Sugimoto Teruo
Données Spirituelles
Grade: Vice-Capitaine de la Huitième Division
Mar 15 Nov 2022 - 13:36 - L'ombre du flocon
La Soul Society se drapait de blanc en cet hiver. Le climat autrement clément se prélassait dans une certaine mélancolie, pour la plus grande joie des poètes et autres sombres grands meurtris. Il n’était pas de ceux-là, mais le second – et actuel premier – du Hachibantai savait respecter à sa manière la solennité d’un tel environnement. Il l’inspirait dans son travail, qu’il ne laissait plus autant s’accumuler sous la forme d’une montagne de parchemins et autres documents nécessitant son attention. Le cas présent, il profitait de la lente chute des flocons givrés dans ce qui lui semblait être une pause bien méritée ; confortablement installé sur le toit protégeant la demeure de la gazette, première source d’informations inutiles dont avait hérité sa division. Il n’était pas bien certain de vouloir fourrer son nez dans une telle structure, malgré ses prérogatives, mais gardait l’idée de la surveiller de près, des fois qu’il s’y passerait quelque évènement particulier.
Dans sa main, une missive. Le Riteitai lui avait envoyé l’un de ses représentants, qui à défaut de lui avoir transmis une correspondance orale, comme à l’accoutumée, s’était contenté d’une salutation polie et de lui tendre ce petit bout de papier plié en quatre. À la lecture de celui-ci, il avait regretté le manque d’information plus détaillé dont ils avaient le secret. Le billet se voulait aussi cryptique que possible. Sans préambule, vague, prompte à faire s’inquiéter n’importe qui prenant trop à cœur les possibilités. Si nombre de qualificatifs savaient épouser la mentalité du vice-capitaine, inquiet n’en faisait clairement par parti, pour autant.
La seconde division semblait s’intéresser à lui. Ou à la huitième, si ce n’est les deux. Et elle envisageait la rencontre de façon trop formelle pour n’être poussé que par une simple curiosité. Teruo avait du mal avec le Nibantai, et sa capacité à être beaucoup trop sérieux. Pour ne rien arranger, il s’était déjà retrouvé en tête-à-tête avec son capitaine, le jour même où ses attributions devenaient officielles. Le moindre euphémisme serait de penser à lui comme de la représentation de la sévérité. Envers lui-même autant qu’envers les autres ; sa division ne pouvait avoir échappée à cette quasi-sordide gravité.
Peut-être la promesse d’avoir à nouveau à faire avec les représentants du Nibantai était-elle l’origine de son vague à l’âme présent. Assez prononcé pour troquer son sake contre un service à thé posé à ses côtés, prêt à le réchauffer. Il en alluma la mèche d’encens d’un mouvement de l’index, avant de se pencher sur le petit pot de céramique brune. Il en ôtait le couvercle, tirait une épaisse pincée du contenu avant de le déposer dans une tasse – ou chawan. Il versa doucement l’eau tout juste frémissante sur la poudre de matcha au fond de la tasse, la brossant d’un geste lent mais assuré à l’aide d’un petit fouet de bambou jusqu’à opacité complète du liquide. Nul doute qu’il venait de saccager l’idée même de la cérémonie du thé, en plus de ne la réaliser qu’à moitié. Mais il cherchait davantage à sustenter son envie de chaleur que toute autre chose.
Il portait le gobelet à ses lèvres pour en goûter le résultat. Satisfaisant. Il reposait alors sa tasse sur le plateau, avant de recommencer son indélicate cérémonie dans un nouveau récipient. Il imaginait les membres de la seconde division comme une bande de ninjas dont les yeux se posaient partout. Si d’aventure l’un d’eux devait venir le rencontrer, le meilleur moyen d’en repousser l’aspect inflexible restait de l’inviter subtilement à partager ses efforts.
Dans sa main, une missive. Le Riteitai lui avait envoyé l’un de ses représentants, qui à défaut de lui avoir transmis une correspondance orale, comme à l’accoutumée, s’était contenté d’une salutation polie et de lui tendre ce petit bout de papier plié en quatre. À la lecture de celui-ci, il avait regretté le manque d’information plus détaillé dont ils avaient le secret. Le billet se voulait aussi cryptique que possible. Sans préambule, vague, prompte à faire s’inquiéter n’importe qui prenant trop à cœur les possibilités. Si nombre de qualificatifs savaient épouser la mentalité du vice-capitaine, inquiet n’en faisait clairement par parti, pour autant.
La seconde division semblait s’intéresser à lui. Ou à la huitième, si ce n’est les deux. Et elle envisageait la rencontre de façon trop formelle pour n’être poussé que par une simple curiosité. Teruo avait du mal avec le Nibantai, et sa capacité à être beaucoup trop sérieux. Pour ne rien arranger, il s’était déjà retrouvé en tête-à-tête avec son capitaine, le jour même où ses attributions devenaient officielles. Le moindre euphémisme serait de penser à lui comme de la représentation de la sévérité. Envers lui-même autant qu’envers les autres ; sa division ne pouvait avoir échappée à cette quasi-sordide gravité.
Peut-être la promesse d’avoir à nouveau à faire avec les représentants du Nibantai était-elle l’origine de son vague à l’âme présent. Assez prononcé pour troquer son sake contre un service à thé posé à ses côtés, prêt à le réchauffer. Il en alluma la mèche d’encens d’un mouvement de l’index, avant de se pencher sur le petit pot de céramique brune. Il en ôtait le couvercle, tirait une épaisse pincée du contenu avant de le déposer dans une tasse – ou chawan. Il versa doucement l’eau tout juste frémissante sur la poudre de matcha au fond de la tasse, la brossant d’un geste lent mais assuré à l’aide d’un petit fouet de bambou jusqu’à opacité complète du liquide. Nul doute qu’il venait de saccager l’idée même de la cérémonie du thé, en plus de ne la réaliser qu’à moitié. Mais il cherchait davantage à sustenter son envie de chaleur que toute autre chose.
Il portait le gobelet à ses lèvres pour en goûter le résultat. Satisfaisant. Il reposait alors sa tasse sur le plateau, avant de recommencer son indélicate cérémonie dans un nouveau récipient. Il imaginait les membres de la seconde division comme une bande de ninjas dont les yeux se posaient partout. Si d’aventure l’un d’eux devait venir le rencontrer, le meilleur moyen d’en repousser l’aspect inflexible restait de l’inviter subtilement à partager ses efforts.
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