Kurosawa Kyoya - King of Swords

Mugen.
Infinité, éternité, sans limite. Les significations peuvent varier, mais restent dans le même esprit. Le Kanji est tatoué sur le pectoral droit de Kyoya, symbole de son pouvoir. Le Fullbring de Kyoya lui permet de surpasser les limitations humaines habituelles sur le plan physique. L'effet concret du pouvoir se traduit de la sorte : Kyoya est figé l'âge de sa condition physique idéale, et son corps est capable d'apprendre, se renforcer, sans atteindre de limite où la stagnation s'installe.

Ainsi, l'entraînement et l'exercice physique lui offrent une lente mais sûre progression depuis des centaines d'années à ce qui correspond aujourd'hui à des capacités physiques surhumaines. Plus fort, plus rapide, plus résistant, ses aptitudes et réflexes dépassent de loin le commun de mortels.

On lui donnerait la vingtaine.

Le milieu de vingtaine, pour être précis. Un corps jeune, fort, dans la fleur de l'âge. Un visage aux traits harmonieux, mais alors, une harmonie perturbée par la cicatrice au coin droit de ses lèvres. Un œil couleur océan, l'autre couleur abysse, ses cheveux sont long, souvent attachés, parfois laissés libres au vent. Déjà, son faciès raconte une histoire, dit quelque chose qui démarque un vécu inhabituel. De la profondeur de son regard au mystère de cette cicatrice caractéristique, l'on peut se poser la question : quelle vie a-t-il vécu, ce jeune homme ?

Si son visage raconte une histoire, alors son corps raconte un mythe.

Grand, une silhouette athlétique, le dessin d'une musculature équilibrée, travaillée, sculptée par l'exercice. Puis, partout sur le marbre de sa forme, les fissures, les cicatrices. Nombreuses, trop nombreuses pour une seule vie. Des cicatrices laissées par des lames que le monde ne sait plus faire, des armes d'une autre époque, et parfois, d'un autre monde. Le plus souvent, ce spectacle, personne ne le voit, dans la vie de tous les jours. Quand il marche parmi ceux qui dorment, il se drape de costumes et de vêtements aux manches longues, de cols serrés qui montent haut et de gants qui couvrent le spectacle de ses mains abîmées. Parfois, cependant, il s'habille des tissus d'une époque révolue. L'époque où il a vu le jour.

Puisque oui. On lui donnerait la vingtaine, mais il est terriblement plus vieux que ça.

Kyoya est un homme de mystère, parce que sa nature l'a forcé à vivre une vie de secrets. Pour ne pas être victime des superstitions, des chasses aux sorcières, il a endossé mille et un masques. Or, derrière le masque, il n'a jamais cessé d'être qui il est, il n'a jamais oublié d'où il vient. Ne pas oublier, c'est un peu sa façon de continuer à exister dans ce monde.

Sur une terre d'ignorants qui ne vivent pas plus d'un siècle, il est un éclairé qui traverse les âges. Il voit ce qu'ils ne peuvent pas voir, il vit plus loin qu'ils ne pourront jamais l'espérer. Alors fatalement, une distance finit par se créer, entre lui et le commun des mortels. L'âge leur prend tout, le temps les grignote, les dévore, puis ne laisse que des os. Le temps lui offre force et expérience, et il ne lui prend rien en retour. Rien, sinon son humanité.

Il est meilleur qu'eux, mais parfois, il se surprend à souhaiter être comme eux.
Juste parfois. Car entre les doutes anecdotiques, occasionnels, il reste un Ego de toujours, une ambition qui ne dort jamais. Kyoya est né dans la boue, avec un héritage doré que le monde a longtemps oublié. Alors quand il a nettoyé la boue pour que le monde se rappelle la valeur de son nom... ça n'était que le début. Vivre au travers du nom Kurosawa, c'est la façon qu'il a trouvé de garder le contact. De construire quelque chose qui durera aussi longtemps que lui.
Qui lui survivra.

Distant, désabusé, pragmatique, il peut néanmoins sourire. Il peut apprécier l'instant présent, la simplicité d'une rencontre, d'un moment. Peut-être même en est-il capable plus librement qu'à une époque... Il a appris à apprécier les gens comme on apprécie un rêve. Éphémère, agréable, mais ultimement destiné à être une mémoire indistincte, un mirage.
Les gens sont des divertissements. Des ressources.

