Les mecs de la 2e, que des tanches !

- Franchement ? J’suis pas convaincu mon pote. Sérieux, ça dépend de qui tu parles. La mienne par exemple, elle est grosse comme ça hein !! J'te la montrerai, tu verras que j'te dis pas des conneries.

En pleine discussion avec certains des Shinigamis de la 11e division, Shinjiro s’emballait en présentant ses arguments, fier de pouvoir enfin partager des moments avec ceux qui faisaient désormais partie de sa « famille ». De quoi parlaient-ils précisément, cela resterait leur petit secret (mais ce n'est pas ce que vous pensez hein). Il avait lutté pour pouvoir prétendre à intégrer cette division en particulier et il profitait de chaque instant maintenant. Il existait toutefois un ou deux points noirs dans l’histoire mais rien de bien alarmant non plus : Daestra comme Kenshirô n’avaient pas eu la chance d’intégrer la division des Combats. S’il savait que pour la première, ce n’était en rien un problème, il en était tout autre pour le second.

Bref, le colosse était avec ces nouveaux potes, à tailler le bout de gras, tandis qu’ils revenaient d’une session d’entraînements. Une chose qui ne changeait que très peu les habitudes de l’Argenté pour qui il était primordiale de se maintenir en forme. Tandis qu’ils marchaient, plusieurs membres de la division les dépassèrent en courant. Ne comprenant pas bien ce qui se passait, Shinjiro héla l’un d’eux qu’il connaissait déjà pour être arrivé le même jour que lui.

- Pourquoi tu galopes comme ça ? T'as l'feu au cul ou quoi.

S’arrêtant juste un instant, reprenant son souffle, le shinigami en question – un homme un peu plus âgé que lui, les cheveux long couleur corbeau – lui adressa un signe de main avant de prendre la parole :

- Oh, Shinjiro. Il paraît qu’il y a un mec de la Deuxième division dans le coin. Une sorte d’inspection, ou j’sais pas quoi. Le problème, c’est qu’on a personne de haut placé pour aller voir et que j'ai pas bien compris qui il était. Les bruits de couloir, tu sais ce que c'est.

L’homme repartit aussi vite qu’il était venu. Le colosse devait cependant admettre ne pas comprendre la raison d’une telle course. On se fichait de savoir qu’un bonhomme de la Seconde division déboulait ici non ? Ce n’était pas très logique tout ça. Son pote d’à côté lui remit un petit coup de coude.

- En vrai, même si t’es pas un haut gradé, t’es quand même sixième Siège hein. Tu pourrais limite aller checker ce qu’il veut, t’en penses quoi ?

Le rire gras de Shinjiro lui répondit de suite, avant de répondre presque par réflexe. Non sans lui rendre le coup qu'il lui avait donné, à sa manière, l'envoyer balader de quelques pas sur le côté.

- J’en pense que j’en ai rien à foutre de savoir qu’il y a une inspection. J'ai rien à cacher. Au pire s'il avait besoin d'une nounou, il aurait pu prévenir non ? Qu’il se démerde, j’suis pas là pour lécher le derche d’un planqué moitié ninja, moitié flic. Sérieux quoi. Un Nin-flic ? Un Poli-ja ? On s'en fout. MOUHAHAHAHAHAHAHAHA.

Ce qu’il ne savait pas, ce qu’il n’avait pas vu, c’est qu’une personne approchait tranquillement dans leur direction. Une personne que ne connaissait pas encore le colosse mais qui allait certainement bientôt s’annoncer, non ?

▬ C'est qui, ce connard ?

Le connard en question sortait du lot, même pour la Onzième Division, et ce n'était pas peu dire. Plus de deux mètres, la peau bronzée et des cheveux blancs en bataille, il dépassait la plupart de ses petits camarades d'une tête voire deux.
En d'autres termes, il était à l'opposé de la notion-même de discrétion et une injure vivante à ce principe, et ce dès avant de faire profiter qui en voudrait - ou pas - de ses éclats de voix.
Certes, Sora lui-même n'avait pas exactement le profil furtif par excellence, ne serait-ce que de par sa carrure, et pourtant... Ce bibendum basané était cependant encore un cran au-dessus - et avait, de surcroît, choisi le mauvais moment pour se faire remarquer.

▬ K... Kiryū Shinjiro, Capitaine. Sixième Siège de la Onzième Division.
▬ Sixième ? Il repassa en revue les quelques Sièges inférieurs qui s'étaient présentés à lui pour l'aider dans sa tâche - sans doute plus par volonté d'en être vite débarrassés que par altruisme véritable, mais le résultat était le même. Vous êtes en train de me dire que ce gros con est votre plus haut gradé à l'heure actuelle ?
▬ ...Oui, Capitaine.

Il connaissait déjà la réponse - il avait fait ses devoirs avant de venir -, mais il était toujours bon d'en avoir confirmation. Portant la main à sa nuque, il la fit craquer sèchement.

▬ Je reviens.
▬ Capitaine, vous êtes sûr que - l'interpella un de ses subordonnés, avant d'être muselé par un lancer de haori au visage.
▬ Garde-moi ça de côté.

