Ce qui n'est plus [PV Hethna]

Dim 14 Mai 2023 - 12:06 - Ce qui n'est plus [PV Hethna]

Les gestes du forgeron sont lents, rendus malhabiles de par les blessures couvrant ses mains. Pourtant, c’est avec application qu’il panse ses blessures, soigne ses plaies, terminant son office par des bandages qui viennent recouvrir son corps. Habitué, il serre les dents sans laisser la moindre plainte s’échapper d’entre ses lèvres. Cela le replonge bien des années en arrière, dans un monde qui n’existe plus depuis bien longtemps.

Si semblable et pourtant, bien trop différent.

Ses prunelles d’ambre examinent ses mains dont la peau disparait sous le blanc des bandes. Lentement, il les meut, vérifiant leur mobilité. Les bandages ne devraient pas le gêner outre mesure mais la douleur le fait un instant frémir. Les brûlures mettront du temps avant de disparaître mais sa constitution lui permettra de s’en sortir avec moins de dommage que si il avait été un humain ordinaire. Bien sûr, si il avait été un humain ordinaire, il ne serait pas ici, dans ce désert blanc à la nuit éternelle… Son regard se tourne vers l’astre qu’il aperçoit de là où il s’est assis, dans cette pièce isolée de ce complexe qu’ils ont défendu de leurs vies. Pour l’heure, il ne ressent pas de menace s’approcher - qu’elle soit d’énergie spirituelle ou de chair et de sang.

Il espère que cela en sera ainsi encore un moment.

Un soupir s’échappe de ses lèvres puis il observe la créature allongée à côté de laquelle il veille. Son haori de reishi en recouvre toujours le corps alanguis, et à sa ceinture, Shinkō demeure sous sa forme de sabre. Maintenir son pouvoir actif ralenti sa régénération mais lui permettra à elle d’en profiter, avait-il songé. Après tout, elle est un être d’énergie spirituelle. Malgré tout, il l’avait soigné comme il avait pu le faire par le passé. Probablement était-ce inutile, mais lorsqu’il s’en était rendu compte, il avait déjà bandé ses blessures et plutôt que de tout ôter, il avait décidé de terminer.

Les souvenirs ont une étrange influence sur lui.

Même si il sait qu’elle n’est pas elle. Elle n’est même pas humaine. Ses paupières s’éteignent en silence. Elle n’est pas elle et il n’est plus lui, pourtant… Il sent son coeur se serrer. Un sentiment qu'il ne veut pas éprouver. Lentement, il vient mettre sur ses épaules sa veste de kimono, dissimulant les cicatrices et les bandages jusqu’alors à découvert sous le tissu abîmé. Le forgeron se redresse, s’approche de l’unique ouverture pour saisir le paysage d’un seul regard. Et juste attendre et veiller.

Attendre qu’elle se réveille pour qu’ils puissent de nouveau se séparer.

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Mar 16 Mai 2023 - 22:43 - Ce qui n'est plus [PV Hethna]

Hethna se sentait glisser. Entre l'inconscience et la conscience. Entre ce monde et un autre, enfoui profondément. Entre les fragments de deux vies incapables de s'agencer.
Elle pouvait entendre le crépitement du feu, non loin. La chaleur do foyer la rassurait, chassant le froid et la fatigue de son corps éreinté. Mais pourtant, elle ne pouvait s'empêcher de craindre ce bruit. Un malaise s'installait en elle, croissant.
Cela commença avec des étincelles venant brièvement lui piquer la peau. Un élan de chaleur la traversa ensuite. Mais ce bref instant de douceur fut percé par la sensation brulante d'une multitude de regards s'enfonçant dans sa chair. Elle pouvait sentir le poids écrasant de ces prunelles qui la transperçaient alors qu'elle était le plus vulnérable.
Des yeux. Avides. Jaloux. Déçus. Dégoutés. Effrayés.

Elle fut forcée d'ouvrir les siens pour leur échapper.

L'Arrancar se redressa brusquement, tirée de la fièvre du sommeil forcé par sa défaillance. Le souffle court, elle observa fixement le mur devant elle, qu'elle ne reconnaissait pas. Difficilement, elle chercha à se remémorer où elle se trouvait, ce qu'elle faisait. Les images de son bras brisé et de la mare de son propre sang en train de se former lui revint. Et son dernier assaut, abandonnant l'espoir de s'en tirer... vivante?

« Pourquoi... Je suis encore... »

Sa main droite se porta à sa poitrine, y découvrant un vêtement qui n'était pas le sien, et des bandages qui ne lui étaient d'aucune utilité. Ce ne fut qu'en relevant le haori qui la retrouvait qu'elle se souvint à qui il appartenait.
Les deux yeux d'un bleu électrique de la sauvageonne dardèrent à toute vitesse dans la pièce, s'immobilisant sur l'humain qui se trouvait dans l'encablure de la fenêtre, bloquant la principale issue de la pièce.

