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Shihōin Mei

Données Spirituelles
Grade: Vice-Capitaine de la 2ème division
Dim 18 Sep 2022 - 19:02 - i can hear your fear

Ce n’est même pas la perte de ta liberté, qui t’a tant fait souffrir.
C’était lui qu’ils t’ont arraché des mains.

Jūryoku.

***

Il était le seul à te comprendre. Le seul capable de calmer le tumulte qui faisait rage dans ton esprit, tempête que tu peinais à canaliser seule. Il était celui capable d’éteindre le brasier que tu pouvais devenir, si rapide à t’enflammer. À haïr. À succomber à tes émotions négatives. Il est celui qui t’a accompagné, lors de ton parcours à l’Académie. Celui que tu n’as pas mis bien longtemps avant de rencontrer. Toi qui pourtant n’avait rien de tranquille, pour qui la méditation te semblait si futile, qu’une perte de temps… Tu t’y es rapidement mise, lorsque tu en as appris davantage, sur les Zanpakutō. Parce que tu voulais savoir ce qu’il en retournait réellement.

Tu voulais le rencontrer lui.

Lui qui t’a tendu la main.
Lui qui ne t’a jamais jugé.

***

La solitude.

Elle est pesante, la solitude. Ou, enfin, elle l’est devenue, pour toi qui s’est habituée à sa présence. Pour toi qui recherchait sa présence, même. Pour toi dont le quotidien des dernières années s’est passé avec lui à tes côtés. Et s’il n’était pas toujours le plus agréable, doté d’un caractère aussi fort et brusque que le tient, avec une petite touche d’impulsivité, au final, il est celui qui a toujours été là. Celui qui t’a offert réconfort, tard dans la nuit, lorsque tu étais victime d’une crise de panique. Celui vers qui tu te tournais, finalement, pour tout et n’importe quoi.

Pour arrêter de souffrir, surtout. Pour qu’il calme cette sensation de brûlure. Pour qu’il apaise les maux de ton corps. De ton esprit. Parce qu’il était là pour ça, aussi.

Pour toi.
Pour un peu tout et n’importe quoi.

Et ça a été difficile. Très difficile. Pour ne pas dire trop. Ici, dans cette prison. Sans lui. Incroyablement seule, derrière les barreaux. Seule avec toi-même. Seule avec tes pensées. Avec tes souvenirs qui reviennent, parfois. Sans s’avertir. Ceux qui remontent un peu trop. Ces flash d’événements qui ne te disent rien et qui, pourtant, t’appartiennent. T’ont déjà appartenu. Ces bribes d’une vie que tu n’as aucun souvenir d’avoir menée, qui parfois s’enchaînent, se répètent. Se clarifient. Et qui, plus souvent qu’autrement, sont ponctués de violence. De trop de violence. De sang. Ton sang. De cri. Tes cris. De larmes. Tes larmes. Au départ que la souffrance. Que la peine. Que la peur. Puis arrive le temps où tu comprends. Où tu comprends que tu es celle à les vivre, toutes ces émotions.

Que tu es celle à souffrir.
Que tu es celle qui est terrifiée.

Et tu as peur. Tellement peur. Seule dans cette prison, recroquevillée sur le sol. Seule à pleurer, tout en serrant tes genoux contre toi. À pleurer une douleur que tu as déjà ressenti. À pleurer cette lame que tu sens sur ta peau. Sous ta peau. À souffrir d’une torture que tu es forcée de revivre, que tu as connu de ton vivant et qui te torture dans la mort.

Comme si tu n’avais pas encore assez souffert.

Et tu tends la main. Vainement. Naïvement. Tu tends la main pour l’attraper. Ton Zanpakutō. Pour pouvoir trouver un certain réconfort, dans son monde à lui. Auprès de lui. Qu’il sache quoi te dire pour te calmer. Pour te rappeler que c’est fini. Que tu n’as pas à revivre ça. Que tu es en paix, ici. Loin de tout ça. Loin de ceux qui ont osé te faire souffrir. Ceux qui ont sans doute mené à ta mort. Et il pourrait aussi calmer la douleur. Te parler, avec douceur, toi qui pourtant ne répond que de violence.

Il est le calme là où tu es la tempête.
Il est la paix là où tu es le chaos.

Il est l’ancre lorsque tu te perds.
Ce poids, dans ta vie. Auquel tu te raccroches.