Sora n'avait au départ aucune raison d'être là.
Et il ne serait pas venu si ce n'avait été pour la requête de ses subalternes, redoutant la manière dont les dégénérés de la Onzième pourraient se comporter si aucune figure d'autorité n'était là pour appuyer le côté officiel de la démarche. Force était d'admettre que leur Vice-Capitaine et ses airs de brindille n'auraient pas été d'un grand secours.
De toute évidence, ils n'avaient pas tout à fait tort de se méfier ; peut-être ne serait-il pas venu pour rien, finalement.

▬ Eh ! Toi là, le débile. l'interpella-t-il en allant dans sa direction, même ses collègues ayant le bon réflexe de s'écarter pour lui céder le passage. Ses lèvres se fendirent d'un sourire mauvais, mettant sa cicatrice en évidence. Y'a quelque chose qui te fait marrer ? Tu m'expliques ? J'aime bien rire, moi aussi.

Même dépossédé de ce blanc manteau symbolisant son statut, le Capitaine de la Deuxième Division ne manquait pas de prestance, fort d'une musculeuse silhouette qui aurait pu lui valoir une place ici-même s'il n'avait eu d'autres aspirations.
Toutefois, les manches longues du sombre uniforme - qu'il n'avait altéré en aucune façon - n'en laissaient rien entrevoir, si ce n'est une considérable largeur d'épaules. Certainement pas assez pour intimider un grand gaillard comme celui-là... N'est-ce pas ?
C'était tout ce qu'il espérait.

Alors que la plupart s'écartait, Shinjiro se tournait vers la source de la voix, le visage dur. "Débile" ? Vraiment ? Le silence s'imposait autour d'eux. Ceux qui connaissaient Shinjiro savaient que ça pouvait dégénérer à tout instant. Déjà d'ordinaire, il était du genre à s'emporter quand on lui parlait mal. Mais si en plus le lascar débutait la conversation avec une insulte, alors là c'était quasiment assuré. Et le fait qu'il soit capitaine ne changerait rien, ils le savaient. Le colosse avait sa petite réputation. Un autre que lui aurait sans doute fermé la bouche, se confondant en excuse. Mais pas l'Argenté.

D'ailleurs ce dernier fit plusieurs pas pour s'approcher aussi du bonhomme. Plutôt grand, Shinjiro remarqua que le loustic était plein d'assurance. Privilège du grade sans doute, ce qui en cet instant ne comptait plus le moins du monde. Les dents serrés, il fit craquer ses phalanges alors que plus aucune trace de sourire n'était visible sur son visage.

- Tu m'veux quoi p'tite merde ? Tu penses que tu peux débouler ici, chez moi, et m'parler comme ça sans prendre une dérouillée ? Tout ça parce que t'as un manteau plus joli que les autres ? Tu t'prends pour qui en fait ?

Bon. Les hostilités étaient lancées et désormais, faire machine arrière était impossible. D'ailleurs certains shinigamis derrière le colosse tiraient une tronche de six pieds de long. Ils savaient que le mal était fais. Dès que le capitaine avait prononcé le terme "débile", tout espoir de paix s'était envolé.

- Mais si tu veux rire, j'vais t'expliquer. Et t'inquiète, j'vais parler suffisamment lentement pour qu'une tanche comme toi comprenne bien. On sait jamais.

Il eut un sourire mauvais.

- Je... disais... que...

Il s'arrêtait. En fait, ça l'gavait de faire des efforts pour qu'un minable puisse piger ce qu'il avait à dire. Putain de merde, capitaine ou pas, tu parles pas comme ça.

- Oh puis merde. J'me demandais comment on appelait les planqués comme toi. Tu sais, ceux qui restent dans l'ombre à foutre des coups dans l'dos comme des petites salopes. Au départ, j'partais sur un Poli-ja. Policier/ninja, t'as capté ou j'te fais un schéma ? Mais maintenant que j'te vois et que j't'entends, j'pense que j'ai trouvé.

La tension était à son comble. Ce qu'il disait... Ils étaient pas prêt de devenir pote.

- Une tanche. Voilà ce que tu es. Une grosse tanche. Alors tu vas être mignonne. Tu vas reprendre ton manteau et tu vas aller faire ton défilé ailleurs. Promis, on viendra t'applaudir.

Plutôt que de se répandre en excuses, le dénommé Kiryū Shinjiro préféra en remettre une couche. Naturellement, les membres présents de l'Onmitsukidō portèrent une main à leur arme en l'entendant - c'était exactement le genre de débordement qu'ils redoutaient en venant -, mais un geste de Sora les dissuada d'en faire davantage.
Il n'avait pas besoin de leur aide. Si outrageantes que soient les paroles proférées, ils savaient d'expérience que leur capitaine s'en sortait très bien tout seul lorsqu'il s'agissait de laver son honneur - ou tout simplement d'infliger une punition à qui de droit. Et cet imbécile avait plus qu'amplement mérité celle qui allait lui tomber dessus.

