cost of the crown (delila)

Espada.

Le titre n'est pas à prendre à la légère, surtout non loin d'un Palais qui n'est pas le sien. Et aux pics rochaux du clan Camara, chemine une alliée temporaire. Ou plutôt, une étrangère. Les regards suspicieux que cette silhouette capture à son passage n'a rien d'anodin ni de surprenant : les Camara n'ont jamais été connu pour leur nonchalance. Et partout sous cette lune qui sourit, les esprits chahutent ou la dévisagent d'un air sévère. Ils ont de quoi. L'Abeille ne traine pas nécessairement derrière elle une réputation comme les ambitieux les apprécient. Sa venue néanmoins ne tremble ni avec hostilité ni avec condescendence, car elle sait que son rôle d'ambassadeur ne peut se résumer à briser des Egos durant son court passage.

La première étape de sa mission s'est bien déroulée. Rien de folichon : sa précédente rencontre aux abords des frontières de leurs clans respectifs a mené à quelques facheuses conclusions qui l'ont amené jusqu'ici, dans l'espoir de mener à bien l'une de ces trop rares missions d'intérêts communs. Trancher certains débordements de moindre importance, mener à bien une recherche collective ; ce sont toutes ces tâches harassantes qui représentent le mal nécessaire qu'apporte l'Acuerdo à ses hauts placés. Toujours néanmoins, la méfiance est de mise : aussi lui avait-on dit que son arrivée ne se ferait pas seule, mais bien sous la garde de l'un des Fracción de l'ancien lèche-botte du Sanguinaire, d'ici là qu'elle puisse rejoindre l'une des premières pièces du palais et y échanger les dernières informations avec son partenaire de mission du côté des Camara.

L'Abeille attend alors patiemment. Heureusement pour elle, la Lune est magnifique aujourd'hui. Aussi se prête-t-elle à une observation songeuse, rêveuse, avant d'être interpellée par...

Une Arrancar. Au masque en demi lune, avec des cheveux immaculés et à la prestance plus mature que ne semble l'être sa personnalité.

Voilà qui est amusant.

"En effet, mon nom est bien Delila, et vous êtes ?"

Delila ressent tout l'égo de la Fracción. Elle n'a pas besoin d'approfondir leurs échanges pour deviner qu'elle est en présence d'une Camara, une vraie. Si elle ne se formalise pas du mépris ouvert qu'Etheska lui témoigne, elle prend un léger plaisir à appuyer le poids de son anonymat. A cette pensée, Delila retrousse une mèche avec douceur, juste du bout des doigts. Elle croit voir que la Fracción est encore inexpérimentée dans ces jeux de politique et de parlotte.

"Ah, oui. Je me souviens. Pardon. Ehteska, n'est-ce-pas ? Enchantée."

Les paroles sont teintées d'autant de fermeté politique que d'ironie : bien que Delila ne compte pas partager ces enfantillages plus longtemps, il y a une forme d'amusement qui pétillent dans ses prunelles. Mais Delila pressent aussi bien vite toute l'inutilité d'enfoncer le clou dans les complexes de supériorité de cette pauvre âme corrompue ; ils sont les pions et les vestiges malheureux de plus d'une centaine d'années de bourrage de crâne. "Mais bon". L'Abeille a pourfendu suffisamment de faux rois et de fausses reines par le passé pour faire des concessions et "supporter" ces comportements. Oui, mieux valait prendre pitié des Camara pour l'heure : Jouer les ambassadeurs et la Main de Velours au nom et pour le compte des Manadas et du Seigneur Grimmjow exigeait déjà du sang froid, ainsi que de la finesse pour tempérer l'image de brutalité ou d'étrangeté de leur nature en ces jours de "paix". C'est en tout cas un rôle que Delila tente de prendre pour le bien commun des Meutes.

Aussi son regard se planta-t-il devant l'immensité du désert qui s'élevait au-dessus d'eux. Intemporel. Eternel. D'une cruelle pureté, en dépit d'avoir été le théâtre de bien des horreurs du passé.

