Utsunomiya Thoki [19ème siège - Onzième Division] [TERMINEE]

Le Zanpakutō de Thoki, sous sa forme scellée, est un vulgaire katana de taille à peine un peu plus grande que la moyenne. Tsuka et saya sont dans les mêmes teintes, un blanc laiteux parsemé de motifs floraux rosés.

Laisse exploser ta rage, Hakaiteki : Lorsque le Shikai s’active, son arme change de forme et devient une imposante épée taillée pour causer de lourds dommages au combat. Une grande lame incurvée d’un mètre quatre-vingt, dont l’une des faces de la lame est une succession de dents tranchantes, déchirant la chair comme des crocs. Le manche de l’épée est assez long pour être tenu à deux mains, afin de frapper avec plus de puissance et permettre un maniement alternatif suivant la stratégie adoptée.


La capacité de son Zanpakutō consiste au déclenchement de déflagrations de reiatsu, la lame puisant directement dans celui de son propriétaire pour l’en expulser brutalement à l’impact, engloutissant sa proie dans des explosions plus ou moins puissantes selon le bon vouloir de Thoki. Ainsi, même si une partie du coup est bloquée, survient la deuxième vague qui souvent touche au but par son effet de surprise.

Thoki est ce qui se fait de moins bien chez les Shinigamis, ce n’est pas seulement un gros bourrin bagarreur comme la plupart de ses confrères de la Onzième. Il a ce vice en lui qui le rend mauvais, pas profondément méchant au point de devenir le traître numéro un de la Soul Society et de chercher à détruire cette dernière, mais suffisamment pour devenir une tête à claque, un sale con.
Thoki, c’est le genre de saloperie qu’on préfère avoir dans son camp, parce que le contraire serait synonyme d’avoir une véritable épine dans le pied à longueur de journée. Souvent dans la provocation et le cynisme, il aime chercher la faille psychologique chez les autres pour les pousser à bout rien qu’avec la parole. Pourtant pas le dernier pour se taper dessus, les mots sont une arme plus délicate qu’il manie tout aussi bien que son Zanpakutō.

Malin, il sait se montrer respectueux envers la hiérarchie, en faire juste le nécessaire pour ne pas se faire saquer, mais lézarder dans un coin dès que l’occasion se présente. Il bosse juste ce qu’il faut pour ne pas être pris en grippe, mais pourrait largement en faire plus si ce n’était pas autant un fainéant. Parce qu’il n’aime pas faire d’effort, quand ça ne lui importe pas réellement, il n’en fait pas, ou peu. Et comme très peu de choses le concernent réellement pour qu’il se bouge, c’est souvent qu’il s’esquive pour aller pioncer dans un des jardins du Seireitei, bercé par le doux son d’un sakuhachi. Un instrument dont il joue très bien, au demeurant, mais peu nombreux sont ceux qui lui connaissent ce talent musical.

C’est qu’il reste un membre de la Onzième avant tout, il y a des passions et des occupations qu’il n’est pas bon de partager avec ses confrères. Quand il ne s’agit pas d’une activité liée à l’utilisation de ses muscles, ça passe plutôt mal dans un coin où la force brute reste dominatrice. Ce qui lui convient parfaitement, balancer son poing à travers la tronche des gens, c’est un passe-temps fort agréable, juste avant d’aller boire un peu d’alcool sur l’un des toits d’un bâtiment du quartier.

Taillé physiquement pour le combat au corps à corps, il en impose sans pour autant tomber dans la démesure. Grand d’un mètre quatre-vingt-cinq, une musculature sèche et dessinée, son corps porte les stigmates de quelques mésaventures depuis son intégration à la Jūichibantai. En témoignent les deux cicatrices au niveau de ses joues, résultat d’une arrogance un peu trop avancée auprès d’une mauvaise personne.
Chevelure obsidienne, mi-longue, généralement tombant sur le devant de la figure en mèches désordonnées, Thoki porta la tenue traditionnelle des Shinigamis, lorgnant sur le manteau des Capitaines sans pour autant avoir envie de faire les efforts nécessaires pour l’atteindre.

J’ai pas eu la seconde vie la plus grandiose qui soit, j’ai pas non plus eu la première visiblement, puisque je suis mort assez tôt. De ce qu’on m’a dit une fois arrivé ici, on conserve aucun souvenir de notre ancienne vie. Tant mieux, je préfère pas m’en souvenir. Tout ce que je sais, c’est que je suis des gars qui ont débarqué dans les mauvais districts du Rukongai. Les plus éloignés, forcément les plus dangereux et galères à vivre. Survivre, je devrais dire. Je m’y suis forgé un certain caractère, il plaît pas forcément, mais il m’a permis de tenir le coup quand je pouvais compter que sur ma propre gueule. Et je peux vous assurer que ça a duré un certain moment, la vie en solitaire.

