Sur les traces du Roi et de ma vengeance (RP Acquisition Segunda Etapa - en cours)

Dim 11 Sep 2022 - 16:21 - Sur les traces du Roi et de ma vengeance (RP Acquisition Segunda Etapa - en cours)

Je maudis le ciel sans étoile, je maudis cet Enfer inexistant et je maudis l'ambition des Shinigamis. Mais surtout: derrière un sourire pâle et malicieux, j'enrage contre les entités toutes entières qui me défient.

Le Hueco Mundo a toujours été un désert en feu et en sang. Mais ça l'est peut-être plus encore aujourd'hui.
Je suis faible, avec d'autres faibles qui tiennent tête. Je n'ai plus de rûche et je n'ai plus de vraie reine.

Sauf ma tête et nos légendes.

Alors je fais ce que je sais le mieux faire : je saisis mon épée.
Je me souviens du mythe du Roi Jaguar.
Tout comme lui, il est la preuve qu'il me faut me débrouiller. Seule.

Une sale odeur plane dans le désert. Je le sais car mon nez fait face au vent qui véhicule un message de mort, de haine et de salpêtre. En levant la tête, je reconnais l'origine de cette effluve et je vois au loin le dôme décomposé de Las Noches, qu'une partie des miens avait aidé à bâtir dans la crainte et la soumission.

Un silence.

J'aimerais graver dans le sable qu'il y a moins d'un centenaire, on habitait ces abysses. Que pour une part d'entre eux, le Hueco Mundo n'était pas aussi désorganisé et insensé que ses résidents ne le prétendent. J'aimerais annoncer, oui, qu'en ces temps peu modernes où le Sauvage était aussi parfois Liberté, un Shinigami à la tête des Hollows était le début d'une plaisanterie de mauvais goût et que les griffes arpentaient l'arbolada en catimini, dans la crainte de voir notre Colonia s'abattre sur lui. Grader, respecter le protocole, réfléchir, procéder...La Colmena était de plus hiérarchisée dans ce monde où la seule loi qui respecte nos amis les Menos masqués, est celle de la jungle. Tout du moins, oeuvrait-elle pour la transmission du savoir et le perfectionnement, un peu exilée de tous ; un état d'esprit retranscrit jusque dans la dévolution de sa Couronne à travers nos reines, toujours plus compétentes...

Aujourd'hui, tout cela a disparu. Partiellement.
Il y a toujours ma Maestra de Armas bien sûr, mais elle n'incarne peut-être pas au mieux mon ancienne rûche...
Finalement, peut-être que tout ceci m'amène à aller de l'avant ; poursuivre ma propre voie ?

Soudain, le bruit d'une explosion me tire de mes rêveries. Mon gant se cramponne de nouveau contre la garde de mon épée. L'heure n'est pas toujours à la réflexion. On oublie trop souvent qu'avant d'être une tête pensante, j'étais surtout l'épine de la Reine. Une Abeille gardienne qui attaque pour les siens.

On ferme les yeux une seconde avant de partir à l'action, ici.
On entend le bruit des épées des Arrancars. Le hululement désespéré des Hollows.
Un tel chaos entre la même espèce ne peut être que le résultat d'une prise de position bien divergente : une Révolte.

J'en profite pour observer derrière moi. Certains de mes camarades songent aux mêmes conséquences. Ils tremblent, ils claquent des dents ou sourient comme des déments. Tous réagissent individuellement et peuvent décliner des intérêts bien différents mais ils œuvrent pour un but commun, pour une fois : défendre son territoire contre ceux qui voient en Kyōaku le nouvel espoir de notre monde.

Ce n'est pas une grosse guerre, le plus dur est passé. On en a défait, des petits groupes afin de semer le trouble dans le rang adverse. Mais lorsque l'écho de la présence de toute une cavalerie pour déloger Kyōaku et ses Datenshi a fait rage, d'autres se sont réunis dans l'espoir de leur donner du temps. Ce serait donc Hollows contre Arrancars...

Quant à moi, je dédie aussi le sang versé à une revanche pour ma Reine.

Une lame est levée dans un silence lourd de sens : que la Chasse commence.