"La dernière fois que je suis passée dans les environs, c'était...un peu avant la disparition de Kyōaku. Mais ces temps de paix changent énormément l'ambiance..."

Delila ferme les yeux une brève seconde. Son oreille entend encore le bourdonnement des révoltés; mais préfère s'en détacher aussitôt. D'autant qu'elle ne peut deviner les connaissances qu'Ehteska avait du Hueco Mundo et de ses dynamiques.

"Je sais qu'on ne partira pas d'un bon pied, la rivalité entre nos clans est ce qu'il est. Mais je dois bien avouer être curieuse de connaitre davantage les alentours et le Palais de l'Hybris, et si les louanges qu'on lui accorde valent bien la réalité."

Un regard vers les hauteurs encore un peu incertaines du bâtiment. La face extérieure offre déjà de quoi prêter attention aux détails qui ornementent sa toiture. Mais plus important : qui est réellement son escorte ?

Le voilà donc. Le fameux Palais de l'Hybris.

Sur Terre, Delila a lu dans les livres que les romanciers aiment clamer la splendeur du Soleil et de ses rayons pour parfaire le cadre des grands peintres. A en juger le Palais de l'Hybris et le ciel noir qui le surplombe, une Lune à défaut de l'astre du jour tant attendu, l'Espada ne pourra pas en dire la même chose. Alors, elle se retient de le complimenter plus que voulu, tandis qu'elle marche, marche, et remarche. Quand bien même les lieux sont surélevés et qu'ils passent la porte pour rejoindre la première salle, plus illuminée et à l'architecture rappelant celle des grands rois, difficile de ne pas s'attarder sur l'ignorance d'Ehteska. Malgré tout, Delila y voit là une innocence bienvenue : ces jeux de clans sont embêtants, en cela qu'ils réunissent aujourd'hui trop de Hollows pour se fier à une seule description et à un seul intérêt commun. Dans un souffle, la Segunda a l'impression d'inverser les tables, tandis qu'elle parle.

"Ce n'est pas plus mal que vous ignorez leur existence. Dans le fond, c'est une distinction quelque peu confuse. Il n'est pas rare de voir dans mon clan des comportements qui s'apparentent à ceux des Camara, et vice versa. Même si c'est tentant, mieux vaut évaluer selon l'individu et tourner trois fois sa langue avant de chercher les ennuis, si tu veux mon avis."

Bien que les soucis, eux, soient décemment rafraichissants et qu'elle soit très tentée d'y foncer tête baissée au sein même de son clan ! La pensée éveille un fantôme de sourire sur ses lèvres. La seconde suivante, Delila manque de peu de passer la main sur la première pierre de l'édifice gigantesque qui se dresse devant elle. C'est un sentiment étrange pour elle, que celui de côtoyer certains Arrancars désormais. Beaucoup se sont réunis sous l'aile de l'un des quatre prétendants au titre de Rey depuis un certain temps, et ils clament haut et fort ne pas avoir assisté à ces années de soumission. De rébellion. Ils fanfaronnent la tête haute sur la supériorité de leur race, rêvent de grandeur et d'exploits. Le Palais de l'Hybris est sûrement une parfaite illusion de ces rêves incohérents. Quelque part, la Segunda les envie. Dans un soupir léger, sa main joue de nouveau avec la feuille et ses notes qu'elle tient depuis désormais quelques jours. Un mouvement sur ses lunettes, sa voix annonce sa bonne étoile : une dernière confession avant de répondre au présent.

"C'est une chance alors, que tu ne les aies jamais connu. Ni ces Shinigami-Rois, ni ces guerres. C'était un spectacle fort désagréable, et grisant à la fois. L'instinct de survie toujours en alerte, la sensation d'être retenus par des chaînes depuis toujours, la soumission forcée et l'absence de liberté...Nous avons été de sacrés pantins pendant de longues, et si courtes années. Après réflexion, je suppose que mon titre vient de ces dernières années de lutte et de rébellion, mais tout ceci est amené à bouger. Je n'y crois pas autant que certains le mettent en avant. "

