Est-ce qu'il y a une différence ?

Il avance d'un pas rapide, preste. Ce rapport de combat de l'équipe Dekkai Kujaku motive plus que jamais le Capitaine qui traverse les rues du Seireitei à un rythme plus que soutenu, ne répondant même pas aux quelques salutations que les Shinigami lui font ça et là. Fait rare, pour le Yamayuri qui met toujours un point d'honneur à être irréprochable sur ce point. Son esprit est ailleurs, bien trop loin de la réalité pour, ne serait-ce que, capter de telles futilités.

Il arrive aux quartiers de la Quatrième Division donc, plus précisément face au Sōgō Kyūgo Tsumesho. Là où il aura sans doute le plus de chance de trouver sa cible du jour. Cible, oui, car le Nagatsuki qui s'est réveillé à la lecture de ce document : c'est le chasseur. Avide de découverte, d'explication, de théorie. Son cerveau bouillonne au point qu'il rentre dans la bâtiment sans même s'en rendre compte. Et il avance, encore et toujours, décidé.

- Oh ! Nagatsuki-Taichō ! Que nous vaut votre prés... Nagatsuki-Taichō ? Où allez... NAGATSUKI-TAICHŌ, ATTENDEZ !!!

Pauvre âme, totalement ignorée, n'osant faire grand chose face à celui qui porte le Haori. Normal après tout, que peut-elle faire mis à part le suivre, gênée et pensant certainement au savon que son propre Capitaine va lui mettre pour cette interruption. Enfin... Est-ce le genre de l'intéressé ? Hum. Peut-être pas. Peu importe. Les deux individus continuent donc leur voyage, l'un suivant l'autre. Deux attitudes.

Enfin il arrive devant la porte convoitée, la pousse sans même s'annoncer - c'est l'autre derrière qui s'en charge du coup - et les voilà donc à parler tous les deux en même temps, ne prenant même pas le temps de regarder si le Yonbantai Taichō est occupé ou non. Imaginez-le un instant en pleine opération délicate... ballot, non ?

- Capitaine le Shunshō-san j'ai découvert le Capitaine enfin mon équipe m'a Nagatsuki... Il ne m'a fait remonter cette pas laissé le temps de information CAPITALE ! Il faut qu'on vous prévenir de son arrivée. en discute immédiatement !

Un blanc après ça. Aizome tourne la tête vers le Shinigami de garde, lui aussi l'observe. Hum... Gênant.

Une intonation de voix que je reconnais, un peu plus forte qu’à l'accoutumée, trouble mes gestes. Un instant qui disparaît bien vite alors que je reprends ma tâche, corrigeant le jeune shinigami de quelques paroles qui lui permettent d’améliorer l’efficacité de son soin. Il s’excuse platement et me remercie mais mon regard s’est porté ailleurs, vers cette agitation que j’ai sentie. Il n’est pas rare que le ton puisse monter entre un soignant et son patient, mais cela me semble différent. « Je peux te laisser reprendre le relai ? » Mon 3ème siège acquiesce, reprenant mon office auprès de nos nouvelles recrues. Il est tout aussi à même de leur enseigner que je ne le suis, quand bien même est-ce une tâche que je me plais à réaliser. Avec un sourire d’encouragement, je quitte la pièce d'entraînement pour m’avancer plus avant dans les couloirs de l’hôpital central. Une intuition ou autre chose me pousse vers mon bureau. Si quelque chose s’est réellement passé, nul doute que l’on viendra m’y chercher.

Néanmoins, lorsque je m’en approche suffisamment, ce n’est pas tout à fait ce à quoi j’aurai pu m’attendre. Quelque peu interdit, je m’arrête à quelques mètres des deux hommes qui ont ouvert la porte de mon office, déclamant leur propre discours sans prendre la peine, ni de s’écouter, ni même de vérifier qu’il y a bien quelqu’un dans la pièce qu’ils ont forcé. Devant leur mine un rien gênée, je ne peux m’empêcher de rire, ce qui leur fera probablement comprendre que la personne qu’ils recherchent n’est pas si loin de là où il aurait dû se trouver.

« J’imagine que vous souhaitiez me parler. » Mon hilarité est brève mais demeure sur mes lèvres un sourire amusé alors que mon ton se fait badin. Mon shinigami s’incline, s’excusant une nouvelle fois platement de l’intrusion du capitaine de la troisième division au sein de mes quartiers. « Tu n’as pas à t’excuser, tu as fait ton possible. Il est parfois difficile d’attirer l’attention de ceux dont les pensées sont déjà fort occupées. N’est ce pas Capitaine ? » De ce que j’ai compris dans le brouhaha de leur arrivée, il semble avoir une information importante à me partager. Connaissant l’homme qui fut mon professeur par le passé, je ne doute pas que cela a dû profondément le troubler. Nagatsuki Aizome n’est pas le genre d’homme à ignorer sciemment les autres. Mon shinigami semble toujours embêter, mais acquiesce finalement avant de nous laisser.

