Convoquer au labo de l'Abeille ![PV Vaccio]

Dim 18 Sep 2022 - 1:28 - Convoquer au labo de l'Abeille ![PV Vaccio]

Tic.

Tac.

Tic.

Tac...

Un incessant et douloureux bruit d'horloge résonnait dans un laboratoire délabré. Quelques piliers typiques de la salle où toutes les sciences et toutes les technologies ponctuaient cet enfer impersonnel composé de dalles blancs. Pour autant, il était clair, au vu des maquettes et des répliques de corps humain ou difformes qui trônaient ça et là sur un présentoir, que la résidente de ces ruines portait plus d'attaches pour les choses relevant de l'anatomie et de la guerre que des machines pures et dures. Une passion comme une autre, que le toit à moitié déchiré de la plus grande salle ne semblait d'ailleurs pas dérangé la créature humanoïde et visiblement enjouée dans son silence, laquelle travaillait à ciel ouvert sur...

Une soudure.

A bien y prêter attention, tout y était : de ces gants bien relevés aux poignets jusqu'au masque en plastique transparent, protégeant sa tignasse obsidienne et ses yeux gris de chat. Dans un fredonnement inspiré, Delila était prête. Sa main saisit d'ailleurs une machine dans une forme de précipitation, bercé par le temps qui s'écoulait depuis la montre qu'elle avait ramené du monde des Hommes.

tic...

tac...

tic...

Soudain, quand elle pressa la gachette, une énorme giclée de flammes envahit la table de métal et sembla carboniser ce qui ressemblait à s'y méprendre à une arme blanche. Difficile de savoir, avec tout ce feu qui lèche son combustible et qui torture les lignes et les couleurs dans ses nuances jaunes et orangées...La performance eut le mérite de tirer un sourire à la gardienne.

Pourtant, Delila avait la tête ailleurs. A raison.

Elle avait entrevu un Arrancar, lors d'une réunion au sein du clan. Un vagabond bien discret, et pourtant tout aussi étrange et excentrique à sa façon. Ô, la Pourfendeuse en avait vu, des étrangetés au cours de ses années de service sous Aizen. Mais ce sujet-ci était quelque peu différent. Ses pressentiments ne mentaient jamais...Alors, une lettre avait été envoyée, sans être rédigée de n'importe quelle façon. Elle avait envoyé sa soeur d'armes pour lui délivrer le message.

"Vaccio,

J'ai eu l'occasion de vous entrevoir au sein du palais. Je sais que nous ne nous connaissons pas, pour autant, j'ai toujours eu à coeur de me tenir informée des nouveaux éléments qui composent la Cour de notre Roi, Grimmjow Jaggerjaques.

J'apprécierai donc vous rencontrer, quand bien même vous avez...vos occupations à vous. En tant qu'Espada n°2 et donc plus haute instance martiale du clan après notre Roi, passez donc me voir demain au laboratoire du Palais. Au cas où ce ne serait pas clair, ceci est un ordre.

Delila Scarlatti"

Son lance flamme continuait à faire couler le fer tandis que ses lèvres, elle, semblaient continuer à fredonner sous la violence et la chaleur de son expertise.

Mais pensait-elle réellement le poids de ses mots ? La valeur de ses ordres dans cette lettre ? Non. Mais avec un peu de chance et un bon jeu d'intimidation, ce dernier se sentirait probablement dans l'obligation de mettre un pied dans cet endroit où une drôle de végétation venait d'ailleurs de s'installer. Ca, couplé à beaucoup de meubles, et à tout autant de livres qui pourrait presque faire passer cet endroit pour une bibliothèque sur la partie la plus reculée de l'habitat de l'Abeille solitaire...

Et maintenant ? Maintenant, "patience est mère de sûreté"...

Le loup ne mit d'ailleurs pas longtemps à pointer le bout de son nez car, soudain, un bruit résonna dans un crissement exagéré...

https://www.before-tomorrow-comes.fr/t515-ft-de-delila-en-cou

Dim 18 Sep 2022 - 15:23 - Convoquer au labo de l'Abeille ![PV Vaccio]

Les pas s’enchainent dans le sable blanc sans destination, si ce n’est l’ultime libération que m’avait volé ma transformation. La chance de disparaitre, de mettre un terme a cette existence dénuée de sens. Mais il a fallut qu’un fragment de cet homme vienne me l’arracher, qu’il me redonne suffisamment de force pour déchirer mon cocon, pour revenir d’entre les morts.

Je n’arrête pas de repenser à cette dernière vision. La mort de cet homme, ses derniers instants, ce qu’il a cherché à accomplir. Je n’avais aucune idée de ce que j’avais vus, tout ce que je savais, c’est que sa volonté a pris le pas sur la mienne, et que ses émotions ont fait vibrer mon cœur. Il n’y a que dans la vie de cet homme que j’ai pus ressentir ces sensations, et il m’en fallait bien plus …

Mais où que cet homme ait vécus, ce n’était pas au Hueco Mundo, bien que ce soit ici qu’il ait rendus son dernier souffle. Si je veux en savoir plus sur moi … sur lui, il allait falloir que j’apprenne à percer le voile du Gargantua. Mais par où commencer ?

