Le monde post-Eclipse (Pv Recca)

La reine de club. En tant que supérieure, sa, supérieure, Alice avait le devoir de lui faire un rapport détaillé et en présentiel de la catastrophe et de la découverte des abominations. Elle appréhendait ce rapport, car elle lui en avait déjà écrit un, ou elle n’aurait pas pu être plus claire sur la moindre action ayant eu lieu, que ce soit de son comportement, de celui de son partenaire, des arrancars ayant pointé leur nez ou de l’espada tres.

Pour dire vrai, elle n’était pas que intimidée, elle était honteuse. Sa première intervention sur le terrain, même si ce n’était pas une mission organisée, et les résultats qu’elle avait à montrer étaient, pitoyables. Les pertes matérielles, le nombre de civils parti en fumée suite aux multiples attaques. Elle n’a pas manqué de donner tous les détails, tout comme son incapacité à pouvoir ne serait-ce que regarder les trois monstres étant apparus pour proliférer leurs menaces.

Mentir n’était pas dans ses cordes, après tout. Même si cela ne la dépeignait pas dans la meilleure des lumières. Qu’importe. Elle arrivait devant la porte, elle ne pouvait tergiverser plus longtemps. Elle vérifiée être bien habillé une dernière fois, si ce n’est qu’avec une veste bombée, la fantassin ayant plus froid que les autres, puis toquait à la porte. Timidement, dans un premier temps, si bien qu’elle n’avait pas entendu le bruit du bois. Puis une seconde fois, plus nettement.

“[J’entre.]”

Elle ne le disait qu’une fois la permission d’entrée donnée, bien évidemment. Ou se mettre, elle aurait tendance à rester debout, surtout si on ne l’invitait pas à s’asseoir, mais elle avait l’impression que cela allait être une très longue discussion.

“Alice L’épervier, Deux de club.”

Maintenant, la partie la plus compliquée. Comprendre ce qu’elle voulait de la fantassin. Est-ce qu’elle voulait la réprimander, simplement clarifier des points importants, Alice n’en savait rien, et cela l’angoissait. Être au bas de la hiérarchie n’était pas une place enviable.

Un désastre. C’était un désastre complet qui s’était produit en son absence. Les rapports étaient étalés sur le bureau de la Queen et cette dernière laissa échapper un soupir. A travers les lignes, tout ce qu’elle voyait c’était une petite vengeance des Arrancars parce qu’ils s’étaient fait prendre un bout de sable blanc. Et cette nouvelle menace qui pèse sur eux est probablement pire que les représailles de ces monstres belliqueux. Les dégâts matériels, elle n’en a cure, ça se répare. Mais les vies, ces vies qu’ils sont censés protéger, elles sont perdues à jamais. La Queen a la désagréable sensation d’avoir échoué. La protection c’est sa mission, à elle et à ses agents. S’ils échouent, elle échoue également.

Quelle idée aussi d’enrôler des gamins ? Hanae avait peut être raison finalement. Peut-être qu’ils sont trop jeunes, qu’ils ne sont pas prêts. Néanmoins elle ne cristallise pas l’idée. Comme toujours elle laisse place aux explications, aux secondes chances. Il serait bien mal avisé de juger un agent qu’elle n’a encore jamais rencontré. A nouveau elle soupire lorsque par deux fois elle entend toquer à sa porte. Cette dernière s’ouvre après qu’elle eut intimé l’ordre d’entrer.

Recca est dans son fauteuil, bras croisés. Son visage reflète une certaine déception. Un mélange entre la colère et la désolation. Elle suppose qu’à l’heure qu’il est, le King of Coins doit être en train de réparer les dégâts comme il peut, cela signifie qu’il rentrera tard, ou peut-être même qu’il ne rentrera pas du tout. Encore une raison d’être contrariée.

