profondes sans entrer dans des guéguerres improductives. En outre, si elle révélait les nombreux désaccords au sein de l’Acuerdo, cette espada paraissait extérieure à l’animosité courante que l’accord avec les humains devait inspirer à la majorité de ces bêtes de foire. En effet, je pouvais au moins dire qu’elle ne manquait pas de curiosité, ce dont je pouvais jouer pour me sortir de ce mauvais pas.

Elle faillit me poser une question sur mes connaissances générales à l’endroit de l’Acuerdo. Une question qui tint vite à de la pure rhétorique. Non, d’autres priorités se dessinaient, à en juger les tests qu’elle réalisait machinalement. La voir jouer avec son épée me tendait plus que je voulais l’admettre. Enfin, pour l’heure, elle était plus intéressée par des réponses scientifiques qu’autre chose.

– Je te rejoins sur cette nécessité. Nous avons le même objectif.

Au final, j’avais eu de la chance de tomber sur cette femme. Plus rapidement que je l’aurais cru, j’améliorais considérablement mes chances de survie. Et comme indice à cela, je me détendais un peu dans mon attitude. Plus relâchée. Moins acide. J’étais disposée à me taire et l’écouter soigneusement.

– Nous sommes là après avoir identifié une anomalie dans cette zone. De ce que j’en ai lu dans nos rapports, cela est appelé « Grande Cataracte ». Nous en ignorons la nature, mais nous en devinons la dangerosité. Pour l’heure, nous manquons trop d’informations. Ce pourquoi nous avons amené des appareils de mesure nous permettant de prendre plus de recul sur ce phénomène. Notre objectif ? Nous donner les moyens de la compréhension, voire de la solution. Nous ne pouvons laisser les choses ainsi.

Bizarrement, mon ton passif agressif avait brusquement disparu sitôt que mon interlocutrice s’était montrée plus raisonnable dans son approche. Je n’étais pas non plus suicidaire, même si mes paroles plus tôt auraient pu jeter le doute sur la question.

– Si t’acceptes de congédier tes valets, alors je pourrais être mieux disposée à te présenter au reste de l’équipe. T’es à la recherche d’un échange de bon procédé, c’est bien ça ? Je suis ouverte à la discussion. Mais j’ai besoin que tu me montres ta bonne foi en premier lieu. Ce faisant, je serai moins réticente à t’estimer comme une bienfaitrice plutôt qu’une opportuniste.

J’étais une femme d’affaire avant toutes choses. Je pesais le pour et le contre à chacune de mes idées. De ma poche, je sortais une cigarette que j’allumais entre mes lèvres. D’une profonde inspiration, je soufflais la fumée sur le côté, évitant soigneusement d’atteindre ma vis-à-vis. Le signe que je n’avais pas peur. Mais dans le même temps, que je ne cherchais pas à la prendre de haut.

– Pour en revenir à cette question sans importance : non, je sais peu de choses sur l’Acuerdo. Chez vous, c’est la loi du plus fort, j'ai bon ? Et si j’en crois ton rang, tu n’es pas n’importe qui dans ce monde. Mais t’as pas l’air d’être franchement épanouie pour autant, si tu veux mon avis.
https://www.before-tomorrow-comes.fr/t557-serizawa-miyu

Serizawa Miyu

Revenir en haut Aller en bas


Delila Scarlatti

Données Spirituelles
Grade: Membre de Las Manadas
Mer 26 Oct 2022 - 20:58 - Deux mauvaises têtes valent mieux qu'une seule ?

"Nous partageons le même objectif." L'humaine est-elle seulement sûre d'elle ? Delila défie du regard sa comparse. Pas de manière brutale, mais seulement dans l'optique de savoir si cette dernière dit vrai. Si elle pense réellement ce que sa langue prononce. Nombreuses sont les âmes à mentir sur leurs intentions au sein du Hueco Mundo, et plus nombreux encore sont les humains à être intéressés par l'appât du gain et par leurs machines.

Alors, Miyu ne dupe personne. Foncièrement pensive, Delila semble prendre le temps de décortiquer chacun de ses propos avec minutie. Elle cligne des yeux une fois, deux fois, avec toute la confiance d'un résident de la Lune. Les paroles suivantes la laissent néanmoins dans un doute palpable si ce n'est évident : ses hypothèses sont donc malheureusement vraies...

"Comme l'aurait dit feu une connaissance : Exacta ! Nous sommes bien à la Grande Cataracte." Elle n'a néanmoins pas fait le mouvement de doigt. Elle détestait ce crétin de Findorr de son vivant, mais cette discussion fait remonter en elle de "tendres" souvenirs de Las Noches. Suffisamment pour aller dans cette optique, afin d'alléger les révélations. "Et cette fameuse Grande Cataracte suscite également de mauvaises rumeurs dans notre monde...Suffisamment pour que je tente de déployer certaines machines. J'ai pris du temps pour sélectionner, ramener et améliorer certains objets du monde humain et élaborer mes témoins sur la λ des petit Reiatsu environnants et du Reishi à différents endroits du Hueco Mundo..."