« Bien, si tu me permets, je te laisse t’asseoir maintenant que tu es là et que je le suis également. » Moi même, je rentre dans mon propre bureau, refermant la porte derrière moi. Le laissant prendre place sur l’un des fauteuils, je viens récupérer de quoi préparer du thé pour nous deux. Peut-être de la camomille plutôt, il semble assez agité. La pensée me fait sourire mais je pars plutôt sur un mélange de différentes herbes. « Expliques moi donc la raison de ta présence. J’imagine que c’est très important pour que tu ais laissé de côté ton habituelle bienséance. » Il n’y a pas tant de reproches dans mon ton qu’un certain amusement. Après tout, il n’y avait pas mort d’homme.

L'impatience peut être piégeuse parfois. Elle n'obscurcit pas réellement les pensées, dans le sens visuel tu terme, mais les voiles légèrement. Elles deviennent floues, leur existence vacille pour ne devenir que du décor. Mais sans elle, sans d'entêtantes pensées qui viennent à soulever jusqu'à votre âme... Comment obtenir l'impossible ?

Les deux Shinigami se regardent alors, constatant la futilité de leur échange mélangé. Ils se toisent en silence, ne sachant réellement que faire dans cette situation. Logique après tout, Aizome n'était pas à son office en chaque instant, vagabondant dans tout son quartier et souvent même dans sa salle de classe. Alors voilà... Par chance, ce moment de gêne se voit être écourté assez rapidement car le principal intéressé, celui pour qui tout ce remue ménage avait été fait arrivait... derrière eux. Et a sa remarque, le Capitaine du Désespoir n'a qu'une réaction : celle de hausser les épaules en levant les yeux. Une manière d'affirmer ses dires tout en faisant comprendre qu'il ne souhaitait pas s'éterniser sur un pas de porte en rallongeant l'échange avec des mots.

Il le suit donc, les deux hommes aux Haori s'engouffrent dans ce repaire qui n'était pas le sien. L'odeur qui en émanait rappelait le reste du bâtiment, quoi que rappelant des notes plus florales. Végétales en tout cas. Et plus agréable donc que l'insipide fragrance de la médecine. Elle qui vient à brûler toute choses, maladies certes, mais aussi les nuances plus fluettes. Le Kaido lui rappelait cette sensation, lui aussi. Un mal pour un bien néanmoins...

- En effet, j'ai besoin de ton expérience. De ton avis. Il va être difficile d'avoir une réponse clair j'en suis conscient et à dire vrai je ne sais même pas à quel point tes connaissances s'étendent sur le sujet mais...

Et voilà. Dès qu'il commence à parler de ce genre de choses, ses paroles s'allongent, comme si la base ne se suffitpas à elle même. Son domaine étant incompris la plupart du temps, il l'enrobe dans bien des couches pour le rendre plus attrayant.

- ... vois-tu je me suis dit que, en toute logique, le principe de régénération cellulaire des Hollow devait avoir des bases communes avec nos propres Arcanes non ? Il s'agit ici de transformation de Reishi par utilisation de Reiryoku. Bref, J'ai ici un rapport d'une de mes unité ayant rencontré un Revenant. Un Arrancar pour être précis. Et là tu vas me dire que c'est très intéressant avec ironie mais écoute jusqu'à la fin. Nous le savons, certains d'entre eux ne possèdent pas de masque, leurs marques originelles résident dans une bribe plus proche de leur état antérieur. MAIS ! Fait plus étonnant, le trou caractéristique qui est la source même du nom de leur "race" n'est plus. Durant le dit affrontement ils ont pu observer une régénération chez un Revenant donc. Et à partir de là, dans mon esprit, les choses se sont mises en marche. Penses-tu possible que leur processus régénératif soit différent de ceux auquel nous sommes habitués ? Tu me suis ? S'ils n'ont plus de masque, plus de trou... Cela doit bien être du à quelque choses non ?

Est-ce qu'il va s'arrêter de parler ? Voilà une chose que le Capitaine de la Quatrième Division doit penser très fort...

A-t-il réellement terminé de parler ? Voilà qui est moins sûr...

