Retirer la poutre de l'oeil [Pv Tanjô]

La salle d'entraînement de l’Ultima Necat était quelque chose de particulièrement surprenant. Elle avait tout ce que la technologie humaine pouvait fournir de mieux. Des cibles mouvantes, statiques, des changements de terrain, des projectiles à éviter, et probablement un millier d'autres petites customisations qui rendrait chaque entraînement très instructifs.

Pour s’échauffer, Alice L’Epervier, très bonne tireuse de son propre et juste avis, avait demandé une programmation assez spéciale aux têtes pensantes de la salle d'entraînement. Un petit quelque chose qui se faisait très couramment dans son jardin lors de ses plus jeunes années.

“Un arbre de duel ?”

“[Exactement]”

Le concept était très simple, du moins quand elle voyait son père en souder un. Un pilier en fer sur lequel on soudait huit axes tournant, et aux extrémités desquels on soudait une cible de sorte à ce qu’elle se déplace de droite à gauche lorsqu’on tire dessus. Le but était d’avoir deux tireurs à équidistance de l’arbre côte à côte, et dans un temps imparti, ils devaient déplacer le plus de cible possible dans le côté de son adversaire.

Rien que ne pouvait recréer les génies de l’ultima necat. Resté cependant le problème de trouver un adversaire, car après quelques essais, il était clair qu’Alice était très difficilement égalable en tir de vitesse, même en utilisant une arme de poing. Des membres du cup s’étaient donc lancé un petit défi, créer un programme qui vaincrait la fullbringer à son propre jeu. Elle ne disait pas non au défi, bien sûr, même si l’avantage serait clairement à la machine…

C’était en tout cas, un bel effort, mais peut-être devrait-elle leur demander de travailler sur l’ia de la machine qui perd du temps à attendre que la cible soit immobile, même si on parle de secondes, ça se cumule vite. Si cela ne tenait qu’à elle, elle continuerait à enchaîner les parties, mais une personne intéressante venait d’entrer, suffisamment pour distraire Alice quelques secondes.

“[Monsieur], il reste une minute, je serais à vous sous peu.”


Le temps qu’elle dise cela, la machine avait remonté le score qui était de 7/1 à 5/3, mais dans la minute restante, la fullbringer défit la machine en revenant au score initial. Avec un peu plus de pratique, elle arriverait sans doute à faire un score parfait, si d’ici là elle ne casse pas les cibles de l’arbre avec le nombre de fois qu’elle l'utilise par jour.

“Je ne vous conseille pas d’essayer, pas tout de suite.”

Le king of cup venait d’arriver, Shikara Tanjô, l’homme qui ratait un lancé de débris à trois mètres de distance. Bon, ce n’était pas la seule chose pour laquelle il était reconnu, mais c’est sur ce détail précis qu’il devrait travailler s’il était là.

“Je peux vous aider ?”

Le son des pas résonnait dans les longs couloirs de l’Arcānum. À une heure si matinale, les galeries étaient tristement vides. Les pieds du King of Cups avançaient de façon machinale, perdu comme toujours dans ses pensées. Il déambulait sans vraiment savoir où aller, simplement car l’exercice physique accélérait le rythme cardiaque et donc l’oxygénation du cerveau. Marcher aidait à réfléchir. Depuis qu’il était revenu du champ de bataille, il ne pouvait s’empêcher de penser à tout ce qui aurait pu être fait pour éviter cette situation. Les idées ne manquaient pas, à la différence du temps et des connaissances. Certes, ils avaient un budget qui pouvait être considéré comme illimité, mais les cerveaux se faisaient rares, même au sein des Cups. Par moment, le roi se sentait bien seul. Les projets s’accumulaient et les têtes pensantes de l’organisation comptaient sur lui pour les mener à bien. Ses nuits étaient courtes et malgré tout, il ne parvenait pas à vraiment plancher sur ses propres recherches.

Tanjô profitait donc de ces rares moments où il n’était pas sollicité pour réfléchir sur des choses qui lui tenaient véritablement à cœur. Pourtant, il se laissa distraire par des détonations qui venaient d’un peu plus loin. Un instant, il crut que des Hollows avaient réussi à échapper à leur vigilance et à pénétrer dans le bâtiment durant l’attaque des Arrancars. Il accéléra et comprit que les bruits provenaient de la salle d’entraînement. Il souffla et se rappela que l’Arcānum était pourvu d’un système anti-intrusion très efficace. Toute créature composée de Reichi, même extrêmement faible, déclencherait immédiatement l’alarme.

Le scientifique décida d’aller voir qui s’entrainait de si bonne heure. Il passa la porte et reconnut la jeune demoiselle qui s’exerçait, seule, avec une des innovations mises au point par son service. L’arbre de duel. Il avait vu passer ce dossier sur son bureau et y avait jeté un coup d’œil, mais avait estimé que ses subordonnés seraient en mesure de mettre au point ce programme sans son aide. Sans faire de bruit, il s’accouda sur la rambarde et observa Alice déployer ses talents de tireuse. Il sourit en constatant qu’elle s’était bien remise de ses blessures et semblait ne pas avoir perdu de sa motivation à se battre. Cette dernière le remarqua malgré sa discrétion.