Grâce à sa soeur Ava, elle avait pu faire de fabuleuse recherche ! De fabuleux tests, également. Tantôt utile, tantôt inutile : on savait néanmoins à Las Noches que lorsque l'Abeille ne portait pas l'épée, elle devait probablement déambuler dans les alentours, plus tranquillement, en quête d'observation. Etonnamment, sa proposition ne s'était pas dissipée totalement dans les airs. Surprise, elle observe sa vis-à-vis lui proposer une forme de collaboration à plus grande échelle que ce qu'elle avait espéré.

Est-ce un traquenard ? Peut-elle voir dans cette cigarette allumée et dans cette fumée le début d'une promesse ?

"...Je ne sais pas. Qui me dit que tu ne vas pas profiter de m'isoler pour tenter de me piéger avec tes autres camarades ? Qui es-tu dans la hiérarchie pour décider que ma présence puisse être acceptée aussi facilement parmi les tiens ?" Un doute subsiste, car elle ne connait pas les compétences de la jeune fille, aussi ouverte d'esprit soit-elle quant à l'âge et l'expérience d'une âme humaine... "Toutefois, j'apprécierai...J'apprécierai, éventuellement, confirmer que ce petit Hollow tyrannique n'est pas l'un des miens ! Alors, s'il obéit, c'est uniquement à cause de mon reiatsu et de la nature qu'on partage..."

Qu'allait-elle répondre pour justifier sa place ? Justifier le fait que sa personne à elle, la Segunda, pouvait réellement croire en ses fonctions et en ses paroles? Allait-elle le jurer ouvertement ? Dans la main de l'Abeja, sa montre résonne toujours et lui intime ses premiers résultats : l'environnement est bien changeant et instable, par ici. L'idée d'aborder directement une conversation avec ces humains est finalement très alléchante et ce, en dépit de l'hésitation qui plane autour de son discours : Delila n'a jamais compris ce qui a poussé les chefs de l'Acuerdo à accepter cet échange encore peu concret, mais cela l'intrigue. D'ailleurs, irradie-t-elle également d'un sentiment d'inquiétude face à tous ces questionnements ? C'est ce que Miyu semble lui affirmer tandis qu'elle soupire telle une grande soeur débordée.

"Ce qui m'agace et m'inquiète majoritairement, c'est le danger dans lequel vous vous êtes fourrés. Il y a pleins d'Arrancars qui pourraient vouloir votre tête malgré l'accord. Et d'autres, qui vont tout simplement profiter de votre venue pour justifier tout un tas de choses absurdes au niveau du Hueco Mundo..."

Quant à ses états d'âme, ils ne sont pas importants. Pas pour une inconnue, aussi garde-t-elle un certain silence à cet égard. Il y a des choses révoltantes dans ce monde sans Soleil, de quoi montrer les crocs pour revendiquer sa part du gâteau. Mais récemment, Delila trouvait les relations plus houleuses encore qu'en temps de guerre : elle n'aime pas l'hypocrisie de l'Acuerdo. Car au final, cela confortait davantage les autres clans plutôt que le sien. Le sien qui marche à la Loi du plus fort, oui, car il en a toujours été ainsi depuis des lustres : et qui est-elle pour briser des millénaires d'évolutions affectuées à l'échelle d'un monde sans penser que cela troublerait une certaine forme d'harmonie dans ce chaos ?

Elle l'a vécu différemment, mais la Loi des Bêtes résonne encore dans sa mémoire. Aussi étrangère puisse-t-elle paraître aux yeux de cette jeune fille...

"Nah. La Loi du plus fort est plus logique et plus stable qu'on ne le pense dans le fond. J'en suis partisane jusqu'à un certain stade, parce qu'elle est naturelle et que c'est un mal nécessaire qui permet aux autres Menos d'évoluer à leur rythme. C'est mieux pour l'écosystème du Hueco Mundo, hors point de vue "humanisant" et il n'y a rien de mal à pousser ces âmes à atteindre un autre degré de conscience. Mais réunis plusieurs concepts ou visions, et tout cela..." Une pause. Elle se divertie l'esprit pour ne pas perdre pied. "Tout cela devient ta fonction récursive sans sortie, sans grande possibilité de négocier ou de prendre de vraies décisions, sauf si tu connais la réelle identité et le clan du Hollow en face de toi."

