Bullet [Pv : Alice]

Y’a des fois, les choses se font et d’autres fois encore, les choses ne se font pas. Alors je sais, dit comme ça, c’est un peu le genre de conneries à tout vouloir et rien dire à la fois. C’est juste que je suis le genre de gars qui force pas les choses quand c’est vraiment pas nécessaire. Comme par exemple quand je trimballe ma carcasse jusque dans les quartiers de l’unité des Clubs dans l’idée d’aller rencontrer la Queen qui gère la baraque là-bas, mais que je m’annonce pas à l’avance. Résultat, je la loupe de peu, j’interroge un type sur place qui me dit qu’elle vient de partir y’a pas longtemps, que c’est vraiment pas de chance. Qu’il faudra que je repasse plus tard. Alors je rentre comme je suis venu, les mains dans les poches de mon pantalon, l’esprit tranquille.
Je reviendrais que je m’étais dit. Est-ce que je pensais que ça prendrait autant de temps pour que je revienne ? Franchement je saurais pas dire, je pense pas. J’imaginais pas que j’allais me foutre sur la tronche avec Kyoya entre temps, ‘faut dire, ni que ça tournerait comme ça et que j’allais devoir faire quelques allers-retours dans les cuves magiques. Mais je savais que j’allais revenir, il le faut bien, j’ai quelques trucs dont j’ai envie de causer avec la Queen of Clubs. Alors ça m’a pris le temps, mais je suis de retour par chez eux.

L’Ultima Necat, c’est un peu la gigantesque baraque que ton pote millionaire s’achète et que tu pourrais squatter pour l’éternité tellement il y a apporté tout ce qu’il faut pour y être bien. Je vis littéralement sous le Palais Impérial depuis que j’ai intégré l’organisation, c’est carrément mieux que les appart’s moisis que je pouvais me coltiner à l’époque. Et une fois que je gagnais suffisamment bien en bossant ici, bah j’avais plus franchement envie de partir. Pourquoi me faire chier à me trouver un autre appart’ alors que c’est le pied ici ? Bref, les Clubs.
La dernière fois que je suis passé dans le coin, je suis tombé sur un type assez spécial, normal en sachant de base que c’était un Quincy. Mais pas franchement le plus bavard du lot, c’est tout juste s’il a été foutu de répondre à mes questions sur sa supérieur. Cette fois, j’espère que j’aurais plus de chance. Et si c’est pas le cas encore une fois, j’en profiterai pour connaître un peu mieux le coin et les gens qui y sont. L’Unité Défensive de l’Ultima, j’aurais pu y finir si j’avais pas autant un profil tourné vers l’offensive, que j’avais pas cette propension à plus causer de dégâts que les limiter. Ce que je fais de mieux c’est tuer des Hollows, et comme je retiens rarement mes coups, le paysage en pâtit souvent.

— Salut soldat, je suis le Knight of Swords. Kyubu Reijiro. Je peux te déranger quelques minutes ? J’ai jeté mon dévolu sur ce petit bout de femme à la chevelure émeraude, je sais pas si c’est à cause de la couleur de ses cheveux que je me suis tourné vers elle ou si c’est parce que c’est la première personne sur laquelle je suis tombé en arrivant, mais j’y suis. Planté devant elle, dans mon costume toujours impeccable, la tenue est importante à mes yeux, surtout quand je représente mon Unité, mon King et tous mes camarades Swords. Hors de question de me balader habillé comme un clochard, un beau costume deux pièces, sobre, chemise et cravate bien nouée. Main gauche fourrée dans la poche de mon pantalon, la montre au poignet bien visible, boucles en or aux oreilles.
— Je voudrais savoir si la Queen est dans les parages, par hasard ? Je me suis pas annoncé, donc y’a des chances que je la loupe, mais on sait jamais, des fois qu’elle soit encore dans son bureau ? Si j’aime prendre soin de ma tenue vestimentaire au boulot, je suis déjà moins pointilleux sur ma façon de causer. C’est plus brut, plus naturel, mais ça reste respectueux et sérieux.

