Kiryû Shinjiro [Terminé]

Pouvoir - Magnétisme

Shikai - "Okite Kaimetsu" : La lame s'allonge, atteignant facilement les deux mètres. Sa forme est aussi particulière : trois poignées apparaissent sur l'un des côtés, laissant un seul tranchant, massif. Une épée qui déchire à tout point de vue. Shinjiro contrôle cette lame grâce au magnétisme et peut donc l'envoyer et la récupérer sans la moindre difficulté.



Bankai - "Zenmetsu" : En prononçant sa libération, Kaimetsu change totalement de forme. La lame se liquéfie totalement, devenant une mare métallique soumise à la volonté du colosse. Il peut désormais utiliser ce pouvoir comme bon lui semble, n'étant finalement limité que par son imagination. Une force de destruction pure.

C'est un colosse mesurant près de deux mètres vingt, dont le corps est clairement taillé pour le combat. Homme fier, mental d'acier, il est très appliqué dans les disciplines qu'il aime, délaissant malheureusement complétement celles qu'il estime inutiles ou trop compliquées. Adepte du Hakuda et du Zanjutsu, il a poussé le vice en étudiant pratiquement que ces deux arts, ignorant le Kidō qu'il considère comme étant indigne de lui. A ses yeux, ce n'est là que de la "triche" et cela ne devrait pas avoir sa place au cours d'un véritable combat.

Celui que l'on nomme parfois l'Argenté, à cause de la couleur de ses cheveux et de son regard gris, n'est pas du genre à passer inaperçu. Il attire souvent l'attention, et pas seulement à cause de sa corpulence massive. Grande gueule, bagarreur, avec des idées un peu trop arrêtées sur bien des sujets, il est le genre d'homme à se foutre de ce qu'on dit de lui et à clamer haut et fort ce qu'il pense. Son corps est marqué par de nombreuses blessures subies avant qu'il ne soit élève au sein de l'académie, à l'époque où il combattait au coeur même des pires quartiers du Rukongai. Selon lui, la force est capable de tout résoudre. Ce pourquoi il a toujours privilégié la violence à la réflexion.

S'il y a une chose qui l'agace, c'est d'entendre que ceux du Rukongai ne disposent d'aucun talents. Un discours qu'il a souvent entendu alors qu'il était sur les bancs de l'académie, au début de son apprentissage, avant que ces abrutis ne comprennent que lui, Kenshirō et Mizuki n'étaient pas les premiers venus et qu'ils marquent les esprits (et souvent les gueules) au cours de ces premières années. Cela a développé un certain instinct de compétition et une ambition peu commune. Comme il aime le dire souvent : "j'vais vous marcher sur la gueule, prendre c'que j'veux et vous prouver que j'vaux aussi bien que ces tanches de nobles."

Très proche de ses amis en qui il a une foi absolue, il n'a jamais nié que Kenshirō comme Mizuki l'ont beaucoup aidés à s'améliorer au cours de ces quatre dernières années. Ainsi que Daestra, dont la relation différait de celle des autres mais dont il était très proche. Sans eux, il n'en serait sans doute pas là aujourd'hui. Selon lui, un Shinigami est un soldat et en tant que tel, ils doivent être sur un champ de bataille, en première ligne. Pas planqué derrière des remparts à espérer qu'aucun conflit ne se déclenchera. Une vision un peu extrême certes mais il estime que c'est aussi à cause de cette façon de se voiler la face que la Soul Society a subi autant de revers par le passé. Il est peut-être temps de revoir ses priorités.

C'est quand même mieux tout seul

Se démerder seul, il en avait toujours eu l'habitude, jouant des poings pour obtenir ce qu'il voulait ou pour se faire respecter. Il faut dire que la vie dans certains quartiers du Rukongai n'était pas facile. Shinjiro était déjà grand pour son âge. Et déjà bagarreur, se moquant des conséquences sur lui. Des roustes, il en avait pris plus d'une et en avait également donné, lui qui se baladait en permanence avec ce gros morceau de bois dont il se servait comme d'une arme. Mais ce qui le motivait à agir, ce n'était pas la méchanceté mais plutôt la nécessité. Il avait faim. Ce qui était peu courant pour la plupart des âmes en ce bas monde. Et cette faim, elle devait être assouvie.

