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Yūko Seiichi

Données Spirituelles
Grade: Capitaine de la Douzième Division
Lun 12 Sep 2022 - 19:53 - Cérémonie de l'Automne

好奇
Curiosité

Ces instants sont étranges. Prononcer quelques syllabes. Pour sentir en soi le murmure d'une entité immatérielle. Le cœur d'une existence de métal – et de nacre. Une palpitation. Une mélodie profonde. Celle du vent qui souffle et gonfle les pétales d'une fleur. Celle des cordes d'un shamisen, pincées avec la dextérité d'un maestria. Celle d'un mouvement, d'une forme qui remue dans l'obscurité. Quel étrange instant que de simplement en appeler au nom de son Zanpakutō. Quelle douceur que de prononcer ces quelques syllabes. Ce murmure. Et d'en ressentir cette existence. Et pourtant …
Dans ce plaisir. L'inconnu. Qui rôde, toujours. La sensation de ne pouvoir qu'explorer l'horizon d'un monde dont toutes les dimensions portent ses secrets. Ceci a commencé à naître. Au fil de rêves et de doux voyages aux creux des bras éthérés des paradis artificiels.

Un appel. Une voix. Un chant. Une musique. Une symphonie. Une partition, qui s'inscrit lentement le long de son âme. Une inspiration. Murmurant l'idée même de vie. L'idée de plaisir. Une couleur. Qui vient peindre un monde noir. Une assurance. Qui vient enlacer les tremblements d'un enfant. Une sensualité. Qui vient se mêler à la douceur. Et une ultime respiration. Celle qui fait s'envoler les pétales de Lis Araignée, lorsque l'Automne se réveille.

Est-il ridicule de vouloir découvrir, comprendre, assimiler, le Bankai pour cette seule raison que l'existence d'un Zanpakutō est vaste et qu'il est nécessaire d'observer de ses yeux toute sa complexité ? Sans doute. Certains veulent le pouvoir pour le pouvoir. D'autres pour se sentir vivre. D'autres, encore, pour simplement être admirés. Il n'y a rien de stupide à cela. Après tout. Pour que ces armes existent, ces Dieux de la Mort vêtus de noir se doivent de glisser une partie d'eux. Ce n'est finalement qu'en réponse à leur propre âme qu'ils s'avancent sur ces sentiers éthérés. Alors. Sincèrement. Est-il stupide de vouloir le Bankai simplement pour sentir sous sa peau, dans son esprit, au plus profond de son cœur … cette vérité et de pouvoir l'explorer ? De toute votre âme.

Cela n'a jamais été un caprice. Ni stupide. Pour Yūko Seiichi, tout ceci n'était qu'une suite logique. Alors, c'est pour cela qu'il s'est laissé guider, au départ, par les paradis artificiels, pour rencontrer les vapeurs et les brumes d'une illusion d'un monde intérieur. Qu'il a, durant ces transes étranges, jouer de son énergie spirituelle. Pour qu'elle suive le rythme. De la symphonie. De ce vent qui souffle dans les pétales. De ces cordes pincées de shamisen – qu'il accompagnait, de son propre doigté musical. Suivre ce rythme. S'y accrocher. Pour pouvoir le remonter. Comme l'on remonterait, du bout du doigt, la résistante toile. Suivre les embranchements. Se perdre … Avant de finalement l'atteindre, alors que les brumes de la confusion se dispersent aux quatre vents.

Ce cœur battant.
L'antre.

Mais ne pas s'y engouffrer. Au contraire. Par le passé. Cela a déjà été fait. Observer les profondeurs de ce puits. Observer la surface de ce monde immatériel. Entendre ce qui le compose exister. Des existences, dansant au rythme de ces cordes pincées. Simplement. Et alors, se souvenir des propres jeux de ce cœur. Pour user de ses propres tours. De sa propre malice. De sa propre douceur. Comme si celle-ci n'avait fait que guider, pour arriver finalement à cet instant. Alors. Se souvenir, d'un poème. Pour mieux visualiser. Ce fil qui descend. Doucement. Le visualiser. Pour le tisser ensuite. Dans les profondeurs de son esprit. Pour le sentir naître de la matière même de sa pensée. Et qu'il s'enfonce. Dans cette âme. Tisser. Son propre fil. Qui glisserait dans ce cœur. Dans cette palpitation. Qui viendrait s'enfoncer dans chaque nerf. Pour en trouver l'esprit gardien. Comprendre cette architecture. Pour mieux la faire sienne. Tel un outil. Pour mieux l'apprécier. Telle une œuvre.

