Looking for

Il fait si sombre dans la forêt de quartz. Voilà bien longtemps qu’elle n’était pas venue rôder par ici. Dire qu’à une époque elle y vivait… Mais c’est de l’histoire ancienne. Très ancienne. Tellement qu’elle avait oublié à quel point c’était sombre. Pour unoeil non averti, l’on pourrait facilement s’y perdre tellement ces arbres géants se ressemblent. Pourtant ils sont bien différents à quelques détails près. Et ce n’est qu’après voir vécu là des décennies que l’on s’en rend réellement compte. Le monde creux est grand, tellement grand que l’on pourrait le penser infini. Il en va de même pour cet endroit situé sous le désert de sable blanc.

Chercher quelque chose, ou quelqu’un ici, c’est comme chercher une aiguille dans une botte de foin. Néanmoins, l’ange de glace est bien là à parcourir la zone à moyenne vitesse. Assez vite pour ne pas perdre de temps, assez lentement pour ne pas passer à côté de quelque chose, un signe ou un détail qui pourrait l’intéresser. Comme à la surface, il y a ici des endroits qui correspondent au territoire d’un Adjuchas ou de Vasto Lorde. Évidemment, ces propriétés ne sont plus les même qu’à l’époque. Alors il est difficile de savoir si elle s’aventure là où elle ne devrait pas. Quoi qu’il en soit, cela ne l’effraie pas. La noirceur qui a envahi son être la rend plus téméraire qu’elle ne l’était. En outre, ici, elle a moins de risque de tomber sur des Hollow plus puissants qu’elle.

En permanence, elle se concentre pour ressentir les reiatsu qu’elle perçoit. Des faibles, des plus élevés. Des connus, des inconnus… Mais pas celui qu’elle cherche réellement. Les jours passent et ça l’agace vraiment. Qu’est ce qu’un jour pour un Hollow ? Qu’est ce qu’un jour quand on a l’éternité devant soit ? Qu’est ce qu’un jour quand la nuit est éternelle ? Peu de chose en réalité. Mais pour l’Argentée, cela a une importance liée à son impatience.

Chercher ne suffit pas. Elle va devoir opter pour une autre stratégie. Cette dernière consiste à trouver un être doté d’un minimum de conscience et l’interroger. Justement, Asteria perçoit un reiatsu non loin. Il est pile comme il faut. Assez élevé pour être certaine que ce Menos là sera capable de langage et d’intelligence, mais pas trop non plus ce qui l’assure d’être en position de force si ce dernier est de nature trop agressive. L’Arrancar approche doucement et ne cache ni son aura, ni sa présence. Elle cherche à indiquer qu’elle est là et qu’elle arrive. Ses pas s’arrêtent à bonne distance afin que l’être ne se sente pas trop menacé.

« Toi tapi dans l’ombre, montre-toi. »

Sa voix est froide, austère, presque hautaine tout comme Asteria l’est dans sa façon de se tenir droite, le menton légèrement relevé et le regard perçant. L’on en atenndrait pas moins de la reine de glace.

Le calme plat des parties les plus sombres de la forêt souterraine avait quelque chose de nostalgique, si seulement plus d’adjuchas avaient la faculté de parler avec aisance, elle a tellement de questions à poser à ses compères. Par exemple, combien de temps avaient ils passé sous forme de Gillain, comment est-ce qu’ils faisaient pour juger le temps qui passait d’ailleurs, toutes sortes de choses qui pouvaient varier grandement d’un menos à l’autre.

Malheureusement, elle n’avait pas beaucoup d’occasion d'interagir avec un adjuchas, sans que cela implique un combat jusqu’à la mort. C’est bien triste, mais c’était là leur nature de cannibales, elle avait appris à l’accepter. Une partie d'elle-même qu’elle devait laisser dans le désert au-dessus de ce havre de paix, si elle ne voulait pas s’attirer les foudres des vasto lorde assurant l’accord tacite de cet endroit.