Solitaire dans l'âme, il préférait alors arpenter les quartiers seul, essayant de dégoter ce dont il avait besoin pour survivre. Parfois les poubelles lui permettaient d'avoir ce qu'il cherchait. Mais c'était assez rare et une solution devait être trouvée. Une solution qu'il estimait plus facile que de farfouiller au hasard dans les immondices. Le vol. Il avait vu faire certains gosses et de loin, cela paraissait facile. Il suffisait d'être un peu adroit et surtout rapide. Des qualités qu'il pensait avoir.

Malheureusement pour lui, son physique n'était pas aussi passe-partout que les autres. Il avait l'allure d'un lutteur, pas d'un voleur. Et ne possédait aucune des qualités permettant de se fondre dans la masse pour tenter quelques actions d'éclats. Chaque fois, il se faisait prendre. Et cela dégénérait. Rapidement, il en vint à changer d'option. Pour se nourrir, plutôt que de voler, il irait racketter. Le plus simple et le plus facile à ses yeux. Il s'en sortait mieux, misant sur les forces que lui avaient donnés la nature. Seulement il choisissait ses cibles au hasard et pas toujours des marchands, appréciant souvent tomber sur les autres voleurs pour récupérer leurs biens, plus facile et moins risqué selon lui. Il arriva ce qui devait arriver : tomber sur un mec plus coriace que les autres. Un chef d'un gang du coin, fort comme un boeuf.

Kiryû Kamui qu'il s'appelait. Apparemment à la tête d'un petit groupe qu'il contrôlait. Un mec qui lui mit une sacrée toise. Une trempe bénéfique pour l'Argenté car elle fut suivie d'une proposition. Intégrer sa bande. Le suivre et alors il aurait de quoi bouffer. Mais pour cela, il allait lui aussi devoir mettre la main à la pâte. Un deal acceptable pour Shinjiro qui commençait à s'emmerder sec dans sa vie. Si vivre en communauté ne lui plaisait pas plus que ça, il y avait des avantages non négligeables à appartenir à un groupe plus conséquent. Le temps passant, ils devinrent une sorte de famille. Particulières, parfois violentes, mais soudées. Il mangeait à sa faim ou presque et Kamui possédait dans son équipe un mec capable d'aller à la castagne sans problème et aimant ça. De belles années en réalité. Mais Shinjiro évoluait. Et sa faim aussi.

L'entrée à l'Académie. Premiers efforts.

Le Rukongai évolua lui aussi. Des événements marquèrent l'esprit du colosse mais ce qui changea réellement son existence, ce fut l'émergence de Dojo, servant à s'entraîner et à sélectionner les forts potentiels pour qu'ils puissent intégrer l'Académie des Shinigamis. Kamui le poussa rapidement à se rendre là-bas. Il sentait que "son fils adoptif" pouvait faire mieux que ça. Mieux que de vivre avec une bande de voleurs et de bagarreurs. Il avait fait certaines rencontres mais même ça, ce n'était pas suffisant à le retenir. Car le Seireitei l'attirait. Les histoires sur les Shinigamis étaient nombreuses et il savait qu'ils vivaient mieux que lui. Il commença rapidement à intégrer ces fameux Dojo. Se démarquant des autres rapidement.

Jusqu'à ce qu'ils soient repérés. Jusqu'à intégrer l'Académie Shinigami. Kamui lui souhaita bonne chance. Et de ne pas oublier les valeurs qui étaient les siennes. Le colosse était fier d'avoir vécu auprès de cet homme, si fier qu'il arborait désormais son nom de famille. Kiryû Shinjiro, voilà un nom qui sonnait bien et qu'il comptait faire connaître. Un nouveau monde s'ouvrait à lui. Un monde qui intriguait le colosse déjà. Les premières barrières firent leur apparition. Les classes. Ou la naissance de chacun pouvait parfois ressortir comme étant un handicap. Un incident survint rapidement.

Le jeune garçon, plaqué au mur, ne touchait plus les pieds au sol. Shinjiro le tenait par le col, le visage dur, la colère marquant ses traits. A peine deux jours et voilà qu'on essayait de lui marcher dessus ? Certains élèves lui avaient dit de laisser couler. Mais il avait vu rouge. Réagissait à l'instinct, comme il l'avait toujours fait.

- Vas-y, répète un peu pour voir ? Portes tes couilles, p'tite merde. Qui est inférieur à l'autre maintenant ? Hum ? Bah quoi, tu causes plus ? J'serre peut-être trop fort. Attends, j'vais t'aider à mieux respirer.