Oui, le titre n'est qu'une mascarade, un lot de consolation pour ce qu'ils n'ont pas réussi à accomplir et détruire jusqu'à ses racines. Mais qu'en sait-elle réellement ? Elle chasse aussi. Se bat également régulièrement. C'est une notoriété qu'elle trimballe derrière elle comme son ombre, à en juger les regards inquiets, curieux ou même illuminés qu'elles capturent toutes deux. Vivante, insaisissable et quelque peu indomptable, l'Abeille de Las Noches n'a jamais véritablement terminé de relever le goût pour les murmures. Et pourtant, si elle accorde un peu de son savoir à la Fracción, elle omet néanmoins d'en prononcer les détails. Après tout, les vétérans ont toujours ces secrets qu'ils gardent bien au fond d'une boite de Pandore.

Un cadavre, dans un placard...

"Mais parlez-moi de vous. De votre histoire, de là où vous venez. Qu'est-ce qui vous a poussé à rejoindre ce clan ? A sortir de la quiétude du désert?"

Qu'est-ce qui, par la même occasion, l'a jeté dans la gueule d'un vieux loup tel que Melchom ?
Cette pauvre abeille vit par procuration...

Voilà plus de vingt ans que Delila avait abandonné ses origines. Plus de vingt ans qu'on l'énonce en tant "qu'Arrancar", le stade dit "supérieur" mais naguère moins commun de l'espèce Hollow. Plus de vingt ans qu'elle était devenue pour la première fois de sa vie un véritable pantin et moins de cinq ans qu'elle s'était défait de cette fatalité. La vie était parfois une ironie qui ne manquait pas de rappeler à Delila, au milieu des murs du clan le plus élitiste du Hueco Mundo, qu'en d'autres circonstances, elle aurait pu se retrouver elle aussi au beau milieu de cet enfer. Si les premiers propos furent particulièrement secs, l'Espada ne porta aucune attention à cette animosité, détachée mais toujours à l'écoute. Suffisamment pour réfléchir un bref instant sur les propos de son guide, qui fit sursauter ses pensées contradictoires. Ou son intellect au moins...

"J'aurais tendance à dire que c'est très différent. L'absence de liberté...C'est une notion très relative en l'absence de cohésion, mais c'est aussi une opportunité en or pour n'importe qui dans ce désert. La vraie question c'est plutôt de savoir comment nous, au sommet de la hiérarchie, on compte faire endurer cette loi du plus fort aux plus faibles, non ?"

S'en suivit un air involontairement doux et mutin dans le regard argenté de la Manadas. La Segunda Espada jouissait néanmoins d'un certain avantage de par son titre ; la quiétude sur son faciès démarquait néanmoins une certaine forme d'indifférence à cet égard. D'une part, parce que même si la présence du Roi-Panthère dans le palais était parfois terrifiante, ce dernier ne s'aventurait pas toujours à Las Noches pour faire acte de présence. Alors, comme il était de coutume de le dire : Quand le chat n'est pas là, les souris dansent...Toujours était-il qu'il ne l'avait jamais véritablement restreint dans ses expériences comme dans ses défis pour l'heure.

Enfin, parce que peu le font, de toute manière. La contredire. A son plus grand malheur...

Delila mit néanmoins sous silence ces regrets pour écouter ses inspirations au sein des Camara.

Une envie de grandeur, de changement.

"Un palais, hm", fit-elle, songeuse. Perplexe. Ses prochains furent soufflés. "Eh bien, je ne saurais que te dire, si ce n'est de t'armer de patience. J'ai cru entendre que les dents de certains nouveaux Arrancars étaient suffisamment longues pour rayer le marbre du palais de l'Hybris lui-même."

Rien d'insultant non plus, mais difficile de croire en un rêve lorsqu'il ne réunit qu'une minorité pompeuse. Mais puisque Delila détestait tout ce que représentait Melchom, elle sembla pourtant partiellement encourager avec cette pauvre Ehteska. Après tout, plus les Camara s'entretueraient, mieux le Hueco Mundo se porterait. Bien que l'une des leurs lui fasse le plaisir de l'accompagner et d'entamer une discussion, Delila n'irait certainement pas pleurer son clan.