Il ne faut guère de temps pour que le Capitaine de la troisième division s’installe dans le fauteuil que je lui ai présenté et commence à répondre à ma question énoncée. Nul besoin de s’attarder, et ignorant pour l’heure ce qui trouble ses pensées, autant l’exorciser dès à présent. Une fois l’eau chauffée et la théière préparée, je m’installe sur le fauteuil face à mon collègue après avoir déposé théière et tasses sur la table basse qui nous sépare, attendant qu’il soit infusé. Une coutume habituelle lorsque je fais entrer un comparse dans mon bureau et qui n’étonne plus personne maintenant. Cela fait plusieurs années que j’ai pris mes fonctions, et si dans l’ensemble, mon office n’a pas tant changé comparé à ceux de mes prédécesseurs, quelques effets indiquent pourtant que le propriétaire des lieux est différent. Quelques plantes discrètes, un endroit aménagé pour préparer mon thé mais également divers onguents, de quoi ranger ce qui doit l’être, une bibliothèque et le reste demeure plutôt commun.

Mais là n’est pas vraiment mon attention.

Le terme est utilisé. Hollow. Le sujet ne me surprend pas vraiment venant de l’ancien professeur de l’académie dont c'était là la matière principale et un sourire s'épanouit sur mes lèvres lorsqu'il tente de m'imiter - plutôt mal par ailleurs, je ne coupe pas les gens quand ils parlent ! Certain trouve sa fascination pour nos ennemis - car c’est ce qu’ils sont pour nombre d’entre nous - malvenue, mais n’y a t-il pas un adage qui dit d’être plus proche de nos ennemis que de nos propres amis ? Mieux les connaitre permet de mieux les comprendre, mieux les combattre et même si il semble complexe au vu de leur nature d’éviter les conflits, peut être que dans un monde, cela pourra t-il être permis. Je le laisse terminer, écoutant avec attention ses observations, ses hypothèses et théories. Des observations on ne peut plus inhabituelles.

Un arrancar ne possédant plus le creux symbole de ce qu’il est ? Ce qu’il a perdu ? Après sa tirade, je me permets de garder quelques instants le silence, mon regard fixant un point en l’air. Un temps de réflexion nécessaire pour répondre à sa question. « C’est difficile à dire avec seulement ces informations. » Mes prunelles améthystes reviennent se poser sur mon vis à vis, puis mon regard retombe sur la théière dont je viens me saisir pour verser le thé qui doit avoir fini d’infuser. « Je te dirais que c’est possible en théorie, mais que dans les faits et dans les connaissances que nous avons aujourd’hui, la régénération chez les shinigamis ou les hollow - et donc les arrancars - possèdent des bases similaires. » Sa spécialité est les hollow, la mienne le soin. Je comprends pourquoi il est venu me voir spécifiquement. « Tu penses que l’absence de leur creux et de leur fragment de masque pourrait être dû à une régénération particulière ? »

A vrai dire, la théorie se tient et je laisse mes pensées dérivées sur cette dernière.

« Un peu comme si on soignerait leur condition passée…» Un murmure qui s'échappe de mes lèvres alors que mon regard se perd. Au final, ces deux caractéristiques sont ce qui fait des hollow les êtres qu’ils sont : des âmes pleines de regrets, de peur et de haine envers un Monde dans lequel ils n’ont plus leur place. La disparition de ces signes distinctifs n’est pas anodin…

Hirō est un Capitaine plus humble que ses confrères. Peut-être du à ses origines modestes, ou à sa profession dévouée aux autres. Dans tous les cas, c'est le seul qu'il connaisse à servir lui-même - y compris Seiichi qui est un roturier pourtant - alors qu'il a à sa disposition une petite armée n'attendant qu'à se rendre utile pour lui. M'enfin, s'il y a bien une Division où les membres sont souvent exténués, c'est bel et bien celle au Campanule.

Il fait donc son office tout en répondant aux questions bien trop longues du Nagatsuki. Lui qui d'ailleurs semble un peu usé de sa longue tirade et son pas pressé de tout à l'heure. Il s'assoie donc avant de porter son regard sur la tasse qui se rempli petit à petit, puis revient vers son homologue.

- Possible donc, oui.

Il acquiesce, prenant la position de l'élève pour une fois, attendant des informations plus précises qu'il ne connait pas. Que son esprit de chasseur ne peut atteindre. Il a besoin de connaissances médicales poussées, même théoriques, pour pouvoir décider des prochaines étapes quant à son rapport. Une expédition d'envergure est déjà sur les rails et presque prête à partir, s'il faut y rajouter des tâches c'est maintenant donc ; d'où l'urgence de son intrusion...

- C'est ce qui m'est venu à l'esprit oui. Imagine un peu qu'un Arrancar ancien ai découvert un procédé pour arriver à cette... comment dire... combler le vide. Tu vois ? Si c'était une chose simple nous aurions pu appercevoir cela bien plus tôt. Mais nous ne le voyons que maintenant, depuis que les Revenants ont fait leur apparition. Nous sommes face donc à une Arcane ancienne, un savoir peut-être perdu... Enfin, jusqu'à présent. Et si c'est le cas, nous devons y préparer car les conséquences peuvent être...

Il touille les feuilles dans sa tasse, pensif, le regard fixe sur le Capitaine mais sans réellement le regarder. Il va plus loin, le transperce, l'occulte... Et là, le murmure le raccroche.

- Qu'as-tu dit ?

Lentement il approche le petit récipient près de sa bouche avant de souffler dessus avec légèreté, humant au passage les différents parfums dégagés.

Son esprit se calme. Théorique en l'instant.

Un sourire vient ponctuer son acquiescement. « Je préfère partir du principe que c’est possible, pour démontrer que ça ne l’est pas, plutôt que l’inverse. C’est généralement plus efficace. » Autant ne pas se fermer totalement à une idée en la réfutant en bloc, surtout si les données sont aussi imprécises. En tout cas, c’est là ma façon de penser et d’analyser ce genre de question.

A mon intuition, ma propre analyse, l’ancien professeur opine et explique sa propre hypothèse. Une arcane ancienne qui pourrait venir des revenants eux même… Cela pourrait en effet expliquer la raison pour laquelle nous n’avions rien vu de cela jusqu’à il y a quelques années. Connaissant Aizome, je ne doute pas que son esprit scientifique ait déjà analysé certaines données propres à ce qui lui a été rapporté. Ses idées étaient présentes. Structurées. Elles me font moi même réfléchir sur tout ce que cela pourrait impliquer.

Au fond, qu’est ce qui nous différencie des hollow ?

Sa question me ramène un peu à moi. Mes paupières papillonnent, retrouvant le visage de mon collègue comme point d’attache. « Désolé, je divague un peu. » Récupérant la tasse de thé, je viens profiter un instant du breuvage pour mettre de l’ordre dans mes pensées. « Qu’est ce qu’un hollow - ou l’une de ses évolutions - si on lui ôte ce qui est censé caractériser sa condition ? » Je viens reposer ma tasse, laissant la question suspendue dans l’espace entre nous. Il s’agit là, davantage d’une question morale que scientifique, néanmoins, je suis un homme dont l’esprit ne parvient totalement à oublier l’ancienne condition de ceux qui ont ainsi évolué. « Ne revient-il pas à une condition de “simple” âme ? Ne sont-ils pas plus proches de nous qu’ils le sont des hollow ? » Les guillemets sont entendus dans le terme simple, il reste des êtres ayant des habiletés et une force que nul “simple” âme ne pourrait posséder.

« Cette arcane hypothétique, plus que de soigner, ne permettrait-elle pas de combler ce qu’ils ont perdu ? Enfin, on peut l’assimiler à une sorte de soin, mais pas de ceux que je serais capable de donner. » Car il permettrait de rendre ce qui a été écrasé… ou bien oublié ? « Arrête moi si je me trompe, mais le creux représente la perte de leur attache et des sentiments qui y sont liés, les laissant dans une spirale d’émotion négative et avec pour seul instinct de dévorer âme et congénère croisant leur chemin. Le masque serait la perte de leur humanité et de leur individualité, de leur personnalité propre. » Les cours sont bien lointains et les hollow ne sont guère les créatures que je combats. J’incline légèrement la tête sur le côté, mes pensées vont peut-être un peu trop loin, mais maintenant que j’ai commencé, je ne vois plus l'intérêt de m’arrêter. « Si tu parviens à combler l’un et effacer définitivement l’autre… Est ce que ça ne les ramène pas à leur condition d’antan, celle d’âme humaine possédant en eux les pouvoirs des êtres qu’ils ont absorbés jusque là ? »

L’interrogation reste en suspens quelques instants avant qu’un sourire un rien contrit ne glisse sur mes lèvres. « Je crois que ça ne répond pas vraiment à tes questions, mais disons que la pensée était là, et je devais l’exorciser en t’en parlant. » Je récupère une nouvelle gorgée de thé. « Peut-être est-ce quelque chose qui leur permet de se rappeler d’une partie de ce qu’ils étaient. » Une autre hypothèse.