C'est une donnée plus importante qu'elle ne le pense. Tous les Arrancars ne réfléchissent pas de la même manière. Tous ne sont pas amicaux ou diplomates par nature. Tous ne sont pas bien censés : les actes de réelle et chaleureuse fraternité ne sont pas légions dans ce monde le plus froid de tous. Seules leur nature et leurs croyances importent.
https://www.before-tomorrow-comes.fr/t515-ft-de-delila-en-cou

Delila Scarlatti

Revenir en haut Aller en bas


Serizawa Miyu

Données Spirituelles
Grade: Six of Cups
Jeu 27 Oct 2022 - 1:03 - Deux mauvaises têtes valent mieux qu'une seule ?

Au regard que cette arrancar me servait, je comprenais bien vite que mon petit numéro ne la rendait pas plus confiante que ça. Elle pouvait essayer de jauger mon expression. Hélas, elle serait déçue. En effet, je ne fermais pas les yeux en éternuant. Je n’avais aucune difficulté à débiner des mensonges plus gros que moi avec le plus grand naturel, le sourire en bonus. Elle me confirmait en tout cas que le nom indiqué dans nos rapports n’était pas galvaudé. Une anomalie jetant de justes inquiétudes dans l’Acuerdo. Et d’évidence, Delila comptait parmi les scientifiques censés expliquer ce phénomène.

À ce titre, j’écoutais sans afficher de condescendance particulière la méthodologie qu’elle m’évoquait. En soi, je trouvais naturel que cette créature possède des connaissances sans doute même bien supérieures aux miennes. À côté, je n’étais qu’un poussin. Et à vrai dire, je m’en moquais bien pour la bête raison que je réservais ces quêtes de savoir aux petits chinois du labo. Pour ma part, je m’investissais dans le business ainsi que la politique malgré que mon arrivée à l’Ultima Necat m’ait vu partir de zéro dans la hiérarchie.

L’écoutant, je récupérais mon énergie à une vitesse accélérée. Si ma vis-à-vis possédait des dons de perception spirituelle, sans doute le remarquerait-elle. Autrement, je jouais suffisamment bien le jeu de la nonchalance depuis le début pour qu’elle n’y voit que du feu. Il fallait dire que j’avais conçu une substance bien contre-intuitive pour tromper mes adversaires. Dans la composition de la cigarette, j’avais ajouté quelques agréments faisant que plutôt que de raccourcir mon espérance de vie, fumer me permettait d’accélérer mon processus de régénération.

De sorte à ce que bientôt, je n’aurais plus à craindre autant le danger devant moi. De toute manière, le temps jouait en ma faveur. Au fur et à mesure, je me sentais arriver à une position de force. Si je comptais la piéger ? Quelle question…

– Je ne suis pas n’importe qui parmi les miens. Ça, je peux te l’assurer.

Disais-je avec une assurance telle que même une énormité deviendrait crédible. Plus c’est gros, plus ça passe. Alors pourquoi se priver ?

– Libre à toi d’ignorer mon invitation. Je ne t’oblige à rien. Considères simplement l’accord entre nos deux puissances. Tu es la Segunda Espada. Tu t’imagines vraiment qu’on serait assez cons pour te tomber dessus ? Alors même que les tiens sont à l’affût du moindre prétexte pour nous démolir fissa fissa ? Tu nous prends pour quoi ? Des idiots ?

Soufflant la fumée sur le côté, la nicotine me permettait d’évacuer le stress à un niveau on ne peut plus nécessaire. Au fond, à sa place, je serais aussi méfiante. Enfin bon, tout de même…

– Tu sais, tout ce que je peux t’offrir, ce sont des mots. Quoique je dise, tu ne me feras pas confiance. Mais d’un autre côté, as-tu déjà gagné quoi que ce soit en fuyant les risques ? Tu te trouves au sommet de la chaîne alimentaire dans ton monde. J’ai peine à croire que tu ne sois qu'une peureuse. Dans l’affaire, tu as beaucoup à gagner. Tu es suffisamment intelligente pour que je n’ai pas à t’expliquer pourquoi.

Du reste, à mesure que nous avancions dans une conversation de plus en plus constructive, j’identifiais de mieux en mieux le profil me faisant face. En effet, je ne ressentais pas de la malhonnêteté dans l’inquiétude qu’elle me confiait. Je sentais bien que parmi ses congénères, elle était dans une position de minorité. Plus ouverte à la coopération qu’au conflit. Même si elle laissait entendre que ça la dérangeait juste pour des conséquences propres à leur politique.

– Qu’est-ce qui t’inquiète, exactement ? Je ne suis pas sûre de bien te suivre. Après tout, ce n’est pas la philanthropie qui t’étouffe, je me trompe ?