-Ho, ne vous dérangez pas pour moi, continuez.

Il ne comptait pas la perturber dans son exercice. Au contraire, c’était l’occasion pour lui de faire quelques observations. D’une part, il pouvait étudier la petite française en action et s’assurer qu’elle ne gardait aucune séquelle de ses blessures, mais également se rendre compte du travail qu’avait effectué son équipe sur ce projet. Discrètement, il se rendit sur l’ordinateur et observa les lignes de code. Après seulement quelques minutes, il secoua la tête. Du boulot d’amateur. Ou plutôt de fainéant qui ne voulait pas trop se prendre la tête.
Alice venait de terminer sa session avec un score extraordinaire. La machine pourrait sûrement vaincre n’importe quel débutant, mais un tireur chevronné n’aurait aucun mal à en venir à bout comme elle venait de le démontrer.

-Je ne voulais pas vous interrompre, je passais simplement dans le coin. J’ai été attiré par les coups de feu. Comment allez-vous ? Vous vous remettez ?

Elle semblait bien plus en forme à présent que la dernière fois qu’ils s’étaient vus. La bataille l’avait légèrement traumatisée et elle présentait tous les symptômes de la culpabilité du survivant. Bien qu’ayant combattu de toutes ses forces et ayant risqué sa vie pour repousser l’Arrancar et les Abominations, et avec succès, elle avait l’impression d’avoir été inutile. C’était une réaction connue, le sentiment de n’avoir servi à rien en constatant les dégâts occasionnés. Pourtant, sans leur intervention, la liste des morts serait bien plus longue.

-Ce défi ne semble pas être digne de votre habilité. Vous permettez que je le boost légèrement ? Cela augmenterait un peu le challenge.

D’un geste familier, elle laisse le chargeur de son arme de poing quitter la dite arme, avant de reculer la culasse et d’extraire de la chambre la dernière balle, toujours vérifier que la chambre est vide, puis enclencher la sécurité avant de poser l’arme. La considération du king était très appréciée, même si elle avait quelque peu espéré que sa performance balaye tous doutes sur sa convalescence.

“Votre machine a été d’une efficacité incroyable pour réparer les tissus qui ont brûlés. Quant à mon reiryoku …”

Elle prenait entre ses mains son fullbring, l’activant en murmurant et le regardant sous toutes ses coutures. Nope, aucun défaut, cela devait vouloir dire que tout allait bien de ce côté, non ? En tout cas, elle n’avait pas ressenti de perturbations dans ses techniques lorsqu’elle pratiquait.

“Malheureusement les grands hôpitaux n’ont pas ce genre de technologie.”

Combien de blessés auraient aimé pouvoir être remis sur pieds en deux ou trois jours… Elle comprenait pourquoi l’on gardait une telle technologie secrète, mais c’était un énorme gâchis de ne pouvoir l’utiliser pour corriger le tir auprès des survivants de cette catastrophe. Réalisant qu’on lui parlait à nouveau, elle clignait plusieurs fois des yeux. Booster le programme ? Elle comptait directement en parler avec ceux qui l’avaient conçue, mais s’il insistait.

“[Eh bien], je ne dirais pas non. C’est plus un échauffement qu’un entrainement, à ce niveau.”

Lorsque l’on apprenait à viser, d’accord, c’était à un niveau acceptable, mais Alice n’en était plus à ce stade. Elle avait besoin d’aller bien, bien plus loin dans son entraînement si elle voulait éviter de reproduire sa piètre performance face à l'Espada.

Cela lui faisait penser, d’ailleurs, est-ce que Tanjô connaissait quoi que ce soit en tir ? Elle le regardait changer les lignes de codes, qui étaient d’ailleurs du charabia pour elle, soyons honnêtes, mais disons que la dernière fois qu’Alice l’avait vu toucher de prêt ou de loin à quelque chose s’approchant d’un lancer …

“[Excusez moi] mais vous vous y connaissez assez en tir pour améliorer le programme ? J’ai cru comprendre que les projectiles n’étaient pas votre, hum, point fort ?”

Elle se souviendra peut-être toute sa vie de ce lancer de roche foiré. Vous me direz, pas sûr que l’avoir réussi ait changé grand-chose à la situation.

La demoiselle avait confirmé le diagnostic du scientifique en affirmant que tout allait bien de son côté. Effectivement, le dispositif de soin d’urgence faisait des merveilles tant sur le plan physique que spirituel. Cela ne faisait que quelques jours et pourtant elle avait entièrement récupéré. Dans un hôpital normal, cela lui aurait pris des mois. Tanjô acquiesça en entendant la remarque de la jeune recrue.

-C’est évident que la diffusion de cette technologie serait bien utile à l’humanité. Malheureusement, elle marche au Reishi. Inutile de la produire en masse si nous ne sommes pas en mesure de fournir l’énergie nécessaire à son fonctionnement.

