as they burn (kūsō)

Tu n’avais pas si mal que ça. C’est, du moins, ce que tu as tenté de te dire. N’est-ce pas aussi ce que tu as dit à Yoru ? Que tu t’en sortirais sans problème ? Oui. Et pourtant, tandis que tu es allongée dans ton lit, force est de constater que si tu peux mentir aux autres sans problème, il est plus difficile de te mentir à toi-même. Parce que ton corps te fait souffrir et tu portes encore des marques de brûlures de lorsque son énergie s’est propagée telle une déflagration, venant donc ajouter des blessures récentes pour cacher les cicatrices d’une histoire que tu t’efforces d’oublier.

Un peu agacée par toi-même, tu finis par te relever. Enfilant des vêtements près du corps que tu viens recouvrir d’un kimono neuf, tu prends la décision de quitter ton logement pour prendre le chemin des quartiers de la quatrième division. Tu as besoin d’un peu d’aide et quand bien même tu n’aimes pas spécialement aller là-bas pour leur demander de l’aide, tu sais aussi quand faire taire ton égo pour aller voir des spécialistes.

D’ordinaire, lorsque tu es dans les environs, c’est pour passer un peu de temps dans leur bibliothèque et ainsi réviser les différents Kaidō que tu essaies de maîtriser. Or, cette fois-ci, la raison est différente. Ton entraînement a été un peu plus rude que prévu.

Surprenant, te connaissant.
Toi qui n’aimes pas te battre.

Tu souris à celui qui t’accueille, avec qui tu as déjà échangé quelques mots à la bibliothèque. Il te fait signe de le suivre, qu’un autre shinigami viendrait te voir rapidement, après bien évidemment t’avoir demandé ce qui t’amène ici. Tu parles de brûlures, rien de grave, juste quelques blessures qui sont le quotidien de ceux qui aiment bien passer du temps dans les salles d’entraînement. Ce n’est pas ton cas, tu as horreur de ces pièces, mais bon, on t’y a traîné de force et t’as pas su dire non. T’as pas non plus eu l’occasion de lui refuser quoi que ce soit, à ta vice-capitaine.

Alors tu attends patiemment.
Tout en sentant ta nervosité monter.

+750 à toutes les jauges

- Vous lui donnerez quatre feuilles en Wumei en infusion. vérifiez aussi ses bandages. Enfin, Norodoni San, prochaine fois que vous frappez un Shinigami de notre Division, je ne me contenterai pas simplement de mon poing dans la figure, nous comprenons nous ?
- Oui oui... Promis Kūsō San.

Décidément, la Onzième Division était en forme en ce moment. Ils venaient ici et repartaient sans cesse. Ce n'était pas sans créer quelques anicroches. Ils étaient de bons gars, juste un peu turbulents. Kūsō tapota alors l'avant bras de Norodoni San avant de prendre congé. Il avait peut-être été un peu fort en le cognant. Mais bon, penser qu'on ne savait pas se défendre dans la Quatrième était une illusion qu'il aimait briser.

Alors qu'il s'approchait du patient suivant, on la fit s'asseoir sur un lit. Un infirmier lui tendit le rapport médical et il fut surpris de lire la Division. Kidōshū. Son oeil émeraude se leva enfin vers la personne concernée. Comment une jeune femme respirant autant la douceur avait pu finir dans cet état ?

- Bienvenue dans la Quatrième Division, Ōshiro San. Selon notre premier examen, vous avez encore deux côtes brisées, quatre inflammations sur les avant-bras. Vous avez rencontré des abrutis de la Onzième Division ?

Sa dernière question était suivi d'un grand sourire.

- Bien allongez vous ! Je vais examiné ça. Se tournant vers l'infirmière de service. Komaru San, il me faudrait un onguent d'acajou et d'acanthe pour les brulures.

Observant les blessures, le Shinigami se rendit compte que certaines plaies avaient déjà bien cicatrisés. Manifestement, la nature avait agi avec soin comme à son habitude. Mais, d'autres étaient trop profondes pour guérir plus vite. Alors que l'infirmière revenait avec le pot d'onguent, il le prit afin de l'ouvrir. Ensuite, avec l'aide d'une spatule en bois, il étendit une pate verte et cramoisie sur les plaies.

- Alors, comment cela se passe dans votre Division ? Yane San va bien ?

Assise sur un lit, tu attends qu’on vienne s’occuper de toi. Tu attends dans un silence pesant, tirant sur les manches de ton kimono, comme si tu cherchais à cacher quelque chose. Et il ne s’agit pas de tes brûlures sur tes bras, bien présentes et bien douloureuses, que tu essaies de cacher. Ce sont plutôt ces cicatrices que tu portes sur ton corps, de ces plaies qui se sont ouvertes il y a longtemps et qui ont guéri depuis. De ces blessures d’entraînements auxquel tu as été forcée de participer.

De ces blessures pour corriger ton attitude.
Pour te forcer à une vie qui n’était pas la tienne.

Un homme apparaît devant toi et tu le salues d’un signe de tête, n’osant pas vraiment parlée. Toujours dans un mutisme prenant naissance dans ta nervosité, tu le laisses parler, grimaçant légèrement lorsqu’il évoque la onzième division avant de secouer la tête. Fut une époque, c’était bien le cas, mais jamais t’ont-ils autorisé à venir jusqu’ici. À aller chercher de l’aide à l’extérieur de votre famille. De votre clan. Car ça aurait été dénoncé tout ce qu’ils t’ont toujours fait subir. - Elle va bien. Que tu lui réponds finalement, brisant ton propre silence, désormais allongée sur le lit et le laissant s’occuper de tes blessures.

- C’est elle, justement. En désignant ces blessures dont il s’occupe. - Un entraînement entre elle et moi. Qui a un peu dérapé. Qui s’est avéré plus violent que prévu, alors qu’elle tentait de te sortir de cette coquille dans laquelle tu te caches, de te forcer dans tes derniers retranchements pour te forcer à agir. Pour que tu la blesses elle, plutôt que de continuer d’encaisser. Pour que tu te décides finalement à exister, qu’elle puisse comprendre celle que tu es. Celle avec qui elle va travailler.

Celle à qui elle pourrait devoir confier sa vie.

- Mais ça va. Comme pour le rassurer. - Je sais que ce n’est rien de bien grave, mais je n’ai pas pu tout soigner moi-même… Ce que tu as pourtant longtemps fait. Prendre soin de tes blessures pour calmer la douleur. Forcée de te remettre sur pied pour mieux reprendre l’entraînement. Car eux n’attendaient pas.

- Et j’imagine qu’il y a plus urgent que moi… Un ton légèrement hésitant. - Merci. D’accepter de vous occuper de ça.

De peur que lui trouve ta visite ici inutile.

Le flux de Reiatsu était stable. Les blessures étaient en voie de guérison. Cause : Supérieur de la patiente. Le médecin notait avec soin les informations de la jeune femme, sans l'interrompre. Dans l'Hôpital central, on écoutait aussi bien qu'on soignait. Cela devait être l'endroit où on se sentait en paix avec soi-même.

Un sourcil se leva en relisant ses notes. Yane San. Il avait normalement prévu d'aller la voir. Il ne s'attendait pas à de tels entrainements dans ce corps militaire. Fronçant encore plus les sourcils, il prit le poignet de Naoko et laissa son propre Reiatsu passer, afin de diagnostiquer des plaies plus profondes. Les dégâts du Kidō pouvaient être invisibles à l'oeil. Cela semblait instable par endroits et cela ne lui plaisait pas du tout.

- Komaru San, vous donnerez à mademoiselle des pilules de stabilisation.

L'infirmier ouvrit de suite une petite bouteille avec des étranges pilules vertes dedans. Il les présenta alors aux lèvres de la Shinigami afin qu'elles les avale. Le médecin s'asseyait alors sur un tabouret et attendit qu'elle se remette du gout âcre du médicament.

- Ce n'est pas grave, nous sommes ici pour cela. Vous n'avez pas à vous excuser ici, ni craindre une quelconque admonestation. Vous serez ici de repos trois jours, non négociable. Une adresse sera formulée à votre supérieur de section. Posant un silence. Si vous me permettez une question : c'est nouveau ça les entrainements dans le corps des Nécromanciens ? A priori, elle ne vous a pas épargnée... J'espère qu'il n'y a rien eu de grave...

Il termina sa phrase entre la question et l'assertion. Il découvrait que des choses avaient bien changé dans le Seireitei.