Comme l'éclair, Hethna tendit la main pour instinctivement trouver la garde de son arme, enveloppée dans un tissu à côté d'elle. Par pur instinct de survie, elle fit un bond en arrière, pour mettre de la distance entre elle et cet homme qu'elle ne pouvait voir que comme une menace. En se réceptionnant cependant, elle voulu s'appuyer sur son bras gauche, et une douleur fulgurante la parcourut à ce geste. La force de son bras céda, et elle glissa sur le côté. Malgré sa régénération les blessures à son bras était encore trop graves pour lui permettre de l'utiliser.
L'Arrancar fit une pitoyable roulade sur le côté en grimaçant pour éviter de s'étaler par terre. Douloureusement, elle se positionna à genoux, et leva son arme pour se protéger... Ne réalisant que trop tard que la lame rouge était brisée, et ne s'était nullement régénéré pendant son sommeil. Sa mâchoire se serra.
Elle ne pouvait pas montrer de faiblesse! Pas ici! Sinon...

Un regard d'animal blessé, furieux mais paniqué, se planta dans celui du forgeron.

« Qu'est-ce que tu me veux?! »

Elle ne comprenait pas. Pourquoi elle avait été épargnée. Pourquoi elle n'était pas en chaine. Pourquoi il la regardait ainsi.
Hethna obéissait à une logique simple. Gagner et prendre. Ou perdre, et se faire prendre.
Que voulait-il lui arracher, celui-là?

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Dernière édition par Hethna le Mer 24 Mai 2023 - 20:00, édité 1 fois

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Ven 19 Mai 2023 - 19:16 - Ce qui n'est plus [PV Hethna]

Une agitation. Le regard mordoré du forgeron jusqu’alors dirigé sur l’extérieur revient se poser à l’intérieur de la pièce, sur la silhouette inconsciente de la créature. Elle s’éveille. Pour l’heure, il ne fait que l’observer de sa place, à l’écart, lui laissant le temps de reprendre pied avec la réalité. Jusqu’à ce que ses yeux ne viennent s’immobiliser sur lui. L’incompréhension se transforme en menace et il la regarde s’emparer de son arme brisée et la dresser face à lui, maladroite sur ses appuis. Malgré la douleur de ses blessures, elle lui fait face, furieuse mais surtout… effrayée.

Et lui ne fait que l’observer, son expression demeurant semblable à celle qu’il arbore de coutume. Un air neutre mais moins détaché qu’il ne l’aurait peut être souhaité.

Ses paupières s’éteignent un instant alors qu’il finit par s’asseoir à même le sol, se positionnant face à elle tout en dégageant l’arme qui demeure à sa ceinture, la déposant à ses côtés. Assez proche pour pouvoir s’en saisir si besoin, mais suffisamment loin pour qu’elle paraisse moins menaçante aux yeux de la blessée. « Tu ne devrais pas t’agiter ainsi, tu risques d'aggraver tes blessures. » Une voix calme s’échappe de ses lèvres alors que ses prunelles viennent de nouveau se poser sur elle. Son regard n’a rien de menaçant contrairement au sien, demeurant semblable à sa voix malgré le comportement agressif de l’arrancar. Ses mains se posent sur ses genoux, dans une position coutumière à son époque. Sur ses épaules, sa veste de kimono dissimule en partie seulement les bandages recouvrant son corps suite à leur combat.

« Si j’avais voulu te faire du mal, je l'aurais déjà fait. » continu t-il de cette même voix tranquille, presque détachée. Et sans nul doute que dans ce cas, elle ne se serait jamais réveillée, ou bien aurait-elle fini enchainée au sein de l’organisation. Dans tous les cas, nul doute qu’elle ne serait pas libre de ses mouvements dans une pièce vide de vie, seulement encombrée de quelques meubles - un bureau et quelques étagères dont une bloquant la seconde et dernière issue. « Tu es toujours dans le complexe de l’Ultima Necat, mais je suis le seul à savoir que tu es là. Et il est préférable pour toi que cela reste le cas. » Une explication succincte de sa situation pour lui faire comprendre qu’il n’était pas dans son intérêt de se relancer dans un affrontement et de lui insinuer à demi-mot que leur ordre avait pour le moment garder la main sur ce territoire.

Si tant est qu’elle soit en état actuellement de le comprendre.

« Je ne souhaite pas t’affronter. » A vrai dire, il ne l’avait jamais souhaité et son regard jusqu’alors posé sur elle dérive un instant ailleurs, prenant une teinte différente. Moins neutre. Moins dur. Ses paupières s'éteignent pour faire disparaitre cet éclat. Et de laisser le silence s’étirer.

Mer 24 Mai 2023 - 23:26 - Ce qui n'est plus [PV Hethna]

Les secondes passaient, et aucune des paroles de l'humain ne parvint à apaiser la tension électrique qui emplissait la pièce. L'Arrancar blessée demeurait crispée dans sa position défensive, au point où elle donnait l'impression que se tendre davantage risquait de rompre son petit corps.

L'homme s'assit à quelques mètres et écarta son arme en signe de paix.
Il avait forcément un autre moyen de se défendre, et n'agissait ainsi que pour endormir sa méfiance.