« Two. »

Il y a quelques mois, ce grade désignait quelqu’un d’autre. Un jeune garçon, plein de vie et dont le talent promettait de s’épanouir. Il a été promu et depuis il ne venait plus, se concentrant sur ses études.

« Je suis ta Queen. Assied-toi. »

Alors qu’elle détaille la nouvelle venue qu’elle avait convoqué, le silence s’installe. Mais pas bien longtemps car elle reprend la parole.

« J’ai lu. As-tu quelque chose à ajouter ? J’imagine que ça doit être un sacré baptême du feu... »

Recca a l’aura d’une personne que l’on respecte, parfois crainte, parfois admirée, ceux qui l’on sous-estimée s’en sont mordus les doigts.

Alice était confuse l’espace d'un instant… n’était-ce pas comme ça que l’on disait deux ? Avait-elle raté l’importance de l’anglais dans les grades ? Commencer d’emblée sur une erreur ne promettait rien de bon, déjà qu’elle avait l’impression qu’il ne lui en restait plus beaucoup de permis …

Elle s'asseyait comme on le lui ordonnait, et si elle avait espéré avoir affaire à quelqu’un de similaire à Tanjô, la réalité la faisait bien vite déchanter. L’aura des deux personnages n'avait rien de comparable. S’il lui était parfois difficile de rester professionnel avec le king of cups, tant au final son attitude était à mille lieu de la lourde autorité qu’il jouissait au sein de l’organisation, si bien qu’elle avait eu du mal à croire que c’était bel et bien l’un des quatres rois, la reine des clubs en était l’exact opposé. Si bien qu’à choisir, sans doute que la fantassin préférerait confronter un arrancar de nouveau que de rester une seconde de plus scrutée par ce regard. Contre un arrancard, elle pouvait se battre jusqu’à la mort, éventuellement gagner, avec beaucoup de chance et de l’assistance. Sur cette chaise ? Et bien, elle pourrait être enchainée qu’elle se sentirait plus libre de ses mouvements, plus en contrôle de la situation.

“[Merci Madame.]”

Elle ne pouvait soutenir le regard, alors il glissait inévitablement vers le bureau, et les rapports y figurant. Probablement que dedans se trouvait le sien, dans un japonais approximatif et corrigé par ordinateur. Si elle avait espéré que la raison de sa convocation soit du à cela en partie, plus ces quelques secondes s’étiraient, moins elle était convaincue que cela soit le cas. Finalement, tous ses espoirs s’envolaient lorsque pour la troisième fois la reine prit la parole.

Quelque chose à ajouter, ça, elle en avait beaucoup à vrai dire, mais elle doutait que des mots puissent servir à grand chose pour modifier le passé, encore moins pour décrire ce qu’elle avait vécu ce jour-là. Baptême du feu était un terme bien choisi, considérant l’état dans lequel avait fini le lieu où celà s’était déroulé. Cela prendra minimum des mois à réparer, elle en était certaine, pour autant, elle n’était pas retourné voir si elle pouvait prêter main forte. Un problème de temps, d’une part, et de l’autre, une culpabilité qui l’empêchait de mettre un pied dans le patelin.

“Je ne comprends pas …”

Rajouter quoi que ce soit à ce rapport le rendrait dès lors bien trop personnel. Que pourrait-elle ajouter ? Que chaque heure elle regarde la liste des disparus s’agrandir ? Qu’elle n’arrive pas à fermer les yeux sans avoir l’impression d’être sous le cero de multiple gillian et d’un arrancar blond ? Que le monde s’est déchiré devant ses yeux et que du pus de la plaie en est sortie des créatures de cauchemar ? Non, car tout cela ne servait à rien dans les préparatifs pour la suite.

“La situation était assez claire.”

Si c’était des précisions qu’elle voulait, Alice pouvait en donner. Elle décrirait la moindre attaque de cette vipère au numéro trois, de ses compères ayant débarqué pour lui sauver les miches d’une perte certaine, de ces créatures c’étant rajouté sur la longue liste des ennemies de l’humanité. Elle serrait les poings, rien que d’y repenser, la peine était remplacée par la haine, la même qui l’avait poussée à se faire opérer par une organisation inconnue du monde, qui lui racontait que les monstres sous le lit étaient bien réels, et qu’elle allait les combattre.