Dernière édition par Delila Scarlatti le Ven 21 Oct 2022 - 22:26, édité 4 fois

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Ven 14 Oct 2022 - 3:17 - Sur les traces du Roi et de ma vengeance (RP Acquisition Segunda Etapa - en cours)

Dans cette nuit profonde, le hululement d'une embuscade résonna en faveur des rebelles. Et Delila, elle, était devenue une ombre aux pourtours prononcées : une sorte d'entité rebelle qui déjà, délogeait la lance du corps de l'un de ses camarades d'une main de fer pour la balancer vers l'arrière, étirant son bras sans jamais renoncer à sa froide obstination. Calculée, mesurée, sa future trajectoire fut parfaite : son oeil fermé était au moins aussi acéré que celui d'un oiseau de proie. Au loin, sa future victime. Un partisan du Sanguinaire. L'une des quatre têtes de ce petit escadron adverse.

Aussitôt, la silhouette relâcha son emprise aussitôt sa cible en ligne de mire.

Le sifflement d'une lance et d'un sabre fila pour s'éteindre et se figer dans le masque d'un ennemi, un autre Arrancar au nom dorénavant oublié. Le bruit sourd du craquement qui en résulta eut de quoi glacer le sang de n'importe qui, mais pas d'eux. Pas des Révoltés. Le premier mort marqué, les lignes s'avancèrent dans un hurlement de rage. Bientôt, tous s'échangèrent une danse de poings et de lame et bien vite, il plut des blessures mortelles comme des entailles peu profondes sur les peaux de ces créatures...

Sans surprise, la disparité enragea la scène. Il n'y avait rien de beau dans une guerre. Les formes et les injustices s'entremêlaient dans un imbroglio que Delila avait renoncé à comprendre. Et chaque fois qu'elle entreprenait sa course dans le sable et que ses pas soulevaient des grains de sable amenés à se perdre dans l'oubli, épée à la main, elle sentait la présence glaçante d'un reiatsu infiniment au-dessus de la masse. Une menace dont la voix et le grondement l'inquiétait pour ceux qui combattaient à ses côtés...

"Virevoltes-tu consciemment pour ne pas croiser ma route ? M'éviter ne servira à rien.
- Je le sais bien. Mais vois-tu, je suis un peu occupée...

Diffcile de trouver un équilibre dans la masse, les ceros et les balas. Un bref instant, Delila perdit de vue son assaillant, perdu au beau milieu de ce champ de bataille en compagnie de deux autres assaillants au moins aussi téméraires et terrible que l'Ombre. De nouveau, les mouvements furent tranchants, sanglants. Hypnotiques. Des liens furent tranchés, mais deux des siens tombèrent également dans un râle affreux...

"Ne te préoccupe pas pour eux, c'est ta tête qui m'importe pour cette émeute, Princesse des Abeilles."

Soudain, une lame heurta la sienne, mettant à mal à la Belle qui flancha un bref instant sous le poids de l'assaut. La vision d'un Arrancar au masque similaire à celui de l'accueille tandis qu'elle serre des dents et crache sa vérité.

"...Je ne suis pas Reine. Elle est morte."

"Ah oui ? J'ai pourtant pour souvenir qu'il y avait de cela plusieurs centenaires, une autre Abeille pleurait la mort de sa Reine qui, elle-même, s'était perdue au coin de l'Arbolada et près d'un tombeau de sable pour venger son Roi défunt." Tel un prédateur, son rictus s'accompagna d'une poigne de fer sur sa garde, assurément mauvaise. "Il me tarde de mettre fin à ta mascarade avant l'heure, Demoiselle de la Ruche. Tu ne tromperas personne, pas même en agissant dans les pas de la Panthère. Ton ascension ne peut être qu'une menace pour le Hueco Mundo."

Dernière édition par Delila Scarlatti le Ven 21 Oct 2022 - 22:33, édité 4 fois

Ven 14 Oct 2022 - 16:04 - Sur les traces du Roi et de ma vengeance (RP Acquisition Segunda Etapa - en cours)

Faible.

C'était ainsi que l'on dédaignait naturellement ceux qui débutent dans le désert. Ceux qui étaient nés sous une autre nature, moins favorable, moins propice à la Chasse. Des insectes.