Tanjô continuait de pianoter sur l’ordinateur tout en parlant. Avant même qu’elle n’ait eu le temps de valider sa proposition, il s’affairait déjà à améliorer le codage du programme de tir. En tant que King of Cups, il avait la responsabilité des projets, y compris ceux sur lesquels il n’avait pas travaillé en personne. Il ne pouvait donc décemment pas laisser une réalisation aussi imparfaite traîner avec sa signature. Actuellement, le programme avait un simple détecteur qui permettait de repère lorsque l’une des cibles se trouvait à gauche et tirait dessus pour la renvoyer à droite. Simple, mais lent. Le détecteur se déclenchait uniquement lorsque le bras mécanique était entièrement revenu en position initiale. Et pour cause, cette bande de feignasses avait créé le code de façon à savoir exactement quel bras était en position. Il était donc facile de tirer dessus puisque cela revenait à toujours au même endroit. S’il s’agissait du premier bras, tirer à telle hauteur, s’il s’agissait du second, tirer à telle hauteur... Des méthodes simplistes aux résultats médiocres.

Tanjô leva les yeux de l’écran et se dirigea vers l’armoire qui se trouvait derrière lui, contre le mur. Il farfouilla quelques instants avant de sortir une caméra à très haute résolution, capturant plus de mille images par secondes. C’était loin d’être ce qu’il y avait de plus performant, mais cela devrait suffire à proposer un véritable challenge à Alice et les autres membres adeptes de combats à distance.

-Non, je n’y connais pas grand-chose. Mais ce n’est pas nécessaire pour créer un programme. Je peux tout à fait réaliser quelque chose que je ne peux pas vaincre moi-même. La personne qui a mit au point votre revolver n’était pas en mesure d’envoyer une balle à très grande vitesse, non ?

Il continuait à parler tout en bricolant. La caméra installée en face de l’arbre, il tira un câble jusqu’à l’ordinateur où il se remit à pianoter sur l’écran. Avec cette nouvelle amélioration, la machine pourra détecter le moindre mouvement dans sa zone et tirer immédiatement dès que la cible entrera dans sa moitié du terrain. Au passage, il avait mis en place plusieurs niveaux de difficulté en fonction du temps de réaction désiré pour la machine. Avec une telle caméra, il était possible de la pousser jusqu’à mille images par secondes ce qui revenait à un tir à peine un millième de secondes après la détection de la cible. Autant dire qu’un être humain normal n’avait pas la moindre chance.

-Voilà, je vous laisse choisir votre niveau de difficulté. Et vous vous méprenez sur mon compte, je ne me défends pas si mal lorsqu’il s’agit d’atteindre une cible éloignée. Je pourrais vous surprendre. Je suis toutefois loin d’égaler votre niveau, c’est une évidence.

Il tendit le bras en direction de la zone d’entraînement pour qu’elle puisse donner son avis sur l’upgrade qu’il venait d’effectuer.

Le roi s’attelait à l’amélioration du codage avant même que la jeune femme puisse lui donner sa réponse, soulevant au passage de bon point, même si elle pouvait lui rétorquer que les armes à feu étaient généralement peaufiné et customisé par leurs porteurs pour les rendre plus efficaces, ou que les plus grandes avancées dans ce domaine ont été trouvée par des soldats et autres membres du corps armé. Ce genre de détails ne méritait pas d’être mis sur le tapis, c’était juste de l’histoire militaire, dans les faits il n’avait pas tort non plus.

“Si vous vous mettez dessus alors, j’utiliserais mon fullbring. Je doute qu’une arme normale me permette d’aller assez vite.”

Elle ne se retenait pas d'acquiescer avec un sourire en l’entendant défendre ses performances, soit, mettons ça sur le joug de la malchance alors et laissons le sujet sous le tapis. Des niveaux de difficultés était une bonne idée, pour les que la machine servant à différents tireurs, mais Alice avait la sale habitude de toujours commencer un jeu à son niveau de difficulté maximale.

“Si vous voulez bien reculer quelque peu.”

Quelque chose lui disait que cela allait être intense. Et elle ne s’y trompait pas, aussitôt le chrono lancé que les balles fusaient à sa gauche. Si elle n’utilisait pas son fullbring, cela aurait été fin de la partie, mais même si elle ne tirait pas chaque balle avec un millième de seconde d’intervalle ou moins, elle avait un avantage sur l’ordinateur. Ses balles ne disparaissaient pas.

Plus qu’un exercice de rapidité et de précision, cela devenait un exercice de contrôle, ou elle devait garder la forme de plus d’une dizaine de balles pour garder un semblant d’équilibre contre la machine infernale. 3-5, 5-3, le score était généralement dans ces eaux-là.

Alice avait un mal fou à garder le score, et encore plus a prendre de l'avance tant la machine tirait sans relâche, jusqu'à ce qu'elle entende un bruit bien différent de celui d'un tire. C'était celui synonyme d'une fin de chargeur.

"Il semblerait que votre programme excède les capacités de son réceptacle."

Avec le débit de la tourelle, elle était choquée qu'elle n'ai pas manqué de munition bien plus tôt, et assez déçu que ce soit arrivé à quelques secondes de la fin. Le score aurait pu être bien plus défavorable en sa faveur, certes, mais ne pas le savoir rendait le tout bien plus frustrant.