De par la nature-même de ses fonctions, la Seconde Division n'était d'ordinaire pas encline aux démonstrations publiques. Cependant, depuis sa nomination au poste de Capitaine, Sora n'avait pas manqué de faire savoir qu'il y était tout disposé s'il le fallait pour faire respecter sa fonction, et ce fauteur de troubles venait de lui fournir un parfait prétexte.
Même les membres de sa propre Division pourraient difficilement nier - du moins s'ils savaient ce qui était bon pour eux - qu'il avait provoqué l'altercation avec ses commentaires et envenimé les choses quand on l'avait rappelé à l'ordre. En d'autres termes, qu'il avait creusé sa propre tombe.

▬ J'admets être impressionné, c'est la première fois que je vois un macaque doué de parole. Entre ça et les clébards, le Seireitei se rapproche d'un zoo un peu plus chaque jour... railla Sora, dont le rictus n'avait fait que l'élargir à mesure que le colosse s'enfonçait de plus en plus. « Chez toi », hein ? Je vois qu'on prend un peu trop ses aises en l'absence d'un Capitaine... Non que ce soit beaucoup mieux avec, c'est vrai. Je suis d'avis que les animaux comme toi ont plutôt leur place dans une cage... Fort de leur proximité, il leva la main au niveau de son torse, menaçant de lui asséner une pichenette - geste d'autant plus insignifiant qu'il ne le prenait pas au sérieux. Voyons voir... Votre salle d'entraînement est bien par là, hein ?

Il n'attendit pas la réponse. Une simple pichenette, oui ; mal en prendrait à ce Kiryū, cependant, s'il ne percevait pas la pincée d'énergie spirituelle qui y était instillée au dernier moment. Sans contact direct, la pression de l'air seule le catapulta en arrière, l'envoyant voltiger sur plusieurs dizaines de mètres et au travers du mur le plus proche.
Sous l'œil médusé de tous ces spectateurs, Sora se volatilisa à son tour pour le poursuivre et, l'agrippant par le col avant qu'il ait pu toucher terre, tenta de lui enfoncer le crâne dans la porte de la pièce en question. Celle-ci avait été spécifiquement renforcée pour encaisser les chocs les plus virulents ; recevoir un corps, même lancé à pleine vitesse et aussi démesuré que celui-là ne risquait pas de lui porter préjudice. À lui, en revanche...

▬ T'as une grande gueule, c'est bien. On va voir si le reste suit. Capitaine Igarashi Sora de la Deuxième Division ! énonça-t-il haut et fort sans encore lâcher sa prise, le toisant d'un œil torve ; son inquiétant sourire n'avait de cesse de grandir. Je requiers l'ouverture de la salle d'entraînement de la Onzième Division.

Reconnaissant son niveau d'autorisation et son empreinte vocale, le dispositif de sécurité en scellant l'entrée se déverrouilla dans l'instant, leur cédant le passage vers l'intérieur. Vers ce qui, pour l'un d'eux, serait peut-être sa dernière demeure.

La suite ? Et bien à la hauteur de ce qu'il attendait en réalité. La grande gueule de ce capitaine d'opérette se mit en action afin de répondre aux provocations du colosse, bien trop heureux pour tenter de s'excuser. Un large sourire était d'ailleurs présent sur son visage tandis que l'homme l'invectivait. Macaque, encore un mot qu'il entendait fréquemment. A croire que le vocabulaire du Seireitei était limité. Comme l'intelligence des Capitaines visiblement.

Il allait d'ailleurs lui répondre, dans le plus pur style "Shinjiro" lorsqu'il aperçut que l'autre levait la main vers lui. Curieux, il ne fit rien pour l'en empêcher. Mal lui en prit. L'onde générée par l'attaque le propulsa loin derrière tandis que Sora enchaînait. La douleur lui vrillait les tempes alors que la salle se renforçait pour accueillir les deux shinigamis et le combat qui suivrait.

Se redressant, il passa sa main sur son visage, essuyant une traînée de sang. Son sourire réapparut alors qu'il jaugeait autrement Sora. Il ne devait pas oublier qu'il avait à faire à un Capitaine de division. La crème de la crème. Mais cela excitait encore plus le colosse. Qui avait une furieuse envie de s'opposer à un tel adversaire. Pour mesurer sa propre force.

- Décidément, j'avais raison. Tu cognes vraiment comme une gonzesse. Et sans prévenir en plus. Une vraie salope. Mais tu sais quoi, tu m'as motivé. J'vais essayer de me mettre à ton niveau. Plus tu frapperas fort, plus j'ferai pareil. Si ça va trop vite, tu m'dis hein.

Bien entendu, les premiers assauts l'avaient un peu secoués. Mais il était Shinjiro, il était l'Argenté. Il n'allait pas s'abaisser à subir sans réagir, qu'importe le grade du bonhomme en face. Et les hostilités, elles avaient déjà débutées. Un large rictus apparut sur son visage.

- J'vais t'en mettre plein le derche. Hadō n°11...

Il levait la main vers lui, comme s'il allait réellement libérer un sort magique. En réalité, il ne savait même pas ce que ce véritable Hadō faisait. Lui, il avait créé cette technique en soutien à sa division. L'instant d'après, il disparaissait d'un shunpô pour arriver en force sur Sora. Marmonnant simplement la suite de sa technique personnelle.

