Affaire commerciale

Sam 24 Sep 2022 - 12:05 - Affaire commerciale

La brume s'était installée au port dès le début de la nuit. Depuis combien d'heures il était là ? Il était ici depuis sa visite chez Dame Cyborg. Il n'avait pas vu qui que ce soit entre temps et c'était pas plus mal afin d'avancer sur ses travaux. Dansant entre les feux d'artifice créés par son fer à souder, il voyait sa prochaine création prendre forme. La fatigue vint alors le frapper comme un sermon sur un pénitent. Sa main nettoya son front et se tendit pour prendre une bière... mais rien ne vint.

Fronçant les sourcils, il beugla devant cette évidence. Bon, il était temps de se reposer et d'aller au bar. Les potes devaient être sur place. Il sortit de son entrepôt, activa ses senseurs de sécurité et quitta les lieux. Après avoir enfourché sa bécane, il se dirigea vers le bar. La rangée de motos devant lui indiquait qu'ils étaient présents. Content de les revoir, il entra et vit que tout le monde chantait. Le Nain savait la signification de ce tintamarre, ils avaient fait un coup fourré et ca avait marché.

Il se posa sur le comptoir et fit signe au barman.

- Yugo-san, même chose que d'habitude ! Dis voir, sont heureux les potes ?
- William-san, on vous a pas vu depuis une semaine ! Vous allez bien ? Pour les Hells, ils ont fait un coup hier, du matériel dans des containers venant de Los Angeles...
- Ah ? j'espère qu'ils ont effacé leurs traces !
- J'espère pour vous aussi, tenez, votre bière !

Prenant une lampée de bière, il entendait ses compagnons en train de se torcher au fin fond de la salle. Il se demandait bien quel était le matos qu'ils avaient récupéré mais, là, il allait attendre un peu et profiter de sa bière sans être emmerdé. Vu leurs états, il savait que la soirée risquait d'être animée !

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Mer 28 Sep 2022 - 14:34 - Affaire commerciale

Il aurait pu gérer l'affaire bien différemment.

C'aurait pu être expéditif. Il aurait pu passer quelques coups de fil à quelques Amis, et une équipe des forces spéciales pourrait être en train d'encercler ce petit bar miteux à l'heure où on parle. Il aurait même pu engager des mercenaires, il aurait pu mettre à profit quelques profils atypiques des forces de sécurité de Matsui Corporation... Vraiment, tout ça aurait pu être l'affaire d'un mot, qui entraîne un mouvement, qui entraîne la symphonie des gyrophares et des hommes en uniforme.. Qui aurait bien pu entraîner celle des balles et des corps qui tombent en retour.

Mais – puisqu'il y a un Mais -, il n'a pas géré l'affaire comme ça.

Au dehors, la pluie tombe, le vent souffle, la nuit est agitée par les aléas d'une météo capricieuse. Il y a ce petit bar perdu entre les zones résidentielles et industrielles du port, il y a la rangée de motos à l'entrée... Puis, bientôt, il y a une berline noire, vitre teintées. L'imposant véhicule se gare non loin de l'entrée du bar. Un homme à l'avant sort, déplie un parapluie, puis ouvre une porte à l'arrière.

- Merci, Stewart. Attends-moi dans la voiture, tu veux ? Je préfère m'occuper de cette affaire seul.
- Monsieur Matsui, sauf votre respect, je ne pense pas que ça soit une bonne idée.
- Je t'assure, vraiment, je ne suis pas à ce point inapte.
- Est-ce encore un de ces épisodes où vous me reprochez de faire mon travail, monsieur ?
Un rire bas. - Non. C'est l'un de ces épisodes où je t'explique que me présenter là-dedans avec un grand gaillard muet dans mon dos, menaçant et stoïque, ça ne va pas aider mon cas.
- Vous y présenter en costume Armani avec au poignet une montre qui vaut dix fois le loyer de tous les résidents de ce bar réunis ne va pas l'aider non plus.
- Hm. Certes, tu marques un point. Mais reste dans la voiture quand même, d'accord ?
- Soit.

Stewart travaille pour la famille depuis longtemps. En un sens, il travaille plus pour le père de Junichiro que pour Junichiro... ça explique son comportement parfois surprotecteur. Or, ce soir, Stewart restera tout de même en retrait. Au moins pour l'instant. Il se contente d'accompagner jusqu'à la porte, parapluie en main, puis laisser entrer le jeune Matsui.

La porte s'ouvre, et les regards se tournent. Il y a cette ambiance très « bar d'habitués », ou l'on voit toujours les mêmes personnes à la même heure, et où les nouveaux visages sont rares. Tout particulièrement les visages écrit « gosse de riche » en gras sur le front. Alors naturellement, il y a les oeillades, il y a les murmures. Il y a les méfiants, il y a les intéressés, il y a les curieux, il y a les comploteurs... Puis, finalement, il y a Junichiro qui s'avance jusqu'au bar comme s'il n'y avait rien de tout ça.

- Whisky, s'il-vous-plaît.
- Hum, ok, uh... Vous êtes sûr que vous êtes au bon endroit ?
- Parfaitement sûr. Je cherche quelqu'un, à vrai dire. Un billet qui glisse sur la table. Un gros billet. Est-ce que le nom William Belfram vous dit quelque chose ?

Il a bien remarqué le nain assis non loin sur le comptoir. Mais il est joueur. Et curieux.
Curieux de voir si l'intéressé va chercher à se défiler, curieux de voir où s'arrête et où commence la fidélité de ses amis...

Curieux du prix de leur silence.

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Jeu 29 Sep 2022 - 10:40 - Affaire commerciale

Buvant sa bière, cigare à la bouche, il jouait sur sa vieille console rétro quand il entendit son nom. La voix lui disait rien. Tournant la tête, il vit un dandy en costume cravate qui était en train de se faire servir un whisky. Son oeil encore opérationnel observait le jeunot et cherchait où il l'avait vu mais rien ne vint. Il était de la haute manifestement.

Alors que les autres fêtaient bruyamment leur succès, un mec débarquait quelques heures après, à peine. Soit c'était juste un mec perdu, soit c'était une coïncidence fâcheuse. Mais... Non. Il avait mentionné son nom et peu savaient qu'il était souvent dans ce bar à traîner. Il fit signe au serveur de lui préparer une pinte alors qu'il bougeait vers l'inconnu.

- Salut ! Je suis William Belfram, tu me cherchais garçon ?

En quelques instants, il se hissait sur le siège à côté du type en complet cravate. Il ne trouvait aucun indice sur une boîte possible, aucun pins ou badge quelconque. La police ? Non. C'était pas le genre et ce type était trop jeune. Des questions fusèrent dans sa petite tête mais il finit par convenir qu'il allait vite savoir. Il prit un cigare, le coupa et l'alluma. Une bière se posa devant lui et l'odeur âcre fit sourire le Nain.

- J'espère que j'ai pas garé ma bécane sur un passage piéton, ce serait ballot.

Il expira une bouffé de tabac sur le côté. Les autres mecs du gang observaient de leur côté ce qui se passait. Vrai que l'on n'aimait pas du tout voir débarquer un type sans qu'on sache pourquoi. Pour l'instant, le simple fait d'avoir citer son nom avait calmer les regards mais pour combien de temps ? Qui était ce gosse ?

Lun 24 Oct 2022 - 7:32 - Affaire commerciale

Gardez la monnaie.

Un sourire adressé au barman, tandis que l'homme à gauche se présente. Il ne lui répond pas immédiatement, ne tourne pas immédiatement son regard vers lui. D'abord, une gorgée, puis un moment, pour considérer ses mots, considérer la situation. Quelques secondes passent, et il dépose le verre sur la table, puis tourne son regard vers le dénommé William.

Non. Je ne viens pas parler problèmes de moto, plutôt... problèmes de marchandise. Le regard qui jauge, visage neutre. Le genre de problème où la propriété légale d'un parti disparaît, puis réaparaît comme par magie dans les mains d'un autre parti. Est-ce que ça sonne familier à votre oreille, monsieur Belfram?

Sans tourner autour du pot, puisqu'il n'y voit pas d'intérêt. Alors il lance ses mots à voix basse, de façon à ce que la conversation reste entre lui et le petit homme. Pour le moment, il n'a pas besoin que le reste de la petite compagnie rassemblée dans ce tripot soit au courant des détails de cette affaire... Et idéalement, ils ne seront jamais au courant.

Oh, tant que je n'oublie pas les bonnes manières : Matsui Junichiro. Enchanté.

« bonnes manières », dit-il, mais il s'agit plus de donner une info pour en arracher une autre. Déjà, savoir si le nom lui est familier dans le domaine public : Matsui Corporation est un grand nom, le genre qui ouvre des portes... Mais la vraie information qui l'intéresse est de savoir si le nom lui est familier dans un cadre plus... ésotérique. Savoir s'il sait qu'il s'agit du nom du King of Cups récemment promu au rang.

Une façon comme une autre de poser le contexte de la discussion.