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Adamas Vildolorez

Données Spirituelles
Grade: Membre de Las Manadas
Sam 10 Déc 2022 - 19:16 - Consternation

Pour finir de se remettre de ses blessures, il dévora quelques-uns de ses domestiques puis ordonna à ceux qui survécurent de surveiller ses biens, le temps qu'il accomplisse la mission qu'il se confia à lui-même. Ses pas l'entraînèrent bientôt à travers les landes désertiques du Yermo, tout droit en direction de l'anomalie dont il lui avait parlé et qu'il voulait voir de ses yeux.

La Grande Cataracte. Le fruit de la machination humaine. Des distorsions de la réalité provoquée par le forage turbulent des mortels dans l'essence même du Hueco Mundo ; pareil à des parasites, les humains s'étaient enquis de pomper tout le reiatsu qu'ils pouvaient puiser dans leur périmètre alloué au point de créer des effets retors dans l'ADN même des plaines de sables.
Et les Espada, dans tout ça, avaient un rôle à jouer : une sorte de police des bonnes mœurs.

Adamas marcha à travers les dunes ; traversa des landes désertiques dépourvues de vie et seulement animées par des sculptures de quartz difformes, traîna dans son sillage les lourds chariots de fer et d’or tractés par ses esclaves, et plongea de plus en plus loin vers la frontière entre les mondes. Quand enfin il découvrit le paysage distordu du peuple humain, il ordonna une halte à ses spécimens puis s’enfonça seul dans le giron des hommes.

Ses sens furent rapidement bousculés par le mystère de cet univers trouble. Heureusement, la quantité d’énergie spirituelle dont il disposait lui permît de repousser des invasions de flux aveuglants déclenchés par la Grande Cataracte, et à la faveur de ce jaillissement de force il progressa, méticuleux et résolu, à travers les diableries orchestrées par des hordes agressives de particules de lumière.

Ses bracelets d’or luisant sous l’effet du flash incessant, il parvint au bout de ses peines au bout d’une longue marche où il s’égara plusieurs fois avant de trouver la bonne voie. S’il ne savait pas précisément pourquoi il détestait le soleil à la base, il eut sa réponse devant le problème posé par le rayonnement fulgurant des inventions humaines.

Et puis soudain, il sentît le reiatsu se dissoudre dans les alentours. Il avait peine à croire ce qu’on lui racontait, sur le pompage abusif des flux énergétiques subtilisés au Hueco Mundo pour permettre l’évolution humaine ; mais en réalisant l’absence de cette denrée brute, il fut profondément consterné.

Ce climat de parasitage ne lui plaisait pas. Vraiment pas.

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Adamas Vildolorez

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Serizawa Miyu

Données Spirituelles
Grade: Six of Cups
Lun 12 Déc 2022 - 14:51 - Consternation

Depuis l’explosion ayant frappé nos installations, je devais multiplier les opérations de maintenance afin de rétablir le minimum nécessaire au fonctionnement de la base. J’aurais difficilement pu anticiper que ma présence au sein de cette expédition me changerait en agent de maintenance. Une voie de changement qui m’agaçait quelque peu, car c’était me rabaisser quant à mes capacités intrinsèques. Franchement, à ce compte là, l’Ultima Necat était-il donc fauché à ce point que que ses meilleurs éléments se retrouvent à gérer ces affaires de petit personnel ?

D’un autre côté, je me doutais bien que cet incident ferait beaucoup de mal aux ressources de l’organisation. Je devinais déjà la tête de nos supérieurs à s’arracher les cheveux en révisant leur budget professionnel. Après, ce n’était pas comme si nous manquions d’actionnaires dont je faisais également partie, au passage. Et c’était dans ces moments de fragilité où il fallait me brosser dans le sens du poil, plutôt que de me traiter comme un pauvre larbin.

Enfin, la Jack of Cups ainsi que le King voulaient me tester. En cela, il valait mieux que je prenne le pli et m’attelle aux tâches ingrates des numéros de la section. À ce titre, j’étais on ne peut plus méthodique et investie dans ces missions dégradantes. Et je gardais pour moi mes pensées noires. C’était dire mes efforts derrières. En quelques occasions, quelques incidents se passaient. Des incidents que je veillais toujours à désamorcer. Notamment, l’irruption d’arrancars & hollows curieux de l’agitation en cours.

D’ailleurs, sur ce point, je perçus sur mes capteurs une nouvelle intrusion. Décidément, pour désertique cet environnement m’apparaissait, il n’en demeurait pas moins considérablement peuplé. Après, cela me permettait d’avoir une meilleure représentation sur la population locale. Ce qui, à l’évidence, m’avantagerait par rapport à mes camarades qui ne s’étaient pas mouillés comme je l’avais fait. Aussi, sans grande hésitation, je me dirigeais vers la localisation de l’individu. Je verrais bien sur place s’il était hostile ou non. Auquel cas, charge à moi d’arranger les choses avec les moyens à ma disposition.

Sur ces dunes aseptisées, non loin de la Grande Cataracte qui semblait tout dévorer, je rejoignais l’autochtone. J’étais vêtue d’un costume blanc sur-mesure avec une cravate enserrant mon col soigneusement disposé. J’étais alors une jeune femme à la silhouette fluette, les cheveux longs de jais descendants jusqu’aux cuisses à l’instar d’un rideau. Et dans un premier temps, je garda une distance de sécurité.

– Hey ! Vous ! Avant toute chose, je vous déconseille de faire exploser votre énergie spirituelle. Autrement, ce truc là…

Je pointais du doigt la masse sombre qui semblait tout dévorer en son sein.

– Vous serez au choix : explosé ou avalé. Entre nous, le premier est préférable au second. Au moins, ainsi, vous ne serez pas effacé de l’existence. Enfin, vous pouvez toujours prendre le pari. C’est vous qui voyez… Vous permettez que j’approche ?

Après avoir donné des informations utiles à calmer les instincts potentiellement hostiles de l’animal, je m’avançais vers lui calmement. Même s’il fallait en venir aux mains, je savais que je pouvais me défendre sans trop de mal. Je n’étais pas aussi vulnérable que mon apparence le suggérait. Et ça se voyait à l’air d’assurance qui se dégageait de moi. Lorsque j’arrivais à une distance plus confortable pour discuter, je m’arrêta.

– Je suis Serizawa Miyu, Six of Cups. Ça veut dire que je fais partie de la section scientifique de l’Ultima Necat. Et vous êtes ? Je peux peut-être vous aider.

Toujours utile de mentionner l’organisation. De quoi rappeler que nous étions sur un terrain neutre et que des accords devaient nous protéger de quelques actions belliqueuses de leur part. Même si je me doutais bien que ces formes d’arrangements seraient certainement temporaires. Je n’étais pas naïve après tout.