Une droite dans l'estomac plia le pauvre bougre en deux tandis qu'il le jetait au sol avec force. Derrière l'Académie, où il y avait moins de passage. Sans doute que le type avait cru que son nom était une protection suffisante pour éviter les conséquences. C'était évidemment avant de connaître le Kiryû. Une simple insulte. Un commentaire déplacé qui n'avait jusque là jamais été suivi de représailles pour ce soi-disant noble. Mais le colosse se moquait des conventions. Ne connaissait d'ailleurs pas les codes. Il était ici pour étudier. Pour progresser. Et n'était pas prêt encore à se faire insulter par quelqu'un se supposant meilleur que lui.

- Tu m'fais vraiment pitié. J'vais donc te laisser tranquille pour aujourd'hui. Mais à partir de demain, tu m'croises, tu baisses les yeux. Tu m'parles avec respect. Et quand j'te dis un truc, tu fermes ta gueule et tu dis "oui". Sinon, j'peux te jurer que j't'écraserai comme un putain d'insectes. Pigé la fiotte ? J'vais être clair, j'en ai rien à foutre des conséquences. Si tu m'reparles comme tu l'as fait, avant d'être viré, j'veillerai à t'refaire le portrait au point que ta propre mère se demandera qui t'es. Dégage maintenant !!!

Il ne demanda pas son reste. Et comme demandé, il y eu bien moins de brimades de la part des "biens-nés". Au cours des premiers jours, il fit également la connaissance de trois autres élèves, dont deux issus du Rukongai. Des personnes qui allaient rapidement devenir des amis, le poussant à devenir meilleur, notamment grâce à la rivalité saine qui était née entre les deux hommes. Shinjiro progressait. Même si certaines matières demandant plus de réflexion apparaissaient clairement comme son point faible. Heureusement, il pouvait compter sur Mizuki. Plus patiente que ne l'était le troisième larron du groupe, elle savait comment parler au colosse. S'il ne retenait pas tout, au moins pouvait-il toutefois s'accrocher et obtenir des notes médiocres mais lui permettant néanmoins de comprendre ce qu'on attendait de lui. Quant à Daestra, on pouvait dire que la relation était assez particulière, relation qui avait d'ailleurs commencé par une sorte de "harcèlement" rapidement tempéré par la fougueuse jeune fille qu'elle était. Trois personnes différentes qui l'aidaient même sans le savoir.

Là où il survolait les cours, évidemment, c'était lorsqu'on passait aux exercices physiques. Epées comme combats à main nue, il n'y avait que peu de personnes susceptibles de lui faire de l'ombre. Kenshirō et lui étant régulièrement partenaires. Se poussant vers le haut. Même si la manière ne plaisait pas. Faut dire que des encouragements à base de "Bouge toi, gros sac, j'ai l'impression de m'battre contre une danseuse" ou "bah alors, t'as oublié ton sabre dans le derche de ta daronne", ça ne plaisait pas à tout le monde. Pour l'Argenté, seul le Kidō posait vraiment problème. Au point où il n'évolua pas le moins du monde en quatre ans.

"La magie, c'est pour les gonzesses !". Voilà, voilà... Non, ne me tapes pas Daestra !!!!

Fin d'une ère. Le Siège tend les bras.

Seul dans son coin, le colosse effectuait ses exercices au sabre. Très tôt, il était parvenu à trouver le véritable nom de son Zanpakutō, libérant ainsi la première étape de l'évolution d'un Shinigami : le shikai. Cela lui avait permit d'avoir accès à un nouveau pouvoir. Et une motivation toujours plus grande pour ce qu'il désirait vraiment. Faire ses preuves, atteindre la maturité (ou la force ?) suffisante à ses ambitions et aller récupérer la seule place qu'il estimait digne de lui : Capitaine de la meilleure des divisions. Celle du combat. Il ne se voyait pas ailleurs et adorait l'une des règles qui permettait d'atteindre le précieux sésame. Risqué mais la vie sans danger ne méritait pas d'être vécue pour lui.

Il arrivait au terme des quatre années. D'ailleurs il avait passé les examens. Sa classe avait changé, évolué avec les années. Daestra avait en quelque sorte sauté une classe par exemple, ce qu'il avait trouvé impressionnant. Et à bien y regarder, lui aussi avait évolué. Pas seulement en terme de puissance ou autre mais aussi et surtout en terme de mentalité. Plus assuré qu'il ne l'était en arrivant, il avait gagné en maturité et en sérieux. Même si ce n'était pas encore parfait, bien évidemment.