Cela ne la dérangeait pas, caché son hostilité était dans ses cordes, et la patience une de ses vertus, même si en temps qu’adjuchas toujours prétendante au rang de vasto lorde, une certaine tension pouvait se créer lorsqu’elle restait trop proche de ses congénères. C’est pourquoi elle choisissait bien souvent la solitude, lui permettant de prendre une forme complète sans créer de commotion inutile. Lorsque son pouvoir tournait à plein régime, comme ici sous le sable blanc du Hueco Mondo, son esprit était léger, concentré, cela lui laissait l’occasion de récupérer pleinement entre chaque chasse.

Hors était d’ailleurs dans un de ses intenses monologues internes, réfléchissant sur la nature des hollows et leur rôle dans ce monde, quelque part pour justifier sa quête sans fin vers l’évolution, mais aussi car la philosophie était devenue l’un de ses passe-temps favoris. Peu de hollow se laissaient aller à leurs états d’âme malgré leur nature égoiste. Toujours à montrer les crocs pour ne pas paraître faible, c’était intéressant de se demander pourquoi, à son humble avis.

Mais contrairement à l’ordinaire où elle ne s'interrompit qu’une fois sa curiosité répondu par elle-même, cette fois-ci elle fut distraite par quelqu’un semblant lui parler. Elle mentirait si elle disait ne pas l’avoir ressenti rodée dans les parages. Ici elle était généralement toute seule, et tant d'années de chasse lui permettaient de ressentir dans ses tripes lorsqu’une menace approchait, si cette dernière n’était pas aussi douée qu’elle à se dissimuler. Celle-ci néanmoins ne semblait pas présenter la moindre hostilité, si ce n’est bien sûr un sens de supériorité propre à son espèce.

“Arrancar, je ne peux me montrer plus à toi que je ne le suis maintenant. Tu devrais mettre un peu de temps, mais concentre-toi.”

Les rayons de lumières ici bas se comptait sur les doigts d’une main, et pas forcément une avec cinq extrémités, la forme qu’assumait Hors dans son milieu naturel était donc à peu de chose prête, indiscernable, si ce n’était les faibles lueurs bleus qu’elle ématait sur ses nombreuses pattes et son masque blanc. Si elle lui disait de se concentrer, ce n’est pas tant par mépris de ceux vivant sous la lumière, mais parce qu’elle était juste en face d’elle, à peut-être cinq mètres de distance maximum.

“Je doute que tu puisses trouver autre chose que moi-même si loin des troupeaux. Si tu es perdu, je te montrerais le chemin, mais si tu cherches à faire de moi une des tiens, et bien, j’imagine que c’est une nuit comme une autre pour mourir.”

Il est vrai qu’en faisant davantage attention, elle remarque enfin ces tracés fluorescents sur certaines parties de son corps. Cimériès en a des semblables sur ses bras. Cette pensée n’a rien à faire là. Elle parasite son esprit pour rien, mais puisque c’est lui en particulier qu’elle cherche, il est normal que tout ce qui se rapporte à lui, lui revienne en tête n’est ce pas ? Quoiqu’il en soit, l’adjuchas confirme ce qu’elle constate elle-même. Il n’y a personne à la ronde. Tout cela n’est qu’une perte de temps. Néanmoins, elle va quand même poser sa question, au cas où, on ne sait jamais et pour le reste, elle avisera.

Avant cela, autre chose l’interpelle. La Reine de Glace plisse les yeux et incline légèrement la tête de côté. Est ce que la créature face à elle croit vraiment qu’elle est là pour la manger ? Un Arrancar n’a plus besoin de se nourrir pourtant. Ah mais peut-être qu’elle se méprend parce que certains rares Arrancar gardent cette habitude pour se renforcer. Artemio peut-être ? Qu’importe. Ce genre de détail ne l’intéresse pas. Les autres peuvent bien faire ce qu’ils veulent tant que cela ne la menace pas elle directement.