Il ne lui en faut guère plus pour le captiver profondément. Alors qu'il souffle et sirote lentement son breuvage, il écoute le Capitaine de la Quatrième Division lui faire part, plus que son expertise, son propre point de vue. En un sens, c'est aussi ce qu'il est venu rechercher ici, une vision de l'esprit, de l'instinct autre que le sien. Des perceptions qui sont dictées par une autre manière de regarder le monde, de l'arpenter et d'interagir avec lui.

Divague, oui, laisse ton subconscient prendre le dessus. Ces idées, ces morceaux de ton intellects qui s'expriment... Laisse les vagabonder et faire naître quelque chose dans le sien.

- Je pense que malgré nos similitudes, et quand bien même ils auraient réussi à "guérir" de leur condition primale faite de souffrance... Ils restent trop différents de nos. A un niveau de de Reishi trop profond. Comment expliquer que nous soyons incapables de produire un Cero ou un Sonido par exemple ?

Et ce n'est pas faute d'avoir essayé ! Comprendre les arts et expressions martiales des Hollow fait partie de son travail après tout, et ses longues années d'études l'ont amené à essayer de reproduire ce genre de manifestation de Reiryoku. Non, il y a un monde qui les sépare, littéralement. Néanmoins...

- Néanmoins je suis persuadé que ces changements - majeurs ne nous le cachons pas - doivent avoir une influence sur eux. Et je compte bien en confronter quelques uns pour comprendre à quel point...

Prochainement oui il va y retourner et parcourir le Yermo, tenter d'entrer en contact avec eux, Hollow, Arrancar... Par le fer s'il le faut. Par l'échange pour les plus intéressants d'entre eux. Comme l'Emperador...

- Le masque... Je l'ai toujours vu comme une cristallisation de leur cœur perdu, ou sentiments comme tu les appelles... Ils l'exhibent sur leur visage, comme pour montrer les détresse, ce qu'ils ont perdu et ne retrouveront jamais. Un destin bien sombre quand on y pense. Lorsque l'on se place sous cet angle on parvient à comprendre comment la rage et la violence peuvent être leur moteur : ils n'ont plus que ça.

Leurs visions, ou pensées, se confrontées. Hirō était plein d'espoir quant Aizome ne voyait que le gouffre infranchissable entre les deux races.

- Allons allons ! Ne dis pas de bêtises cette discussion m'ouvre de nouveaux chemins à explorer, tu as grandement repli ton office une fois encore ! Tu es sûr ne toujours pas vouloir rejoindre le CRHEH ? Tu aurais une aile et section de recherche rien qu'à toi tu sais...

Ce n'est pas faute de lui proposer, et ce n'est pas la première fois. Qui ne tente rien n'a rien... Mais le Capitaine de la Quatrième Division était un homme plus occupé que n'importe quel autre au Seireitei, difficile de voler son temps si précieux...

Bien sûr, nous sommes différents, pour autant, notre base est commune. Nous avons tous été, un jour ou l’autre, des simples âmes, que nous soyons shinigami ou hollow Mon regard se perd quelques instants dans un ailleurs que nul autre que moi même ne peut apercevoir. Contrairement à mon collègue et ami, j’ai été humain, alors peut être que mon regard est différent du sien à ce titre. Peut être. A moins que ce ne soit juste dans ma façon de voir le monde et mes interactions avec celui-ci. Mais là n’est pas la question, et je reviens à notre conversation. « Les vizards le peuvent. » Bien sûr, ils sont des cas particuliers à plus d’un titre, et à dire vrai, je n’ai pas de large connaissance sur leur condition. Ce qui n’est probablement pas le cas du capitaine de la troisième division. Un sourire glisse sur mes lèvres, mon regard se faisant un peu plus pétillant. Presque taquin. « Je suis comme un mauvais élève contredisant son professeur pour se rendre intéressant. » Par le passé, je n’avais pas été ce genre d’élève, mais il y en avait eu à l’académie et nul doute que Aizome avait dû en croiser dans sa longue vie d’enseignant.

Je reprends un peu plus sérieusement. « Mais disons qu’il s’agit davantage d’une question philosophique que scientifique que je me pose. » Nos regards sont bien différents, je n’en doute pas et c’est probablement pour cette raison qu’il est venu jusqu’ici aujourd’hui.

