Like a Stone

Les années s’écoulaient, sans qu’aucun solution à ces antiques mystères ne lui apparaissaient. Lorsqu’il était revenu au monde, d’autres comme lui avaient suivi le même chemin. Isielle notamment, ce qui n’était que justice. S’il en était une qui méritait d’hériter d’une seconde chance, c’était elle, prête à nouveau à être entièrement dévouée à sa communauté, même s’il n’en restait pour ainsi dire rien. Les Arrancar de la Lune avaient disparus. Et il fallait se rendre à l’évidence : ils étaient un mystère pour les autres Hollow, un vestige d’un passé oublié, tout comme l’étaient les Hollow à l’origine du Ziggurat, des autres ruines et des inscriptions qui y sommeillaient.

Inscriptions auxquelles il avait décidé de vouer sa vie, son existence. Toujours, cela n’avait pas changé. Plus encore à présent, maintenant qu’un artefact d’un autre temps sommeillait en son coeur. Cimériès s’estimait également en devoir, en mission. Pour la mémoire d’Aguarès, il se devait de creuser ces mystères. Afin de faire évoluer son peuple, son monde. De pouvoir se protéger lorsqu’à l’avenir, d’autres encore en voudraient à leurs vies. Cela arriverait forcément. Cela arrivait toujours, si l’on devait en croire l’histoire.

Mais l’érudit en était arrivé à une évidence : il ne pourrait rien faire avancer d’ici. Si le Ziggurat avait eu d’autres secrets à lui dévoiler, il l’aurait fait lors de sa première existence, et où des siècles de recherche n’ont pas débloqué la situation. Mais il le savait à présent, l’avait prouvé avec Aguarès : il existait d’autres ruines. Qui pouvaient, peut-être, comporter d’autres vestiges et artefacts puissants, laissés par une ancestrale civilisation dont ils auraient beaucoup à apprendre. C’est du moins sur cette histoire qu’il baserait son existence. Aussi s’était-il préparé. Il allait quitter la cité rupestre et parcourir longuement le désert. Peut-être y ferait-il des rencontres, en l’espoir de capter des indices nouveaux. Peut-être aurait-il la chance de faire des découvertes stupéfiantes.

S’assure de bien avoir emporté dans sa tunique son carnet de notes, où il avait codé les informations les plus capitales à sa disposition. Il serait le seul à pouvoir le lire, à moins qu’un esprit plus brillant encore ne parvienne à en décoder les savoirs. Encore faudrait-il le lui prendre, et savoir quoi en faire. Sa seule possession. La seule qu’il devait s’assurer d’emporter avec lui, en tout cas. Le vagabond ne s’encombra pas non plus d’adieux. Il n’avait personne à qui il ressentait nettement le besoin de dire au revoir, ne s’était pas lié ces dernières années, depuis son retour. Isielle saurait qu’il était parti. Elle savait toujours tout. Le reste… remarquerait-on réellement son absence ? Qu’importe. Aujourd’hui, il partait vaquer de par le monde !