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Sadako Takezo

Données Spirituelles
Grade: Vice Capitaine de la Septième division
Sam 26 Nov 2022 - 17:58 - Sadako Takezo - En quête de vérité.

Sadako Takezo

RaceShinigami
Âge166 ans


Grade Vice-Capitaine de la Septième division.


Pouvoir


Zanpakutō : Senbazuru - La légende des mille grues.
Le Zanpakutō de Takeso s’inspire du mythe japonais du même-nom. La légende des mille grues raconte que si l’on plie mille grues en papier dans l'année, retenues ensemble par un lien, on peut voir son vœu réalisé. Cette légende s’est largement popularisée avec l’histoire de Sadako Sasaki, réutilisée comme symbole de paix à sa mort. Il s’agit d’une jeune fille irradiée (une “Hibakusha”) par le bombardement d’Hiroshima qui a entrepris à l’âge de douze ans de réaliser mille grues de papier pour guérir. Si son état s’est stabilisé plusieurs fois, elle finira par succomber la même année, réalisant 644 grues. Pour ces raisons, l’esprit du Zanpakutō de Takezo emprunte la forme d’une petite fille ornée d’une robe faite de grue de papier, innocente et joueuse.

Apparence de Senbazuru:

Shikai : “Mageru, Senbazuru” - “Pliez/courbez, Senbazuru”.
À cette simple commande, le Zanpakutō de Takezo prend un teint ivoire et l’aspect rigide de la lame d’acier se divise en plusieurs fractions qui se replient une centaine de fois sur elle-même en de petits segments courts et anguleux avant de s’assembler en nouvelle lame plus courte, à l’image d’un rachis. Senbazuru est une lame qui s’apparente à un assemblage d’origamis, la cohésion donnant l’aspect d’un katana court, à peine plus grand qu’un Wakizashi et à première vue peu tranchant, voire fragile.


Si son apparence n’est que peu menaçante, elle est bien évidemment trompeuse. Le Shikai peut adopter toutes les propriétés les plus affinées et fabulées du papier : s’il ne peut plus perforer, il devient plus tranchant que le plus fin des aciers, aussi absorbant que le buvard, tout en gardant une résistance aussi grande qu’un maillage de papier plié et replié. Et tout ceci pour ne peser que quelques grammes en main.

Bankai : Yami hime no ishi, Senbazuru - La volonté de la princesse condamnée.
À l’image de ses inspirations, Senbazuru se déploie dans un millier d’origami pour accomplir le souhait de son porteur.

Si le Zanpakutō ne change pas sa constitution ou ses propriétés, il continue de grandir pour dépasser sa taille durant sa forme scellée. L’apparence de la lame n’est pas sans évoquer un nodachi qui aurait été composé d’origamis. De plus, pour symboliser le souhait de son porteur, il se décline à présent dans une myriade de couleur, rappelant les guirlandes de grues ornant les temples.

En plus du Zanpakutō, Senbazuru s’incarne pleinement sous l’apparence d’une grue de papier géante et de mille-et-une couleur, protégeant de sa propre volonté Takezo et lui conférant sa bénédiction : toute chose non-vivante que tranche la lame se plie et se replie pour prendre la forme d’origamis animés (sous différentes formes, le plus souvent animales). Muent par la volonté de Takezo et de Senbazuru, ces origamis gardent les propriétés des matériaux tranchés ce qui en fait une déclinaison d’esprits de papiers particulièrement utiles dans toutes les situations.

Apparence du Bankai:

Sadako Takezo - En quête de vérité. P-shini

Description

Takezo est d’apparence un personnage chaleureux et plutôt décomplexé, son physique assez atypique au vu des ses origines nippone donne l’impression d’un personnage extravagant. En effet Takezo dépasse aisément le mètre quatre-vingt frôlant du haut de sa tignasse de coq le mètre quatre-vingt quinze. Dans cette masse incontrôlable et ébouriffée de cheveux qu’il se refuse de couper depuis des décennies, il aime cependant y apporter des touches de coquetterie qui ressortent de l’uniforme morne des shinigamis. En effet, il n’est pas rare de le voir arborer des plumes ou des rubans de diverses couleurs pour ravir son crin de cheval auburn, ce qui jusqu’alors a toujours su sublimer ses subordonnés qui décrivent son style de combat à celui d’un danse dynamique et désordonnées, rythmée au coup du vent qui souffle dans ses apparats. D’ailleurs, son style particulier se discerne même dans les artifices qui ornent son Saya qui semble avoir été décoré par un enfant : un fourreau ébène attaché par un Sageo éclatant d’un mélange de couleurs chaotiques et vives. Aussi, ce dernier porte toujours des couleurs matinales lorsqu’il en a l’occasion, ajoutant une chaleur naturelle à son tempérament printanier.

En plus d’être une armoire à glace, le bougre est doté d’un visage cerné de traits graves, d’une mâchoire prononcée et de broussailleux sourcils qui ne sont pas sans lui donner un air sévère au repos. Si d’ordinaire, on pourrait penser que le vice-capitaine est d’un tempérament distant et flegmatique, il n’en est rien. D’un seul rire, le shinigami recompose son visage comme une bourrasque balayant des feuilles automnales. Takezo est plutôt un petit grain de plaisanterie, qui a tendance à redonner de l’espoir et le sourire à ses subordonnés en tant de paix, changeant les esprits lorsque le travail croule ou épaulant lorsque le moral des troupes est bas. Toutefois, il ne faut pas pour autant sous-estimer, le potentiel maussade du shinigami qui lorsque l’occasion l’impose peut être particulièrement froid, démesurément cassant, la plupart du temps dans des situations qui requiert de la prudence ou une bonne gestion de crise. Chose dans laquelle, pourtant fréquente dans sa division, il n'excelle pas du tout et dont ses plus proches amis se méfient comme la peste.

Dans l’ensemble, quiconque côtoie le gradé au quotidien, le présenterait probablement comme une bonne figure d’autorité et un sous-chef mesuré qui a tendance à galvaniser la division. Il semble, qui plus est, porter une grande attention envers les plus jeunes et démunis, pouvant prendre leur défense dans de nombreuses situations où la rigidité du code traditionaliste de l’école les abandonnerait. De par ce fait, Takezo est souvent accompagné d'acolytes et il n’est pas rare de le voir dans les regroupements les plus chaleureux. Cependant, cela n’en fait pas systématiquement un bon subordonné, sa tendance sociale le poussant à s’éloigner régulièrement de ses devoirs de vice-capitaine et dans ses rondes au sein de la septième division. L'ébouriffé pourrait même être qualifié de feignant, en effet, s’il possède des qualités et des facilités prononcées et certaines, ce dernier est trop enclin à se reposer sur celles-ci, ce qui lui nui grandement dans sa progression. Défaut qui lui a été reproché régulièrement depuis sa plus tendre jeunesse à l’école et qui l’empêche de briller parmi les vice-capitaines. Pour autant, Takezo n’est pas un membre de la septième division pour rien : d’une nature particulièrement curieuse et même impatiente, lorsqu’il se montre intrigué, si ce n’est intéressé, il montre une efficacité remarquable et une capacité certaine pour l’enseignement, ce qui lui a probablement valu l’accession à ce poste.