- POING DANS TA TRONCHE !!!

Essayant ainsi de respecter le nom de sa technique, il projetait son poing avec force vers le visage de la danseuse. Mais pas seulement. Emporté par l'attaque, il enchaînait immédiatement par un série de petits coups ciblant les jointures des membres. Genoux, poignées, épaules. Le but étant de frapper assez fort pour le gêner sur la suite du combat. Afin de faciliter aussi ce qu'il prévoyait. Il se recula alors d'un bond, dégainant son Zanpakutō alors que ses pieds retouchaient le sol. Murmurant la phrase d'incantation.

- Okite, Kaimetsu !

Sa lame s'allongea pour atteindre la taille du colosse, ou peu s'en fallait. Trois poignées apparurent sur l'un des côtés, laissant un seul tranchant, massif. Une arme de destruction, à la hauteur de son porteur. En dehors de sa forme, rien ne laissait pour le moment présager d'un autre changement.

- Allez, amène ton p'tit cul par ici. J'ai envie de m'amuser encore un peu.

Sora ne s'étonna pas de voir que l'imbécile en redemandait. Après tout, c'était le propre de la Onzième d'avoir la violence pour seul langage. Par chance, il était parfaitement bilingue et tout disposé à continuer cette conversation. Il aurait été dommage d'arrêter là - de se dégonfler alors qu'ils étaient désormais dans un environnement plus propice au « dialogue ». Peut-être n'était-il pas aussi abruti qu'il en avait l'air ; peut-être avait-il compris que même s'il s'était excusé - quelles étaient les chances que cela arrive ? -, il n'en sortirait pas indemne. Alors autant prendre les armes. Tant mieux : il n'irait pas se plaindre de n'avoir pas pu se défendre.

« Plein le derche », « ton petit cul »... T'es très porté sur la rondelle, on dirait. Il fit craquer sa nuque à nouveau, encore en pleine préparation. Je savais que les branques de la Onzième étaient très soudés, mais je pensais pas que c'était à ce point. Désolé mon grand, tu t'arrangeras avec tes potes les moustachus si tu veux manger de la banane.

Mais puisqu'avoir été attaqué « par surprise » pour l'amener jusqu'ici semblait tant le révolter, le Capitaine de la Nibantai consentit à le laisser prendre sa revanche, encaissant ses coups sans chercher à y parer. Tout au plus se contenta-t-il d'arquer un sourcil lorsque son agresseur apparenta l'un de ses coups - aussi subtils que l'était le personnage - à un Hadō ; s'il put croire l'espace d'une fraction de seconde qu'il était capable d'un semblant de finesse, la réalité des choses se rappela à lui trop rapidement.
Quoique projeté en arrière - comment ne pas l'être par une telle débauche de violence ? -, Sora ne tomba pas ni ne flancha ; tout au plus se contenta-t-il de porter une main à son visage, constatant à sa rougeur le sang qui s'écoulait désormais de son nez. Manifestement amusé, il se passa la langue sur les lèvres pour se repaître de sa propre hémoglobine, exalté par cette entrée en matière.
Dans le feu de l'action, il aurait été facile de ne pas remarquer qu'il avait dorénavant son sabre à la main, et qu'en plus celui-ci était désormais en état de libération - sans qu'il ait pris la peine de prononcer une quelconque incantation.

Pas trop mal pour un primitif ! ricana-t-il, passant le pouce sur sa balafre. T'inquiète pas King Kong, c'était juste pour te chauffer les gencives. Si c'est comme ça que tu veux la jouer, j'ai une surprise pour toi.

SHUNKO.

Une littérale déferlante de reiatsu ébranla toute la pièce alors que des trombes d'eau sorties du néant se mettaient à tournoyer autour de lui, entourant ses bras de leurs flots déchaînés. Les manches de son uniforme en furent instantanément pulvérisées ; l'étoffe recouvrant son dos se désintégra sitôt après. S'il avait ne serait-ce qu'un ersatz d'instinct de survie sous son esbroufe, son adversaire pourrait difficilement ignorer qu'il était en danger.
D'autant moins lorsque le Capitaine s'élança dans sa direction, nimbé de cette pression aqueuse, et que des symboles de lumière se manifestèrent derrière lui, accroissant d'autant sa célérité.

▬ Yasakani no Magatama, prit-il la peine d'articuler cette fois, quoiqu'il fut certain que ce lourdaud n'aurait aucune idée de ce que ces motifs pouvaient bien représenter.

Il ne fit même pas l'effort de tenter de maquiller son attaque d'une quelconque manière - ni feinte, ni manœuvre, ni quoi que ce soit ; il n'en avait pas besoin. Seul lui importait de faire mal, et c'était déjà une tactique en soi.
Toutefois, ce n'est pas son poing qui fusa vers la cage thoracique du colosse mais le plat de sa paume, à destination du plexus solaire, sans impliquer en quoi que ce soit la courte dague bien étrange qui occupait désormais son autre main. Les vagues nés de son aura rugirent de plus belles, promettant d'ores et déjà un impact dévastateur.
S'il faut se méfier de l'eau qui dort, que dire de celle qui gronde ?

Manger de la banane, il ne savait pas. Mais ce qui paraissait sûr, c'est qu'il allait déguster une bonne tarte dans la tronche. Et sans les fruits autour. Si Shinjiro avait envie de lui déglinguer la mâchoire, il devait néanmoins admettre que l'autre avait de la répartie, et c'était là quelque chose qu'il appréciait. C'était déjà pas mal de s'envoyer des fions mais si en plus on agrémentait le tout avec des petits mots doux, alors ça réhaussait la saveur du combat. Rien n'était plus fade qu'une rixe entre deux muets.

- Faut quand même être tordu pour penser à ce genre de chose en plein combat. Après t'es d'la Seconde division. Faut pas s'étonner quand on sait ce que vous faîtes quand vous êtes entre vous, dans vos p'tites prisons de minables. T'inquiète, j'vais vite t'y renvoyer. Pas sur que tu puisses encore marcher par contre.

Une surprise disait-il ? Le colosse devait admettre que de le voir tout encaisser sans broncher, c'en était déjà une. Y'en a pas des masses qui pouvaient se vanter d'un tel exploit. Moins encore ceux capables de répliquer dans la foulée. Le reiatsu envahissait l'espace et même lui devait admettre que c'était assez impressionnant. Il avait face à lui un véritable démon et cela excitait les sens du Sixième siège. La suite ? Elle lui paraissait aussi logique que dangereuse. Très dangereuse. Trop sans doute.

Il encaissa la totalité de l'assaut. La puissance était colossale, bien plus qu'il ne l'aurait pensé au départ. Mais se défendre aurait été contraire à sa philosophie. L'autre avait encaissé les premières attaques, il lui appartenait de faire de même. De prouver qu'il ne valait pas moins qu'un capitaine. Le dernier assaut, la paume, l'atteignit de plein fouet. L'onde fut telle que son corps s'éleva du sol pour aller se fracasser bien plus loin. Les craquements qu'il entendit n'étaient pas là pour le rassurer. Et que dire de l'intense douleur qui lui brûlait chaque centimètres carrés de son être ?

Seulement le colosse disposait d'une volonté de fer. Une discipline telle que même aux portes de la mort, il savait qu'il combattrait jusqu'au bout. Il se redressait. Crachant sur le sol une gerbe de sang. Il ne cachait pas avoir douillé. Par contre il montrait qu'il faudrait plus pour l'abattre. Indirectement, Sora avait gagné quelques miettes de respect. C'était une certitude.

- Sacrée surprise, en effet. Là, j'dois dire qu'il y a du mieux. Et si on inversait les rôles ? J'ai encaissé à pleine puissance. J'suis pas frais, j'avoue. Mais j'tiens encore debout. Maintenant montre-moi que tu peux faire pareil. Bouge pas. Te défends pas. Et encaisse comme j'viens de le faire. Si t'as des couilles, M'sieur le Capitaine.

Son corps commençait à émettre lui aussi de l'énergie. Mais pas de la même manière que le Shinigami auparavant. Sur lui, cela paraissait plus contenu. Pourtant on sentait la pression autour de lui alors que le sol semblait craquer sous ses pieds. Shogekiha

- Shogekiha !

Le Reiatsu semblait se faire absorber par le corps du géant tandis qu'il se ruait en avant vers l'adversaire. S'il ne prononçait pas de nouveau le nom de la technique, il paraissait assez évident qu'elle était similaire au Hadō n°11. Sauf que cette fois, la différence de puissance serait majeure. Accepterait-il de relever le défi ? De ne pas bouger ? Le coup généra une telle onde de choc qu'autour du géant, des pierres volèrent en éclat, la poussière se souleva, réduisant la visibilité.

- Et c'est pas fini, pauvre merde !

Profitant de cela, Shinjiro fit un pas en arrière et abaissa avec force sa lame vers Sora, cherchant à l'écraser sur le sol comme une fiente. Autour de l'Argenté, la pression était énorme. Et pas seulement lié à son Reiatsu. La forme libérée de Kaimetsu générant autour de lui des ondes magnétiques qui semblaient agir sur le corps de ses adversaires, réduisant leur mobilité.

Et maintenant ?

▬ C'est marrant que t'en parles, je songeais justement à t'envoyer y faire un tour. On manque de danseuses pour divertir les prisonniers, tu devrais te sentir à ta place.

Force était d'admettre qu'il ne s'était pas attendu à le voir s'en relever. Bien que maîtrisant le Bankai, Sora misait davantage sur ses capacités physiques, n'ayant que récemment - à l'échelle d'un Shinigami - réussi à trouver un terrain d'entente avec son Zanpakutō et ne voulant pas devoir compter exclusivement sur celui-ci.
De surcroît, il avait quelques temps été en charge de la prison secrète, avant même de devenir Capitaine ; cela avait exigé de lui qu'il puisse se défendre sans l'aide d'un quelconque ustensile pour mater les prisonniers. Inutile de dire que voir un vulgaire grouillot - un « simple » Sixième Siège - survivre à l'une de ses frappes sans qu'il cherche à la retenir était une surprise en soi, quoique pas forcément mauvaise. Après tout, cela lui donnait l'opportunité de le corriger encore davantage ; pourquoi se priver ?

