Lee Bai-Long
Données Spirituelles
Grade: 15ème siège de la 5ème division
Lun 29 Mai 2023 - 13:33 - Homo homini lupus [Thoki]
Autre jour, autre quartier, le voyageur continuait à arpenter le Rukongai sans autre but que celui de ne jamais se réveiller sous la lame de l'Onmitsukidō. La partie la plus frustrante de son périple était sans doute de ne pas savoir s'il était réellement traqué: les forces spéciales étaient-elles toujours à sa poursuite ? L'avaient-elles seulement jamais été, ou ne s'étaient-elles concentré que sur les membres les plus importants du clan ? Que ce soit ou non le cas, Bai-Long savait bien qu'elles ne rechignaient jamais à abattre des dizaines de victimes collatérales pour une cible prioritaire, et c'était bien la raison pour laquelle il s'était séparé des siens en premier lieu. A moins qu'il en ait simplement eu assez de voir les Lee sombrer dans le tribalisme et la décadence. Quel ironique destin pour ceux qui avaient autrefois été l'un des viviers les plus prolifiques pour l'institution ancestrale qui les traquait aujourd'hui.
En 150 années d'exile, Bai-Long avait appris à remarquer les différences a priori imperceptibles qui naissaient çà et là dans un Rukongai que le Seireitei voulait penser uniforme. Il savait lire la peur sur le visage des anciens et la satisfaction sur celui des miliciens, et savait écouter le silence assourdissant des ruelles dépeuplées et les chuchotements inquiets des gamins des rues. En bref, il savait ce qui différenciait un bon quartier d'un mauvais. Celui dans lequel il venait de poser les pieds n'empestait pas à proprement parler la corruption, bien au contraire, mais il savait que quelque chose clochait. Les rues étaient propres, peut-être trop. Il n'y avait, pour ainsi dire, personne dehors en ce début de soirée. Bai-Long pensa d'abord avoir déniché un autre de ces quartiers fantômes qui restaient à l'abandon quelques décennies avant d'être redécouverts, mais il remarqua bien vite les innombrables paires d'yeux qui le fixaient depuis l'intérieur de bâtiments. Il n'était pas seul ici, bien au contraire, mais les locaux semblaient avoir peur de quelque chose. Il était pourtant certain de ne pas être devenu un hollow pendant la nuit, alors qu'est-ce qui pouvait bien poser problème ? Plissant les yeux, Bai-Long palpa tour à tour son large chapeau de paille, sa tunique, puis les tonfas cachés dans son veston. Rien d'anormal a priori.
Ses réflexions furent interrompues par des ricanements au loin. Il pensa d'abord s'en approcher pour tirer cette affaire au clair, mais l'urgence dans le regard des locaux se fit plus pressante dès ses premiers pas en direction des voix. S'agissait-il de brigands ? Étaient-ils à l'origine de la terreur prégnante dans la rue ? Le Lee avait vu sa part de quartiers tombés sous le contrôle de bandits, mais jamais il n'avait vu de tel règne de la peur. Quelque chose clochait. Suivant les conseils implicites des habitants, il atteint en quelques bonds un toit plus bas que les autres et s'y accroupit, attendant patiemment la suite des évènements.
Les voix au loin s'étaient à nouveau tues, mais les regards des habitants n'avaient rien perdu de leur intensité. S'attendaient-ils à une patrouille imminente ? Perché sur ces nouvelles hauteurs, l'exilé balaya le paysage du regard. Un bâtiment se distinguait des autres par sa taille, à quelques pâtés de maisons seulement de sa position. Il s'agissait en fait d'une sorte de manoir, fortifié qui plus est, qui surplombait de loin les demeures alentours faites de bric et de broc et visiblement vieillissantes. Il s'agissait à n'en pas douter du siège du pouvoir en place, mais Bai-Long avait encore du mal à comprendre comment un simple groupe de bandits pouvait asseoir une autorité si forte et incontestée sur tout un quartier.
Enfin, les voix retentirent à nouveau, plus proche. S'agissait-ils des tyrants ou de courageuses âmes qui bravaient le couvre-feu ?
En 150 années d'exile, Bai-Long avait appris à remarquer les différences a priori imperceptibles qui naissaient çà et là dans un Rukongai que le Seireitei voulait penser uniforme. Il savait lire la peur sur le visage des anciens et la satisfaction sur celui des miliciens, et savait écouter le silence assourdissant des ruelles dépeuplées et les chuchotements inquiets des gamins des rues. En bref, il savait ce qui différenciait un bon quartier d'un mauvais. Celui dans lequel il venait de poser les pieds n'empestait pas à proprement parler la corruption, bien au contraire, mais il savait que quelque chose clochait. Les rues étaient propres, peut-être trop. Il n'y avait, pour ainsi dire, personne dehors en ce début de soirée. Bai-Long pensa d'abord avoir déniché un autre de ces quartiers fantômes qui restaient à l'abandon quelques décennies avant d'être redécouverts, mais il remarqua bien vite les innombrables paires d'yeux qui le fixaient depuis l'intérieur de bâtiments. Il n'était pas seul ici, bien au contraire, mais les locaux semblaient avoir peur de quelque chose. Il était pourtant certain de ne pas être devenu un hollow pendant la nuit, alors qu'est-ce qui pouvait bien poser problème ? Plissant les yeux, Bai-Long palpa tour à tour son large chapeau de paille, sa tunique, puis les tonfas cachés dans son veston. Rien d'anormal a priori.
Ses réflexions furent interrompues par des ricanements au loin. Il pensa d'abord s'en approcher pour tirer cette affaire au clair, mais l'urgence dans le regard des locaux se fit plus pressante dès ses premiers pas en direction des voix. S'agissait-il de brigands ? Étaient-ils à l'origine de la terreur prégnante dans la rue ? Le Lee avait vu sa part de quartiers tombés sous le contrôle de bandits, mais jamais il n'avait vu de tel règne de la peur. Quelque chose clochait. Suivant les conseils implicites des habitants, il atteint en quelques bonds un toit plus bas que les autres et s'y accroupit, attendant patiemment la suite des évènements.
Les voix au loin s'étaient à nouveau tues, mais les regards des habitants n'avaient rien perdu de leur intensité. S'attendaient-ils à une patrouille imminente ? Perché sur ces nouvelles hauteurs, l'exilé balaya le paysage du regard. Un bâtiment se distinguait des autres par sa taille, à quelques pâtés de maisons seulement de sa position. Il s'agissait en fait d'une sorte de manoir, fortifié qui plus est, qui surplombait de loin les demeures alentours faites de bric et de broc et visiblement vieillissantes. Il s'agissait à n'en pas douter du siège du pouvoir en place, mais Bai-Long avait encore du mal à comprendre comment un simple groupe de bandits pouvait asseoir une autorité si forte et incontestée sur tout un quartier.
Enfin, les voix retentirent à nouveau, plus proche. S'agissait-ils des tyrants ou de courageuses âmes qui bravaient le couvre-feu ?