Il lui parla calmement et factuellement, afin qu'elle puisse mieux comprendre la situation.
Elle n'entendit que des mots visant à la rassurer pour mieux la tromper.

Le forgeron conserva une expression calme et neutre, pour éviter que la situation ne dégénère.
Mais Hethna, sans se l'expliquer, ne ressentit que de la haine pour ce visage. Il lui était insupportable. L'envie de le tordre la saisissait.

Mais ce regard qui se détourna à la fin, comme pour fuir le sien... Malgré cette terrible paranoïa qui la rongeait, elle ne se l'expliquait pas.

Elle ne comprenait pas ce qu'il voulait. Malgré toutes ces paroles, il n'avait pas une seule fois répondu à la seule et unique question qu'elle avait posé. L'Arrancar voyait bien qu'elle n'était vivante, sans menottes ni entraves, et bien traitée. Mais cela ne signifiait rien tant qu'elle ignorait les intentions de celui qui la retenait dans ce trou. Et malheureusement pour lui, Hethna n'était pas l'être le plus patient du Hueco Mundo.

« Vraiment? »

Paradoxalement aux émotions confuses qui avaient pu briller dans le regard d'azur de la jeune femme, elle fit mine de se détendre, et de faire disparaitre du mieux possible toute trace d'hostilité dans son regard. Elle amorça même un mouvement pour baisser légèrement l'épée brisée qu'elle tenait dans sa main.

« Alors... »

Après cette brève mascarade pour lui faire croire qu'elle avalait ses paroles de bienveillance, Hethna bondit en avant pour le bousculer et essayer de l'étaler au sol en profitant des blessures camouflées sous les bandages du Fullbringer. Il n'y avait pas dans son mouvement la force pour blesser, ni pour continuer sa course vers la sortie. Même si l'option trainait toujours dans un coin de l'esprit de l'Arrancar, ses émotions à fleur de peau étaient seules à motiver ses gestes.

Le forgeron pu sentir la pointe de l'épée brisée contre sa poitrine, menace bien dérisoire bien que parlante sur sa vie. Le visage de la jeune femme descendit vers le sien. Ses traits étaient déformés par la colère, mais cette fois la peur et le malaise la retenaient, l'empêchant de retomber dans la folie furieuse de leur précédente rencontre. Entre ses dents, elle souffla quatre mots, insistant bien sur chacun.

« N'évite. Pas. Ma. Question. »

Il lui avait dis ce qu'il ne voulait pas. Un habile moyen de détourner la question qui lui avait été posée.
Mais s'il s'amusait à nouveau à ça, blessée ou non, avec ou sans pouvoir, que d'autres humains viennent l'aider ou non... Hethna ferait en sorte de lui faire cracher ses dents. Ou du moins elle essaierai.
En vérité, outre ses blessures, Hethna sentait qu'elle ne pouvait pas se transformer ou utiliser ses pouvoirs avec son Zanpakutō dans cet état. Mais elle pouvait toujours lui faire mal! Et par la pression de son corps sur le sien, elle essayait de bien lui faire comprendre... Pour ne pas paraitre faible. Pour ne pas lui donner l'occasion de profiter d'elle.
Alors, seulement, elle répéta sa question.

« Pourquoi? »

C'était tout ce qu'elle voulait savoir.
Tout ce qu'elle voyait, elle pouvait l'accepter. Qu'elle n'était pas prisonnière. Qu'il la traitait avec considération. Qu'il ne semblait pas lui vouloir de mal. Qu'il allait jusqu'à la protéger de ses propres alliés.
Mais cela ne signifiait rien tant qu'elle ne pouvait comprendre la motivation derrière ces actes qui défiaient toute logique. Et surtout, cela n'aurait aucun effet sur elle tant qu'elle ne pourrait pas faire taire ce malaise qui s'agitait dans ses entrailles lorsqu'elle observait le visage de cet humain.

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Mer 31 Mai 2023 - 18:32 - Ce qui n'est plus [PV Hethna]

Il essaye. Réellement. Sincèrement. Ses paroles sont calmes, son attitude l’étant tout autant. Semblable à celui qu’il a toujours été, ici, mais aussi dans le passé. Il n’y a là nulle malice dans sa façon d’être, juste une habitude profondément enracinée. Son regard revient se poser sur elle lorsque sa voix finalement rompt le silence qui s’est étiré. Un simple acquiescement lui répond, des prunelles mordorées dans lesquelles les émotions ont été effacées. Enterrées. Il est coutumier de ce fait. Toujours, il étouffe les émotions pour mieux les contrôler. Par praticité. Simplicité.

Et pourtant, il est là à l’observer. A la protéger.

Elle semble se détendre, tout du moins relâcher sa prise sur son arme brisée. Mais ce n’est que pour mieux le tromper. Vivement, elle se jette sur lui, le renverse sur le sol en prenant appui sur les blessures visibles sur son corps. Une grimace vient glisser sur ses traits alors que son dos frappe durement le sol puis son arme brisée rejoint son torse. Une épée de damoclès. Une menace certaine. Même brisée, une arme peut prendre la vie. Pourtant, même malgré ce constat, l’idée ne semble pas tant l’émouvoir. Est ce par confiance ou par mépris ? En tout cas, il ne se défend pas, demeure allongé et menacé sans faire quoi que ce soit pour sortir de cette situation grotesque dans laquelle elle l’a poussé.