Mais quelque chose attiras mon troisième œil : une flamme verte, vibrante d’énergie se dirigeait vers moi, visiblement a un rythme relativement soutenus. Une flamme colorée indiquait qu’il s’agissait d’une âme consciente, différentes des Hollows sauvages qui hantaient le désert, et son intensité témoignait d’un Reiryoku puissant.

Il s’agissait d’une confrère Arrancar, bien que cela n’ait que peu d’importance a mes yeux. En revanche, elle portait un message qui m’était adressé. Quelques secondes après lui avoir lancé un « regard », au travers de la visière osseuse qui me recouvrait les yeux, je pris le papier et y fit glisser un doigt, irradiant la feuille de Reiryoku léger afin de discerner les lettres qui y étaient inscrites.

Ainsi, la Segunda Espada souhaitait me rencontrer ? Cela ne présageait rien de bon, mais il valait mieux ne pas se faire d’ennemis des puissants au Hueco Mundo. J’acquiesçais donc silencieusement a l’Arrancar et lui emboita le pas, alors qu’elle m’amenait vers sa Maîtresse.

Je sentis une odeur de renfermé et de papier, une fois entrés à l’intérieur de son repaire, rapidement accompagné d’une légère odeur de brûler et de quelques bruits de travail. Son énergie quand a elle n’était pas difficile à discerner, une grande flamme irisée de rouge et de violet faisait vibrer tout le bâtiment.

Je ne pouvais m’empêcher de comparer l’ardeur des flammes que j’avais rencontré, et baissa les yeux sur mes mains, que je voyais brûler d’une flamme noir et froide, difficilement dissociable du vide nous entourant .

Toujours est-il que nous finissions d’arriver dans l’atelier de l’Espada, où l’Arrancar m’abandonna a mon triste sort.

« Vous vouliez me voir ? »

Disais-je d’un ton monotone et vide d’intérêt ou d’émotion.

Lun 19 Sep 2022 - 1:12 - Convoquer au labo de l'Abeille ![PV Vaccio]

Les flammes cessèrent directement leur danse endiablée lorsque l'individu en question vint faire marteler le bruit de ses bottes contre les dalles blanches de son laboratoire. Ni une, ni deux, l'oreille de la scientifique se tendit, toute ouïe même de dos. Ce fut ainsi le retour à la réalité pour Delila, laquelle ôta sa visière et ses protections et adressa un léger sourire à l'Arrancar qui faisait, depuis quelques jours, l'objet d'une partie de ses théories et de ses interrogations. Un fantôme de sourire s'esquissa sur ses lèvres pleines de mystères...

"Bonjour...Vaccio, il me semble ? Bienvenue dans mon laboratoire. Ne prête pas attention aux "choses" qui trainent ça et là, je m'intéresse actuellement peut-être trop à la solidité des matériaux et des métaux, j'en conviens..."

Avec rapidité, bien loin d'être en proie à la moindre hésitation quant à l'ordre qu'elle se devait de mettre sur son bureau, l'Espada débarrassa son plan de travail, non sans continuer à expliquer les raisons de sa venue.

"Merci d'avoir répondu à ma lettre. J'ai cru t'entrapercevoir durant les plus grandes réunions effectuées à Las Noches, bien qu'elles soient peu nombreuses...Et tu m'as, disons, quelque peu interpeler."

Tout en se levant de sa chaise, Delila porta cette fois-ci plus d'attention à son interlocuteur : de ses cheveux délavés à sa silhouette inexpressive, quelque chose de grave se dégageait tant de son aura que dans sa manière de se comporter. Elle prit pourtant la peine de lui adresser la moindre des politesses.

"Je souhaitai donc faire simplement ta connaissance. Je m'appelle Delila, actuellement Segunda Espada du Hueco Mundo, bien que le titre ne soit que symbolique dans le fond."

"Qui es-tu? Qu'est-ce qui t'a mené à Las Noches, à rejoindre les rangs du Roi Panthère ?"

"Mais surtout, pourquoi ton reiatsu semble étrange ?"

C'était là un mystère beaucoup trop alléchant...

Mar 20 Sep 2022 - 15:42 - Convoquer au labo de l'Abeille ![PV Vaccio]

Ainsi, l’Espada voulait en savoir plus sur moi ? Que pouvait-elle bien espérer d’une telle rencontre ? Je n’étais personne au sein du Hueco Mundo, je n’avais rien à lui apporter … Mais aussi vide d’intérêt que soit sa curiosité, je n’étais guère en position de m’attirer les foudres d’une Espada. Mon instinct de survie me poussa donc à accéder aux requêtes de la scientifique.

« Hélas, j’ai bien peur de vous décevoir, Madame. Je ne suis qu’un simple Arrancar de plus errant dans le Hueco Mundo en attendant l’ultime délivrance … Et, Il est plus simple de survivre en groupe qu’en solitaire. La meute du roi panthère s’est juste avérer la plus à même de m’intégrer dans ses rangs. Le roi m’offre son égide, je lui offre ma servitude. Il n’y a rien de plus … »

Je répondais dans un soupire, sachant pertinemment qu’il n’y avait rien de palpitant dans ma réponse. L’intérêt que me portait l’Espada me semblait hautement infondé, mais je ne pouvais pas la contredire sans risquer des conséquences.

