Before Tomorrow Comes :: Hueco Mundo :: Étendues désertiques :: Pics rocheux


Adamas Vildolorez

Données Spirituelles
Grade: Membre de Las Manadas
Dim 2 Oct 2022 - 18:49 - Quand l'or vint à l'Hybris

Le voir de ses yeux. Son plan initial consistait simplement à le voir de ses yeux.

Colportée par l’acquisition de nouveaux esclaves dans sa horde maudite enchaînée aux chevets des rails sur lesquels scintillaient ses créations, la rumeur de plusieurs palais disputant la majesté perdue de Las Noches, résidence notoire du grand Rey Grimmjow Jaggerjack, vint à piquer la curiosité du forgeron obnubilé à remplir les cases vides de son attelage splendide. A tel point que l’envie de découvrir ces palais parvint à dépasser celle de continuer son œuvre, et le goût pour l’aventure vint remplacer le claquement incessant du marteau contre l’enclume. Le métal ne résonna plus pendant neuf jours ; neuf jours pendant lesquels il guida son immense cargaison tractée par des monstres plus ignobles les uns que les autres.

Tirer les tonnes d’or et de métal n’eut rien d’une mince affaire. Dans son sillage, le lourd convoi laissa maintes fois des cadavres des Hollow trop faibles pour poursuivre le labeur, car terrassés par la fatigue, ils furent en plus piétinés et déchiquetés par ceux qui leur passèrent dessus sans exprimer la moindre once de regret ou de pitié. Les malheureux ne se trouvèrent finalement dignes d’intérêts que pour les charognards pistant le trajet saisissant du carrosse rayonnant de tous ses feux avec ses chariots remplis de raretés éclatantes. Pour autant qu’il fut lent et cruel pour certains, le voyage fut sûr et splendide pour les plus valeureux des Hollow avec à leur tête l’un des olibrius à la fois des plus créatifs et des plus dangereux parmi ceux foulant les plaines de quartz du Hueco Mundo.

Quand enfin le convoi approcha les territoires interdits de La Cámara, Adamas tonna de sa voix pour imposer la halte. Pour inattendue qu’elle fût, cette visite ne devait en rien s’assimiler à une invasion – et le diable forgeron se défia de jouer les fanfarons et de provoquer Melchom Ayperos sur son propre domaine. Par sa raison guidé, il décida donc de délier les chaînes retenant l’un de ses plus sages esclaves pour lui confier une mission à double tranchant. « L’heure est venue pour toi de mériter ta libération, commença à murmurer l’Arrancar à la peau d’ébène. Va, traverse les plaines qui nous séparent des Pics Rocheux et demande une audience. Là-bas, juchée sur les falaises, se cache l'acropole qu'on nomme le Palais de l'Hybris ; y vivent de noirs seigneurs que je veux rencontrer. Dis-leur que nous venons en paix, et que ta langue fourchue ne s’improvise pas la mauvaise idée de me trahir, pour nos intérêts réciproques.
- Je ferais selon votre volonté, maître.
- Ceux qui vivent là-bas te sont largement supérieurs. Des derniers échos qui sont arrivés jusqu’à moi, il se trouve qu’ils ont une fâcheuse tendance à se débarrasser très vite de ce qu’ils considèrent comme faisant partie de la plèbe du Monde Creux. Autrement dit, la seule garantie de vivre qu’il te reste se trouve ici, en ma personne.
- Que pouvez-vous me conseiller, dans ce cas, pour échapper à leurs meurtrières pulsions ?
»

Le forgeron dont la chevelure flamboyait dans les ténèbres glissa un regard taiseux vers les immensités tantôt planes et tantôt courbes du désert. La doxa cultivée à La Cámara consistait à chasser la mauvaise herbe, et il ne faisait aucun doute qu’en expédiant l’un de ses sujets dans la gueule du loup, il l’envoyait grossièrement à la mort. Il fallait donc une contrepartie. Une tactique diplomatique pour tenter de ramener son domestique en vie, afin qu’il échappe aux griffes mortelles de ces Arrancar sélectifs. « Tu es sage de redouter la mort, car en effet cette dernière te guettera de près une fois rendu au Palais de l’Hybris ; voire même avant que tu l’atteignes. Je doute que les serviteurs de Melchom ne patrouillent pas autour de ses terres, aussi il y a fort à parier que les désirs sanguinaires de ses sentinelles se déversent vers toi tandis que tu éclaires notre progression. Dans ce cas, prends ceci. »

Adamas claqua des doigts dans le vide, et aussitôt un large monstre fit grincer les roues d’un chariot rempli d’or. Quand la cargaison arriva jusqu’à lui, il grimpa sur ses bords puis plongea son bras dans la réserve, tirant quelques colliers brillant comme des lingots. La main parée de richesses, il confia à son éclaireur les orfèvreries ainsi piochées.

« Parmi eux, les virtuoses sauront lire le Reiatsu qui palpite à l'intérieur de ces ornements. Offre-leur ceci en guise de courtoisie, et propose-toi de les guider jusqu’à moi. Peut-être alors trouveront-ils un intérêt à te garder en vie. »

Ces derniers mots sonnèrent comme l’injonction final. Le monstre, n’ayant plus aucune voie de retrait possible, déglutît devant la mission qui l’attendît : hauts étaient les périls, mais aussi précieuse pouvait être la récompense. La liberté, après des années voire des dizaines d’années d’esclavage : rien ne pouvait davantage luire dans ses prunelles.
Voici que le monstre partît. Au départ, sa mission consistait à exaucer les vœux de son maître.
Voir le Palais de l’Hybris. Simplement le voir de ses yeux.

Spoiler:
https://www.before-tomorrow-comes.fr/t598-adamas-vildolorez-en-c

Adamas Vildolorez

Revenir en haut Aller en bas


Borick

Données Spirituelles
Grade: Tercera Espada
Mar 4 Oct 2022 - 9:05 - Quand l'or vint à l'Hybris

Du haut des remparts, Borick observait ce monde étrange. Qu'il était plaisant de dominer du regard un territoire comme celui-ci. Il comprenait alors que certains des Arrancars constituant La Cámara puissent se sentir supérieur aux autres. Même si à bien y regarder, il n'était pas si aisé de le voir. Du moins pour lui. L'Immaculé gardait néanmoins pour lui ses impressions, n'étant pas ici pour froisser la plèbe.