La douleur s’est estompée et sur son visage, les émotions sont difficiles à cerner. La surprise et la douleur ont laissé place à ce visage plus froid. Néanmoins, il demeure encore peu mobile, relativement trop calme au vu de sa position précaire. Peut être en a t-il rien à faire de mourir. Peut être est il suffisamment confiant en ses capacités pour s’en sortir.

Peut être est ce un mélange des deux…

Pourquoi ? La question le trouble un instant. A dire vrai, ce n’était pas la question qu’elle avait posée un peu plus tôt, mais il ne prend pas la peine de le mentionner. Pourquoi l’a t-il aidé ? Sans doute est ce là son interrogation complète. Il ne souhaite pas répondre, mais il n’a objectivement pas de raison de ne pas le faire non plus. Cela dit, à quoi est-ce que cela l'avancerait de le savoir ? Ses paupières s’éteignent un instant, un soupir léger s’échappant de ses lèvres au même instant. Ce n’est que lorsque ses prunelles reviennent se poser sur elle qu’il finit par répondre. « Tu ressembles à quelqu’un que j’ai connu il y a longtemps. » Ce n’est que ça. Rien que ça au final. Sans doute un peu plus, mais cela ne la concerne pas. Ne la concerne plus. « Mais tu n’es pas cette personne. »

Et cela n’a plus d’importance à présent.

Une pause avant qu’il reprenne de cette même voix d’une neutralité certaine. « Et je ne veux rien de toi. Tu ne me dois rien. Ce n’est pas pour toi que je l’ai fait. » Sa dernière phrase est davantage murmurée.

Un instant, ses pensées se perdent. Qu'attendait-il exactement en la sauvant ? Rien. Alors pour quelle raison l’avait il fait ? A dire vrai, lui-même l’ignore. Et il n’est pas certain de vouloir entendre la réponse.

Lun 19 Juin 2023 - 1:49 - Ce qui n'est plus [PV Hethna]

Encore une fois, malgré l'hostilité et l’agression dans le comportement de l'Arrancar, l'humain ne bronchait pas. Il fut surpris par l'assaut inattendu de sa "prisonnière" bien sur, mais à peine. Même sous la menace de la lame brisée sur son torse, il ne bronchait pas, il ne se défendait pas. Pourquoi? Imaginait-il ne rien craindre, même dans cette situation? Ou ne tenait-il réellement pas à la vie? A quelle ruse se prêtait-il?
La tête pleine de question, mais incapable de trouver la moindre réponse, Hethna fulminait de voir ce masque d'impassibilité sur le visage de cet homme... Mais c'était par dessus-tout ce qu'elle lisait dans ses yeux qui la mettait la plus mal à l'aise.
Qu'y avait-il dans ce reflet pour ainsi saper sa force?

La créature blessée faisait tout pour apparaitre dominante, mais quoi qu'elle fasse, elle se sentait vulnérable, impuissante. Ses dents avaient beau grincer de rage, ce n'était pas cette dernière qui faisait trembler la main qui tenait son Zanpakutō brisé. Déstabilisée, elle le fut plus encore lorsque l'inconnu lui donna enfin un semblant d'explication. Un choc d'émotions vint balayer le visage de Hethna pour ne la laisser qu'avec des yeux écarquillés et une bouche entrouverte. Le poids de la lame brisé sur le torse de l'humain s'allégea.
Elle ressemblait... à quelqu'un d'autre?

La vagabonde savait qu'elle n'était pas la plus maligne de tous les habitants du Hueco Mundo, mais elle estimait tout de même avoir un certain bon sens, et un instinct plutôt affuté. Mais ni l'un ni l'autre ne parvenaient à comprendre le sens des paroles du rouquin qu'elle menaçait. Juste à cause d'une ressemblance... Il avait épargné un ennemi qui avait essayé de le tuer?
Hethna aurait voulu crier au mensonge, mais quelque chose dans son regard lui disait qu'il ne mentait pas. Au travers d'une fissure qu'elle voyait enfin dans ce masque d'indifférence, elle pouvait ressentir une réelle mélancolie qui ne pouvait être feinte. Donc, il l'avait épargné... Par pur sentimentalité?
Il ne l'avait pas fait... pour elle?

« ... Mais c'est... stupide... »

Les mots murmurés de l'Arrancar ne suffisaient pas à retranscrire à quelle point cette raison lui semblait aberrante.
Il risquait sa vie, potentiellement celle de tous les autres humains présents, pour un souvenir? Il ne voulait même pas profiter d'elle, ou gagner quoi que ce soit en retour de ce geste? Même si elle le laissait en vie, les autres humains ne verraient-ils pas cela comme une trahison?
L'altruisme était un concept étranger pour Hethna, dont la vie s'était jusqu'ici résumé à lutter pour sa survie, utiliser les autres, et être abusée et utilisée elle-même. Même sa relation avec Riful... ne faisait pas entièrement exception à cette loi. Face à cette incompréhension, il fallut une bonne minute de silence et de contemplation intense pour que l'Arrancar parvienne à trouver la seule explication qui lui parut viable.
Cette homme... avait agit ainsi pour sa propre satisfaction.