"Cela n'est pas grave, cet entraînement n'est de toute façon pas adapté à ce que je compte faire de mes compétences à l'avenir, ce n'était qu'un échauffement."

Disant cela, elle se tournait vers le scientifique. Il s'en était bien mieux sorti qu'elle contre l'arrancar, son avis serait donc assez crucial.

"J'explore une possibilité avec mon pouvoir, j'aimerais votre opinion sur ce que je prépare."

À la grande surprise du scientifique, l'adepte d'armes à feu ne chercha pas à tester son nouveau jouet et le régla directement sur la difficulté maximale. Tanjô ne put empêcher son sourcil de se relever en constatant ce choix. Aussi douée qu'elle fût, il était tout bonnement impossible qu'elle parvienne à gagner contre ce niveau. Même avec une visée absolument parfaite, le corps humain avait un temps de réaction qu'on ne pouvait négliger et qui était de loin inférieur à celui de la machine.

Toutefois, il comprit qu'elle avait une idée derrière la tête lorsqu'elle activa son fullbring. À partir du moment où on utilisait plus des armes à feu traditionnelles, tout devenait possible. Avec son pouvoir, Alice pouvait manier une dizaine de balles à la fois, prenant forcément un avantage sur la machine qui, bien que rapide, ne pouvait tirer qu'une balle à la fois. La fullbringer pouvait harceler la zone de tir avec ses projectiles. Pourtant malgré ça, elle ne parvenait pas vraiment à prendre l'ascendant. Ce n'est que grâce au manque de munitions de la tourelle qu'elle put remporter la victoire in extremis.

-Effectivement, je n'avais pas prévu que le chargeur serait aussi limité. Mais cela ne retire rien à votre performance, vous n'avez pas à rougir.

En effet, malgré ce qu'il venait de dire sur ses propres performances, il n'aurait pas pu faire la moitié de ce qu'elle venait de montrer. Son arme était ses ongles et ceux-ci partaient moins vite que des balles alors il ne s'imaginait pas pouvoir concurrencer dix de celles-ci, contrôlées à volonté.

Alice semblait justement vouloir s'entretenir avec lui à propos de ses capacités. Il avait déjà eu l'occasion de la voir combattre en conditions réelles et à présent en entraînement. Toutefois, il ne savait pas s'il pourrait lui être d'une grande aide. Les Fullbrings étaient des pouvoirs liés de façon très intime à chaque personne, difficile, même pour quelqu'un qui maîtrisait les siens, de pouvoir juger de ceux d'un autre.

-Chaque fullbring est différent, tant dans ses capacités que dans sa façon de l'exploiter. Je ne suis pas sûr de pouvoir répondre à vos interrogations. Mais dites toujours, un oeil extérieur peut toujours être utile.

Depuis qu'il était à l'Ultima Necat, il avait toujours étudié le Reishi et en particulier les Fullbring. C'est notamment lui le premier à avoir expérimenté l'Enhanced Fullbring, bien que les lauriers pour sa création reviennent au Hyerophant. Il avait donc malgré tout une certaine expérience dans le domaine.

Alice avait donc son aval pour lui faire une démonstration. Elle avait besoin d’un second avis, de plus ou moins n’importe qui, soyons honnête. Savoir si ce qu’elle faisait avait un futur, en quelque sorte.

Pour le moment, elle ne pouvait le faire que pour un instant, mais cela devrait suffire pour donner une idée de ce qu’elle essayait de faire. Elle rappelait toutes ses balles, et en tirait une seule, droit devant elle. Cette dernière changeait aussitôt de direction pour passer derrière Alice, rasant le sol et semblant foncer droit dans ses pieds. Avant de toucher, la balle s'embrasent de flammes vertes, et d’un petit saut, Alice montait la balle maintenant devenu une traînée de flamme comme si elle surfait dessus, à la vitesse d’un bringer’s light, avant qu’elle ne s’éteigne et qu’elle doit atterrir.

Maintenant, les explications.

“En travaillant un peu mon fullbring, j’ai compris qu’il ne tirait pas simplement mon reiryoku sous forme de projectile téléguidée, mais plutôt que chaque balle était une sortie pour mon reiryoku, à la différence du canon qui les forme et les tire. Donc en principe, tout ce que je peux faire, ma balle peut le faire aussi.”

Où voulait-elle en venir ? Et bien si on part du principe qu’elle peut par exemple créer ses sygils de restriction seule, ce qu’elle fait lorsqu’elle donne une balayette, mais qu’elle peut également amplifier par son pouvoir en créant une balle avec les mêmes propriétés, cela voulait dire qu’elle pouvait créer une balle avec les facultés d’un bringer’s light.

“Je suis généralement trop statique lorsque je combats, trop concentrée sur la cible et manier mes balles me demande beaucoup d’attention. Donc, si j’arrive d’une part à amplifier le bringer’s light que je peine à maîtriser, et d’une autre à le rendre aussi maniable qu’un de mes projectiles, je couvrirais cette faiblesse assez efficacement.”