Mar 20 Sep 2022 - 21:36 - Convoquer au labo de l'Abeille ![PV Vaccio]

Ses sourcils se froncèrent à mesure que Vaccio répondait à ses premières questions "de bienvenue". D'une certaine manière, le silence et la sécheresse des réponses de l'Arrancar ne lui faisaient ni chaud ni froid. Après autant de temps passés à cotoyer les siens, elle pouvait bien composer avec des êtres sans expressions ou dépressifs de nature : ils étaient nombreux au sein du Hueco Mundo, à présenter des caractéristiques morbides ou lugubres. Seulement, depuis l'arrivée de Vaccio, un mauvais pressentiment chatouillait son front et son ventre, comme un souffle glacial et désagréable capable de lui chatouiller la nuque de manière persistante si elle ne perçait pas ce mystère à temps. Il n'y a quelque chose de pas normal, chez ce nouvel arrivant. Mais quoi ? En l'absence de toute hypothèse concrète, Delila préférait en faire abstraction...Aussi, répondit-elle simplement à son interlocuteur, peu bavard au demeurant.

"Il n'y a pas de simple Arrancar ou de simple Hollow ici.", fit-elle, le nez haut, visiblement de bonne humeur et fière pour trois Arrancars au moins. Quand à savoir si cette humeur guillerette camouflait d'autres intentions, il aurait bien été difficile d'y répondre... "Tu ne serais pas parmi nous, sinon. Tout le monde est plus ou moins unique en son genre. Suffisamment pour avoir..."

Ce fut à ce moment précis qu'elle releva l'erreur. La fatidique.

"...Une épée complète et sa propre Resurrección à la clef..."

Son regard de lune glissa sur la ceinture, puis sur sa personne toute entière. Une aura inquiétante et parcellaire lui faisait face. Elle le savait.

"...Ca n'a pas de sens..." souffla-t-elle, trahissant son incompréhension à haute voix. "Ton reiatsu est si étrange et décousu..."

Delila savait. Elle savait que Vaccio n'avait probablement pas d'autres armes que celle qu'il portait à sa ceinture, et qui n'apparaissait guère être plus longue que 4cm. Pourtant, cette vérité n'était pas gage d'un bon présage, cette absence et anomalie la renvoyant à ses services durant l'ère d'Aizen.

Serait-ce une Arrancarisation ratée ? Ou un être trop tourmenté pour répondre normalement ?

La Segunda doutait l'effrayer, mais pour la première fois depuis quelques semaines, son langage se fit cette fois-ci plus laconique. Elle stoppa sa marche à seulement quelques mètres de lui, l'observa un bref instant, en silence et avec sagesse, puis finit par désigner une chaise non loin de l'une des tables composant le laboratoire.

"J'aimerai comprendre, assieds-toi.", invita Delila en tournant des talons, triffouillant dans ses affaires afin de retrouver quelques outils, "au cas où". Elle termina néanmoins par revenir avec un calepin. "Je te questionne, mais c'est pour ton bien. J'ai quelques théories et j'aimerai les confirmer ou les infirmer. Qu'est-ce que tu ressens, actuellement ? Peux-tu me décrire avec plus de détails d'où tu viens précisément, et depuis quand es-tu devenu Arrancar ? Pourquoi une telle épée ? J'imagine qu'elle ne doit pas être pratique pour se battre..."

Sans vouloir se montrer trop insistante, son expression trahissait toute l'impatience d'obtenir une réponse de la part du pauvre Arrancar devenu une expérience vivante malgré lui...En fonction de ses réponses et de ses réactions, elle changerait peut-être d'orientation pour établir correctement un diagnostic sur son mal.

Mer 21 Sep 2022 - 18:16 - Convoquer au labo de l'Abeille ![PV Vaccio]

L’Espada ne semblait guère entamée dans son envie de m’examiner et se targuait de dire que tout Hollow avait quelque chose d’unique, bien que la suite de son discours laissait transparaitre une certaine … confusion, voir une certaine panique face a l’inexplicable.

A l’entendre, mon cas ne faisait aucun sens. Je baissais les yeux, affrontant une nouvelle fois la différence qui me caractérisait et qui ne faisait qu’accentuer un sentiment de solitude que je ne connaissais que trop bien.

Mais la scientifique ne s’avouait pas vaincue, et repris son assaut après m’avoir installé dans un siège, me demandant cette fois plus de détails sur mon histoire, et sur Nammu. Devant ses interrogations, je détachais mon Zanpakutō de ma ceinture, pour brandir la garde d’épée occidentale qui me servait de sabre dans sa direction, sans toutefois dégager une quelconque pulsion hostile.

« Quel usage aurais-je d’une épée ? Ma vie n’a pas de sens … Ma volonté n’a pas de forme … Je n’ai rien à défendre, rien à conquérir, rien à purger … Même ma propre vie me laisse indifférent. Alors, quoi de mieux qu’une épée brisée pour une âme brisée ? »

Je parlais sur un ton légèrement marqué de tristesse et d’accablement. Je ne pleurais pas, parce que je n’avais plus de larme à verser sur ce sort qui était le miens. Je n’avais plus que la résignation d’attendre mon sort. J’abaissais ma lame le long de ma jambe avant de reprendre.