Faible.

C'était ainsi que sa lame crissait contre le cimeterre adverse, sous la horde et le tumulte de cette rébellion.

Faible.

C'était ainsi que l'on désignait ceux qui n'avaient pas su tenir tête et garder la tête haute durant toutes ses années.

Interrompue par l'Arrancar-Corbeau qui faisait croitre un Cero dans sa paume tendue, proche, toute proche de sa tête, Delila se mit en position défensive alors qu'elle faisait apparaître une dague personnelle depuis sa manche, prête à faucher sa joue pour le désarçonner. Par réflexe et avec rapidité, son adversaire abandonna son attaque et prit le temps de reculer de quelques bons pas, lacérant par la même occasion l'épaule de la rebelle en un geste précis. Un second assaut fut mené, voué à lui être létal. Le bout de sa lame ne rencontra finalement que le vide, là où quelques instants auparavant, la brune avait poussé un cri rageur avant de faire appel à ses instincts d'esquive.

Un Sonido.

"Je vois que tu as au moins les bases du combat, Insecte.
- Je n'ai pas de temps à perdre avec toi." Agacée, sa main dégaina son épée, qu'elle dressa dans les airs tandis que sa lame vrombit face à son appel. "Resplendis et frissonne, Maestra de Armas !"

Le vent fit s'élever brièvement le sable sous leurs pieds, mais la vitesse à laquelle Delila sortit de ce nuage sembla prendre son adversaire à court. Sa silhouette taillée pour le combat et la rapidité, ses deux mains griffus s'emparèrent de deux armes blanches et longues qui venaient de sortir de sa fourrure. De son dos. Le tranchant fouetta avec une telle précision, un tel accord avec sa vision précise et ses sens à l'affût que l'Arrancar prit quelques secondes pour regagner tous ses esprits et riposter. Disparaître de sa vision. Et réapparaître non loin derrière elle, profitant de ce concours de rapidité pour libérer à son tour sa véritable forme.

"Crée, Cuervo."

Delila savait son temps compté. Ses initiatives, limitées. Aussi tenta-t-elle de faucher sans aucune forme d'honneur cet Arrancar si mystérieux. Hélas, sa libération entrava sa vision par la poussière qui s'y éleva. Déroutée, elle en oublia même de se remettre en garde. L'Epéiste ne put alors qu'ouvrir sa bouche de surprise lorsqu'une créature à plumes, assurément menaçante et moins humaine qu'auparavant, plaça sa paume sur sa tête. Diffusa son reiatsu qui l'électrocuta de toute part, puis la projeta.

Affaiblie, Delila mit bien quelques secondes avant de se remettre sur pied...

"Mais qui es-tu ?"

Le silence qui s'en suivit fut pesant, tant le sourire de l'Arrancar jura avec le ton de sa voix, posé.

"Un simple soldat du Sanguinaire, quoiqu'au-dessus de la moyenne, disons. Un proche et un ennemi d'antan à ta famille, aussi. Lancel Linard, c'est tout ce que tu as besoin de retenir..."

L'instant suivant, le monde tout autour d'elle se flouta. En un clignement d'œil, il lui sembla se retrouver au milieu de sa ruche.

"Delila !"

Une voix l'appelait.

Dernière édition par Delila Scarlatti le Sam 22 Oct 2022 - 0:17, édité 4 fois

Sam 15 Oct 2022 - 2:29 - Sur les traces du Roi et de ma vengeance (RP Acquisition Segunda Etapa - en cours)

L'environnement changea du tout au tout. Au lieu d'esquiver les attaques de son assaillant ou des autres partisans du nouveau régime, Delila se retrouvait désormais dans ce qui ressemblait à s'y méprendre à une...Ruche. Pas la sienne, non. Une autre ruche, très chiche, un début, un commencement, une résignation du mirage de l'ancienne Reine des abeilles qui comptait établir son nid ici-même.

Ces illusions se confondaient à la brume de sable et aux danses mortelles, que les alliés de Kyōaku se livraient lorsqu'ils en avaient l'opportunité. Et non loin du centre de cette bataille, se tenait une créature. Une Vasto Lorde, seule, monstrueuse, mais féminine néanmoins. Inconsciente de ce qui l'entourait et de l'héritière qui portait son regard sur elle tandis qu'elle se perdait dans l'exploration de l'Arbolada et de ses frontières. Perdue, Delila ne vit pas la main qui enserra sa gorge et une lame à plusieurs griffes, similaire à une plume, se figer dans son flanc la seconde suivante. Tout comme elle ne put retenir le hoquet de stupeur, tandis qu'il malmenait son corps telle une poupée de chiffon...

"Regarde. Regarde et observe bien, petite abeille. Et contemple à quel point l'histoire des tiens se répète. Je vis depuis suffisamment longtemps pour savoir que les règnes vont et viennent au Hueco Mundo. Mais vous avez toujours la fâcheuse manie de survivre d'une manière ou d'une autre, et de rebâtir vos prétentions derrière vous."

Sous la douleur, son oeil ne manqua pourtant pas d'observer l'amère illusion de celle qu'elle appelait Mère, moins royale, plus perdue mais déterminée. Dans sa confusion, Delila se retint de justesse de l'appeler avant de se retrouver de nouveau projeter au sol, la tête dans le sable.

"Certaines histoires ont connu la première d'entre vous. Une fable assez connue, qui attire les oreilles bien qu'elle soit confuse. Celle d'une petite mouche sans couronne, qui pensait inverser les rapports de force en guise de révolte contre ceux qui écrasaient les gens de son espèce en aiguisant son intelligence..."

Avec un certain sadisme, appréciant voir l'insecte se débattre sous sa main, il se mit à lui arracher ses ailes en une entaille affirmée; le cri qui en résulta alerta tout ceux qui ne voyaient pas cette illusion, seulement à même de percevoir l'une de leur commandant être mise à mal.

"Un jour, cette mouche a élevé la voix. Leur Voix. Et entamé sa marche et son ascension vers les plus hauts rangs, accompagnés d'autres faibles qu'elle rêvait de voir au sommet de la Chaîne également. Par colère, principalement. Par indignation sinon. Son rêve fut si ancré en elle qu'il se réalisa. Elle esquissa les tensions sous ses bourdonnements, porta une couronne et des motifs de guerre pour attiser la Peur dans les âmes des autres Bêtes. Au final, les Faibles devinrent Forts. Terribles. Et mirent en pièce leurs anciens ennemis avec tout autant de cruauté que ceux qu'ils haïssaient. Là aussi, par indignation."

Il sentit sous sa main l'abeille cesser de se débattre. Le nez haut, le Corbeau observa d'un air contenté la silhouette ensanglantée du maître d'armes aux allures d'insectes. Quelques alliés tentèrent de les rejoindre pour l'épauler, mais furent interrompus par d'autres lames sur leur chemin.

Au final, peut-être avait-il raison.

Elle était trop faible pour pouvoir contester sa propre mort...

"Et puis il y a eu vous. Ses..."héritières", si tant est que l'on puisse vous appeler ainsi. Des fragments de son âme, entremêlés à une poignée de Menos sélectionnés...Du peu que j'en ai vu, tu ne diffères pas d'elles. Tu portes sa marque et cette même insolence...J'ai toujours voulu réduire à néant les mythes quand ils sont hypocrites. Tu es pathétique. A ta place, sous ma botte."

La force exercée sur son dos combinée à ses paroles ranima une flamme. Affuta ses sens. Ses alliés étaient troublés par sa position. Déboussolés, inordonnés...Le vrombissement de leur lame et leurs reiatsu oscillant sembla réveiller en elle une réaction nouvelle.

L'instant suivant, la douleur s'estompa et sa main regagne une force pour le moins étonnante. Bien vite, elle empoigna la jambe et fit crisser le reste de ses ailes pour créer un son si désagréable que son adversaire fit deux pas en arrière. Se relevant avec difficulté, l'Abeille laissa entrevoir un bien étrange visage : une détermination pour le moins absolue, en dépit du sang qui coule le long de ses manches et de ses tempes.