Non content de tenir encore debout, il était par ailleurs toujours d'attaque, comme il s'empressa de le faire savoir. Une surprise éphémère passa dans les yeux de Sora en le voyant concentrer son aura d'une manière qui n'était pas sans rappeler la sienne, quoique dépourvue de toute sorcellerie dans son cas ; un condensé de puissance brute. Que son corps soit capable d'endurer une telle charge - surtout après avoir subi pareilles blessures - n'était pas un mince exploit, mais encore fallait-il voir ce qu'il allait faire de toute cette force intérieure.
Plutôt que de passer directement à l'offensive, il crut bon d'annoncer d'abord ses intentions - de le mettre au défi de recevoir son attaque comme il l'avait fait lui-même. Évidemment, la raison aurait voulu qu'il l'envoie paître et l'achève sur le champ, mais il y avait un certain charme à l'innocence de cette requête. Pourquoi pas, si c'était ce qu'il fallait pour le faire taire ? Ce n'était pas un excès de confiance de sa part, quel que soit le plaisir qu'il pouvait prendre à le malmener, mais en l'absence d'un Capitaine dans leur Division, il était nécessaire que quelqu'un leur rappelle pourquoi ils étaient au-dessus du lot. Autant que ce soit lui.

▬ Allez viens, mon gros ! On va rigoler. déclara-t-il donc, écartant les bras pour l'inviter à lui envoyer le meilleur - ou le pire - dont il était capable. Bien qu'ayant toujours son trancheur d'âme à la main si peu qu'il ait révélé ses capacités jusqu'alors, il n'avait pas l'intention de s'en servir, connaissant assez ses limites pour savoir qu'il pouvait faire face.

Ce qui ne diminua en rien la violence du choc. S'il ne se rendait pas sur Terre aussi fréquemment que d'autres - qu'aurait-il à y faire ? -, le Capitaine de la Deuxième Division se tenait suffisamment au courant des dernières nouveautés pour se dire qu'être heurté par un camion ne devait pas être bien différent. Une souffrance comme il n'en avait connu que rarement malgré ses nombreuses années de service le traversa depuis le torse, où il avait reçu l'attaque, sans autre protection que sa résistance naturelle.
Il mit un point d'honneur à ne pas choir là encore, ses pieds creusant de profonds sillons dans le sol alors qu'il était forcé de reculer - mais pas davantage. En comparaison, la morsure de la lame qui lui lacéra l'épaule tout de suite après était presque négligeable. Et s'il en eut le souffle coupé un bref instant, il ne tarda pas à se reprendre - et à répliquer verbalement pour lui signaler son échec, avant de le faire de façon plus concrète.

▬ Ça va, t'es content ? T'as pu montrer tes jouets ? cracha Sora en même temps qu'une gerbe du sang qu'il avait plein la bouche, sans avoir rien perdu de sa joie féroce. Maintenant c'est à moi, prépare-toi au deuxième service. J'espère que t'aimes manger avec une paille !

D'un coup d'épaule, il chassa sèchement le bras armé de son adversaire pour libérer le passage - et lui cracha son hémoglobine au visage pour l'aveugler, lui témoignant par là-même tout le respect qu'il lui portait. Puis, sans délai, il lança vivement la main vers sa tête d'ahuri... Et lui décocha une nouvelle pichenette, celle-là même qui avait servi à l'amener dans cette pièce ; à ceci près qu'elle était cette fois suivi de toute la puissance d'une cascade en fureur, d'un déluge que n'arrêterait aucun barrage.

Même avec son gabarit, les chances de parvenir à porter une contre-attaque en luttant contre un tel courant étaient moindres - mais de par ses attributions, Sora était bien placé pour savoir qu'il ne fallait pas vendre trop vite la peau de l'ours, aussi demeuré qu'il soit. Oui, il finirait ce qu'il avait commencé, d'une manière ou d'une autre - dans la douleur, de préférence ; c'était déjà en bonne voie.

▬ Reste à terre, haleta-t-il, toujours souriant, tâchant de reprendre son souffle malgré des côtes réduites en poussière. Ou je te promets que tu repars dans ta jungle en pièces détachées.

À supposer que ce ne soit pas déjà le cas.

- Tu parles beaucoup pour une gaufrette. On est loin du top niveau hein !

En vérité, il n'en pensait pas un mot. S'il avait effectivement été étonné de le voir cogner si fort, il n'était pas resté de marbre face au fait que Sora ait agi comme lui. Il fallait du courage pour encaisser un tel assaut sans réellement broncher et sur ce point là, il méritait son respect. Seulement il ne lui avouerait pas là. Pas après les petits mots d'amour qu'ils s'étaient lancés.