« Pour répondre a votre question, je ne saurais vous raconter mon histoire, si ce n’est que cette tare m’accompagne depuis aussi loin que je me souvienne. Là où vous autres chassez, tuez et vivez pour quelque chose, je n’ai jamais ressentis quoi que ce soit de cet acabit. Votre loyauté, vos ambitions, votre égo … Ce sont des choses qui me sont étrangères. Seul un instinct de survie particulièrement prononcé m’a poussé à aller de l’avant. Et lorsque vint le jour où le désespoir s’est fait plus fort, j’ai arraché mon masque, espérant en finir. Vous avez le résultat sous les yeux … »

C’était tout ce qu’il y avait à dire … A moins que … Pas mal d’informations se contredisent dans mon crâne. Est-ce que je peux lui faire confiance ? Ne chercherait-elle pas a profiter de ces révélations pour nous nuire ? Mais avions nous vraiment quelque chose a perdre ?

La collision de ces pensées m’arrache quelques douleurs alors que je me frotte le front au travers de mes cheveux blancs.

« Pourquoi vous intéresser a mon cas ? Je n’ai rien a vous apporter, et je doute que ma mort ne vous apporte grand-chose … »

Disais-je, a moitié comme une question et a moitié comme une réflexion a voix haute.

Mer 21 Sep 2022 - 22:29 - Convoquer au labo de l'Abeille ![PV Vaccio]

Debout mais non loin de ce qu'elle pouvait d'ores et déjà considéré comme un sujet, Delila avait tout écouté. Tout observé, aussi. De ces yeux que Vaccio abaisse au sol pour exprimer une forme de mélancolie jusqu'à cette lame qu'il tendait désormais face à elle. "Une âme brisée". Quand bien même son vis-à-vis feintait une certaine forme d'indifférence, il n'eut pas été bien difficile d'y voir là un appel à l'aide. Songeuse, la brune se releva pour rejoindre un coin de son laboratoire, un peu moins utilisé que le reste. S'exprimant au-dessus d'un livre, dérobant furtivement des lignes et des lignes de jargons, elle se prononça.

"Je...dirais, à première vue, que tu es encore chamboulé par une forme...d'amnésie. Et de confusion. Cela expliquerait partiellement l'apathie qui te frappe et ce reiatsu bien spécifique que tu possèdes.."

Relevant son regard argenté, Delila savait ses mots parfois trop techniques et trop "crus". Elle faisait attention à ces détails, mais son passé de Gardienne revenait toujours au galop. Malgré tout, son visage parut s'adoucir. Vaccio avait tout l'air perdu.

"Vivre ainsi a dû être une épreuve...Je n'ose imaginer poursuivre une ascension sans désirs ni réelle motivation. Mais au moins, ton instinct t'a poussé jusqu'ici. C'est une bonne chose, voire une première piste. Quand à la loyauté, l'égo et les ambitions...Peut-être peux-tu les créer? Vois-tu, Vaccio..."

Un silence ponctua sa quête de recherches. Celles des mots plus doux.

"Si j'avais entrevu cela à ton arrivée, j'aurais sûrement tenté quelque chose...Navrée qu'on n'y ait pas prêté attention plus tôt."

Et ce n'était certainement pas à Las Noches, au beau milieu de ces êtres pragmatiques, tantôt cruels, tantôt festifs, pour qui la force physique et mentale prime, que Vaccio allait trouver l'aide la plus appropriée. La logique aurait voulu qu'il se complaise dans son mal. Qu'il continue à errer telle une âme en peine, et qu'il trouve la clef un peu plus tardivement que s'il avait eu la bonne oreille au-dessus de son épaule. Mais c'était aussi dans ces situations que Delila trouvait justement tout le sens de son rôle de Segunda aux côtés du Rey : d'entre tous les lieux du Hueco Mundo, c'était sûrement à Las Noches qu'on avait le plus besoin d'elle, tant pour remédier à l'ignorance des plus brutaux, qu'à la fébrilité de ceux qui ont trop longtemps survécu pour atteindre les sommets de la chaîne alimentaire...

Et puis, il y avait toujours quelque chose à apprendre, parmi les êtres qui tentent de profiter pleinement de leur liberté. Voir une âme enchaînée constituait ainsi une véritable tragédie...Résolue quoique silencieuse, Delila se garda bien de soulever haut et fort ses idées généreuses, aussi laissa-t-elle entrevoir une mine réfléchie, légèrement souriante mais concernée.

"Je ne saurais te faire de fausses promesses, mais il y a peut-être des moyens de te faire rappeler des...Souvenirs. Des bribes, en tout cas. J'imagine que tout doit te sembler très "nouveau" depuis que tu as arraché ton masque...Mais, je me rends bien compte que je dois te bousculer. "

Une main sur le menton, Delila était toute ouïe. A son écoute, s'il acceptait seulement de saisir la main qu'elle tendait.

Jeu 22 Sep 2022 - 18:34 - Convoquer au labo de l'Abeille ![PV Vaccio]

Etait-ce vraiment quelque chose que je voulais ? Me souvenir, au risque de me perdre. M’effacer devant sa volonté, comme ce fut le cas lors de ma transformation … Peut-être cela m’apporterait le repos que je souhaitais … Mais … Etais-je vraiment prêt a disparaitre ? … N’y avait-il vraiment rien que je puisse tirer de cette vie ?

La collision de ces sentiments contradictoires, dont aucuns n’arrivaient a supplanter l’autre, causait un grincement qui se propageait dans l’ensemble de mon âme. Un grincement insupportable, que le Chaos pris comme un signe de faiblesse de son geôlier, et une éventuelle possibilité de rébellion …

Le grincement gagne en ampleur alors que la douleur commence à se répandre dans tout mon corps. Mon Reiatsu se détraque, lui qui est d’ordinaire paisible commence à devenir erratique, un chaos de couleur et d’intensité s’entre déchirant.

Je finis par me redresser, Nammu dans ma mains, cette dernière gagne rapidement une lame d’énergie noire en place de sa lame inexistante, alors que je la lève et l’abat en direction de l’Espada, une attaque qu’elle n’aurait aucun mal à esquiver ou parer au vus de ma faible constitution.

L’expression qui se lit sur mon visage est a l’image de mon Reiatsu, un sourire emprunt de folie, un rire dépourvue de raison, et un instinct de prédateur exacerber par celle que j’avais en face de moi.

Sam 24 Sep 2022 - 22:58 - Convoquer au labo de l'Abeille ![PV Vaccio]

Las Noches n'avaient rien d'un havre de paix. Une bonne partie des Hollows peuplant ces salles et parcourant encore ces ruines n'étaient pas des enfants de cœur. Bien que détendue dans son laboratoire, Delila était consciente des risques qu'elle encourait à chaque conversation avec l'un des siens.

Et pourtant.
Personne n'était véritablement à l'abri d'un conflit.

Sans crier gare, Vaccio eut l'audace de lever son épée contre elle et sa personne. Un geste imprévisible, que la Segunda n'aurait pu totalement esquiver si son instinct ne l'avait pas faite réagir dès la première seconde. Sa réaction ne se fit pas prier. Prenant appui sur sa chaise, Delila sauta automatiquement dans les airs, ses mouvements exécutant un croissant de lune dans son élan. En retombant, ce fut sa main qui saisit sa garde, puis sortit sa Maestra hors de son fourreau. La gravité ajouta du poids à la violence de son assaut, percutant la lame adverse et l'enfonçant dans le pauvre sol de son laboratoire. Le rire de Vaccio l'agaça tant et si bien que l'Abeille ne se fit pas prier : ni une ni deux, son poing percuta avec violence la machoire de la Fracción sans rang...

Quoique le coup fut mesuré, pour ne pas l'achever dans son moment de délire.

"Je pourrais tuer pour moins que ça. Affaibli ou non.", précisa-t-elle.

Ses sourcils courbés, son regard argenté tranperçant et ses dents crissés démontraient un rare agacement de sa part. Son reiatsu s'intensifia si bien qu'il laissa entrevoir une couleur proche de rouge aux nuances violines pour le moins intimidante.

"Des défis, j'en ai à la pelle et je les traite différemment. Alors voilà mes instructions parce qu'il n'y aura pas de deuxième fois : soit tu te reprends en main, et donc tu te concentres de nouveau sur ton reiatsu et tu le stabilises en suivant les résonances et instructions de ma lame. Ou soit je te cogne. Je te cogne, et puis je te recogne encore jusqu'à ce que tu réfléchisses à deux fois avant de pénétrer dans mon labo mais que tu sois de nouveau toi-même..."

N'était-ce pas une aubaine, dans le fond ?

Cette fois-ci, Delila transpirait toute la sévérité de l'acier. Dans ses yeux néanmoins: une pointe de curiosité et d'adrénaline.

Lun 26 Sep 2022 - 15:28 - Convoquer au labo de l'Abeille ![PV Vaccio]

Sans grande surprise, l’Espada n’a aucun mal a rapidement dévier ma lame de la sienne, et a me décocher un uppercut a la mâchoire qui me fit reculer de quelques pas. Elle se lança ensuite dans un hiatus, me menaçant allègrement de conséquence si ce petit jeu ne s’arrêtait pas … Je ne pouvais qu’être d’accord avec elle, il n’y avait aucun intérêt à combattre quelqu’un de plus fort que soit, ce n’est que risque inconsidéré. Mais la Bête n’a que faire de ce genre de considération.

Avec un sourire extatique, je lève la lame de Reishi vers mon adversaire, cette dernière se déstabilisant, se comprimant pour former une sphère d’énergie noire, que l’Espada pouvait identifier sans problème. Un Cero, et elle pouvait facilement sentir que ce dernier, contrairement au bref échange physique qu’elle avait eu, semblait bien plus sérieux.

Alors qu’elle allait se résigner à devoir me neutraliser, une nouvelle perturbation se fit sentir dans mon Reiatsu, déstabilisant la sphère d’énergie noire, qui finit par s’effondrer sur elle-même et avant de disparaitre.

Une nouvelle douleur se fait sentir dans mon crâne, alors que mon énergie finit de se stabiliser. Quelques dizaines de secondes se passent dans une certaine accalmie, alors que mon esprit reprend progressivement sa place. Puis, je redresse ma visière en direction de l’Espada, reprenant cette fois mon ton calme et détaché et une expression neutre.

« Désolé … J’ai eu un … moment d’absence, et il semblerait qu’ils en aient profités. »

Je portais ma mains a ma mâchoire, récoltant un peu du sang qui coulait de ma lèvre, avant de me reconcentrer sur l’Espada.