Cela pouvait paraître prétentieux, il le savait, mais il n'empêche qu'il se distinguait de la plupart des êtres de La Cámara. Certains avaient été acceptés ici sous prétexte qu'ils avaient arrachés leur masque. Simplement pour ça. Ce qui n'en faisait pas des êtres supérieurs. Il poussa un petit soupir. Il changerait cela. Mais pas maintenant. Il savait mieux que quiconque ce qu'il encourait à défier les hautes autorités de son clan et ne prendrait certainement pas ce risque.

Et en parlant d'Arrancar, voilà un qui approchait rapidement dans sa direction. Tournant son regard couleur ambre dans sa direction, il fit signe à la créature d'approcher. Celle-ci paraissait sous l'emprise d'une émotion forte. Comme s'il venait de découvrir quelque chose. Dans sa main, un objet. Des colliers. Une énergie diffuse y était imprégnée.

    - Seigneur. Une créature a été arrêté alors qu'elle progressait sur notre territoire. Elle se dit être un messager et a apporté ce présent en guise de bonne foi. Quels sont vos ordres ?

Voilà qui était intéressant à dire vrai. Borick s'approcha, fit signe à l'homme de lui montrer les parures et du doigt, il les caressa doucement.

    - Mène-moi à lui. Un messager, quel qu'il soit, se doit d'être entendu avant qu'une décision soit prise.

C'est ainsi qu'ils se rendirent en bas du palais, les ombres du domaine recouvrant une partie de la zone. La créature était là. Apeuré. Encadré par plusieurs gardes. Un signe de la main, Borick renvoya tout ce petit monde en dehors du premier Arrancar. Il fit signe à ce dernier de rendre à la créature les colliers d'or, tandis qu'il s'approchait.

    - Il parait que tu as un message ? Ce cadeau que je te rends a attisé ma curiosité. Parle donc, que je puisse savoir s'il est dans mon intérêt de te garder en vie.

Borick parlait sans colère, sans hausser le ton. Mais chaque mot était pesé et il se dégageait de lui une aura étrange. Alors que le serviteur prenait la parole pour s'expliquer, l'Immaculé notait les informations. Alors comme ça son maître désirait rencontrer quelqu'un du palais ? La raison lui échappait mais rendait aussi l'aventure bien plus existante.

    - Monseigneur, si je puis me permettre. C'est peut-être un piège. N'y aller pas seul.

Borick se mit à rire en regardant l'arrancar.

    - As-tu déjà vu un piège annoncé de la sorte ? C'est bien trop grossier pour en être un. Et puis sache que je ne suis jamais seul. Conduis-moi à ton maître.

Il s'était tourné vers l'esclave en prononçant ces dernières paroles. Y aller seul était sans doute suicidaire mais comme l'avait dit l'Espada, il n'était jamais véritablement seul. Pour quelle raison ? De cela, il se garderait bien d'en parler. C'est ainsi qu'ils firent la route. Dans le silence, Borick préférant se réserver au maître de la créature, ne voyant aucun intérêt à échanger avec une simple bête. C'est ainsi qu'ils approchaient d'une bien curieuse délégation. Avec à sa tête un Arrancar à la peau d'ébène.

Tout de blanc vêtu, ses cheveux blonds retombant sur le devant de sa veste, un Zanpakutō aussi immaculé que le reste de sa tenue visible à sa ceinture, l'Empereur contrastait grandement avec les ténèbres environnants. Quelle image renvoyait-il alors qu'il avançait ainsi sans peur et sans escorte ? Borick dépassa le serviteur, ce dernier visiblement fier d'avoir réussi sa mission. Avec toujours entre les mains le présent apporté, que l'Espada lui avait laissé.

    - Il semble que tu aies demandé audience. Pour ce que ça vaut, sache que ton serviteur t'a bien servi. Je dois donc admettre que ta requête a attisé ma curiosité. Plus encore quand je constate la délégation qui est la tienne. Oh, suis-je bête. Je ne me suis même pas présenté comme il se doit.

Sa main se portait vers son thorax, alors qu'il inclina très légèrement la tête en guise de salutation. Certains auraient pu y voir un signe de soumission. Il n'en était absolument rien.

    - Je suis Borick "El Emperador". Primera Espada et membre de La Cámara. Que désires-tu ?
https://www.before-tomorrow-comes.fr/t463-borick-el-emperador-ft

Borick

Revenir en haut Aller en bas


Adamas Vildolorez

Données Spirituelles
Grade: Membre de Las Manadas
Sam 8 Oct 2022 - 20:16 - Quand l'or vint à l'Hybris

N’ayant rien fait ni pour le dissimuler ni pour le révéler, le Primera s’invita sur les landes désertiques où le forgeron avait établi son siège sans que son Reiatsu n’étale les étendues de sa puissance ; et pourtant, Adamas n’eut aucun mal à sentir l’abondance retenue dans l’enveloppe charnelle d’un seul être. A la manière dont on ressent la chaleur d’un volcan même sans voir le magma brûlant à l’intérieur de son cratère, il eut une vague impression de présence surnaturelle alourdissant le poids des ténèbres.
Comme si sa simple irruption changeait la texture de l’atmosphère.

Envahissant de fait les sphères défendues du noir Arrancar, Borick irradia de son immaculée blancheur le soir plombant du Monde Creux, tel un candélabre jetant tous ses feux dans les profondeurs d’un abysse. Quoiqu’il arrive, la lumière disperse toujours les ombres. Les esclaves de l’orfèvre, imitant ses dernières, s’enfoncèrent un peu plus profondément sous la surface de quartz, craintifs et fuyards.
Ce dernier en revanche se refusa à reculer devant la cristalline éminence du Primera. Pareil aux barkhanes inondant le Monde Creux de leurs particules d’argent, Borick par la pâleur de sa robe albâtre parût être né des étendues qu’il foulait de son propre pas. Enfant du désert, ou enfant de la Lune, ce fut du reste la rencontre biscornue de deux astres ; mais que cela pouvait-il prédire ?
L’osmose, ou la déchirure ?

