Cage impériale

Cannette à la main, nonchalamment adossée contre un arbre, on pourrait croire que la rousse ne fait qu’admirer les teintes rouge orangées dont se sont parés les arbres entourant le Palais Impérial tout en se désaltérant. De l’extérieur en tout cas, à la voir ainsi avaler une gorgée de sa boisson au lychee, c’est ce qu’elle laisse paraître. En réalité, elle étudie. Avant de venir ici, elle avait imaginé se rendre dans l’autre monde, prendre le temps de faire l’aller-retour pour observer les défenses qui y ont été mises en place, mais avant même d’avoir esquissé le moindre geste, elle s’était souvenue qu’ici même, ces mêmes défenses étaient à l’oeuvre. Seulement, cela faisait tellement partie de son quotidien qu’elle avait fini par l’oublier et ne plus y faire réellement attention. Pourtant, pour qui cherche à étudier les barrières spirituelles, cet endroit est une mine d’or. Une mine d’or dont elle ne peut pas faire grand-chose sans pioche, ou, en l’occurrence, sans celui qui les a posées.

Alors elle observe longuement la signature énergétique, la façon dont cette énergie se comporte. La Queen sait déjà utiliser un peu son énergie en s’aidant du renfort de l’âme de l’air pour se protéger des attaques. Mais là c’est différent et autrement plus complexe. D’autant plus qu’il n’y a pas qu’une barrière mais plusieurs avec chacune un effet bien spécifique. Lors qu’elle estime avoir suffisamment observé, elle cherche un cobaye du regard. L’oiseau fera l’affaire. Elle se concentre sur lui, fait affluer son énergie spirituelle dans ses mains et la projette sur le volatile. Il lui faudra plusieurs tentatives avant que cette dernière ne s’évapore pas tout simplement dans la nature. La maîtriser une fois à l’extérieur d’elle-même n’est pas évident. Mais une fois qu’elle a compris comment manipuler le truc, elle tente de lui donner la forme voulue, simple, pas trop complexe, de quoi enfermer l’oiseau dedans. Lorsque ce dernier tente de s’envoler. Il se heurte à sa mini cage invisible.

Parfait, il ne reste plus qu’à s’exercer sur des modèles plus grands. Et pour cela, rien de mieux que la salle de pause de l’Arcānum ! Installée à une table, faisant mine de regarder la télévision tout en continuant de siroter sa boisson, elle s’amuse à enfermer ses collègues dans des barrières. Il lui aura fallu longtemps pour y parvenir. Elles ne durent pas indéfiniment. Et cela lui demande beaucoup d’énergie, mais c’est plutôt satisfaisant comme résultat.