Seulement, existait-il réellement de vrais compromis dans ce désert ? Une véritable raison pour suivre fanatiquement les meneurs actuels ? D'ailleurs, quelle était la vraie raison de son arrivée chez les Manadas ? Sa question était légitime et il y a quelques années, la réponse ne faisait pas l'ombre d'un doute : Prendre la tête des partisans de Kyōaku. De Melchom, puisqu'elle ne se voyait aucunement régner parmi les narcissiques compulsifs.

Un silence perplexe fut pourtant son choix face à la question.

Pourquoi les Manadas, si brutaux de nature ?

"Va savoir..." Son air sérieux laissa planer une aura de mystère, comme si sa confession ne pouvait être qu'une parole universelle. Le silence, quant à lui, dura bien quelques secondes avant que Delila ne s'accorde le loisir de le briser qu'en empruntant un rictus complice. "Il y a aussi un palais, comme tu dis, mais surtout de la Force. Beaucoup de Pouvoir et de caractère également. Et puis, Seigneur Jaggerjack est connu pour avoir un atout qui le rend disons plus agréable à suivre de dos que les autres meneurs."

Un clin d'oeil finit par filer plus vite que la boutade en elle-même. Une évasion, sous couvert d'humour. A se parer d'énigme et d'images, il en allait sans dire que la pareille était rendue avec moins de finesse et plus de détachement. Malgré tout, Delila se décida néanmoins à concéder un semblant de réponse sincère à Ehteska après un soupir, léger. Si léger que le vent en camoufla ses sons lorsqu'elle prit le soin de soupirer sa réponse, inspiré par la liberté que lui accordait l'air.

"Un Manadas ne consent pas à croire en un privilège inné. La loi du plus fort, comme tu dis. C'est notre dicton. Il veut dire qu'en tant que Segunda et Manadas, je choisis MA loi. Sans distinction, sans me réprimer sur mes envies et ma nature. Car la Meute a besoin de moi. Mais outre qui je suis, c'est ma responsabilité de me battre pour les plus faibles."

Une main posée sur sa garde, son esprit se sentit apaisé à l'idée de ressentir une pointe de liberté. Loin, très loin de ces jeux de pouvoirs et proche, tout proche d'une autre forme de gloire : la joie de briller, d'inspirer et d'influencer son univers différemment. "De danser", aussi, le plus farouchement possible. Mais peut-être n'était-ce qu'un sentiment lointain, un désir collectif retranscrit jusque dans son arme, Maestra. Une sensation simple, qui ne concordait pourtant pas avec La Cámara...

Delila réprima un sourire amusé lorsqu'elle aperçut la confusion sur le visage d'Ehteska quant à sa remarque concernant Roi-Panthère. Pour autant, un peu de retenue fut de mise : elle n'explora pas davantage le sujet. Une dose d'innocence dans ce bourbier qu'on appelait le Hueco Mundo ne faisait jamais de mal. Face au paysage que lui offrait cette montée, son regard fut capturé par l'immensité du désert et de ses trésors. Il y avait, en ces lieux, une troublante majesté qui justifiait presque pourquoi le clan des Camara s'estimait au-dessus du peuple.

"Passer un certain stade, je dirais que la liberté est surtout un état d'esprit. Je ne suis pas née solitaire, alors ces responsabilités-là me conviennent bien. Je les ai choisi en acceptant le titre et ceux qui sont sous ma protection, bien que je préfère ne pas toujours les évoquer."

Elles passèrent à travers les couloirs et les escaliers. La fenêtre qui donnait un libre accès à cette vue somptueuse se volatilisa bien vite au profit d'une autre salle, plus riche, plus éclairée. Tandis que son imagination se perdait à inventer quelques salles plus en accord avec ses centres d'intérêt, deux prunelles rubis vinrent briser ses rêveries et ses explications. Un bref instant interdite, Delila cessa sa marche et se tourna de nouveau vers la Fracción. Comment expliquer sa vision de la liberté sans se trahir ?