S'il y a une chose que le colosse appréciait chez les autres, même chez les p'tites merdes dans son genre, c'était la force. Et le capitaine n'en manquait évidemment pas. Il savait aussi que Sora avait sévèrement mangé avec son attaque. Même s'il faisait genre qu'il était encore frais, il voyait à sa posture que ce n'était pas tout à fait le cas. L'un comme l'autre feraient mine que ça allait mais aucun ne ressortiraient indemnes d'un tel déluge de puissance. A dire vrai, il devait même admettre que ça faisait un moment qu'il avait pas encaissé comme ça.

Mais il sentait aussi qu'il ne pouvait pas réitérer le même exploit que précédemment. Il devait se montrer à la hauteur de sa propre réputation et qu'importe ce que pourrait dire Sora à l'avenir, il avait gagné le respect de ses propres gars. C'était la seule chose qui comptait. Qui irait lui reprocher d'avoir perdu contre un Capitaine, surtout quand on connaissait le niveau réel de ces soldats d'élite ?

L'habitude du combat. Son corps se renforçait de manière naturelle à l'approche de l'attaque, ses muscles se tendaient afin de lui permettre d'encaisser sans partir en couille. Alors que a pichenette arrivait, en mode "super vilaine de la mort qui tue", Shinjiro plantait ses pieds dans le sol pour tenter de ne pas se faire projeter comme la dernière fois, se servant de son poids et de sa technique pour repousser en partie l'assaut, beuglant un magnifique...

- C'EST MORT !

Oui, oui, c'était bien le nom de sa technique. Kaimetsu semblait lui aussi vouloir réagir à l'instant, générant une bulle magnétique autour de lui afin de préserver son corps. La force déployée par le capitaine étant toutefois trop grande, il put passer outre une parte de sa stratégie défensive, reculant de plusieurs pas mais sans sombrer cette fois, et sans rencontrer de mur. Pas deux fois l'ami.

- A terre ? Nan pas encore. Mais j'dois avouer qu'ça va pas tarder !

Lui aussi n'en pouvait plus. La douleur lui meurtrissait le corps, il avait mal au crâne mais quelque chose de coton et le moindre mouvement lui brulait les poumons. Il aurait pu frapper. De manière simple, basique. Mais il voyait que même blessé, le Capitaine résisterait. Quitte à perdre - et cela ne faisait aucun doute désormais dans son esprit - autant faire ça à la manière de la Onzième. Un large sourire apparut sur son visage. Alors qu'autour de sa personne, l'énergie était palpable. Elle émanait de son Zanpakutō, comme si l'arme réagissait aux émotions du colosse.

- Tu sais quoi ? J'aime toujours pas ta gueule ! Mais tu mérites quand même le respect. Si j'me réveille d'ici ce soir, j't'offre la première tournée. Si ça t'dit ! En attendant...

Il levait sa première main, apposant la seconde sur une des poignées de libre de son arme. Lame placée devant lui, il éclata de rire alors qu'il laissait une puissante onde de choc partir de son corps.

Ses yeux se fermaient alors qu'il tombait à la renverse, visiblement dans les vapes. Mais avec un large sourire sur le visage. Pour lui, même s'il avait perdu, il s'était bien amusé. Et c'était précisément ça, être shinigami.

La prochaine fois, il le défoncerait.

Décidément, ce pachyderme refusait de tomber. À croire qu'il était trop bête pour se rendre compte qu'il n'aurait déjà plus dû pouvoir continuer la conversation, et le combat encore moins. Sora ne reniait pas ses efforts : il l'avait vu faire tout son possible pour résister, mais ce n'était pas suffisant pour endiguer la puissance de la marée. Avoir pu la recevoir une fois et être encore pour en parler n'était déjà pas rien ; une deuxième relevait du miracle pur et dur. À croire qu'il s'était ramolli... Il n'avait pourtant jamais rechigné à s'en prendre aux handicapés.

Mais si le Sixième Siège - Kiryū, croyait-il se rappeler - s'évertuait à le narguer tant qu'il en était encore capable, cela ne pourrait plus durer : tout portait à croire que sa conscience était sur le point de lui échapper. Avant de basculer, il lui fit néanmoins l'ultime affront d'envoyer une vague d'aura à sa rencontre. Lucide sur sa propre fragilité, le Capitaine de la Deuxième Division ne prit pas davantage de risque et stoppa net l'onde de choc d'un simple geste de la main, comme on conjurerait le mauvais sort.

C'était terminé - non sans que l'intéressé ait, avant de s'évanouir, proposé une trêve alcoolisée. Il ne put s'empêcher d'en rire, malgré l'inévitable douleur causée par ses propres lésions.

▬ Ha. Va te faire mettre.

Il rejeta encore un peu de salive écarlate - et peut-être ce qu'il restait d'une dent broyée - tandis que sa technique se dissipait, rendant à son sabre sa forme d'origine par la même occasion. Cet abruti ne l'avait pas raté, et s'il tenait encore sur ses pieds, ce combat n'était pas de ceux qu'il pourrait enchaîner.
Malgré tout, il estimait avoir prouvé que, bien qu'il soit voué aux travaux de l'ombre, un duel en face à face ne lui faisait pas peur, loin de là. Rassemblant ses dernières forces, il agrippa par la cheville le corps détrempé du colosse pour le traîner vers la sortie, se recomposant pendant le trajet un masque d'impassibilité.