Mais il n’est pas là. Ils te l’ont enlevé. Ce pilier à ta vie. Après tout, n’ayant que très peu de souvenir d’avant, il est celui qui a toujours été là, dans l’après. D’aussi loin que tu te souviennes, ou presque. Et aujourd’hui ? Ils te l’ont arraché des mains. Ils t’ont privé de sa présence. De son réconfort. Et tu n’as plus que toi-même pour tenter d’affronter ce qui te fait si mal. Ce qui t’effraie tant. Ce qui te paralyse, même, dans cette prison où tu es enfermée injustement, privée de l’extérieur sous presque que tu aurais pu devenir dangereuse.

Dangereuse, c’est ce que tu vas devenir dans cet état. Pour les autres mais aussi pour toi-même. À continuer d’être victime de ces crises de panique, certes de plus en plus rare au fil du temps mais toujours aussi dévastatrice.

Un besoin d’oublier. De canaliser le mal par le mal. De recevoir des coups, pour tenter d’oublier la douleur fantôme. D’être frappée, pour ainsi engourdir ton corps. De frapper à ton tour, pour exprimer ta rage. Ta haine. L’injustice. Tu souffres. Tu souffres sans savoir comment l’exprimer. Avec personne à qui l’exprimer. Alors tu souffres en silence. Tu souffres à travers tes poings. À travers ces combats que tu mènes. Que tantôt tu gagnes, tantôt tu perds. Tout pour ne plus penser. Pour pouvoir passer quelques instants assommée au sol, dans l’ignorance qui s’accompagne de l’inconscience.

Pour tout oublier, le temps de quelques instants.

***

Et tu as peur, aujourd’hui. Peur, tandis que tu lui fais face. Que l’arme est posée là, devant toi, attendant seulement que tu t’en empares. Tu as peur, après tout ce temps. Après ces années d’absence. Presque un siècle, sans lui. Où tu as dû apprendre à te battre seule, et pas spécialement contre les autres.

Contre tes propres démons.

Tu tends la main, hésitante.
Avant de finalement le retrouver.
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Shihōin Mei

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Shihōin Mei

Données Spirituelles
Grade: Vice-Capitaine de la 2ème division
Dim 18 Sep 2022 - 21:47 - i can hear your fear

- Ça fait longtemps.

Tu entends l’accusation, dans sa voix et, par réflexe, tu baisses les yeux. Comme si ne pas le regarder suffirait à te faire disparaître, regrettant presque d’avoir mis les pieds ici. Tu as hésité, en plus. Longtemps. Tu as hésité à le rejoindre dans son monde intérieur, à venir le retrouver pour la première fois depuis près d’un siècle. Et maintenant que tu es ici… Tu ne sais pas. Tu ne sais pas trop comment agir. Réagir. Cela fait longtemps, trop longtemps, et tu as presque l’impression de devoir refaire votre toute première rencontre. Du moins, c’est ce que tu crois jusqu’à ce que tu sentes sa main sur ta tête et que tu relèves donc tes yeux vairons vers lui. - Tu as grandi. Qu’il te dit simplement et toi…

Et toi tu fonds en larmes.
Et tu pleures. Longtemps.

Tu pleures jusqu’à ne plus rien avoir à pleurer. Jusqu’à avoir mal tant tes épaules sont secouées de tes sanglots. Tu pleures les dernières années. Tu pleures ta solitude. Tu pleures ces combats que tu as dû mener seule. Tous ceux que tu as perdu contre toi-même. Tu pleures ces marques qui sont apparues sur ton corps, cicatrices infligées pour faire taire celles qui hurlaient dans ton esprit. Tu te donnes finalement le droit de pleurer, vraiment, au côté de cette présence rassurante. Réconfortante. Cette partie de ton être plus calme. Plus posée. Lui qui sait comment s’y prendre avec toi, à attendre que le mal passe. Et il attend. Encore. Il a toujours été patient, largement plus que toi. Et ce n’est que lorsque tu essuies tes larmes et que tu renifles un peu, faisant ainsi preuve d’absolument aucune grâce, qu’il reprend la parole. - J’imagine qu’il ne sert à rien de te demander si tu vas bien ?

Naturellement, tes lèvres s’étirent d’un sourire amusé, le visage encore rouge de toutes les larmes que tu as versé. - Ça va mieux. Et ce n’est même pas parce que tu es hors de la prison que tu vas mieux. Ce n’est même pas parce que tu as retrouvé ta liberté. C’est seulement que tu n’es plus seule.