Poussant finalement un long soupir, il s'arrêta en plein exercice, s'épongeant le front, et se posa au sol. Il lui fallait entretenir son lien avec l'âme de son Zanpakutō, il l'avait appris avec le temps. Sabre sur les cuisses, mains posées dessus pour maintenir la connexion, il ferma les yeux afin de tenter de s'immerger dans son fameux monde intérieur. Avec le temps et l'entraînement, il parvenait de mieux en mieux à atteindre la concentration nécessaire pour cette fameuse plongée en soi. Il perçut le changement dans sa conscience et alors qu'il rouvrait les yeux, le décor changeait.

La brume omniprésente. Les échos autour de lui d'antiques batailles résonnaient encore. Au sol, des corps, des armures et surtout une quantité de lames impressionnantes jonchaient le champ de bataille. Des ombres qui continuaient de se battre, sans se préoccuper de ce qui se tramait autour. Et au loin, un immense trône. Avec un véritable titan posé dessus, qui dardait son regard sur Shinjiro avec un sourire. Pas un sourire bienveillant toutefois. Le genre de sourire qui disait "approche mon agneau, que j'puisse t'égorger". Le Grand, le Terrible Kaimetsu, maître absolu des lieux et âme de son Zanpakutō.

- Qu'est-ce que tu viens foutre ici, gamin ? Si c'est pour prendre ta trempe, tu devrais attendre. Ce n'est pas aujourd'hui que tu es sensé savoir si tu as réussi tes exam's ?

Un blanc suivit la prise de parole du géant tandis que le Kiryû activait ses méninges. Se frappant le front du plat de la main, il jura. La terre sous ses pieds se mit à trembler tandis que dans l'air résonnait le rire de Kaimetsu. Ce dernier se leva de son trône, attrapa l'immense lame qui siégeait à ses côtés, observant celui qu'il appelait "gamin". Leur relation avait évolué depuis le début mais il ne cessait de défier Shinjiro dès qu'il le pouvait. Pour le rendre meilleur, plus digne de lui, à l'écouter.

- N'oublie pas ta promesse, gamin. Si tu veux pouvoir te servir de moi, tu sais ce que tu dois faire.

Comment avait-il pu oublier que c'était aujourd'hui ? Aujourd'hui qu'il saurait ce qu'il allait devenir après ces quatre premières années ? Les paroles de Kaimetsu sonnaient un peu comme une menace mais il savait ce qu'ils s'étaient promis. L'un à l'autre. Le titan pointa seulement sa lame vers lui. Il sentait la puissance incommensurable de ce titan se propager le long de cette dernière. Lorsqu'il toucha son torse de la pointe de celle-ci, il sentit son esprit se faire expulser, revenir à son corps d'origine.

Un peu honteux, il se redressa, attrapa sa lame qu'il rangea dans son fourreau pour filer vif comme l'éclair vers l'académie. Quel idiot, mais quel idiot franchement. Comme si c'était possible d'oublier une journée aussi importante pour lui. Pour son avenir. Il le savait. S'il arrivait en retard, Mizuki le regarderait sans rien dire mais avec une pointe de jugement, voire d'amusement dans les yeux et Kenshirô ne se gênerait pas de lui mettre dans la tronche pendant les jours suivants. Surtout si lui, il était à l'heure. Quoi que pour ça, rien ne le garantissait. Vite vite, viiiiiiite...

...

- MOUHAHAHAHAHAHAHAHAHA. Putain d'merde, j'ai réussi !!!!

Beuglait-il alors qu'il se tournait vers ses deux amis. Les affectations apparaissaient et il avait obtenu le droit d'entrer à la 11e division. 6e Siège. Un sacré bond en avant alors qu'il terminait tout juste les quatre années et qu'il avait encore deux ans à faire, tout en ayant enfin le droit d'intégrer une division. Faut dire que récemment, il avait passé un cap. Obtenant à force de travail la capacité de libérer son Bankai. Cela n'avait pas été une sinécure mais le jeu en valait clairement la chandelle. Sa promesse. Il l'avait en tête. Et il était prêt à aller au bout. Certaines personnes avaient su pour la libération de cette deuxième forme. Faut dire qu'il ne s'en était pas caché. Le contrôle était certes imparfait et il lui faudrait encore bien des années avant d'en maîtriser la pleine capacité mais il était sur la bonne voie et cela le satisfaisait.

Restait à voir dans quelles divisions ses potes allaient être mutés. Et ensuite à filer chez Daestra pour lui faire part de la bonne nouvelle.