« Le Primera ? Rien que ça ?
Qui ne pourrait rêver meilleur accueil ? Puisque vous m’honorez de votre présence, permettez-moi de vous révéler qui je suis : Adamas Vildolorez, Novena Espada. De Las Manadas. Ne nous hâtons point, je vous prie : avant de vous révéler les raisons de ma présence, accordez-moi un instant pour récompenser mon serviteur.
Fit le noir Arrancar en tendant sa dextre en direction du Hollow.
- Maître, de grâce, vous m’honorez… répliqua le monstre en se sachant désigné pour cette parenthèse.
- Ne me remercie pas trop vite. Voici la liberté que tu attendais. »

Le forgeron pivota sa dextre et la dressa face à son domestique. Derechef, l’espace le séparant de son sujet fut traversé par un faisceau d’énergie crépitant jaillissant de sa paume avec une fureur divine. Assourdissante, l’énergie gronda dans le soir du Monde Creux en vomissant un tonnerre brûlant qui fusa avec une impressionnante vélocité vers sa cible. Le monstre n’eut que le temps de jeter un regard de dépit. Sa tête fut arrachée par l’ardent rayon rougeoyant du Reiatsu de l’orfèvre-forgeron. « Tu me pardonneras, mais tu ne mérites pas ce monde. C'est ma façon de te libérer de la médiocrité de ton existence. »

Aussitôt sa tête tourna vers l’intéressé, tenant en ses mains ses dorés présents. Les prunelles fauves d’Adamas dardèrent celles de son hôte, et rien n’y apparût sinon les signes d’une relative tranquillité. En tuant son serviteur, c’est comme s’il s’était enlevé une épine du pied. Etrange réaction, certes, mais des plus normales pour une créature presque millénaire condamnant la présence de la piétaille sur les territoires jadis occupés par d’illustres Vasto Lorde et Arrancars, seuls êtres à ses yeux à mériter place dans les ténèbres.

« Excusez cet écart, El Emperador. Je vous prie de croire que je ne suis pas un belliciste dans l’âme. J’ai néanmoins une sorte d’inconfortable déplaisir à voir ce monde foulé par la misère que vomit le cycle des âmes. A croire que nous sommes devenus l’immonde dépotoir de cet infâme circuit tordu. A croire que le Monde Creux s'est travesti pour accueillir la déchetterie du Reiō. En quel honneur ? Avons-nous jamais accepté de devenir la lie de l’humanité ? »

Il cracha l’acerbe propos avec une sorte de dégoût, comme s’il recrachait une vérité trop amère pour l’accepter sur sa langue.

« Heureusement, il existe aussi des merveilles au Hueco Mundo, et le vent me murmure que le Palais de l’Hybris dispute le prestige architectural de feu Las Noches. Je voudrais pour le croire, le voir de mes yeux. Je suis prêt à payer, El Emperador. J’ai bien plus à vous offrir que ces breloques. »

Le corps du Hollow décapita s’effondra quand il termina sa phrase, son Cero finissant par s’évanouir dans les étoiles de la voûte nocturne. Terne parût l’enclume du forgeron à cet instant figé.
Sous eux tremblaient les monstres tapis dans les sables.

https://www.before-tomorrow-comes.fr/t598-adamas-vildolorez-en-c

Adamas Vildolorez

Revenir en haut Aller en bas


Borick

Données Spirituelles
Grade: Tercera Espada
Dim 9 Oct 2022 - 13:37 - Quand l'or vint à l'Hybris

Un sourire apparut sur le visage de Borick alors qu'il observait la petite scène entre le maître et l'esclave. La mort de ce dernier ne lui faisait rien, évidemment, et il estimait même que c'était un acte magnanime de sa part. Mais il ne pouvait s'empêcher de repenser à une phrase qu'il adorait prononcer. Une phrase qui faisait écho à ses propres pensées. Regarde comment un homme traite ses serviteurs, tu sauras alors comment il te traiteras toi-même.

Ce n'était pas toujours exact évidemment. Mais ici, Adamas avait fais la démonstration de sa force devant la Primera Espada. Et devant sa propre suite. Comme une mise en garde pour ces derniers et un message pour l'Emperador. Il était donc intéressant de voir quelle image il souhaitait projeter dès leur première entrevue. Cela s'annonçait passionnant. Surtout si l'on s'intéressait aux mots employés. Si cela était une récompense, il préférait ne pas voir lorsqu'il désirait les châtier.

D'autant qu'il ne fallait pas oublier le titre de ce dernier. La Novena Espada. Un titre qui imposait le respect au sein de l'Acuerdo. Les garants de la sécurité du Monde Creux et du pacte conclu entre les clans. Las Manadas était un clan puissant. Sous la direction de la Panthère. Il fallait prendre au sérieux ceux qui se déplaçaient sous la bannière de Grimmjow. Même s'il appartenait à l'Espada, il y avait fort à parier que son allégeance réelle allait vers son peuple.

    - Il n'y a rien à excuser. J'apprécie par ailleurs cette franchise et partage même personnellement une partie de ton analyse sur la situation actuelle de notre monde.

Là aussi, ce n'était pas parole en l'air mais véritablement le fond de sa pensée. Quelque chose ne tournait plus correctement au sein du Hueco Mundo et d'ailleurs cette Espada nouvellement formée y contribuait elle aussi. La Novena comme la Primera respectaient finalement le même schéma. Ils étaient les garants de la bonne tenue de l'Acuerdo et acceptaient par la même occasion que des Humains, pour ne citer qu'eux, puissent parcourir librement une partie de leur territoire. Ils semblaient accepter des choses qui allaient contre leurs propres convictions. En tout cas était-ce le cas de l'Immaculé.

    - Le vent semble porter de bonnes informations. Mais nul besoin de me payer en quoi que ce soit. En dehors peut-être du plaisir d'échanger quelques mots avec toi. Il y a bien longtemps que je n'ai pas pris le temps de discuter avec un compagnon de l'Espada. Plus encore avec un camarade capable de manier les mots aussi bien que les Cero.

Il se mit à rire, faisant allusion à la scène précédente. Il prenait plaisir à cet échange et s'il n'avait encore aucune garantie quant aux raisons réelles qui étaient les siennes, il appréciait les efforts de l'Arrancar à la peau d'ébène. Il disait peut-être la vérité d'ailleurs mais l'Immaculé aurait été fou de ne pas rester sur ses gardes quant aux prétentions réelles poussant à cette demande.

    - Il est vrai que le Palais est proprement splendide, pour peu que nos yeux soient habitués à voir de pareilles merveilles. Il te faudra néanmoins laisser tes suivants ici et t'assurer qu'ils ne bougeront pas. Le palais de l'Hybris a des règles sur lesquelles même moi je ne peux transiger. Je serai ton guide, il est bien normal qu'un membre de l'Espada puisse obtenir ce genre de faveur.