Mais, jamais n'atteindre totalement cet objectif.
Car il faut du temps, pour construire. Telle l'Araignée.
Après. Tout le monde ne peut pas être la Légendaire Tisseuse.

Te souviens-tu de ce poème, Higanbana ?

Il était une fois, une Araignée
Aux côtés de l'Être Absolu, elle observait les abysses de ce monde.
Son regard vint trouver
La silhouette de l'âme errante d'un criminel, pourfendu pour ses péchés.
Sa mémoire vint se souvenir
De l'unique acte de bonté de cet homme, avoir sauvé une de ses fille.
Témoin de sa détresse
Elle vint chercher l'approbation de l'Être Absolu, pour lui offrir une sortie.

Alors.
L'Araignée tissa un Fil, unique, descendant dans les profondeurs du monde.
Un fil nommé seconde chance.

C'est une histoire.
D'une main tendue à un errant.


Dernière édition par Yūko Seiichi le Mer 14 Sep 2022 - 16:55, édité 2 fois

Yūko Seiichi

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Yūko Seiichi

Données Spirituelles
Grade: Capitaine de la Douzième Division
Lun 12 Sep 2022 - 19:53 - Cérémonie de l'Automne

迷走
Errance

À la périphérie du 13ème District Ouest, au bout d'un sentier isolé, se trouve une maison. Quelques lettres gravées sont recouvertes par la poussière et par l'érosion du temps. L'air souffle dans un carillon brisé. Attenant à cette demeure, les fragments d'un cimetière. Oublié par les habitants. Éloigné. Vétuste. Le fossoyeur s'étant lui-même, par le passé, retiré des lieux. Ainsi est l'origine de l'abandon de cette maison. Un abandon vieux de plusieurs siècles. Un abandon qui a fragilisé le bois. Mais, étrangement, qui ne l'a pas brisé. Un Temps qui n'a pas réussi à dévorer ce lieu.
Une légende est contée, dans ce District. Par rapport à ce cimetière et à la maison de l'ancien Fossoyeur. Avant son départ, l'homme aurait choisi de laisser la porte entre-ouverte. Sa compagne, intriguée, ce serait alors approchée de lui, pour lui demander la raison de ce choix. Mitsumasa – le Fossoyeur – aurait alors enlacé son épouse.

Car j'ai eu la chance de pouvoir trouver ma maison.
Cette demeure pourrait être là pour les autres.
Pour accueillir ceux qui errent. Les vagabonds.
Et nos vieux amis. Qui ne veulent pas vivre dans le silence.
Alors. Ils discuteront. Autour d'un banquet.
Pour que personne ne soit oublié.

Cette légende. Elle n'en était pas une. Du moins étaient-ce les mots de Sanada Mitsunari, fils de Sanada Mitsumasa. Ce même shinigami qui avait raconté cette histoire. Racontée par sa mère et son père. Et, alors que Seiichi pose ses yeux sur la maison … Il remarque, comme à chaque fois qu'il vient. Que la porte est toujours ouverte. Comme lorsqu'il a dormi entre ces murs, lorsque son mentor l'a guidé jusqu'au Seireitei.

C'est donc ici. Qu'il fêtera l'Équinoxe d'Automne.
Et qu'il l'invitera. Elle. À la Cérémonie.

Avançant alors, simplement, il passe cette porte. Entend le bois qui craque. Observe les tissus qui décorent l'endroit. Doucement. Ses mains viennent allumer les mèches de différentes lampes. La poussière ne le gêne pas, mais il la retire, doucement, de certains meubles. Avant de positionner deux petits tables. Les recouvrir, d'un tissu automnal. Puis. Ses pas l'emmènent, à la porte menant au cimetière. Sans frisson, il vient nettoyer les tombes des êtres qui ont rejoint le cycle des réincarnations, à nouveau. Quelques bouquets sont déposés. Encens allumés. La lune approche. Bientôt. Selon les calendriers et les calculs. Le moment de la Cérémonie va bientôt arriver. Mais, actuellement. Il ne fait que redresser. Quittant ce cimetière aux tombes nettoyées et honorées.

Pour fermer derrière lui cette porte coulissante. Observer la salle décorée et éclairée. Un pas tranquille. Alors que le Temps avance. Des gestes contrôlés. Habitués. Pour préparer l'eau. La faire chauffer, au centre de la pièce. Préparer la vaisselle. Déposer quelques fleurs de saisons – des Lis araignées, aux pétales rouges. La calligraphie a déjà été préparée. Déposée quelques jours plus tôt.

Doucement. Un parfum vient remplir la maison.
Qui cette fois ne semble plus abandonnée. Pourtant. Le bois continue de craquer.
La légende – toujours elle – dit que si la maison ne s'est pas encore effondrée, c'est grâce à la promesse faite par cet homme. Que la maison soit un lieu pour les abandonnés comme les animaux. Pour l'errance. Pour les fantômes et les monstres. Pour eux. Les Âmes errantes. Celles qui sont mortes. Celles qui ne le sont pas encore.
Une Légende. Une croyance. Un respect. Qui ferait toujours tenir cette maison.

Alors. Simplement. Le Dieu de la Mort, vêtu de noir, recouvre son uniforme d'un kimono. S'installe à sa place. Avant de fermer ses paupières.

Et lentement. Sans se perdre dans les dédales de la confusion. S'enfoncer. Là où elle est tissée.
Sa soie. Sa toile.

Yūko Seiichi

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Yūko Seiichi

Données Spirituelles
Grade: Capitaine de la Douzième Division
Mer 14 Sep 2022 - 14:24 - Cérémonie de l'Automne

蜘蛛の巣
Toile d'Araignée

Un fil pincé. Une note, vibration, qui résonne. Une musique silencieuse, la symphonie d'une âme. Remontant le long de cette architecture de soie. Une perle qui tombe. Fraîcheur de la rosée du matin qui s'écoule doucement. Imitant les frontières de ce piège. Une étreinte collante, poisseuse. Qui se referment lentement sur les fragiles ailes. Désir de s'en détacher. Envie de s'arracher. Liberté perdue, espoir d'y revenir. Là est le véritable piège. Ce désir qui vient nourrir cette entrave. Caresse possessive. Qui se fait inéluctable. Avant que la Maîtresse des lieux n'apparaisse. Glorieuse. Reine parmi la vermine. Suzeraine de son domaine de soie et de misère.

C'est cela. Qu'il faut construire. Comprendre. Assimiler. Avant de le reproduire. Encore et toujours. Jusqu'à pouvoir tisser un fil assez fin. Résistant. Capable de tomber là où la Reine attend. Tranquillement. Ils n'imaginent pas à quel point cela est difficile. De pouvoir faire naître de son âme une soie d'une qualité aussi grande. De pouvoir la manipuler, sans l'affaiblir. Sans rendre sa structure aussi fragile que le sont les ailes d'une phalène. Difficile. Mais pas impossible.
Là est la phrase qui uni science et art. Les choses sont peut-être difficiles à réaliser. Mais jamais elles ne sont impossible. Tout n'est qu'une question de mondes inexplorés. De frontières à traverser. De choix à faire. Pour enfin réussir à voir le bout d'un sentier. Et comprendre que celui-ci continue. D'une façon ou d'une autre.

Alors. Lentement il descend. Jusque dans la prison de la Fleur. Et que, lorsqu'elle lève les yeux. Elle puisse l'observer.
Cette toile. Qui lentement s'associe à sa soie.
Ce fil. Qui pend devant ses yeux. Doucement, son doigt passe contre cette soie. Elle sent la misère venir se coller à sa peau. Est-ce une seconde chance qu'on lui propose … ? Ah. Comme si elle avait besoin d'une quelconque chance. Alors. Lentement. Elle l'attrape. Pour sentir dans ce fil son existence remonter. Remuer. Et sa soie, venir jusque là où elle est invitée.

Alors. Les paupières se dévoilent. Tandis qu'un parfum vient chatouiller ses narines.
Un thé est versé, devant elle. Les arômes se mélangent. Alors que la silhouette de Seiichi retourne à sa place.
Pour se servir lui-même.

Un craquement résonne. Un peu plus fort. Comme si cette présence faisait frémir jusqu'aux charpentes elles-mêmes. La femme aux cheveux d'ébène observe. Cette maison. Elle sent. Ce parfum. Qui vient se mêler au sien. S'y associer en une harmonie agréable. Surnaturelle, même. Alors. Doucement. Elle porte le thé à ses lèvres. Une gorgée. Dont elle profite délicatement. « Tu t'es amélioré. » Face à elle, Seiichi. Qui boit sa propre gorgée. Un léger sourire, qui vient étirer ses lèvres. Alors que ses yeux rencontrent ceux de cet Esprit. Cette femme. Pour qui cette cérémonie a été préparée. Cette femme, qui observe les éléments. Les marques de respect. Mais aussi les détails, prouvant le jour exact. « Oh. Nous sommes déjà ce jour-là ? » Le jeune Yuko hoche doucement la tête.

Alors. Simplement, elle boit une gorgée.
Ce jour-là. Promesse d'une rencontre particulière.
Cela devait arriver. Mais cela ne signifie pas que tout est fait.
Malgré tout. Avoir déjà réussi à l'inviter à venir ici.

Sa tasse est doucement posée sur la petite table. Les saveurs se mélangent. Les arômes s'associent. Les parfums s'unissent. Alors que les deux silhouettes s'observent. Un léger sourire, alors. Sur le visage d'Higanbana. Alors que la lumière semble, lentement, disparaître, ne laissant plus que deux petites bougies, allumées. Faibles. Ses lèvres s'ouvrent. Légèrement. Dansant, alors qu'elles prononcent une unique phrase.

« Joyeux Équinoxe d'Automne. Et joyeux anniversaire … Mon tendre ami. »

Yūko Seiichi

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Yūko Seiichi

Données Spirituelles
Grade: Capitaine de la Douzième Division
Mer 14 Sep 2022 - 16:55 - Cérémonie de l'Automne

悲願
Ton souhait le plus cher

La soie se colle au bois. La charpente s'est associée à cette toile. Les fragrances se mélangent. Doucement. Le thé. L'Amaryllis rouge. Doucement. Cela entrave. Étreint. La peau est aimée par la misère. Capturée. Alors que la vie remue ici bas. Pattes qui grimpent le long des frontières de cette nation tissée. Ce domaine. Qui lui appartient. À elle. Doucement, elle boit une gorgée de thé. Alors que son regard se lève vers cette proie. « Es-tu un papillon … Seiichi ? » Sa tasse est posée. Son corps, relevé. Sa silhouette avance. Des pieds nus, laissant derrière eux, à chaque pas, quelques fils de soie. Ses mains se lèvent doucement. Comme pour accueillir cette présence. L'entraver. L'aimer. Tels des extensions de sa propre conscience, de sa propre réalité, les fils obéissent. Bougent. Pour guider le corps prisonnier. Jusqu'à elle.

C'est toujours ainsi.
Ce n'est qu'ainsi. Que les choses fonctionnent dans ton monde.
N'oublie pas. N'oublie jamais.
Que tu es celui qui m'a donné naissance. Mon tendre ami.
Alors. S'il te plaît. Ne sois pas surpris.

Ses bras viennent l'enlacer. Des lèvres déposant un baiser contre son front. Alors que les Enfants de l'Esprit continuent de remuer. Doucement. Des mains qui viennent attraper son visage. Pour mieux l'admirer. Pour mieux se perdre dans ses yeux. Il ne répond toujours pas. Il l'admire. Elle. Autant qu'elle le contemple. Alors. Doucement, son unique main libre vient chercher sa joue. Caresser celle-ci. « Dis-moi, Higanbana. » Son front. Contre le sien. Alors que cette fois les araignées cessent tout mouvement. Elles ne tissent plus. Elles restent. Là. « Partageons nous le même vœu … ? » Des paupières qui se ferment. Alors qu'un parfum, lentement, vient à leurs narines. Un autre parfum. Quelque chose de plus profond.

Une vue qui se trouble. Celle du Shinigami de la Douzième Division.
Un sang qui coule à la commissure de ses lèvres.
Tandis que le poison grimpent lentement. Le long des fils de soie.

« Il n'y a aucun vœu que je ne peux réaliser. » Un sourire vient doucement sur ses lèvres. Dans l'intimité de cette maison. Alors que le poison commence à toucher les enfants de l'Esprit. Une araignée tombe. Une nouvelle. Puis une troisième. « Oh … » Les ongles d'Higabana s'enfoncent doucement dans la peau de son Maître. Son partenaire. Lentement. Ils glissent. Sang coulant. Comprendre, alors, ce qu'il y avait dans la tasse de thé de Seiichi. Ce parfum. Particulier. Le Lys Araignée Rouge. Son bulbe. Si empoisonné. Entre les mains d'un de ces fous de la Douzième Division. Elle reconnaît. Ce parfum. Mais ne pensait pas le sentir autre que sur la peau de Yūko Seiichi. Alors. Le regarder. Non. Ce n'est pas que l'avaler. « Combien … de fois … en as-tu … injecté … ? » Sa voix semble disparaître. Se faire lente. Difficile à comprendre. Pour la perception de Yūko Seiichi. « Mon vœu … hein … Tu penses réellement … » Et comprendre. Que sa propre force est lentement drainée. Une confusion qui lentement recouvre son esprit. Sensation de brisure. Alors. C'est ainsi. Ainsi qu'il fête ceci ? Ce moment. C'est ainsi qu'il réussi à avoir ce qu'il désir. Un poison. Qui touche son Zanpakutō et lui-même. Un antidote. Il doit bien y avoir un antidote. Il n'y a aucune raison de créer un poison sans antidote. Personne ne serait assez fou pour ça. Personne.

N'est-ce pas … ?

« Réaliser … un vœu … Alors que je suis en train de mourir ? » Elle le regarde. L'observe. Mourir. Mourir. Il va vraiment … ? Non. Non. Il ne doit pas. Non. « Comme ça … tu es prêt à le faire … juste … comme ça … ? » Alors. Doucement. Venir l'enlacer. Elle. Si c'est ainsi qu'il peut vivre. Pourquoi pas. Si c'est ainsi qu'il peut arrêter d'être un papillon qui tente de survivre, encore et encore. Alors … tout simplement … pourquoi pas … ? N'est-ce pas ainsi qu'il a toujours fait les choses. Même la première fois qu'il est venu à elle. Dans cette maison, perdue dans les abysses de son âme. Ce monde intérieur.

Puis. Elle s'arrête de penser.
Alors c'est ainsi. Pour pouvoir se perdre dans son plus grand plaisir. Être prêt à mourir. Pour observer un monde au-delà de tout. Pour entendre. Un nouveau nom. Comme par le passé … Comme lorsqu'il est venu jusqu'à elle. Connaître le nom, gravé sur le cœur de cette fleur. Pour vivre, simplement. Pour ça …
Doucement. Comprendre qu'il répond à sa question. Par ce choix. Il répond à sa première question. Le papillon ne choisi pas. Lui. Choisi. Tisse. Comprendre, alors … Dans le sourire qui étire les lèvres du jeune Shinigami. Sentir sa présence. Qui se referme sur elle. Voir derrière le visage de douceur. Et comprendre … Qu'elle a fini par tomber dans une toile.

Dans sa toile.

« Dévore-moi … » La voix de l'Esprit. Qui résonne. Alors que les fils tombent. Alors qu'elle récupère ce corps. Et sentir cette main qui s'enfonce dans sa poitrine. Sentir cette araignée qui, lentement, parcours sa silhouette. Cette bouche qui s'ouvre. Pour finir par dévorer. Pour l'étreindre. Dans cette horreur appelée vie. Encore. Toujours. Dévore … Dévore-moi … Comme je t'ai dévoré … Laisse-moi … devenir ton poison. Je te laisserai devenir le mien. Laisse-moi sentir ta vie couler dans mes veines. Acide. Parasite. Venin. Dévore-moi. Comme je t'ai dévoré. N'apprends pas de mon cœur. Apprends de ma chair. De mon goût. De mon parfum.

Ah. C'est ainsi. La vie a ce goût là. La vie a ce son. La vie a cette odeur.
La vie, c'est sentir sous ses doigts. La vie, c'est observer celle de l'autre.
Apprendre à vivre. C'est là un vœu. Son vœu. Le vœu qu'ils partagent. Peut-être.

Et de doucement. Prononcer quelques mots. Un murmure. « Bankai … » Entendre les mots. Dans cet Esprit dévoré. Dans cette chose qui lentement s'extirpe de sa chair et de son sabre. Soie infâme, qui vient arracher le poison. Le dévorer. Alors qu'une silhouette l'enlace, par le dos. Un vœu. Réalisé. Une présence. Une ombre.

曼珠沙華 出生, 悲願 女郎蜘蛛
Manjushage Shussei, Higan Jorōgumo

Moi. Araignée,
Je veux juste vivre.
C'est ainsi que nous vivons.
Ensemble.

Yūko Seiichi

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