Une certaine clameur s'empara de l'assistance lorsqu'il émergea du Tōshi no Budōkan avec un Shinjiro inconscient à bout de bras. Ses hommes étaient à la fois stupéfait qu'il soit dans un tel état et anxieux à l'idée que cette altercation ne mène - connaissant les autochtones - à une mêlée générale, alors même qu'ils étaient censés faire régner l'ordre.
Quant à ceux de la Onzième, ils semblaient presque surpris que leur camarade ait pu être défait, même alors qu'il se dressait devant un Capitaine ; c'était dire s'ils avaient foi en lui.
Et dans le même temps, avoir sous les yeux la preuve tangible et concrète que Sora lui était supérieur - à lui dont ils connaissaient la force - parut les emplir d'un respect renouvelé à son égard... Et peut-être d'un peu de crainte également ; cela lui convenait très bien. Ne souhaitant pas leur laisser le temps de se reprendre - sait-on jamais que certains seraient pris d'envies de révolte par solidarité -, il jeta la masse inconsciente de leur frère d'armes à leurs pieds.

▬ Appelez la Quatrième Division. Il va en avoir besoin. Et lui aussi, certainement, mais cela, il n'était pas utile de le mentionner. Je vous conseille de laisser mes hommes faire leur travail dorénavant, si vous ne voulez pas vous retrouver dans le même état. Dans la foule, un bruit de déglutition se fit entendre, sans qu'il cherche à en identifier l'auteur. Sur ce, je pense que vous n'avez plus besoin de moi... Il désigna son adversaire terrassé d'un coup de menton. Tâchez de lui apprendre les bonnes manières d'ici la prochaine fois.

Personne ne se dévoua pour lui répondre par crainte de se mettre dans son collimateur, mais à leurs regards, il eut la certitude que le message était passé. Faisant de son mieux pour ne laisser transparaître aucun signe de faiblesse - si ce n'est le sang qui trempait sa tenue déchirée, ce à quoi il ne pouvait pas faire grand chose -, il se dirigea vers la sortie.
Quelle que soit l'animosité qui ait pu un jour exister entre leurs Divisions, il osait croire que même ces buses pouvaient comprendre la nécessité de faire appel à un médecin dans cette situation.
Portant furtivement une main à son flanc une fois hors de vue, Sora grimaça en sentant à quel point sa chair était enflée à cet endroit. Il en avait vu d'autres, oui - mais ça ne rendait pas l'expérience plus agréable. Heureusement, ce n'était pas tous les jours.
Encore que cela aurait peut-être rendu son éternité plus amusante.
Enfin ! Que ce gorille commence donc par réapprendre à marcher - et ce verre, peut-être qu'ils pourraient en discuter.

Inconscient, son âme fut rapidement happé par la force de Kaimetsu, l'attirant dans son propre monde.

Le ciel était orageux, la brume plus dense encore que d'ordinaire. Shinjiro ne ressentait plus aucune douleur alors qu'il observait ce terrain si familier. Il savait qu'il avait été défait en combat singulier. Une défaite face à un Capitaine, à qui il avait fais du mal lui aussi. Il ne se cherchait toutefois pas d'excuse. Perdre, c'était se donner les moyens d'avancer, il en avait conscience. Et il savait que même en connaissant d'avance le résultat, il aurait recommencé à l'identique.

Au centre de la zone, le titan Kaimetsu l'observait, sa lame gigantesque entre les mains. Contrairement à d'habitude, il n'était pas assis. Mais debout. Les ombres autour de lui s'étaient dissipées, comme si elles craignaient la proximité du titan. Ce fut lui qui s'approcha de Shinjiro alors que ce dernier semblait englué sur place. Il leva la tête dans sa direction. Il s'attendait à le voir en colère. Pourtant quand l'autre prit la parole, ce fut de la fierté qu'il perçut.

- C'est exactement ça que j'attends de toi, gamin. On s'en branle de la force de ton adversaire, tant que t'assumes et que tu vas jusqu'au bout. Sans jamais reculer. Aujourd'hui, tu aurais pu gagner. Si seulement tu avais fais appel à mon pouvoir.

Il n'avait pas libéré le Bankai. Préférant ne pas prendre le risque de se faire rabrouer à cause de cela. Pourtant il n'était pas convaincu que même avec, il aurait réussi à le vaincre.

- Sans le savoir, tu as passé un nouveau cap aujourd'hui. Ce n'est pas encore suffisant, gamin. Mais tu es sur la bonne voie. Je voulais que tu le saches. Retourne dans ton monde. Continue de progresser. D'ici peu de temps, tu comprendras de quoi je te parle. BWHAHAHAHAHAHAHAHA !!

Il sentait sa conscience s'évanouir dans les ténèbres. Alors qu'il revenait dans son corps, la douleur revint. Il entendait autour de lui les médecins s'activer. Déjà il sentait une partie de ses blessures se faire soigner. Bien. Sous peu, il pourrait de nouveau défier ce Sora.

Et cette fois, ce serait une autre chanson.

Premier post de soin