« Je n’ai d’ordinaire pas de mal a garder mes prisonniers captifs, mais cela demande tout de même une certaine concentration … »

Mar 27 Sep 2022 - 2:10 - Convoquer au labo de l'Abeille ![PV Vaccio]

"Il semblerait, oui."

Dire que la colère de Delila fut palpable était un doux euphémisme. Sévère, elle ne tenta pas de justifier son action, ni même de s'excuser. Elle ne savait pas véritablement si Vaccio l'avait réellement mené en bateau ou si cette impulsion était une simple conséquence de sa condition. A défaut de précision, elle s'en tint simplement à ce reiatsu noir qui venait de se phagocyter lui-même et à cette expression de nouveau inexpressive que lui adressait Vaccio.

"Vous êtes...à plusieurs, c'est cela ?"

Rengainant son épée, l'Abeille se garda pourtant bien de ne pas être méfiante. Un soupir long mais silencieux franchit ses lèvres tandis que ses paupières s'étaient refermées, comme pour rassembler ses idées et faire de l'ordre dans ses propos. Massant ses pauvres tempes à l'aide de ses doigts, ses paroles revinrent trancher le poids des réalités.

"Ca...change la donne. C'est déjà un miracle que tu sois arrivé à ce stade, et plus encore que tu aies atteint le stade de l'Arrancarisation."

Vaccio ne présentait pourtant pas tant de différences avec un Arrancar "normal", à bien le sonder. C'était pourtant faire fi de l'énergie et de la terrible impression "confuse" qu'il dégageait. Delila n'eut pourtant pas davantage l'opportunité d'y songer qu'une petite créature passa entre ses jambes. Un petit chat au masque de Hollow vint se frotter à ses jambes, sans que cette dernière ne réagisse. ""Condecha" -car c'était ainsi que Delila l'avait nommé - avait visiblement pris ses aises dans son laboratoire...

Suffisamment pour se montrer curieux vis-à-vis de l'Arrancar, quand bien même il fut quelque peu "unique en son genre". Restait maintenant à savoir jusqu'à quelle proportion, sans le brusquer.

"Domines-tu tout de même le reste des âmes qui résident dans ton corps?"

Difficile de se mettre à sa place : elle n'avait connu et goûté qu'à l'individualité, mais savait ses confrères bien souvent différents. Ils avaient réussi à se démarquer du Gillian sans avis.

"Bon, je te garderai à l'oeil de temps en temps, à partir de maintenant. Ca serait fâcheux que tu fasses une autre crise face à un autre Arrancar. Ou même face à Grimmjow lui-même."

Delila ne donnerait pas cher de sa peau, si cela venait à arriver. A la limite, resterait-il peut-être une moitié d'homme...

C'était en tout cas ce que les légendes de Las Noches racontaient. Mais peut-être faudrait-il tout simplement l'aider à lui forger ses propres opinions ? Ses propres expressions ? Les balades à Las Noches, les vestiges laissées par la précédente Espada et, enfin, le savoir accumulé dans sa bibliothèque étaient autant d'éléments susceptibles de canaliser Vaccio et ses humeurs.

Mar 27 Sep 2022 - 13:15 - Convoquer au labo de l'Abeille ![PV Vaccio]

« Ce ne sont pas des possibilités à écarter, en effet, mais je vois mal en quoi cela devrait être de votre responsabilité. Les Hollows qui meurent pour cause de faiblesse ou de mauvaises décisions sont monnaie courante au Hueco Mundo … »

Pourquoi cette Espada souhaitait-elle autant m’aider ? Etais-ce de la curiosité, ou une sympathie bien mal placée ? Difficile a dire … La Dame avait été étrangement proche et inquiète, tout comme elle avait rapidement réagit lors de l’assaut. Quel aspect primait le plus chez elle ?

« Libre a vous d’essayer ce que vous jugez nécessaire, mais je ne saurais que vous conseiller de ne pas vous attarder sur mon cas. Votre énergie serait bien plus utile ailleurs, et vous ne risqueriez pas de vous faire de nouveau mordre par la bête que vous tenter de soigner … »

Ma visière se dirigea ensuite vers la créature qui avait fait irruption, une flamme minuscule a la couleur très difficile a discerner, toutefois, elle semblait très proche de l’Espada, et se frottait dans ses jambes. Je ne discernais pas sa forme, au travers de ma visière osseuse, mais voir sa flamme bouger de la sorte raviva un … certain sentiment.

Le visage toujours de marbre, une larme commença à couler le long de ma joue, larme que je ne remarquais pas alors que j’enchainais sur les questions précédentes de l’Espada.

« Pour répondre a vos questions, là où nous sommes tous un conglomérat d’âmes, vous parvenez à les réprimer par votre personnalité. Dans mon cas, il semblerait que mon âme ait beaucoup sacrifié pour s’élever au dessus de ses sœurs. Je dois donc faire plus d’effort que la normal pour garder ces âmes en place, au risque que leurs pulsions ne m’affectent comme aujourd’hui. »

Mer 28 Sep 2022 - 2:19 - Convoquer au labo de l'Abeille ![PV Vaccio]

Son agresseur avait parlé.
Mais quelque chose l'agaçait, à ses pieds.

Le Chat.