Buvant tranquillement mon thé, je ne doute nullement que mon collègue affrontera et analysera chaque expérience, chaque combat avec la rigueur que tous lui connaissent. « Tu as déjà prévu une expédition ? » La question est légitime, et au vu de son caractère, pour ne pas dire sa passion, je suis presque surpris qu’il ne soit pas parti. Sans doute doit il encore attendre quelques autorisations de nos commandants pour pouvoir s’y rendre. A moins qu’il ne soit raisonnable et qu’il laisse une nouvelle équipe y aller. La pensée me fait sourire davantage.

Mes paupières s’éteignent un instant avant que je ne vienne contempler le reste du breuvage se trouvant dans ma tasse. Je ne peux qu’acquiescer à ses mots. « Oui, c’est un bien cruel destin. » Vivre pour dévorer. Enragé. Après tout, ils avaient tout perdu. Leur sentiment, leur personnalité et pour finir, leur humanité. Ce qui rend ces nouveaux arrancars bien intrigants, même à mes yeux.

Un sourire amusé vient glisser sur mes lèvres à sa demande. Une proposition qu’il m’a déjà faite par le passé. Et que j’ai déjà refusé. Aujourd’hui ne fera pas exception. « Et bien, je suis ravi d’avoir pu t’ouvrir de nouveaux horizons concernant tes questions. Et je serai tout aussi ravi d'écouter tes analyses et ce que tu auras pu découvrir par la suite. » C’est bien ce qui importe au fond. Concernant sa question… « J’en suis sûr. Et puis, tu as Seiichi au sein du CRHEH, il est bien plus efficace que je ne le serai jamais pour ce genre de recherche. » Un sourire amusé ponctue ma phrase, mes prunelles pétillant d'un rien de malice.

Après tout, qui suis je, moi, simple médecin comparé au dirigeant de la division scientifique ? Bien peu de chose, n'est ce pas.

Vizard. Lorsque le mot est prononcé les pupilles du Yamayuri qui s'est alors perdu dans la danse des feuilles dans son thé se relèves immédiatement, stoppant même son souffle sur la préparation encore chaude. Pendant une seconde le temps semble s'arrêter. Lentement sa main redescendant et dépose la tasse sur la table, finalement il n'en aura pas bu une seule gorgée.

- Ils le peuvent, oui, mais ne sont pas comme nous. Enfin... Il peut, plutôt.

Triste condition qu'est la sienne, le Capitaine Hirako est le dernier représentant d'une espèce rare et unique. Et quelle espèce... Mais ses pensées quittent la perspective des masques pour revenir dans le présent, Hirō la bonne idée d'évoquer de nouveaux sujets intéressants. Aizome ne regrettait en rien son incursion bruyante à la Quatrième, ayant obtenu déjà bien plus qu'il n'était venu chercher. Le Capitaine face à lui ne peut même pas s'en douter finalement tant l'esprit retord de son confrère part loin, très loin... Sur des contrées de sable froid.

- Les questions philosophiques mènent bien souvent à des explications scientifiques tu sais ?

C'est là même son principal carburant. Partir d'un idée, d'une réflexion et la développer, la théoriser pour ensuite chercher à l'appliquer dans les différents mondes. Oh oui, finalement les trois Capitaines saisonniers ne sont pas si différents les uns de autres.

- En effet ! Seiichi et moi préparons quelque chose. J'aimerai m'y rendre en personne mais j'attends encore une réponse du Sotaichō. C'est une expédition de recherche et non un assaut, les démarches sont donc plus longues tu t'en doutes. Moins "prioritaires"...

Ces derniers mots sont prononcés avec un dédain certain. Un ton presque agacé. Avant de prendre son poste il se contentait de répondre aux ordre et attendait patiemment les occasions pour se jeter dessus. Aujourd'hui il se rend compte que c'est un enfer bureaucratique pour pouvoir mener la moindre incursion. Ce qui se comprend, après-tout il ne serait pas bien vu de provoquer une guerre inutile avec les peuples du Yermo...

- Allons allons, ne te dévalorise pas de la sorte ! Vos travaux sont complémentaires, pourquoi est-ce que je serai venu te voir toi sinon ? Le printemps a besoin de l'automne pour naître. L'automne a besoin du printemps pour exister.

Et l'hiver, lui, de les lier.

« Disons qu’il l’est en partie. Mais sa condition est pour le moins unique… » C’est le moins que je puisse dire puisqu’à présent, il n’y a plus qu’un seul de leur représentant au sein du seireitei, comme Aizome le précise lui-même. Peut-être ces arrancars sont-ils une expérience comme les vizards l’ont été par le passé. Peut-être… les théories ne manquent pas pour expliquer ce qu’ils pourraient être. Un léger sourire ourler mes lèvres à ses mots. « Il est vrai. Je vais donc continuer de te poser des questions philosophiques et attendre que tu ne reviennes avec des réponses à ces dernières. » Un rien d’amusement perce dans ma voix à mes mots. Répondre à ce genre de questions n’est guère une sinécure mais au vu de l’esprit de mon ami, je ne doute pas qu’il fera tout son possible pour trouver une réponse, tant est que la question l’intéresse.

