Feu et ombre.

Automne 2023.

Après sa rencontre avec l'Imperator, la Tisseuse avait quitté son grand balcon pour déambuler dans le palais des Pics. La grandeur du bâtiment la désarçonnait un peu mais elle n'était là que récemment après tout. Ecoutant les serviteurs les uns après les autres, leur posant des questions sur qui était présent actuellement, elle apprit quelques informations intéressantes. Vrai qu'elle ne connaissait pas grand monde...

Un serviteur l'informa qu'une Arrancar du nom de Aviela Garaitz se trouvait dans une des pièces de l'aile droite du palais. Ce nom lui était inconnu et c'était à son tour de faire le premier pas. Marchant pendant quelques secondes, elle trouva l'entrée de cette pièce. L'ouvrant, elle vit une grande salle avec des draperies rouge et or sur les murs. Différents braseros se trouvaient aux quatre coins des murs. Cette pièce était destinée à se détendre en lisant ou à écouter de la musique.

Des esclaves hollows spécialisés dans les sons étaient d'ailleurs présents et attendaient la moindre consigne pour jouer. C'était comme se retrouver dans ces grands salons d'hôtel où les riches régnaient aux étages supérieurs de la société. Moîra tourna sa tête de droite à gauche en avançant. Elle sentit une présence dans un recoin et vit une femme assise dans un large canapé couleur rouge cramoisi.

" Dame Aviela Garaitz je présume ? Des serviteurs m'ont informé de votre présence ici même, j'espère ne pas vous importuner. Etant nouvelle, je suis ici afin de rencontrer mes nouveaux pairs. "

Une révérence suivit. Prête à quitter les lieux si on lui en intimait l'ordre, elle préférait rester en retrait.

>> Et bien, venir dans le but de faire connaissance et ne pas se présenter d’entrée. Quelle curieuse approche.

La Sorcière fixait de son unique œil visible l’arrivante. Une inconnue de toute évidence, et à qui elle ne pouvait donc pas même donner un nom. A sa façon de parler pourtant, elle ne devait pas avoir faible opinion d’elle-même. Des serviteurs ? Qui était-elle pour prendre de haut les autres Fracción de La Cámara ?
Aviela n’était pas de ceux à s’intéresser d’office à tout nouvel arrivant. Quel intérêt s’ils ne pouvaient pas un minimum de valeur ? Mais elle n’était pas non plus de ceux à se satisfaire dans l’ennui. Si une possible distraction se présentait à elle, pourquoi ne pas en profiter ?

>> Mais soit, tu es donc une nouvelle. Tu es certainement venue au sein de ce palais en quête de gloire et cherche donc à bien te placer aux yeux des autres ? Comme tant d’autres avant toi.

L’aura entourant le palais et La Cámara était ainsi après tout. Nombreux étaient ce pensant que le simple fait de rejoindre ce lieu les plaçait au-dessus de tout. C’était un début, je devais bien l’admettre. Mais en rien une finalité.
Si La Cámara s’élevait au-dessus du reste du Hueco Mundo, en son sein tous n’étaient pas égaux. Tous n’étaient pas dignes d’intérêts. Bien au contraire. Elle-même ne faisait pas exception, ses simples paroles démontrant toute l’arrogance présente en elle.
Au moins, cela faisait bien d’elle une des nôtres, non ?

La blonde se leva alors, s’approchant d’une large fenêtre tandis que son manteau traînait au sol. Si elle accordait toujours son intention à la mystérieuse inconnue, son regard était maintenant porté vers l’extérieur.
Et ce avant que sa parole ne s’élève de nouveau.

>> Le tout est donc de savoir pourquoi toi tu serais plus digne d’intérêt que les autres ? Car il faut avoir une grande confiance en soi pour qu’une simple Fracción sous-entende que nous sommes égaux.

Délaissant le paysage, son regard se posa de nouveau sur celle s’étant qualifiée elle-même du même statut qu’Aviela. Bien peu étaient ceux capables d’être reconnus comme pairs à ses yeux. Car bien peu étaient ceux ayant réellement démontré une telle valeur. Au sein de La Cámara, ils n’étaient que deux.
Et, pour une fois, ce n’était même pas une simple assurance de sa part, mais un fait que bien peu ici oseraient contester. Et encore moins en sortiraient vivants.