Oui, Condecha avait la manie de lui gratter le pantalon quand il avait faim. Seulement, l'animal faisait aussi bien d'autre chose. Par exemple, il mangeait les restes d'âme, mordillait, détruisait parfois un vase ou deux. Puis quand il avait fini, il s'en allait s'endormir sur une table, non loin de la nouvelle propriétaire du laboratoire, afin de profiter du bruit des pages qui tournent et de la sage odeur du vieux papier. C'était Escamillo qui l'avait convaincu de le garder. Maintenant, l'Hollow de compagnie prenait de plus en plus ses aises, apportant presque sur son passage un peu de gaieté dans cet Enfer dépourvu de soleil...Ô, grand bien lui fasse.

L'Arrancar portait son attention sur son homologue : avec difficulté, la Segunda agita légèrement sa jambe droite afin de repousser la créature, non sans écouter avec une attention particulière Vaccio. Bien loin d'être rassurée ou apaisée en sa présence, Delila réfléchit. Avant de lui donner mentalement raison.

Elle aurait pu s'en sentir offusquée.
Elle aurait pu, oui, le laisser continuer à errer comme une âme en peine dans le labyrinthe en ruines.

Mais s'il était plaisant de nier toute responsabilité, il était autrement plus évident qu'une mauvaise coordination de Las Noches pourrait bien être létale à tous ses résidents en manque de sensations fortes. Ce petit peloton de brutes épaisses qui peuplaient joyeusement ce désert avait néanmoins besoin d'un peu de repère : la force brute. La loi du plus fort. Et seul le plus fort ou le plus rusé impose sa réalité. Pensive, sa voix ne voila pourtant pas une pointe de lassitude de sa part.

"Eh bien...Oui. Sans doute. Sans doute que je ne devrais pas interférer dedans. Toutefois, notre clan n'est pas toujours des plus soudés et quelques rapaces seraient bien ravis d'en tirer profit, à défaut de pouvoir nous attaquer de face. Non pas qu'il faille leur accorder trop d'importance. Mieux vaut encore vivre sa vie ou se divertir autrement plutôt que de convertir l'Escoria et de médire avec La Cámara." Elle haussa les épaules et finit par épousseter l'un de ses lèvres. Chacun ici y pensait ce qu'ils voulaient. Au final, ce n'était qu'une simple formalité. Une liberté comme une autre. "Je suis l'Espada n°2, ce n'est pas plus mal si je donne un peu l'exemple sur...Certaines choses. Et je compte bien m'assurer que des éléments en particulier n'agacent pas de trop près le Rey, et que chacun ait un minimum de bon sens dans l'ensemble. Sans empêcher quelques petits malentendus de bonne guerre, bien entendu..."

Bien entendu, oui. Qui ne désirait pas, parfois, s'entraîner et échanger quelques coups en guise de rencontre ou de bons moments, quoique douloureux. Mais peut-être était-elle une exception. C'était tout comme Matryona lui avait. "Tu brilles parce que c'est dans ta nature". Oui, elle vivait au travers de tous ces Hollows. Pour autant, l'heure n'était pas aux aveux. Delila comptait bien garder encore un peu d'amour propre. Aussi lui répond-elle à l'affirmative, sans plus de chaleur. Son agression passée l'irritait encore.

"Je ne dis pas que je te soignerai pour le simple plaisir de te soigner, Vaccio. C'est un peu triste, mais je ne le fais pas uniquement par bonté d'âme." Relevant la première page, la Segunda observa de nouveau le jeune homme avant de répondre, toujours en griffonnant. Un "on-ne-savait quoi" de passionnée mais de protocolaire sembla ponctuer chacun de ses coups de crayon. "Vois-tu, tu es la première créature que je rencontre à montrer ce genre de perturbation en ayant franchi le stade de l'Arrancarisation. Un mal comme un bien..."

L'individualité...Le mythe des Hollows, des Arrancars et de leur détresse...Finalement, chaque résident ici revenait toujours vers la même tare : leur passé les rattrapait et quelque chose leur manquait. D'où leur vide.

Seulement, le vide ici se caractérise d'une manière si intense que Delila, bien que feintant l'ignorance et un détachement, se prend bien au jeu des devinettes...Le petit chat à ses pieds, quant à lui, semblait semblait se méfier de la présence de Vaccio.

"...Ce n'est pas la norme oui, de ne pas connaître son âme dominante. J'ignore si tes âmes influenceront tes "progressions" vis-à-vis de ton amnésie, s'il y en a. Mais si une chose est certaine, c'est que si tu es capable de les contrôler temporairement, tu es sûrement capable d'apprendre à accroître ce contrôle sur elle. D'une manière ou d'une autre. D'un autre côté, ça suppose aussi que la personne en face de toi ne soit pas au bout de sa patience..."

Mais comment faire gagner des souvenirs, un avis et un semblant d'émotions, quand les âmes se confrontent entre elles ? C'était une chose dont Delila n'avait pas encore la réponse.

Pas encore.

Jeu 6 Oct 2022 - 15:58 - Convoquer au labo de l'Abeille ![PV Vaccio]

La Segunda expliqua qu’elle n’agissait pas simplement par gaieté de cœur, mais qu’elle agissait pour le bien de son clan, et par curiosité scientifique envers le cas qui se présentait a elle. Je haussais les épaules en agitant la tête de gauche a droite. Au vus de ce qu’il s’était passé, il n’y avait plus de raison de me taire, lui ayant déjà apportée toute les raisons de me tuer en levant la main sur elle.