J’étais parfaitement lucide sur le fait que sa pseudo bienveillance n’était qu’un numéro de pipeau pour se faire bien voir. Brosser dans le sens du poil. Je ne croyais pas qu’une personne puisse être fondamentalement bien intentionnée. Je m’étonnais ceci dit qu’elle réponde si ouvertement à la question pourtant indiscrète que je lui avais formulé. Le signe qu’elle en avait gros sur la patate. Là encore, des informations sur lesquelles je n’allais pas cracher. Je ne faisais pas confiance à cette arrancar. Mais précisément pour cette raison, je cherchais à la comprendre. Je souriais d’ailleurs au clin d’œil qu’elle me faisait quant à une pique récente que j’avais pu lui adresser.

– J’aime bien ton sens de l’humour. Quand bien même, je trouve ça tragique. Tu me sembles bien à l’étroit dans ta petite fonction. Est-ce que tu n’espérerais pas qu’une petite patte ajoute dans ton code source cette condition de sortie ? Je ne peux pas te faire de grandes promesses. Mais il est tout un monde que je connais, que tu ignores, et que je peux te faire découvrir. Ça ne me coûtera pas grand-chose, à vrai dire. Et je t’avoue que l’expérience que tu retires de ce monde m’intrigue aussi.

À mon air, je semblais avoir évacué le restant de tension qui avait pu me saisir depuis le début de ce déchaînement de mauvaises circonstances. Plus j’avançais et plus je me sentais à l’aise dans mes calculs.

– Qui sait, nous pourrions finir par nous entendre.

https://www.before-tomorrow-comes.fr/t557-serizawa-miyu

Serizawa Miyu

Revenir en haut Aller en bas


Delila Scarlatti

Données Spirituelles
Grade: Membre de Las Manadas
Ven 28 Oct 2022 - 2:39 - Deux mauvaises têtes valent mieux qu'une seule ?

Face au discours presque chevronné que lui tenait Miyu, il y avait des paroles contradictoires. D'un côté, il était clair que Delila n'avait jamais eu froid aux yeux : ce qu'elle ne connaissait pas était aussi brillant qu'un petit soleil. Et ce type de Soleil, c'était exactement la lumière contre laquelle la mouche venait se griller les ailes. Pourtant, à la lumière de leurs brefs échanges, il était aussi très clair qu'il y avait quelques contradictions dans la personne de cette humaine : terriblement jeune, mais importante. Un peu trop bercée dans ce que les hommes appellent "l'informatique" à défaut de la plus belle des sciences : la biologie chimique. Oh, bien sûr, la physique pure venait en premier plan dans le perfectionnement de ses sens déjà bien accrues...

Toutefois, l'Espada ne tarda pas à froncer des sourcils et montrer une forme d'interrogation dans son mécontentement. Le reiatsu de la jeune humaine connaissait des perturbations pour le moins intéressantes. Petit à petit, cette dernière semblait même regagner de sa superbe. Delila le savait d'instinct, à la manière de se tenir désormais dans son costume, sans souffrir d'une faiblesse ou d'une crampe qui endolorit les membres d'un patient...Comment avait-elle fait ? Rien ne semblait avoir changé, à première vue...Hormis la fumée...

Cette fumée qui lui chatouillait désormais les narines. Etait-ce la cigarette, ou autre chose ?

"Eh bien, on dirait que tu as plus d'un tour de magie dans tes manches. Mais va, tu aurais au moins pu proposer une cigarette à une dame...", souffla-t-elle, amusée.

Faussement amusée. Maintenant que sa jeune "amie" avait regagné de sa superbe, il fut plus difficile de la tenir en pitié sur cette table de négociation improvisée. Difficile de ne pas souligner la portée de ses flatteries : elles ne firent qu'être relevées et enterrées plus bas que terre dans un roulement d'yeux.

"Très chère, c'est un chiffre, d'être la Segunda. La loi du plus fort marche également dans un autre sens : la loi du nombre. Je vous sais suffisamment nombreux pour m'enquiquiner si vous le souhaitez, sans laisser de traces à ce sujet. Et puis, j'ai ma réputation à tenir, pour l'instant..."

Une réputation de trouble fête. Mais alors, une trouble fête un peu plus flamboyante et importante qu'une simple petite frappe du Hueco Mundo. Pour l'heure, tout du moins. Delila ne réagissait qu'à l'excitation de l'instant présent ; au piment qui effaçait la fatalité de ses idées multiples. Or, force était de constater que l'excitation venait de retomber, à la voir ainsi bidouiller les settings de sa petite montre et porter un regard agacé contre le Hollow qui mugissait à terre.

"Ca en revanche, ça ne te regarde pas. Contente toi de savoir que votre présence va faire du remue-ménage et que tu restes présentement entre de meilleures mains que d'autres.", se contenta-t-elle de répondre quant à la source de ses inquiétudes.