Pour finir, Sadako Takezo est finalement semblable à un grand enfant candide, n’aimant pas être confronté à la difficulté, il a une tendance générale à essayer de la contourner et lorsqu’il n’y parvient pas, à la fuir. Le comportement joueur, amusant et solaire du shinigami est contrebalancé par un important défaut qui n’est principalement connu que de ses supérieurs : il est profondément craintif, à la limite de lâcheté. En effet, le vice-capitaine déteste dans un premier temps toute forme de conflit. C’est une notion qu’il appréhende maladroitement et aspire globalement à la plus pure des paix. Ironique et même honteux pour un shinigami, ce n’est pas pour autant que celui-ci n’est pas nuancé. S’il comprend la nécessité de protéger les plus faibles, de surveiller les menaces potentielles et de guider les âmes vers la soul society tout en purgeant les hollows égarés, il ne peut cerner les enjeux d’une guerre totale et n’aspire jamais à un affrontement qui risquerait de le menacer directement ou de menacer la vie de ceux dont il a la responsabilité. Le vice-capitaine a toujours aspiré à d'importantes discussions et de compromis, plutôt qu’à l’action pure et dure.
En ce point, il n’a pas toujours partagé les idéaux enseignés à l’école et ne s’est évidemment pas fait remarquer par ses faits d’armes pendant la guerre contre le Vandenreich. Et par de nombreuses fois dans le passé, au détriment de railleries ou de réprimandes, son instinct de survie lui a permis de revenir seul survivant d’excursion périlleuse, ce qui n’est pas sans le conforter dans son opinion. Pour autant, c’est cette capacité à cerner le danger qui le pousse parfois à la meilleure des sournoiseries et à avoir survécu à de bien nombreuses épreuves depuis tout ce temps.
Malheureusement, sa naïveté et ses idéaux ne se limitent pas à cela, de par ce tempérament, Takezo a pris la mauvaise habitude de sous-estimer ses propres facultés. Si son adversaire, plus faible soit-il, montre une importante résistance ou contrarie trop ses plans, alors le shinigami ne réfléchit plus qu’à des solutions pour fuir l’affrontement. Indigne de son rang…
Sadako Takezo - En quête de vérité. P-shini

Histoire


Avant de commencer toute narration, il est important de préciser quelques détails. Ceci n’est pas un récit de bravoure et encore moins de vengeance. S’il s’agit peut-être d’un récit initiatique, celui-ci est inachevé et son protagoniste est un personnage moralement douteux, plutôt lamentable et désespérément névrosé. Si vous aimez les histoires pleines de révélations, vous feriez beaucoup mieux de choisir une autre présentation. Car non seulement celle-ci finit sans aucune morale, mais encore elle commence sans aucun but, et tout y manque cruellement d’objectif d’un bout à l’autre, ou peu s’en faut. C’est que, dans la vie du jeune, les choses ont une nette tendance à aller sans jamais nous avertir qu’un nouveau chapitre de notre vie se tourne. Et bien que Takezo soit pourtant un personnage attachant, plein de ressources et loin d’être idiot, la vie est parfois pourvue d’incompréhension, et presque tout ce qui lui est arrivé est placé sous le signe du remord, de l’obligation, voire de l’imposture.
Si malgré cela vous tenez toujours à lire, sachez que l’histoire qui va vous être racontée ici se décline en cinq éléments. Cinq souvenirs, non exhaustifs mais complémentaires pour comprendre le cheminement de pensée, si tenté que l’on peut le nommer ainsi, du dénommé Takezo.

- Naru -
Un soleil de plomb étouffait les rues du Rukongai, la boule de feu qui trônait depuis son zénith, déchargeait toute sa fureur dans les rues pavées de la cité immortelle. L’oppressante fièvre de la saison sèche obligeait les habitants à se préserver derrière les murs de leurs maisons de bois et de tuiles sous peine d’être victime de certains vertiges. Les quelques courageux qui osaient sortir par ce temps, se regroupaient en deux catégories : les premiers étaient mues par le désir d’aller chercher un peu plus de fraîcheur à l’abri des hauts murs qui bordaient le district ; tandis que les seconds se contentaient d'assouvir leur besoin le plus primaire. Aussi spirituels soient-ils, les habitants ne pouvaient être épargnés par les pics caniculaires et réclamaient leur pesant d’eau.

Pour autant, ce jour-là dans le Ryūgon, les rares téméraires pouvaient admirer au milieu de ce décor estival, la silhouette gracile et fulgurante d’un jeune enfant courant plus vite que le sirocco. Écrasant sous chacun de ses pas les derniers pétales roses, reliquat d’un saison révolue et du temps qui passe, l’enfant était vêtu d’un modeste Yukata azur dont les bords abimés par sa course, se teintait de traînés pourpres. Derrière lui, le coursier à en devenir, ne laissant qu’une petite brume d’argile qui se mêlait dans sa tignasse ébouriffée avant de se sauver à l’opposé de sa destination. Et alors que l’horizon succombait sous un mirage, le jeune garçon semblait continuer de courir avec résignation derrière un objectif bien précis. La seule chose nette dans ce décor spaghetti, était la posture que ce dernier adoptait, le dos courbé vers l'avant, les épaules voûtées et les deux bras fermement ancrés le long du corps. Ses mains étaient jointes contre son ventre et semblaient, à l’image d’un coffre, se refermer délicatement sur un petit objet volumineux. Sa démarche de manchot boosté aux hormones, n’avait pour seul mérite de démontrer l’importance et la fragilité du précieux paquet.

“Naru, il faut absolument que je montre cela à Naru ! Je suis sûr que cela lui redonnera des forces !” - s’était exclamé le jeune garçon la veille, lorsque sa mère adoptive s’était donné la peine de lui raconter de vieilles légendes, tout en lui montrant à l’aide de quelques heures pratiques, le moyen de sublimer le matériel le plus simple.

Le visage cerné, la dégaine impatiente et l’heure tardive donnaient quelques informations complémentaires sur la nuit qu’avait passé notre jeune protagoniste. Probablement trop impatient à l’idée de réussir par lui-même le petit chef-d'œuvre que sa mère lui avait montré, il avait par de nombreuses reprises, essayé d’arriver à un même résultat par lui-même. Dans le processus, il plaça tous ses espoirs et ses efforts dans un si futile objet. Et pourtant quel objet…

La suite qui en découlait était évident, le jeune enfant s’était réveillé tardivement, et si sa vie était suffisamment douce pour ne pas avoir à s’inquiéter de louper une matinée, le garçon s’était empressé d’enfiler sa tenue et de courir à l’autre bout de la cité pour montrer ses exploits à son amie. Ainsi, le ventre vide, la tête pleine d’excitation, c’est ainsi que nous retrouvions pour la première fois Sadako Takezo.

Où pouvait-il bien se rendre ? C’est seulement après une longue heure, que la silhouette du petit singe s’arrêta devant un large bâtiment, à l’aspect de grange, en apparence abandonnée. Un petit sourire en coin, le garçon inspira tout l’air que sa plèvre lui permettait de contenir et cria à travers la large porte de bois : “Oy ! Naru-chan ! Où es-tu ? J’ai un trésor qui va accomplir ton souhait le plus cher !”.