Après tout ce qui lui était arrivé, Alice avait été obligée de se reposer, ordre du médecin, pour reprendre les forces qu’elle avait perdu. Avec le nombre de côtes et d’os fêlés qu’elle avait, ainsi que des plaies qui s’étaient infectées durant sa captivité, il serait bon de penser qu’elle aurait écouté l’ordre qui lui était donné, mais non. Se reposer, elle l’avait suffisamment fait, elle ne pouvait pas rester inactive pendant une semaine entière tout de même.

Non, ce qu’elle voulait, c’était s'entraîner pour éviter qu’une telle situation ne se reproduise. Si elle n’avait pas manqué de prudence ou de force lorsque ce fichu novena l’avait kidnappé, tout cela ne serait jamais arrivé. Elle n’allait pas se récompenser en se tournant les pouces.

Mais, alors qu’elle se dirigeait vers la zone d'entraînement, prête à faire chanter ses balles sur les droids, quelqu’un l’interrompt. Un grand gaillard, habillé comme un businessman, ou un marié et une corpulence menaçant de déchirer son costume s’il serrait les dents un peu trop fort. Était-ce un club aussi ? Non, avant qu’elle puisse dire bonjour, il se présentait comme le knight of swords, et une sueur froide perlait aussitôt sur le front de la fullbringer d’émeraude.

“Oh, un … Sword … Bonjour ..?”

Alice avait de très mauvais souvenirs des swords, les deux qu’elle connaît n’avait montré aucune hésitation à presque la tuer lors de simples entraînements, si bien qu’elle en était venu à penser qu’ils étaient tous psychopathes dans cette branche de l’ultima necat. Taré ou non, cela restait ses supérieurs, et elle se ressaisissait vite, arborant son sourire professionnel avant de fermer complètement sa doudoune pour avoir l’air plus présentable.

“Alice L’Epervier, Fourth of club, je vous en prie.”

Elle avait déjà une petite idée de pourquoi un sword venait ici, probablement pour parler à sa Queen, et lorsqu’il précisait qu’il ne s’était pas annoncé, il savait que c’était fini pour lui. La reine Recca était quelqu’un de très occupé, son agenda était plein avec la menace des abominations qui planait sur l’humanité, il y avait que très peu de chance qu’elle puisse recevoir le knight sans annuler un autre rendez-vous.

“Je pense qu’elle est occupée, les clubs s’activent de toutes parts pour se préparer à un éventuel retour des abominations [Monsieur], je doute que notre reine ait beaucoup de temps libre.”

C’était pour ça que l’on prenait des rendez-vous et que l’on ne venait pas à l’improviste, surtout dans une situation critique comme celle ci où nous ne savons pas si demain une catastrophe peut arriver, et si on y est assez préparé.

“Je ne peux que vous recommander de venir annoncer, la prochaine fois.”

C’est évidemment impossible de connaître toutes les têtes qui bossent au sein de l’organisation, il faudrait une sacré mémoire ou un code triche de la vie réelle. Maintenant que j’y pense, je sais que y’a un truc similaire qui existe déjà. Des gens qui retiennent immédiatement ce qu’ils ont vu, en grande quantité et avec une précision de dingue. Des espèces d’ordinateurs humains les types, c’est un truc assez dingue. Cherchez pas à ce que je lâche un nom pour ce truc, si je l’ai su un jour, je m’en souviens déjà plus. C’est clairement pas ma plus grande quantité de retenir les choses avec précision, mais bon on s’en cogne un brin ici.
La gonzesse que j’ai abordé histoire de savoir si la Queen est dans les parages, me semble pas particulièrement à l’aise en ma présence. Je sens comme un malaise en lui causant, dans sa réponse, son expression du visage. Alors je sais que j’ai pas la gueule la plus agréable du monde, que j’ai tendance à passer pour le type énervé du coin, mais quand même. Un Sword, oui. A y réfléchir, c’est peut-être de savoir mon unité d'appartenance qui l’a fait tiquer. Ou alors c’est mon grade ? L’un comme l’autre, ça peut impressionner un brin quand on est nouveau, ou pas un grand fan des Swords. Mais ce moment bizarre dure pas, un sourire, une veste refermée et c’est bon.