« Mourir ? Personne ne va mourir aujourd’hui. A quoi bon ? Mais peut-être pourrais-tu m’être utile. Quel est ton nom ? »

Ses mains se posent sur ses hanches et elle observe un instant, réfléchit à ce qu’elle va bien pouvoir faire de la demoiselle. Avant elle aurait simplement passé son chemin. Il y a quelques minutes encore elle ne comptait pas s’arrêter plus que nécessaire. Mais là, là elle se dit qu’elle pourrait lui être utile.

« Je cherche quelqu’un. Tu connais certainement les Espada. » Tout le monde les connaît, le contraire serait étrange. Elle ne les as probablement pas vus, mais elle en a au moins déjà entendu parler et connaît le minimum, leur nom et le clan d’où ils viennent. « Je cherche celui que l’on appelle Cimériès. L’aurais-tu vu récemment ? »

La question de savoir ce qu’elle va faire d’elle reste en suspens. Elle a bien une petite idée, mais cela viendrait après. Une chose à la fois. Ne nous précipitons pas.

La bonne nouvelle, c’est que l’arrancar ne semblait pas vouloir convertir de force la louve, la mauvaise, c’est qu’elle semblait comprendre ce qu’elle avait dit. Et bien, tant pis, les mécompris arrivaient souvent dans une espèce dont la moitié n’était pas doué de langage. Du moment qu’elle était laissée plus ou moins tranquille … Même si la notion d’être utile à l’arrancar la dérangée.

"Et bien, je ne comptais pas me laisser faire non plus, mais ça m’arrange de ne pas avoir à bouger. Le nom est Hors, Hors la louve.”

Mh, elle ne donnait pas son prénom en retour. Ce genre de personne heh ? Pourquoi pas, dans les étendues du désert, connaître la description de quelqu’un était plus important que son nom, sauf s’il était connu, comme un espada par exemple … Est-ce que cette arrancar était un espada ? Ils n’avaient pas organisé de tournoi depuis la dernière fois ? Non, non elle le serait sinon, puis elle parle du Secunda Espada, ça doit être que non.

“Mh, c’est embarrassant, mais non. Je n’ai à ce jour jamais rencontré de membre de l’espada, ou cherché à le faire.”

La louve manifestait sa réflexion en bougeant la tête, puis finalement son abandon de la question. Si elle ne se souvenait pas d’avoir vu le secunda, de quoi se souviendrait-elle ? Ce genre de rencontre restait un moment dans ma tête. Pourquoi cette sans-masque cherchait des noises au second de toute manière ? Il y avait là dessous une histoire que la louve voulait entendre.

“Tu es sa Fracción ou quelque chose de similaire ? Chercher ses congénères, à moins pour les défier, est assez rare dans notre espèce pour attirer l’attention”


Si c’était pour le défier, cela serait probablement très intéressant également, mais elle doutait que cela soit pour ça. Déjà car il pourrait juste l’ignorer, et qu’elle ne se souvenait pas que cette arrancar spécifiquement fasse déjà partie de l’espada. Au mieux, elle était très forte parmi les autres, mais peut-être pas au niveau de ces psychopathes.

“Pour être franche, je voudrais bien t’aider, mais même si je le voyais, je n’ai aucun moyen de te retrouver toi. Ou de lui dire que tu le cherches, même si je pense que pour que tu n’arrives pas à lui mettre la patte dessus, il doit t’éviter volontairement ou non.”

Hors la louve. L’Arrancar la détaille, se demandant ce que l’Adjuchas peut bien avoir de commun avec une louve. On pourrait dire que ce n’est pas important ou qu’elle s’en fiche, que cela ne changera rien à l’issue de cette rencontre mais Grey est curieuse par nature et si elle décide de prendre Hors sous son aile, il vaut mieux qu’elle en sache davantage sur elle. Ce ne serait pas dans le but de lui trouver des faiblesses. Elle n’a pas besoin de cela pour lui être supérieure. Mais plutôt pour savoir comment exploiter ses points forts au maximum.