En guise de réponse, il n’y eut qu’un léger souffle, et une odeur de mort accrue par la canicule. Une odeur de soufre et d’azote qui s’empara de l’inconscient du petit et qui murmurait à travers son instinct : quelque chose ne va pas. C’est vrai que depuis quelques mois la santé de Naru s’était rapidement détériorée, elle fatiguait beaucoup plus vite qu’avant, au point que ces dernières semaines les deux enfants se contentaient de jouer en intérieur. Parfois elle toussait, au point de cracher du sang mais Takezo avait même réussi à convaincre ses parents d’engager un médecin pour qu’il diagnostique l’état de son amie, c’était à minima ce qu’ils pouvaient faire. Son cerveau se satura avec plein de pensées obscures, il se surprit pour la première fois à acheminer un tel raisonnement. Il y avait aussi des rumeurs sur des disparitions, si ses parents le lui avait caché, il était impossible pour les citoyens du Rukongai de les ignorer pour autant. Et si quelque chose lui était arrivé ? Le garçon serra les dents et enfonça son trésor au creux de son yukata à demi-ouvert. Après tout c’était pour la sauver qu’il avait réalisé ce présent, cela devait marcher, mère lui avait promit que cela fonctionnerait !

S’empressant de répondre à sa peur, le garçon écarta la large barricade qui servait de porte avec toute la force que pouvait contenir son maigre dos et découvrit le lugubre spectacle. À travers les quelques ardents rayons qui diffusaient dans l’abri de fortune, le jeune Sadako pouvait y reconnaître une silhouette familière. Un petit bout, pas plus haut que Takezo, gisait là, à même le sol. Le corps était allongé ventre contre terre, la tête en travers de la poussière et les yeux fermés, mais surtout, le corps s’était revêtu d’un teint blafard. Le sang du garçon ne fit qu’un tour et il ne fallut pas longtemps pour que même l’enfant en lui songe à l’impensable. En apparence, ce n’était pas plus différent d’un lourd sommeil, s’il appelait son amie, peut-être se relèverait-elle pour crier son nom et ensemble, ils iraient jouer ? Mais aucun son ne sortit de sa gorge, seulement des sanglots étouffés par la révélation. Son amie s’était effondrée à quelques mètres d’une paillasse usées, dans une large bâtisse venteuse et vide, dont les poutres craquaient sous la chaleur. Quelques récipients qu’il devinait plein d’eau étaient sur le trajet de Naru, peut-être avait-elle cherché à se rafraîchir pendant la nuit. Takezo n’arrivait plus à réfléchir sainement, il ne voulait pas savoir ce qui était arrivé, il voulait surtout se réveiller de ce mauvais cauchemar. Il voulait retrouver les bras de sa mère, il voulait jouer avec Naru.

Il se résonna au bout de quelques minutes et épousseta ses larmes d’un revers de manche, puis il essaya de rentrer à l’intérieur. Il fit quelques pas avant d’entonner un faible : “N-naru ?” Sa gorge se noua et le silence lui coupa aussitôt les jambes. Il se figea à nouveau tandis qu’un deuxième épisode de larme remontait. Il serra les dents, les yeux et emprunta le peu de courage qui lui restait pour reprendre les derniers mètres qui le séparait de son amie. Il s’approcha timidement, son corps tremblait comme une feuille soufflée par le vent. “A-arrête de dormir Naru-chan… J-j’ai trouvé le moyen de te guérir, regarde !”. Il sortit de son yukata une petite grue de papier. Cette dernière avait été faite avec rigueur et discipline dans un papier rigide à la couleur mandarine. Les pliures nettes et les arêtes prononcées montraient que l’enfant y avait mis tout son cœur et sa force, les saillis de la grue ressortant de manière trop prononcée ce qui lui donnait presque un air de goéland. Malheureusement dans la précipitation cette dernière avait été quelque peu écrasée et chiffonnée contre le torse du garçon et les tremblements incessant de ce dernier, donnaient l’impression que l’animal naviguait dans les eaux agitées de la paume de sa main.

“S-si on en fait mille, notre vœu le plus cher sera exaucé… Alors… t-tu dois de te réveiller, Naru-chan…”

Il n’était alors âgé qu’une dizaine d'années, mais ce premier souvenir déchira le futur shinigami : pourquoi devrait-on mourir ? Pourquoi une âme si innocente et si fragile devait disparaître ? Où était la justice dans la mort de son amie. Cela était si injuste, il avait pourtant tout donné, mis tant d'efforts, pourquoi son souhait ne pouvait-il pas être exaucé… S’écroulant sous le poids de la tristesse, ses genoux s'enfoncèrent à côté du corps inanimé et il se laissa chuter sur son amie, enfouissant son visage et ses larmes dans le yukata usé et sale de la petite fille.

“Pourquoi ! Pourquoi Naru ? Pourquoi tu ne te réveilles pas ?”

Des disparitions récentes avaient été remontées un peu partout à travers le Rukongai jusqu’à la soul society, des disparitions inquiétantes et des morts inexpliquées qui touchaient même le 37ème district Est, pour autant comment cela pouvait-il intéresser un enfant de dix ans ? À cet âge-là, lorsque la vie le permettait, on rêvait d’animaux et de forêts, on rêvait de ballon et de bâton, on rêvait…

- Rêves -
Alors qu'il était encore en train de coiffer son long plumage de paon, le jeune Sadako Takezo jeta un regard furtif à travers le rideau opaque qui séparait l’estrade du reste de la salle. La bouche engourdie par un délicat ruban de soie vert, qu’il tenait du bout des lèvres, ce dernier redressa sa saillante chevelure brunie tout en s’exclamant devant la masse grouillante. La plupart des élèves avaient été rassemblés dans le dojo principal de l'académie de Shin’ō. À l’exact endroit où, trois ans auparavant, Takezo lui-même avait été accueilli pour la première fois. Depuis, le jeune homme avait eu le temps de profiter du hakama opalescent qui arborait avec grâce les insignes de l’homme que l’on ne présentait plus : le légendaire Genryūsai, LE fondateur. Comme chaque semaine dans cette même salle, il avait pris la peine de comprendre le poids de ce nom et des enseignements qu’il impliquait, particulièrement lors des épreuves pratiques au Zanjutsu. Pour autant, aujourd’hui n’était pas un jour ordinaire, aujourd’hui une partie de la population avait été autorisée à arpenter l’école et pour cette occasion, Takezo ainsi que la plupart de ses aînés avaient été dispensés de toute pratique afin qu’ils puissent soigneusement méditer sur l’ampleur de ce qui allait les attendre. Puis, une heure auparavant, un petit contingent avait été chargé de les rassembler et de leur confier leur premier sabre. Takezo, nerveux à l’occasion de revoir sa famille, avait soudainement senti son coeur s’emballer, c’était le grand jour et pourtant rien n’était plus incertain que sa résolution. Il allait devenir le quatorzième Shinigami de la maison Sadako.