D'une part, parce que la teneur de ce qui allait se prononcer était encore incertaine. D'autre part, parce que ce serait révéler et mettre trop de lumière quant à la dynamique putride de l'Acuerdo. Elle n'en méritait pas tant.

"Je connais le monde des hommes, je te l'ai déjà dit. Tu ne m'offres pas une opportunité en or, à cet égard. Ce n'est pas toi qui m'intéresse, c'est ce qu'il y a dans ton petit cerveau. Alors voyons plus petit, pour l'heure, en guise d'essai. Mais c'est peut-être là ce qu'il y a d'amusant : à l'offre, répond la demande sur...ce que vous appellez "le marché". Voyons ce que tu peux m'offrir et ce que je peux t'offrir en retour."

Delila sentit cette fois-ci un frisson la faire vibrer. Faire plisser ses yeux avec plus de jeux. Utiliser des mots d'humains derrière un échange d'intérêt en réalité plus violents qu'elle ne le fait passer. Elle ignora sa proposition de modifier sa condition et son rôle, comme si elle venait de prononcer une insulte à ne pas renouveler une troisième fois. Si son visage se montrait avenant, sa main griffue agrippa sa garde avec tant de force qu'elle en fit pâlir ses phalanges...Qui se détendirent en pensant à une autre idée.

"Hmmm, je me suis toujours sentie l'âme d'une bonne samaritaine, pour te répondre à cet égard. Pleine de philantropie, oui ! Cela peut être à ton avantage." Si elle avait des crocs, sans doute Delila les aurait dévoilé à cet instant. Son aura est moins amusante, plus brutale, presque conquérante. Piquante, dans tous les cas. On eut dit une autre personne, plus bestiale. "Dans ce monde, j'ai pansé les blessures des rebuts pour qu'ils se relèvent, mordent, s'unissent et prennent la tête de ceux qui les ont insulté. Je prêche des mots d'espoir quand les choses vont mal, et je tends la main aux plus faibles, en portant mes lumières. Le Hueco Mundo n'est pas un jeu, petite humaine. Pas plus que les accords. Il faut être prêt à payer un prix plus couteux qu'une parole et que le matériel...Et puis, je ne souhaiterai pas revenir en Meute pour chercher une petite âme tricheuse dans son lit et l'emporter dans les abysses de la nuit. Non, propose et conte-moi ce qui te manque, petite chose!"

Prend garde à toi Miyu.
Prends garde avec qui tu souhaites passer des pactes dans cet enfer de sable.
Tu t'adresses à un démon. Et pas n'importe lequel.
La beauté de leurs mots, de leur apparence et de leur savoir sont sûrement très tentantes.
Ce n'est pas qu'une affaire de chiffre, dans le monde des morts. Les promesses n'ont pas de goût, mais le prix à payer et le jeu des liens sont là.

Ici, tu sonnes à la porte de la Révolte endormie.





https://www.before-tomorrow-comes.fr/t515-ft-de-delila-en-cou

Delila Scarlatti

Revenir en haut Aller en bas


Serizawa Miyu

Données Spirituelles
Grade: Six of Cups
Ven 28 Oct 2022 - 21:22 - Deux mauvaises têtes valent mieux qu'une seule ?

– Quoi, t’en veux une ?

Je demeurais indifférente à sa remarque. Oui, je ne m’étais pas privée d’un petit tour pour m’éviter le jeu fatigant d’une discussion à sens unique. Simplement parce que je n’étais pas au maximum de mes capacités. À présent, je me savais en mesure de tenir une négociation d’égale à égale. Car si cette personne voulait me faire chier, alors, je trouverais de quoi lui arracher quelques plumes dans le processus. Je n’étais pas suffisamment jeune pour simplement me laisser marcher dessus lorsqu’on se risquait à me mettre la pression.

Ce caractère effronté faisait qu’au cours de mon bref parcours, j’avais déjà rencontré un nombre conséquent de désagréments. Parfois, au point où je dus gérer quelques tentatives de meurtres à mon encontre. Ce pourquoi, je ne me laisserais pas intimider si facilement.

Segunda ? Un simple chiffre ? Pour le coup, je ne comprenais pas trop la remarque. S’imaginait-elle que je lui avais sous-entendu qu’elle serait de toute manière trop forte pour qu’on tente quoi que ce soit envers elle ?

– Non, je disais simplement que nous n’étions pas assez cons pour nous attaquer à une notable de l’Acuerdo. Comme tu serais conne de t’attaquer gratuitement à une Queen de l’Ultima Necat. Tu saisis l’idée ?