“Nous étions à deux doigts de capturer ou occir un espada, et ses collègues ont été en capacité de le récupérer avant que nous puissions porter le coup de grâce. Ils étaient étincelants, pas une tache de poussière sur eux. Si vous me disiez que les shinigamis qui étaient sur leurs trajectoires avaient repassé leurs vêtements, je vous croirais.”

Cinq shinigamis, incapable d’empêcher ses vermines de se regrouper comme les rats qu’ils étaient et mettant en l’air tout les efforts de la two et du king pour descendre la cause de tant de mort humains. Quels bandes d’incapable. De ce qu’elle avait compris, l’ancien king of sword était également sur le terrain lorsque tout ça s’est goupillé ? Une bonne raison d’être “l’ancien” roi des troupes armées, si on n’était pas capable de retarder un arrancar.

“[Et pour tous ceux qui en sont morts, je retrouverais ce fils de pute et lui ferai regretter.]”

Son agent est mal à l’aise, mais au-delà de cela, Recca perçoit le choc que cette mission a causé. Ce n’est pas étonnant. Elle non plus n’a pas l’habitude de dégâts d’une telle ampleur. Alors elle comprend ce que sa vis à vis peut ressentir. En partie du moins. Il y a notamment cette notion d’échec qui semble peser sur ses épaules. Les bâtiments à reconstruire, les vies perdues, les Arrancars en fuite. On ne peut pas minimiser les dégâts. Il y en a, ce sont les faits et c’est un deuil que l’Ultima Necat portera plus que quiconque. Plus que ces bons à rien de Shinigamis même.

Mais si elle posait cette question à l’origine, c’était pour avoir l’avis plus personnel de la demoiselle. Entendre ses mots, plus que deviner au travers de ses expressions. Si elle est réservée, alors Recca n’ira pas l’ennuyer davantage.

« Je vois. Il s’agissait de Borick n’est ce pas ? J’ai eu l’occasion de rencontrer cet Espada. A une époque, il était Primera. Même s’il est devenu Tercera, cela signifie qu’il est puissant. Vous avez failli le vaincre, c’est louable. Il est intelligent, lorsqu’il se sent en position de défaite il fuit. Instinct de survie je présume. »

Elle se lève soudainement et plaque violemment ses mains sur le bureau.

« Mais ne pense pas que tu as échoué ! »

Sa véhémence s’éteint aussitôt et sa voix se fait plus calme. La Reine se rassoie dans son siège. Ce n’est pas tout à fait de la bienveillance, et certainement pas du désespoir. Il est de son devoir de remotiver les troupes, de voir les choses du bon côté plutôt que se morfondre à ne voir que le mal. Certes, les choses ne se sont pas aussi bien passées qu’on l’aurait souhaité mais…

« ça aurait pu être pire. Vous avez réussi à les repousser, à éviter un carnage plus grand encore. Sans votre intervention, imagine à quel point l’humanité aurait été dévastée… Borick ne perd rien pour attendre. Nous lui rendrons la monnaie de sa pièce. En attendant, il va falloir panser nos blessures et réparer ce qui peut l’être. »

Alors la reine de sa section avait déjà affronté ce monstre, et ce dernier était le précédent Primera ? Il existait deux arrancars plus forts que lui, ça elle le savait, mais qu’il soit l’ancien Espada Primera disait beaucoup sur sa force. Avoir survécu à cette rencontre tenait donc plus du miracle. La perspective qu’il en existait encore deux bien plus forts que ça était particulièrement terrifiante.

Mais elle n’avait pas vraiment le temps d’y réfléchir, car un sursaut d’énergie de la queen faisait bondir la Two of club. Cela lui arrivait souvent de passer de 0 à 100 comme ça ? Si elle voulait l’attention d’Alice, elle l’avait à cent pourcents. Et ce qu’elle disait était important, oui, vrai dans le fond, aussi, mais ce n’était pas pour autant que la fantassin était d’accord avec sa supérieure.

“Sauf votre respect madame, une mort par le moindre ennemi est déjà une défaite, encore plus si c’est quelqu’un que nous avons voué à protéger. Je comprends votre point de vue, mais l’accepter “

Cela serait admettre qu’à chaque décente de ces arrancars, ils pouvaient tuer à tour de bras et fuir en riant comme des baleines pendant que l’on se contenterait de ramasser les pots cassés. Elle comprenait que ce n’était pas là ce que voulait dire sa reine, mais elle n’allait pas céder le moindre terrain à ces meurtriers.

Elle était néanmoins plus que d’accord sur un point soulevé, Borick allait payer. Elle y veillerait personnellement, et donnerait tout pour être celle qui lui ferait mordre la poussière, c’était sa priorité numéro 1.

“En attendant, je ne peux que rattraper le retard que j’ai sur tout le monde pour éviter que cela se reproduise avec moi sur le terrain.”

La réaction de sa Two inspire de la pitié à la Queen qui la regarde en retenant un soupire. La jeune fille déborde d’innocence et de candeur. On ne peut lui en vouloir, elle est si nouvelle dans l’organisation. De plus, si elle ne se trompe pas, elle a été créée pas vrai ? Alors elle doit être encore moins au courant qu’elle ne l’imaginait. Faut-il qu’elle lui brise ses illusions maintenant ? Quand on n’a pas le choix… Mieux vaut le plus tôt possible après tout. Le savoir et la connaissance sont des choses capitales dans la vie, elles permettent d’avancer, de grandir et d’accomplir de grandes choses. Les acquérir demande du temps, des occasions et de la volonté. Mais cela s’accompagne de grandes désillusions. D’ailleurs, maintenant qu’elle y pense, est ce que le plus grand des sages connaît le bonheur ? Est ce que le plus idiot des humains n’est pas également le plus heureux ?

« Hum. Sais-tu que pendant de longues années nous avions une alliance avec l’Acuerdo ? Sais-tu en quoi elle consistait ? Ou, plus précisément, ce qu’était la contrepartie pour avoir le droit d’exploiter le Reishi dans leur monde ? »

Recca la scrute, son regard ambré rivé sur elle. Perçant, il rend l’atmosphère plus lourde, pesante. L’heure n’est pas à la plaisanterie, c’est fait exprès car la jeune Fullbringer doit comprendre dans quoi elle a mis les pieds. Comprendre surtout que l’Ultima Necat n’est pas tout blanc. Tous les moyens sont bons, qu’importe le prix à payer si au final c’est pour le bien de l’humanité. Avec ce genre de raisonnement, on se permet ce que d’autres trouveraient inadmissible. Un mal nécessaire pourrait-on dire. Pourtant, Recca n’est pas sans coeur, elle comprend ce que doit ressentir Alice. Après tout, au début, elle aussi trouvait que ces agissements étaient mauvais et ne voulait pas y être associée.

« Des vies humaines. Voilà ce qu’on leur offrait. Un repas servi sur un plateau d’argent. »

Son dégoût pour ces méthodes n’a pas totalement disparu et il transparaît légèrement dans le son de sa voix. Heureusement, c’est terminé. Plus aucun sacrifice sera fait volontairement.

« Tu veux sauver tout le monde, mais il y a quelques mois, c’est nous qui amenions des innocents à l’abattoir. Aujourd’hui, heureusement cet accord n’est plus d’actualité, mais qui sait ce que nos Arcanes Majeures décideront demain ? »

Un instant de silence, une pause volontaire que la Queen instaure pour laisser le temps à sa jeune agent de digérer ses paroles.

« Nous ne sommes pas des super-héros. Nous ne sommes pas tout blanc. Il va falloir t’y préparer. Tu risques de désapprouver certains ordres, certaines décisions. Et si tu as mieux à proposer sur le moment, je saurai écouter. Dans le cas contraire… »

Son expression est sans équivoque. Elle n’aura pas le choix.

« Promettons nous seulement de faire de notre mieux pour sauver le plus de monde possible. Tout faire pour ne rien regretter. Cela passe par s’entraîner pour s’améliorer bien sûr. Et c’est là le point sur lequel je voudrais que tu concentres tes prochains efforts. Je pourrais t’aider si tu le souhaites. »

“[Le banquet]”

La two n’avait pas détourné son regard de la queen, mais serrait tant les dents et les mains qu’elle craignait à un moment de les casser. Lui rappeler qu’après avoir sacrifié tant des leurs, ces ordures masquées osent les trahir était la meilleure idée pour attiser sa haine.

“Vous comparez l’incomparable madame. Le reishi est une ressource phénoménale, capable de virtuellement tout, et que nous le voulons ou non, la seule ressource comparable pour ces créatures, sont nos âmes. Si nous aurions pu mener nos recherches sans être dérangés, nous aurions fait un bon tel dans le développement de l’humanité que ces morts auraient été justifiées.”

Elle n’y tenait plus, elle hurlait presque ses prochaines paroles, non, elle les criait sans retenue. Elle ne pouvait faire autrement, c’était la libération de jours de cauchemars, de tension, de crainte et de flagellations mentales.

“Mais à quoi ont servi les victimes de ce massacre ! Vous pouvez me le dire pourquoi j’ai du regarder mourir ces hommes, femmes et enfants ?! Est-ce que satisfaire les lubies perverses de ces fumiers est du même ordre d’importance que l’évolution de notre espèce et le sauvetage de bien plus de vie !?”

Cela demandait quelques secondes à Alice pour reprendre le contrôle de ses émotions, et de s’excuser dans la foulée. Non, la queen n’y était pour rien, et il était fort à parier qu’elle était tout aussi enragée qu’elle.

“Je ne suis pas sotte, madame. Je sais que nous ne sommes pas les chevaliers de la table ronde, dénués de défaut ou d’immoralité. Pour avancer, nous devons nous sacrifier, parce que nous sommes une espèce faible et en retard.”

Elle caressait distraitement du pouce les trous qu’elle s’était infligés aux paumes, redressant le regard.

“Je ne peux pas sauver tout le monde. Je veux pouvoir sauver ceux qui auraient dû voir la ligne d’arrivée avec nous. Est-ce trop naïf ?”

La fantassin ne gardait pas le contact visuel bien longtemps, soupirant un “bordel” bien français au passage, avant de se laisser contre le dossier de sa chaise.

“Bien entendu. Je ne peux pas passer le soutien de mes aînées sous le tapis, il sera toujours la bienvenue.”

Face à l’explosion des émotions d’Alice, ses exclamations, ses cris même, la Queen était restée de marbre. Immobile, presque figée, attentive à ce que Two livrait de ses pensées, de ses états d’âme. Pourtant à l’intérieur elle bouillait de n’avoir pas pu être présente. Si elle avait été là, si… Mais les si ne servent à rien. Ces Arrancar, elle les déteste autant qu’Alice. Voilà qui leur faisait un point commun, mais ce n’était pas comme ça qu’elles allaient réparer les dégâts.

« Ce qui est fait, est fait. Je comprends ta colère jeune fille. Mais cela ne ramènera personne à la vie d’hausser ainsi le ton. »

Le regard sévère de la rousse a pour but de rappeler où elles se trouvent. Mains croisées face à elle, elle attend quelques instants que la jeune fille se calme un peu et reprenne ses esprits. Elle semble d’ailleurs revenue d’elle même à un état plus stable alors Recca ajoute.

« Ils paieront. En tant voulu, nous leur rendrons la monnaie de leur pièce soit-en assurée. Naïf, je ne sais pas. C’est une volonté louable que tu as là. Ne l’abandonne pas. Si tu gardes cet objectif, il te donnera la force de te dépasser. En attendant… Il y a quelque chose qui nous dépasse largement et je n’aime pas ça. »

Avant de penser à s’entraîner, il y a des points que la Queen souhaite aborder. Un échange d’informations pourrait s’avérer utile. Certes, elle a déjà lu le rapport accessible à tous les membres de l’Ultima Necat, mais elle souhaite l’entendre de vive voix.

« Si j’ai bien compris, il y a plus grave à gérer. Une menace plus importante que les Arrancar. Que peux-tu me dire des Abominations et de ces Abyssaux ? Si j’en crois les faits, ils sont plus redoutables que tout n’est ce pas ? »

Il y a un temps pour la vengeance, et un autre pour la survie de l’humanité. Dans ce cas de figure, l’un était prioritaire par rapport à l’autre, sans hésitation. Chaque chose en son temps.

« Quant à nos capacités à collecter le reishi pour poursuivre nos progrès scientifiques, elles seront bientôt rétablies. La base du Hueco Mundo que l’on a nommée Pandora est bien protégée. Cette place nous appartient, nous n’aurons plus à sacrifier d’âmes pour profiter des ressources qu’elle nous apporte. »

Alice s’attendait à des réprimandes plus sévères, mais elle était agréablement surprise que cela ne soit pas arrivé. Le sujet était changé sur l’évènement le plus inquiétant de cette journée maudite, car oui, les espadas présents n’étaient pas les plus dangereux de sortie ce jour-là.

“Les abominations, non. Ce sont des créatures sans cervelle dont les attaques n’étaient pas particulièrement remarquables. Ils ont néanmoins une habileté très étrange. Quand ils m’ont touché, j’ai senti mon reiryoku disparaître, mais pas comme s’il s'évaporait, plutôt comme s’il était aspiré.”

Ce n’était pas les créatures le problème, c’étaient ceux qui semblait les contrôler. En se souvenant d’eux, elle frissonnait, c’étaient eu les véritables menaces pour l’humanité.

“Les abyssaux … Je ne dois pas être une bonne conteuse, jusqu’à ce jour je n’avais jamais vu d’arrancar ou de gillian. Mais je suis certaine que ces trois créatures sont mille fois la menace qu’un espada ne le sera jamais. Ils ont une aura pas juste glaçante, j’ai l’impression que j’aurais pu mourir rien que sous cette aura si je n’étais pas une fullbringer, ou même si j’étais un peu moins forte.”

L’un des espada qui était arrivé plus tard avait une puissante aura que même elle pouvait ressentir, mais ce n’était rien en comparaison, rien du tout.

“Ces choses n’ont rien de connu, je ne suis même pas sûr qu’ils aient d’âme. Quoi qu’ils soient, cela ne peut être que mauvais signe pour nous.”

Une impression qu’elle savait aberrante, même pour elle, mais plus elle y pensait, plus cela définissait l’impression qu’elle avait ressentie. Mais assez parler de ce traumatisme en particulier, La queen annonçait quelque chose de très intéressant.

“J’espère bien, ces salopards nous font accepter des conditions inhumaines et se décident à les briser sur un coup de tête, [ils ont craqué].”

Nan, si elle en avait l’autorité, elle programmerait même plus de saisie de zone d’extraction. Ces bêtes sans cœur ont mordu la main qui les nourrissaient, ils devaient goûter aux conséquences de leurs actions.

“Je m'abuse peut-être, mais quelque chose m’avait interpellé ce jour-là. J’étais focalisée sur l’espada tercera, et ce dernier m’a paru étrangement … je ne dirais pas serein, mais il n’était pas surpris non plus de l’apparition de ces abyssaux. “