Hollow de la galère rencontre Espada Millénaire [PV: Artemio Vittoria]

Ce RP prend place pour moi immédiatement après l'Event #2 ; Artemio est donc encore Primera à ce moment-là.

Ça ne s'était pas bien passé, non.
Oh, d'une certaine manière, l'attaque avait été couronnée de succès : nombre d'humains étaient morts dès le premier Cero, et l'affrontement qui y avait fait suite n'en avait tué que davantage, ne serait-ce qu'à cause des pressions spirituelles dégagées.
Mais ils ne l'avaient pas emporté, non. Le combat n'avait peut-être pas été porté à son terme, Borick et lui préférant partir une fois la tâche accomplie, mais la façon dont les choses avait tourné n'était pas à leur avantage.
Artemio avait subi des blessures affreuses - probablement les pires de toute son existence, à l'exception peut-être de celles qui l'avaient tué la première fois -, et ce qui ajoutait l'insulte à l'outrage était qu'elles avaient été causées par des humains.

S'il n'ignorait pas que certains mortels étaient mieux nantis que d'autres sur le plan spirituel, il n'en avait encore jamais rencontré capable de manier de tels pouvoirs. Néanmoins, ce n'était pas une excuse : la surprise n'aurait pas dû l'empêcher de les mettre à mort.
N'était-il pas un Vasto Lorde ? La crème de leur espèce, l'étape finale de leur évolution ?
S'il n'avait jamais eu la prétention d'être la divinité pour laquelle on n'avait eu de cesse de le prendre, il n'avait jamais non plus refusé ce statut - car si on le nommait ainsi, il devait y avoir une raison.
En d'autres termes, il n'était pas censé être mis en difficulté - et encore moins en échec - par de si piètres créatures, encore moins maintenant qu'il avait recouvré ses pleins pouvoirs, quand bien même il n'avait pas eu l'occasion d'en faire usage.
Et pourtant.

Quoique meurtri, il était encore en état de se mouvoir selon son gré, et avait donc naturellement pris la direction de la Forêt des Menos, où il pourrait reprendre des forces et prendre le temps de comprendre ce qu'il s'était réellement passé.
Du moins l'aurait-il pu si les lamentations incessantes desdits Menos ne l'avaient pas distrait de sa convalescence fraîchement entamée - ce qui eut le mérite de lui rappeler que le meilleur moyen de se remettre était encore de bien manger.
Bien que maculé de sang, il avait eu le temps du trajet pour se remettre en forme - bien assez pour ne laisser aucune chance ne serait-ce que de s'enfuir à ces cousins arriérés. S'ils ne constituaient pas un plat de roi, au moins offriraient-ils un repas un peu plus conséquents que de simples Hollows.
De ses blessures, il ne restait rien, si ce n'est les éclaboussures écarlates sur sa tenue qui auraient aussi bien pu ne pas lui appartenir - et la brûlure, invisible mais néanmoins réelle, de l'humiliation reçue.

Ainsi fusa-t-il dans les airs pour saisir l'un d'entre eux par la gorge - et repartir avec, la tête se détachant du reste du corps après son passage, lequel ne tarda pas à s'écrouler dans son sillage. Avec un peu de chance, il aurait le temps de s'en repaître avant qu'il se désagrège et devienne à son tour partie intégrante du Hueco Mundo qu'il n'aurait jamais plus l'occasion d'arpenter.
L'ombre des charognards se dessinant déjà dans la pénombre, il relâcha une partie de son aura pour les convaincre de rester en retrait - ou de mourir en essayant de lui voler sa proie, sans jamais pouvoir l'approcher.

Certain de ne pas être dérangé, il porta à ses lèvres le lambeau de chair qu'il tenait à pleine main - beaucoup trop grand pour lui - et croqua dedans sans plus attendre. Tout en mastiquant, il réalisa qu'outre les Hollows que son reiatsu avait figé sur place, mais dont le regard restait fixé sur le gibier qu'il leur refusait impitoyablement, l'un d'entre eux essayait activement de s'enfuir, sans que ses très courtes jambes le lui permettent réellement.
N'était-il pas, lui aussi, tenaillé par la faim ? Ne voulait-il pas sa part de ce qui, à ses yeux, devait sembler être un festin comme il n'en avait jamais connu, et n'en connaîtrait sans doute jamais plus ? Le Primera Espada avala sa bouchée et, sans bouger, s'assura que sa voix porte jusqu'à lui - qu'il ne puisse ignorer que c'était à lui qu'il s'adressait, et à personne d'autre.

▬ Qui es-tu, toi ?

Il y a des fois dans la vie où on s'ennuie, heureusement, ce n'était plus vraiment le cas après. Après? Et bien dans la mort bien sûr! Quand on est un hollow, on ne s'ennuie jamais! Il y a toujours quelqu'un à fuir, toujours une raison de rester sur ses gardes, toujours une raison de ne jamais se reposer sur ses appuies. Car si l'être vivant basique pouvait s'attendre à 1001 choses après la mort, il n'y avait pas grand chose pour les hollows, et une chose était sûre, Lurker ne comptait pas re-mourir. 

Mais pour ça, il fallait être malin, combattre ses instincts, combattre ses congénères, mais faire ça intelligemment bien sûr. Or, si certains pouvait se targuer d'être de véritable machine de guerre sur pattes, Lurker, lui était... Poisseux. Son pouvoir était plutôt intéressant, certes, mais l'individu qui le maniait ne restait pas d'une faiblesse misérable. Alors il fallait s'adapter.

C'est pour ça que le petit bonhomme rouge était loin d'être un chasseur. Evidemment, il lui arrivait de plonger dans le monde des vivants pour attraper une proie ou deux, mais pas question de rester plus longtemps, il ne manquerait plus qu'un shinigami ne lui tombe dessus. Non ces méthodes devaient être gardées pour les cas d'urgence, lorsque la faim était trop insupportable. En attendant, le spectre encapuchonné se contenterait d'être ce qu'il a toujours été, un parasite.

Il y en avait d'autres des comme lui. Des hollows bien trop faibles pour pouvoir prétendre chasser de façon régulière, voir de s'attaquer à leurs congénères. Alors, plutôt que de se faire la guerre, ces insectes préféraient se réunir en bande, attendant que deux hollows s'affrontent pour pouvoir ramasser les restes. Lurker détestait ces charognards. Ce n'était pas la méthode qui le répugnait, au contraire, il en était le premier pratiquant, non c'était la mentalité de ces rats.

Ils se contentaient de se qu'ils avaient, pourquoi chercher à faire plus quand quelqu'un d'autre fait les efforts pour soi? Lurker, lui, bien qu'il était séduit à l'idée de laisser le travail à autrui, ne supportait pas ce manque d'ambition, c'était l'ambition qui le portait, qui le poussait à agir, à réfléchir, à aller de l'avant, il voulait quelque chose de plus grand, non, il méritait quelque chose de plus grand! Il méritait une non-vie meilleure! Et il ferait tout pour l'obtenir.

Mais pour le moment, il n'avait pas le choix, il devait s'abaisser à suivre ces moins que rien. Lui aussi était caché dans les fourrés, attendant que quelqu'un s'occupe de finir ce gaillard ensanglanté et brûlé, il allait devoir batailler pour s'en nourrir. Manger un Arrancar allait être une première, encore fallait-il qu'il puisse jouer des coudes pour pouvoir croquer un bout. Mais alors qu'il était déjà en train de réfléchir à une stratégie de charge, voilà que l'Arrancar venait de décapiter un Menos sans la moindre hésitation, ni difficulté. Lurker resta figé un instant, laissant échappé un simple :

-Awé.

Bon. L'Arrancar n'était plus au menu, le message était clair, mais au moins, il y avait le Menos, avec ça il y aurait assez de viande pour tout le monde! Mais alors que les charognards commençaient déjà à s'approcher, une écrasante onde de choc les paralysa sur place. Cette puissance spirituelle venait de l'Arrancar, ce type était un monstre!! Est-ce que la viande de Menos valait le coup d'énerver ce type?

-Nope.

Sans demander son reste, Lurker tourna les talons et couru dans la direction opposée. Il s'avouait vaincu et ne comptait pas rester planter là comme les autres. Décidément, ces Arrancars étaient vraiment une catégorie à part! Prenant la fuite le plus loin possible, le petit hollow était loin de s'imaginer que sa décision allait lui offrir l'exacte opposé de ce qu'il en attendait.

▬ Qui es-tu, toi ?

... Pourquoi? Il savait. Il savait que c'était à lui qu'il s'adressait. Mais pourquoi?! Il n'avait rien fait! Il n'était même pas assez puissant pour lui offrir un repas décent! Qu'est-ce que ce Arrancar pouvait bien lui vouloir? Figé sur place par l'appel qui lui était destiné, le petit bonhomme rouge hésita un instant, cherchant à se ressaisir avant de doucement se retourner en relevant doucement les mains.

-M... Moi? Hé moi j'suis personne m'sieur hein! J-J'ai rien fait! Commença-t-il tout paniqué. On... On m'appelle Lurker. Je... Heu... Je fais rien hein, vie d'ma mère que je me balade juste! J'vous jure qu'c'est vrai, c'est eux là ils voulaient vous piquer l'Menos!

Oui. Quitte à se défendre, autant balancer les autres, si ça pouvait lui offrir une quelconque once de considération auprès de l'Arrancar.