Le problème de ce début de technique, c’est qu’elle est instable. Comme essayer de mélanger de l’eau et de l’huile pour qu’ils soient homogène pendant des heures. Ce qui résultait en la balle disparaissant bien plus vite que n’importe laquelle des autres.

“En théorie, je devrais même pouvoir l’utiliser pour déplacer des alliés ou des otages, les flammes ne brûlent pas, mais en maintenir une est presque impossible, alors plusieurs j’en suis clairement pas là.”

Alice avait bien travaillé de son côté pour devenir plus forte. Quoi de mieux qu’un sentiment d’impuissance pour détruire un esprit ou, au contraire, le renforcer ? La jeune demoiselle avait cherché à utiliser son Fullbring d’une façon différente, là où certains cherchaient simplement à l’améliorer. La balle qu’elle maniait s’était dirigée au niveau de ses propres pieds, mais, au lieu de lui infliger des dégâts, elle avait créé une gerbe de flammes vertes qui l’avait déplacé rapidement. Très surprenant. Tanjô lui-même n’avait jamais rien observé de tel et pourtant, il avait vu défiler bon nombre de fullbringers depuis son arrivée dans l’organisation.

-Vous dîtes que c’était du Bringer Light ? Vous contrôlez l’air depuis votre balle ? C’est bien la première fois que je suis témoin d’un contrôle indirect de l’âme. C’est un pari risqué. Si vous gérez mal le Bringer Light en soi, il est logique que votre maîtrise en passant par un intermédiaire soit encore plus instable.

Même si elle n’y était parvenue que durant quelques secondes, le simple fait d’avoir eu cette idée était intrigant. Chacun avait sa propre façon de percevoir ses pouvoirs et par conséquent de les manier. Alice était elle donc à ce point en osmose avec sa balle qu’il lui était plus facile de contrôler ce projectile que son propre corps ? Cela dépassait l’imagination du scientifique dont le Fullbring était justement son organisme. D’un point de vue purement concret, Tanjô était un bien mauvais Fullbringer. Nul en manipulation d’âme comme en Bringer Light, il avait toujours eu des difficultés à visualiser que l’on puisse contrôler quelque chose d’extérieur, sans contact physique. Depuis plusieurs mois, il s’entraînait durant les rares moments de détente, mais les résultats n’étaient pas encore au rendez-vous.

-Clarifions la situation. Tout cela me dépasse un peu. Vous dîtes que votre balle peut faire tout ce que vous pouvez faire. Mais qu’est-ce que cela apporte par rapport au fait de le faire vous-même ? En maîtrisant la manipulation d’âme, je suis presque sûr que vous pourriez déjà déplacer des otages. Pardonnez ma confusion, mais cumuler deux maîtrises ne vous demande pas encore plus de concentration ? Et donc risquerait de réduire d’autant plus votre mobilité ?

Évidemment, il y avait de nombreuses applications qui pourraient être faites de cette évolution du pouvoir. Par exemple, continuer le combat tout en étant soi-même à couvert derrière un mur. Mais pour celui qui ne parvenait à rien d’autre que d’accélérer sa division cellulaire, cela semblait vraiment flou. Après tout, elle venait déjà de faire devant lui quelque chose qu’elle imaginait impossible. Alors il devait bien se résoudre à mettre ses convictions de côté et d’ouvrir son esprit à de nouvelles possibilités.

Alice écoutait avec toute l’attention du monde ce que disait son aîné dans la voie du fullbringer. Ce qu’il disait n’avait aucune trace de faux, dans les faits, ce qu’elle essayait de faire était une abomination et une perte de temps, mais ce n’était pas tant l’utilisation du bringer light qui était la chose la plus intéressante avec cette technique.

“[Monsieur] Tanjô, tout ce que vous dites là est vrai, bien sûr, mais je n’ai montré que le domaine que je maitrisais le moins. Je peux déjà utiliser la manipulation d’âme, et par extension, d'insuffler à mes balles cette maîtrise.”

Si elle ne l’avait pas montré, c’était simplement par manque d’application de cette compétence. Elle n’avait pas encore une nette idée de comment donner forme à ce pouvoir, contrairement au bringer light.

“[Regardez].”

Elle tendait la main vers l’arme qu’elle avait posée au sol, mais surtout vers les douilles. Elle en faisait voler quelques-unes à elle-même, avant de les lancer et de tirer une de ses balles de reiryoku. Cette dernière, passant au milieu des douilles, les attiraient à elle comme un aimant, avant de filer dans la direction d’alice et de les relâcher dans la paume de sa main.

“Je ne sais simplement pas quoi faire avec. En appliquant cette facette de mon pouvoir au bringer light, je peux au moins permettre d’augmenter la vitesse de mes alliés et la mienne en même temps. Je n’ai pas trouvé quelqu’un ayant une assez bonne maîtrise de la manipulation d’âme pour me donner des idées.”

Elle avait beau s’adapter à tout le reste, le concept d'âme dans les objets lui restait encore très nébuleux. Cela lui viendrait avec le temps, malgré son inhabilité à saisir le concept, elle arrivait déjà à le mettre en pratique bien mieux que le bringer light. Mais pour dire vrai, elle n’avait vraiment pas trouvé d’intérêt à déplacer des objets grâce à leurs âmes.

“Puis, c’est plus cool à regarder.”

Oui c’était un argument pourri, mais avait-elle tort ? Hein ? Ouais c’est ce que je me disais.

“Plus sérieusement, cela ne me demande pas beaucoup de concentration pour manipuler une balle, peu importe son emploi. Et l’avantage, c’est que si j’en tire plusieurs, je pourrais donner un gros avantage à plusieurs personnes en plein combat, ça peut faire la différence, comme je ne suis pas moi même très utile en dehors de ça.”

La seconde démonstration, bien que moins impressionnante que la première, intéressa beaucoup plus le scientifique. Elle avait tiré un projectile de reiryoku à travers la zone et avait usé de la manipulation des âmes pour ramasser les douilles éparpillées et les ramener dans sa main. Certes, cela ne faisait pas de flammes vertes, mais l’utilité semblait évidente.

-Cessez de vous rabaisser constamment. Ça n’a aucun charme. Si vous vous pensez réellement, faible, alors devenez plus forte. Voilà tout. Vous n’êtes une Fullbringer que depuis peu. Et pourtant, très peu d’entre nous sont en mesure de faire passer leur énergie à d’autres alliés pour améliorer leur potentiel. Et aussi, on se fiche totalement que cela soit joli. Ce n’est pas ça qui vous donnera l’avantage en combat. À moins que ce soit si beau que l’adversaire soit déconcentré... Il pourrait même baisser sa garde...

Pendant un instant, Tanjô s’égara dans ses pensées. Cela lui arrivait souvent lorsque plusieurs idées prenaient place en même temps dans son crâne. Il sortit un carnet de sa poche et prit plusieurs notes pour être certain d’y repenser plus tard. Il finit par relever la tête et s’approcha d’Alice. D’un geste agacé, il se saisit d'une des armes posée sur le présentoir sans attendre la moindre réaction de sa part. Si elle refusait de voir son propre potentiel, elle allait l’y aider. Pouvoir transférer ses capacités à autrui et devenir un support était déjà quelque chose d’exceptionnel et de rare. Mais si faire de grands dégâts lui tenait tant à cœur, elle en était parfaitement capable.

Sans un mot, il s’écarta de quelques mètres, se dirigeant vers un mannequin. Ses pas s’arrêtèrent à une bonne vingtaine de mètres et il braqua son arme vers lui. Un coup. Deux. Trois. Il vida entièrement le chargeur sans discontinuer. Aucun projectile n’atteignit sa cible, ils finirent tous leur course dans le béton, à environ mi-parcours. Les balles rebondirent sur le sol dans un fracas assourdissant.

Il pointa son doigt en direction du mannequin.

-Tirez votre reiatsu sur ce mannequin et manipulez toutes celles sur le sol pour qu’elles l’accompagnent.

Son ton, soudainement froid, ne laissait place à aucune contestation. Elle voulait être forte ? Qu’elle le prouve. Ce qu’il lui demandait était loin d’être simple, il en était conscient. C’était justement pour cela que l’on s’entraînait, pour parvenir à accomplir quelque chose qui était inaccessible avant. Sa mission consistait à tirer sur le mannequin tout en rassemblant les balles au sol pour littéralement transformer le pantin de bois en gruyère.

Tiens, était-ce une habitude de Tanjô de partir en complète tangente ? Elle n’arrivait pas à suivre son débit de parole, et elle doutait qu’un natif de cette langue arrive à comprendre non plus. Elle avait imprimé le début, c’était déjà ça, et elle n’avait pas grand chose à y redire. Oui ce n’était pas un argument que sa création soit pyrotechnique ou non.

Ne pouvant comprendre ce qu’il disait après ça par contre, elle se disait que c’était suffisant pour les démonstrations, et rangeait donc un peu la salle, surtout les douilles qui trainent pour les mettre dans un conteneur. C’est lorsqu’elle avait presque fini qu’elle entendait la détonation des balles. Elle tournait la tête, et voyait le mannequin, intact, et le sol assez endommagé… Non, elle n’allait pas jugé trop tôt.

Puis le king of cups parlait. Et sa demande était assez étrange pour la fantassin. S’était-elle plainte de ne pas pouvoir faire de dégâts ?

“Je, hum, ne comprends pas l’intérêt de cette situation spécifique [Monsieur]. J’ai déjà montré une technique similaire à ce que vous expliquez.”

Le résultat serait identique, si ce n’est que les balles se logeront dans la cible, au lieu de s’accumuler dans une petite boule de débris. L’idée était là, bien sûr, mais elle n’avait aucun rapport avec la discussion jusqu’à maintenant, qui était comment Alice pouvait au mieux supporter son équipe, pas détruire son ennemi, même si le résultat final était le même.

“Mais si vous voulez voir ça.”

Elle tirait sans regarder le mannequin, en plein dans le thorax, et s’en suivait ce qu’imaginait probablement le scientifique. Un emmental de bois, et beaucoup de débris. Alice scellé de nouveau son fullbring, faisant disparaître la balle qui attirait les dits débris à elle en une boule épineuse, qui serait probablement très douloureuse si quelqu’un marchait dessus.


“Je garderais vos idées en tête, je pense que je peux renforcer mes boucliers mes barrières avec la manipulation des âmes, ou varier mon arsenal. Je vais continuer de pratiquer mon idée sur le côté.”

Avoir de quoi se défendre sans son pouvoir pourrait être très utile, si jamais quelqu'un venait à incapacité son fullbring. Elle doutait qu'elle puisse se le faire voler, mais impossible de prévoir toutes les éventualités, autant s'en préparer au maximum possible.

"Si cela ne vous dérange pas, je peux vous demander quelque chose qui me taraude ? Quel est votre fullbring ? Je ne vous ai
pas vu en libérer un en particulier lorsque l'on combattait.

Comme il s’y attendait, Alice était parfaitement capable d’exécuter l’exercice qu’il lui avait proposé. Du premier coup même. Certes, les balles qui avaient rejoint le projectile de reiatsu durant sa course avaient frappé le pantin avec moins de force, mais cela restait suffisant pour blesser n’importe qui. Sur le champ de bataille, de nos jours, les armes à feu dominaient très largement. Une telle technique pourrait donc infliger de très importants dégâts. D’autant que sur le principe, l’effet serait plus ou moins le même avec des cailloux, des débris de verre ou autres déchets solides qui jonchaient malheureusement les rues.

-Vous prétendiez en tout cas « ne pas être très utile » en dehors du fait d’aider vos alliés. Je ne pense pas que ce mannequin serait de cet avis. Et moi non plus.

Enfin, elle était encore jeune, en tant que personne et surtout en tant que fullbringer. Elle allait prendre la mesure de ses capacités, découvrir de nouvelles façons de les utiliser et de les exploiter. C’était un chemin long, mais qui valait la peine. Si elle voulait améliorer sa défense, rassembler des gravats autour d’elle en plus de ses propres capacités était une autre possibilité. En vérité, seule son imagination l’entravait. Pour l’instant.

Le king of Cups décida qu’il allait la laisser poursuivre ses expérimentations. Le fullbring était un pouvoir fondamentalement intime, lié aux sentiments forts et aux souvenirs. On ne pouvait le développer que par soi-même. Personne ne pouvait l’aider, si ce n’est en lui donnant quelques pistes de réflexion.

Mais il fut soudain surpris par la demande de son interlocutrice. Elle voulait voir son propre pouvoir ? Pourtant, ils avaient déjà combattu côte à côté. Elle l’avait vu frapper l’Arrancar avec ses cheveux et le mitrailler de ses projectiles de kératine. En revanche, ses capacités de régénération lui avaient-elles échappé ? Elle le surestimait un peu si elle s’imaginait que ce n’était que par sa résistance naturelle qu’il avait pu sortir indemne après avoir encaissé autant d’attaques.

-Et bien, vous avez tout de même dû constater que j’avais la capacité de contrôler mes cheveux et mes ongles durant l’affrontement. Impossible que cela vous ait échappé. En revanche...

Il ne put retenir un petit sourire. Il souleva son vêtement et le posa sur le sol laissant apparaître son torse nu. D’un doigt, il pointa son abdomen.

-Si vous voulez vraiment savoir, tirez. Évitez juste de toucher le cœur, s'il vous plait. Ça fait particulièrement mal.

Alice regardait à nouveau les restes du pantin de bois, réussir de telles choses était quelque chose d’utile ? Peut-être était-ce là l’absence de formation militaire du scientifique qui parlait, ou plutôt l’ancienneté de cette dernière ? De ce qu’Alice en comprenait, c’était un fullbringer d’une autre époque ? Elle avait beau s’être renseignée, tout cela était encore assez lunaire.

“Mh, et bien, peut-être est-ce parce qu’au final, c’est simplement la vérité, mais je ne pense pas me rabaisser en disant ça. Comment dire. Quelque part, je me vois comme un génie ? Pas le genre qui sort d’une lampe ou qui peut coder des programmes en quelques minutes, mais dans l’armée, un génie est un soldat affecté uniquement au transport et à l'utilisation de multiples instruments essentiels à une guerre en milieu urbain. Sans lui, vous avez beau tuer tout ce qui bouge, la partie est fini au premier cadenas “

Peut-être que l’inexpressivité de ses phrases ne transmettait pas le bon contexte à ses phrases. Elle ne pouvait pas y faire grand chose en japonais, malheureusement.

“Distraire l’adversaire, protéger un allié pour qu’il puisse déployer toute ses facultés offensifs, l’assister, entraver l’ennemi, garder la pression par de petits mais constant dégâts. En dehors de ça, je ne suis pas très utile. Mais je ne considère pas ma façon de battre inutile, au mieux incomplète.”

Mais passons à quelque chose qu’elle voulait réellement comprendre. Elle l’avait vu attaquer, bien sûr, se défendre, oui, mais il semblerait qu’elle ait mal compris ce qu’était vraiment un fullbring ? Ou le concept avait changé avec le temps ?

“Et bien, si, mais je pensais qu’un fullbringer avait besoin d’un objet pour montrer de tel pouvoir, ou alors pouvait modifier des objets inanimés. Mais vous, vous utilisez votre corps, donc je ne comprends pas comment ou pourquoi vous pouvez le faire.”

Elle tendait la main vers le glock qu’elle utilisait plus tôt, l’attirant à elle avec un chargeur en prime. Pendant qu’elle le préparait, elle réalisait que Tanjô lui demandait de lui tirer dessus sans même avoir utilisé sa phrase de libération. Il semblait ne pas répondre aux mêmes règles qu’elle, et ça l’intriguait. Suffisamment pour qu’elle tire sur un homme qui le lui demandait.

“Voyons, je peux tirer au niveau de votre intestin grêle, si vous voulez tant être tiré dessus. Dois-je le faire sur un signal ou n’importe quand feras l’affaire ?”

Attendant la réponse, elle agit ensuite en conséquence, tirant à la fin du compte sur son supérieur. Cela n’allait pas lui retomber dessus quand même ?

Tanjô resta un instant songeur. Peut-être que la locution et la syntaxe de l’étrangère n’étaient pas parfaites. Cela expliquerait la visible incompréhension qui régnait depuis un moment. Il ne parvenait de toute évidence pas à comprendre ce qu’elle voulait dire. Elle était un support de troupe, une aide tactique, cela il l’avait bien compris. Alors pourquoi... Ho et puis, peu importe, il n’allait pas perdre plus de temps avec ça. Tant que la situation lui convenait, c’était le principal. À quoi bon continuer alors qu’ils étaient au final d’accord sur le fond. Enfin... L’étaient-ils vraiment ? Il ne saurait plus le dire.

-Quand vous voulez, peu importe.

La détonation retentit à l’instant même où la douleur envahit le bas-ventre du King. Cela ne lui posait pas de problème. La douleur était une information que le corps envoyait au cerveau pour le prévenir d’un danger. La chaleur trop intense, une lésion de l’épiderme, une infection. Les nerfs envoyaient des signaux de souffrance pour forcer l’individu à régler la situation en urgence. Mais avec le temps, Tanjô avait appris à ignorer ces signaux. En effet, même une balle en plein ventre n’était pas réellement un danger pour son organisme.

Quelques secondes suffirent. Ses cellules se multipliaient à une vitesse folle pour combler la plaie. Le morceau de métal tomba au sol lorsque les derniers centimètres d’épidermes se reformèrent.

-Voilà mon Fullbring. En effet, c’est mon corps. Ou plus précisément, mes cellules. Le Fullbring consiste à manipuler l’âme. Des objets, des éléments, de tout en vérité. Et bien moi je manipule l’âme de chacune de mes cellules.

Il est vrai que c’était un phénomène assez rare parmi les Fullbringer. Tout simplement parce qu’il n’était pas courant que quelqu’un éprouve un lien fort avec son propre organisme. Chacun avait ses propres liens, ses propres attaches, son passé, ses souvenirs... Si l’on prenait un peu de recul, chaque Fullbringer était unique donc ils étaient tous rares, fondamentalement. Avant Alice, il n’avait jamais vu un humain développer des pouvoirs envers une munition.

-En d’autres termes, je suis mon propre objet.

Il passa rapidement la main sur l’impact. Plus une trace, pas même une cicatrice. D’un geste, Tanjô se baissa pour récupérer son vêtement qu’il s’empressa d’enfiler. Tout ceci avait été divertissant, mais il avait encore beaucoup de travail. Encore et toujours.

-Bien, j’espère avoir pu vous être utile. Si vous n’avez plus de questions, je vais retourner à mon laboratoire.

C’était … Assez fumé d’avoir comme arme son propre corps. Bon quelqu’un pourrait arguer que les artistes martiaux utilisent leur corps comme arme, mais on était pas à la même échelle de valeur. Son fullbring, plus ou moins était une code de triche, et cela expliquait comment il pouvait encaisser toutes ces attaques sans avoir à passer dans la machine officieusement renommée Glados dans la tête de la fusilliere.

“C’est un pouvoir très intéressant.”


Et infiniment plus complexe que le sien. La différence entre deux fullbring était telle qu’au final, il n’y avait presque aucun point de comparaison entre celui d’Alice et de Tanjo, cela pourrait être deux capacités appartenant à deux espèces différentes. En fait, cela ressemblait même plus à la régénération des hollows. Mais elle n’avait pas le luxe de trop y penser.

“Oh désolé, je ne vous retiens pas plus longtemps. Merci pour vos conseils et la démonstration.”

L’avis d’un King était toujours à garder en tête, surtout que c’était de loin son aînée en matière d’être un fullbringer, le remercier était la base. Elle ne pouvait pas lui proposer son aide par contre, il fallait être réaliste, elle n’avait aucune compétence dans le domaine des cups. Son boulot, c’était de continuer à affiner ses talents pour qu’ils servent à sauver plus de gens.

Elle le saluait jusqu’à ce qu’il quitte la pièce, avant de souffler et de se concentrer à nouveau sur ses techniques.