Je demandais tout de même la confirmation pour la difficulté à lui faire entendre des notions que je jugeais pourtant fort simples. Sans doute, cette femme, réfléchissait-elle trop. Au point de passer à côté de l’évidence. Au moins, la Segunda recelait-elle de suffisamment de prudence pour s’épargner de me confier des informations trop stratégiques sur la politique de ses congénères. Tant pis. J’aurais été stupide de ne pas essayer. Sur un malentendu… Quoiqu’il en soit, je n’allais pas insister. En revanche, je lui adressais un regard un peu circonspect au discours qui suivait. Euh… Ah, oui. Le moment de dévaluer la mise que je lui proposais.

Bien entendu. Une technique de base qui n’irait pas perturber la perception que je me faisais de la réalité. Ce qui ne m’empêchait pas d’affiner les envies de mon interlocutrice. Ce que j’avais dans la tête ? Mes informations ? Elle pouvait bien dire qu’elle ne s’intéressait pas à moi, elle y serait bien obligée pour atteindre ses objectifs. J’étais moins coopérative qu’une encyclopédie. Fallait pas trop m’en demander, non plus. Mais soit. À sa proposition, j’engageais déjà la réflexion de l’échange à lui suggérer, si tant est que nous en arrivions là.

Cependant, dans le flot de la conversation, je sentis une tension brutale. Une réaction qui me surprenait. Avait-elle mal pris mon commentaire sur sa pseudo philanthropie ? N’était-ce pas qu’une banalité de vérité ? Qu’est-ce qu’elle avait à s’énerver comme ça ? En définitive, je me révéla plus à l’affût, sur la défensive, prête à bloquer son coup si d’aventure Delila venait à engager les hostilités. Heureusement, elle finit par se tempérer. Toujours est-il qu’avec ça, je cessa de sourire, intégrant la donnée que la personnalité devant moi était on ne peut plus instable. Un mauvais point pour elle, en outre. Étais-je surprise pour autant ? Non. J’avais affaire à une bête aux subterfuges limités.

Plus attentive, je l’écoutais me confier des mots évocateurs de sentiments blessés par le passé. Si je possédais la plus infime parcelle d’empathie ? Non, très peu. Je relevais seulement son aspiration à la domination. Ce qu’elle appelait alors hypocritement de la philanthropie. Mais je n’allais pas jeter plus d’huile sur le feu. Qu’elle me menace, si ça lui chantait. Je feignais que je pouvais y être sensible. Ou si je tentais de le faire, je le faisais très mal. Car soudainement, j’irais pour m’avancer vers elle, au point d’arriver à son niveau. Dans cette proximité, je sortais de mes affaires mon étui à cigarettes. D’un mouvement de pouce, je relevais une clope que je lui tendais.

– Alors, moi, je ne sais pas. Mais toi, je dirais que tu manques d'une clope à griller, d’instinct.

Si elle acceptait, je m’aventurerais à lui présenter le briquet pour allumer sa cigarette. Une bonne opportunité de confirmer que oui, j’avais réalisé quelques expérimentations faisant que ma prochaine banalité se révélerait on ne peut plus fausse.

– Attention, fumer tue.

Le sourire à la limite de l’impertinence, je terminais justement la mienne que j’écrasais de ma semelle contre le sable. Que serait l’humanité si elle ne jetait pas ses déchets où elle passait ? À ce titre, je l’incarnais parfaitement.

– Plus sérieusement, ta longue vie doit être passionnante, mais fais moi confiance que je dormirais sur mes deux oreilles même si je devais ne pas connaître le fin mot de ton histoire. Les longs exposés m’ont toujours ennuyée. J’ai toujours préféré aller à l’essentiel.

À présent, j’avais parfaitement récupéré mon énergie. Ce faisant, je n’avais plus de raison de m’inquiéter. Je pouvais faire exploser mon reiatsu suffisamment longtemps pour faire venir à moi des renforts bienvenus pour mater les éléments trop dangereux.

– Je triche si j’en ai envie. Ceux qui ont tort à la fin sont ceux qui se font avoir. Est-ce que je triche pour autant à l’heure ou je te parle ? Qui sait. Je n’en serais pas si sûre.

Ambiguë dans mon attitude, je jouais un peu avec cette femme qui se faisait une passion de spéculer sur mes véritables intentions. Qu’est-ce que je cherchais à la fin ? Et si moi-même, je ne savais pas ? Et si moi-même, je m’en foutais ?

– Peu m’importe que tu estimes ma suggestion d’or ou d’étain. Quoique je te donne, ce sera toujours de plus grande valeur que le vide qui définit bien ton monde. Le Hueco Mundo, c’est cela ?

Est-ce que je compromettais l’accord entre nos deux organisations par mes mots et mes actes ? En vérité, je ne voyais pas en quoi je faisais plus l’affaire de l’Ultima Necat à simplement laisser cette Arrancar me dicter sa volonté. J’étais une forte tête. Je n’allais pas changer du jour au lendemain.