Une inspiration longue, profonde, fut prise avant de débuter le début de son raisonnement.

"La liberté est un début. Ou une fin, en fonction de ta vision. Dans les autres mondes, on dit qu'il existe deux hypothèses avant tout ordre, toute foi et tout désir de vivre en groupe, selon lesquelles un être est foncièrement mauvais et vil dans son état de nature. La seconde hypothèse tend à le supposer comme étant capable d'une forme de bonté. Ce serait donc la peur qu'il ressent face à son environnement ou à des individus qui étendrait sa corruption. Ainsi, naissent nos prétentions."

Et pourtant. Ce même raisonnement et questionnement d'impose à chaque meneur ; une gymnastique entre Foi et politique pour devenir le Monstre qui les gouvernera tous d'une main de fer. Quelque part, Delila eut le sentiment que cela pourrait intéresser un Arrancar aussi ambitieux que ne l'était Ehteska ; s'il est clair que l'Abeille de Las Noches ne comptait pas marcher sur ses pieds pour atteindre un trône qu'elle ne souhaitait pas, éclairer un potentiel tyran relevait presque d'une simple prévention.

"Je suppose que c'est dans ma nature. Pour quelqu'un qui a déjà gravi certaines marches, la loi du plus fort est une étape plus simple pour se faire entendre, qu'importe ton discours. C'est aussi un bon moyen pour tenir tête contre ceux qui nous agacent, de manière plus efficace ?" Ce n'était pas un concept sur lequel elle revenait le plus souvent. Surtout au sein d'un Palais étranger. Faire la balance entre ses véritables propos et des opinions impersonnelles est une tâche qui rend lourd, bien lourd son choix de mots. "Le plus gros souci en vérité, c'est sûrement le sentiment de solitude. Le sentiment d'être "unique" parmi la masse du Hueco Mundo. Partager mes résultats ; être sur la même longueur d'onde que le reste des Hollows quand ma tête fourmille d'idées...C'est difficile de trouver quelqu'un de fiable."

Ces mots résonnèrent comme un léger aveu. Certains Arrancars étaient dignes de leurs paroles et Delila appréciait leur présence. D'un hochement de tête, elle intima à la jeune femme qu'elles pouvaient reprendre la marche. Les lèvres fermées, ses prunelles d'argent un peu furtives tombèrent sur ce qui ressemblait à se méprendre à un véritable carrefour.

Dans ce véritable labyrinthe, Ehteska était finalement bien son seul guide...

"As-tu d'ailleurs quelqu'un sur qui réellement compter, Ehteska ? Les alliances sont importantes si tu veux grimper, mais il faut aussi autre chose, une appartenance plus pure pour éviter les trahisons : de la fidélité."

La question était probablement tabou, mais le ton de l'Espada n'était pas un appel à la menace. Peut-être ne ressentait-elle tout simplement le besoin de trouver le moindre allié, et pourtant ces jeux d'alliance étaient ici omniprésents. Tantôt par messes basses, tantôt par constats, le palais de l'Hybris était sûrement le lieu le plus incisif qui existe au Hueco Mundo. Une mâchoire, à n'en pas douter.

"J'aurais certainement pu venir ici, au Palais de l'Hybris, pour revendiquer une forme de pureté de lignée, d'état ou de savoir, ou revenir sur mes pas et mener une vie tranquille au sein de la Escoria, mais c'est un peu plus compliqué que cela. Et toi, comment comptes-tu attendrir ce fameux trône ?"

Ses raisons l'intéressaient. De toute cette stature à cette forme de fierté qui la constituait, Delila la savait bien différente d'elle, sans pour autant placer son caractère ou ses aspirations dans une case bien précise. L'atmosphère était plutôt froide, tant et si bien qu'un besoin se ressent : briser la glace. Par curiosité principalement.

" Y-a-t'il un endroit que tu préfères ici ? J'ai bien encore quelques minutes à passer, et je t'avoue..Que je suis bien curieuse des petits détails qui font tout le charme d'un lieu."

A Ehteska de choisir.