Ancien serment.

Dim 23 Oct 2022 - 9:09 - Ancien serment.

Les quelques pétales du printemps étaient fanées depuis un moment déjà. Les arbres se dénudaient lentement de leur manteau d'été. C'était à cette vue que l'ancien médecin de la famille Tomoe se rendit compte que les mois étaient passés bien vite cette année. Soupirant un peu, il continua son chemin et s'approchait du bâtiment principal de la Neuvième Division. Tout y paraissait bien ordonné et les gardes étaient déjà en poste des le matin, les rondes étaient ici bien suivies.

Il ne connaissait que peu de choses de la petite Nozomi. Petite ? Oui, il allait devoir s'habituer à la voir plus grande que ce qu'il avait entrevue il y a de nombreuses décennies. Ayant quitté les Tomoe pour entrer au service du Gotei XIII, il n'avait pas pu la voir grandir ou évoluer. Son nom était apparue dans certains rapports récents et ce fut le moment qu'il choisit d'aller à sa rencontre. Pourquoi ? Pour rien en fait. Juste le plaisir de revoir son ancienne souveraine. De coeur, il était encore un serviteur de cette famille et de ses membres. Il n'avait jamais vraiment quitté son service en leur sein d'une certaine manière, maintenant qu'il était devant les portes de la Neuvième, il s'en rendait un peu compte.

Après les salutations d'usage, il fut autorisé à entrer dans le bâtiment et se dirigea vers la raison de sa présence en ces lieux. Les murs étaient semblables à tellement d'autres bâtiments, rien ne permettait de faire de grandes différences avec sa propre division. A part peut-être les odeurs des herbes médicinales et les cris de douleurs des malades. M'enfin, c'était juste une constatation et un peu de stress montait alors qu'il marchait. Il n'espérait pas que sa demande de Rendez-vous n'ait pas importuné son service, c'était ainsi, il ne pouvait pas s'empêcher de penser ainsi...

Un Shinigami de service vint à sa rencontre et le guida vers la pièce qui avait été choisi pour cet entretien. Kūsō suivit sans dire un mot. Arrivé devant une double porte en toile de papier de riz. Il s'agenouilla et posa son Zanpakutō devant lui de façon traditionnelle. Alors que les portes s'ouvraient, il s'abaissa platement au point où son nez touchait presque le sol. Les choses n'avaient pas changé, c'était toujours un honneur.

- Tomoe Dono. Votre ancien serviteur vient vous rendre ses salutations. Enchanté de vous revoir.

Il restait ainsi, ne se levant pas. Seule la dame de cette maison aurait pu l'inciter à se lever.

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Dim 6 Nov 2022 - 19:32 - Ancien serment.

Lentement, la ikjouu sortit de sa méditation. L’heure du repos touchait heureusement à sa fin, ses dernières forces retrouvées. Les derniers stigmates de son entraînement avec Mayuri, et particulièrement de l’utilisation de Narukami no Mikoto, s’estompaient enfin. Intérieurement, elle était toujours aussi peu satisfaite du prix à payer, les plus grands Capitaines pouvant normalement faire usage de cette ultime libération sur une durée prolongée.
Peut-être était-ce en raison de cet agacement passager que le regard qu’elle jeta au Shinigami venant d’entrer dans la pièce fut plus froid qu’elle ne l’aurait voulu. Intimité, il bafouilla tant bien que mal quelques mots, exprimant la raison de sa présence.

Bien rapidement, l’expression de la noble s’apaisa quelque peu.
De la visite, comme bien souvent. Que ce soit au sein de la Division ou de sa demeure, les deux statuts qu’elle occupait étaient de nature même à faire qu’il était bien trop rare qu’on ne la laisse tranquille. Etrangement, malgré le lieu, la visite du jour semblait justement plus être liée à son statut de cheffe de la famille Tomoe que de Capitaine de la Neuvième Division.
Keshinohana Kūsū. Un nom qu’elle n’avait pas entendu depuis bien longtemps. Ancien médecin de sa famille, il en avait quitté le service il y a plus d’un siècle de cela.