– Je te réitère donc ma proposition, quitte à en modifier les termes. Tu souhaites rencontrer un plus haut représentant de l’Ultima Necat en un lieu plus sûr pour toi ? Eh bien soit, je t’écoute. Quant à ce que tu pourrais me donner en échange… je ne sais pas. Possèdes tu la moindre chose qui pourrait recouvrer de la valeur à mes yeux ?

Ceux qui me menaçaient ne gagnaient de moi que mon mépris. À voir si Delila souhaitait continuer sur cette pente. Moi, ça ne me dérangeait pas. Après tout, ma condescendance n’était-elle pas délicieuse à savourer ?

– Ne m’en veux pas, je suis difficile.

https://www.before-tomorrow-comes.fr/t557-serizawa-miyu

Serizawa Miyu

Revenir en haut Aller en bas


Delila Scarlatti

Données Spirituelles
Grade: Membre de Las Manadas
Sam 29 Oct 2022 - 0:13 - Deux mauvaises têtes valent mieux qu'une seule ?

"Haha, t'as un sacré toupet, petite humaine ! Ce n'est pas donné de répondre aussi ouvertement à un fantôme, je te l'accorde..."

Dire que le répondant de Miyu était parvenue à la surprendre était un euphémisme. Tant de rage dans un si petit corps ! A croire que plus les humains étaient petits, et plus le sang leur montaient vite au cerveau ! Si le silence est d'or au Hueco Mundo, un rire léger, presque cristallin s'échappa de ses lèvres, résonnant presque avec l'élégante et froide brutalité de son aura. Voilà qui était bien amusant ; il était de notoriété que Delila avait un faible pour les fortes têtes... Si bien qu'elle ne put s'empêcher de visualiser Escamillo alors que son coeur absent s'attendrissait face à tant de mordant...

Décidément, cette petite âme la faisait passer par toutes les émotions possibles ! Et peu nombreux étaient ceux à s'aventurer dans la difficile et pénible tâche consistant à mettre le doigt sur ses erreurs. Ou omissions. Peu importe.

"Hmhm. J'entends bien. Ou mieux."

Elle se contenta de continuer à sourire silencieusement face à sa remarque. Delila était une femme presque conquise. Finalement, la stratégie de la petite humaine étaient plus limitée que prévu et sans doute, sa méfiance avait-elle été trop grande à son égard...Mais elle n'en dit pas mot. C'était mieux ainsi. Plus confortable aussi. Le désert était grand. Les intérêts, bien divers. L'Acuerdo, bien fragmenté. Les humains, toujours intéressés. Que Miyu n'y songea pas était tout à son avantage.

Et pourtant, ce charme retomba progressivement quand les intentions furent finalement révélées. Soudain, une main élégante se leva entre elle et Miyu, juste quand l'humaine vint lui proposer la fameuse cigarette manquante ainsi que son zippo.

"Ca ira, l'envie m'est passée."

Un sourire sur ses lèvres, Delila se devina un peu l'âme d'une emmerdeuse également. Elle taquinait cette petite chose, non pas juste comme il fallait, mais comme il l'aurait fallu. Les rencontres avaient leur dose d'exigence après tout. Saisir l'instant présent. Observer. Toutes ses petites choses qui mettaient à l'aise les affaires et les sciences. Bien sûr, Delila appréciait son geste !

Mais dans la vie, il fallait être parfois plus réactif et attentif...

Enfin, qui était-elle pour prôner à tout instant ces paroles ? Il est difficile de contenir l'adrénaline du moment. Canaliser la bête qui sommeillait en elle et l'accepter tout à la fois représentait un effort considérable. Un travail de tout instant... Mais au final, ce refus résonnait comme le début de la fin. Naguère prête à affiner à son tour sa proposition, un propos et pas des moindres fit retomber son excitation.

Suffisamment pour ne plus prendre en considération la moindre parole de l'humaine, et en perdre intérêt d'une seconde à l'autre.

"J'ai sûrement été un peu trop dur durant ce deal, et ce qui en ressort est...contre toute attente." Mais une réaction face à la pression était toujours révélatrice d'une personnalité. Il eut été étonnant que la jeune fille lui montre désormais les crocs. Un peu comme un chaton, oui. En moins mignon, cependant. Ou plutôt, en bien moins intéressant, maintenant que les natures étaient révélées. "Ecoute, l'humaine, j'ai été patiente, mais je ne perdrai pas mon temps avec l'âme d'une arnaqueuse qui se trahit dès les premières minutes face au premier coup de pression. Je ne suis pas jugeante, mais aie au moins la décence de cacher tes pensées de mauvaise foi. Ou de les rendre confuses. Ca rendra tes négociations plus simples."