Si le sang coule de sa tête, de son masque et de ses lèvres, un quelque chose de bestial, de sauvage mais d'élégant la poussa à reprendre pied sur la terre ferme.

De la défiance et de l'assurance dans son regard.
La haine dans cette main trop crispée.

- Tu es donc venu jusqu'ici pour moi. C'est un sacré engagement...de ta part. Et ça t'enrage tant que cela, que je veuille survivre ?" Sa main se porta sur la plume qui venait de trancher sa fourrure blanche, brisant la petite lame avec une certaine forme de brutalité. "JE n'ai jamais voulu être le sous-fifre d'un Shinigami. Et JE n'ai jamais demandé à naître ainsi, mais c'est ce que je suis ! Une Abeja, issue de ma Colmena ! "

Malgré son piteux état, Delila fit quelques pas en avant. Une telle rage et soif de liberté avaient de quoi intimider quiconque croiserait son chemin...

"Qu'est-ce que ça peut me faire, qu'on puisse se sentir insultés de mourir par mes mains ? Que tu sois révolté à l'idée que j'ai pu survivre ? Si je suis ici, c'est que j'ai fait mes preuves. Que j'ai été forte. Nous avons tous été Menos et J'AI monté les échelons dans cette jungle, tout comme toi. Oui, nous avons tous été Faibles un jour, mais nous gardons l'espoir de nous élever sans distinction. C'est ce qui m'a été inculqué. Maintenant...Si je veux mettre à feu et à sang tout ceux qui ont troublé ce cycle, je te pourfendrai volontiers !"

Une pointe d'agacement montait en elle. Seulement, cette colère était en réalité bénéfique. Elle battait dans son sang, au rythme d'un coeur inexistant, néanmoins compensé par tous ces bourdonnements alentours qui luttaient pour leur survie et dans l'espoir, même infime, de regagner la liberté qui était la leur face au Tyran qui les muselaient à tout instant.

Et Delila le sentait. Quelque chose résonnait au plus profond d'elle-même, une lueur, une indignation, une protestation grandissante à mesure que la guerre éclata et qu'elle brisa dans sa fureur les anciens liens qui la reliait à sa reine décédée. Faisant s'envoler son ancienne peau, blanchir ses yeux, son faciès et fissurant toute sa silhouette telle un masque près à céder...

Après tout, elle n'avait jamais été très obéissante...
Voilà pourquoi il n'était pas dans le même camp.
Voilà pourquoi il lui semblait faire appel à sa véritable identité.
Son véritable nom.

D'écailles ou de velours, une seconde paire d'ailes s'étendit le long de son dos. Telle une écharpe.

"Couronnée ou non, ce n'est pas ce que je recherche. Je me fiche de ce que tu penses, de ce que l'Histoire pense et de ce que le monde projette à travers moi. Je veux être libre de faire mes choix, de me battre et de porter les traces de mon héritage, quitte à être le Fléau des autres Puissants ! "

Dernière édition par Delila Scarlatti le Sam 22 Oct 2022 - 0:14, édité 4 fois

Lun 17 Oct 2022 - 2:58 - Sur les traces du Roi et de ma vengeance (RP Acquisition Segunda Etapa - en cours)

Les sens de la Maestra n'avaient jamais été autant à l'affut. Entre logique et sensation, une vérité lui éclata au visage durant sa dernière transformation. Un reflet de son pouvoir. Ou plutôt, une image.

Sa personne est une Colonie.

Ou alors était-ce personnifié par un chant de guerre, le battement d'ailes de ses frères et soeurs et le venin piquant, logique et implacable qui les font bourdonner ; un crissement de lames affutées à travers les âges, que les Reines de sa Colmena avaient avalé et transmis durant plus d'un millénaire pour les déléguer telle une bénédiction ;
Voire une révolte, un aimant en acier ou une goutte de sang parmi tant d'autres. Ou alors peut-être était-ce simplement une rivière de soupirs déversée par les Faibles, dans laquelle elle entrevoit les origines de la première âme ? Mais avec un peu d'imagination, l'on peut aussi imaginer la volonté d'écraser une injustice qui aurait pris la forme d'un serpent et qui, déjà, s'étalait présentement dans le sable du Hueco Mundo parmi tant d'autres Hollows.