Je me suis frotté à pas mal de gens là-bas, dans les sales quartiers. Il y a toujours des types pour s’élever au-dessus de la masse, même quand ça concerne des groupes de ratés. Moi mon jeu, c’était de leur tenir tête et de les renverser, de m’approprier leur place et leur petit confort. Ce qui m’a valu de ramasser pas mal de beignes, mais beaucoup moins que j’ai pu en distribuer. C’est une ligne de conduite, toujours s’assurer de rendre les coups.
Ça a duré un sacré moment quand j’y repense, je saurai pas donné un nombre exact parce tout le monde s’en fout, moi le premier, mais c’est une pelleté d’années. On perd un peu la notion du temps ici, aussi. Mais je me suis sacrément endurci, me suis forgé une certaine réputation aussi. Vers la fin, avant qu’on me propose de quitter ce trou à rats, y’en a plus beaucoup qui voulaient encore se mesurer à moi en sachant qui j’étais.

Et si ils avaient pas décidé de me filer une chance, j’y serai resté toute ma vie là-bas, à vivre dans la misère et les sales coups. Ils m’ont donné ma chance, mais je suis allé la chercher quand même. J’ai toujours eu envie de goûter à autre chose que cette atmosphère pouilleuse et un quotidien merdique à souhait. Je me suis toujours permis de rêver, mais sans trop espérer non plus. Des capacités pour me taper, j’étais persuadé d’en avoir, mais est-ce que j’avais vraiment ce qu’il fallait pour m’extraire de ce tas de merde dans lequel je me vautrais depuis trop longtemps ?
Le Dojo du vieux Sajiba, ce vieil enfoiré. Ce que j’ai pu le détester dans les premiers temps que je me suis mis à fréquenter le coin. Au départ, j’y ai seulement vu une opportunité de faire chier mon monde. D’avoir un endroit où allonger des types sans que ça me cause d’ennui, j’aime me mesurer aux autres et la compétition, c’était pas mal. Quand ça a commencé à sortir les bâtons de bois pour se taper dessus, j’étais encore plus heureux. Mais le vieux Sajiba, ce con, il traînait toujours dans nos pattes, comme à l’affût. Au début je le sentais pas, je pensais qu’il préparait un sale coup et que ça ne me plairait pas.

Il aura fallu le temps pour qu’il nous parle du Seireitei, des armées du Gotei Treize et du plan de recrutement massif, même chez les sales types dans notre genre. De ce que j’ai pigé, ils ont pris cher, ils sont en dèche d’effectif et ils cherchent à renflouer au plus vite en piochant un peu partout. De base, un paumé du Rukongai qui bascule chez les Shinigamis, c’est pas commun. Du moins, pas dans mon entourage. J’ai eu du mal à y croire, mais Sajiba s’est montré insistant envers moi, soulignant un vrai potentiel. J’ai fini par y croire, à me dire que c’était peut-être mon billet de sortie pour quitter une vie de misère.
Militaire, c’est pas non plus la vie de château, mais y’a tellement pire. Il faut juste savoir quand la boucler, obéir aux ordres même quand ils sont à chier et faire le taff quand on le demande. Je me suis senti capable, j’avais de toute façon trop envie de me tirer de ses quartiers pourris. Si j’avais su que ce serait aussi chiant pour y parvenir…

On m’a envoyé dans une académie avec d’autres dans mon genre et surtout, beaucoup de types pas du tout de mon genre. Des péteux de familles nobles et des moins péteux, les types normaux qui sont ni trop bien placé, ni pas assez. Aussi détestables que les péteux, voir plus. Au moins les péteux eux, ils s’assument. J’ai réussi l’examen d’entrée et j’ai dû me taper des années d’études. Là-bas, j’y ai appris tout un tas de trucs et franchement, c’était pas de la merde.

Apprendre à écrire tout ça, c’est relou mais c’est utile.
Apprendre à se taper, c’est tout ce que j’aime.
Utiliser des sorts merdiques pour frapper, pouah quel enfer.
La méditation pour communiquer avec son Zanpakutō, ça m’a grandement intéressé et ça m’a été vachement utile par la suite.

Sorti des études, on m’a attribué une division. Y’a pas eu énormément de suspense me concernant, une tête à claque qui aime se foutre sur la tronche avec les poings et une épée, mais qui répugne l’utilisation de sortilèges…
Coucou la Onzième Division.

J’ai commencé tout en bas, sans siège. Ce qui m’a très vite gonflé, de pas être un minimum considéré. J’ai vite lorgné sur les vingt sièges. Me suis offert le luxe d’en viser un, ce que j’ai fini par réussir après avoir fait mes preuves. Mais j’ai aussi réfléchis à ce que ça demandait d’être trop bien placé dans les sièges. Viser les dix premiers, c’est quand même se foutre une sacrée part de responsabilités et de boulot inutilement, alors j’ai mis le frein. En substance, en tout cas. Faire croire que ma progression ralentissait, que le dix-neuvième siège était celui qui me représentait le plus, cacher mes progrès.

Parce que je me suis salement entraîné dans mon coin, surtout pour développer ma relation avec l’esprit enfermé dans mon katana. Parce que ça m’a tout de suite intrigué, intéressé et aussi parce que je savais qu’en obtenant sa puissance, la donne pourrait changer en cas de besoin. La puissance à la Onzième, ça détermine beaucoup de choses. J’ai gagné la confiance de mon Zanpakutō, il a fini par me révéler son nom et j’ai obtenu mon Shikai.

Mais je l’ai gardé pour moi, gardant cet atout dans ma manche. Quand j’en aurais envie et besoin, je le sortirai au grand jour. En attendant, je suis bien là où je suis, comme je le suis. Eh.