Que tu l’as retrouvé lui.

Et ça te fait du bien, même si tu ne lui avoueras sans doute jamais. D’être ici. D’être dans son monde. Dans ce monde où la pression menacerait de t’étouffer, là où marcher t’était même difficile, à une époque, tant celle-ci semblait vouloir t’écraser sur le sol.

Mais il a raison. Tu as grandi. Un peu. Pas spécialement physiquement, ce dernier restant à peu près inchangé.

Mais mentalement.

Tu peux t’asseoir droite ici, désormais. Te tenir fièrement, ou presque, face à lui. Et tu lui souris, avec cette douceur qu’il est le seul à te connaître, cet allié que tu t’es découvert au tout début de ton parcours et qui aujourd’hui se tenait encore là, malgré ton silence de quelques décennies. - J’avais pas le droit de te garder avec moi… Que tu commences, avant qu’il ne t’interrompt. - Je sais. Pour te faire savoir que tu n’as pas besoin d’excuses. Pas besoin de te justifier. Il sait. Il sait que tu n’aurais pas gardé le silence aussi longtemps, autrement. Que tu ne l’aurais jamais fait volontairement.

Il sait et il le sent, dans ton esprit tourmenté. Dans la douleur qui semble presque émanée de toi. Qui se fait presque palpable. - Tout va bien aller. Et tu as envie de le croire. Tu as tellement envie de le croire, toi qui n’a besoin que d’un peu de réconfort. D’un peu de présence chaleureuse. Alors tu hoches doucement de la tête. - Oui. Une pause. - Même si bon, il parait que, désormais, je vais devoir obéir à des ordres.

C’est dit sur le ton de l’humour, soufflant du nez dans un rire silencieux. Mais au final, ce n’est pas si loin de la réalité et il est le premier à savoir à quel point tu as de la difficulté avec l’autorité.

Hélas, tu n’as pas trop d’autres options.
Pas si tu veux le garder à tes côtés.

Tu y es revenu tous les jours suivants. Pendant des semaines. Des mois. À tous les jours, assise ici. Assise ici, à parler avec lui. De tout et de rien. À t’y réfugier, la nuit, lorsque réveillée par un lourd cauchemar. Par de ces souvenirs qui viennent jusqu’à perturber ton sommeil. - Parles-moi de toi. Que tu lui as dit, un jour. Il a semblé surpris, haussant un sourcil tout en t’invitant silencieusement à continuer. - Je sais pas. On m’a souvent répété à l’Académie que c’est en apprenant à connaître davantage notre Zanpakutō qu’on peut atteindre son plein potentiel de puissance. Tu hausses des épaules, comme s’il ne s’agissait pas vraiment de ta motivation première, finalement. De son côté, il se contente seulement de garder le silence. D’attendre que tu continues sur ta lancée.

- Puis je sais pas, on a tellement parlé de moi que j’ai envie d’en savoir un peu plus sur toi. Qui t’es, ce que t’aimes, ce genre de trucs. Un petit rire s’échappe de tes lèvres. - Juste… Je sais pas. On a un siècle à rattraper. Tu lui souris. Sincèrement. Le seul, finalement, à qui tu te montres aussi vraie. Aussi sereine. Plus calme, lorsqu’il est là pour te canaliser. Dommage finalement que ça ne soit qu’ici qu’il puisse le faire, dans ce monde coupé de celui d’où tu viens. De ceux d’où tu viens, même.

- Alors vas-y, parles-moi de toi, Jūryoku.
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Shihōin Mei

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Shihōin Mei

Données Spirituelles
Grade: Vice-Capitaine de la 2ème division
Dim 18 Sep 2022 - 23:59 - i can hear your fear

Les semaines qui ont suivi, tu as appris à connaître celui qui, à nouveau, se retrouvait à partager ton quotidien. Tu as beaucoup parlé avec lui, plus que tu ne l’as jamais fait avec quiconque. Et tu t’es beaucoup entraînée, aussi, pour pouvoir apprendre à maîtriser sa puissance. Au fil du temps, les choses sont devenues plus faciles pour toi. Presque naturelles. À peine besoin d’y penser pour pouvoir l’appeler au combat et ainsi profiter de ce pouvoir qu’il t’octroyait. Et avec ce gain de puissance, de contrôle, est venu l’envie de plus. En sachant qu’il pouvait t’offrir plus, tu as eu de plus en plus l’envie de voir ce que vous seriez capable de faire, ensemble. De voir jusqu’où est-ce que vous pourriez aller.

Parce que tu as ce sentiment en toi qu’ensemble, rien ne vous serait impossible. Qu’il vous suffisait d’être ensemble pour affronter tout et n’importe quoi. Parce qu’il te complétait aussi bien que toi, tu le complétais. Deux faces d’une même pièce. Pas surprenant si tu considères qu’il est une partie de ton âme, mais ça t’étonne tout de même à chaque fois où tu le constates. À quel point c’est facile, de te reposer sur lui. De lui faire confiance.

De savoir que lui ne t’abandonnerait pas.
Que sa puissance était au final la tienne, et inversement.

***

- Viens !
- Non.
- Alleeeeer, tu vas voir que c’est cool.
- J’ai dit non.
- On est toujours ici ! Viens un peu voir de quoi ça a l’air, chez moi.
- Je sais déjà et je ne suis pas intéressée.
- Mais !
- Non.
- T’es chiant.

Tentative ratée numéro quarante-trois pour le faire sortir de son monde intérieur et ainsi pouvoir le matérialiser dans ton monde. De ce que t’as compris, c’est comme ça que tu peux espérer atteindre son plein potentiel. Ou un truc du genre. T’as lu un peu, sur le sujet, toi qui pourtant n’aimes pas vraiment lire, préférant les explications et les démonstrations à quelques lignes inscrites sur une feuille. Mais bon, pour le coup, tu as préféré te démerder seule plutôt que d’aller demander à quelqu’un et tu en as donc appris un peu plus sur le fameux Bankai. Pour l’atteindre, il te fallait donc le faire matérialiser dans ton monde pour ensuite le soumettre à ta volonté. Quelque chose comme ça. Comment t’y prendre, t’en as aucune idée, mais bon, tu te dis qu’avec un peu de temps et d’insistance…

- Je t’ai déjà dit non, Shirahime.
- Maiiiieuuuh…

La plainte s’entend, dans ce monde qui est le vôtre et seulement le vôtre. Tu soupirs et te laisses tomber, assise en tailleur et les bras croisés sous ta poitrine. Tu fais genre de ne pas le regarder, sauf quelques coups d’oeil à la dérober pour voir si cette petite crise si peu crédible a un quelconque effet sur lui. De toute évidence non. Tant pis pour lui, t’es tenace.

- Encore non.

Tu tentes de nouvelles tactiques.

- Mais on y est b-...
- Non.

Tu ne perds pas espoir.

- Puis comme ça je pou-...
- Non.

Encore.

- Non.

Et encore.

- Non.

Et encore…

-

Jusqu’à ce que tu cesses, semblant comprendre que sa volonté est de ne pas encore tout partager avec toi. Ce qui n’est pas sans te blesser, un peu, avec cette impression où, si ta confiance en lui est totale, l’inverse n’est pas vrai. Qu’il semble avoir encore quelques réserves, te concernant. Suffisamment pour se dire que tu n’es pas digne de toute cette puissance. Pas digne d’apprendre son vrai nom.

Pas digne de lui ?

***

La crise est violente. C’est la troisième, ce mois-ci. Et ça faisait longtemps, que tu n’en avais pas eu autant aussi rapprochée. Longtemps qu’elles n’ont pas été aussi douloureuses. Tu t’es réveillée en pleine nuit, avec ce sentiment d’étouffer. Que quelqu’un te prenait à la gorge. Pire, que quelqu’un l’écrasait. Tu t’es réveillée avec la sensation de sentir ta peau fondre, comme si des flammes parcouraient cette dernière. Et si d’ordinaire, tu aurais rapidement fui dans ton monde intérieur, cette fois-ci, comme toutes les dernières fois, tu n’as rien fait de ça. Tu es restée seule, dans ton lit, à espérer qu’elle passe rapidement. À espérer que les images cessent de défiler sous tes paupières fermées. Que la douleur se calme. D’arrêter de ressentir ces aiguilles dans ta peau. Celles qui s’occupent de te recoudre, là où ils ont précédemment trancher.

Mais ça ne passe pas. Et tu continues de les voir, ces images qui s’enchaînent trop rapidement pour les comprendre, ne laissant qu’un violent sentiment de panique en toi sans même savoir d’où est-ce qu’il pouvait bien venir.

Tu suffoques.

Tu suffoques, dans ce lit. N’arrives plus à respirer. Tu tends le bras, avant de te raviser. Digne de lui. C’est ce qui passe dans ton esprit à chaque fois que tu penses à lui. Être digne de lui. Était-ce de pouvoir affronter tes propres fantômes seule ? Ces fantômes d’une existence qui ne t’appartient plus ? Apprendre à être un peu plus indépendante ? À ne pas toujours te reposer sur lui ? Tu ne sais pas, il ne t’a pas dit. Mais même dans tes entraînements, tu essaies de moins faire appel à lui, de plus te concentrer sur tes propres capacités physiques. Pour ainsi peut-être remplir ses exigences ? C’est pas comme si tu savais vraiment ce qu’il attendait de toi. Alors tu ne peux que te dire qu’il s’attend à ce que tu sois plus forte, par toi-même. Que tu puisses faire les choses seule. Sûrement un truc comme ça.

Sauf que là, tout de suite, être seule, ce n’est peut-être pas la meilleure solution. Parce que la panique monte. Que ton teint devient plus pâle. Que tu commences à te sentir vaciller, tes paupières désormais plus lourde. Ton corps s’engourdit en même temps que la conscience menace de te quitter et tout ce que tu peux encore sentir, c’est ce bras qui te rattrapent avant que tu ne tombes sur le côté. - Inconsciente ! Sa voix résonne dans ton esprit. Il est en colère.

Mais plus que dans ton esprit.
Sa voix se fait entendre à tes côtés.

Tu sursautes faiblement, tandis que sa main dans tes cheveux s’efforcent de te calmer. - Respire, Hime. Respire. Tu fais ce qu’il te dit, tentant de reprendre peu à peu contrôle de la situation. - Voilà… Sors de ta tête un peu et concentre-toi sur ici. Personne ne te veut de mal.

Personne ne te fera de mal, qu’il semble menacer.

- Abrutie… Qu’il marmonne, tandis que tes paupières papillonnent avant que tes prunelles ne se posent finalement sur lui. - Tu fais qu-..? Il t’interrompt. Encore. - C’était quoi, ça ? Un reproche. - Mademoiselle veut faire les choses seule, maintenant ? Et il est où, ton discours de l’équipe, tout ça, qu’il nous faut compter l’un sur l’autre ? Et tu entends l’inquiétude, au travers la colère. Sens la douceur de ses gestes malgré la violence de sa voix. Et ça te fait doucement sourire, ce qui ne manque pas de le contrarier davantage.

- T’es finalement sorti.
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Shihōin Mei

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Shihōin Mei

Données Spirituelles
Grade: Vice-Capitaine de la 2ème division
Mar 20 Sep 2022 - 2:12 - i can hear your fear

S’il est sorti une fois, le faire ressortir ne fut pas tâche facile. Mais, peu à peu, il a commencé à accepter de t’y rejoindre, dans ton monde. Pour discuter. Parfois pour te réconforter. Pour venir lorsque tu n’avais pas la force de toi, aller le rejoindre. Ça vous a rapproché. Ça t’a permis d’en apprendre plus sur lui. Sur qui il est. Ce dont il serait potentiellement capable. Cette puissance qu’il ne t’a toujours pas partagé, pour une raison qui t’échappe encore. Et ce n’est pas faute d’avoir tenté de lui demander qu’il te prête cette puissance. Qu’il te permette de libérer son plein potentiel.

Votre plein potentiel.

- Jūryoku !

Ta voix se fait entendre et, suivant l’entente de son nom, ce dernier se manifeste face à toi. Vous êtes donc là, tous les deux, à vous faire face, dans cette salle d’entraînement emménagée à la onzième division. Il te regarde, curieux, sachant que d’ordinaire, lorsque tu fais appel à lui dans un tel endroit, ce n’est pas de cette façon, te contentant généralement de faire appel à ses pouvoirs. - Oui ? Tu le dévisages, la tête haute, ton marteau appuyé contre ton épaule. - C’est bon, ça suffit. Que tu lui dis, le ton ferme et le regard déterminé. - Je sais plus ce que tu veux. J’ai tout tenté, vraiment. J’ai tenté de faire les choses seule. J’ai tenté de les faire avec toi. Je me suis montrée fière, forte, indépendante. Je me suis montrée vulnérable et beaucoup plus honnête envers moi-même. Je suis devenue forte, aussi. Physiquement, mentalement. Plus compétente et plus confiante encore que je l’étais avant. Tu marques une pause, même si, de toute évidence, tu n’en as pas fini avec ton monologue.

- Donc vraiment, je sais plus quoi faire. Je pensais qu’on c’était suffisamment rapproché. Je pensais que tu me faisais confiance tout autant que moi je peux te faire confiance. Tu attrapes ton marteau à deux mains. - Je pensais que c’était nous contre le monde. Il y a une touche de déception, dans ta voix. Tu sembles blessée.

Blessée par son silence.
Par les secrets qui existent encore entre vous.

- Il me manque quoi, pour que je sois à la hauteur ? Ta respiration est plus bruyante. Plus lourde. Essoufflée, finalement, après cette longue tirade. - Tu veux quoi de plus de moi ? Du temps ? T’arrives pas à t’arrêter de parler. - C’est ça le problème, ça fait pas assez longtemps ? Tu lui poses la question, parce que t’as cru lire qu’en plus d’être un événement rare, l’éveil du Bankai prenait généralement du temps.

Beaucoup de temps.
Du temps qui t’a été volé.

Un siècle passé derrière les barreaux.

- RÉPONDS PUTAIN ! C’est la première fois que tu hausses la voix sur lui. La première fois où tu te montres aussi véhémente. T’es énervée. Mais plus que ça, t’es blessée. Tu te sens seule, face à celui qui a toujours été à tes côtés. Seule, face à la réalité de ce lien qui, finalement, n’était pas celui que tu croyais être. - C’est pas… Qu’il commence. - C’est pas quoi ?! Paroles crachées à son égard. - Calme-toi, Hime. Tu secoues la tête. - Parles. Tu ne veux pas te calmer. - T’es trop impatiente. Tes épaules se secouent, entre le rire et le sanglot. - Trop impatiente ? Tu me dis vraiment que je suis trop IMPATIENTE ?! Tu t’emportes. - J’ai passé UN SIÈCLE enfermé. J’ai passé tout ce putain de temps derrière les barreaux à ATTENDRE le jour où j’allais te retrouver. Les larmes te montent aux yeux. - Et tu me dis que je suis IMPATIENTE ?!

Il reste silencieux et ça t’énerve. Plus que tu ne l’es déjà. - Je veux plus attendre. Tu fais un pas vers lui. - J’ai déjà trop attendu. Il hausse un sourcil. - Hime. Son ton se veut plus ferme. Autoritaire. - Tais-toi. Si t’as rien à dire, tais-toi. Tu lèves ton arme. - J’en ai besoin. À nouveau, une voix un peu plus faible. - Plus je suis forte et plus ils ont besoin de moi. Une larme qui roule sur ta joue. - Et moins de chance j’ai de retourner là-bas. Dans cette prison. Là où tu as été si seule.

Si mal.

- Alors ne le prend pas mal. Ta prise se referme sur le manche de ton marteau. - Je ne fais pas ça que pour moi. Un dernier avertissement. La pression qui se fait moins présente. Ton corps qui se fait plus léger.

- Je fais ça pour nous deux.

Et ne sachant plus comment t’exprimer avec lui, tu y vas de la seule façon que tu connais.
Tu viens abattre ton arme sur lui.

Le coup ne fait rien et le marteau redevient Zanpakutō avant même de le toucher. Tout comme ton corps reprend son poids initial. Et tu te retrouves donc là, face à lui, sa main levée de sorte à arrêter ton arme. - C’est pas comme ça que tu vas réussir. Plus de larmes viennent rouler sur tes joues tandis que tu relèves l’arme pour tenter à nouveau de le blesser. - J’EN AI BESOIN ! Que tu insistes. Alors que tu frappes. Encore. Et encore. Que tu accélères le pas, sans même avoir besoin d’alléger ton corps. Que tu fonces vers lui, feinte, l’attrape et le plaque au sol. - J’en ai besoin. Tu te retrouves alors au-dessus de lui, bras replié s’appuyant sur sa gorge.

- J’ai besoin de ton nom.

Un hoquet douloureux.

- J’ai besoin de toi.

Des larmes qui tombent sur son visage, tandis que tu le dévisages de tes grands yeux vairons. - Donnes-moi ton nom. Tu appuies un peu plus fort contre sa gorge, un genou relevé s’appuyant au milieu de son torse. - C’est tout ce que je te demande. Ton nom.

Ta voix tremble.
- Fais-moi confiance.

- Mujūryoku.
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