Et puis la présence de Borick éviterait qu'on pose trop de questions. Eviterait aussi les balades dans des zones réservées. Se tournant derrière lui, il claqua simplement des doigts. Un Arrancar sortit des ténèbres, s'approchant d'eux.

    - Seigneur ?

Borick désignait la procession derrière l'arrancar d'ébène. Il avait laissé la Novena s'assurer que personne ne prendrait le risque de quitter cette place mais par précaution, tout comme par transparence, il dévoilait la présence d'un de ses propres hommes de main.

    - Tu resteras ici et tu veilleras à ce que personne ne puisse s'emparer des trésors de notre invité. L'arrancar s'inclina et s'approcha du Novena, s'inclinant à son tour face à lui. Je me porte garant de la sécurité des vôtres et de vos biens. Je vous prie de croire au sérieux qui sera le mien pour cette mission.
Maintenant que ce point était réglé, Borick se tournait désormais vers l'Espada afin de l'inviter à le suivre. Il allait quitter la sécurité toute relative de son groupe pour rejoindre un monde différent, même s'il se trouvait sur le même territoire. Un monde de faux semblant et de richesse. Qu'il était dommage, selon l'Empereur, de constater que nombre d'Arrancars appartenant à La Cámara ne méritaient finalement pas d'appartenir à ce clan. Ne se rendant même pas compte de la chance qui était la leur. Alors qu'ils commençaient à avancer, l'Immaculé reprit :

    - J'espère que cette visite te plaira. Profitons de ce trajet pour discuter un peu, si tu le veux bien. Dis-moi, à quel genre de compensation pensais-tu lorsque tu m'as proposé de me rétribuer pour te permettre de voir les splendeurs du palais ? Comme je l'ai précisé, il ne sera pas nécessaire d'en arriver jusque là mais... Ah; pardonne ma curiosité, c'est presque maladif chez moi.

Il se mit à rire de nouveau tandis qu'ils parcouraient le chemin qui les conduirait jusqu'au domaine. A mesure qu'ils se rapprocheraient, l'Arrancar pourrait alors voir les ombres des murailles se projeter autour d'eux. Des portes magnifiquement ouvragées qui barraient le chemin à quiconque n'y avait pas été invité. Une sorte de frontière entre la pureté des lieux et l'air nauséabond que le Yermo et les environs charriaient de temps à autre.
https://www.before-tomorrow-comes.fr/t463-borick-el-emperador-ft

Borick

Revenir en haut Aller en bas


Adamas Vildolorez

Données Spirituelles
Grade: Membre de Las Manadas
Mar 18 Oct 2022 - 11:15 - Quand l'or vint à l'Hybris

Les doigts du Primera claquèrent dans un écho qui se répandît à travers la nuit du Monde Creux. Adamas dût alors pivoter la tête pour réaliser qu’un des sujets de son visiteur s’était dissimulé dans les territoires invisibles du néant, escortant sans doute son maître au cas où l’échange viendrait à déraper. Le forgeron dès lors ne le quitta plus des yeux. Difficile de dire s’il était admiratif ou s’il restait sur le qui-vive : aucune émotion ne passa sur son masque d’ébène.
La vérité, c’était une sorte de consternation intérieure. Comment avait-il pu être ainsi dupé ? Quel chemin, quel fossé le séparaient du niveau de l’Emperador ? A le voir ainsi dominer les frontières de l’invisible, jonglant avec les arcanes sombres d’un pouvoir qui paraissait dépasser tout ce qu’avait connu la Novena, force était de constater que le moindre excès de zèle serait sanctionné d’une lourde sentence. C’était à ce point tangible qu’il parut vain à l’orfèvre de tenter de se donner une image de guerrier auprès de l’Immaculé. Ce dernier le traitait en invité de courtoisie avec une infinie bienveillance ; trompeuse, sans doute, sauf sur un point.
Ce point, c’était qu’il ne le craignait pas véritablement.

Ce constat amer eut pour don de ratatiner toute souveraineté autour du personnage d’Adamas. D’Empereur, il n’y avait que Borick et par une sorte de magie opérante, tout fut à lui en un instant. Son valet révélé se porta garant des troupes et des trésors d’Adamas ; il se garda de leur apprendre qu’il n’y avait pas tout, et que le reste de ses créations continuaient de dormir dans le désert.
Voire peut-être même au sein du Palais de l’Hybris.
Pour autant, il accepta par une furtive inclinaison de tête avant de marcher sagement dans les traces laissées par la foulée légère de l’Emperador. Déclinant toutes ses courbes de quartz et des monts rocheux, le paysage lui offrit une géographie dantesque alors qu’ils poursuivaient leur route vers la somptueuse acropole. Borick, savourant presque la présence du forgeron en ses terres, ne se fit pas modeste en paroles. A l’évidence, il voulait en apprendre plus sur ce mystérieux intrus à la peau d’ébène. « Serait-ce curiosité ou prudence, peu importe. Ce sont deux qualités à mes yeux. Ne soyez pas trop dur envers vous-même, Primera.
Cet excès de courtoisie vous habille mal.
»

Était-ce un reproche ou une ironique boutade ? Difficile de le savoir sans connaître davantage le forgeron. Du reste, si ces paroles attisèrent un peu le tison du fiel, elles n’en demeurèrent pas moins propédeutiques à une discussion de fond en balayant les faux-semblants dont pouvaient se parer les deux protagonistes.
C’est que les parures, c’était un peu le propre d’Adamas.