Pour l’occasion, des zabutons avaient été disposés au premier rang pour les convives les plus prestigieux de la cérémonie. À en juger par leurs dégaines, parés de voiles de satins et de Kanzashi fleuris, il s’agissait principalement de la noblesse qui venait admirer les nouvelles têtes qui rejoindraient les rangs de la soul society. Et pour être parfaitement honnête, la plupart de ceux qui se présentaient aujourd’hui n’étaient uniquement là que pour pavaner et montrer à quel point leurs derniers rejetons ou pupilles, avaient été brillants et potentiellement plus doués que la noblesse voisine. Pour la plupart il les connaissait et avait suffisamment cotoyé leurs descendants pendant ces dernières années : tous ces Feng, ces Kira et même les Ise, qui ne jurent que par le devoir et l’honneur. Il avait pourtant était élevé lui-même par des semblables, la famille Sadako à défaut de ne pas être noble, avait pour réputation de fournir de loyaux shinigamis depuis de nombreuses générations ; malgré tout, il se sentait mal à l’aise, pas à sa place, parmi tous ces gens qu’il ne pouvait qu’admirer à défaut de les comprendre. Non, Takezo lui, se demandait encore qu’est-ce qu’il faisait ici. Les rumeurs à l’approche de la cérémonie s’étaient intensifiées. Et au vu de ses glorieux résultats, il avait déjà cru comprendre que l’affectation qu’il avait désiré le lui serait alloué et qu’un poste de siège pourrait déjà lui être discerné au sein de la troisième division. Un rêve pour tout élève qui se respecte, n’est-ce pas ? C’est probablement ce que son père adoptif aurait souhaité, lui qui ne l’avait grossièrement connu qu’à travers les récits de sa mère. Mais bon, c'était un Sadako, alors cela devait être dans son sang, il serait forcément un courageux shinigami.

À cette idée, le jeune garçon qui en paraissait à présent une vingtaine inspira une grande bouffée d’air et chassa brièvement de sa tête, tous ses doutes. L’odeur de sueur mêlée à la cire du parquet qui habitait l’endroit, laissait présager que les plus jeunes promotions s’étaient entraînées la veille. Un petit rictus se dessina sur son visage tandis qu’il arrivait finalement à nouer ses cheveux, dans une coiffure qui ne trahissait pas complètement son côté encore immature et ne ferait pas trop honte à sa mère. D’ailleurs, il finit par apercevoir celle-ci dans un coin de la salle. Cette dernière n’était pas encore totalement installée et la plupart des premières et deuxièmes années lui passait insoucieusement devant pour essayer de profiter de quelques généreuses places. Elle était à vrai dire penchée auprès d’un homme, à priori de son âge, en kimono noir. Un shinigami ? Alors c’était vrai, des gradés seraient présents pour la cérémonie. Le jeune Sadako sentit ses doutes revenir au triple galop tandis que son estomac remuait et s’entortillait avec ses tripes. Takezo eut à peine le temps de se serrer le ventre qu'une de ses amies et aînées l’appela, lui faisant signe de venir, tout en l’appelant.

Une voix résonna en écho dans sa tête - *Eh ! Eh ! Tu viens jouer ?*.

L’air dubitatif, Takezo se recula des pendrillons avant de répondre poliment : “Jouer ? Tu ne penses pas que c’est le pire moment ? Je ne tiens pas à ce que l’instructeur Kudō me sermonne encore, haha…”
“Q-quoi ? Je t’ai simplement dit de venir, la cérémonie va commencer, idiot…”

Le jeune aspirant se contenta de froncer les sourcils en guise de réponse, le stress lui donnait d'étranges hallucinations auditives, toutefois, il ne perdit pas plus de temps et se rangea en ligne tandis que les taikos résonnaient pour la première fois dans la pièce.
La cérémonie fut dans la lignée de l'éducation qu’on lui avait donné pendant ces dernières années. Il s’agissait surtout d’un long discours sur l’importance de la place de chaque lame au sein du corps des shinigami, sur l’efficacité de l’esprit de bataillon et sur le sens du devoir et du sacrifice. En position traditionnelle du seiza, les quelques diplômés attendaient, comme figés dans le marbre, savourant probablement ce moment de reconnaissance après leur apprentissage. Parmi la première ligne qui désignait les majors de la promotion, seul Takezo tranchait de par sa petite taille qui montrait que sa croissance n’avait pas encore terminée, cela ne faisait que rajouter des regards qui accentuer une pression déjà peu supportable...
Pendant l’intégralité du serment de l’instructeur, Takezo se contenta de scruter la foule, les réactions des uns et des autres, en se remémorant pourquoi il était là. Il avait toujours montré des dispositions certaines, que ce soit par ses aptitudes physiques ou pour le Kidō mais avait-il seulement eu l’envie d’être là ? Il croisa le regard de sa mère, regard qu’il soutint quelques instants. Elle transpirait l’admiration, c’était comme admirer le soleil directement dans les yeux. Un peu honteux, il détourna le regard, il ne méritait pas toute cette admiration. C’est pourtant ce qu’il avait toujours cherché à accomplir et à présent, il trouvait cela bien futile. Alors pourquoi allait-il rejoindre le corps suicidaire de la soul society ?

*Eh… Pourquoi t’réponds pas !? Viens jouer !* - À nouveau une voix s’éleva, plus distinctement cette fois-ci, une voix fine et aiguë, qui coupa net le discours de l’instructeur.

Le regard de Takezo se troubla tandis qu’il dévisageait la foule qui ne semblait pas prêter attention à la voix. Il porta alors son attention sur l’instructeur qui continuait d’articuler et de remuer les bras comme si de rien n’était. Que se passait-il ? Était-il en train de perdre la tête ?

La cérémonie se termina sans pour autant que le futur shinigami ne trouve de réponse. La voix était devenu de plus en plus insistante dans sa tête, au point de provoquer quelques frissons. Et alors qu’il était en train d’enchaîner les révérences devant les gradés qui s’étaient donnés la peine de venir voir les nouvelles recrues, il profita d’un moment d’égarement pour sortir dans la cour intérieur et prendre un peu l’air.

“Bah alors on s’éclipse déjà de son poste ?” - lança une voix rauque, tandis que Takezo prenait de précieuses minutes pour se rafraîchir.

“Hein ? Excusez-moi ! C’est indigne de ma posi-” se reprit formellement l’aspirant.
“Arrête tes conneries, mon gars. Je te taquine, moi aussi je n’en pouvais plus… C’est quoi ton blase, mon p’tit ?” - dit-il en ajustant ses opaques lunettes depuis la pointe de son nez.
“S-sadako. Sadako Takezo, m’sieur !” - répondit-il tout en observant un peu plus en détail son interlocuteur. C’était un large bonhomme, la mine sévère et intimidante, ornée d’une moustache frivole, rien qu’à sa stature et à son torse bombé, on pouvait deviner qu’il ne s’agissait pas d’un petit rigolo. À moins qu’il n’était en réalité qu’une parodie involontaire du mafieux et que ce style n’était là que pour souligner la grossière allure. Après mûre réflexion, le garçon ne put retenir un petit rire moqueur, qu’il réprima aussitôt en voyant que l'aîné ne semblait pas approuver. Cela avait eu le mérite de changer les idées de Takezo. Le shinigami mafieux semblait avoir pris une petite pause, à l’ombre des pruniers.

“Je vois, l’une des nouvelles grosses têtes de la promotion… Hé… Tu sais à quelle division, tu vas être affecté, p’tit ?”
“Si tout se passe bien… La troisième, m’sieur.”
“La troisième, hein ? Pas mal… Mais tu aurais pu mieux tomber.” dit-il avec un sourire en coin. “M’enfin, je suis sûr que tu dois avoir de sacrées tripes pour commencer par là. Tu sais pour quoi tu t’engages n’est-ce pas ?”
“Pour quoi, je suppose oui… Mais pourquoi, pour être honnête m’sieur, je crois que je me demande encore…” - souffla-t-il dans un égard d’honnêteté.
“Oh ? Tiens, c’est pas commun ça…” - répliqua le gorille à moustache, tout en se redressant de son siège de fortune.
“Jusqu’à aujourd’hui, tout a été simple, j’ai toujours suivi la voie qui m’a été tracée et à dire vrai, c’était relativement plaisant. Les entraînements, l’école, je me suis toujours dit que si je faisais ce que l’on me demandait, tout irait bien… Mais maintenant que je m’approche de ce but, je… De toute manière, il est trop tard pour faire marche arrière."
“Marche arrière ?” - le shinigami se mit à rire aux éclats, tandis qu’il s’avança, la marche lourde en direction de Takezo, essuyant une larme d’un revers de main. “T’es un drôle d'oiseau toi. La réponse est simple, non ? Tu te bats pour tes rêves. Et si tu n’as pas de rêve alors bats-toi pour celui des autres !” Et à ces paroles, le shinigami pointa du bout du pouce, la direction de son cœur.
“Mon rêve ?” - songea à haute voix l’aspirant. Quel était donc son rêve, il n’y avait jamais vraiment réfléchi, lui qui avait toujours emprunté la voie qui était déjà écrite. Pour la première fois, il ne se demandait pas s’il avait bien suivi le plan mais plutôt, quel était le plan ?
“Bon… tu devrais y retourner, ça va finir par se voir, tu ne crois pas ?”.

À ces mots, le moustachu reprit sa route avec la même dégaine nonchalante avec laquelle il s’était initialement rapproché. Mais alors qu’il s’éloignait, il s’arrêta quelques mètres plusloin et relevant la tête, il souffla une dernière fois avant de se gratter l’oreille avec son auriculaire : “Au fait ! Tu ne devrais pas t’inquiéter autant. Avec un Zanpakutō qui piaille si fort, tu n’auras qu’à l’écouter.” Et à ces mots, il disparut. Takezo n’avait même pas eu le temps de lui demander son nom.

Son Zanpakutō ? Voulait-il parler de cet Asauchi ? Le futur shinigami resta circonspect quelques secondes puis releva la tête avant de retourner lui aussi dans le dojo. Cet étrange spectacle avait eu le mérite de rebooster l’aspirant. Et alors qu’il repartait, la voix se fit de plus en plus précise dans son esprit, il se retourna comme si on l’avait appelé.

*Eh ! Eh ! Tu viens jouer ?!*


- Sen' -
“Pouvez-vous nous redire ce qu’il s’est e-xac-te-ment passé ?” demanda à demi agacé la voix dans le bureau. Face à un Takezo plus grand et large que jamais, se tenait un jeune homme, le regard vide, la chevelure soigneusement taillée et coiffée en raie plaquée. À son visage imberbe, le teint pâle et sa petite stature, ce dernier devait être son cadet d’au moins une dizaine d'années et à dire vrai, il s’agissait ni plus ni moins que du onzième siège de la division.

“Je…” - La voix tremblotante de Takezo se coupa net, tandis que son regard fuyait la confrontation. La tête basse, le souffle court, l’ancien gradé peinait à se rappeler les événements passés.

~
*Eh ! Viens-jouer nii-chan !*

“Hu… P-pas maintenant… Naru…” - souffla la voix épuisée du shinigami à la crinière brune.
Le regard livide, Sadako observait le contingent de shinigami que représentait ses deux amis. À présent étendus sur le sol, leurs corps étaient tranchés à de multiples endroits. Leur sang s’étalait de manière ordonnée sur le sol, dans une seule et unique flaque dont ses propres warajis souillaient leur dernière fierté. Autour de lui trois massives créatures fantomatiques se tenaient prêtes à lui sauter dessus, leurs masques rieurs à demi ouverts n'attendait plus qu’une simple erreur de la part du shinigami pour plonger une ultime fois leurs crocs acérés et goûter à la chair d’un repas amplement mérité. Essoufflé, à bout de force, Takezo sentait ses propres viscères se serrer, tandis que son sang perlait le long de l’un de ses avant-bras. Tout ceci, tout ceci n’était finalement rien, pensa-t-il. Tout aurait été plus simple si seulement, il n’y avait pas eu en plus cet énorme Gillian. La créature gargantuesque et menaçante surplombait la scène. Le shinigami, intimidé, se sentait comme à la place d’un simple rossignol, sur le point de mourir entre les griffes d’un chat qui passerait nonchalant à la prochaine victime. De toute manière, est-ce que ces trucs avaient des émotions ? Allait-il mourir ? Voilà donc ce qu’il représentait ? Une victime parmi d'innombrable ? Comment en était-il arrivé là ?

Les souvenirs de l'ébouriffé eurent dû mal à s’ordonner. Le sang commençait à lui monter à la tête. Il chancela quelques instants et au même moment un des hollows se jeta pour dérober la friandise au titan. Cependant l’oiseau n’était pas encore mort. D’un mouvement ample, Takezo profita de son élan inespéré et pivota sur lui-même tout en enchaînant un puissant coup de Iaijutsu. La créature s’écroula quelques mètres plus loin, coupée en deux.

Les serres du jeune Sadako étaient encore aiguisées. Il n’était pas encore mort ! Non, il pouvait encore vivre. Il lui restait une solution… Du plus profond de son cœur et de ses tripes, il sentit la vie affluer, il sentit son instinct animal se tordre. Il pouvait encore le faire. Il pouvait toujours fuir. Son regard se tourna vers le cadavre de ses compagnons, avait-il seulement le droit de laisser leur dépouille là. Sa gorge se serra et des larmes naquirent le long de ses iris bruns. Il n’y avait aucune autre solution.

D’un déplacement éclair, il profita de la brèche créée par la mort d’un des membres du trio d’infortune pour se dérober à la vue du Gillian. Puis, puisant dans les dernières forces, il se mit à courir à toute vitesse.

*Et maintenant, tu viens jouer ?!*

“Pas maintenant Naru, bon sang !"

*C’est qui Naru ? Moi c’est… Se…* la voix s’interrompit brutalement.

Alors que le shinigami était en train de courir de toutes ses forces, le temps se gela et le monde se renversa sur lui-même. La lune d’argent laissa place à un soleil estival, ardent et trônant fièrement à son paroxysme. Les immeubles de la ville laissèrent place à des pruniers en fleurs tandis que le ciel nocturne se transforma en une mosaïque de couleur brodée dans un millier de tissus. Il reconnut dès lors l’endroit, c’était son mon intérieur, atteint par le Jinzen. Mais l’avait-il seulement pratiqué ?

Devant lui se tenait une petite fille, le visage jovial et énergique, son corps pourtant humanoïde et tout d’origamis vêtu, n’était pas sans rappeler un petit oiseau que l’on aurait enrobé dans un millier de formes et de couleurs différentes. À peine Takezo eut-il eu le temps de comprendre et d’avaler sa salive, que l’enfant avait disparu pour réapparaître dans son dos. D’un mouvement innocent, elle lui donna une petite tape dans le dos avant d’entonner : “Touché ! C’est toi le chat !”.

Un coup anodin donné avec la férocité d’un nouveau-né, pour autant le shinigami déjà à bout de force, s’écroula. Sur le sol de terre battue, la petite fille réapparut devant lui, la moue boudeuse. S’accroupissant à son niveau, elle tisonna du bout du doigt, la tête presque évanouie du shinigami.

“T’veux pas jouer ? T’as pas b’soin de faire le mort, hein !” - dit-elle d’un ton grognon.
“Hey… T-tu me laisses me reposer juste un peu ? Le temps de reposer mes yeux…” - souffla inconscient Takezo, sous le regard blême de son Zanpakutō.
“T’as besoin d’force ? Attends, j’vais te murmurer un secret !”

La fillette approcha de sa petite main l’oreille encore apparente du shinigami. Et d’un murmure de fourmis, le monde bascula de nouveau tandis que le shinigami se retrouva à son point d’origine. Il était de retour, le gillian était là, les deux hollows restant aussi et même lui, n’avait pas encore entrepris de fuir. Le regard en larme, Takezo repensa à son enfance, il repensa à Naru et il repensa aux paroles de son modèle. Son rêve ? Son rêve était simple. Il devait vivre, peu importe le prix, il devait vivre.

“Mageru, Senbazuru”


~


“... j’ai encore fui mes responsabilités.” lança-t-il d’une voix résolue, le regard braqué en direction de ses genoux, la tête toujours basse. “J’ai senti une importante source de reiatsu et je suis revenu sur mes pas. Tout le monde était mort, même les hollows ont été purgés."

Son cadet souffla tout en se massant les tempes. L’exaspération était palpable et à la fois, une certaine satisfaction pouvait se lire dans son regard. Prenait-il un malin plaisir à voir en Takezo, cette version déchue. Son ton cassant, se calma quelque peu et il lui lâcha avec retenue : "Écoute-moi bien, Takezo… Ce n’est pas la première fois que cela arrive et je ne pense pas que Ōtoribashi Taichō ait besoin d’être embarrassé par ton cas. Si tu veux mon avis, tu ferais mieux d’abandonner. Le fukutaichō a déjà passé l’éponge plusieurs fois au vu de ton dossier, mais quel embarras… On t’a déjà rétrogradé à deux reprises ? Tu n’es même plus un siège… Quel déshonneur. Je passe l’éponge pour cette fois mais c’est la dernière, tu entends ? La prochaine fois, je t’emmènerai moi-même en cour martiale. Est-ce clair ?”.

“Bien entendu.”

Impuissant, le shinigami aux cheveux auburn s’était contenté d'acquiescer en serrant les dents, de signer la paperasse et il avait fini par s'éclipser en dehors des baraquements de la division. Il avait absolument besoin de parler. Après tout, que devait-il faire dans cette situation ? Il retrouva un ami de l’école, à la limite de la bordure extérieur du Gotei 13. Fuji Masayoshi, qui à l’inverse du parcours de Takezo était parti de rien et avait finalement atterri en tant que quatorzième siège de la onzième division, était un personnage relativement calme et aux conseils souvent avisés. Du moins, aussi paradoxal que cela pouvait être, il n’était pas encore un fou sanguinaire comme le portrayait les autres divisons.

“Yo ! La forme, tête d’ananas ?”
“F-Fuji-senpai ! Je…"
“Quoi encore ? Que s’est-il passé cette fois ?”
Je…” Takezo hésita longuement. Depuis son premier jour à l’académie, Fuji s’était montré être un ami et une oreille attentive pour lui. Pour autant sa décision était prise, Shikai ou pas, il n’était pas question de mettre sa vie plus en péril. Senbazuru resterait à jamais son secret. Adieu les devoirs et les rêves de grandeur, il voulait vivre, simplement vivre. Point final.
“J’ai fui… Lorsque j’ai cru que la mort allait me prendre, je l’ai senti, là… au fond de mes tripes… Cette envie… Je voulais simplement vivre. J-j’ai pas voulu abandonner leurs corps mais… Qu’est-ce que je pouvais faire ? Isagi, Seishiro, je… je leur ai dit qu’ils… qu’on était pas de taille, que c’était une embuscade... Je me suis battu à leur côté… mais lorsqu’il ne restait plus que moi…”

Une main vint se poser sur son épaule en guise de réponse et à ce moment, le shinigami sentit toutes les larmes lui monter aux yeux. Il n’avait jamais souhaité cela pour eux, il avait essayé tant bien que mal de les avertir. Ce monde était cruel, Naru ou les autres, peu importe les efforts qu’il entreprenait, à chaque fois cela ne suffisait pas. C’était la même rengaine. Il était toujours le seul à survivre.

“Tu sais, je n’ai connu que ça. Les gars de la onzième, ils ont tous un pète au casque. Le capitaine me démonterait probablement pour ce que je vais dire mais… Il en faudrait plus des comme toi. On perdrait moins nos gars, enfin je crois… Dans tous les cas… eh bah… n’abandonnes pas...”

Abandonner ? Il n’y avait jamais véritablement songé. Ses supérieurs avaient beau le lui répéter, tout celà sonnait creux pour lui, il était impensable d’apporter un tel déshonneur à sa famille. Mais c’était là, dans la bouche de son ami, que ces mots sonnaient pour la première fois d’une étrange manière. Une colère inexpliquée le saisit au ventre. Abandonner ? C’est donc ainsi, que lui, le prodige de sa promotion, l’ancien neuvième siège était perçu par tous les autres. Cette sensation l’irritait mais le plus frustrant, c’était qu’ils avaient probablement tous raison. Il représentait la honte des shinigamis.

- Bambietta -
Une explosion détonna à nouveau à travers le quartier résidentiel de la septième division. Le bâtiment déjà salement entamé, s’écroula un peu plus tandis que les matériaux les plus lâches s’envolèrent dans une tornade de poussière. Le temps lugubre et grisâtre qui englobait le Gotei 13, n’avait rien annoncé de bon et malgré les défenses mises en place ce jour-là, rien ni personne n’était prêt à faire face à la catastrophe que représenterait cette invasion. Mais à présent, ce ciel sans éclat reflétait à merveille le sentiment global qui transpirait au sein de la soul society. Mélancolie, panique, incompréhension, un balais d’émotion s’était emparé de l’intégralité du corps militaire qui tentait avec peine de résister à l’inévitable sélection naturelle. Une guerre avait été déclarée et la première bataille était déjà parmi les plus sanglantes que la soul society avait, d’histoire, connue.

Dans ce bain de sang inhérent à la cohue provoquée par les explosions, la plupart des shinigamis qui n'avaient pas été piégés dans les décombres, s’étaient empressés de crier gare et de rejoindre l’endroit depuis lequel l’attaque avait été lancée. Notre Takezo alors âgé de plus d’un siècle, en sa qualité de septième siège de la septième division, s’était joint à la masse des shinigamis et avait répondu aux hostilités. L’ennemi d’apparence fragile, ressemblait à une jeune femme au cheveux noir de jais et à l’attitude aussi explosive que ses pouvoirs le laissaient sous-entendre. Et bien qu’à ce moment-là, aucun membre de la division ne semblait mesurer l'étendue de la puissance de cette dernière, Sadako, lui, se tenait déjà légèrement en retrait du conflit.

Lorsque la première intrusion avait causée la mort de Sasakibe-fukutaichō et de nombreuses âmes que personne ne nommaient, si évidemment le chagrin s’était emparé du shinigami, ce dernier n’avait su s’embraser de revanche et d’envie d’en découdre. Au contraire, Sadako était abattu par la misère des événements qui n’annonçaient rien de bon. À l’inverse de l’affrontement qui avait opposé les gradés au-delà du Hueco Mundo et contre le traître Aizen au-dessus de la ville de Karakura, ici, tout transpirait à travers ces évènements la vengeance personnelle. Quelque chose de profondément intime transpirait à travers ce qui ressemblait déjà à un massacre. La guerre était si futile. Takezo n’avait de cesse de se demander pourquoi chacun des hommes ici présent se jetait à corps perdu contre cette personne, cette Quincy. Protégeaient-ils quelque chose ? Se battaient-ils au nom des défunts ? Pourquoi ne préféreraient-ils pas aller au secours des potentiels survivants ? Leur adversaire de ce jour n’était en rien différent d’eux. Tous s’attaquaient à vue et s’entretuaient, comme si leurs deux mondes ne pouvaient coexister. Pour ces mêmes raisons, le shinigami ne put se lâcher pleinement dans la bataille…

*Nous vous montrerons la définition du mot courage.* À mesure que les cadavres de ses camarades s'accumulaient sans que la jeune terroriste ne recule, les mots d'ordre de la septième division, raisonnèrent dans le cœur du septième siège.

Alors que tout portait à croire qu’il était un shinigami fini, il avait suivi son modèle mafieux dans son entreprise et après quelques accords avec son ancienne division, il avait pu trouver un poste dans la division du Jonc odorant. Ironique n’est-ce pas ? Le plus lâche des membres, se devait de représenter le courage. Et même près d’un siècle après, alors qu’il avait regagné une partie de ses lettres de noblesse, souvent sous les directions du Komamura Taichō. Il n’avait toujours pas assimilé l’esprit qui, semblait-il, habitait chacun des membres de la division. Que faisait-il là ? Il était reconnaissant pour tout ce qu’avaient fait ses supérieurs. Mais rien ne sonnait familier dans cette démonstration futile d’adrénaline. Ses camarades, ses amis, ils allaient simplement mourir en vain. C’était de la folie pure et dure.

Et alors que le combat continuait de faire rage, que les rangs de la septième semblait s’amoindrir, ce fut le tour de Takezo. La plupart étaient au sol, l'arrogante adolescente toisait ses amis, tout en gesticulant avec provocation. Une explosion frappa derrière Sadako et le reliquat de mur qui couvrait ses arrières, vint fouetter ses flancs. L’ennemie avait le regard sur lui, il était le prochain ? La gorge du shinigami se noua tandis qu’il voyait sa vie défiler devant lui. Il ne pouvait plus se retenir, allait-il devoir dévoiler Senbazuru, est-ce que cela suffirait simplement à le maintenir en vie ? Tant de questions défilaient dans sa tête, et peu importe le chemin qu’il se traçait inconsciemment, tout le menait vers une mort certaine. Même la fuite ne lui semblait pas envisageable, il était là, acculé par un prédateur et même son instinct désespéré lui entonnait de se battre. Il devait se battre. Intérieurement il pria tous les noms et au même moment, il dégaina son Zanpakutō avant de charger l’ennemi. C’était la fin. Puis une présence spirituelle embrassa l'intégralité de la soul society. La légende allait-elle se battre ?

“Debout ! Comprenez bien que, à partir du moment où Messire Genryūsai se tient debout, se coucher si vite... est une honte inconcevable pour tout soldat des 13 divisions !”

La voix de son capitaine retentit devant lui et alors qu’il entrouvrit les yeux, à moitié clos jusque-là. Il remarqua alors la silhouette d’Iba Tetsuzaimon accompagné par l’imposante et fière tenue de son capitaine et de ses camarades qui peu à peu, se relevaient tous. Il était sauvé. Était-il vraiment sauvé ? Il n’avait pas le temps de réfléchir que toutes les larmes coulèrent de ses yeux. Il était honteux, aucun des mots de son supérieur n’était mérité. Il n’avait pas été courageux, il n’était resté debout que par couardise, ce n’était pas ça le courage. Il n’était pas digne, rien ne changeait. Il survivait encore mais à quel prix.

Une nouvelle explosion détonna, plus lointaine, plus ardente et puis, plus rien.

- Courage -
Quinze ans plus tard, Sadako Takezo, troisième siège de la septième division, était étendu devant deux stèles de marbre. Assis en tailleur devant ces dernières, il avait à ses côtés un large tokkuri de céramique en face duquel il avait soigneusement disposé trois petites tasses écarlates, des sakazukis. D’un mouvement délicat et silencieux, il fit sauter le bouchon qui retenait la délicieuse liqueur de son contenant puis il attrapa la bouteille cérémoniale par le goulot situé entre les deux symboliques protubérance. Enfin, il renversa abondamment la défendue substance dans les deux petites coupoles plates, préparées spécialement pour l’occasion. Une fois le petit rituel entamé, le shinigami attrapa quelques brins d’encens qu’il brûla avec délicatesse avant de déposer soigneusement le présentoir devant les deux stèles. Il attrapa des deux mains une des deux tasses, qu’il mit à côté de l’encens puis recommença le processus avant de tirer sur son ruban de satin blanc, déliant ses longs cheveux qui tombèrent jusque contre sa croupe. Puis reliant le ruban entre ses doigts, il joignit ses mains, ferma ses paupières et entonna quelques prières.

Quelques minutes plus tard, le shinigami aguerri rouvrit les yeux et commença à entrouvrir le haut de son Shihakushō, en l’honneur des hommes qui l’avaient encouragé depuis tout ce temps. D’un geste vif, il saisit la tasse laissée de côté et bu d’une traite son contenu, manquant une légère éructation lorsque l’ardent breuvage vint lui chatouiller l'œsophage. C’est probablement comme cela que Tetsuzaemon-san aurait souhaité que les choses soient faites, songea Sadako.

“Vous voyez Komamura-san, Tetsuzaemon-san, j’aurai pris mon temps mais… je l’aurai fait chanter mon Zanpakutō. Je l’ai fait chanter pour accompagner vos âmes ! Puissent-elles se réincarner dans un endroit douillet et calme. Je… je vais être nommé fukutaitaichō comme vous à l’époque…” - entonna-t-il d’une voix de plus en plus fébrile.

La paix était revenue. La soul society avait petit à petit pansé ses plaies et comme le beau temps après la pluie, tout était revenu à une période propice à la fin des conflits. La guerre millénaire s’était achevée de la plus étrange des manières et si, il était évident que seul une petite partie de l’histoire avait été communiquée aux shinigamis, l’humain nommé Kurosaki Ichigo avait joué un rôle essentiel dans la restitution de l’ordre. Mais alors que tous pensaient que l’avenir ne pourrait être pire, une nouvelle menace était venue achever les derniers rangs du Gotei 13. Après Komamura Taichō, c’était au tour de Tetsuzaemon Taichō de disparaître au combat, cette fois-ci loin derrière les lignes de la soul society. Sadako lui, en sa qualité de troisième siège, avait été choisi parmi les gradés restants pour assurer la pérennité de la division. Et une fois de plus, le destin s’était arrangé pour les voir tous mourir, tous, sauf lui. À cette idée, le shinigami s’effondra sur les stèles de ses modèles.

“Pourquoi ? Pourquoi c’est si dur, si insupportable… J’ai fait tout ce que vous nous avez enseigné, toujours montré, et pourtant, et pourtant… Je ne sens aucune récompense, aucune gloire, je n’ai pu sauver personne. Et me voilà. Je… Rien n’a changé, capitaines ! Rien…” Sa voix s'accentua entre mélancolie et colère. “Je n’ai finalement fait que reproduire le même schéma, j’ai suivi la voie que vous avez tracée pour moi, alors que dois-je faire maintenant ?”

Le shinigami se redressa et épousseta sa tenue, il frotta sa frimousse de grand enfant et laissant son ruban autour d'un bâton d’encens, il rendit un dernier sourire aux tombes. Il n’avait jamais pu remercier ses mentors, et aujourd’hui c’était déjà trop tard. Quelle injustice.

“Au final, je n’aurai jamais saisi votre définition du courage. Je suppose que je vais devoir le découvrir par moi-même, n’est-ce pas ? Qu’est-ce que vous auriez dit déjà, hum… Probablement quelque chose comme ‘N’abandonnes pas gamin’. Ne vous inquiétez pas, je n’abandonnerai pas les espoirs que vous m’avez transmis, Komamura-san, Tetsuzaebon-san. C’est une promesse.”

Puis à ces mots, le lieutenant à en devenir reparti sur ses pas, laissant comme unique trace de son passage, un peu de liqueur et un ruban taché de cendre. Qui sait ce que l’avenir lui réserverait maintenant. Toutes ses certitudes avaient toujours été balayées jusqu’alors. Takezo n’était définitivement pas prêt pour la suite, mais l’avait-il jamais été ? C’était peut-être ça le courage, mettre un pied devant l’autre en toute occasion.
Sadako Takezo - En quête de vérité. P-shini

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Dernière édition par Sadako Takezo le Dim 27 Nov 2022 - 1:03, édité 1 fois

Sadako Takezo

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Akashiya Recca

Données Spirituelles
Grade: Queen of Clubs
Sam 26 Nov 2022 - 22:16 - Sadako Takezo - En quête de vérité.

Bonjour et encore bienvenue (on s'est brièvement croisé sur le discord !)

Ta présentation est très sympathique, j'ai bien aimé. Le seul point qui nous pose souci concerne Iba Tetsuzaimon. Je rappelle rapidement la règle :

L'utilisation des personnages du manga dans les présentations n'est pas formellement interdite, mais nous préférons qu'ils ne soient pas/peu utilisés, ou du moins que l'on ne les fasse pas trop intervenir (afin qu'ils ne soient pas trop massacrés, les pauvres...).

Dans le cas présent, c'est un peu "trop" justement. Juste une ou deux phrases pourraient passer sans soucis. On ne voit pas de problème à ce qu'il soit le modèle de Takezo, mais le lien entre eux doit rester relativement faible.

Par ailleurs, j'ai noté qu'à certains endroits tu parles de la cinquième division : "en sa qualité de septième siège de la cinquième division", est ce normal ou une petite erreur/inversion ? (juste pour être sûre !)

Je te laisse prendre en compte mes remarques et après ça devrait être bon !

https://www.before-tomorrow-comes.fr/t325-akashiya-recca-ft

Akashiya Recca

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Sadako Takezo

Données Spirituelles
Grade: Vice Capitaine de la Septième division
Dim 27 Nov 2022 - 1:14 - Sadako Takezo - En quête de vérité.

Bonjour !
Tout d'abord merci pour cette lecture et correction rapide. Je suis content si le petit récit vous a plu ! Smile

Sinon concernant les points de corrections : il me semble que j'ai à peu près corrigé les erreurs dans ma présentation. J'ai simplement laissé le passage d'Iba à l'académie Shin'ō, sinon j'ai supprimé toutes ses interventions orales ou remplacé par des personnages inventés, mis de la distance avec son personnage dans la narration. Et j'ai fait participé un peu plus le capitaine dans la narration (et une fois dans un dialogue mais uniquement en citant le passage du manga face à Bambietta). Je suis vraiment désolé, j'avais complètement oublié ce passage des règles et c'est vrai qu'en y repensant, j'aurai dû m'en douter.

Et aussi, concernant les cafouillages entre siège et division, c'est normalement corrigé aussi ! En effet, une relecture supplémentaire n'aurait pas fait de mal à ce niveau là, haha !

S'il y a encore des ajustements à faire ou si les corrections ne sont pas suffisantes, je suis prêt à éditer, bien entendu. Merci encore pour votre temps.

Sadako Takezo

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Akashiya Recca

Données Spirituelles
Grade: Queen of Clubs
Dim 27 Nov 2022 - 8:54 - Sadako Takezo - En quête de vérité.

Merci à toi pour les corrections, ça ira pour moi !

J'ai le plaisir de te valider au grade de Vice Capitaine de la septième division !

Ton rang attribué est celui d'expert, ce qui te donne droit à 12 PC, 3 PB et 2600 Reiryoku à répartir librement dans ta FT. Tu disposes également de 2100 PV, sans parler les :
  • 5 techniques N1 ;
  • 4 techniques N2 ;
  • 2 techniques N3 ;
  • 1 technique N4 ;
  • 2 aptitudes (1 N1 & 1 N2).

Pour constituer ta fiche technique, je t'invite à relire plus avant le système de combat et suivre le modèle de FT dans ta zone de faction où tu pourras poster ton sujet. Je t'invite également à consulter les sujets propres à ta faction concernant l'organisation de cette dernière entre les joueurs. C'est aussi ici que seront postées les demandes d'inscriptions pour les diverses interventions ou missions.

Comme d'accoutumée, le bureau du Staff est à ta disposition en cas de question.

Je te souhaite à présent bon jeu sur BTC, au plaisir de te rencontrer en RP !
https://www.before-tomorrow-comes.fr/t325-akashiya-recca-ft

Akashiya Recca

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