Son regard renvoya une forme d'indifférence et d'ennui. Auparavant prête à s'énerver, Delila ne se sentait pourtant pas l'âme à jouer les garde chiourmes. Redressant ses lunettes, son soupir en disait long sur son état d'esprit. Elle balaya ses envies primaires, et reprit ses derniers mots à son égard.

"Si tu n'as rien à redire, pars. File. Evite de retomber dans une embuscade, cette fois-ci."

Un petit mouvement de main las, pour lui dire de s'en aller. De partir. Tournant des talons, Delila se dirigea aux côtés du Hollow qu'elle avait blessé, semblant évaluer l'étendue des dégâts qu'elle avait causé à la créature de toute sa hauteur. Sans doute dans l'optique de trouver une solution le concernant... Quelle qu'elle fut.

https://www.before-tomorrow-comes.fr/t515-ft-de-delila-en-cou

Delila Scarlatti

Revenir en haut Aller en bas


Serizawa Miyu

Données Spirituelles
Grade: Six of Cups
Sam 29 Oct 2022 - 0:59 - Deux mauvaises têtes valent mieux qu'une seule ?

Selon toute vraisemblance, Delila recevait mon audace avec beaucoup d’amusement. Une euphorie qui implosa nette en plein décollage, de quoi me conforter encore davantage dans la caractère instable de mon interlocutrice. Avec quelques pas de recul, je me préparais à accueillir son attaque. Plusieurs fois déjà, elle m’avait montré signe de ses pulsions agressives. Ça avait commencé par cette mascarade de sauvetage s’étant rapidement transformé en prétexte pour me presser comme un citron. Et ça se terminait naturellement d’une fort mauvaise manière pour la raison que je n’hésitais pas à mettre le doigt sur tout ce qui pouvait faire vriller mon adversaire dès lors que je sentais l’ombre condescendante de l’évaluation.

Si elle avait été trop dure dans ce deal ? Non. Juste, maladroite. Mais je ne pouvais pas vraiment lui en vouloir. Il aurait fallu qu’elle me connaisse pour savoir à quoi s’attendre. Une arnaqueuse ? Ce reproche ne m’en ferait pas bouger une. Simplement, parce que j’avais d’abord avancé pour gagner du temps, me faisant atteindre mon premier objectif. La suite ? Ce n’était que du bonus. Une manière de tuer le temps. Mais aussi, de me faire un aperçu des mentalités qui se trouvaient au sein de l’Acuerdo. À ce titre, j’étais gagnante sur tous les tableaux. Et je n’allais pas chercher à sauver les apparences aux yeux d’une inconnue.

– Oh, pas particulièrement. Laisse moi au moins te remercier pour ton aide. Je veux bien admettre à présent que tu n’étais pas juste venue profiter de la situation. Je ferai plus attention, c’est promis !

Un bon point pour elle. Car j’en étais encore au stade de les distribuer. Bien sûr, les quelques qualités faisaient pâle figure à côté de tous les défauts qui avaient grossi dans mon esprit. Cela dit, c’était à relativiser du fait que je ne voyais toujours que le pire en autrui. Il aurait été étonnant que ce soit différent pour cette Arrancar.

– Cela dit, sache que je ferai passer le mot de notre rencontre et de ton souhait potentiel de deviser de tes projets avec une plus haute autorité de l’Ultima Necat. J’épargnerai à mes supérieurs nos mauvais mots, ce qui les mettra peut-être en de meilleures dispositions. T’en fais ce que tu veux. C’est mon paiement.

Devais-je ruminer intérieurement que cette conversation se soit mal passée ? Non. Qu’est-ce que ça changerait à la fin, de toute manière ? La Segunda était libre de me regarder sous le prisme de mes pires côtés. Et pour être honnête, je n’en possédais pas beaucoup de bons. C’était donc de bonne guerre. Me tournant, je ferai signe de la main. Ce qui ne m’empêchait pas de me concentrer sur l’empreinte spirituelle d’une créature qui pouvait très bien m’attaquer dans le dos si je ne faisais pas suffisamment attention.

– Bon courage pour la suite !

Car de ce que j’avais compris, les relations au sein de l’Acuerdo n’étaient pas au beau fixe. Il aurait été facile à ce niveau d’en remettre une couche. Mais je considérais avoir suffisamment joué avec les limites de cette femme. Il était trop facile d’adresser le mot de trop. Et franchement, je n’en retirerais aucun intérêt. Alors autant oublier cette histoire et empoisonner la patience d’une autre personne.
https://www.before-tomorrow-comes.fr/t557-serizawa-miyu

Serizawa Miyu

Revenir en haut Aller en bas


 
   Permission de ce forum:

Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum