Intervention #11 - Les tréfonds du monde creux

La Reine de Glace a échoué à enquêter sur l’endroit où se trouvait son ami, alors elle se demande ce qu’elle va bien pouvoir apporter à l’équipe que l’on envoie investiguer. Mais qui dit équipe dit nouvelle chance de rencontrer quelqu’un qui saura la renseigner. Tout espoir n’est donc pas perdu et puis il reste bien des endroits où aller voir encore. La mission du Consilio tombe rapidement et elle n’aura pu explorer que l’Arbola de los Menos. De cet endroit plus sombre encore que le Yermo, elle a cueilli une petite plante qui ne demande qu’à s’épanouir dans la clarté de la lune. Cependant, là où ils se dirigent, la lumière sera encore moins présente. L’Arrancar jette un regard à celle qui l’accompagne. Il y a peu elles ne se connaissaient pas et maintenant les voilà qui faisaient un bout de chemin ensemble.

Peut-être de par son aspect esthétique, Hors n’était pas repoussante comme d’autres de son espèce. Plutôt jolie, un genre d’oeuvre d’art que la Grue de Glace a souhaité prendre sous son aile. Un fait plutôt rare avant qu’elle ne se lie d’amitié avec le membre le plus connu del Rebano après Isielle.

« Nous y sommes. Voyons qui nous rejoindra maintenant... »

Arrivées les premières au lieu de rendez-vous, à l’entrée même des Abysses, Grey observe déjà le passage qu’ils devront emprunter. Jamais elle ne s’était aventurée aussi loin, cela ne l’avait jamais attirée. Elle est de ces Hollow qui préfèrent les grands espaces lumineux. Cela fait d’ailleurs partie des choses qu’elle a apprécié lors de son séjour dans le monde des vivants.

« J’espère qu’ils ont prévu un guide, cela nous ferait gagner du temps. Es-tu déjà allée dans les Abysses ? »

L’ange aux long cheveux argentés pose ses yeux gris perle sur Hors, écoutant sa réponse. Peu après, un troisième membre rejoignit le duo féminin et Asteria sourit de constater que ce n’était pas un inconnu.

« El Emperador. Tu nous apportes un peu de ton éclat ? Oh, je te présente Norse, ma nouvelle… Alliée. »

Animal de compagnie serait plus juste, mais cela risquerait de froisser la demoiselle alors l’Arrancar se montre polie.

Borick s'était rapidement remis des blessures superficielles reçues au cours de son attaque de la Terre et se dirigeait désormais directement vers un lieu qu'il connaissait. Et pour cause : il s'agissait de l'endroit où les Abyssaux avaient émergés. Depuis quelques temps, ces derniers étaient entrés en phase active en frappant notamment Tokyo et l'Empereur avait été obligé de faire un rapport circonstanciel auprès du Conseil.

Mission avait alors été donné pour enquêter sur eux. Leur provenance, leur localisation. Leur objectif, si possible. Et pour cela, un groupe avait été nommé. Pouvoir éclaircir ces zones d'ombre paraissait désormais être la priorité des instances dirigeantes et le blondinet ne pouvait qu'en être ravi. L'inconnu était toujours dangereux, surtout quand il disposait d'une aura si étrange.

Alors qu'il arrivait sur place, il perçut la présence des deux premières entités à participer à la traque. Si la seconde était une parfaite inconnue, la première eut le mérite de déclencher un sourire sur le visage angélique de l'Empereur. Asteria serait de la partie, ce qui le ravissait. Il inclina légèrement la tête dans leur direction en guise de salutation.

- Il me semblait important de pouvoir participer à cette quête. Et je suis plus que ravi de constater que tu seras des nôtres. Je me sens beaucoup plus rassuré de te savoir à mes côtés.

Il le pensait sincèrement. Et pas seulement parce qu'elle était une membre de La Cámara. Son regard se porta sur cette "Norse". Lui adressant un léger sourire. Il était évident que la créature ne représentait pas grand chose au regard de la Tercera Espada.

- Une nouvelle alliée ? Et bien je suis enchanté. Ah, mais je manque à mes devoirs. Je suis Borick "El Emperador", actuelle Tercera Espada.

Entre autre. Mais il n'était pas nécessaire d'en dire plus pour le moment. Restait un dernier membre à l'escouade. Ensuite, la chasse débuterait. Son sérieux reprit place sur son visage. En un sens, il appréhendait la rencontre. Mais ils devaient en apprendre plus sur eux, notamment leur origine.

Hors s’était vu confier une mission, c’était bien la première fois que cela arrivait, elle ne pensait pas vraiment faire partie d’un clan, mais il était vrai qu’elle créchait dans la forêt souterraine, la moindre des choses serait de satisfaire son hôte, même si ce n’était pas vraiment lui qui demandait cette excursion. C’était l’arrancar qui est aller chercher la louve, et il fallait bien dire qu’il était difficile de refuser quelque chose à cette femme.

“Je ne doute pas que nous serons accompagnés, vous pouvez vous montrer très … Persuasive, dirons nous.”

La pression spirituelle de la louve était effacée au possible, à l’entrée des lieux les plus sombres du hueco mondo, potentiellement du monde, son apparence serait trop encombrante si elle ne le faisait pas. Avoir la taille d’un arrancar lui suffisait pour se déplacer, s’ils devaient se battre, elle se ravisera, mais elle n’était pas inquiète très honnêtement. Mourir faisait partie du jeu.

“Colombe, los abismos est le cimetière des nôtres. Y aller requiert deux mentalités, penser que ceux assez vieux pour décider de se laisser mourir sont des proies faciles, et faire parti de ceux ne pouvant plus supporter ce monde en noir et blanc.”

Elle prenait une légère pause, regardant toujours l’entrée, tendrement presque.

“J’ai considéré les deux options, mais ai jugé plus sûr de ne pas se complaire dans son propre élément, au risque d’en devenir dépendant.”

Elle n’avait guère le temps d’épiloguer sur ses raisons, le troisième compagnon était arrivé, et il n’était autre que l’une des plus grosses menaces possible pour un adjuchas. Dans la liste des personnes à fuir à vue, El Emperador était très haut.

“Nul besoin, je serais sotte de ne pas vous connaître.”

Et d’un coup, cette expédition était devenue bien plus dangereuse. La louve soupirait, elle allait y laisser des pattes, c’était certain.

Sa « retraite » venait à terme, déjà. En besoin de se ressourcer, las de parcourir le désert et les profondeurs de ce monde, Cimériès était rentré à la cité rupestre. Il avait participé à certaines fouilles, aidé à ériger d’autres bâtisses afin d’en étendre l’envergure. La cité antique entourant le Ziggurat ainsi continuait à vivre. Avait-il réellement besoin de repos, ou bien y avait-il là une autre raison encore ? Récupérer, oublier. Afin de lancer un nouvel acte de son existence mieux valait-il sans doute repartir de zéro. Retourner à la source, et établir de nouveaux plans. Ou tout simplement craignait-il que les siens subissent un peu de ce qu’il avait pu voir. Vécu aux premières loges, presque, tant le souvenir partagé avait été limpide, réel. Si ces créatures devaient vouloir « visiter » les enfants de la Lune, la Segunda Espada espérait pouvoir être là pour les protéger, cette fois.

Car l’Érudit n’était plus qu’un simple vagabond. Il n’était plus un être errant se cachant derrière son esprit cartésien pour éviter d’avoir à se mêler des causes plus triviales et bestiales ravageant ce monde de coutume. Il s’était convaincu n’être pas un grand combattant ; deux tournois à la suite venaient prouver le contraire, et l’ériger pour la seconde fois parmi les trois plus puissants Espada. Toutefois, cela voulait aussi dire qu’il ne pouvait plus aisément se faire oublier. Que l’on compterait sur lui. Comme là, à présent que les ordres d’Isielle lui avaient été transmis, l’invitant à participer à une nouvelle expédition.

Des Arrancar présents sur terre avaient eu à affronter des Abominations, et rencontrer des Abyssaux. Cela éveillait une nouvelle urgence à en apprendre plus sur eux, et en conséquence à explorer les tréfonds du Hueco Mundo, baignés de ténèbres. Le Vagabond n’avait pas longtemps attendu. Arrivé seul et premier, il s’était engouffré afin de s’assurer qu’il n’y avait rien de nouveau depuis sa dernière visite. Assez longtemps finalement pour que l’équipée semble au complet lorsqu’il émergea de nouveau du conduit de roche blanche. Encapuchonné, l’Alastor approchait, lance à la main dont il s’aidait comme d’une canne. Ses bras sombres d’obsidienne ne perçaient l’obscurité que grâce aux crevasses mordorées qui les parcouraient. Là, il jeta un œil, et la surprise qui fit sursauter son cœur – contrairement aux autres Hollow, les Arrancar de la Lune peuvent se targuer d’en avoir un – ne parvint à lui arracher la moindre expression. Pas plus que la vue de Borick. Encore, toujours, ils devraient marcher côte à côte.

- Allons-y. J’ai déjà inspecté une partie de ses réseaux sans rien trouver. Cela nous laisse donc autant d’autres possibilités à explorer, et sans doute une certaine distance à parcourir. La… « vie » a un peu repris son cours depuis ma dernière visite, mais rien qui puisse jusqu’ici nuire à une équipe telle que la nôtre...

Froid. Distant. Il l’était de base, mais il paraissait l’être ici plus encore pour qui le connaissait. La rigidité d’un homme de pierre, voilà qui lui conviendrait tout à fait comme il leur ouvrait la marche.

Asteria opine à l’adresse de Borick. C’est toujours mieux d’être accompagné de personnes que l’on connaît et que l’on apprécie plutôt que l’inverse. De plus, ses facultés particulières pourrait s’avérer utiles. A peine les présentations faites que du conduit de roche sort le quatrième membre de la petite équipe d’expédition. L’ange de glace est surprise lorsque son regard croise le sien. Le Segunda est impassible. On ne saurait dire ce qu’il pense, s’il lui en veut, s’il est content ou bien s’il s’en moque tout simplement. Elle a à peine le temps de s’interroger qu’il faut y aller. Il ne perd pas de temps. Évidemment, la menace de ces êtres nouveaux est grande et les considérations personnelles sont bien futiles en comparaison. D’un geste de la main, elle indique à Hors de la suivre et elle emboîte le pas de l’Arrancar del Rebano.

« Dis-moi Norse, ne trouves-tu pas que le hasard fait bien les choses ? »

Nul doute que celle à qui ces mots sont adressés comprendra leur signification. Ce devait être le destin car enfin sa quête a pris fin. L’Arrancar tant recherché était là, face à eux. A présent d’autres choses devront être réglées. Mais dans les circonstances actuelles, les explications devront attendre. Elle entre dans le boyau de roche. Maintenant qu’ils sont à l’intérieur, elle éprouve la sensation de devoir se faire la plus discrète possible. Même si l’Alastor a dit que rien ne devrait les attaquer, ou du moins leur faire grand mal, elle se méfie. Cet endroit lui déplaît. Heureusement, elle est bien accompagnée. Entre Cimériès et Borick, elle ne craint rien du tout, se sent en confiance. Néanmoins, elle se gardera de faire le moindre bruit, de prononcer la moindre parole.

Il n’y a plus qu’à suivre le guide. S’il a déjà exploré un peu l’endroit, alors il doit savoir vers où se diriger. Cela lui laisse le temps de réfléchir, de tergiverser. Ces retrouvailles ne ressemblent en rien à tout ce qu’elle avait pu imaginer. D’ailleurs c’est curieux de se rendre compte que peu de chose se passe comme on l’envisage. Trop de facteurs sont indépendants de sa volonté. Finalement, sa réaction n’est pas étonnante. Revenue d’entre les morts, il doit se demander qui a menti, pourquoi, et pourquoi elle n’a pas été au rendez-vous qu’ils s’étaient donnés. Mensonges, trahisons ? C’est assez pour justifier sa réserve, cette distance qu’il met entre lui et tout le monde, sa froideur…

La tension monte en elle et ce n’est pas que l’endroit qui lui fait ressentir cela. A son silence, elle a répondu par un silence. Peut-être aura-t-il vu son regard s’éclairer lorsqu’elle l’a reconnu ? Chaque chose en son temps. Désormais, elle se concentre sur la mission, les sons, les présences...

Borick répondit par un sourire aux propos de l'Adjuchas. Il est vrai que sa réputation le précédait, en bien ou en mal, et qu'il était réputé au sein de l'Espada. Qu'importe qu'on l'aime ou non, il était de ceux qui comptaient en ce monde et cela lui suffisait. Mais pour l'heure, il devait mettre son égo de côté tant la mission s'annonçait périlleuse.

D'ailleurs il fut bien incapable de prononcer d'autres mots. L'arrivée de Cimériès changeant l'atmosphère de manière perceptible. Depuis quelques temps, le Vagabond solitaire semblait croiser la route de l'Empereur plus souvent qu'il ne l'aurait souhaité. Entre le tournoi et les différentes missions qu'il avait, chaque fois leur route se trouvait mêlée. Mais plus que tout, il se souvenait surtout de l'une de ses conversations avec lui. Qui avait soulevé bien des questions. La mort d'Asteria. Pourtant elle se trouvait ici. Il lui faudrait éclaircir cela et lui expliquer que lui aussi avait été surpris par cette nouvelle. Mais plus tard.

- Je fermerai la marche pour protéger nos arrières.

Ce n'était pas une question mais une affirmation. Si l'Empereur avait foi en Cimériès pour ouvrir la voie, il savait ses propres compétences plus à même de préserver leur sécurité s'il était en queue de peloton. Sur le quatuor, une seule créature était inconnue. Il ne laisserait pas cette dernière fermer la marche sans connaître ses capacités. Et puis il y avait quelque chose de logique à ce que le Segunda ouvre la marche et que son rival depuis plusieurs tournois puisse fermer cette avancée.

Ainsi fit-il signe à Hors de prendre la suite derrière la Belle Asteria tandis qu'il prenait le relais. Alors qu'ils avançaient, l'Empereur ne pouvait que rester sur ses gardes. Il faut dire que les Abyssaux avaient prouvés leur force et leur détermination. Mais que leur projet était encore entouré de mystère. Le silence régnait mais le cerveau de l'Empereur tournait à vive allure. L'anticipation était sa meilleure arme pour lui qui n'était clairement pas le meilleur des combattants. Sa véritable force résidant ailleurs.

Cimériès avait commencé l'exploration. Sans rien trouver de plus. Et s'il fermait la marche, les quatre compagnons restaient proches les uns des autres. A portée de voix. Ils pouvaient échanger et pour le moment, le silence absolue n'était clairement pas obligatoire. Malgré la tension qu'il avait perçu.

- Selon toi, Cimériès, penses-tu qu'ils auraient été capable de laisser des sentinelles ? Je sais qu'il est difficile de le savoir puisque nous ne connaissons pas grand chose d'eux mais je fais appel à ta logique et j'aimerai ton avis sur ce sujet.

Après tout, avant leur véritable apparition, nul n'avait entendu parler d'eux. Et cette notion d'emprisonnement était trop étrange. Avoir un gardien, une sentinelle, serait assez logique selon son propre point de vue.

- De ce que j'ai pu percevoir sur Terre, ils ont à disposition bien plus de ressources que nous ne le supposions. Ces Abominations étaient nombreuses, visiblement.

De fait, pas impossible qu'une ou deux puissent être resté en retrait. Mais là encore, ce n'était que supposition. Et c'était bien là le problème. Ils étaient à la recherche d'informations.

Donc si elle résumait bien, cette expédition comprenait le Secunda, le Tercera, une arrancar reconnue par les deux, et la petite et adorable adjuchas qu’elle était ? Ouais, ça allait être une promenade de santé ! Hors allait pouvoir suivre tranquillement la colombe sans avoir à trop se soucier d’où mettre les pattes.

“Personnellement ? Je dirais que c’est ironique de trouver ce que vous cherchez dans une situation où vous ne pouvez en profiter.”

Comme mourir de soif perdu au milieu de l’océan. Quoique, est-ce que l’océan était fait d’eau ? Ils devaient avoir de la chance dans le monde des humains, s’ils avaient autant d’eau, jamais ils ne mourraient de soif. Manger ou boire autre chose qu’un adjuchas, c’était un luxe ici.

M’enfin, assez rêvassé, entrons dans les abysses ! Puisqu’elle était si bien entourée, Hors allait en profiter pour faire sa touriste. Contrairement à ces trois arrancars, du moins elle semblait le voir ainsi, elle avait une parfaite vue dans l’obscurité. Le noir était un peu son habitat naturel après tout, et los abismos était en comparaison du désert aride et sans vie du Hueco mundo, était un petit paradis.

“Dire que des hollows viennent mourir ici ? A leur place, j'élèverais une famille dans cet endroit. C’est très agréable aux yeux de ne pas être agressé par des filins de lumières.”

Bon, si elle venait ici, elle devrait se débarrasser des hollows végétatifs qu’elle entre apercevait au loin. C’est un paysage assez déprimant, et elle préférait garder son esprit vide de toute pensée négative. Elle pourrait avoir une sorte de travail ici, profitant de la réputation de l’endroit pour manger les hollows venant se laisser camer et accélérer le processus ? Ce serait gagnant gagnant, elle se logeait et avait un flux de nourriture constant pendant que ceux venu ici attendre des décennies que les neurones derrière le masque s’éteignent n’auraient qu’à attendre quelques jours au plus pour trépasser.

Il y avait de l’idée. Mais pas sûr qu’il n’y ait que des hollows ici à vrai dire. Si c’était le cas, ils ne seraient pas là pour investiguer. Autant elle était curieuse, elle n’était pas autant suicidaire.

“Je ne vois pas grand-chose qu’on pourrait attribuer à une autre espèce, on doit investir plus profond ?”

ça ne servait bien à rien de voir dans ce trou s’il n’y avait rien. Tiens, c’était pas de là que l’hôte des forêts souterraines provenait ? C’était ce qui se murmurait en tout cas, est-ce que du coup il voyait dans le noir aussi ? Ou alors il était venu ici pour … Drôle de personnage.

L’avantage d’une espèce évoluant dans une nuit constante, c’était que même l’obscurité des profondeurs n’était pas suffisante pour nuire valablement à leur vue, à leurs sens. Ils étaient constamment entourés de cette roche blanche, de ce quartz qui composait tout en ce monde. Cristallisé, condensé, pillé… Solide ou poussière, tout n’était que Reishi. Pas étonnant donc que des créatures qui y soient coutumières, y puisent leur énergie même, puissent retrouver leur chemin même bien des mètres et des mètres sous la surface. Certains pourraient y voir mieux encore, certes, en y ajoutant d’autres bénéfices, des capacités propres. Mais même pour les autres, il s’agissait là plutôt d’une pénombre que d’une pleine et parfaite obscurité dont l’on s’attendrait dans une pareille situation sur terre.

Et bien des créatures ainsi naviguaient parmi ces ténèbres.

- Si je devais me fier à ma logique, je dirais qu’il est peu probable que des évadés cherchent à garder leur propre prison. Ils semblaient plutôt être heureux de regagner leur liberté. Mais peut-être aurons-nous dès lors affaire avec leurs geôliers. C’est une possibilité, même si j’en doute également. À leur libération, ils ont causé le vide, l’absence, la disparition. Ce que j’estime le plus logique est donc que soit les geôliers ont disparu, leur permettant de s’échapper ; soit ils ont été vaincus et annihilés lors de l’évasion.

Toutes ces questions étaient devenues des obsessions durant un temps pour l’Alastor, qui avait ardemment souhaité retrouver leur source, leur origine. Pour lui, il s’agissait d’un secret à percer. Sa vie tournait autour d’une quête sur les antiques civilisations Hollow. Ceux qui avaient bâti le Ziggurat, avaient mis au point le Rituel de la Lune. Un peuple qui pourrait être assez ancien pour avoir enfermé une espèce différente encore, une menace. Peut-être que ceux dont il cherchait à s’abreuver des connaissances étaient les mêmes que ceux qui avaient enfermé les Abyssaux !

- J’ai en effet ouïe dire que vous auriez pour certains eu maille à partir avec eux sur Terre. Cela a dû être une expérience enrichissante. Comme chaque expérience à laquelle l’on survit, n’est-ce pas ? *Bref silence, la question semblant bien ciblée et ne pas être innocente du tout.* Le souvenir que nous avons vu nous permettait déjà de savoir que ces Abominations grouillaient en nombre, mais nous savons à présent qu’ils ne cherchent pas à explorer que le seul Hueco Mundo. Mais vous avez remporté cette bataille, n’est-ce pas ? Peut-on dire qu’ils ne sont finalement pas de taille à affronter l’Espada, et que nous nous sommes souciés pour rien ?

Il en doutait, au fond de lui. Ce qu’il avait ressenti, en voyant leur retour au monde. Cette angoisse instinctive, elle ne pouvait pas être infondée. Il prit une grande inspiration, s’aidant toujours de sa lance comme d’une canne, même si son pas était leste. À un nouvel embranchement, il ôte son capuchon, laissant respirer sa chevelure ainsi que ses deux cornes draconiques de pierre. Un instant de réflexion, comme un léger doute.

- Il nous faudra aller plus profond, oui, toujours plus. À un point sans doute que rares de nos congénères aient pu chercher à explorer. Assez profondément pour que les siècles et les millénaires qui se sont écoulés les recouvrent, et qu’ils puissent tout ce temps être oubliés...

Il ignorait en vérité si les Abyssaux étaient réellement si anciens que cela, mais c’était sa propre supposition. Selon sa propre logique, son propre biais : la civilisation de la Lune, en une temps où leurs prodigieuses bâtisses occupaient la surface, auraient pu enterrer au plus profond leur menace. Et donc, ce qui était déjà profondément enfoui il y a des millénaires devait l’être bien plus encore désormais.

- Vers les plus indicibles abîmes, et au-delà… Dans les entrailles même de notre monde...

Son air était vague. Pas perdu, mais un instant… « déconnecté ». Puis une direction est choisie.

- Il est difficile de savoir à l’avance quels boyaux vont nous diriger vers la surface et lesquels vont continuer à s’enfoncer. Mais j’ai déjà exploré en partie celui de droite alors… Tentons autre chose !

En suivant cette direction, vous aurez en effet l’impression que le conduit remonte sur quelques dizaines de mètres, avant de se stabiliser un bon moment. Les âmes à l’abandon sont ici plus rares. Peut-être votre chemin repartira-t-il directement vers les profondeurs ensuite, ou bien est-ce une voie à abandonner, déjà ?

La Grey avait décidé de rester silencieuse pour être discrète, mais de toute évidence les autres avaient envie de parler alors cela ne servait plus à rien. Et ce n’était pas plus mal finalement car au moins, l’on ne se focalisait pas sur le malaise que les retrouvailles causaient. En tout cas, Hors avait raison, la situation n’était pas idéale. Difficile de se lancer dans une discussion personnelle en pleine mission. Tout au plus, elle pouvait attraper les perches tendues, rebondir sur des propos qui l’aideraient d’une certaine manière tout en servant le groupe également.

« Les lieux semblent à ton goût Norse. Tu pourrais aisément trouver là de quoi te repaître après tout. »

Nulle critique dans sa voix. L’angélique ne fait que soulever une remarque. Intéressée, elle écoute l’échange entre Primera et Segunda. Dans le flot de paroles, elle décèle la phrase qui est dite à son attention de toute évidence. Voilà la porte de sortie qui lui permettrait de rétablir la vérité, et, qui sait, peut-être également de se faire pardonner. L’opinion d’un autre lui aurait été égale, mais là son ego en prend un coup. Manquer à sa parole est désagréable. Elle souhaite qu’il croie de nouveau en elle, qu’il comprenne que ce n’était pas volontaire.

« Je ne dirai pas qu’ils ont remporté cette bataille. Pas vraiment. Pas tout à fait. De ce que j’ai pu observer, les abominations qu’ils ont affronté n’étaient que des pions. Insignifiants. La réelle puissance de ces Abyssaux par contre est… Terrifiante. »

Elle en a des frissons rien qu’à repenser à cet instant où ils ont débarqué sur Terre et tout ce qui a suivi. Sa voix ne trahit aucune émotion, toujours égale, toujours aussi froide que la glace. Quant à ce qu’il s’est passé, Borick racontera certainement plus en détail les faits puisqu’il a été en première ligne. S’il le souhaite bien sûr. Pour sa part, elle n’a que le point de vue de spectatrice. Un indice laissant comprendre qu’elle était dans le monde des vivants durant tout ce temps.

« Enrichissante, cette démonstration de pouvoir, un peu effectivement. Nous en gagnons des informations utiles. Une chance que leur but n’ait été que de tester la puissance de nos Espada, de l’Ultima Necat et des Shinigami. La véritable survie quant à elle… »

Elle marque une pause, cherchant ses mots. Comment formuler cela alors que c’est complètement hors sujet vis à vis de la mission ? Il est important de donner des explications, d’ailleurs Borick était intéressé aussi, se demandant ce qu’il lui était arrivé. Mais était-ce le bon moment pour parler de tout cela ? Soit, de toute façon ils ont encore beaucoup de marche devant eux si elle en croyait l’Alastor.

« Ne se doit pas qu’à la chance. J’espère que nous trouverons quelque chose dans ces entrailles car c’est de la préparation dont nous auront besoin. Connaître l’ennemi pour mieux annihiler. Le sceller, l’enfermer de nouveau si la mort est impossible. Comment étaient-ils enfermés, comment se sont-ils libérés, voilà ce qui serait intéressant de découvrir. »

Asteria dévie de ce qu’elle avait prévu de dire, mais elle n’oublie pas et en revient à sa propre histoire.

« A l’inverse, l’ignorance peut être préjudiciable. Voyez les humains par exemple, bien que nombreux, et puissants, je suis parvenue à les duper à l’aide d’un de mes clones. Pauvre, pauvre petit clone qui s’est sacrifié en se faisant passer pour moi... »

Toujours monocorde, un peu plus dure peut-être. Si l’on fait réellement attention, on peut y percevoir de la colère. L’Argentée pose un regard indéchiffrable sur Hors, avance lentement sa main vers elle et prend délicatement une mèche rousse qu’elle fait glisser entre ses doigts. Les petites choses fragiles ne sont pas faites pour durer, mais certaines méritent qu’on les protège.

« Mieux valait lui que moi, n’est ce pas ? Le principal c’est qu’ils y ait cru. Ils ne sont pas les seul d’ailleurs semblerait-il. »

Son regard d’argent jongle du blondinet au brun. L’Arrancar s’approche de ce dernier, comble l’espace entre eux. Et sa voix se fait plus douce, plus basse, destinée à lui seul.

« Navrée, pour mon retard. J’ai manqué… Je ne savais pas… Il m’a fallu, trop de temps... »

Le tournoi. Qu’il avait eu lieu. Pour s’en remettre, pour revenir.

- Il y a du vrai là dedans.

Borick réfléchissait à la situation et les propos du Segunda étaient logiques. Cela signifiait aussi que cette mission ne leur apprendrait sans doute rien de bien nouveau, il commençait à le craindre. Ses propres espoirs étant de pouvoir mettre la main sur quelqu'un susceptible de leur raconter cette histoire. Un peu ambitieux comme idée visiblement. Il poussa simplement un soupir, continuant sa progression en tendant l'oreille.

Pour la suite des questionnements, l'Empereur ne pouvait réellement en dire beaucoup plus. S'il n'avait pas eu dans les pattes ces deux idiots d'humains, il ne doutait pas un seul instant qu'il n'aurait alors fait qu'une bouchée de ces Abominations. Mais le destin en avait voulu autrement et de fait, il avait été contraint de poursuivre un combat tout en subissant des assauts de toutes parts. Certes, il s'en était sorti comme d'habitude. Mais du coup, il manquait d'informations fiables concernant les créatures. Et c'était sans doute cela qui le dérangeait le plus.

- Ils semblaient faire des tests. Les Abominations ne me paraissaient pas être un problème mais si les Abyssaux font en sorte d'adapter leur puissance à ce qu'ils ont vus, alors le danger sera plus grand la prochaine fois. Soit par leur force, soit par leur nombre qui sera alors bien plus conséquent.

De là à dire qu'il s'agissait d'un test ? Pas besoin de le préciser, l'Arrancar de la Lune le comprendrait aisément seul. D'ailleurs ses propres propos faisaient échos à l'observation d'Asteria qui, si elle ne les avait pas affronté, avait au moins eu la chance de les observer. Eux et les Abyssaux. Et contrairement à lui qui avait eu une vision de ces créatures, elle les avait découverte dans toute leur horreur ce jour là.

Et le blondinet percevait bien autre chose des différents échanges qui avaient lieu désormais. Notamment des explications rapides de la Grey concernant sa mise à mort. Un simple clone qui s'était sacrifiée pour qu'elle survive ? Etrange pouvoir que voilà, qui méritait clairement qu'il s'y penche. Le moment venu. Mais pas là. Pas alors qu'ils étaient en chasse. Pour l'heure, il observait temporairement le silence, gardant ses précieuses questions pour plus tard. Sur sa disparition. Sur la raison qui l'avait poussé à envoyer un simple clone plutôt qu'elle. Et sur cette obsession de vouloir protéger comme elle le faisait une simple Hollow dénuée d'intérêt à ses yeux, alors même qu'elle appartenait à La Cámara. Car n'oublions pas que pour lui, ceux qui n'étaient pas des Arrancars ne vivaient que pour le servir.

Il eut un simple sourire.

- Nous avons l'avantage d'avoir un guide qui a déjà effectué ses propres recherches, je me fierai donc à ton jugement.

Si la droite avait été en partie sondée, autant tenter autre chose. Mais l'Empereur n'appréciait pas de s'enfoncer de plus en plus dans ce monde étrange. Peur, simple anxiété ? Qu'importe le nom qu'on lui donnait, il n'appréciait pas l'inconnue. Trop dangereuse, trop aléatoire. Et s'il y a une chose qu'il détestait par dessus tout, c'était effectivement de ne pas pouvoir contrôler ce qui allait suivre.

Hors commençait sérieusement à considérer déplacer sa tanière dans les abysses, comme le soulignait la grue, convenait parfaitement aux goûts de l’adjuchas. Aucune concurrence, presque, de l’obscurité à perte de vue, oui, cela serait son habitat naturel si elle n’était qu’une bête sans cervelle … Ou du moins avec encore moins de cervelle.

“Cela serait vrai si je ne pensais qu’à me nourrir. Avec l'âge, j’ai appris qu’aussi dérangeante soit-elle, sans la lumière de la lune, ou l’excitation d’une chasse, je ne suis pas sereine. Je suis incomplète sans, je dirais même.”

Elle regardait de son unique œil découvert, le secunda espada. La relation entre lui et la grue semblait si compliquée, mais ce sont généralement ces relations qui sont les plus intéressantes. De manière générale, n’importe quelle relation entre deux individus de leur espèce était passionnante à étudier. Trahir, mentir, jalouser, désirer, conquérir, tout cela faisait parti intégrante de l’hollow, encore plus du menos, ce n’était pas facile de s’en débarrasser, même si les arrancars sont une autre branche de cette espèce;

“Je pense que tu peux comprendre. Malgré toutes les fois où j’aurais voulu m’en débarrasser, lorsque je l’ai perdu de vue pendant des décennies, j’avais envie de pleurer en la revoyant une nouvelle fois, au-dessus de la forêt de quartz. Enfin, ce n’est qu’un astre, on ne peut s’en excuser et elle ne peut nous répondre. Votre situation semble plus compliquée.”

En quelques sortes, l’arrancar paraissait … Adorable ? Perdue, tâtonnante, comme un nouveau née cherchant à prendre ses premiers pas sur ses deux pattes avant de passer par les quatres pattes. Les relations sociales ne sont pas le fort de cette espèce, peut-être encore plus chez les arrancars du clan de la grue.

Mais les hollows n’étaient pas là pour parler de tout ça. Ils avaient une mission, et si leur leader naturellement considéré à cette position semblait convaincu de la direction prise, Hors y pensait quelques instants. Le chemin n’était pas en pente descendante, mais cela ne voulait pas dire que la galerie ne descendrait pas un peu plus loin. Le mieux, serait de se séparer, mais il n’y avait qu’un seul guide, et très honnêtement, la louve ne voulait pas se retrouver seule avec le secunda ou le tercera.

“Vous semblez plus connaisseur de ces galeries que nous. Pour ma part, je ne pensais pas que l’histoire de notre espèce remontait si loin. Avoir perdu le savoir permettant de couper des mondes des êtres que le tercera craint à demi-mots m'apparaît comme une énorme perte pour notre, ou peut-être votre, développement.”

La louve pensait jusqu’ici que les ruines du Hueco Mondo n'étaient pas aussi vieilles, mais détruites peu de temps avoir été conçues. Une espèce cannibale comme les hollows ne semblait pas prône à une société, preuve en était que même une royauté n’avait mené à rien. Peut-être que c’était bien plus complexe que cela avant.

Cimériès n’était pas le plus grand guerrier qui existait. Certes, il avait su tirer son épingle du jeu à deux reprises pour s’installer à une place plus que décente au sein de l’Espada, mais très clairement il n’était pas reconnu pour sa volonté à faire usage de ses capacités martiales. Pas la réputation d’un grand guerrier, malgré qu’il ait prouvé être capable de mener de grands combats.

Cimériès n’était pas non plus l’esprit le plus affûté. Loin d’être idiot, certes, celui qui se définissait comme Érudit ne faisait au final que courir après des ruines pour tâcher d’y trouver un peu de lecture. Aguarès, son vieil ami, lui était quelqu’un de brillant. Un scientifique de talent, une intelligence vive que rien ne semblait pouvoir prendre au dépourvu.

Des qualités importantes dans pareille entreprise à n’en pas douter. Pourtant, son intérêt dans ce type d’expédition était autre. Le Consilio paraissait confirmer la compréhension de ce fait : Cimériès était surtout un vagabond ! Parcourir, découvrir, arpenter. Aucun autre sans doute en ce monde n’avait pareil attrait. Pour lui, c’était le Vago Mundo plus qu’autre chose ! Cela lui faisait d’autres réflexes, d’autres connaissances. Et ainsi, tend-il sa lance, saisie un peu plus haut que la moitié. Il frappe le paroi droite de sa lame, à distances plus ou moins régulières. Pas de quoi faire un sonar parfaitement efficace, mais assez pour lui fournir quelques informations utiles sur les destinations empruntées.

Personne en tout cas ne protesta, et le laissa seul apte à décider. Sage décision, sans doute.

- J’ai l’impression que nous approchons d’une cavité. Restez sur vos gardes.

Pour le moment, il garde pour lui ses réflexions, ses impressions, ses humeurs. Il aurait bien des choses à répondre et à dire à Asteria, mais il n’avait pas particulièrement à cœur d’avoir des spectateurs dans une mise au point plus détaillée qui aura forcément lieu à un moment ou un autre. D’autant plus que son esprit paraissait captivé, mut par sa curiosité. Cela pourrait être un mouroir, mais pour autant il ne fallait pas se relâcher : ceux qui viennent trouver la paix dans les profondeurs ont souvent une puissance outrepassant de très loin le statut de simple « buffet à volonté ».

Le chemin dura encore un moment, sur une descente abrupte. Et lorsque finalement la dite cavité fut découverte, une étrange construction se dévoila…

[Oubliez les arbres et le ciel. Voyez plutôt la superposition de monolithes au sein d’une petite caverne, dos à une paroi.]

La décision du chemin à suivre avait été laissée à Cimériès et la Grue se fiait volontiers à son jugement. Le Vagabond a pour lui l’expérience en matière de recherche. D’autant plus s’il est déjà venu explorer. Elle n’aime pas trop l’idée qu’il soit venu ici seul. Mais seul, il l’a été durant tellement longtemps déjà, elle serait mal placée pour lui dire de faire attention. Tout ce qu’elle peut faire, c’est de se promettre de tout faire pour l’avoir à l’oeil. Autrement dit, être là quand il en aura besoin. Mais ça va être compliqué s’il refuse sa présence à ses côtés. Au pire, elle veillera de loin.

A bavarder, elle en apprend davantage sur la lycanthrope. Asteria esquisse un léger sourire en coin quand cette dernière compare son attirance pour la lune du Monde Creux à l’attirance de la Grue pour le Vagabond. Tous les deux semblent si inaccessibles, si désintéressés, indifférents. C’est un peu cruel quand on y pense. Tant mieux, ce ne serait pas aussi amusant sinon.

« Elle ne l’était pas tant avant. »

Avant qu’elle ne disparaisse et qu’on ne la croie morte.

L’un des chemins est choisi et l’Argentée reste sur ses gardes. Même s’ils sont dotés d’une sorte de vision nocturne, ici il n’y a pas grand-chose à voir, que des parois à suivre et des cailloux à éviter pour ne pas trébucher bêtement. Comme toujours, l’Arrancar se déplace avec grâce et légèreté. Lorsque Cimériès évoque une cavité, elle presse le pas, ses sens à l’affût. S’il y a quelque chose de vivant là-dedans, elle veut s’assurer qu’ils ne risquent rien et être la première à contre-attaquer au besoin. La descente est un peu rude et elle écarte les bras pour se tenir à la roche. Ce qu’ils découvrent en arrivant est stupéfiant. Elle approche sans peur et pose la main sur l’un des monolithes dans l’espoir de percevoir s’il ne s’agit que de la roche polie ou si cela cache une énergie, même infime.

« Est ce que ce serait l’entrée de leur prison, ou se trouve-t-elle derrière ? »

La question est en suspens, adressée à personne en particulier et plutôt posée à elle-même. Cherchant la réponse, elle étudie la façon dont ces monolithes sont positionnés les uns sur les autres.

Borick restait silencieux, contemplant l'infrastructure devant laquelle ils venaient tous de déboucher. Elle était curieuse, surtout en voyant qu'il s'agissait d'une superposition de monolithes. Il se dégageait de cet endroit un curieux parfum. Une odeur de mort. Mais sans doute était-ce un simple écho des souvenirs de l'Empereur. Lui qui les avait croisé par deux fois, bien que la première ne soit en réalité qu'un bien étrange souvenir.

Asteria le devança et alla poser la main sur la structure. Chose qu'il n'aurait pas fait de lui même, sachant d'expérience qu'il était préférable d'éviter les contacts. Surtout depuis leur dernière escapade avec Aviela et Cimériès. Pour le moment, le blondinet ne pouvait pas savoir ce qu'Asteria pouvait ressentir en touchant cette chose et il s'approcha doucement d'elle. Protecteur ? Pas réellement. Curieux surtout. Mais aussi un relais s'il s'avérait nécessaire de réagir promptement.

- Tes sens ont-ils perçu quelque chose de particulier ?

Son regard ambré détaillait la jeune femme, attendant sa réponse, s'intéressant lui aussi à cette chose. Une entrée ? Un passage ? Il observait la paroi autour. Captivé par ce qu'il ne connaissait pas. S'il y avait une chose qui le caractérisait, en dehors évidemment de son côté manipulateur et charmant, c'était évidemment sa grande curiosité. Lui aussi passa ses doigts sur la structure, cherchant ce qui n'était pas visible à l'oeil. Ouvrant ses sens à l'inconnue. Et sans perdre de vue que le territoire ne se prêtait surtout pas à l'étourderie. La vigilance restait de mise.

- Poussons les recherches. Voyons s'il y a autre chose.

Il paraissait néanmoins légèrement tendu.

Le groupe s’enfonçait, encore et encore, si bien qu’ils finissaient par croiser un monolithe. Quelle étrange et belle sculpture. Enfin, c’était un abus de langage de le décrire en disant qu’il s’agissait là d’un seul monolithe. En vérité, il serait plus sage de dire qu’il y en avait là plusieurs assemblés les uns aux autres. La louve était fascinée.

“Quelle étrange structure. Elle ressemblerait presque à un golem méditant. Si c’est la porte, elle a un vilain trou en son centre.”

Est-ce que les peintures qui y figuraient étaient décoratives ? Elle n’aurait pas pensé les hollows d’avant avec un sens du goût, cela devait avoir une signification ou une autre. Mais, hum, si c’est une porte, comment on entre ? Le centre du monolithe semblait plein de rochers. Astéria semblait avoir un moyen d’avoir une réponse, et bien, quoi qu’elle fasse, ce n’était pas la canidé qui allait l’en empêcher.

Son attention se tournait donc vers le segunda espada. Cela ne le dérangeait pas de laisser le mal réputé borick approcher la grue ainsi ? Décidément, elle ne comprenait pas la relation qu'entretenaient ces deux êtres. Les observer interagir était assez douloureux, ils avaient besoin de temps pour eux, c’était sûr et certains.

“Avez vous déjà vu une telle structure en explorant l’autre côté de los abismos, secunda ? Où n’importe où d’autre à vrai dire.”

Regarder cette statue provoque un sentiment assez étrange chez la hollow. Pas forcément de la peur, elle se demandait bien de quoi on pouvait avoir peur en étant aussi bien accompagné. De la fierté, peut-être ? ce n’était pas aussi grandiloquent que les bâtiments humains, mais ça avait le mérite de prouver que les hollows n’étaient pas que des bêtes, mais pouvaient être une civilisation.

“Je me demande si on trouvera plus de ces choses en cherchant dans d'autres galeries.”

Il marqua un instant d’arrêt, alors que la structure était en vue. Enfin, il trouvait quelque chose. Qui pourtant ne lui semblait absolument pas relié avec la quête de son existence. La structure était rudimentaire, et il ne semblait y figurer aucune inscription. Des signes qui paraissaient simplement décoratifs, mais rien qui pourrait lui permettre de relier cela avec ce qu’il avait déjà pu observer. Aucun signe de vie aux alentours. Comme si une leçon avait été retenue, ou qu’instinctivement aucune créature ne souhaitait s’en approcher. Lui n’en ressentait ni rejet ni attrait. Son éternelle curiosité un peu contre-balancée par sa déception.

Asteria y touche, et rien ne semble se produire. Il n’en ressent rien, mais les Abyssaux n’étaient-ils pas spécifiquement caractérisés par cette absence d’énergie décelable ? Borick s’y ajouta sans plus de résultat. Le « trou » dans la structure semblait pouvoir faire passer un homme. Plusieurs cote à cote, même. Pas une armée de front, loin de là, mais assez pour justifier d’un accès effectivement, qu’il consiste à une entrée ou une sortie. Il commence à s’approcher à son tour, tandis qu’une question lui est adressée.

- Rien de tel, non. C’est… extrêmement rudimentaire. Mais à la fois détaillé, décoré. Je me demande comment ça peut toujours tenir debout...

Entre Asteria et Borick, il pose sa main à son tour sur la structure, appuie fortement. Rien.

- Toutes les ruines que j’ai pu trouver jusque là sont des bâtisses régies par des enjeux architecturaux classiques. Géométrie, symétrie, une certaine rigueur en somme. La pierre est taillée en bloc, disposée de manière à créer un ensemble cohérent, toujours. Ici… ici l’agencement ne m’évoque absolument rien...

Il fait quelques pas. En se penchant, il passe par l’ouverture, constatant qu’elle ne débouche sur rien. Ou peut-être plus sur rien ?

- Cette structure… est dès lors peut-être plus ancienne encore. Mais si c’est le cas, comment est-il possible que personne ne l’ait trouvée jusqu’ici ? Pourquoi personne n’a jamais rapporté cette découverte ? Pourquoi l’ensemble est-il toujours en place, intact jusqu’à preuve du contraire ? C’est tout à la fois comme si cela datait d’un autre temps, et qu’il n’avait été érigé qu’hier.

De simples réflexions personnelles. Qui ne valaient pas forcément plus que d’autres...

Rien ne se produit. Rien ne semble devoir se produire.
Vous pouvez observer que ce qui semble être un équilibre précaire n’en est rien : l’agencement rocheux pourrait bien être inamovible. Quant à l’ouverture circulaire, si elle est assez grande pour laisser passer des êtres de votre stature, ne semble mener nulle part, bouchée presque dès l’ouverture.

Rien ne se produit quand elle touche la structure. C’est certainement une bonne chose, mais une part d’elle est un peu déçue. Alors que le blondinet s’approche, elle tourne son regard vers lui et lui répond non d’un signe de tête.

« Rien. »

Les mots de Hors la font réfléchir, tiquer même. Dans son esprit résonne un « et si ». Mais pour l’instant elle garde ses pensées insensées pour elle, observe l’amas de monolithes comme captivée par ce dernier. Cimériès s’approche à son tour, passe même dans ce creux, cette ouverture qui n’est pas sans lui rappeler quelque chose à elle. Alors à nouveau elle se pose la question, « et si ? ». D’un autre temps, érigé qu’hier, jamais trouvé auparavant… L’Argentée passe une main dans ses cheveux, se recule et dodeline légèrement de la tête. Sa théorie est complètement dingue, ils vont la prendre pour une tarée c’est certain.

Et pendant qu’elle réfléchit à savoir si elle ose ou pas dire ce qu’elle imagine, la moitié du groupe cherche déjà à aller voir ailleurs s’il n’y aurait pas d’autres indices. Avant qu’ils n’aillent plus avant dans leurs recherches, elle se décide.

« Hum. Et si cette structure n’était pas une structure ? Si nous avions devant nous le geôlier que nous cherchons ? Un genre d’Abyssal à forme de golem. Puisque ces derniers n’ont pas de reiatsu, c’est possible, personne n’aurait senti sa présence. Ce trou me fait penser à un trou de Hollow. Il aurait pu être un de nos ancêtres. Vivant, il devait se déplacer, ce qui expliquerait que personne ne l’ait croisé non plus. Quant à la prison, il en était peut-être même l’entrée. Les Abyssaux l’auraient affaibli de l’intérieur, petit à petit, au fil des ans. Sa mort les aurait libérés. »

Des suppositions, pourtant cela semble tellement coller. Ou peut-être qu’elle a trop d’imagination. Il faudrait qu’elle arrête de lire n’importe quoi, sans parler de ces films qu’elle a été voir par curiosité dans le monde des vivants dans ce qu’ils appellent un cinéma. Et même si ça lui semble fou, que si ça se trouve ce n’est qu’un simple tas de pierre, elle y croit. Son regard d’argent se tourne vers les uns et les autres, cherchant à savoir ce qu’ils pensent de sa théorie, ou s’ils trouvent autre chose dans la grotte ou s’ils partent tout simplement pour fouiller plus loin. Ses prunelles se fixent sur le Segunda, c’est son avis à lui qui lui importe le plus. Avec son expérience, s’il y a quelque chose qui cloche dans son raisonnement, il saura trouver l’élément qui la contredirait. N’importe quoi, un détail qui permettrait de progresser dans leurs recherches.

Il écoutait. Estimant sans doute qu'il n'était plus nécessaire de prendre la parole si ce n'était pour ne rien dire. Une chose que beaucoup ne trouvait pas nécessaire pour son plus grand malheur. Les remarques des uns et des autres n'étaient pour l'heure que des suppositions, ne reposant sur rien de concret. Mais au moins avaient-ils le mérite de proposer des choses.

Ce fut d'abord les propos du Segunda qui plongèrent l'Empereur dans la réflexion. Personne n'avait jamais rapporté la présence de cette chose. Alors qu'elle paraissait ancienne. Sans doute parce qu'elle était effectivement apparue récemment. Il ne doutait pas de ce fait. D'ailleurs Asteria y allait elle aussi de sa petite réflexion.

Borick posa simplement sa main sur le pommeau de sa lame afin de la sortir de son fourreau. La lame, aussi blanche que l'Immaculé, possédait un étrange reflet. S'approchant de cette structure, de cette chose, il en fit le tour. Enfin tant qu'il le pouvait évidemment. La théorie de Asteria n'était peut-être pas si absurde qu'elle y paraissait de prime abord. De la pointe, il piqua cette chose, avant de gratter le sol autour de la structure afin de repérer des traces de déplacement récent. Sait-on jamais après tout. Ces Abyssaux avaient pris plaisir à s'annoncer, quelles raisons auraient alors ils eu de masquer leur passage en ces lieux ?

- Il est tout à fait probable que cela soit le cas.

Il rengaina sa lame dans le fourreau alors qu'il approchait d'Asteria, poussa un simple soupir. Ces recherches... A quoi menaient elles en réalité ? Pas à grand chose. Ils n'apprenaient rien ou presque. Une pure perte de temps à ses yeux. Le voyage sur Terre ayant été plus utiles dans la collecte d'information. Par pur hasard.

- Pourtant je n'ai pas décelé de trace de passage. Je peux comprendre que le temps puisse recouvrir les traces mais ce n'est pas si ancien les concernant. Et là, rien. Ils nous ont laissés des indices autrement plus évident par le passé. Je ne comprends pas leur logique.

Cacher leur origine avait du sens pourtant. Mais dans ce cas, pourquoi agir comme ils le faisaient depuis ? Cette mission ?

Un non-sens.

Le geôlier ? Pourquoi pas, mais ce n’était qu’une petite idée qui était passée dans l’esprit de la louve, pas une théorie si sérieuse. Principalement parce qu’elle ne savait pas comment de simples cailloux pouvaient devenir un geôlier, et surtout parce que si c’était le cas, il avait très mal fait son travail !

“ Cela me semble improbable. Pourquoi un des leurs enfermerait le reste des siens ? Et si c’est le geôlier, où est la geôle ? Si nous partageons une parenté à ces créatures, cela pourrait se tenir, malheureusement ce n'est pas plus appuyé que tout autre théorie.”

Hors se rapprochait enfin de la statue, cessant de l’observer pour regarder le trou qui semble bouché. Imaginons la théorie de l’arrancar faisait un minimum de sens, depuis quand le trou des hollows étaient bouchés ? A part pour les sans masques animals, le trou d’un hollow était le symbole de leur espèce. Si cette statue avait été construite par cette branche de l’évolution, le trou n’aurait aucun sens à y figurer.

“Peut-être que ce trou est plus important qu’on le pense ? C’est la seule chose dénotant du reste de la structure. J’ai même l’impression que ce n’est pas la même roche à l'intérieur, comme l’a dit le Secunda, la statue est impeccable, mais la roche dans le trou est rugueuse, plus naturelle.”

Peut-être qu’il avait été rebouché derrière le passage de quelqu’un, voilà où elle voulait en venir. Pour le moment, les pistes étaient minces, il fallait y aller à tâtons, théoriser et essayer.

“Je propose que l’on essaye de déboucher le trou, si cela s’avère non concluant, nous pourrons tout simplement revenir sur nos pas et explorer d'autres gallery. Le temps n’est pas contre nous pour l’heure. Qui ici a une force physique suffisante pour le faire sans déployer de reiryoku ?”

Malheureusement, même sous cette forme, son point fort était le cero, et ses griffes n'avaient que peu d'impact sur la roche.

Cimériès regarde la structure avec une certaine incrédulité. Était-ce parce qu’il manquait cruellement d’imagination qu’il ne voyait rien pour sa part ? Ils voyaient une forme humanoïde, un possible golem de pierre aux caractéristiques de Hollow. Lui voyait un amoncellement de roches. Étrange, gravée, inamovible. Mais de la roche et non un être vivant, ni aujourd’hui ni hier ni jamais. S’il avait mieux regardé, utilisé un peu plus ses sens sans s’enfermer dans certains schéma de pensée, peut-être aurait-il vu des jambes, des bras. À défaut, il ne voyait qu’un passage bouché. Une structure servant de porte, qui ne menait nulle part.

- J’aimerais continuer l’étude. Je ne vous empêche pas d’en chercher d’autres cependant, mais je préfère rester auprès de celui que nous avons trouvé au lieu de partir en quête de ceux qui n’existent peut-être pas. La démarche n’est pas vaine pour autant, je ne sais que trop bien ce que représente la quête de choses qui n’existent pas ou plus...

C’était parfois l’impression qu’il avait durant ses recherches, la quête de son existence. Qu’il était juste impossible de trouver ce qui n’existait pas. Peut-être que deux structures, seules, avaient été dotées d’un réel intérêt. Le Ziggurat d’une part, et la ruine où il avait perdu ses bras de l’autre.

Finalement, son avis rejoignait sans doute plutôt celui de l’Adjuchas. Le « trou » n’avait pas la même texture, pas la même apparence.

- J’ai cette impression également. Un trou rebouché, cela expliquerait cette différence jusque dans l’apparence de cette roche. Mais jusqu’à preuve du contraire, nous n’avons ici aucun spécialiste du combat rapproché.

Borick pourrait envoyer des disques d’énergie ou invoquer une basse engeance pour faire le travail à sa place, mais ce n’était pas vraiment l’effet recherché. Il ne voyait absolument pas Asteria déployer une force brute, même s’il était sans doute loin de pouvoir se faire une idée réelle de ses capacités. Et si Hors posait la question, sans doute ne répondait-il pas à ces critères non plus. Et lui… il n’avait pas vraiment l’intention de libérer son pouvoir ici, alors autant tenter autre chose.

- Par curiosité au moins, nous pouvons tenter autre chose. Écartez-vous !

Termina-t-il en s’étant éloigné de quelques pas du trou. Il tend la pointe de sa lance dans cette direction, y naît une sphère d’énergie mordorée gonflant rapidement. N’importe quel Hollow y reconnaîtrait un Cero, qui rapidement fut tiré dans l’orifice du « golem ».

Les personnages avec 0 en Détection ne verront rien de particulier lors du tir de Cero. Ils auront l’impression que l’énergie a heurté le fond du trou sans y faire la moindre égratignure.
Les personnages avec au moins 1 en Détection remarqueront que l’énergie du Cero n’a rien touché, qu’elle a disparu avant de rentrer en contact avec le fond, comme si sur le chemin un fin film comme la surface de l’eau avait capté cette énergie. Pour en faire quoi (l’annihiler ? l’absorber ? la rediriger ?), vous ne savez pas.

Je ne vous cache pas qu’il y a de fortes chances que ce soit le dernier tour qui se joue à présent ! Je permets automatiquement le saut de tour pour les joueurs qui en feront la demande, s’ils estiment n’avoir rien à rajouter (attendez pas la fin de votre délai pour le faire svp, c’est tout ce que je demande ^^ ).

Pas un golem, mais une simple entrée, potentiellement rebouchée. Une théorie bien moins farfelue et poussée que la sienne, plus probable d’ailleurs. A la demande d’Hors, elle reste silencieuse. Elle n’a pas la capacité physique de frapper sans avoir à libérer sa puissance. C’est le Vagabond alors qui va réaliser sa propre expérience. Asteria s’écarte mais reste sur ses gardes, prête à bondir en une fraction de seconde s’il court le moindre danger, pour le protéger. Avec une attention particulière, elle observe l’effet du Cero sur l’ouverture.

« Vous ! Vous avez vu cela ? »

Asteria s’approche de nouveau, tendant la main pour tenter de sentir la surface de cette sorte de film qu’elle suppose se trouver là. Évidemment elle ne sent rien. Cimériès est déjà passé par l’ouverture sans que cela n’ait aucun effet. De l’énergie pure par contre ne reçoit pas le même traitement.

« Le Cero a été, aspiré. Comme si c’était l’entrée d’un portail. Peut-être que c’est comme lorsque l’on déchire la réalité pour voyager dans le garganta. Peut-être qu’il faut de l’énergie pour l’ouvrir. »

Ou bien peut-être que seule l’énergie peut accéder au monde caché derrière cette porte. C’est certainement imprudent de faire certaines expériences. Hors étant la seule à ne pas avoir son pouvoir scellé pourrait essayer de passer, mais si cette chose n’est pas un passage, si elle détruit ce qui la traverse, l’Adjuchas n’en sortirait pas indemne. Borick n’aurait probablement pas de scrupule. Mais Asteria ne sacrifie pas les membres de son espèce, pas pour rien en tout cas. Alors elle se transforme et de grandes ailes poussent dans son dos. Sans ménagement, elle s’arrache une plume imprégnée de son reiatsu. Doucement, elle fait passer la moitié de cette dernière à travers l’immense orifice.

Est ce que la plume sera aspirée et disparaîtra ? Est ce que la moitié sera détruite ? Ou est ce que seule l’énergie qu’elle irradie sera absorbée ?

- Oui, j'ai vu.

Le Cero... Disparu ? Aspiré. De l'énergie pour l'ouvrir, voilà une théorie intéressante. Que partageait l'Empereur. Son regard se posa naturellement sur la seule créature qui ne possédait aucune forme scellée. Un léger sourire apparut sur son visage. Sacrifier une telle créature ne lui coûterait rien. Et elle ne manquerait certainement à personne d'ailleurs. Ou peut-être à Asteria qui semblait s'être entichée d'elle, comme d'une vulgaire peluche. Sans doute que la Terre avait eu un effet néfaste sur l'Argentée à ce sujet.

Seulement il balaya rapidement cette idée. Car quitte à envoyer quelqu'un, autant que ce soit quelqu'un susceptible d'être utile. Il en doutait en voyant Hors. Quant à ses propres créatures, elles étaient parfaitement idiotes. Inutiles. Il ressentirait leur disparition mais ne verrait pas à travers elle.

Ce fut le moment choisi par l'Argentée pour tenter un coup de poker. Se transformer et tenter de faire passer un vestige de son propre pouvoir. L'Empereur s'approcha, observant les effets du test. Si cela fonctionnait, il n'aurait pas le choix. Il ferait de même pour faire passer un Gillian. Et l'obligeait à revenir. Il saurait alors s'il était dangereux de passer. Tout en observant, il reprit la parole :

- Si ton test fonctionne, je ferai traverser cette paroi à un de mes serviteurs. Pour qu'il fasse l'aller-retour. Ainsi aucun de nous, nous ne prendrons le risque de disparaître.

A ses yeux, cela était acté. Il posa simplement la main sur son Zanpakutō, prêt à libérer son propre pouvoir. Seulement si la plume passait.

Si la plume passe, Borick enverra un Gillian essayer de traverser.

Hors n’avait aucune affinité avec le reiatsu des autres, donc le percevoir était au-delà de ses facultés. Elle ne pouvait que comprendre la réaction des deux arrancar ayant de telles facultés. Cette statue aurait aspiré le cero ? Fascinant. Les théories fusaient quant à la nature de ce trou, et comment continuer d’expérimenter avec. Est-ce que cela rechargeait la statue, est-ce que c’était un portail comme un garganta, il n’y avait que peu de manière de le savoir, et Hors en comprenait une lorsque le tercera parlait d’y envoyer un Gillian.

“C’est peut-être là une idée suicidaire, mais je devrais tout de même essayer l’aller-retour. Les gillians du Tercera ont bien moins d’énergie que moi, ils risqueraient de se faire absorber trop vite, si l’absorption n’est pas instantanée bien sûr.”

Ca, et elle était celle qui pourrait le mieux voir dans un endroit entièrement plongé dans l’obscurité. De préférence, elle ne voudrait pas y mettre les pieds, mais si l’énergie pure pouvait traverser, et que la plume d’Astéria faisait l’aller sans faire le retour, elle devait essayer.

“Mais en attendant d’être sûr, quelque chose me perturbe. Imaginons c’est bien la prison, elle a aspiré le cero, mais de ce qu’en décrivait le Tercera, ces abominations n’ont pas de reiatsu ? Pourquoi donner une telle propriété à quelque chose censé emprisonner ces êtres.”

à moins que cette porte laisse passer l’énergie uniquement, empêchant les prisonniers d’en ressortir, mais que quelque chose à l’intérieur l’absorbe ou ne fasse dieu sait quoi et que ce n’était pas prévu.

“De toutes manières, nous ne pouvons avoir de réponse claire sans expérimenter.”

Il fronce les sourcils. Si l’on peut s’étonner qu’un Cero n’ait pas fait exploser la paroi au fond du monolithe, la discrète ondulation perçue en explique la raison. Il y avait là quelque chose qui ne retenait pas leurs corps mais qui était à même de faire disparaître un tir d’énergie spirituelle pure. Aucune explication claire sur ce phénomène qui venait de se produire. Pas d’indice, sinon que le Cero n’avait jamais atteint le fond du monolithe. L’on pouvait au moins décemment faire une supposition : il s’agissait bien là d’une porte, juste que le passage ne donnait pas vers d’autres cavernes. Pas sur ce plan, du moins.

- Je pense en effet qu’il doit s’agir d’une sorte de portail. Mais malgré cet indice, je ne comprends pas quelle pourrait en être la clé.

Ils venaient certes d’avoir un indice, qui ne devait pas non plus porter à des conclusions hâtives. Surtout, il avait pu comprendre par ces premières expériences que si ce tir d’énergie était passé mais pas eux, il ne voyait aucun moyen pour l’heure de régler cette seconde situation. Et puis, ce pourrait tout aussi bien être simplement un système de défense protégeant le monolithe. Difficile de chercher à mettre leurs vies en jeu sans avoir plus d’informations, et ce malgré la curiosité débordante dont il pouvait faire preuve plus qu’à son tour.

La plume est un premier test, mais elle demeure intacte, allant et venant au rythme des gestes d’Asteria. Avaient-ils réellement bien vu, bien perçu ce qu’il s’était produit ? Car cette énergie de toute évidence ne subissait pas le même sort. Alors que Borick et Hors discutaient d’expérimentations pouvant coûter des vies – il n’avait pas de problème avec cela, et ne dirait rien pour les dissuader – il en tenta une autre, par acquis de conscience.

Le Vagabond tente de faire éclater sa pression spirituelle. Il ne maîtrisait pas un Reiatsu colossal propre à mettre à terre ses alliés, et c’était tant mieux ! Il voulait juste percevoir si son aura elle-même pourrait être « aspirée » ou non, mais il ne se reproduisit rien de plus. Il secoue alors la tête.

- Rien… je crains n’avoir de réponse à apporter à ce mystère. Cela mérite que d’autres cerveaux s’y penche sans doute, possédant d’autres connaissances… J’ai hâte de parler de cet endroit à Isielle.

À la manière dont il observait la construction rocheuse, il était évident qu’elle avait réussi à piquer son intérêt, mais son incapacité à fournir une réponse au problème qu’ils avaient devant eux était on ne peut plus frustrante. Un sentiment qu’il connaissait malheureusement déjà...

La plume ne disparaît pas, le phénomène qui a « arrêté » le Cero ne se reproduit pas. Si vous deviez tenter d’y faire passer Hors ou un Menos, cela n’aurait pas plus d’effet. Même une pression spirituelle relâchée ne provoque pas plus de réaction. Sans doute vous manque-t-il encore certaines informations/conditions… Quoi qu’il en soit, à action similaire, réaction similaire : si d’autres tirs d’énergie devaient être tentés, ils subiraient le même sort que le Cero.

Conclusion de l’Intervention. Vous avez le droit de continuer à poster si vous le souhaitez, mais il n’y aura plus d’intervention MJ. Vous gagnez tous le droit d’effectuer un tirage d’une carte Commune dans votre Collection.