« Bien, Norse. Tu peux m’appeler Asteria. Je fais partie de La Cámara. Mais, cela se devine je suppose. Ou pas. Pourquoi la louve ? »

Asteria opine, comprenant que l’on puisse préférer ne pas croiser la route des membres les plus puissants de l’Acuerdo après les chefs de clan évidemment. Question de survie. Tout le monde est passé par là à un moment ou un autre.

« N’as-tu jamais envisagé d’arracher ton masque Norse ? »

L’Argentée fait quelques pas, pensive. L’arrancarisation est une étape importante qui permet de devenir bien plus puissant et hors de portée de nombreux prédateurs. Mais elle a appris qu’il était possible de devenir arrancar d’une seconde façon. Si c’était à refaire, peut-être qu’elle patienterait pour avoir accès à cette seconde façon. Mais alors ses chances de survie auraient été plus faible. Cela aurait été un pari risqué. De toute façon il est impossible de modifier le passé ou de retourner en arrière.

« Alastor est un ami. Il est vrai que ce genre de lien existe peu dans notre monde. Nous sommes trop belliqueux, trop méfiants ou trop manipulateurs. Cela semble impossible de pouvoir faire confiance et pourtant… Peut-être que c’est parce qu’il vient du clan de El Rebaño mais je sais que je peux le croire, qu’il n’est pas fourbe. »

Asteria semble comme attendrie lorsqu’elle évoque cet Arrancar. Il y a comme des notes de mélancolie dans sa voix. Il lui manque et elle se demande souvent si c’est réciproque. Il la croit morte, c’est tout ce qu’elle sait. Et dans ce monde où le temps est ressenti différemment que pour des humains, peut-être l’a-t-il déjà oubliée. Ou du moins, que ça ne lui importe pas ou plus.

« M’éviter ? Non, il ne sait pas que je suis en vie. Et cela fait peu de temps que j’ai commencé à le chercher. Notre monde est vaste et immense… Il pourrait être n’importe où. Hum… M’aider… Oui. Et si, tu m’accompagnais ? »

Hors ne s'empêchait pas de ricaner à la question de l’arrancar. Il faisait vraiment sombre ici, n’est-ce pas ? Elle prenait la liberté d’avancer de quelques pas supplémentaires, peut-être verrait-elle mieux pourquoi elle s'appelait la louve, si l’obscurité n’était pas totale. Elle ne voyait peut-être que son masque, cela serait pas la première fois qu’elle remarque la différence d’accuité entre elle et les autres membres de son espèce dans le noir.

“Existe-t’il une meilleure raison de s’appeler “la louve” qu’en être une ? Du moins, dans les confins de la forêt de quartz. Mon pouvoir est quelque peu contraignant, malgré les nombreux avantages qu’il offre.”

Elle n’allait pas en parler plus que ça, c’était à l’arrancar de faire un plus un. Hors était tout de même fasciné par leur obsession à vouloir agrandir leur espèce. Ils étaient immortels pas des humains, pas besoin d’augmenter ses rangs autant. Quoique, non, elle pouvait comprendre le besoin de reproduction d’une espèce, d’une manière ou d’une autre. Mais elle, personnellement, n’était pas intéressé.

“Aaah, pourquoi vouloir faire ça hum ? Je ne suis pas étrangère à marcher sur deux pattes, enfin, pieds j’imagine. Mais je n’ai vraiment aucun intérêt à avoir une épée, ou à avoir mon pouvoir scellé.”

Nan, elle préférait étudier la condition des hollows en étant elle-même une hollow, en expérimentant la faim, la peur, la chasse et la joie. Plutôt qu’en rejoignant les sans masques et leur autainité. Cela ne voulait pas pour autant dire qu’elle n’était pas intéressée d’écouter ce qu’avait à dire la grue, les récits d’amitiés étaient bien rares dans le désert du Hueco Mondo.