« M’est d’avis que vous perdez votre temps, avec tout le respect que je vous dois. Si le Rey commande l’ordre par la force, cette dernière ne saurait être éternelle. Il n’en demeure pas moins un Arrancar a l’image de sa meute, et tôt ou tard, son existence retournera au sable, et tous ses accomplissements l’y rejoindront. C’est la nature même de ce monde …

Avec cette finalité en tête, je ne comprends pas pourquoi vous cherchez a repousser l’inévitable. Ce ne serrait qu’un gâchis de ressource, sans doute mieux utilisés ailleurs.

Enfin, cela semble important pour vous … »

Ma voix restait placide, ne vacillant guère malgré le blasphème que je proférais, car mon incompréhension était sincère. Sans loyauté ou désirs, il était difficile pour moi de favoriser un camps a un autre, un être a un autre au-delà de mes propres intérêts.

Mes intérêts pour le moment résidaient pleinement dans cette scientifique, qui pourrait peut-être m’informer sur mon cas.

« J’ai bien peur de ne pouvoir plus vous aiguiller quand a mon cas … C’est un problème qui m’accompagne depuis ma naissance … ou ma renaissance. J’imagine que mon âme est différente … Ou qu’elle a décidé de tout sacrifier pour survivre a ses sœurs … Mais si elle désirait quelque chose de cette survie, je n’en ai aucune idée … Il ne me reste plus que quelque image décousue, dénuée de contexte et de sens … Des souvenirs ou le fruit de mon imagination, difficile a dire … Mais … Je me souviens d’un ciel très … différents. Parsemés de bleus et de blancs, une lune d’un jaune intense, très différente de celle que nous avons ici … Je ne sais pas si ça peux vous aider, mais c’est tout ce que j’ai … »

Jeu 6 Oct 2022 - 20:06 - Convoquer au labo de l'Abeille ![PV Vaccio]

Dire qu'il ne fallait pas redoubler d'efforts et de patience face au nihilisme consternant de Vaccio ne relevait nullement de la fiction. Delila elle-même sentit un mal de crâne lui vriller les tempes tant l'argumentation de la Fracción lui semble classique et futile à la fois. C'était un questionnement d'Homme, et non d'Arrancar ou d'Hollow ! Si sa mâchoire se crispa pour un fragment de secondes, elle rassembla pourtant toute sa force d'esprit pour réaffirmer, mentalement, que l'Arrancar était actuellement souffrant.

Qu'il ne maitrisait pas ses pensées.

"C'est vrai. Nous ne survivons pas éternellement à nos actions. Ni notre nom, ni nos légendes. Mais le sang et l'héritage perdurent avec le temps. C'est une immortalité silencieuse. Quant à nous, nous vivons dans le présent : c'est tout ce qui importe. Et tu n'es pas seul, dans ce dit présent. Même les battements d'ailes d'un papillon influence le temps, alors pourquoi pas toi ? Prends tes responsabilités et ne te cache pas éternellement derrière ce genre de pensées, elles ne t'apporteront rien d'autre que paresse, faiblesse, lâcheté et égoïsme. Et puis, ma pitié a des limites. "

Un soupir, traduisant une certaine fatigue vis-à-vis de ce genre de discours dont elle n'entendait rien. Aussi se détourna-t-elle de Vaccio pour préparer les instruments qu'elle avait placé sur la table, dans l'optique de faire quelques recherches près de la Grande Cataracte. Un travail de longue haleine, à n'en pas douter : sa main experte manipulait avec précision les lames et les outils à sa disposition, lesquels requirent pourtant la plus grande attention.

"Eh bien, il se trouve que nous sommes en temps de paix. Je vois cette étape comme un moment de tuer le temps de bien des manières...et de réparer les pots cassés." Un aveu. Delila avait toujours eu un faible pour réparer les choses brisées. Observant l'Arrancar dans le blanc des yeux, elle ressentit le besoin d'expliquer ses intentions afin de se faire comprendre. Ou tout du moins, elle et ses motivations. "J'aime me dire que mes actions ont de la valeur, même temporairement. C'est comme ça qu'on...Hum, qu'on a un rôle et qu'on valorise également ce qui nous entoure. L'élégance est dans l'attitude que l'on acquiert et que l'on prend tout au long de sa vie. Tout comme le Pouvoir."

A ces mots, elle fit claquer dans un bruit de ferrailles, unique et affirmé, ce qui semblait être un oscilloscope. Avait-t-il vraiment tout à apprendre ? L'écouterait-il seulement ? Prête à capituler, son oreille reconnut pourtant dans ses dernières paroles des aveux encourageants. Des descriptions, des idées, des couleurs et des formes que seule la Vie est capable de modeler.

"La Terre." Les mots furent soufflés sans aucune forme d'hésitation. "Presque tous les Hollows ont été autrefois des humains, jusqu'à devenir des êtres..."corrompus". En général, on oublie nos souvenirs au fur et à mesure que nous évoluons. Es-tu déjà retourné là-bas Vaccio ?"

Une question qui pourrait lui importer. Ou peut-être le rendre moins...éteint.