« Permettez-moi donc de répondre à votre question en toute franchise : le Monde Creux a trop peu d’un Palais sans véritable Roi… ou Empereur, si vous me permettez l’emploi de ce terme à vos dépends, Primera. Pardonnez que d’Empereur, vous n’ayez que le sobriquet et point la posture. Mon art consiste justement à conjurer l’uniformité du Yermo pour l’habiller de splendeur, à tromper la pâleur du Monde Creux pour l’habiller d’un peu d’or et de pierres précieuses.
Je fonds, je forme et je forge. Je peux sertir vos fondations de colonnes d’or ou bien vous parer de pierres précieuses et d'orfèvreries, pour peu que vous acceptiez de me recevoir et de me faire une idée de l’architecture du Palais et de ses sujets. Ce monde possède plus de richesses qu’on ne le pense ; suffit qu’on les collecte puis les dépense.
Encore faut-il que l’idée me séduise. Comprenez que cela m’honore d’être reçu par vos grâces, mais le Palais n’est-il point assez confortable pour que vous y résidiez en souverain ?
Ou bien peut-être y a-t-il trop peu de place pour deux couronnes ...?
»

Point ne valait un peu de piquant pour mettre un peu plus de grandeur à cette rencontre particulière.
https://www.before-tomorrow-comes.fr/t598-adamas-vildolorez-en-c

Adamas Vildolorez

Revenir en haut Aller en bas


Borick

Données Spirituelles
Grade: Tercera Espada
Mar 18 Oct 2022 - 22:24 - Quand l'or vint à l'Hybris

Un simple sourire, alors qu'il répondait à la première remarque d'un léger signe de tête. S'il est vrai qu'un excès de courtoisie pouvait effectivement paraître surprenant de sa part, il y avait toujours l'art et la manière d'amener les choses. Ils n'étaient pas si nombreux parmi les âmes du Monde Creux à pouvoir manier ainsi les mots comme ils le faisaient. Un échange appréciable, une fois encore, et qui contrastait réellement avec les autres discussions que l'Immaculé avait eu récemment.

Inutile alors de rebondir sur ce fait. Ils s'étaient compris et c'était bien là l'essentiel. Que ses propos puissent être une pique ou une simple remarque anodine, cela n'en changeait pas réellement la forme. Aux yeux de l'Empereur, il n'était pas question de se vexer pour cela, moins encore lorsqu'il trouvait cela assez juste.

Ils poursuivaient leur avancée, poursuivaient aussi leur discussion. Avec franchise avait-il dit ? Cette remarque avait toujours eu pour effet d'amuser la Primera Espada. A ses yeux, si l'on avait besoin de le préciser, c'est que la plupart du temps on ne jouait pas franc jeu n'est-ce pas ? Il gardait cependant sa remarque, préférant tendre l'oreille à ce que son camarade disait. A mesure qu'il s'exprimait, se mettant ainsi à nu, l'Empereur analysait les propos.

    - Il n'y a nul pardon à donner lorsqu'une vérité est énoncée. Je n'ai ni la posture d'un empereur, ni même la prétention de le vouloir. Il s'agit là de tout autre chose, à dire vrai.

Là encore, il ne s'offusquait pas. Ce titre était en réalité le véritable nom de son Zanpakutō. Cette arme qui permettait aux Arrancars de libérer leur forme véritable et dont la plupart se servait pour combattre. Ce qui n'était évidemment pas son cas à lui. Une telle arme, avec un nom pareil, ne devait jamais être utilisé autrement que comme un accessoire. La blancheur de la lame contrastait avec les ténèbres du Yermo. Et épousait parfaitement la silhouette de l'Immaculé. Mais la vérité sur le titre qu'il arborait ainsi, nulle ne la connaissait. Il se gardait bien de la dévoiler, s'amusant alors des réactions de ceux qu'il croisait lorsqu'il se présentait officiellement à eux. Les regards et les expressions valaient souvent mille mots.

Avoir face à lui un forgeron étonnait néanmoins l'Immaculé. Il ne s'agissait pas là d'une chose très courante au sein de leur territoire et s'il avait entendu ça et là quelques rumeurs, il devait admettre n'y avoir jamais prêté attention. Il s'agissait d'un domaine méconnu au sein de ce monde, qui avait certainement plus sa place sur le royaume terrestre que dans le leur. Certes, ils en avaient eu besoin pour construire certaines des merveilles, assez rares, du Hueco Mundo. Mais la plupart du temps, ces étranges personnages étaient les architectes de l'ombre. Pour un Arrancar à la peau d'ébène, voilà une profession logique finalement.

    - Je ne connais que peu de royaume où deux couronnes pourraient coexister sans conflit. N'est-ce pas là le propre du pouvoir ? Dissension, jalousie, égo. Je préfère m'élever au dessus de ces choses puériles. Toi comme moi possédons un de ces fameux numéros qui font de nous les protecteurs d'un monde déchiré. J'ai toujours été amusé par le fait que nous soyons les garants de l'Acuerdo, présent pour éviter les conflits entre les grands clans, alors même que cette rivalité est plus que présente au sein de l'Espada.

Présente aussi entre eux ? Pas forcément, la Primera appréciant sincèrement cet échange. N'était-ce finalement pas aussi risible que de voir un Empereur qui n'en était pas un ? De toute évidence, Borick estimait qu'il n'était pas nécessaire de s'assoir sur le trône pour pouvoir gouverner une partie de ce monde. Il laissait la lumière à ceux qui le désiraient, préférant évoluer dans les ténèbres et tirer les ficelles en profitant de cette ombre bienvenue. Lui l'Immaculé, préférait le calme de la Nuit à la ferveur du Jour. Paradoxal. Vraiment ?

Quelques Arrancars s'étaient approchés d'eux alors que les grandes portes s'ouvraient. Saluant l'invité du Primera. Ce dernier s'arrêta vers lui, un bref instant. Semblant réfléchir à ce qu'il allait dire.

    - J'espère sincèrement que tu sauras apprécier les splendeurs de ce Palais. Il y a bien longtemps que nous n'avons pas eu à nos côtés un Faiseur de miracle. Un Magicien qui habille le Vide pour le rendre plus beau ne saurait être qu'un conseiller formidable pour nous.

Un léger sourire en coin. Il n'y avait nulle critique, nulle moquerie dans les termes qu'il venait d'employer. Après tout, si l'art de son invité était précisément de rompre avec l'uniformité du Yermo, il y avait fort à parier qu'il aurait un oeil critique mais juste quant aux pièces qu'il allait ainsi parcourir. Borick pensait notamment à une salle spéciale. Richement décorée, elle donnait sur un balconnet qui surplombait une partie du Yermo. Une des plus belles vues du Palais, une de celle qu'il préférait. Une salle qu'il souhaitait lui faire découvrir en premier lieu.


Je te laisse libre court à ton imagination pour détailler la pièce dans laquelle Borick te conduira. Juste considère qu'elle doit être fastueuse. Et qu'il y a obligatoirement ce fameux balcon mentionné dans le rp. Pour le reste, surprends moi !!! xD

https://www.before-tomorrow-comes.fr/t463-borick-el-emperador-ft

Borick

Revenir en haut Aller en bas


Adamas Vildolorez

Données Spirituelles
Grade: Membre de Las Manadas
Dim 23 Oct 2022 - 17:32 - Quand l'or vint à l'Hybris

Contrairement à ses attentes, la diatribe d’Adamas à l’égard de la position de Borick au sein de l’Espada et de son propre clan ne souffrit d’aucun procès de lèse-majesté. Au lieu d’écorcher la carapace du Primera, ses accusations dont la nature mauvaise (même fardée par quelques courtoises remarques) ne trompait pas son monde, furent comme englouties par le vortex qui séparait l’immensité d’El Emperador des ombres incandescentes du Novena. Comme un archer ciblé par des flèches, Borick avec une maestria exemplaire attrapa chacun des traits fusants contre lui et les rangea dans son propre carquois.
Borick n’était point le tyran qu’Adamas croyait rencontrer. Et c’est la raison pour laquelle le pouvoir lui allait si bien. Cette façon de se détacher des conflits et de tout ce qui constituait la plèbe, du haut de sa position dans l’échelle sociale de l’Espada, confirmait l’avance qu’il avait sur tous les autres.
Mais alors, pourquoi rester l’ombre d’un autre ?

En fait, tout cela apparaissait aux yeux du forgeron comme un exercice de sagesse. Comme si ses sentiments étaient parfaitement linéaires, comme si tout dans sa structure était lisse. Géométriquement parlant, il était le cercle parfait ; pas un angle, pas une arête, aucun détour ne venait perturber la perfection de cette courbe continue revenant au point de départ. Ses deux faces restaient symétriques, en abscisse et en ordonnée. Le modèle de la constante, comme un anneau sacré.
Comme la couronne d’un Roi.

Finalement, son rôle tenait peut-être à cela. Non pas à régenter le Monde Creux. Mais à assurer la régence de son Maître. Le Primera lui apparut à la fin comme la symbolique du pouvoir, destinée à servir l’aura de son chef, sans pouvoir prétendre à sa place.

Il se défia donc de dire le mot de trop. De la même façon, il observa un moment de silence en écoutant sagement les paroles de cet étrange protagoniste, sans ire aucune à l’égard de l’orfèvre. Il eut alors tout loisir pour découvrir les splendeurs du Palais de l’Hybris.

Quelques fracción firent grincer les lourds battants de l’Acropole. Deux larges portes s’ouvrirent en dévoilant un corridor de ténèbres que les deux pontes traversèrent d’un pas léger. Aucun murmure, aucune expression ne vinrent troubler la procession silencieuse des deux Espada. Ils déambulèrent dans les couloirs du Palais comme un cortège maudit capable d’aspirer toute âme qui oserait de trop près sentir la mort immaculée marchant à travers le fastueux domaine de l’Hybris.

Borick l’entraîna dans sa noble foulée. Après avoir arpenté le couloir principal de l’Hybris, ils prirent deux coudes, traversèrent un premier grand hall, grimpèrent des escaliers qui menaient à un nouveau corridor, puis traversèrent de nouveau une longue salle. Un dernier couloir les jeta vers une mystérieuse porte, perdue dans l’immensité du Palais.

Un filet d’air parfumé s’invita aux narines d’Adamas quand Borick dévoila une pièce aussi vaste que somptueuse. Des raies de lumières tamisées projetées par les bougies des candélabres d’argent et par des torches enfermées dans du verre luirent dans les prunelles de l’invité. Sur la gauche, un feu brûlait dans l’âtre et projetait en flux constant une chaleur douce comme la caresse du velours sur la peau. A quelques mètres à peine, de larges fauteuils entouraient une table en verre sur laquelle reposait une sculpture de cristal pur dont le prisme irradiait quelques nuances du spectre lumineux. Plus loin, un splendide présentoir de marbre blanc présentait des bouteilles et des vases en verre remplis de liquides aux robes ambrées, prunes, vermeilles et émeraudes. Un important paravent blanc décoré de motifs rappelant le Yermo et l’Acuerdo séparait presque la pièce en deux ; de l’autre côté, une large tablée précédait ce qui paraissait être une véritable peinture du Hueco Mundo.
Mais c’était en réalité un balcon. Deux vitraux offraient une vue splendide sur les barkhanes du Monde Creux. L’Hybris surplombait déjà les dunes pâles du Yermo du haut de ses falaises ; mais à l’étage, l’impression était encore plus saisissante.
Borick venait littéralement d’éblouir son invité. La lumière des feux à l’intérieur donnait une touche crémeuse aux murs blancs. On s’y sentait à l’aise, comme enveloppé dans une aura de maternité. Mais au dehors, c’était encore mieux : on se plongeait dans les ténèbres du soir, on embrassait la profondeur de la nuit et du désert, on s’emplissait d’une fraîcheur absolue. La brise venait effleurer le visage, s’infiltrait comme le souffle suave d’une muse murmurant son inspiration au poète meurtri par son absence.

« Je n’ai jamais vu le désert ni de cette hauteur, ni de cette façon. De votre balcon, on croirait dominer le monde. »

Il resta là, transi par la splendeur du paysage, goûtant au nectar exquis de l’admiration. Les arrancars n’avaient pas tous la même sensibilité, et rares étaient ceux capables de s’émerveiller de ce genre de spectacle : il fallait un penchant pour l’art, posséder la capacité à capter l’émotion qui pouvait se dégager par la simple observation de tout ce que ce monde avait de splendide.
Et pourtant, malgré la volupté de l’instant, Adamas avait un goût de trop peu. « Il n’y a rien de plus beau que le Yermo pour qui sait le regarder avec l’émerveillement qu’il mérite.
Voyez ces sculptures de quartz, difformes et fourbues, perdues dans leurs océans de sable. On croirait voire des créatures figées dans le spectacle de la nuit. On croirait que les étoiles les ont pétrifiés en projetant sur elles leur lumière diaphane. Le firmament habille les ténèbres comme un peintre anime sa toile. Mais quel artiste peut se targuer de peindre sur l’océan ?
Seul l’Hueco Mundo offre ce coup de pinceau. Ses dunes, semblables à des vagues, crachent tantôt ses roches noires, tantôt ses fantômes cristallins. Le silence infini qui règne sur ces formidables étendues est une forme de respect dû à la splendeur de nos domaines.
»

Mais alors qu’il récitait son admiration pour le Yermo, un nerf commença à palpiter sur l’une de ses tempes, et son poing se noua. Soudain, son regard amoureux s’assombrit d’un voile de colère ; un voile rouge comme le sang.

« Mais voilà que de misérables hères souillent ce divin silence. Ils hurlent, glapissent, bavent et aboient, tâchent l’immaculée pâleur du Yermo de leur ichor, farfouillent dans les entrailles du désert, crachent leur fiel dans la nuit noire, répandent la laideur sans regard sur la poésie que dégagent nos dunes.
Comme si des misérables venaient poser leurs grosses mains poisseuses sur la toile la plus raffinée du monde.
»

Il inclina du chef, puis tourna les talons pour se tourner vers l’intérieur de l’Hybris. Il retrouva Borick qui guettait à priori sa réaction devant la beauté qu’offrait cette pièce.
De l’extérieur, oui. De l’intérieur, un peu moins.

« Votre Palais dispute certes la splendeur de feu Las Noches, Ô Primera Espada ; mais ne l’égale point. Il ne brille pas autant que ses alentours, là où Las Noches contrastait avec une plaine un peu trop linéaire, par combien trop plane. A la fin, j’aime mieux voir le Yermo depuis l’intérieur du Palais que de voir le Palais en foulant le Yermo, ou que d’arpenter vos mornes corridors.
La merveille vient du contraste, cher Emperador. Ainsi la Lune et les astres ne brillent que grâce aux ténèbres qui les entourent ; sinon, ils ne seraient que le prolongement d’une impassible clarté. En vous établissant au milieu d’un paysage aussi magnifique, vous avez fait le pari d’avoir le plus beau jardin.
Mais hélas, le prix est à payer est tel que votre Palais, à côté des splendeurs de ce jardin, fait pâle figure.
»

Vilaine fut la remarque. C’était là la diatribe dont pouvait se rendre digne un Arrancar : après tout, ils n’étaient à la base pour certains d’entre eux qu’un amas de haine, de dégoût et de colère. Heureusement ceci dit qu’ils n’étaient pas que cela. En dépit de la noirceur de son propos, Adamas n’en demeurait pas moins un artiste en quête d’une œuvre à accomplir.
Méchant, mais utile.

« Vous m’avez fait l’honneur de votre escorte et de cette visite, Borick. Finalement, j’ai découvert deux choses bien plus splendides que l’Hybris, tandis que j’admirais son architecture.
La première des choses les plus splendides que j’ai pu voir ici, c’est notre désert. Je reste encore ébahi de la vue insaisissable que vous possédez sur les alentours.
La deuxième des choses les plus splendides que j’ai pu voir ici, c’est vous, Borick. El Emperador. Point ne vaut un souverain qui sait gouverner ses pulsions et sa parole, et qui ne diffuse autant de grâce que vous-même. Vous ne volez pas votre prestige, si vous permettez l’audace du détour : vous êtes admirable, Primera.
La seule merveille que cache l’Hybris, au fond, c’est bien vous.
»

Car jamais une couronne ne lui avait semblé aussi parfaite.
https://www.before-tomorrow-comes.fr/t598-adamas-vildolorez-en-c

Adamas Vildolorez

Revenir en haut Aller en bas


Borick

Données Spirituelles
Grade: Tercera Espada
Dim 6 Nov 2022 - 10:54 - Quand l'or vint à l'Hybris

Dominer le monde. Il y avait évidemment de cela. Ce n'était pas sans raison que l'Immaculé aimait cet endroit, il était pour lui un peu en dehors du temps. D'ici, il pouvait observer la magnificence de leur territoire, il pouvait réfléchir posément mais en gardant toujours en tête le pourquoi de ses différents agissements. De ses différentes manigances. Il gardait toujours à l'esprit que ce n'était pas dans un but égoïste au départ mais bien pour son peuple. Même s'il détestait ce que représentait un simple Hollow par nature.

Quoi qu'il en soit, Adamas semblait apprécier l'ensemble du domaine et cela plaisait à Borick. Très observateur, il se contentait pour le moment de garder le silence, appréciant les remarques de son invité tout en profitant lui aussi de la vue. Il avait l'âme d'un artiste, c'était un fait. Sa description de ce qu'il avait sous les yeux soufflait Borick. S'il est vrai qu'un même paysage ne représentait jamais la même chose d'un individu à un autre, c'était toutefois saisissant d'entendre le Forgeron s'extasier de la sorte face à ce que le Yermo dégageait.

Las Noches. Pour être tout à fait franc, El Emperador ne connaissait pas réellement ce lieu. Ni ce qu'il avait été par le passé. Certes, ses pas l'avaient déjà menés dans le coin mais il ne pouvait pas comparer l'antique Las Noches avec ce qu'elle était devenue. Et contrairement à son homologue, il n'était pas réellement réellement versé dans l'art. S'il appréciait les choses à leur juste valeur, il ne pourrait jamais atteindre un tel niveau de perfectionnement. Il entendait donc la critique sans s'en offusquer, appréciant même la franchise qui se dégageait de l'Arrancar à la peau d'ébène.

    - Je comprends et entends ta remarque. Je pense que ceux qui ont décidés d'établir ici ce palais n'avaient clairement pas ta vision des choses. Ils se sont certainement soumis à d'autres contraintes quant au choix des lieux que le simple aspect environnemental.

C'était avant tout un symbole. Le symbole de la toute puissance de La Cámara. Le symbole de ceux qui s'élevaient au dessus de la masse. Et à bien y regarder, il y avait aussi clairement l'aspect sécuritaire. Ce palais ne serait clairement pas facile à faire tomber, c'était une certitude. Et l'on voyait les ennemis arriver de loin, là aussi sa position était stratégique.

Borick inclina doucement la tête en écoutant les derniers propos de son invité de marque. Pour le remercier. Il n'était pas sensible aux douces paroles qui cachaient bien souvent des sentiments contraires. Le miel de certaines paroles étant souvent là pour engourdir les sens de celui qui les écoutait. S'en prémunir et rester au dessus de cela n'était donc pour lui pas difficile. Que ce soit de par sa posture de Primera que par ce qu'il dégageait, il savait ignorer les compliments. Ici toutefois, il leur portait du crédit.

    - Tes paroles m'honorent, Adamas. Je côtois les membres de La Cámara depuis un moment maintenant. Je ne crois pas avoir croisé un seul être parmi eux qui soit capable de s'exprimer comme tu le fais, sans parler du plaisir que j'aie à échanger ainsi avec toi. Ta vision de cette terre, du Yermo, mais aussi de sa structure dans son ensemble a quelque chose de rafraîchissante, de pure oserais-je dire. Et j'envie ton talent à saisir la beauté de tout ceci.

Un don en quelque sorte. Seulement une question se posait. Ce discours aurait-il été le même s'il n'avait pas été la Primera Espada ? Il osait croire que oui. Mais nul ne pouvait dire réellement s'il ne se fourvoyait pas.

    - Qui sait. Peut-être pourras tu me rendre la politesse en me faisant découvrir Las Noches comme toi tu le vois, un de ces jours prochains.

Il était persuadé que le regard d'Adamas pourrait l'aider à mieux saisir ce qui s'y trouvait. Il voyait en lui une sorte d'ombre du passé. Une ombre attachée à la beauté de la nature telle qu'elle devrait être. Mais il représentait aussi en partie l'avenir. Une dualité étrange, qui représentait parfaitement ce qu'il voyait de lui. Un être sensible et beau mais qui cachait une noirceur qui était commune à ceux de leur espèce. La colère qui couvait parfois dans ses propos. Dans ses actes aussi. Il était intéressant et Borick souhaitait le découvrir un peu plus.

    - Après tout, qu'importe les raisons qui poussent nos dirigeants à se tenir éloignées l'un de l'autre. Qu'importe les idéologies de nos clans respectifs. Je connais la nature réelle de notre peuple. Ses bons comme ses mauvais côtés. J'apprécie pour une fois que les idées préconçues ne viennent pas gâcher une discussion entre personne civilisée.

S'il était un Roi sans couronne, sans royaume, il faisait alors face à un Prince de la Nuit. Un Maître du Vide. Une fois encore, la dualité était saisissante.
https://www.before-tomorrow-comes.fr/t463-borick-el-emperador-ft

Borick

Revenir en haut Aller en bas


Adamas Vildolorez

Données Spirituelles
Grade: Membre de Las Manadas
Mer 16 Nov 2022 - 0:13 - Quand l'or vint à l'Hybris

Sous les pâleurs du soir et la luxure de l’Hybris, il y eut une sorte de connivence entre les deux arrancars. Tout les opposait en apparence, mais étrangement le peu qu’ils avaient en commun était plus fort que toutes ces divergences. Comme si à des positions différentes ils avaient décidé ensemble de regarder dans la même direction : à la fin, chacun poursuivrait la route tracée devant soi mais un croisement, au loin, paraissait vouloir les rassembler. Pour qu’ils fassent un bout de chemin ensemble.
Pour qu’un fragment d’histoire les unisse, ou peut-être les déchire.

De la symbolique de ces deux êtres naquît donc un échange emprunt de lyrisme et de partage. Si tenté qu’elles fussent personnelles et enfantées par deux idéologies différentes, leurs visions se rencontrèrent sans heurt. Ne tarissant pas d’éloges l’un pour l’autre en dépit d’appartenir à deux communautés claniques opposées, ils poursuivirent une conversation des plus prometteuses. « Vous évoquez Las Noches comme si elle pouvait être l’égale de l’Hybris. Au risque de vous décevoir, je dois vous apprendre que la splendeur de notre architecture s’est érodée avec le temps ; pareille à la lame qui s’émousse et qui rouille, elle s’est laissée vieillir et ressemble désormais aux vestiges d’une ancienne civilisation.
Las Noches possède une taille impressionnante, et à ce titre je doute que l’Hybris puisse lui disputer son immensité ; mais à contrario de ce dernier, elle dort dans les sables et ne surplombe point notre désert.
Tout le cachet qu’on peut trouver à Las Noches tient à sa rusticité et son réalisme. Nos terres possèdent quelque chose de plus sauvage, de moins édifiant que votre éminente acropole. Comme on aime un vieux meuble parce qu’il est dans son jus, on aime Las Noches parce qu’elle est dans sa nature brute, parce que le temps l’a écaillé, parce qu’elle est imparfaite. Je suis sûr que vous comprenez cela, Borick.
Vous êtes un homme d’arme, sinon vous ne seriez point de l’Espada. Alors vous savez apprécier la qualité d’une vieille lame, en dépit de son manque de modernité et de son clair archaïque. Vous savourez l’équilibre qu’elle propose entre ses défauts et ses qualités, et pour peu qu’elle ne soit pas aussi tranchante que les plus récents ouvrages, elle possède néanmoins une histoire qui sait séduire un vrai bretteur et une fiabilité dans la durée qui terrasse parfois la qualité de ses concurrentes.
Ainsi, plus vous la manierez, moins vous envisagerez de vous en séparer : elle devient progressivement votre amie la plus fidèle, une extension de vous. A tel point que vous pourriez vous sentir dénudé par son absence, si d’aventure elle quittait son fourreau.
A ce moment précis, vous saisissez toute sa valeur et elle vous parait soudain par cette histoire plus grande, plus belle et plus précieuse que n’importe quelle autre lame.
»

Il roula ses prunelles vers le Yermo. Bien plus loin dormait cette cité maudite, splendide non pour ses murs, mais pour son histoire. Rustique et vieillie, écorchée par les affres et par les rixes des batailles qui secouèrent son intérieur, elle veillait avec son écorce ébréchée, pareille à une veuve avec ses oripeaux sombres.
« Las Noches est une terre pour les loups. Elle accueille nos meutes et son dédale chaotique nous surprend à chaque nouvelle pièce. Découvrir l’Hybris est un émerveillement. Mais découvrir Las Noches est un périple. Aussi serais-je ravi de vous escorter pour parcourir cette fresque de tranches de vie. »

Il parcourut lentement la distance qui le séparait de Borick, l’esprit toujours parti vers les horizons lointains qui l’entraîneraient vers sa tanière. Rêveur, il se laissa aspirer par une émotion particulière mariant à la fois l’envie et la curiosité ; il avait pris du plaisir à découvrir l’Hybris.

« Mon offre tient toujours, Primera. Je puis sublimer l’Hybris. Mais je dois vous avertir que plus l’Hybris sera belle, moins son jardin vous charmera : sa lumière scintillera trop fort pour qu’on s’attarde sur la beauté du paysage autour d’elle. »
https://www.before-tomorrow-comes.fr/t598-adamas-vildolorez-en-c

Adamas Vildolorez

Revenir en haut Aller en bas


 
   Permission de ce forum:

Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum