Un Bar, des problèmes.

Le soir était venu. Ca faisait des heures qu'il se tapait la lecture de la psychologie de meutes des Hollows, il avait besoin de marcher un peu. Il déambula dans les rues sans vraiment se prendre la tête. Les rues étaient tranquilles et des soldats passaient sans cesse afin de profiter de la soirée. Au détour de la Cinquième Division, il entendit deux gars en train de parler d'une auberge où les membres de cette Division aimaient se détendre. Ce genre de lieu était nécessaire pour détendre les hommes après une grosse journée de labeur.

Ayant une grosse qualité, il s'en foutait de son rang la plupart du temps. Il avait bu bien souvent dans des fourrées avec des hommes du bas peuple, dans des opérations de la Seconde Division. Il fallait oublier alors son rang social, juste accomplir son devoir pour le Gotei XIII. Mamoru trouva enfin l'auberge au fin fond d'une ruelle. Il avait retiré son bandeau de Fukutaichō et étant peu connu, il espérait profiter du saké local sans qu'on l'emmerda d'une manière ou d'une autre. Il entra donc en faisant juste un signe amical à l'assemblée. En quelques pas, il était proche du comptoir et demanda un verre au tenancier.

- Tu fous quoi là toi ? T'es pas de la 5ème ? Quelle brigade ?

Il fallut quelques secondes pour qu'il se rende compte que cette harangue lui était adressée. Il se tourna et vit un soldat face à lui, une haleine de saké à faire fondre l'acier à des kilomètres s'échappait de ses lèvres. Misère. Mais c'était qui ce type ? Tournant les yeux de droite à gauche, il constata des regards goguenards et ceux qui donnaient l'impression de ne pas vouloir fâcher son "interlocuteur". Une fois avisé de la situation, il prit une profonde inspiration pour lui répondre.

- Mamoru, je viens de la Sixième, je ne savais pas que c'était interdit.... Désolé, je suis nouveau et...

Il était maudit ou quoi ? Il ne savait pas qu'on devait avoir un sauf-conduit pour boire dans une taverne. Au détour d'une réflexion, il remarquait quand même qu'il manquait pas mal d'informations et que ses origines ne l'avaient pas habitué à cela. Il reprit donc ses habitudes de la Seconde afin de tenter de noyer le poisson.

- Je suis prêt à payer un verre à chaque gars de l'auberge si ca peut te calmer. Veux pas de problème !
- Ah ouais Connard ! T'es pas le bienvenu ici je t'ai dit et, je suis le plus gradé ici, personne va accepter de se mélanger à des merdes de la Sixième, hein les mecs ?

Alors là, Mamoru était bien emmerdé. Il avait passé une journée de merde. Et voilà qu'il allait devoir révéler qui il était, putain de merde !

- Et du coup, on s’y retrouve souvent !
- Souvent comment ? Z’êtes des ivrognes ?
- Oh, heu… bah… genre, parfois, enfin, faut bien se détendre de temps en temps, Troisième Siège Kyōken.
- Donc vous êtes en train de me dire… qu’au lieu de boire un pot au mess tranquille… vous préférez aller dépenser vos sous ailleurs… et que vous le faites souvent ?
- Bah… heu, enfin, souvent, comme j’ai dit, pas siii souvent, mais… Oui c’est l’idée oui, c’est plus sympa. Je pensais que l’idée vous plairait Troisième Siège Kyōken.
- Que l’idée me plairait ? *Se lève.* T’as cru que moi, j’étais le genre de type à picoler « souvent » dans des petites tavernes à la noix ? Moi, un ivrogne ? *Instant de flottement, tension palpable… Puis franc éclat de rire en lui donnant une bourrade dans l’épaule* Bien sûr que je vais venir, et je vais même te laisser me payer un coup ! Ahah, tu devrais voir ta tête « heu heu heu 3e siège patati pas si souvent heu bah heuuuu » ahahahahah !

Parfois, les soirées pouvaient déraper. On pouvait se faire payer un coup, puis un autre, et encore un autre. C’était la première fois que le Troisième Siège venait picoler avec ses collègues depuis qu’il avait été nommé, et comme certains avaient un peu de mal avec le fait qu’un gars à peine sorti de l’Académie se retrouve au plus haut siège occupé de la division, ça la foutait mal. Alors il s’était senti obligé de venir boire quelques coups avec les camarades. Le souci, c’était surtout que c’était la première fois qu’il buvait plus de deux verres sur une soirée. L’alcool, c’était pas trop son truc, sa drogue à lui c’était l’adrénaline. Se comporter en héros et en récolter le fruit. Quitte parfois à en faire trop. Alors, forcément, bourré comme il était, ça pouvait créer des petites « incompréhensions ».

On lui a dit que le bar était réputé pour être celui des gars de la Cinquième. Cela ne voulait pas dire que les autres divisions y étaient interdites, et personne n’aurait embêté ce Shinigami de coutume sans doute. Sauf que Kenshirō a pris tout ça un peu trop au pied de la lettre, et qu’il est beaucoup trop ivre pour se rendre compte qu’il était le seul à ne pas accepter que ce « petit jeune de la Sixième » vienne boire un coup.

- Ah ouais connard ! T'es pas le bienvenu ici je t'ai dit et, je suis le plus gradé ici, personne va accepter de se mélanger à des merdes de la Sixième, hein les mecs ?

Oui, ça, c’est lui, du coup. Sans offense pour les gars de la Sixième, mais là il est remonté. Son coup d’œil aux alentours n’attire aucun support. Des collègues se rapprochent, comprenant la situation. Pour eux qui avaient passé la soirée avec lui – et avaient bien ris ensemble jusque là – il était juste évident qu’il ne s’agissait juste que d’un quiproquo provoqué par le fait qu’il avait beaucoup trop bu pour son propre bien, et qu’il n’avait pas l’habitude. Il sort son Zanpakutō…

- J’vais m’le faire… BAN...K-

Plusieurs de ses gars interviennent. Le premier qui intervient jette même un coup d’œil suspect à l’intrus, l’ayant certainement reconnu.

- Ahah, toujours le mot pour rire, ahah !
- Ah bon ?
- Ah oui oui, très drôle, ahah ! Vous n’en ratez pas une hein. Bien sûr, Mamoru peut boire un verre avec nous.
- Ah oui, c’était drôle ? Ahah. Ouais ! T’as trop raison, toujours le mot pour rire, c’est tout moi, sacré déconneur hein ! Héhéhé ! Allez Amaury, t’as dit tu payais un coup à tout le monde, à boire, on a soif !
- Je crois que ce n’est pas « Amaury » mais « Mamoru » chef !
- Mamoru ? De la Sixième ? Il sait que je connais très bien son Capitaine ? Je vais lui dire moi, vous allez voir ça, hé… Hé mais attends elle arrive cette tournée ou quoi là ?

Tension apaisée, Zanpakutō rangé. Restait plus qu’à assurer la promesse derrière.

Du délire. C'était du délire. Il se demandait bien pourquoi... cela lui tombait sur la gueule de cette manière. Par contre, une chose avait attiré son attention et surtout son mécontentement, ce type avait été à deux doigts de lancer un Bankai non ? Le visage de Mamoru venait de changer subitement de nature, il était venu ici se détendre et ...

Les gardes le regardaient alors qu'il constatait les regards des autres gars de la Cinquième. Ils l'avaient reconnu. Mince. Son espérance d'un moment tranquille venait de voler en éclats. Alors que les Shinigamis de la Division calmaient leur officier, Mamoru réfléchissait vite et ne voulait pas - pour l'instant - créer de scandale.

- Tenancier, servez tout le monde et une autre tournée suivra. Sortez aussi vos meilleurs crus ! Chuchota-t-il rapidement en laissant tomber des pièces sur le bar. Puis, il se tourna vers l'officier avec son verre à la main. Officier, j'en ai même commandé deux ! Je pense que ca règle la question ! Et, désolé, je ne savais pas que c'était uniquement pour vos gars. Prochaine fois, je demanderai avant.

Un sourire aux lèvres, il but une bonne lampée. Il connaissait le Capitaine de la Sixième Division ? Autant mettre tout cela sous les effets du saké, il n'avait même pas pris en compte de l'innocence de l'assertion. Kuchiki Fukutaichō n'était que l'un des seuls grands officiers en place. Mamoru se demandait comment se placer maintenant, les gars l'avaient remarqué mais pas leur chef. Il hésita un long moment et, dans une profonde inspiration, reprit la parole.

- Et je vous dois la vérité, mon nom est Hinotori Mamoru Sanbantai Fukutaichō. Je m'excuse pour la situation, je voulais juste profiter de ma pause lors de ma garde de nuit. Voilà, les cartes sont sur la table. Espérons que nous puissions tous profiter de la soirée et oublier ce petit "problème". On peut s'asseoir ensemble, Officier ?

Le ton était cordial. Le représentant de la Troisième division était en partie fautif, donc il prenait pour lui tous ces emmerdements. Même si dans un coin de sa tête, il se disait que cet officier devrait avoir l'interdiction de boire d'une façon ou d'une autre. Sortir une seconde libération de son Zanpakutō... L'avait il vraiment ? Il n'avait pas de preuve et s'en foutait un peu. Pour l'instant, il voulait juste profiter de sa pause sans être emmerdé. Le reste n'avait pas trop d'importance.

- Deux ? T’es bien brave ! Si j’dois être honnête, moi non plus je savais pas que c’était réservé, ahah, apparemment ça l’est pas !

Et il commença dès lors à regarder un peu aux alentours, cherchant quelque chose. Sa place en fait. Putain c’est con, il était sûr que c’était par là… pourquoi ça y ressemble pas du tout alors ? Pour lui, le reste de l’affaire était déjà enterrée, plus vraiment de raison d’y penser. Des cas comme ça, il s’en produisait plein chaque jour au Rukongai, n’est-ce pas ? De bien pire encore, il avait vu des auberges complètement détruites, des quartiers « rénovés » façon « on se balance les murs à la tronche », alors forcément pour lui, quelques éclats de voix, ce n’était pas vraiment un conflit. Surtout rond comme il était. Il avait vraiment dit qu’il connaissait le Capitaine de la Sixième ? Pfff, il n’était même pas sûr qu’il y en ait un alors…

Puis il se retourne surpris lorsque l’autre reprend la parole, plissant des yeux et approchant son visage comme pour mieux le voir, marmonnant un « mais t’as pas bientôt fini de tourner toi ? ». Puis il incline la tête sur le côté, comme s’il venait de comprendre de quoi il était question.

- Mais… mais c’est encore toi ? T’étais pas de la Neuvième toi tout à l’heure ? Je connais très bien ton Capitaine, attention mon gars hein, pas d’esbroufe ici hein ! Les bagarreurs et tout c’est mal vu. La règle numéro 1 : si quelqu’un crie stop, s’écroule ou n’en peut plus, on l’aide à se relever et on lui file un verre pour se retaper. La règle numéro 2 : si c’est ton premier soir ici, t’es obligé de payer un coup. Et la règle numéro 1 : on n’en parle pas, ah !

Peu à peu, son regard avait dérivé, ne ciblant plus forcément Mamoru. C’était comme s’il fixait quelqu’un juste à côté de lui, un peu en retrait, mais qui n’était pas vraiment là. Il cligne fort des yeux, inspire profondément.

- Tu veux t’asseoir ? Tu tiens plus debout c’est ça ? Ahah, normal, y en a qui tiennent pas le coup aussi bien que moi, l’alcool faut savoir encaisser. On a qu’à aller, heu… j’aurais juré que ma place était par là-bas pourtant, et, hum...

Repart dans sa quête d’une place qui aurait été la tienne, visiblement indécis pour une fois.

Assis, Hinotori Fukutaicho se demandait qu'est ce qu'il foutait là. Il était tombé sur des soiffards de la pire espèce et un type qui ne voyait plus à deux mètres devant lui. Instinctivement, Mamoru prit la petite bouteille et la sentit, histoire de voir si aucune autre substance avait été rajouté. Héritage de la Seconde Division après tout.

Il prit une lampée de saké et sentait déjà son corps se détendre. D'une habitude vigilante, il prenait soin de ne pas tomber dans la dépravation comme les hommes qui lui faisaient face. Cette société, fermée sur ses traditions et ses codes, conduisait à ces excès quand on ne savait pas se détendre autrement. C'était une impasse et les Ryokas conduits par Kurosaki Ichigo avaient changé des choses, du moins pas assez.

Mamoru gardait ses pensées pour lui. Ce n'était pas le lieu pour philosopher, bien loin de là. Ses paupières tombèrent un instant quand le gars... Merde. Il connaissait pas son nom à ce mec. L'observant en train de parler, il attendait le bon moment. C'était une machine à paroles, même Nagatsuki Taichō n'avait pas un tel flot sortant de ses lèvres.

- Au fait, comment tu t'appelles ? Buvant une petite lampée de saké. Oui, je ferais attention aux règles, je sais que vous y êtes attaché.

Il prit alors la bouteille et remplissait la coupelle de Kenshiro avec un grand sourire amical.

- Vous connaissez donc le Capitaine de la Neuvième Division, on l'a dit magnifique. Vous avez travaillé dans sa Division ?

Le Noble ne comptait pas trop parler, suffisait de laisser la "bête" parler. Un de ses camarades se mit soudainement à danser sur la table. Cette vision fit tressaillir le jeune Vice Capitaine, jamais il n'avait eu l'honneur de rencontrer un tel artiste. Un rire sortit de ses lèvres alors qu'il posait sa coupelle sur la table. Ses mains se mirent à claquer pour accompagner le danseur. Il était là pour se détendre, autant aller au bout de la logique.

C’était une assemblée de bons gars, quand même ! Certains avaient picolé un peu plus que de coutume pour accueillir un nouveau haut gradé comme il se devait, mais l’ambiance était bonne enfant. Pour preuve, le seul qui avait été agressif n’avait été autre que Kenshirō lui-même. Et preuve en était que l’assemblée savait se tenir : ses gars l’avaient retenus au lieu de l’encourager, et aucun autre que lui n’apparaissait comme réticent à ce qu’un inconnu vienne partager leur sake. Les coupelles gratuites feraient encore plus passer la pilule assurément, mais il n’y avait là que des shinigami travaillant dur, et ayant bien mérité de se détendre après le travail. Après, si des gens aimaient juste pas se détendre, c’était sûr que c’était pas son problème à lui.

- Moi, je m’appelle… hum, un nom cool… ah oui. Moi, je m’appelle Itachi ! Mais pourquoi tu me parles de la Neuvième là par contre ? T’as dit tout à l’heure que t’étais de la Sixième, j’ai très bien entendu, t’essaies de m’embrouiller là ou quoi ?

Il le regarde en coin. Y en a qui ont essayé de l’embrouiller. Ils ont eu des problèmes ! Bon après… il payait des coups. Et il avait l’air souriant. Sans doute un bon gars aussi. Alors, il saisit la coupelle remplie, décidant que pour le moment en tout cas il allait passer l’éponge.

- Allez, à ta santé ! Et à la Cinquième Division la meilleure des divisions, hein oui ? Allez on trinque !

Il tend la coupelle pour trinquer comme il venait de l’annoncer. Un gars se laisse un peu trop aller et se met à danser sur leur table. Kenshirō s’apprête à protester, mais se fait bousculer par un pas de danse un peu trop emporté. La coupelle déjà tendue vers Mamoru se renverse sur ce dernier, dans un gros coup de pas de bol quand même. Et ce alors que ce dernier semblait profiter du spectacle, et même vouloir en profiter si l’on en croyait ses battements de mains. Alors, pour noyer le poisson du sake renversé, il enchaîne.

- Hé tu sais quoi ? Pour vraiment bien t’intégrer, tu devrais monter sur la table aussi et danser avec lui. Allez le nouveau montre-nous ce que tu sais faire ! *Dit-il assez fort pour que tout le monde l’entende bien.* Hein les gars que le nouveau il doit danser hein ? Allez, le nouveau, le nouveau, le nouveau !

Scandant en frappant des mains à son tour, tentant de le motiver, qu’il fasse pas son timide, allons !

Un nom cool ? Ce type était un peu étrange et sur la défensive, au point de ne pas donner son nom. Ou alors, était ce parce que Mamoru avait fait un petit mensonge avant ? Une vengeance ? Ses épaules haussèrent un certain je m'en foutisme. Chacun avait le droit de pas répondre.

Il se racla quand même la gorge pour clarifier sa pensée, enfin, essayer.

- Non, je te demande si tu as déjà vu le Capitaine de la Neuvième ! Jamais dit que j'en étais... Par pareil... On dit partout qu'elle est belle comme tout.

Il avait essayé. Le Sanbantai Taichō savait qu'il avait déjà échoué. Ce type était trop allumé pour mettre les B derrière les A. M'enfin bon, il avait essayé. Soudain, alors qu'il claquait les mains, la coupelle de son voisin éclaboussait ses vêtements...

- Mais quel...

Il s'arrêta là. C'était inutile d'en rajouter une couche avec ce lascar. D'un certain côté, Mamoru sentait qu'il jouait avec ses nerfs, moins débile qu'il n'y paraissait. Ou alors, c'était juste un gros débile. Bref, fallait faire avec pour ce soir ! D'un signe de la main, le Vice Capitaine fit un signe négatif à la proposition du Siège de la Cinquième Division.

- Non monsieur ! Faut pas déconner au bout d'un moment...

Le ton du Sanbantai Taichō avait monté d'un cran à son tour, histoire de se faire comprendre des autres membres de la Division. S'il était prêt à boire un coup sans se prendre la tête, il n'avait pas demandé à ce qu'on le prenne pour une Geisha. Prenant une lourde inspiration, il diminuait le coup de sang qu'il sentait poindre.

- Je n'ai pas demandé à intégrer la Cinquième Division. Enfin, quelqu'un m'a entendu dire ca ?

Demanda-t-il en fixant un membre de la Cinquième à côté de lui.

- Non, Sanbantai Fukutaicho.
- Je me disais bien aussi. Alors, on va se contenter de chanter et de boire hein ? Itachi-san ?

Il remplissait la coupelle de Kenshiro en le fixant de ses prunelles ambrées. Pendant ce temps là, le danseur de table était descendu de son piédestal. Il sentait que Kenshiro pouvait vouloir en rajouter.

Il secoue simplement la tête. Non, il n’a jamais vu la Capitaine de la Neuvième. Il se ressert, boit un coup. Grimace, ça bouge pas. Est-ce qu’il était vraiment bourré ? Oui, assurément. Est-ce qu’il en avait rajouté des caisses pour voir ce que Mamoru avait dans le ventre ? Héhé, sans doute, ouais.

- Je te rassure mon gars, personne avait l’intention de te recruter à la Cinquième. Mais normalement si on vient boire des coups ici, c’est qu’on est prêts à se détendre et s’amuser un peu. Apparemment c’est pas le cas à la Troisième, je note bien, pas de souci !

Il peut pas s’empêcher tout de même de ricaner lorsqu’il se fait appeler Itachi. Bon, pas vraiment de la moquerie, juste que ça le fait marrer, c’est tout.

- Bon bah on va causer alors. J’ai l’impression que tu fais une petite fixation sur la Capitaine de la Neuvième du coup, tu veux tenter un truc ? Moi je suis le roi de la drague, je les fais toutes tomber, je te filerai des astuces si tu veux ! Faut juste y aller tout-en-dou-ceur !

Regarde plus trop son voisin l’espace de quelques instants. Discute un peu avec d’autres gars de sa division – juste échanger quelques mots vite fait – avant d’en revenir au sujet précédent de toute évidence.

- L’honnêteté aussi, très important. Dans toutes les relations d’ailleurs j’crois. Moi, je suis comme les nanas : j’aime pas trop les menteurs et les fils de pute*. Heureusement que vous en êtes pas un vous, Fukutaishô. Hein ? Vous avez toutes vos chances comme ça !

Il se ressert une nouvelle fois, après un regard qui s’est attardé quelques secondes sur le blond. Petit sourire qui en dit long. Le vouvoiement et le grade qui tombent de nulle part, alors qu’il était resté sur le ton réservé au « petit nouveau Mamoru » jusque là.

*La référence :

Il était tombé où ? Un vent de folie s'était levé dans cette taverne ? L'incrédulité se dessinait sur le visage de Mamoru au fur et à mesure qu'il écoutait le Siège de la Cinquième Division. Tournant la tête à droite et à gauche, il observait les visages presque hilares des autres membres de cette Division.

Il avait l'impression d'être en décalage constant avec Kenshiro. Il avait rapidement fait amende honorable de son petit mensonge et il se rendait compte que ce dernier venait à peine de s'en rendre compte... Ses prunelles s'abaissèrent alors vers le saké et il se disait qu'il n'était pas bon que cet officier n'en abuse. Cela pouvait rapidement dégénéré s'il était seul...

Le second élément, c'était... Non. Il n'avait pas entendu cela... Bah si pourtant. Il était en train de le conseiller afin de draguer la Capitaine de la Neuvième Division. Il était vraiment sur une autre planète en cet instant. Passé ce long moment d'ailleurs qui lui avait donné le tournis, il ferma les yeux, soupira et répondit avec le plus grand flegme possible.

Il se racla la gorge un instant et prit la décision d'omettre toute discussion sur la Neuvième Division.

- Je m'excuse, encore une fois, pour cet incident. J'ai même payé une tournée afin de m'excuser. Vous savez, parfois les Hommes ne se comportent pas normalement avec un haut gradé. Y'a des silences gênants. Ne voulant pas déranger qui que ce soit, j'ai menti afin d'être tranquille. Mais bon, vous le prenez comme vous voulez... Il soupira de devoir expliquer point par point cette évidence. Le terme de "fils de..." l'avait interloqué et il ne comptait pas laisser passer ce "détail de l'Histoire". Les menteurs et les fils de pute... Oui, c'est comme les gars qui sont prêts à libérer un Bankai, devant témoins, face à un autre Shinigami. Moi aussi j'aime pas ceux là non plus. Mais bon, vaut mieux parfois en rester là avant qu'une Cour martiale s'occupe de tout cela.

Il termina sur un ton badin et enjoué, fixant les autres Shinigamis de la salle de l'auberge. M'enfin, Kenshiro était sous l'emprise de l'alcool, c'était la raison pour laquelle le Sanbantai Fukutaisho préférait oublier cette affaire. De toute façon, si cela lui revenait aux oreilles, il avait les visages des témoins en tête. Les chercher dans cette Division ne serait pas compliqué.

- Bon, c'est pas tout ça non plus. Mais je dois continuer ma ronde de nuit moi. C'était un plaisir Kenshiro San... Au plaisir de vous avoir connu, vous et vos hommes de la Cinquième Division. Cela me rappelait mes moments quand je travaillais dans la Seconde Division.

Il se levait en s'étirant. Il avait encore une longue nuit à terminer mais il aimait ça...

- Fin (pour moi, sauf si tu fais quelque chose qui fait que non °°) -

Il explose de rire, au point de taper de la main sur la table.

- Ahah il a vraiment cru que j’avais le Bankai le mec, ahaaaah ! Moi un petit Troisième Siège à peine sorti des classes, allons allons, je suis super doué mais pas à ce point là quand même, ça se saurait…

Hilare, il en rajoute des caisses. Il avait hurlé Bankai lors de son premier jour à l’Académie, et l’avait fait très régulièrement depuis. À vrai dire, il s’amusait à le beugler depuis que tout petit encore, il avait vu un Shinigami en faire usage. Il avait trouvé ça trop classe, et au fil des années l’avait souvent hurlé, armé d’un bokken ou même juste pour le fun. C’était plutôt une marque de fabrique, sans qu’il ne se passe forcément grand-chose derrière. Bon, l’on pourrait toujours lui reprocher d’avoir sorti son arme au clair, mais qui ne l’avait jamais fait, hein ? Là l’idée c’était surtout de l’envoyer jouer aux billes avec ses accusations. Pas tout à fait injustifiées, mais trèèèès facilement réfutables.

- Je retiendrai la technique en tout cas, ça me servira p’t’être à l’occasion.

L’histoire prouverait qu’en effet il en aurait usage, et comble de l’ironie, face à la Capitaine de la Neuvième Division. Pas étonnant que le fait de la rencontrer provoquerait alors le souvenir diffus de cette rencontre qui aurait pu être anodine et même très amicale dans des circonstances plus honnêtes – et moins imbibé aussi, sans doute. L’autre s’éclipse. Sans doute ne se sent-il plus trop à l’aise dans cette situation. C’est ce que Kyōken se dit en tout cas. Et ce dernier n’ira pas le retenir.

- C’est ça, rentre bien Mamorue ! C’était un plaisir, merci d’être passé. Surtout te trompe pas de Division en rentrant, et la bise au chat hein ! J’vais réfléchir à ce que je peux faire pour ton rencart, on s’tient au jus. Toujours prêt à rendre service le Kyōken, c’est ça l’étoffe des héros, ouais ma gueule !

Semble plus parler à lui-même qu’autre chose sur la fin, s’enfilant encore un verre dans le gosier.

Terminé en principe du coup.