Alice L’Epervier, donc. Four of Club, je pense que j’ai tapé à la bonne porte au moins, c’est déjà ça. Maintenant, je peux comprendre qu’elle soit pas super naturelle devant un gradé, vu sa position au sein de l’Ultima. Y’a des gens comme ça, ils supportent pas trop la pression, même quand on fait rien pour leur mettre sur les épaules. Il suffit qu’un moment quelconque en possède une touche et de très bons éléments peuvent se liquéfier devant ta poire. Je le sais, j’ai déjà assisté au phénomène de mes propres yeux.
Cette Alice garde son calme en tout cas, elle se démonte pas. En même temps, y’a pas de raison d’en faire toute une histoire, je suis plutôt cool comme gars tant qu’on cherche pas à me chier dans les pompes. Ici, la réponse si elle est prévisible est pas suffisante pour que ça me fasse chier. C’est un peu le jeu de la roulette russe de débarquer à l’improviste pour s’entretenir avec un King ou un Queen, le taux de chance qu’ils soient tranquillement le cul posé sur une chaise étant très mince. Y’a quand même un truc dans sa réponse qui me fait lever un sourcil, étonné. Si j’ai parfaitement compris quasiment tout le texte, y’a un moment mon cerveau doit être parti pisser parce qu’un des mots a sonné vachement faux à l’oreille, inconnu.

— Mossyeu ? C’est quoi ça, mossyeu ? Un type d’abominations que je connais pas encore ? La tronche que je tire laisse planer aucun doute, je me fous pas d’elle, j’ai pas pigé ce mot. Il s’agirait d’articuler aussi, un minimum. Ou alors c’était une insulte de Clubs et c’est passé crème. — Mais en tout cas, c’est noté pour la Queen. Je reviendrais ouais, quand j’aurais un peu plus de temps moi aussi. Et c’est clairement pas dit que cette fois encore je fasse l’effort de m'annoncer, c’est un peu le genre de trucs que je trouve chiant dans ce genre d’organisation. Le protocole, ce cher protocole. Moi ça a tendance à m’emmerder de devoir envoyer un courrier fait main ou de faire courir un de mes gars pour demander audience auprès des chefs d’Unité. Je sais que c’est comme ça que ça fonctionne, mais ça empêche pas que ça me les brise léger.
Puis là, j’ai réussi à me dégager ce créneau par miracle, mais avec l’absence de Kyoya et le petit projet que j’ai en tête, je risque pas de le retrouver de sitôt, ce petit créneau libre miraculeusement. Surtout avec ces merdes rôdant pas loin, maintenant. Mais comme j’ai un peu de temps et pas franchement envie d’avoir fait un nouveau voyage pour rien, discutons un peu. — Pas trop le bordel ici depuis l’apparition des Abominations ? C’est vous les premiers concernés pour le coup, ça doit pas être facile à gérer un tel merdier…

Il semblerait que le knight ne sache rien du Français. Rien de surprenant, elle était dans un pays bien éloigné de sa belle nation après tout, et elle ne pouvait s’attendre à ce que chaque japonais qu’elle croise parle sa langue. Aussi prenait-elle donc le temps de lui expliquer, pour qu’il ne se fasse pas de mauvaises idées.

“Cela se prononce “[Monsieur]”, c’est l’équivalent français de votre -sama. Je suis plus habituée à référer à mes supérieurs ainsi.”

Qu’il puisse la comprendre lorsqu’elle avait ces petits lapsus ou non n’importait pas vraiment, du moment qu’il ne se faisait pas de mauvaises idées. Il semblait au moins que le message soit passé, et qu’il reviendra ultérieurement. Peut-être devrait-elle en glisser un mot à l'assistant de la Queen, mais s’il ne prend pas un créneau, il n’y a rien qu’elle puisse faire.

Jugeant qu’elle en avait fini avec cet homme, elle s’apprêtait à prendre congé, jusqu’à ce qu’il ravive la conversation. Ce sujet était sur toutes les lèvres après tout, il n’était pas étrange qu’un gradé des swords s’y intéresse. Elle n’avait pas un emploi du temps aussi chargé que ses supérieurs, et étant toujours en convalescence techniquement, on ne lui en voudra pas de flâner quelques minutes de plus. Au contraire.

“Un peu trop le “bordel”, plutôt que l’inverse. Ce mot est sur toutes les lèvres, et pourtant on ne sait rien ou presque d’eux.”

Du moins, on sait quelques informations sur les monstres sans cervelle, grâce à la confrontation entre eux, l’ancien king of Cups et Alice, mais sur leurs maîtres, rien. C’est un cauchemar de se préparer à l'impréparable. Alice a dû expliquer encore et encore tout ce qu’elle avait pu retenir de sa confrontation, de leur capacité à drainer l’énergie spirituelle, de leur apparence atroce, de ce qui semblait être une conscience collective, mais c’était trop peu.

“Tout ce que nous savons, ce sont quelques spécificités de leurs fantassins. Sur les abyssaux, nous n’avons aucune information ou presque, et d’expérience personnelle, ils sont à milles lieux de leurs abominations.”

C’était peut-être de tout cela dont voulait parler le knight à sa queen, dans ce cas, si Alice pouvait lui donner les informations qu’il cherchait, peut-être n’aurait-il pas à revenir sans rendez-vous. Cela serait ça de fait, et cela ne la dérangeait pas d'assister ses collègues comme elle le pouvait, même les tarés des Swords.

"Vous cherchez des informations plus concrètes peut-être ?"

— Ah ouais ? Euh, bah ok. Je parle pas un mot de français perso’, c’est pas une langue morte de toute ? Je sais plus où j’ai entendu ça exactement, peut-être dans un vieux bar en ville, mais y’a des types qui causaient des langues à parler en dehors du japonais et le français était pas cité comme prioritaire. L’anglais, surtout l’anglais, puis même de l’espagnol. — Par contre je sais dire ça : Donde está, la bi-bli-o-te-ca ? Oui bon, le dernier mot j’ai encore du mal à le prononcer, mais eh, c’est déjà mieux que la dernière fois devant ma téloche quand j’ai essayé ! Je sais pas si elle aura la ref’, mais putain quel film de dingue ! Quant à mon accent, je dirais que c’est pas plus ridicule qu’un foutu étranger qui tente de parler japonais, au moins ça sonne pas mandarin. — Comment ça se fait que tu causes bien le français, toi ?

— Ah ça tu l’as dit… chez nous aussi les gars arrêtent pas d’en parler. Y’en a même qui ont pris les paris, lequel en butera un le premier, celui qui en butera le plus, y’en a même qui ont parié sur le nombre d’Abyssaux que peut se farcir le King of Sword en une seule fois… J’adore mes camarades, toujours autant depuis que je suis devenu leur supérieur, mais bordel la plupart ont de sérieuses cases en moins. J’ai peur que chez certains ce soit la moitié de la cervelle qui soit absente tant ils peuvent être cons ou totalement inconscients. Au sein des Swords, on attend leur retour avec grande impatience, comme de bons suicidaires impatients d’avoir leur dose de baston épique. Une chance qu’on a plus l’autre taré de rouquin aux commandes, il aurait envoyé toute l’Unité traquer les Abyssaux pour les exterminer, ce grand malade !
— D’expérience personnelle ? T’es en train de me dire que tu t’es retrouvé face à eux ? Abyssaux compris ? J’écarquille un peu les mirettes, étonné. Je dirais pas qu’elle a eu de la chance de s’en farcir un, mais quand même, c’est pas rien d’être dans les premiers à leur avoir fait face. Surtout si elle en est revenue vivante, elle doit pas être si fragile qu’elle en a l’air la petite. — Bah… j’étais pas franchement venu pour discuter de ça avec ta Queen, pas entièrement en tout cas même si ça les concerne un peu, mais carrément ouais que je veux en savoir plus ! Je suis en train de commencer à me dire que d’avoir fait le choix de traîner un peu ici avant de repartir était clairement pas une perte de temps.

— Qu’est-ce que tu peux me dire sur eux exactement ? Dans les rapports que j’ai pu lire sur leur compte, j’ai cru capter qu’on pouvait pas capter leur énergie, mais qu’ils en imposaient sévère, au point de te coller sur place de peur. C’est quoi au juste leur petit truc ? Si je peux savoir exactement comment ils font, je serai pas comme un con une fois en face d’eux le jour où on se mettra sur la tronche. Face à un adversaire supposé plus fort, toute information est bonne à prendre. Parfois, faire tomber un plus gros morceau que soi se joue sur ce genre de petits détails recueillis en amont d’une bataille. C’est le genre de truc que Kyoya m’a appris, pour affiner mon sens tactique au combat. Quand tu peux pas seulement terrasser un adversaire par ta seule puissance, élaborer une stratégie pour le faire tomber ça peut avoir son petit effet.

Alice ne savait pas trop quoi répondre … Une langue morte ? Non ? Pas qu’elle sache. Le latin l’était, c’était peut-être ça dont il faisait référence. Confondre les deux … Bref. Elle ne commenterai pas, cela pourrait passer pour de l’insubordination. Mais si elle ne respectait pas la hiérarchie, elle aurait beaucoup à dire.

“Parce que je suis Française.”

Était-elle surprise en apprenant que les swords faisaient des paris à la con sur une situation critique ? non. Elle restait visiblement dérangée par la sordidité des paris. Surtout qu’ils pourraient prendre un peu plus exemple sur leur king, qui devait se trouver au hueco mondo à l’heure qu’il est. Au moins, ils semblaient montrer un certain respect envers sa force … d’une manière des plus beaufs. C’était un clou de plus dans la réputation des swords aux yeux d’Alice.

“Oui, et oui.”

Elle pensait avoir marqué son nom dans le rapport, mais c’était vrai qu’un nom s’oublie facilement. Peut-être maintenant se souviendra t’il de qui elle était. Au moins avec cette phrase, elle avait probablement évité quelques problèmes à sa queen. Mais du coup … les problèmes se déplaçaient sur elle.

“Si je connaissais leur tour, je l’aurais écrit. C’est ce que j’ai écrit sur le rapport, d’une manière ou d’une autre, ils sont impossible à détecter par leur reiryoku, peut-être qu’ils n’en ont pas. Ils ont néanmoins cette étrange aura de terreur, donc ils doivent avoir un pouvoir d’une manière ou d’une autre.”

Alice n’avait pas de honte à dire qu’elle avait été terrifiée face à ces créatures, c’était une information importante à transmettre, car cela pouvait très bien être une de leurs capacités. Être préparé à tous était le job des clubs, la fierté était superficielle pour ce but.

“On en sait plus sur eux par théorisation néanmoins, en se basant sur leurs laquais. En plus de cet aura et de leur apparence abominable, leurs attaques ont la faculté de drainer l’énergie, non pas la disperser comme on pourrait le faire, mais la drainer pour recharger la sienne. Pour en avoir fait les frais, c’est ce que j' ai ressenti. Ce qui est étrange, comme on ne peut pas les détecter, et pourtant il semblent se nourrir d’une manière ou d’une autre de l’énergie spirituelle.”

Cette contradiction était probablement ce qui faisait le plus débat, mais à moins d’avoir une seconde rencontre avec ces choses, impossible d’avoir plus de détails.

“Ils ne sont pas bien forts seuls, mais ils attaquent en groupe, comme une sorte d’esprit de ruche. Donc ils sont coordonnés au détail près, et il est très facile d’être dépassé par le nombre de leurs attaque au début.”

— Ah. Elle est française la petite, ok. J’ai rien d’autre à dire, ça fait sens maintenant qu’elle me le dit, mais je m’attendais à une explication un petit peu plus intéressante. Quelque chose du genre, je suis une petite génie qui maîtrise quinze langues différentes et qui a voyagé à travers le monde pour découvrir des tribus sauvages, ou je suis une traductrice ultra célèbre à travers le monde. Mais c’est une française. On fera avec comme on dit, hein. — Toi aussi tu fais que râler ? Il parait que les français ont un vrai caractère de merde. Je vais quand même pas la laisser s’en tirer sans une petite vanne envers ses origines, ce serait dommage. Et je rigole, parce que ça m’amuse.

Les rapports, les rapports… elles ont que ce mot la à la bouche les gonzesses à l’Ultima ou quoi ? J’ai l’impression de causer à la Ten of Swords, elle aussi était pas foutu de dire autre chose que "Il faut lire le rapport." Est-ce qu’ils vont finir par comprendre que j’en ai un peu plein le derche de lire toute la journée alors qu’on pourrait échanger de vive voix comme des gens normaux ? C’est si dur que ça d’aligner des mots pour former des putain de phrases et expliquer en face à face ? Bordel, ce que ça peut me gonfler ce genre de réponse. Mais j’ai appris de l’autre fois, je vais pas envoyer chier cette Alice, je vais prendre une inspiration, souffler un bon coup et desserrer le fiacre. Au moins elle prend quand même la peine d’expliquer. Pas si dur hein ?
— Y’a forcément une explication oui… un petit tour de saloperie en rapport avec leur espèce ou quelque chose du genre. J’ai déjà rencontré des types capables d’éteindre leur énergie spirituelle, mais pas indéfiniment… Je suppose que nos scientifiques sont déjà sur le coup, à chercher comment c’est possible de réaliser ce que ces Abyssaux font. Moi, à part me creuser la tête sans espoir d’apporter une réponse, je peux pas faire grand-chose. Pas tant que j’en aurais affronté un, du moins.

— Hm… ils nous pompent notre propre énergie pour se refaire la cerise ? Plutôt bâtard comme façon de se battre. Pas tellement mon genre, d’être vicieux en combat, mais je suis pas naïf, c’est des stratégies que des monstres venu pour tuer peuvent établir. Et la preuve que ce genre de sale coup est efficace, nos agents présents au moment de leur apparition ont pas été capables de les arrêter. Il va falloir se montrer prudent contre eux, éviter un maximum de se faire toucher par leurs attaques, si c’est bien comme ça qu’ils nous pompent notre énergie.
Du reste, ça me semble être à peu près pareil que partout. Y’a les soldats de base qui comptent plus sur le nombre pour être une menace et les plus gros morceaux, qui dirigent les plus faibles. Le fonctionnement classique, à la différence que les gros morceaux sont vraiment d’énormes gros morceaux, d’après ce que m’a dit Kyoya. S’il le faut, nous aussi on utilisera le nombre pour les abattre. J’ai aucun problème à me battre en quatre contre un si ça permet de préserver des vies et cette ville intacte.

— Je vois… noté. Je vais pas prendre plus de ton temps, je faisais que passer. Merci pour tes réponses. Si tu vois ta Queen, dis-lui que le Knight des Swords lui enverra un petit mot pour s’entretenir avec elle. Puisque visiblement, ça marchera pas autrement, pas le choix. J’adresse un petit sourire et un signe de main à la Fourth of Club, avant de filer.

Je conclus ici de mon côté, Reijiro aura plus ou moins obtenu ce qu'il voulait, je pense pas nécessaire d'étirer pour rien °° Merci pour le rp !