Lorsqu'elle arriva à cette conclusion, un étrange calme envahit l'âme de la créature. La tension qui bandait jusqu'ici touts les muscles brisés de son corps se relâcha légèrement. Ses lèvres laissèrent échapper un profond soupir. Dans ce relâchement, Hethna ferma les yeux et abaissa légèrement la tête, presque en un signe de soulagement. Mais ses prunelles azuréennes se rouvrirent bien vite, avec une détermination retrouvée. Le danger était cependant toujours là, car la colère couvait toujours au fonds de ces pupilles qui évoquait une mer sombre, agitée par la tempête.

« Du coup, si je décide de passer cette porte pour me barrer, tu m'en empêcheras pas? »

La voix de la femme était plus froide qu'auparavant, mais demeurait insistante. Elle avait d'autres questions à lui poser, ainsi qu'un compte à régler -mais était-ce réellement le sien? Cependant sa survie demeurait une priorité. Elle était en territoire ennemi, abandonné par l'autre pouffiasse d'Arrancar qui lui avait servi de partenaire. Et même si cet humain, par pur complaisance, voulait lui laisser la vie sauve... Ce ne serait surement pas le cas des autres membres de l'Ultima Necoute. Ou quel que soit le nom de leur organisation à la con.
Survivre d'abord, réfléchir ensuite.
Cette loi demeurait imprégnée en elle par ses années dans cette dimension impitoyable.

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Lun 19 Juin 2023 - 21:59 - Ce qui n'est plus [PV Hethna]

Une expression abasourdie vient glisser sur le visage pâle de l’arrancar à ses mots. A sa réponse. Il ne semble dans son cas en éprouver nulle offense, si ce n’est un rien d’étonnement lorsqu’il sent son bras trembler. Et le silence s’étire avant que quelques mots ne soient murmurés. Stupide. Sans doute. Sans nulle doute est ce le cas à ses yeux, probablement l’est ce également aux siens.

Qui irait sauver la vie de celle qui avait ardemment souhaité la lui arracher ?

Aux yeux de tous, cela n’avait aucun sens, si ce n’est aux siens… juste aux siens. Et même ainsi, il n’est pas certain de trouver une justification suffisante à son acte. A cette volonté. A ce souvenir perdu. Oublié. Nulle parole ne lui répond, pas un mot, pas même une expression. Son regard s’éteint juste, faisant disparaître derrière ses paupières, toutes les émotions qui auraient pu y apparaître. A dire vrai, on ne pourrait y lire qu’une profonde lassitude. La douleur, elle, est beaucoup trop enfouie pour apparaître aussi aisément à la face d'autrui.

Le temps s’étire et finalement, la surprise et le choc laissent place à une expression presque plus calme. Un soulagement de courte durée alors qu’elle demeure toujours sur lui, et qu’il reste à sa merci. Et de nouveau, l’urgence et la détermination d’un être mué par sa survie apparaît face à lui. Elle veut partir, s’échapper de cette prison dans laquelle elle croit se trouver. Peut être est ce en parti le cas. Comme à ce moment-là. Un battement. Sourd. Avant qu’il ne reprenne la parole après un long silence, ignorant toutes les pensées que son être lui murmurait.

« Tout dépend où est ce que tu souhaites aller. » avoue t-il avec sérieux et ce, malgré sa position précaire qui aurait pu le pousser à des paroles plus mesurées. « Mais si tu veux retourner d’où tu viens, je ne t’en empêcherai pas. » Elle est libre, bien qu’elle semble ne pas l’assimiler. Pourtant, ce n’est pas faute de lui avoir expliqué. Il attend un instant de plus avant de continuer. « Est ce que tu peux te pousser à présent ? » Elle avait eu la réponse à ses questions, et semble s’en satisfaire alors elle pouvait à présent s’écarter. Entre le sol dans son dos et son poids sur son torse, il sent ses blessures l’éprouver. Sans doute certaines se sont elles rouvertes sous la pression accumulée.

Et puis ses prunelles accroche l'arme brisée. Sa voix se fait presque plus douce et en même temps un rien de réprobation semble habiller son ton. « Tu ne devrais pas l’utiliser alors qu’il est dans cet état. Tu risques d’encore plus l'abîmer. » Peut être est ce là son regard de forgeron qui contemple la lame avec une expression presque peinée. Comme si voir une lame d’en cet état l’éprouvait.

Lun 26 Juin 2023 - 22:49 - Ce qui n'est plus [PV Hethna]

Où souhaitait-elle aller? N'importe où qui n'était pas une cage, aurait-elle normalement rétorqué. Mais pas cette fois. Après cette rencontre, Hethna avait le sentiment que peu importe où elle irait, elle ne serait plus jamais tout à fait libre de ces chaines dont elle ne rêvait pourtant que de s'affranchir. Son nid dans les souterrain saurait-il toujours la rassurer, à présent qu'elle savait qu'il y avait quelque part en ce monde un ancre qui la ramènerait à nouveau sous la surface de cette mémoire qu'elle fuyait, pour l'y noyer?