Chacun se fait pourfendre, ici. Chacun crie, beugle, hurle comme le bétail, sacrifié injustement dans une querelle fratricide qui n'a pourtant pas débuté par la main d'un Résident de la Nuit.

Voyez par vous-même.

Toujours, ses griffes se serraient contre les tiges et les plumes qui avaient criblé son corps de plaies et de futures sutures. Toujours, Delila crissait des dents et grattait dans le même temps la coquille épaisse qui recouvraient son corps comme une poussière d'étoiles, mi-brillante mi-terne, comme une pierre discrète. Douce. Entre la vie et la mort.

Et pourtant. Tous ces sons, tous ces souffles coupées et ses hurlements étouffés de rage résonnent au plus profond de son âme, comme s'ils étaient universels et ne se répondaient qu'à une problématique personnelle et anarchique : son coeur inexistant soupire face au sentiment de liberté. De règles brisées. De colonie, horde, meute. C'est inscrit dans son cerveau et son être. Etrangement, la sensation fut si grisante que Delila en perdit toute conscience. Toute notion de bien et de mal. Prise dans une euphorie particulière, une sensation de surpuissance lui prit les tripes tandis qu'elle continuait à gagner en rapidité. Sans mal, elle taillada une première fois son adversaire au niveau de sa poitrine, sans distinction, dans un appel vaillant, ou alors anarchique, ou peut-être même suicidaire ? Les versions tendaient à diverger, mais ce n'était pas le plus important.

Ce qui était le plus étonnant et qui capta toute l'attention de ses paires fut l'éclat de son reiatsu tandis que Delila surmontait pour la première fois ses Limites. Il y eut d'abord, dans un éclat similaire à un verre brisé, ses ailes de mouche : translucides, légères, lesquelles s'étendirent de nouveau dans son dos. Rien qui ne différa de sa Resurrección. Seulement, un deuxième craquement signa l'apparition d'une autre paire d'ailes, cette fois-ci écailleuses comme celle d'un papillon mais aux allures polaires, semblables à une écharpe. Sur ses épaules, sa fourrure reprit sa teinte en dépit du sang qui maculait sa texture cotonneuse et soyeuse. Sur sa tête, deux antennes plus étrangères à sa nature d'abeille se dessinèrent, trahissant un état d'hybridation et quelques caractéristiques attribuables à l'âme du Hollow avec laquelle sa Reine avait entremêlé un fragment de son âme pour la créer. Le reste fut blanc, anormalement blanc et strié de rayures noires sur un corps taillé pour la force et la manipulation de chacune de ses lames et de l'attraction qu'elle exerçait comme un aimant. Au final, il n'y eut bien que les traits de son visage et ses yeux gris comme la lune qui rendaient Delila reconnaissable, mais tout dans son allure transpirait désormais une certaine forme de majesté que la Maître des Armes ne se reconnaissait pas.

Un vrombissement, puis deux suffirent à réveiller cette chose qui sommeillait en elle. Comme un tabou levé, sa main se dressa et s'abaissa en direction du Corbeau, un regard déchaîné dans ses prunelles qui ne transpiraient qu'une satisfaction incontrôlable.

"Dansons ! Toi et moi..."

L'expression apeurée de son adversaire suscita en elle quelque chose d'ancien. Dans ce champ où la stabilité n'a pas son mot à dire, et où la nouveauté n'est apportée que par une profonde indignation en temps de guerre et le savoir en temps de paix, ce fut comme si elle redécouvrit la Vie et que son coeur était moins creux. Du reste, la suite est conté par certains vétérans, dont les souvenirs ne manquent jamais d'évoquer un regain de force inespéré dans leur rang à la suite de cette ascension...Bien que ce fut un massacre confus. Entre Bête et Arrancar, Delila mit bien quelques jours à sortir de cette transcendance, plaçant sous sceau une forme qu'elle sait encore perfectible dans son sabre.

Pour autant, certains murmures voguaient encore malgré la mort.

L'on dit désormais que la Révolte et ses scandales prennent la forme d'une Abeille Blanche.

Ou plutôt, l'Abeille de Las Noches.