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Adamas Vildolorez

Données Spirituelles
Grade: Membre de Las Manadas
Lun 19 Déc 2022 - 20:27 - Consternation

En arrivant près de l’origine de la Grande Cataracte, Adamas eut à peine le temps de poser les yeux sur le singulier puit de lumière qui flottait dans les airs qu’il fut aussitôt happé par une voix qui s’allongea comme un ruban jusqu’à ses tympans. En tournant la tête, il découvrit ces longs cheveux de jais qui dévalaient toute la menue silhouette de l’humaine qui s'approchait de lui sans le craindre en apparence. D’ordinaire, très vite aurait-il considéré cette progression aventureuse comme inconsciente : on n’approche pas si près d’un fauve surtout quand il s’invite dans votre jardin. Pourtant la confiance avec laquelle elle se livra à lui l’obligea à reconsidérer ses opinions et à concevoir la nature du déséquilibre dans lequel il se tenait : il s’était aventuré seul dans un paysage où il n’avait ni le nombre, ni l’avantage de son côté.
Fallait-il être un arrancar doué de conscience pour comprendre qu’il ne fallait pas se battre sous l’eau contre un animal marin ?

« Adamas Vildolorez, du clan Manadas. »

Il conserva une zone de floue sur la nature même de sa position au sein de l’organigramme des Espada : pour modeste stratège qu’il était, il n’aimait pas trop l’idée de livrer une si précieuse ressource aux humains.

« Merci pour l’exposé des risques, Serizawa Miyu. J’ai bien de la veine de vous avoir sur ma route : qui sait si je n’aurais pas commis d’accident par crainte de l’étrange phénomène qui agit ici. Voici donc le noyau de la Grande Cataracte, je présume ? » Il se fit violence pour dissimuler sa colère lorsqu’il vissa son visage en direction du surnaturel gouffre de Reiatsu. Il n’avait eu que des échos de cette anomalie, mais à présent qu’il posait ses prunelles dessus, il découvrait pourquoi sa méfiance était si grande. Hélas, en étant seul et si peu armé en connaissances concernant cette malformation spirituelle, il ne pouvait en aucun cas réparer la plaie qui continuait de vider l’essence même du Monde Creux. N’avait-il autre choix de jouer la carte d’une naïve curiosité désormais qu’il était visible par l’humaine ?

« En vertu du contrat qui nous lie, je viens ici au nom des Manadas pour m’assurer qu’aucun des nôtres ne vous a causé du tort ces derniers temps. Les rapports qui nous sont parvenus font état de plusieurs intrusions dans le Hueco Mundo et d’un comportement étrange parmi les spécimens les plus perméables aux aléas du Yermo. D’autres comptes-rendus accusent certains de nos congénères de fomenter des complots voire même d’être à l’origine de possibles mutineries, et les racontars vont bon train concernant les activités humaines qui se tiennent ici. Nous ne souhaitons pas que le vent de sédition qui souffle parmi nous refroidisse les termes de notre accord ; le grand Rey Grimmjow vous assure de tout mettre en oeuvre pour que notre alliance soit respectée et que les coupables soient punis. »

Purs mensonges dans la bouche d’Adamas, qui n’aspirait qu’à se débarrasser des hommes. Mais comment s’y prendre pour commencer à les détruire sans se mettre en porte-à-faux ? « Je viens donc en personne repérer les anomalies et les éventuelles perturbations qui bousculeraient vos activités. Je noterais avec soin toute information que vous jugerez utile de nous livrer concernant les éventuels trouble-fêtes, qu’importe leur clan d’origine, ou bien concernant les réactions de… cette machine ? Je vous serais reconnaissant, par ailleurs, si vous pouviez nous apprendre de quelle manière vous pensez que nous pourrions vous aider à assurer votre sécurité sur ce territoire. »

Sur ces mots, il inclina la tête en guise de respect puis sortît un calepin et un crayon.
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Adamas Vildolorez

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Serizawa Miyu

Données Spirituelles
Grade: Six of Cups
Jeu 22 Déc 2022 - 0:14 - Consternation

S’il se présentait, cela donnait de beaux espoirs que la conversation puisse se tenir de manière civilisée. Au fond, j’angoissais peu sur ses réactions. Ma rencontre avec Riful me prouva que les apparences monstrueuses des Hollows ne rimaient pas systématiquement avec une crasse barbarie. Et quand bien même, s’il fallait se défendre, je ne serais pas impuissante. Alors pourquoi manquer de confiance ? Au pire du pire, cette situation instillerait en moi une délicieuse adrénaline de danger. Manadas. Ce nom de clan m’était familier. Delila comptait parmi ceux-là. Ainsi que l’autre clown d’Escamillo. Pour l’heure, entre la révolutionnaire et le fou, je ne pouvais réellement jauger la philosophie de cette association dont la créature devant moi se réclamait.

– En effet, c’est bien de cela dont il est question.

Quel intérêt aurais-je à contester une telle évidence ? Selon toute vraisemblance, cet Adamas en savait suffisamment pour ne pas se laisser balader comme un primate avec un QI à deux chiffres. Bien entendu, je me doutais que ses quelques connaissances et l’expérience présente de ce phénomène ne serait pas pour l’enthousiasmer. Enfin, a priori, il semblait plutôt bien l’encaisser. À moins qu’il soit incapable d’en mesurer la dangerosité ? D’instinct, j’en doutais un peu. Même si je lui souriais avec mon air le plus avenant, je ne baissais pas ma garde.

Du reste, je me réjouis de son vocable de juriste qui n’ignorait pas le pacte de non-agression censé me protéger des larbins de l’Acuerdo. Pour autant, je m’étonnais de son zèle. Comptait-il parmi les diplomates du Hueco Mundo, à l’instar de l’autre gus venu nous visiter quelques jours auparavant ? Quand bien même, me communiquer ces histoires de complots qui menaçaient les miens… D’un certain côté, cela ne manquait pas de cohérence. La Segunda Espada n’avait pas manqué d’éloquence pour m’affirmer que parmi les clans de l’Acuerdo, une large majorité éprouvait de l’animosité à notre égard. Nous étions impopulaires. À ce titre, l’accord qui nous liait ne pouvait être que temporaire. J’en avais parfaitement conscience. Ce pourquoi, nous devions nous acharner à faire fructifier le temps de paix à notre disposition.

– Hm, je vois, ce sont là des nouvelles inquiétantes qui concordent avec les avertissements de votre amie.

Les bras croisés avec une mine réflexive en hochant légèrement de la tête, je l’appâtais à mon tour un peu subtilement, attentive à ses réactions. Comme représentant de son chef, le nommé Grimmjow, il souhaitait en apprendre davantage sur nos activités ? En particulier, sur ce phénomène derrière moi qui s’apparentait au pipi nocturne de l’Ultima Necat dans son lit ? Un autre membre de l’organisation se serait probablement braqué. Pour ma part, je prenais un plaisir secret à relever le défi. J’étais une joueuse.

– Oh, des informations, je n’en manque pas en effet. Avant même que nous ne terminions nos installations en vue d’engager l’extraction, cette chose est apparue. À une échelle bien moindre que ce que vous voyez présentement, vous vous en doutez. Au premier abord, nous crûmes à la magie hostile de l’un des vôtres. Après tout, vous l’avez vous-même suggéré… aux yeux de la plupart, les humains sont persona no grata. Mais puisque nous souhaitions protéger notre entente, nous n’avons pas tenu à mettre de l’huile sur le feu. Enfin… à présent que ce phénomène a tant gagné en ampleur… il n’est plus vraiment possible de garder le secret plus longtemps.

À ces évocations, je servais ma meilleure expression d’inquiétude. La perspective que ce complot révèle un tel degré de préparation et d’anticipation avait de quoi glacer le sang. Seulement, dans ce scénario, les équations à multiples inconnues me forçaient à rivaliser d’imagination.