Ses yeux se perdirent un instant. Les émotions qui tourbillonnaient dans sa tête et la fatigue douloureuse qui alourdissait ses membres l'amenaient au bord du précipice. Mais l'Arrancar ne pouvait pas flancher, il en allait de sa survie.

La voix distante mais douce de l'humain lui demanda de se pousser. Hethna ne s'exécuta pas. Elle l'observa avec une légère suspicion, incapable de voir au travers de ce masque d'indifférence qui, à peine fissuré, s'est déjà reformé. Elle le voyait dans ses yeux : ce n'était pas tout à fait elle qu'il regardait. Inexplicablement, cela l'irritait.
Alors qu'elle ne bougeait pas, il mentionna l'état de son sabre. Un sourcil s'arqua à l'écoute de son ton, presque plus vivant que lorsqu'il parlait d'être de chair et de sang. Mais après tout ce qu'il avait dis et fais jusque là... Il n'en était plus à une bizarrerie prêt. La guerrière leva finalement sa lame en se redressant, libérant l'homme roux du danger qui le guettait jusqu'ici.

Dire qu'elle lui faisait confiance aurait été un mensonge. Mais elle faisait confiance en son instinct... Et son instinct lui disait qu'elle n'était pas en danger en sa présence.
Bon. Son instinct lui disait aussi de le mordre et de le violenter. Mais ça, elle n'avait plus assez d'énergie pour retomber dans une nouvelle frénésie.

« Pffft. Ça repoussera! C'est pas la première fois... »

Mensonge. Elle avait déjà endommagé son Zanpakutō, certes, mais jamais à ce point. Elle n'arrivait pas à comprendre comment c'était arrivé d'ailleurs. Mais ce n'était pas ici qu'elle allait se poser ces questions. Elle s'inquièterait de cela ensuite.

Même si elle n'appuyait plus la lame brisée sur le torse de l'humain, elle était toujours sur lui, à genoux. Il y eu quelques secondes de flottement durant lesquelles elle l'observa, une hésitation visible dans son regard qui allait du forgeron à la sortie. Lorsque finalement elle se remit sur ses jambes, légèrement chancelante, ce fut pour aller s'appuyer contre un mur, à côté de la fenêtre. Elle observa la distance qu'elle devait parcourir pour sortir du camp, le nombre d'humains qu'il lui fallait éviter...
Un léger silence gêné s'installa. Plus long qu'il n'aurait dû être. Il ne lui avait fallut que quelques instants pour estimer un chemin d'évasion. Mais à présent, son esprit retournait à nouveau vers l'homme à côté d'elle, dont elle sentait le regard posé sur sa silhouette affaiblie. Les lèvres de Hethna se pincèrent. Elle avait l'envie de lui dire quelque chose... Mais elle n'était pas certaine de savoir quoi. Finalement, un semblant de phrase se forma pour lui dans son esprit, qu'elle exprima du mieux qu'elle pu, sur un ton qui ne lui ressemblait guère.

« Je sais pas ce que t'essayes de te faire pardonner... Mais tu t'y prends mal. Tu devrais faire quelque chose pour elle. Pas pour moi. »

Non. Ce n'était pas toute à fait ça qu'elle voulait dire. Mais qu'est-ce qu'elle voulait vraiment dire? L'Arrancar se gratta la tête, exaspérée par cette situation. Son regard se reposa vers l'humain incompréhensible pour essayer de voir si lui avait saisi ce qu'elle-même ne pouvait cerner... Mais ses yeux bleus se détournèrent bien vite. Le regarder ne faisait qu'ajouter à la confusion.

Hethna leva la jambe, et se positionna sur le rebord de la fenêtre, prête à sauter et à disparaitre. Même si l'envie de s'exécuter immédiatement était là, quelque chose la retenait encore dans cette pièce. Une lubie, sans intérêt. Une perte de temps... Quelque chose de complètement stupide.

« Ton nom, c'est quoi? »

Elle espérait ne pas regretter cette question.

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Dim 2 Juil 2023 - 18:19 - Ce qui n'est plus [PV Hethna]

Malgré sa demande, elle reste à sa place, ne souhaitant vraisemblablement pas pour l’heure le laisser se redresser. En est-il surprit ? La lassitude se dispute à l’agacement, mais il demeure calme et patient. Il attend. Il sait ce qu’il peut faire mais préfère éviter de trop en faire. Si elle voulait vraiment le tuer, elle l’aurait déjà fait, et l’arme qui jusqu’alors le menaçait finit par s’écarter. Pas la première fois. Ses sourcils se froncent un peu malgré lui, une expression un rien mécontente venant glisser sur ses traits. En tant que forgeron, entendre quelqu’un prononcer ce genre de parole sur un ton aussi désinvolte le dérange. Il est important de prendre soin de ses lames, à plus forte raison lorsqu’elles sont censées être aussi précieuses.

Les lames des arrancars ne sont-elles pas sensées être une part de leur âme ?

Elle finit par se relever, chancelante, lui laissant par la même l’occasion de se redresser lui même. Dans un premier temps, il cherche uniquement à se rassoir, prenant garde à ne pas réveiller davantage la douleur de ses blessures par un mouvement trop brusque. Leur combat ne l’a pas laissé indemne même si il s’estime en meilleur état que la créature à ses côtés. Elle contemple l’extérieur, s’appuyant sur l’ouverture pour, tout du moins le déduit-il, trouver un chemin par lequel s’échapper. Les prunelles mordorées du revenant retombe sur les éclats brisés de l’arme de son adversaire, encore rassemblées sur un tissu. Ses paroles s’envolent, sa voix demeure égale, basse et calme. « Tu devrais en prendre davantage soin. » Un conseil qui n’en est pas forcément un, sans doute est ce là son avis en tant que forgeron, peut être en tant que personne même.

Enfin… en réalité, ça ne le regarde pas alors il laisse le silence reprendre ses droits. Il y est coutumier, ne semble pas en être réellement dérangé. Il se relève lentement , ramassant délicatement son sabre qui finit par reprendre sa forme d’origine entre ses doigts. Le tantō dans son fourreau de bois sombre demeure entre ses doigts, arme bien dérisoire comparativement à son apparence guerrière alors que son regard se pose sur l’arrancar. Il aurait pensé qu’elle se serait déjà échappée, néanmoins, elle reste là. Hésitante. Il ignore comment l'interpréter mais ne s’attends nullement à ce qu’elle reprenne la parole pour lui dire cela.

Un instant, la surprise vient se glisser sur le faciès du forgeron. Une surprise qui finit par disparaître pour laisser derrière une étrange expression. Peut être est-ce du chagrin ou de la mélancolie. Peut être est-ce de la lassitude ou un rien de désillusion. Peut-être… est ce bien plus complexe que ces simples émotions. Sa voix s’échappe de ses lèvres sans qu’il ne réfléchisse réellement à sa réponse. « Il n’y a plus rien que je puisse faire pour elle dorénavant. Cela fait bien longtemps qu’elle est morte à présent. » Il n’y avait plus rien à pardonner. Plus rien à sauver non plus. Et même si il voit son visage dans les traits de cette arrancar, il sait que ce n’est rien de plus qu’un fantome. Une ombre distordue.

Tu n’es pas elle. Et c’est ainsi que cela doit être.

Il l’observe alors qu’elle se place pour s’échapper, pourtant, elle reste là, les jambes pendant dans le vide qui l'accueille sous ses pieds. Son nom ? Il ne s’attendait pas à cette question. Il ferme les yeux avant de répondre.« Tu ferais mieux d’y aller avant qu’il y ait plus de garde. »

Non. Son nom n’a pas d’importance, le sien non plus.

Il y a des liens qu’il n’est pas bon de renouer.

Mar 4 Juil 2023 - 22:47 - Ce qui n'est plus [PV Hethna]

Hethna entendit les reproches du forgeron, mais ne chercha pas à y répondre. Prendre soin? De quoi? De son épée? D'elle? Drôle de demande. Pour quelqu'un qui faisait de son mieux pour prétendre n'avoir rien à voir avec elle, il semblait pourtant se préoccuper des détails les plus insignifiants. Quelle importance, si sa lame se brisait ou non? Entière ou en morceau, elle pouvait toujours tuer. Détruire était tout ce qu'elle savait faire, de toute façon. Que ce soit elle-même, ou le monde autour d'elle. Elle endurerait, et n'en ressortirait que plus solide.
Ou du moins aimerait-elle le croire. Mais son malaise persistait.

Un silence lourd les sépara pendant un instant. Lui, l'humain étranger, et elle, un fantôme perdu. Aucun n'arrivant à exprimer ces sentiments contradictoires qui les agitaient. Les mots de l'Arrancar affectèrent l'humain, plus qu'elle ne s'y attendait, pour quelque chose qu'elle avait prononcé sans trop y réfléchir. Elle fronça les sourcils en entendant sa réponse. Bien sur, il se réfugiait derrière son pragmatisme. Bien sur qu'il ne pouvait plus rien faire pour l'aider, mais c'était idiot de s'arrêter à cette évidence! Hethna grogna d'irritation. Elle ne comprenait pas pourquoi un nouveau poids pesait sur son estomac, depuis qu'il avait prononcé ces mots. D'énervement, elle monta légèrement la voix.

« Alors fais quelque chose pour toi-même! Je sais pas! Je m'en fous! »

Oui, après tout, pourquoi cela lui importait-il, qu'il pleure quelqu'un quelle ne connaissait même pas! La belle affaire! Qu'il se noie sans on chagrin si ça lui chantait. Elle, elle voulait juste se barrer d'ici! Mais avant ça, il y avait une dernière chose qu'elle voulait. Un prix à ramener avec elle, que cette expédition n'ait pas été complètement inutile!