Un haussement de sourcil accompagne sa réponse à ma question. Seiichi. Je ne suis guère étonné qu’il soit passé voir le capitaine de la douzième division et qu’ils aient déjà échangé à ce sujet. Par contre… mon regard se fait un rien suspicieux. « Dit comme ça… On dirait presque que vous préparez un mauvais coup. » Ce ne serait pas la première fois. Mon sourire demeure sur mes lèvres, plutôt tranquille. Je ne suis pas le genre d’homme à les empêcher de faire ce qu’ils ont décidé de faire - je ne serais de toute façon probablement pas capable de les faire changer d’avis - mais plutôt d’attendre et de voir venir. Puis de ramasser les pots cassés si cela doit arriver jusque là, ce qui n’est, heureusement, pas toujours le cas. Doucement, je viens porter ma tasse à mes lèvres pour continuer mon breuvage avant de reprendre. « La réponse viendra. Dis toi que ça te laisse le temps de préparer convenablement cette expédition. » Je repose ma tasse avant de reprendre. « Préviens-moi quand tu auras une réponse, je te ferai parvenir des kits de secours pour toi et tes équipes. »

Chacun son rôle.

Un léger sourire demeure sur mes lèvres à ses mots. Printemps et automne. Qui aurait pu croire que ce nom que je m’étais moi-même donné serait si lié à celui que je deviendrais ? Cette pensée vient couvrir mon regard d’un voile de nostalgie. Il est vrai que tous les trois nous partagions nombre de points communs avec ces différentes saisons. Un rire léger accompagne mes mots. « Oh ne t’inquiète pas pour mon estime personnelle, elle se porte plutôt bien. Je ne doute pas de mon utilité, elle diffère juste sur certain point. L’automne et le printemps n’apportent pas la même chose après tout. » Seiichi et moi étions différents sur bien des points, et pourtant semblables dans d’autres. Mes sourcils se froncent, faussement accusateur. « Par contre je vais finir par me vexer si tu continues de bouder ainsi mon thé. Tu n’en as même pas bu une gorgée. »

Non pas que cela soit en réalité très important.

« Tu peux m'en dire plus sur ce que vous prévoyez tous les deux ? »Mon ton est tranquille, mais je suis intrigué. Et peut-être que ma fausse vexation le poussera à m'en dire plus pour s'excuser.

Même s'il est présent physiquement dans le bureau de son confrère et semble investi dans leur échange, l'esprit du Nagatsuki ne peut s'empêcher de divaguer sur un long fil qu'il tisse face à certains mots. Des cheminements de pensées qui le mènent dans des réflexions plus profondes quant à ses propres désirs, ses propres intentions et buts. Ses recherches. Il y a des clés bien plus proches qu'au Hueco Mundo face à ces immenses portes mentales qu'il se dessine.

Hirako Shinji.

L'ancien Capitaine de la Cinquième Division désormais membre du Conseil Militaire. Une personne qui reste dans le scope d'Aizome, dont il n'est arrivé à ce rapprocher malgré son ascension plutôt récente. Peut-être trop jeune, justement. Trop de missions les sépare. Mais il l'abordera, chose sûre et certaine car sa particularité pourra être utile. Elle le sera sans aucun doute, mais avant cela il lui faut d'autres réponses.

Il semble revenir à lui, la remarque sur le fait que sa tasse soit encore intacte le ramène au Seireitei alors qu'il lève les yeux vers son camarade. Il prend alors une gorger sans souffler sur le récipient, se doutant que le temps à le délaisser aura suffit à refroidir la boisson suffisamment.

- Pardonne-moi, mes pensées m'accaparent facilement ces derniers temps. Il y a tellement de choses à préparer, le monde ne nous attend pas pour avancer. J'accepte avec plaisir ton offre en matière de soutien logistique pour notre expédition, cela ne sera pas de trop. Et pour te répondre nous ne préparons aucun mauvais tour ! Pour cette fois.

Il se permet un petit sourire mesquin, il est vrai que les deux compères travaillent de concert depuis un bon moment et plus encore depuis leurs accessions aux postes de Capitaines. Il n'est pas rare de les croiser côte à côte dans les rues du Seireitei, bien que ces derniers mois ce s'est moins produis. Des occupations dans leurs divisions respectives. Et pourtant, déjà naissait ce projet d'envergure.