Marqué par les conflits de l'ère Sengoku et après, Kyoya est un habitué des champs de bataille. Il a été soldat en première ligne, il a été officier, il a été stratège. Il a vécu le conflit à bien des époques différentes, dans ce monde, mais aussi dans le monde que les gens ne voient pas. Longtemps il a été discret sur la scène spirituelle, parce qu'il a vu ce qu'il arrive à ceux qui manquent de discrétion. Néanmoins, discret ne veut pas dire absent : Plus d'un Hollow est mort par sa lame, ou au moins repoussé.

Il déteste les Hollow sauvages. Ceux qui ne vivent que pour dévorer. Il déteste, parce qu'il se rappelle de cette jeunesse en proie aux visions. Quand il voyait les fantômes et les monstres, démunis, incapable d'agir. Aujourd'hui, il peut agir. Aujourd'hui, les Fullbringers sont plus puissants que jamais, les Hollow plus présents qu'auparavant, et les Shinigamis ne suffisent plus.

Alors il devra suffire. Entre deux ambitions égoïstes, entre deux desseins pour grandir le nom Kurosawa... Il peut bien prêter sa force pour repousser les engeances, oui ?

La terre en proie au chaos et à la confusion.

La maladie ravage le pays, le mauvais temps ruine les récoltes, et le tumulte politique impacte toutes les strates de la population. Le Shogun perd confiance, crédibilité et influence à un rythme inquiétant. « Ashikaga », le nom est murmuré dans les cours, dans la bouche de vassaux ambitieux et dans les discussions de servants en proie au doute. Les rebellions paysannes commencent à éclater ça et là dans un Japon divisé.

C'est dans ce climat qu'il est né, qu'il a grandit.

Jizamurais du village d'Ishi dans la province Ōmi, les Kurosawa possèdent quelques fermes sur leur terre et vivent leur vie au rythme imposé par les décrets du Daimyo et les caprices de Mère Nature. Comme son père, le père de son père avant lui, et ce depuis des générations, Kyoya est destiné à hériter ce maigre morceau de terre.

Alors la question se pose : pourquoi est-ce que la terre brûle ? Pourquoi est-ce que les hommes s’entre-tuent tout autour de lui, lui qui n'a pas même encore atteint l'âge adulte ? Pourquoi est-ce qu'il voit ces formes translucides, et pourquoi... Pourquoi est-ce qu'il y en a autant ? Et les monstres ? D'où est-ce qu'ils sortent, les monstres ?

C'est une bien cruelle malédiction, que le don de voir l'esprit des morts dans une période si pleine de cadavres, si pleine de violence.


Le temps sont troubles, alors allégeances et intérêts le sont au moins tout autant. Théoriquement liés à un lointain héritage Samouraïs, les Kurosawa sont supposés obéir aux ordres d'un tout aussi lointain Daimyo. Or, les quelques paysans-guerriers du petit village n'ont ni le statut, ni la richesse des plus nobles Samouraïs.... Et donc, pas les mêmes préoccupations. Alors quand la Guerre d'Ōnin a éclaté, les différents acteurs politiques ont commencés à jouer leur jeu, placer leurs pions.

Parmi ces pions : le jeune Kyoya.
Là, sur les champs de bataille à la vue de tous, il s'est battu pour les ambitions des puissants. Puis, dans des batailles que personne ne pouvait voir, il s'est battu contre les créatures invisibles, pour se défendre, ou pour défendre d'autres. C'était difficile. Il a parlé aux prêtres de ce qu'il pouvait voir, mais peu de réponses. Souvent, de la confusion, parfois, des paroles sages ou qui se le voudraient, des mots cryptiques bons à confuser un esprit encore jeune, encore trop préoccupé par ses besoins terrestres pour se consacrer pleinement aux danger de l'autre monde. Pour comprendre. Pour accepter.

Il n'y a eu que le temps, pour faire son œuvre. Avec lui comme avec tout le monde, le temps passé amène l'expérience, et l'expérience amène parfois l'illumination. Or, pour lui, le temps ne passe pas comme avec tout le monde. C'est la première réponse qui s'est faite évidente.

Pas de cheveux blancs, pas de rides, pas de ce poids sur le corps, pas de ces signes qui sonnent le lent mais sûr début du déclin. Guerrier du début de l'ère Sengoku, il a eu le temps de se battre, de se démarquer, de s'illustrer, sans jamais sentir l'âge se faire ennemi de sa lame. « Il vieillit bien », a-t-on pu penser pendant quelques années. Quelques années seulement.

Il a commencé à en voir d'autres. Les guerriers drapés de noir, ceux qui emmènent les morts. Il a commencé à en rencontrer d'autres qui voient, comme lui. Il a commencé à pouvoir mettre des mots sur les mystères de l'autre monde. « Shinigami », « Hollow ». Et il y avait ceux comme lui. Ceux avec un pouvoir. Lui ? Lui, il n'en avait pas. Il était juste un formidable guerrier. Il était juste naturellement.. « un peu plus ». Un peu plus fort, plus rapide. Plus résistant. Plus...
Jeune.

Trop jeune. Pourquoi ? Parce que le poids de l'âge n'est plus là.
Il a compris trop tard.


Il a compris trop tard, mais il a compris.
Tôt ou tard, il devra disparaître. Parce que ce monde de l'autre côté, ceux qui dorment ne sont pas prêts à le voir. Parce que parmi toutes les superstitions du peuple, être l'homme qui ne vieillit pas, cela pourrait apporter le mauvais œil sur lui, son nom, sa famille. Les gens ne comprendront pas, alors les gens auront peur. Et ils trouveront un autre prétexte, pour brûler un peu plus de ce pays.

Ils se souviendront de Kyoya Kurosawa, Jizamurai devenu Samouraïs émérite durant les conflits de l'ère Sengoku. Combattant féroce aux racines nobles mais à l'origine modeste, ils se souviendront qu'il a été instrumental à plusieurs victoires déterminantes de son Daimyo. Ils se souviendront de la récompense en terre et en riz, du prestige du nom Kurosawa. Mais ultimement, ils se rappelleront qu'il est mort arme en main, et que personne n'a retrouvé le corps.

Et ainsi, celui qui voit les fantômes devint lui-même un fantôme.


C'était difficile, au début. Les premières fois.
Quand il a vu ses parents partir, d'abord. À ce moment, c'était difficile comme pour n'importe qui d'autre. C'est après que c'est devenu... Différent. Quand il a vu sa femme vieillir sans lui. Quand il a compris que s'il restait, il verrait son fils atteindre son âge, puis avoir des rides qu'il n'aura jamais, puis mourir une mort qu'il ne mourra jamais.

C'est quand il a pensé à ça, qu'il a décidé d'agir. Mettre en scène sa propre mort.

Avec l'assurance d'avoir honoré ses ancêtres et redoré le blason d'un nom oublié, il est parti. De cette ancienne vie, il n'a gardé qu'une poignée d'effets personnels : son armure, son arc, sa lance, sa monture et sa lame. Mugen.

La suite ? La suite, ça sera une série de récits disséminés autour du pays. À chaque fois, un nom différent, une histoire différente, mais à chaque fois, une description curieusement similaire. Familière. Un guerrier sans maître, un contrat mené à bien, une mission. Un prêtre qui offre de chasser les mauvais esprits, un voyageur qui ne parle pas de son passé, un amuseur, un musicien, un érudit. Les siècles passant, il a appris à s'éloigner de qui il était, dans sa première vie. Il a appris, tout court. Il a appris sans jamais s'arrêter, sans limite. Il a continué à forger son corps, à s'entraîner, à évoluer. C'est là qu'il a compris pourquoi contrairement aux autres comme lui qu'il a croisé, il n'avait pas de pouvoir. Son pouvoir était là depuis le début.

Son pouvoir était scellé dans ce tatouage qui a marqué sa peau, jeune. Une inscription similaire à celle sur la lame de son Tachi, un symbole familial.
Mugen. Infini. Sans limite.


Le temps est passé. Décennies, siècles. Sans pouvoir s'en empêcher, il a toujours suivi de loin l'évolution de sa famille, de son nom. Comme une dernière attache à qui il était, avant de découvrir ses pouvoirs... Une façon de rester humain. Le clan Kurosawa a renforcé sa place en tant que clan Samouraï respecté, puissant. L'air de rien, il influençait ça et là, il tirait les cordes invisibles. Il veillait à surveiller l'évolution des héritiers. Si nécessaire, il s'improvisait guide. Il a été l'instructeur d'un jeune Kurosawa arrogant, à qui il a appris la lame et l'humilité. Il a été le ronin qui a mené à bien la mission confiée par un autre, il a été le confident d'un autre encore, il a partagé de longues conversations avec un bâtard destiné à régner, sous les traits d'un joueur de Go. À sa façon, il soufflait le vent dans ce qu'il appellerait « la bonne direction »... Tout en même temps qu'il veillait à faire profil bas.

Il avait croisé les Quincy. Et il sait comment ils ont fini. Alors il évite de tuer trop de hollows. Il se défend, il neutralise s'il le faut, mais sa lame ne pourfend les monstres qu'en dernier recours. Il aimerait pouvoir les renvoyer, lui aussi... Mais le monde ne tourne pas comme ça.

Alors il est prudent. Il se méfie des Shinigami.

L'air de rien, il se détache, il s'élève. Il change. Son rapport aux autres évolue, parce qu'il ne peut plus marcher le monde des hommes en espérant une existence partagée, égale, comparable. Le temps passe, et il devient plus fort. Le temps passe, et ils faiblissent, régressent, puis s'éteignent. Il a vécu l'histoire plutôt que la lire dans des livres, il a emmagasiné les connaissances au fil des années brûlées. Alors vous savez, c'est difficile.

C'est difficile ne pas se sentir différent.
Meilleur.

Ultimement, les gens dans son monde ont fini par se séparer en quelques catégories distinctes. Il y a les Kurosawa, il y a ceux qui peuvent être utiles aux Kurosawa, puis il y a le reste. « Les autres ». La masse. Occasionnellement, il y a aussi ceux qui titillent son intérêt, sa curiosité. Mais la majorité des gens sont devenus des chiffres, à son esprit. Alors pendant la grande paix d'Edo, il a joué ses pions, il s'est adapté... Puis, il y a eu l'arrivée des occidentaux. Changements drastiques, influence extérieure, commerce forcé. Eux, à l'image ceux qui ont amené les armes à feu dans leur pays quelques siècles auparavant... Eux aussi étaient intrusifs. Plus intrusifs. Et plus dangereux. Et dans le sillage de leur diplomatie agressive, le pays a changé, et la caste révolue des Samouraïs a été démantelée, définitivement enterrée par la Restauration de Meiji. Dés lors, il y a eu plusieurs camps.

Il y a eu les rebelles, ceux qui voulaient garder leur rang, leur statut, leur influence parfois méritée, parfois non. Il y a eu les déchus, ceux qui n'avaient de Samouraï que le titre, mais pas la compétence. Puis, il y a eu les survivants, ceux qui se sont adaptés. Ceux qui ont récupéré des postes d'officier dans l'armée, dans l'administratif, dans entrepreneuriat et ailleurs. Pour Kyoya, la question ne se posait pas : les Kurosawa devaient être de ceux-là.

Dans une drôle d'ironie cyclique, ça a été un retour aux sources pour lui. Né modeste Jizamurai, héritier de modeste terres avec un modeste pouvoir, il s'est hissé lui et sa famille dans les hauteurs de la caste dirigeante... Puis, quand le château s'est effondré, il a trouvé la rédemption en retournant vers les modestes, les parias, les indésirables. Ceux que l'on appellerait aujourd'hui Yakuza.

Le nom Kurosawa est resté propre. Diverses reconversions dans le milieu militaire ou financier, pour s'adapter au nouveau monde. Puis, dans l'ombre, une branche du clan qui s'est impliqué dans les affaires Yakuza. Officiellement, une distance créée entre les deux clans. Un autre nom, d'autres gens, d'autres ambitions. À l'abri des regards, la liaison subsiste : le Clan Kodama aide le clan Kurosawa, le clan Kurosawa aide le clan Kodama.

Puis, en filigrane de tout ça, Kyoya a continué de voguer le monde à la faveur des ombres, des identités éphémères et des jeux de marionnette. Ce n'est que récemment que les choses ont changées. Quand le début du second millénaire a sonné, il a décidé de... De revenir aux sources. De nouveau, un Kurosawa Kyoya s'est mis à parcourir le globe. Quelques contacts et jeux d'influence, et une nouvelle identité créée... Cette fois-ci ironiquement, pas une fausse, mais bien l'homme derrière les mille masques. Le Kyoya Kurosawa d'aujourd'hui est un homme d'affaire fortuné, à la présence discrète mais à l'influence réelle, tête d'un groupe du même nom.

Plus important encore peut-être, le Kyoya d'aujourd'hui n'évolue pas seulement au rythme de ses caprices et envies, mais aussi au rythme d'un monde qui change. Il a vu le paysage spirituel du Japon s'agiter, durant les dernières années. Un temps, il est resté spectateur, ou acteur lointain, occasionnel, à l'implication anecdotique... Pourtant, l'évidence s'est imposée d'elle même : La situation n'est pas partie pour s'améliorer. Si préoccupante que les groupes et associations de Fullbringers se font plus fréquents, plus puissants.

De là où il regardait, toutefois, la réponse des Shinigamis ne s'est pas intensifiée pour répondre. Pas assez, tout du moins.

Une évidence que son esprit lui murmure depuis des siècles. « Les Shinigami ne sont pas assez », s'est-il souvent dit. Longtemps, il n'a pas vraiment existé d'alternative. Les humains étaient trop faibles, trop ignorants pour répondre.

Or, ce n'est plus la réalité de ce monde.


Or, ultimement, Kyoya n'a jamais totalement embrassé le jeu du caméléon.

Malgré les différents rôles, identités, comédies jouées... Malgré tout ça, Kyoya a toujours été avant toute chose un guerrier de l'ère Sengoku, hanté par les fantômes et les monstres d'une terre corrompue par la guerre. Il se rappelle à quel point les esprits étaient plus nombreux, à cette période, et d'autres périodes clefs de l'histoire. Il se rappelle du chaos dans la mort : il se rappelle que même trépassés, certains parmi ses amis et sa famille n'ont pas eu droit au repos éternel.

Il n'a jamais oublié. Il n'a jamais cessé d'apprendre. De combattre. De s'entraîner. Se perfectionner.


La voix résonne entre les murs de la gigantesque salle de combat. Les murs et constructions artificielles s'affaissent pour que la salle reprenne une apparence aseptisée, plate, parfaitement vide. Dans le dos de Kyoya, la forme imposante d'un Hollow disparaît dans l'air alors qu'il range sa lame dans son fourreau. Dehors sur leurs écrans, les scientifiques analysent les donnés, perplexes : une vitesse surhumaine enregistrée, mais d'une nature différente au Bringer Light. Comme si... Comme si c'était simplement la vitesse naturelle du sujet.

« Aptitudes surhumaines », « super vitesse innée », « renforcement spirituel ». Les théories fusent, tandis que les relevés spirituels identifient un tatouage comme la source du pouvoir. Un Fullbringer, à n'en pas douter, mais alors, son pouvoir est passif... Constant. Et de toute évidence, son pouvoir a trait à ses facultés physiques. Quoi, alors ? De quoi est-il réellement question ?

-  Si je vous disais d'où il sort celui-là, vous auriez du mal à me croire. 

Elle regarde les scientifiques débattre avec un sourire amusé, elle les regarde se tourner vers elle avec cette question dans leur regard. Une agent de Tempérance, celle qui a approché le Kurosawa.

- Hem, sans offense mademoiselle Hino, mais je pense qu'on a tous entendus notre lot de bizarreries et histoire de Fullbringers étranges, ici...
- Certes, certes. Mais vous aimez tant chercher les réponses, ça serait dommage que je vous offre la solution sur un plateau d'argent, vous ne trouvez pas?

Elle répond sur le ton de la plaisanterie, mais au fond, même elle, elle a été surprise quand elle a lu son dossier.

- Enfin. Concluez vos tests rapidement. Tempérance va recevoir monsieur Kurosawa.