Mais cela aussi, il lui refusa. Alors que Hethna se tenait sur le bord de la fenêtre, prête à tomber en bas, elle se retourna vers le forgeron, l'air outré. Ses mots sifflèrent, acérés.

« Mais... Tu le fais exprès, d'être aussi énervant?! Je pose pas de question si je veux pas entendre la réponse! Si tu penses que- »

Mais des bruits de pas qu'elle entendit dans le couloir menant à cette pièce l'interrompit. Quelqu'un approchait. Sa fenêtre de fuite se refermait. Avec une légère panique, le regard de la créature alla de la porte, au forgeron, à sa seule issue. Sans prononcer un mot de plus, elle gronda et pointa un doigt accusateur vers l'humain. Silencieusement, ses lèvres formèrent un "On en a pas terminé". Et sur ce message sans paroles, elle bascula dans le vide, laissant le Fullbringer se démerder avec celui qui venait vraisemblablement le chercher.

Dans la cour, Hethna se réceptionna en faisant plus de bruit qu'elle ne l'aurait souhaité. Dans une grimace, elle sentit que ses membres douloureux allaient rendre ses gestes, d'ordinaire rapides et agiles, plus hasardeux qu'elle ne l'aurait souhaité. L'Arrancar fit de son mieux pour effacer sa présence, et en tenant son bras encore fumant de sa main libre, elle longea l'ombre des bâtiments pour se rapprocher du périmètre extérieur. Là, elle eu la chance pour trouver une faille dans le mur qui entourait le complexe, partiellement détruit par l'attaque de l'Acuerdo. Vérifiant qu'il n'y avait pas de sentinelle aux alentours, elle franchit la limite de la zone, et attendit un moment propice, lorsqu'une bourrasque souleva un nuage de poussière, pour courir et se réfugier derrière une dune de sable blanc. Là, elle jeta discrètement un dernière regard vers les bâtiments construits par les mortels avant de disparaitre pour retourner dans les sous-sols du monde creux.
La prochaine fois, il ne lui échapperait pas.

Spoiler:

Sam 15 Juil 2023 - 21:31 - Ce qui n'est plus [PV Hethna]

Quelque chose pour lui-même... Son expression demeure indéchiffrable à ses mots, nulle parole ne venant répondre à ce qu’elle lui dit. En effet, ça ne la concerne pas. Elle n’a rien à voir là dedans. Il s’enferme. S'emmure. Elle n’a aucun droit de parler à ce sujet. De parler de ce sujet. Aucune légitimité. Cela ne le concerne que lui, et seulement lui. Alors il demeure silencieux, attendant simplement le moment où elle partira. Ou elle s’échappera.

N’est il pas lui aussi empli de contradiction ?

Elle s’énerve face à son refus de répondre à cette simple question qu’elle lui a posé mais il n’en éprouve de nouveau aucun trouble. Au contraire, son visage se fait plus froid et distant que jamais. Finalement, elle s’enfuit en passant à travers l’ouverture et lui l’observe simplement s’éloigner, un mélange de soulagement et d’amertume. Un pincement qu’il enfouit au plus profond de son être. Ses paupières s’éteignent, ses doigts se crispant un instant à son arme. Non… Elle n’a pas à connaitre son nom. Sans doute est ce mieux pour eux de ne pas raviver ce qui n’existe plus. Elle n’est pas elle, mais elle possède peut être encore une part de son âme… sans doute une part de sa mémoire aussi.

Qui sait ce que son nom pourrait réveiller en elle ?

Il ne veut pas savoir. Il ne souhaite pas le voir, pas plus qu’il n'espère la revoir. Au contraire, son vœu serait que leur chemin ne puisse plus jamais se croiser. Qu’elle oublie ce qu’il s’est passé ici. Après tout, ce n’était qu’un affrontement entre deux factions ennemies… Rien de plus qu’un combat qu’il n’avait pas souhaité mener.

Je ne souhaite pas me battre pour cette humanité… Alors pour quelle raison le faisait il ?

Ses prunelles reviennent se poser sur la silhouette à présent disparu dans le sable blanc du Hueco Mundo. Il n’a rien à protéger ici. Rien qu’il ne désire conserver… Juste des souvenirs, des ombres déformées, et cette passion qui l’animait. Son regard contemple le tanto entre ses doigts. Juste ça. Rien de plus que ça. Des paroles viennent le déranger, il observe l’homme sans le voir, comme s’il n’était qu’un mirage. Ses mots se fraient un difficile passage dans sa conscience et il acquiesce juste. « Je vais bien. Je vais encore surveiller l’endroit le temps que quelqu’un puisse me remplacer. » L’homme acquiesce bruyamment, s’excusant avant de disparaître de la pièce.

Sans doute son ton avait-il été plus sec qu’il ne l’avait imaginé, cela dit, il ne s’en émeut pas, ne fait que constater d’un fait. Son regard s’attarde sur l’ouverture avant qu’il ne vienne reprendre son travail de surveillance.

Lui aussi, devait oublier cette rencontre...

- Cloture du RP (retour dans le monde des humains)