– Je dis ça… mais ce problème pourrait même dépasser les vôtres. Il me semble avoir lu dans nos rapports qu’autre chose s’était niché dans votre monde. Ça vous parle ?

M’approchant encore de quelques pas vers mon interlocuteur, je montrais par ce geste qu’il était parvenu à me mettre en confiance. À moins que ce ne soit juste moi qui manque cruellement de prudence ? Je pouvais avoir l’air crédule, comme ça, avec mon sourire amical.

– Pour les questions de sécurité… je n’ai jamais été attaquée par l’un des vôtres. À la vérité, avec ce que j’ai pu lire sur vous, je ne me serais pas attendu à ça… Vous-même m’apparaissez plus raisonnable que la plupart de mes semblables. Nous sommes chanceux de compter de tels alliés, même si ces complots ont de quoi refroidir… enfin, ce n’est pas comme si chaque membre d’un groupe partageait forcément la vision ! Vous en êtes la preuve ! Et pour tout vous dire, moi-même, je suis loin d’être toujours sur la même longueur d’onde avec les miens !

Disais-je avec un étrange sourire qui trahit fugacement le fond de ma personnalité au-delà du masque. Je possédais en moi une rage profonde que je maquillais d’un jeu d’acteur travaillé. J’appâtais, progressivement. Et je verrais bientôt si mon vis-à-vis finirait par mordre d’une manière ou d’une autre.

– Maintenant… s’il fallait discuter de solution pour protéger notre contrat… Je dirais que nous devrions commencer par nous rendre davantage interdépendants. Ça ne vous gêne pas d’être impuissants devant la Soul Society ?

Car moi, ça me dérangeait clairement. Et qui sait, nous pourrions peut-être nous confondre honnêtement sur au moins un sujet. Une nouvelle piste de lancée.

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Adamas Vildolorez

Données Spirituelles
Grade: Membre de Las Manadas
Jeu 22 Déc 2022 - 21:14 - Consternation

Il prit soin de noter les éléments les plus pertinents de la réponse apportée par Miyu : des choses simples, des mots-clés qu’il griffonna à la va-vite avant de relever ses yeux vers l’intéressée. C’est que la texture même de son discours inspirait au vieux rebelle des idées folles de conspiration et de tourmente politique ; s’il avait cru au préalable devoir le régler le problème d’une épine dans le pied, il découvrit en fin de compte qu’au lieu d’une vulgaire écharde incommodante, c’était une véritable piqure d’adrénaline administrée par la sagacité de la jeune demoiselle qu’il venait de recevoir. Comment ne pas succomber à la tentation de s’enliser dans un complot des plus infâmes ?

En vérité, c’était plus complexe qu’il ne l’avait pensé et là où il croyait butiner le nectar divin que l’humanité pouvait lui procurer, il se retrouva pris à son propre piège, comme une petite mouche dans le tube d’une plante carnivore sécrétant ses sucs alléchants pour attirer les diptères. Celle qu’il croyait manipuler en jouant l’éminence de la paix était peut-être une bien meilleure actrice que lui ; en tout cas, toute rusée qu’elle fut, elle ouvrit les bras à un arrancar qui plongea dans la gueule du loup. « Il n’y pas que les humains qui sont rejetés par les autres espèces. Croyez bien que nous n’avons pas élu domicile au Hueco Mundo par notre propre volonté. Je ne sais si vous avez déjà été mise au parfum au sujet du fonctionnement du Cycle des Âmes, mais pour vulgariser les choses et grossir le trait sur le parjure dont nous sommes les regrettables victimes, figurez-vous qu’il y a ceux qui méritent l’ascension vers la Soul Society…
… et les autres, les parias, les vauriens, la plèbe, la vermine de l’humanité. Tous ceux-là s’en vont remplir les hordes de Hollow. Après avoir été amputés de leur conscience par un processus dont nous ignorons la cause profonde, les rejetés de l’humanité deviennent des monstres avides de sang et de violence, là où les justes s’en vont remplir les rues du Rukongai, une cité au-delà de la mort. Alors vous n’avez pas tort, Miyu.
»

Il y avait une sorte de colère intérieur au fond d’Adamas.

« Les Shinigami se sont toujours servis grassement aux dépens des autres et ne semblent pas, depuis leur petit nuage doré, s’embarrasser de ce qui ne les concernent pas directement ; sauf s’il s’agit d’étaler leur souveraineté et de laisser ruisseler leur arrogance sur le reste du monde. C’est une vision nombriliste, égocentrée, narcissique à souhait. Certes le Hueco Mundo est-il habité par la lie du monde réel ; mais qui des Arrancar ou des Shinigami sont les créatures les plus infâmes et orgueilleuses, à la fin ?
La réponse se situe juste sous vos pieds : toute aberration que nous sommes, nous savons tendre la main sans supposer faire justice en ce bas-monde. Nous ne mentons pas. Nous sommes mauvais, prédateurs, cruels et avares ; mais les vrais démons sont ceux qui prétendent ne pas en être.
»

C’est qu’il avait la langue facile, ce bon vieux Adamas, quand il s’agissait de médire des anges de la mort.

« Au demeurant, je ne vous mentirais pas en ce qui nous concerne. Nous sommes nous-mêmes des proies les uns pour les autres, alors ne vous étonnez pas de vous retrouver à cette place ; la plupart de nos semblables n’ont plus les idées claires et, pareilles à des bêtes, leurs pulsions les dépassent. Ne supposez pas non plus que ce ne sont que des coquilles vides.
Nous avons une âme, nous aussi, et des sentiments.
»

Il était bien placé pour le dire : il était comparativement aux autres touché par une sensibilité particulière pour l’art à travers la forge des armes et l’orfèvrerie. Son œil aiguisé par cette touche abstraite, il éprouvait bien souvent des choses que rarement les Arrancars savaient accueillir à la place de l’endroit où gisait un trou béant, à défaut d’avoir un cœur. « Et parmi ces sentiments existe la consternation.
Nous savons que les choses sont inégales, mais en l’état nous ne pouvons rien y faire ; alors, nous les acceptons comme elles sont.
»

Peut-être qu’en ayant livré une petite partie de sa psyché, il élèverait le débat à un autre niveau ; de façon proportionnelle à la profondeur de ses sentiments.
A la faveur du reflet émanant de cette dite consternation.
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Adamas Vildolorez

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Serizawa Miyu

Données Spirituelles
Grade: Six of Cups
Mar 27 Déc 2022 - 13:41 - Consternation

J’eus droit à un cours qui me rappela cette discussion avec la nommée Ehteska. Cette dernière me demanda alors où j’estimais terminer à ma mort. Adamas tranchait bien le problème. Il y avait d’un côté, les méritants et de l’autre les déchets. Aux descriptions du Cycle des Âmes, j’imaginais une vaste usine fabriquant en chaîne des produits en série. Dans l’infrastructure, bien entendu et comme le révélaient souvent les entreprises d’Après Guerre et même encore celles d’aujourd’hui, peu de machineries étaient aux normes, si bien que les déchets de production venaient pulluler dans des décharges au milieu de la nature. De quoi répugner ceux-là même qui profitaient de ces nouveaux conforts de vie aux dépendances scandaleuses.

Bien sûr, je répercutais mes propres schémas à un phénomène qui possédait des spécificités que j’échouais à capturer si simplement dans mon esprit. Notamment, ce fameux processus par lequel les Hollows en venaient à perdre leur identité pour qu’une poignée seulement réussissent à s’en reconstituer une nouvelle. Partant de là, difficile de ne pas dériver sur les théories darwinistes qui décrivaient parfaitement la courbe évolutive de ces créatures. Quelque chose que j’appréciais grandement, au fond de moi. Je regrettais à ce titre que l’humanité ainsi que la Soul Society échappent à ces lois si allégrement. Ceux-là se permettaient de juger. Et sans s’être battus à mort autrement que quotidiennement, quelles leçons pouvaient-ils décemment donner sur la vie ?

Au final, ma vie n’avait été faite que de ces dangers mortels sur lesquels j’avais appris à danser. Je marchais sur le charnier de mes victoires avec indifférence, uniquement portée vers cet idéal d’élévation. Celui-là qui ultimement, me permettrait de regarder plus haut que n’importe qui. En d’autres termes, autant d’imbrications égoïstes qui me rapprochaient davantage des hollows que des shinigamis. Depuis que je m’étais aventurée sur ces terres, je me faisais peu d’illusions dessus. Et si je regrettais que cet environnement soit d’apparence si creuse et ennuyeuse, il ne tiendrait alors qu’à moi de donner plus de vie par quelques nouveaux élans de folie destructrice. Quel intérêt de vivre si ce n’était pas pour se consumer entièrement à la fin dans un brasier jouissif ?

– Vos leçons sont instructives Adamas. Seulement, si je puis me permettre une réflexion, les habitants de la Soul Society ne sont pas moins des déchets que vous ou nous. Ils sont peut-être même encore plus pourris de l’intérieur. Voyez comme leurs fondations gorgées de moisissures tremblent après avoir gardé les pieds si longtemps dans l’humidité !

Les Hollows et les Humains. À leur égard, je ressentais un mépris infini qui me rendait sans pitié. Et si j’étais sincère sur ce sentiment mauvais, je le motivais d’une intention coupable. Celle d’exciter la rancœur de mon interlocuteur que je devinais très haute envers ces « justes ». Comme s’il y avait une ombre de justice authentique dans ce monde. À mon sourire en coin, on pouvait voir quel attrait risible je prêtais à cette pensée de perdant. Aucune hégémonie ne méritait de s’entretenir. Chacune n’appelait qu’à être défiée. Ces histoires d’équilibre n’étaient que du bruit. L’écho des injustices faisait le reste du travail pour faire vaguement tenir debout les trois mondes. Rien de plus, rien de moins.

Au final, comme le suggéra mon petit doigt, il était bien un sujet sur lequel nous étions sur la même longueur d’onde avec cette créature. Pour preuve, cette lueur d’intérêt qui vint éclairer mon regard à ces mots qui résonnaient profondément dans mon esprit : « les vrais démons sont ceux qui prétendent ne pas en être ». Si j’avais un jour possédé un adage, ça aurait certainement été celui-là. Et plus que je ne voulais l’admettre, j’appréciais de rencontrer une personne qui partageait cette croyance déviante.

– Oh… Nulle inquiétude… Même si ce fut moins littéral pour moi, ma vie s’est construite sur cette loi fort simple : celle de dévorer ou d’être dévorée. Ceux qui voient quelque chose de personnel dans l’entreprise n’ont qu’à rejoindre la file des aliments. Quant à moi, je ne m’intéresse qu’à mon prochain repas. Celui qui me verra m’élever dans mon propre égocentrisme. Quelle honte y-a-t-il à ça, au fond ? Ce n’est faire qu’obéir à notre nature profonde. Entre nous, je ne vois pas le mal qu’il y a derrière ça… même si j’admets que les machineries pseudo civilisées à l’embouchure du langage possèdent des aspects distrayants faisant que je me prends souvent au jeu.

Oui, j’étais une joueuse. Et sans doute que mes motivations profondes n’avaient rien de très reluisant. Mon âme ne s’embarrassait pas des poids de la vertu. Je ne cherchais qu’à dominer. Simplement, parce que j’étais née moi et pas un autre. Alors pourquoi irais-je vivre pour les autres ? Quel sens y aurait-il à ça ? Je profitais de ce don de naissance et j’explorais tout ce que j’étais capable de gagner de plus avant d’être détruite dans l’outrecuidance de trop.

Quant à ces questions sur l’âme et les sentiments, mon vis-à-vis pouvait bien voir que ça ne m’intéressait pas plus que la cause animale qui entendait faire-valoir la sensibilité des vaches et des poules. À la fin, si leur rôle se tenait à finir dans mon assiette, ils finiraient dans mon assiette, voilà tout. Et si le rôle des Hollows était d’incarner l’entropie entre les trois mondes, alors je l’acceptais tout autant sans faire de sentiments autres que la curiosité scientifique. Même si je devais bien avouer que cette histoire de consternation m’intriguait.

– Adamas, vous venez de donner la formule clef. La seule qui mérite d’être retenue à la fin de l’histoire : « en l’état ».

Sur ces mots banaux, je tournais mon regard vers la Grande Cataracte alors même que je me trouvais désormais dans une proximité dangereuse avec ce monstre humanoïde.

– Vous avez fini par devenir un corps de métal. Et sans doute est-ce pour cela que vous avez fini par craindre que se fige votre monde. Au milieu du désert, c’est une angoisse tout à fait naturelle. Seulement, regardez. Vous avez devant vous la vraie nature du monde.

Tournant à nouveau mon visage vers lui, je lui souriais avec une assurance qui me caractérisait bien. À ce stade, je ne calculais plus vraiment mes coups. Je me laissais porter par l’improvisation du moment. Le simple plaisir de la conversation. Peu importe que j’en retire du positif ou du négatif au final.

– Elle est fluctuante. Cette histoire d’équilibre, ce n’est que du vent pour justifier un statu quo avec une part de gagnants et une autre de perdants. Dans l’histoire, je ne vous fais pas un dessin sur votre position. Quant à la nôtre, elle est plutôt intermédiaire, mouvante. Et à mon niveau, je m’assure que nous dominions en bout de course, peu importe le prix et les risques encourus. Parce que la consternation fait partie des sentiments que je n’accepte pas.

Si je révélais que je portais en moi des mauvaises intentions ? Certainement. J’assumais d’être pourrie de l’intérieur. Et je ne le faisais pas par philanthropie. Au ton de ma voix, c’était entendu que le sort des miens m’indifférait. Du moment qu’à la fin, je suivais ma propre courbe d’évolution en faisant tomber les murs sur mon chemin.

– S’il est une chose que j’ai retenue de mon expédition ici, c’est que vous m’apparaissez comme des victimes. Vous êtes des créatures un peu dangereuses, certes. Mais pas plus que des bêtes sauvages. Et ça, je me dis que c’est on ne peut plus consternant. Vous l’acceptez aussi ?

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Serizawa Miyu

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Adamas Vildolorez

Données Spirituelles
Grade: Membre de Las Manadas
Mer 28 Déc 2022 - 13:30 - Consternation

Bien sombre était la pensée de Miyu, qui derrière ses parures de jouvencelle cachait de noires ambitions pour son peuple, au détriment des autres. Une cruauté naturelle jaillissait de sa bouche, ou plutôt un pragmatisme aveugle de toute notion de culpabilité, d’amour et d’altruisme ; en d’autres termes, c’était une froide cartésienne habitée par une volonté farouche de triompher, vaille que vaille, à tout ce qui pourrait menacer sa propre survie. Adamas, après des siècles d’existence, en avait presque oublié à quel point les humains pouvaient s’accrocher fougueusement à leur vie éphémère. Par-dessus tout, ils craignaient la mort parce qu’ils étaient aussi périssables que toutes les autres espèces. Etaient-ils seulement différents des créatures passées au-delà de la frontière du monde réel ? « Vous pensez comme les immortels, humaine, et je n’ai pas assez de doigts pour compter le nombre d’arrancars qui vous rejoignent dans cette doxa – Melchom le premier d’entre eux. Mais c’est aussi la seule doctrine qui traverse les esprits des hollow de la plus basse extraction lorsqu’ils sont lobotomisés par le cycle du néant et qu’ils n’obéissent plus qu’à leur seul besoin de prédation. En cela, vous feriez probablement une bonne prédatrice.
Mais les siècles passant, pourvu que votre conscience demeure, tout le velours de cette idéologie s’épuise : elle ne sert à rien d’autre à la fin qu’à vous pardonner vos crimes
. »
Était-il seulement disposé à lui proposer une séance de thérapie en dressant ce constat ? Pas le moins du monde. Sa seule science était son histoire : l’expérience d’un monde parcouru depuis des siècles.

« Laissez-moi donc répondre à votre question en la reformulant : peut-on seulement accepter de n’être qu’une bête ? Je vous suggère une réponse : oui, pourvu qu’on reste creux. Il referma partiellement sa veste pour dissimuler en partie le trou béant qui traversait sa poitrine, comme s’il tentait de nier sa part de vide. Un complexe de sa part ?
Car votre esprit, lui, ne mange pas de chair et ne boit guère l’ichor des autres créatures du Yermo. Quand seule la bêtise et la faim guident votre chemin, vous vous contentez de survivre avec le baume de l’inconscience et la fuite de la mémoire pour parfumer votre existence à répétition. Mais dès que commence à poindre la moindre parcelle d’intelligence, votre monde se renverse. La solitude qui a marqué son territoire dans le désert à l’intérieur de vous vous pousse vers le désespoir ; ainsi commence l’exploration de votre nature profonde pendant qu’une tempête de tourments tonne dans votre crâne. Ce genre de périple ne demande pas à vos muscles de travailler, et un épiderme de métal ne protège pas de la chute vertigineuse qui vous plonge dans l’abîme de votre existence.
Une sorte de maladie, celle du néant, vous ronge. Les griffes de la solitude lacèrent votre âme, le poids de l’errance pèse sur votre charpente et la mémoire écorche vos certitudes dans sa fuite. Pourquoi croyez-vous que l’on nomme ces terres le Monde Creux ?
»
Son visage se baissa vers son poitrail, à la recherche de cette cicatrice ronde laissée par la mort qui jamais ne disparaissait de son corps.

« Parce que ce monde est une coquille vide. Et les hollow le sillonnent parce qu’ils sont pareils. Toute saveur est ici proscrite, sauf si l’on confronte à cette réalité brutale la conscience écorchée des artistes et de leur romance, fit-il en relevant la tête pour contempler le reste du désert.
Les tragédies ne sont-elles pas les pièces les plus fascinantes ? La contemplation du désespoir, le déséquilibre des mondes, le chagrin des Arrancar, le silence du Yermo, la sentence du Monde Creux, le plafond d’encre de la nuit, l’errance de l’âme deviennent autant de choses qui nourrissent votre esprit lorsque vous... évoluez. »

Il se remémora sa longue quête de survie, sa perpétuelle voracité le conduisant à s'abreuver du sang de ses congénères, ses années à mendier le hasard pour que sa route croise celle d'un pauvre hère, ses pogroms sur les attroupements de Menos, le parfum des derniers souffles qu'il ôta et le râle d'agonie des monstres s'évaporant sous ses crocs. Tout cela avant que son marteau ne naisse, et qu'il apprenne son nom et son potentiel créateur. Avant que le feu et le métal ne deviennent ses principales occupations, avant que ne durcisse sur lui sa peau d'ébène toute de fer constituée.
Per Fuego y Acero.

« Nous pouvons accepter ce que nous sommes et comme le monde est fait pourvu que notre paysage intérieur s’abreuve de ce qui l’entoure. Naissent alors des désirs plus singuliers… mais navré, je m’égare. Ma réponse est-elle satisfaisante, Miyu ? »

Rouge était la couleur de son âme, aussi un masque d'envie traversa-t-il son visage quand il se laissa saisir par une soudaine inspiration. L'audacieuse humaine était-elle à ce point corruptible qu'elle pouvait constituer une alliée pour le peuple du Hueco Mundo ? Lui qui n'avait fait que calomnier sur la population résiduelle du Monde Creux, condamnant l'existence précaire des Hollow de la plus mauvaise souche souillant les paysages qui n'auraient dû être peuplés que par les plus prestigieux spécimens comme jadis, n'aurait-il pas plus tôt dû jeter son dévolu sur la race humaine ?
Elle brillait par son intelligence. Pouvait-elle aussi briller par sa force ?

« Dans l’hypothèse où une guerre sanglante opposerait de nouveau la Soul Society au Hueco Mundo… quel camp l’Ultima Necat choisirait-il ? »
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Adamas Vildolorez

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Serizawa Miyu

Données Spirituelles
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Jeu 29 Déc 2022 - 23:38 - Consternation

Ainsi, lui aussi trouvait que je me confondais bien dans le décor du Hueco Mundo. À se demander si je n’avais pas trouvé ma vocation post mortem. La certitude, c’était que si je devais passer de l’autre côté, alors il me faudrait donner un coup de pied dans la fourmilière. Hors de question que je me laisse pourrir dans ce désert aseptisé. Et pourquoi pas végéter dans un lit d’hôpital pendant des années tant qu’on y était ? Non. Je désirais que ma flamme soit toujours ardente, quitte à tout incendier autour de moi.

Cela dit, en attendant, je demeurais une humaine. Non, mieux encore, une scientifique. Et devant l’exposé que me servait mon interlocuteur, je réveillais mes instincts d’étudiante ingénieure en sortant mon carnet et mon stylo afin de prendre des notes. Si ces informations se classaient parmi les témoignages, ils demeuraient une source de première main on ne peut plus précieuse. J’eus fugacement un sourire en coin à l’évocation de cette fin où je me pardonnerais mes crimes. Pour cela, il fallait déjà que je les regrette, hésitais-je à rétorquer.

Néanmoins, je ne souhaitais pas l’interrompre dans ses leçons pour le moins instructives. Pour autant, je plissa un peu les yeux à sa réflexion autour de l’acceptation bestiale. Ce trou béant qui caractérisait les Hollows, était-ce donc ce qui leur dévorait la fierté ? Difficile à croire. Et pourtant, derrière leur rage, on pouvait aisément substituer la faim à la source de leurs sentiments, aussi complexes aient-ils pu devenir. Ce qui suivait m’inspirait une bouillie pathétique m’ayant spontanément dégoûtée aux premières effluves en rejoignant ce monde. Ce qui me fit penser qu’il me fallait profiter de mon humanité tant que ça durait, aussi éphémère se révélerait-être cette existence.

– Du moment que vous continuez à vous battre sans ruminer vos souffrances alors oui, on peut toujours appeler ça une tragédie.

Si je manquais d’empathie ? Absolument. Les expériences d’autrui ne m’intéressaient que pour éclairer sur des erreurs à ne pas reproduire.

– Si vous n’alimentez votre âme qu’en vous complaisant dans ce qui rend votre vie pathétique, alors vous finirez par vous assécher et gésir comme un chien errant sans but au milieu du désert.

Pour autant, cette longue réponse qu’Adamas m’avait offerte portait le mérite de me rendre songeuse. Devant ces confessions à cœur ouvert, je me laissais prendre au jeu. Sans doute, car je savourais toute l’ironie de l’exercice en compagnie d’une créature qui n’en possédait pas, de cœur.

– Votre réponse est en effet satisfaisante, Adamas. Même si je la pense incomplète. Si ces expériences suffisaient à capturer votre identité, alors vous seriez tous semblables au Hueco Mundo. Pourtant, si je vous reconnais une profondeur commune… celle qui porte le poids de l’immortalité… Vous possédez chacun votre singularité. Alors moi, je dirais qu’il y a autre chose qui vous fait évoluer. Un objectif enfoui qui n’est que le vestige de votre humanité étouffée par une éternité d’avilissement de l’esprit. Vous savez, je suis sensible à ces choses là. Même si c’est discret, je sens en vous d’infimes crépitements. Vous attendez seulement que l’on vienne raviver votre flamme avant qu’elle ne s’éteigne définitivement. Sans feu, vous passeriez du prédateur à la proie. J’ai dû voir ça mille fois dans mon quotidien, même si on revient à des considérations qui ne sont pas littérales.

À ces évocations, je lui souriais. Même ainsi, je trouvais quelques similitudes avec le monde des humains. Si nous échappions à la prédation pure, ces lois bestiales se retrouvaient dans nos jeux sociaux et sociétaux. Ceux qui cessaient de rêver et faisaient mourir leur flamme d’ambition se résignaient à une fin de vie terne. Des somnambules enfermés dans un petit cocon rassurant, esclaves des règles dictées par les plus puissants. Ceux qui continuaient de lutter toujours plus férocement dans les hautes strates de la « civilisation ». Et parce que l’homme voulut leurrer ses congénères sur cette réalité, il inventa l’hypocrisie. Celle qui nous détournait de la vérité pour faciliter les rapports de domination et ainsi geler le système. À sa dernière question, je ne réfléchis pas plus de deux secondes.

– Oh… Si ça ne tenait qu’à moi, je m’attaquerais au plus puissant. Simplement, parce que je ne supporte pas d’être dominée. Je ne suis pas née pour baisser les yeux. Et s’il faut m’allier à des démons pour se faire, alors c’est du tout cuit. En ce monde, ce sont les gagnants qui possèdent tout. Plutôt que de mendier pour des miettes, je préfère gagner à mon tour et rafler la mise. Entre nous, qui aime perdre ? Vous, je ne sais pas. Mais pour moi, c’est mort. Je n’ai qu’une vie ! Ce n’est pas pour crever la dalle !

Dans mes derniers mots, je visais la corde sensible de mon vis-à-vis. Si un Hollow ne pouvait pas me comprendre sur cette émotion, alors qui le pouvait ? Enfin… Dans un soupir, je dégonflais un peu mon enthousiasme. Car la vérité, je la connaissais. Et elle était bien plus ennuyeuse.

– Mais comme vous vous en doutez, je ne suis pour le moment qu’un pion. Si une guerre devait éclater entre la Soul Society et le Hueco Mundo, alors sans doute l’Ultima Necat laisserait-il faire. Comme vous le feriez également si la Soul Society nous attaquait. Et mon petit doigt me dit que si l’Ultima Necat et le Hueco Mundo s’affrontaient, la Soul Society n’interviendrait pas plus, à moins que leur précieux équilibre des mondes ne soit menacé. Bref, peu importe le scénario, nous sommes condamnés à tourner en rond. C’est d’un ennui…

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Adamas Vildolorez

Données Spirituelles
Grade: Membre de Las Manadas
Jeu 5 Jan 2023 - 21:57 - Consternation

Miyu marquait un point et pas des moindres : il existait autant d’arrancars que de personnalités différentes, raison notoire de leur division par confréries claniques, de leurs prétentions bellicistes aux places prestigieuses de l’Espada, de ce manège macabre qui se jouait en filigrane entre les individus, et même de sa présence par extension sur ce pan de territoire occupé par les humains. Il avait lui-même voulu voir de ses yeux, mesurer par la sensation l’ampleur de la supercherie qui se jouait contre le reste du Monde Creux, saisir la notion de concession accordée aux hommes et comprendre, au-delà de ces impressions, le secret qui rattachait les monstres de la nuit à ces créatures de toutes les heures et de toutes les saisons.
Ils étaient aussi nombreux qu’ils avaient d’histoire, à la façon des hommes et ce ne fut pas une surprise que Miyu puisse le déduire aussi facilement. Mais l’histoire d’Adamas était particulière pour une raison qui pouvait demeurer obscure à la plupart des autres engeances du Yermo et du quartz : il avait connu l’amour, même après sa résurrection parmi les démons, et pénétré de cette lumière il avait essayé d’emprunter d’autres volontés propres à lui-même. Capturer la puissance du monde pour l’emprisonner dans des cristaux d’or en était une, fruit de son désir d’offrir à sa bien-aimée des trésors sans pareil. Avoir un héritier ou une héritière, fruit de cet amour, en était une autre.
Et si c’était ça, l’amour, la faute qui l’avait propulsé vers les sphères maudites de l’hollowisation ?

Neuf siècles d’existence ne l’avaient pas distancé de ses sentiments humains ; et ne l’avaient pas amputé non plus d’un dessein de suprématie sur les autres races, bien qu’il eut appris à accepter sa position. Cette résignation n’était toutefois que du fard à paupière maquillant un désir impérieux de renverser les choses : et comme on peut peindre en blanc en tenant un pinceau noir, Adamas était capable de conjuguer deux extrêmes au sein de son seul esprit. « Ne soyez pas trop hâtive en conclusions, de grâce, fit-il en laissant glisser son doigt sur un de ses ornements dorés. Si l’humanité disputait une guerre contre la Soul Society, le Hueco Mundo se ferait une joie d’achever le labeur entamé ; sûr que la Soul Society ne porterait pas son triomphe sans blessure, et que si tel était le cas, un très court laps de temps nous suffirait à lui porter le coup fatal. Ne supposez pas qu’ils l’ignorent, ce qui justifie en partie qu’ils se détachent épisodiquement des problèmes du vivant, à mon humble avis – mais même en le sachant cette menace demeure. Lors vous pouvez compter sur nous pour administrer aux Shinigamis le châtiment qu’ils méritent. Mais peut-on en dire autant des humains ? » questionna-t-il avec un sourire ironique.

Vrai que les humains n’étaient une grande puissance qu’en de rares temps, et pour une portion très réduite de spécimens, là où le Hueco Mundo était une terre en guerre perpétuelle et recelait de baroudeurs jusqu’aux confins du désert. Il était tout naturel dès lors que les monstres des ténèbres aient une piètre opinion d’eux, même si la donne avait changé avec l’émancipation des Fullbringer et des Quincy : preuve en était de ce vortex d’énergie qu’on nommait la Grande Cataracte.
C’est en tournant son regard vers le phénomène qu’Adamas comprît que sa question était rhétorique : voyant ce qu’ils pouvaient causer comme remue-ménage, il fallait désormais compter l’humanité dans les grandes puissances de ce monde.

« Pardonnez cet écart, j’en oublierais presque que vous êtes parvenus à bouleverser notre désert, ce qui n’était jamais arrivé auparavant. Pour en revenir au rôle de l’humanité, vous ne pouvez contrairement à nous autres jouer le rôle d’antagoniste de premier plan face aux hordes de la Soul Society, car vous avez une population de mortels à protéger et vous ne pouvez abriter cette dernière du courroux des Shinigami. C’est une toute autre paire de manches pour nous autres, damnés de la nuit : au-delà d’avoir une capacité de régénération, nous ne craignons pas d’avoir à déplorer nos pertes, car le Cycle des Âmes nous alimente perpétuellement. Certes avec la lie de l’humanité ; mais nous sommes toujours nourris. Nous pouvons accuser une défaite et infliger une blessure grave aux pontes des grandes divisions.
Ne tient qu’à vous dès lors d’asséner le coup fatal.
»

En prononçant ces mots, Adamas fit danser ses mains devant lui comme s’il tenait une sphère invisible : par des mouvements circulaires, il commença miraculeusement à concentrer le Reiatsu de façon telle qu’au bout d’un moment, une gouttelette d’or naquît et se mît à s’épaissir en tournant sur elle-même. Bientôt cet orbe doré accéléra et par cette rotation rapide, son centre se détacha au point de se métamorphoser sous la forme d’un anneau pareil à ceux qu’on retrouve autour de certaines planètes.
Dans ses yeux brillait une lueur puissante, et Miyu découvrît alors que l’Arrancar en face d’elle était habité par une force créatrice qui disputait au réel la force de son imaginaire au point de générer de la matière.

« Il me faudrait quelques jours en temps normal mais si je tente quelque chose… »

Il écarta ses mains puis la spirale se distordit et se sépara en deux, créant deux répliques parfaites. Puis d’un geste vif il braqua ses mains vers la Grande Cataracte, et comme deux enfants ses spirales dorées obéirent et se jetèrent dans le vortex spirituel.
Alors tout le corps d’Adamas se raidît et Miyu put le voir lutter contre une force fantôme. Des gouttes de sueur perlèrent sur son front alors que ses membres contractés, toujours dirigés vers la Grande Cataractes, se gonflaient sous l’effort. Il tourna une première fois ses mains comme s’il tentait de renverser quelque chose, et sa dextre décrivit un arc vers le haut, tandis que sa sénestre faisait l’inverse ; et puis il répéta le mouvement au sens contraire, toujours en s’acharnant contre quelque chose de mystique et invisible. Ce manège se reproduisit quelquefois avant qu’il sente agir le pouvoir réel de cette chose.
C’était comme s’il bataillait contre l’énergie même de la Grande Cataracte, laquelle se mît à luire plus fort tandis qu’il poursuivait son incantation.

Cela dura un certain temps et il éprouva très vite la sensation désagréable que la Grande Cataracte cherchait à aspirer son âme, son identité et sa force à travers la manœuvre. Il poursuivit, enhardi par son inspiration, en luttant avec acharnement devant ce déferlement de puissance ressenti qui continuait de le dévorer et qui faisait trembler l’essence de sa force spirituelle.

Enfin, à bout de souffle, il bascula en arrière en jetant ses mains vers le ciel et deux bracelets dorés jaillirent de la Grande Cataracte. Pour ne pas choir, il recula de quelques pas puis écarta ses appuis, avant de s’abaisser furtivement en se tenant l’estomac.
Il accusa une vive douleur pendant que ses cheveux choyaient depuis son front et pendaient vers le sable et que son corps, accablé, était fustigé par le choc d’une telle débauche d’énergie. Haletant, il admira néanmoins le fruit de son labeur.

Les deux bracelets gisaient au sol, encore fumant de chaleur. Mais plus fascinante était cette aura qui émanait d’eux, ce halo de lumière rougeâtre qui dégageait une énergie cabalistique et ces runes qui soufflaient des raies lumineuses et splendides.
Il fallut un petit instant à Adamas pour reprendre son souffle et se redresser. Il se pencha encore, cette fois pour ramasser ses œuvres, comme deux sœurs jumelles qui venaient de capturer l’essence même du phénomène anormal qui continuait de s’agiter sous leurs yeux. « Je ne croyais pas pareille chose possible… mais il faut croire que le Hueco Mundo continue de nous réserver de grandes surprises. C’est un processus tout à fait fascinant ; voyez comme ces deux bracelets luisent ! Permettez-moi quelques explications.
Au bout de plusieurs siècles d’études, je suis parvenu à saisir certaines choses à propos de l’énergie spirituelle que je ne m’explique toujours pas parfaitement, mais que l’on peut résumer en quelques constats ; tous les êtres en sont imprégnés et l’utilisent, même inconsciemment, pour préserver leurs fonctions vitales. Vous comme moi, nous saisissons une partie de notre environnement pour alimenter notre corps de l’intérieur, et nous le faisons avec une fonction pareille à la respiration : nous emmagasinons et nous rejetons sans cesse, et nous utilisons le produit de notre stockage pour en créer encore plus, raison notoire de notre capacité à faire jaillir des flux spirituels hors de nous-mêmes. C’est très curieux, oui, mais c’est comme si le monde nous alimentait et que nous l’alimentions réciproquement.
Certains êtres sont capables de stocker une quantité d’énergie tellement astronomique que c’en est fascinant. Mais au-delà de cette capacité de stockage et de création, ce qui reste une énigme, c’est la façon dont nos différentes races peuvent manipuler ces flux.
»

Il fit une pause et quelques pas, puis il découvrit ses mains en révélant ses deux créations à l’humaine.

« Mes propres créations ne sont autres que de la matérialisation de l’énergie spirituelle environnante qui, par un déséquilibre mystique, génère une substance réelle sous forme liquéfiée d’or ou de métal ; c’est bel et bien cela qu’il m’a fallu apprendre à maîtriser au fil des siècles. En initiant d’autres déséquilibres liés à une de surtension spirituelle, je suis parvenu au gré des expériences à les rigidifier et à leur donner des fonctions particulières, allant d’intérêts structurels à des utilités martiales.
Des structures réelles et artificielles fondées sur un flux immatériel, preuve que le monde n’est pas tel qu’on le perçoit et qu’il se façonne autour d’une essence fondamentale dont nous ne connaissons ni l’exacte source, ni l’exacte forme.
»
La leçon d’Adamas se faisait à la faveur de la naissance des bracelets maudits de la Grande Cataracte. Dans ses mains reposaient deux créations qui prouvaient ses dires : le Reiatsu pouvait être consolidé, transformé et manipulé en étant issu d’une essence immatérielle, et se transcrire dans le vivant.

« Une métamorphose. C’est en quelque sorte ce à quoi nous procédons pour animer notre pouvoir. Mais ces bracelets ont une particularité notoire qui joue sur cette transformation en déstructurant ce qui a été structuré en leur propre sein, générant de fait une brisure spirituelle qui force toute l’énergie stockée à se libérer à une condition précise. Lors on pourrait dire qu’ils se rembobinent, puis éclatent dangereusement.
Imaginez qu’on puisse produire quelque chose capable de reproduire cette fonction à grande échelle…
»

Nul besoin de s’étendre sur le sujet pour comprendre qu’il songeait à une bombe spirituelle telle qu’elle pourrait causer des dévastations d’une ampleur à nulle autre égale. Cependant qu’il avait le regard tourné vers la Grande Cataracte, Adamas se suspendît à un songe funeste.
Une explosion à grande échelle et assez puissante pour…

« Ces bracelets sont hôtes d’une malédiction, mais n’obéissent encore à aucune règle, comme lorsque les Zanpakutō n’ont pas de nom en quelque sorte. Pour achever leur création, je dois leur confier une intention précise : un mot d’ordre, ou un serment.
Ce coup fatal que j’évoquais auprès de vous, Miyu, Six of Cup, de la section scientifique de l’Ultima Necat… si vous me le promettiez ?
»
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Adamas Vildolorez

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Serizawa Miyu

Données Spirituelles
Grade: Six of Cups
Sam 7 Jan 2023 - 13:01 - Consternation

À ses corrections, la conclusion s’imposa à moi que la destruction des shinigamis m’indifférait royalement si l’humanité n’en retirait rien. Alors, peut-être que si les Hollows affaiblissaient suffisamment la Soul Society au prix de son sacrifice, l’Ultima Necat bougerait ses pions afin de terminer la besogne. Mais était-ce vraiment malin d’exprimer de telles conjonctures opportunistes ? Non pas que la manœuvre me dérangeait. Mais le formuler cassait de trop le petit jeu que je m’évertuais à tenir. Quant à mon interlocuteur ? Je me dis que lui, présentement, ne jouait pas. Pour le peu d’intérêt qu’il retirait à ces confessions, il devait être on ne peut plus sincère. Ou maladroit ?

– Cela dépend. L’opportunisme est une facilité universelle.

Une remarque on ne peut plus floue. Je n’étais pas devin, après tout. Et je laissais à mon vis-à-vis tout le loisir d’exprimer le fond de sa pensée. Je prenais pour moi l’arrogance de cet arrancar qui sous-estimait visiblement les progrès qui, à mes yeux, pouvaient parfaitement porter l’Ultima Necat comme une puissance de premier plan. Enfin, cette chose vivait dans le passé. Comment lui en vouloir ? Si lui-même ainsi que ses semblables s’aveuglaient dans leurs visions périmées, alors ils deviendraient plus friables à l’audace que nous pourrions leur servir.

Inconsciemment, je ne pus contenir un soufflement de nez amusé à la mention de ces gens à protéger sur terre. Qu’est-ce que ça pouvait bien me faire que d’autres humains crèvent par milliers voire par millions ? Je n’avais aucun amour pour les miens. Dans le tableau, j’étais la seule qui comptait. Les autres ? Des instruments, des obstacles ou simplement des déchets. En l’occurrence, ce monstre supposait que je possédais le plus petit intérêt à défendre ce que j’estimais alors parmi les déchets inutiles de notre société.

Et puis, dans cette démonstration, c’était oublier qu’aussi prétentieux étaient les shinigamis, l’un de leurs rôles n’en était pas moins de protéger les humains. Comme s’ils allaient tenir en otage notre population pour nous museler ? Au pire, à leurs yeux, nous étions des terroristes menaçant l’équilibre de la balance des âmes. Mais bon, encore une fois, quel intérêt aurais-je à le contredire ?

D’autant plus qu’Adamas s’emportait dans un étrange rituel capable de capturer ma curiosité. S’il pouvait produire de l’or et autres métaux, il possédait alors un grand potentiel pour rejoindre le rang de nos cobayes. Ce qui me retint de le défier immédiatement pour l’enlever ? Cet accord qui nous liait encore à l’Acuerdo. Et dans l’histoire, j’étais convaincue de mes capacités pour le dominer. Ce qui le plaçait dans le rang des chanceux. Quand bien même, j’eus raison d’attendre pour l’expérience qu’il engagea au sein de la Grande Cataracte. D’évidence, il parvenait à jauger la bonne distance pour éviter que ses projectiles ne soient avalées par le néant tout en remplissant son office scientifique.

À la vision de ces deux bracelets, je m’interrogea sur le fin mot de cette affaire. Ils s’imbibaient tous deux d’une aura mystérieuse que je ne m’expliquais pas encore avec mes connaissances. Des lacunes comblées par les explications de cet arrancar. Un sujet qui précisément, monopolisait mes efforts de recherche. Car oui, justement, j’étais fascinée par l’énergie comme force créatrice, transformatrice voire destructrice. À mon expression, je buvais ses paroles qui faisaient écho avec plusieurs études que j’avais déjà exploré dans mon parcours académique à une époque où j’accordais encore beaucoup de place à la matière théorique. Jusqu’aux concepts de fission nucléaire ici rapportés à l’énergie spirituelle.

Pour autant, je fus plutôt surprise par la conclusion de ce long cheminement. Une promesse ? Parce que j’avais la tête d’une personne fiable ? Et par coup fatal, parlait-il donc de cet objectif de nuire à l’hégémonie de la Soul Society ? Oubliait-il alors les mots que je lui avais servi ?

– Vous me dites que ces bracelets sont des bombes ? Qu’ils s’actionnent sous le sceau d’une promesse ? Et vous attendez d’un pion qu’il se porte garant de l’action de son roi sur l’échiquier ? Vous me donnez beaucoup d’importance. Ce qui me flatte. Mais ce n’est pas là une promesse que je peux vous faire. Je ne suis pas franchement la plus raisonnable parmi les miens, mais je ne suis pas non plus suicidaire.

Pensait-il que j’étais idiote pour m’engager sur des objectifs aux prétentions sans précédent avec le peu d’influence à ma disposition ? À moins que sa volonté sous-jacente ne soit de porter un grand coup au cœur de l’Ultima Necat ?

– Je vais être parfaitement transparente avec vous, Adamas. Je ne fais même pas confiance à ma propre mère. Alors au nom de quoi vous croirais-je ? Et même sans parler de ça, qu’est-ce que j’y gagnerais ? Je devrais juste vous offrir quelque chose que vous ne pourriez espérer en temps ordinaire sans rien attendre en retour sous la menace d’exploser n’importe quand ? Vous me prenez pour qui ? Mère Thérésa ?!

Un brin caustique, je prenais sur moi de ne pas fermer la discussion en laissant parler mon agacement. D’un soupir, je cherchais à retrouver une contenance propice à mon jeu de négociatrice.

– Si vous voulez parler mon langage, vous devrez transformer ces histoires de promesse en termes de marché. Je tourne au contrat. Je veux savoir ce que je peux attendre d’un investissement avant de m’engager.

Ces bracelets me fascinaient, mais je demeurais une business angel dans la vie courante. J’allais pas prendre des risques à l’aveugle. Autrement, à l’heure actuelle, je serais ruinée.

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