Les souvenirs qu’elle pouvait avoir de lui étaient plutôt vagues. Bien sûr, elle l’avait connu. Mais elle était encore jeune à l’époque, elle n’était même pas encore Shinigami. Et, surtout, elle n’accordait que peu d’importance aux différentes personnes au service de ses parents. Non pas en raison d’un quelconque mépris, si ce n’était celui qu’elle pouvait avoir de l’idée même de devenir ce qu’elle était maintenant.
Bien sûr, les choses avaient changé et, aujourd’hui, elle connaissait au moins le nom du moindre de ses employés, cherchant à les reconnaître à leur juste valeur. Elle aurait été ainsi à l’époque, peut-être aurait-elle été plus touchée par cette visite impromptue.

Bien sûr, ne pas s’en réjouir plus que de raison ne voulait pas dire en être dérangée pour autant. Rapidement, elle demanda ce qu’il soit installé le temps qu’elle ne vienne. Simplement le temps de remettre son haori sur ses épaules et de replacer par-dessus l’épaulière sur lequel figurait le symbole de sa famille.
Peu après, voilà qu’elle pénétrait dans le salon où avait été amené le médecin. A peine entrée, elle fut témoin d’une révérence bien trop marquée. Un tel salut restait bien rare et il serait faux de dire que cela soit de nature à la mettre à l’aise, n’y étant malgré tout que peu habituée. Le fait qu’il ne se redresse pas était de nature à renforcer ce dérangement.
Pendant un bref, elle envisagea de ne rien dire, d’attendre qu’il comprenne l’idiotie de la chose et ne le fasse de lui-même. Mais elle ne pouvait pas craindre qu’il n’en fasse rien.

>> Redressez-vous, une telle coutume a encore moins de sens que vous n’êtes plus au service de ma famille.

Quelqu’un ayant plu l’habitude de la fréquenter pour être étonné de la façon qu’elle avait de s’adresser à lui. Ces formes de politesses étaient d’ordinaire réservées aux nobles ou autres Capitaines, ceux qu’elle plaçait donc à un rang similaire, en partie, au sien. Mais il s’agissait là d’une résurgence du passé. Et surtout, si elle ne pouvait avoir de souvenir vivace à son sujet, elle n’ignorait pas comment sa mère lui parlait et, inconsciemment, elle reproduisait en partie la formule.

>> Il est là une visite bien inattendue. Est-elle motivée par une raison précise ou s’agit-il d’une simple courtoisie ?

Repos, +750 / jauge

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Dim 13 Nov 2022 - 11:30 - Ancien serment.

Kūsō resta prostré en position de soumission pendant quelques secondes, avant de se redresser lentement. Ce ton glacial et impérieux lui rappelait la mère de la demoiselle qui lui faisait face aujourd'hui. Un sourire fugace traversa son visage alors qu'il écouta sa première question. Altière et directe, c'était une qualité. Cependant, le fait de "se moquer" de cette tradition était étrange, il se demandait qu'est ce qui avait pu changer au sein des Tomoe.

- Tomoe Dono, une part de moi reste votre humble serviteur et c'est ainsi que je l'ai exprimé à votre mère. Permettez à un homme fidèle de suivre sa propre voie, sans la juger et la perturber par des nouveaux courants.

Le ton était courtois et ferme. Kūsō était un mélange étrange. D'un côté, il était traditionnaliste et considérait que le monde avait ses castes afin que l'ordre cosmique soit respecté. De l'autre, il se sentait farouchement proche du peuple et désespérait de voir les nobles s'intéresser à eux un peu plus. Il était toujours entre deux. Mais, dans la situation présente, c'était le traditionnaliste, fidèle serviteur de la maison Tomoe, qui parlait.

- Ceci est une visite amicale, d'un vieil ami. Je me demandais comment vous alliez ?

Le visage retrouva cette rondeur, cette douceur qui le caractérisait bien souvent. Il n'avait rien calculé en venant ici, il voulait juste revoir la jeune femme qu'il avait connu bien plus jeune. En tout cas, elle avait hérité du caractère électrique de sa mère. Pensif, il espérait que sa première réponse ne soit pas pris dans le mauvais sens... Pas de raison de toute façon.

- Je viens aussi de la part de mon Capitaine afin de savoir si l'installation d'une pharmacie serait possible dans votre Division ? Si nous devons agir sur place, nous aurions alors toute la pharmacopée nécessaire.

Il fit de nouveau une révérence à la fin de sa phrase.