Cimériès Alastor ~ Vago Mundo

Archaic Petra - Son Zanpakutō se présente sous la forme d’une lance sombre dont la lame complexe est cuivrée. Lorsqu’il en prononce la phrase de libération, Cimériès récupère le pouvoir de la Roche Antique. Il fut un dragon Long dépourvu d’ailes, ancestral gardien des richesses de la terre et maître de la roche, et il retrouve ici certains attributs de cette figure impériale.

Dans sa main, sa lance a changé tout d’abord, et si le design semble proche il est notable qu’elle soit à présent faite de roche et non plus d’acier. Les bois effilés sur son crâne sont plus allongés, mais les changements les plus cruciaux se font sur le bas de son corps, fait d’écailles sombres et dorées. Quatre pattes puissantes munies de serres tranchantes, et un abdomen allongé se terminant en une queue puissante (titre).

Sous cette forme, ses capacités physiques sont naturellement exacerbées, tandis qu’il gagne la capacité de concentrer son Reiryoku sous forme de roche, capable ainsi d’en faire naître « du néant ».

Archaic Petra:

La première impression laissée par Cimériès est d’être quelqu’un de distant. Il se voit comme un vagabond, parcourant seul le monde, et dans cette optique il n’y a pas vraiment de place aux amitiés frivoles en son existence. Aussi peu étonnant que l’on en vienne à lui prêter aisément une attitude hautaine, alors que l’érudit taciturne est juste quelque peu déconnecté du monde. Car si de premier abord il parle peu, il est également capable de partir dans d’interminables discours s’il trouve un interlocuteur légitime, dans un cadre propice et que le sujet l’intéresse. Dès lors autant dire que cela ne se produira pas souvent.

Car le savant a besoin d’un certain niveau de discussion pour être stimulé. Cela est peut-être un effet secondaire d’être un Arrancar de la Lune, mais il estime que la grande majorité du peuple Hollow n’a pas cette forme d’intérêt. Aussi les voit-il plutôt comme une donnée scientifique, une base de spécimens observables. Peut-être de cela que provient cette noblesse qu’il dégage, et que d’aucuns nommeraient plutôt dédain et condescendance. Il est vrai qu’il entretient plus d’intérêt pour les choses cachées, qu’il s’agisse de connaissances ou de trésors, et ce même s’il en a déjà été victime par le passé.

Car en effet, ces yeux mordorés en ont déjà vu des choses en sa très longue existence. Fut un temps où il arborait de riches tenues, laissant flotter derrière lui sa longue chevelure brune et cuivrée, dévoilant sans crainte les bois ancrés sur son crâne. Mais cette époque est révolue. À présent il cherche à être plus discret. Une tenue blanche et noire, rehaussée de touches dorées, incorporant une capuche afin qu’il puisse dissimuler ses bois. Sa chevelure est maintenant nouée à la nuque, sortant tout de même de sa capuche par un orifice prévu à cet effet.

Cimériès ne cache par contre pas ses bras d’obsidienne veinés d’or, stigmates de dangers négligés. Il est même parfois possible de les voir luire d’éclats dorés, alors que deux imposantes mains l’encadrent et le servent. Mais outre cette excentricité, il tente simplement d’être Arrancar parmi les Arrancar, évitant d’attirer trop l’attention sur le fait qu’il provienne de la communauté de la Lune.

Vago Mundo

Pourquoi n’y avait-il pas droit, lui ? Pourquoi cette compréhension instinctive et primaire ne lui était pas permise ? Cela l’agaçait et le mettait de sombre humeur. Isielle et Aguarès avaient eu droit à cette illumination, alors pourquoi pas lui ? Ne le méritait-il pas, avec tout ce qu’il avait sacrifié à cette cause ? Il rumine un peu, mais ce n’est pas son genre de s’emporter. Très terre à terre, l’érudit réfléchit avant d’agir, et sait donc fort bien qu’il doit juste prendre son mal en patience.

Mais… cela fait si longtemps déjà ! Lorsqu’il devint Vasto Lorde, son existence était déjà fort longue. C’est sous cette forme qu’il avait vu la première fois le Ziggurat, et avait accepté de recevoir d’Isielle le cadeau de la Lune. Il ne le regrettait pas vraiment. Cela avait donné un réel but à son existence, à lui qui avait ressenti l’appel des Abîmes. Et cela remontait à une éternité à ses yeux… N’était-ce donc pas fou, avec une si longue existence, de dédier sa vie à d’anciennes civilisations ?

Le Ziggurat était une ruine très ancienne, et les secrets de ses inscriptions avaient eu de quoi attirer l’attention de certains Hollow. Isielle avait été la première à pouvoir en décrypter, et ainsi découvrir le secret du Rituel, offrant une alternative à l’Arrancarisation. Mais pourtant, elle était incapable de lire ces inscriptions. Ces Hollow qui avaient vécu il y a des millénaires sans doute… combien d’autres secrets pouvaient-ils avoir laissés ainsi à disposition, pour qui saurait « s’aligner » avec les tablettes anciennes.