- L'opération se nomme Ki Jōubachi, Nous allons tenter d'installer des infrastructures au Hueco Mundo pour analyser le Reishi, les variations de Reiryoku et tenter d'obtenir - au moins sur place - une cartographie approximative. Nous devons aussi observer les changements induits par l'arrivée des Revenants, les jeux de pouvoir ont forcément fait bouger les choses. Et eux, plus que tous les autres, sont des vestiges d'un temps révolu. Nous pouvons en apprendre beaucoup en les observant.

En leur parlant... Mais aussi en les combattant. Quand bien même cette perspective ne l'enchante pas particulièrement, préférant découvrir des secrets par d'autres moyens, il sait que l'affrontement lui apportera plus d'informations avec certains de ces êtres que par des moyens plus conventionnels et raffinés Car tels sont les êtres creux, comme ils ont pu en débattre un peu plus tôt.

- Mais je t'ai mobilisé bien trop de temps déjà je pense ! Tu m'as permis de penser à des détails essentiels qui me seront utile très prochainement. Je vais donc te laisser vaquer au bien de nos soldats, à moins que veuilles discuter d'autre chose ?

Et sur ces mots, il termine sa tasse.

Mon sourire est amusé lorsque mon ami s’excuse, buvant par la même une gorgée du breuvage offert. Nul besoin de mon pardon, il n’est pas sans savoir qu’il m’en faut bien plus pour en vouloir à quelqu’un et éprouver la moindre grief à son encontre. Non que ce n’est pas possible, loin s’en faut. Son sourire mesquin accompagné de ces quelques mots qui veulent tout dire me fait lever les yeux au ciel. Pour autant, nul jugement ne vient glisser sur mes traits, rien qu’un sourire qui demeure égale à lui-même. Amusé par ses dires. « Je comprends, mais même si le monde n’attend pas, il faut savoir s’arrêter et l’observer sans pour autant toujours essayer d’en rattraper la course. » Et je le sais bien pour moi même l’avoir vécu. Il n’est pas toujours aisé de se rappeler de ce conseil lorsque la situation nous accapare comme c’est actuellement le cas pour l’esprit du capitaine de la troisième division. D’où l’importance de le rappeler par moment.

« Vous vous êtes bien trouvés tous les deux. » Mes lippes s’ourlent d’un sourire en coin à cette phrase. En effet, nul doute que les deux capitaines parviennent aisément à se comprendre, mais également à travailler de concert dans un but commun propre à leur curiosité. Une expédition avant tout d’exploration, mais qui ne peut guère être reléguée qu’à cette simple forme au vu des aspirations du Nagatsuki - et sans nul doute de notre homologue de la douzième. « Sans doute oui, ils ont dû se stabiliser depuis leur arrivée. Enfin. J’imagine qu’un certain équilibre a dû être trouvé, à savoir lequel à présent. » Les jeux de pouvoirs sont plus complexes dans le Hueco Mundo, plus approximatif peut-être même. Ils avaient moins à voir avec de la politique qu’avec une forme de loi universelle conférant le pouvoir aux forts et la poussière au reste. Être faible dans ces lieux signifiaient trop souvent finir dévoré par plus fort, mais ces arrancars aux particularités si curieuses rendaient peut être cette donne, cette loi universelle plus… incertaine.

Peut être.

Un petit signe de main accompagne un sourire tranquille. « Tant mieux si notre échange a pu t’aider. Je vais veiller à préparer de quoi vous aider et que cela soit prêt à temps pour votre expédition. » Mon sourire demeure sur mes lèvres lorsque je reprends. « Nous discuterons à votre retour, à Seii et à toi. Je suis assez curieux de connaître vos observations ainsi que vos premières conclusions. » Je l’ai toujours été, et le sujet ici ne change pas moins mon intérêt.

Pourtant, mon visage se fait plus sérieux lorsque je reprends. « Soyez prudent tous les deux. » Ce ne sont pas des enfants et je n’ignore pas que Aizome est, par ailleurs, plus âgé que moi dans les faits, pour autant, ils restent tous les deux mes amis. Mon sourire qui s’était évaporé revient glissé sur mes lèvres. Confiant. « Même si je ne doute pas de votre réussite. » Mais je préfère cela dit, les revoir en un seul morceau. Peut-être que plus que du matériel, il serait bon qu'un des membres de ma division ne vienne les soutenir ?

Oui. Ce serait peut être mieux ainsi...