One by one

Les ruines Negal n’avaient pas été de fructueuses recherches. Pas une perte de temps pour autant, y faisant une rencontre digne d’intérêt. Si le vagabond trouvait de quoi attiser sa curiosité alors il pouvait s’estimer satisfait. Cela changeait de ce distant dédain avec lequel il pouvait parfois observer le monde, comme si rien ne pouvait l’émouvoir d’autre que de vieilles pierres antiques. Difficile d’y voir pourtant une hérésie. Ces pierres étaient des témoignages de civilisations anciennes, qui étaient parvenues à traverser les ages jusqu’à leur délivrer leur message. Ne restait plus qu’à réussir à les comprendre et les interpréter. Pas une mince affaire, mais chaque nouvelle trouvaille pouvait débloquer la situation. Lui permettre une plus entière compréhension. Ses contemporains en face de cela n’avaient que peu à offrir, il fallait le reconnaître. Même s’il pouvait s’étonner dernièrement d’en trouver de moins belliqueux et de plus instruits. Y avait-il un réel espoir ?

Certes, ces Arrancar n’avaient pas eu la chance de renaître face à la Lune. Ils ne pouvaient donc pas savoir ce que cela pouvait représenter d’être à nouveau entier. Pour autant, ils étaient bien plus nombreux que par le passé à avoir arraché leur masque. À s’être élevés au-delà de leur condition de Hollow. Et en cela déjà, se rapprochaient d’un intellect plus acceptable. À plusieurs reprises, Cimériès avait hésité à deviser de questions profondes avec certains d’entre eux. Mais son intérêt n’avait pas encore été jusque là. Peut-être encore trop ancré dans de vieilles certitudes, souci certain pour des créatures si anciennes et qui avaient déjà vu tant de cycles. Pour l’heure ne l’intéressaient réellement que les vieilles pierres dont il manquait…

Quelle nouvelle destination donner à son périple ? Il n’y avait rien d’autre à faire que de continuer son chemin, utilisant de sa lance comme d’un bâton de marche. Attentif, tant pour sa survie que pour trouver le moindre indice d’une chose enfouie sous le sol. Un renfoncement étrange, une dune contre nature… cela pouvait toujours cacher une bâtisse ou une cavité débouchant sur des constructions d’antan. Méticuleusement, il inspecterait tout le désert, à plusieurs reprises s’il le fallait. Mais il refusait de croire qu’il n’y avait pas d’autres endroits comme le Ziggurat ou comme ces ruines où il avait perdu ses bras pour les voir remplacer par ceux qu’il portait aujourd’hui...

Ainsi était faite la vie d’un vagabond. C’est d’abord des rencontres. Rares, forcément, et pas toujours souhaitées, même s’il semblait que la coutume en était moins aux affrontements de territoires et plus à la discussion. Était-ce le fruit de l’Acuerdo, qui cherchait à dissiper les désaccords primaires pour renforcer les esprits de clan, voire même d’une pseudo unité recherchée ? Ou bien le nombre d’Arrancarisations qui semblait être nettement en hausse par rapport à l’époque où sa première vie s’était terminée. Mettant cela en parallèle avec la discussion qu’il avait tenu il y a peu avec Asteria et voilà que l’érudit en venait à se demander si elle ne touchait pas un peu à la vérité en acceptant le rôle de l’humanité dans leur propre existence, à la base de leur être.

- Il semble en effet qu’il n’en reste rien, sinon le nom et les murs.

Le lot des vestiges trop souvent parcourus déjà. S’ils réservaient parfois quelques surprises en sachant bien rechercher ce qui était secret ou caché, ce n’avait malheureusement pas été le cas de celle-ci. Au moins cette fois y avait-il trouvé une âme d’agréable compagnie et qu’il venait de quitter. Est-ce que celle-ci serait tout aussi bonne ?

- Vides même de toute présence désormais, si votre question avait pour but d’établir s’il s’agissait d’un endroit propice au repos. Le mien y fut paisible ! Ou bien votre curiosité porte-t-elle sur tout autre chose, une quête personnelle peut-être ?

C'était son cas à lui en tout cas, aussi il n'était pas bête de poser la question afin de voir de quoi il pourrait en retourner, de sorte à mieux situer dans quelle direction la conversation pourrait se porter.