Ils n’avaient pas d’autre terme, « s’aligner » semblant le mieux désigner le procédé de ce qu’ils crurent comprendre. « Ils », c’est Cimériès et Aguarès, chercheur à l’esprit vif, plus brillant que Cimériès ne le serait jamais. Ce binôme s'était formé avant d'ensemble, tenter de percer les mystères des tablettes anciennes. Isielle avait ressenti une compréhension innée, et sans pouvoir lire les inscriptions, elle avait juste instinctivement tout compris. Prodigieux, et parfaitement impossible à reproduire à loisir.

Cela avait enfin changé, et les deux compères étaient enfin de retour à la cité rupestre pour tenter de recouper les informations, entre ce qu’il s’était produit lors de leur dernière « excursion » et les notes qu’ils avaient pu prendre au fil des siècles. Toute cette expédition avait débuté lorsque Cimériès avait suggéré qu’il puisse exister d’autres ruines. Et bien du temps s’était écoulé avant qu’ils parviennent à en trouver. Rien d’aussi prodigieux que le Ziggurat, mais assez pour que les fouilles puissent être intéressantes.

Les ruines avaient débouché sur un passage. Lui-même sur des pièges et nouveaux mystères. Deux esprits brillants et beaucoup de temps, c’est ce dont ils eurent besoin pour parvenir à bout de ce labyrinthe semé d'embuches. Et ce fut un prodigieux trésor qu’ils trouvèrent, par une sorte de cube de roche flottant, semblant parfois frappé d’un éclat doré. Trop impatient, Cimériès n’avait pu s’empêcher de le saisir de ses mains. Qui s’étaient instantanément pétrifiées, grignotant peu à peu le reste de son corps. Il avait senti son énergie être absorbée. Ses membres se solidifier dans une douleur sans commune mesure. Il n’était pas parvenu à garder connaissance et ne se réveilla que quelques jours plus tard.

Au réveil, il n'avait plus aucune sensation dans ses bras, et pourtant ils étaient toujours là. Insensibles mais mobiles. Aguarès avait à son tour ressenti « l’alignement », sur des inscriptions présentent sur les murs de la salle où le cube avait été trouvé. Il avait alors lié l’artefact au cœur même de son ami, et l'y avait scellé pour le sauver. De ses dires, le cube avait alors gravé sa marque dans son dos, et s’était étendu sur ses bras comme fils d’or. La pétrification était parvenue jusqu’aux épaules alors, mais pris une teinte différente, passant de la roche friable à l’obsidienne robuste. Ces bras il ne les ressentira plus jamais, mais gagnera le contrôle de deux mains faites de pareil matériel lorsqu’il décide d’user du pouvoir de l’artefact qui sommeille en lui. Ces mains ont pris à ses yeux la symbolique des plateaux d’une balance, lui rappelant sans cesse que toute chose avait un prix à payer…

Ainsi, Aguarès avait été le deuxième Hollow – à sa connaissance – parvenant à user des pouvoirs que recelaient les antiques tablettes, après Isielle bien longtemps avant lui. Ils avaient tenté de trouver des liens avec de précédentes recherches une fois la cité rupestre rejointe, mais rien de probant… Cimériès alors s’en remettait juste au destin. S’il avait un peu du savoir antique en lui, ne se devrait-il pas d’avoir une longueur d’avance ? C'est pourquoi il tenta de "relire" toutes les tablettes, une à une, cherchant à provoquer une réaction.

Et soudain… une illumination ! Alors qu’au dehors des cris résonnent, il est tout absorbé par la découverte qu’il vient de faire. Un alignement, une connaissance instinctive, limpide. Un Eureka. Aujourd'hui il n'en demeure rien pourtant, ce souvenir alors envahi d'une intense lumière dévorant cette part de mémoire... La dernière chose dont il se souvient alors est abstraite : le déchirement et la peine lorsqu’il entendra les cris de son ami...


Les choses changent. Mais se renouvellent toujours… Si bien qu’il n’est pas tant dépaysé par le Hueco Mundo actuel. Loin forcément de celui qu’il avait connu, les forces en présence n’étant plus les mêmes. Mais le voilà qui marche dans le désert blanc sous la lune éternelle, rejoignant le Ziggurat que d’autres comme lui s’échinent à extirper du désert. La vie, la mort. La frontière semblait bien mince, alors que tous ici, lui inclus, étaient ce que l’on appelait désormais des Revenants. Morts en un autre millénaire, et de retour désormais pour… pour quoi exactement ? Reprendre le cour de leur vie comme si rien ne s’était produit ?

Il semblerait, oui. Les mêmes monuments sont désensevelis, une nouvelle fois. Comme si l’on découvrait derechef les vestiges de cette civilisation ancienne, déjà antique lors de sa première existence. Une redécouverte intégrale… pourrait-il pour sa part provoquer une nouvelle fois cette illumination dont il ne parvenait pas à se souvenir ? Et si ce n’était pas ici, ce serait ailleurs. S’ils avaient pu trouver une autre ruine, alors peut-être y en avait-il plein d’autres. Cela prendrait peut-être des siècles pour les découvrir. Des millénaires. Il n’était plus à ça près. Vago Mundo, vagabondant de par le monde, voilà ce qu’il incarnerait à présent.

- Pour toi mon ami… pour toi, je percerai ces mystères...

Promet-il alors, le désert et la lune pour témoins immuables.