“El Rebaño, les sans masques animals ? Si ce genre de socialisation est possible c’est sans doute plus fréquent chez eux que chez vous, si je me fis à leur réputation bien sûr. Et bien quel dommage que tu ais perdu la trace de cet Alastor, j’aurais énormément à apprendre de son clan.”

La louve masquée agité la queue, réfléchissant. Est-ce qu’elle devrait vraiment suivre quelqu’un qui ne s’était présentée devant elle il y a peu ? Qu’avait-elle à craindre d’un sans-masque sans hostilité envers elle, se faire arracher son masque de force ? Elle pouvait toujours juste fuir, elle était assez douée pour ça.

“Je n’ai pas de prédisposition à la traque, Astéria. Le mieux que je puisse faire, c’est t'aider à couvrir plus de terrain. Mais je ne dirais pas non à trouver un membre d’El Rebaño pour combler ma curiosité. Puis, je t’ai proposer de t’aider à retrouver ton chemin, et il m'apparaît que sans cet arrancar, tu sois bien plus perdu que dans le noir.”

Elle s’asseyait, du mieux qu’un loup avec son anatomie pouvait le faire, et dressait sa patte supérieur droite devant elle pour se frotter le masque. Une fois en haut, elle aura affaire à sa forme lunaire.

“Tu as lesdites dispositions pour distinguer le reiryoku de quelqu’un, arrancar ? La forme que je revêterais une fois sous la lune éternelle sera bien différente de celle que j’ai maintenant.”

Forme : Noche:

L’apparence ne fait pas tout. Ou pas toujours du moins. Et même si Hors ressemble à un animal poilu, cela aurait tout aussi bien tenir du chien ou du renard. Surtout avec ce pelage roux. Bref, la question n’était pas complètement idiote et l’Argentée attendait quelques précisions qui pourrait faire pencher la balance vers le loup plutôt que le renard.

« Je vois. Où est-donc ta meute petite louve ? A moins que tu ne tiennes plus du lycan ? »

La lycanthropie est typiquement définie par cet aspect loup solitaire influencé par la lune. Asteria opine, respecte la volonté de ceux qui préfèrent jouir des avantages de capacités non-scellées plutôt que de chercher à s’évoluer pour accéder à une puissance accrue. Chaque choix est stratégique. Être assez fort pour ne pas être prise comme proie, mais pas trop pour ne pas susciter l’envie, la rivalité ou être considéré comme une menace à éliminer.

« Je vois. Quelles sont tes contraintes et tes avantages ? Dis moi, je suis curieuse. »

Les paroles d’Hors la font réfléchir. Est ce parce que Cimériès vient du clan d’El Rebaño qu’elle a donc tant de facilité à lui accorder son amitié ? Cette aura, ce charisme, cette grandeur qu’il dégage l’attire indubitablement. Plus encore à présent qu’elle est de retour au Monde Creux. Dans le monde des vivants, elle avait bien plus de distractions et de divertissements pour occuper ses pensées. Sans oublier cette haine farouche qu’elle portait désormais en son sein. De quoi obnubiler ses pensées suffisamment pour qu’elle reste là bas si longtemps. Elle regretterait presque de n’être pas rentrée plus tôt. Mais si elle l’avait fait, elle n’aurait pas vu cette catastrophe que Borick et ses compagnons avaient créée sur Terre et qui l’avait satisfaite. Sans même avoir à lever le petit doigt, elle avait eu sa revanche. C’est ainsi qu’elle avait réussi à passer à autre chose. Évidemment, elle serait changée à jamais, mais elle avait retrouvé sa sérénité.

Pensive, Asteria pose le bout de ses doigts sur ses lèvres. Semble-t-elle réellement si perdue dans l’Alastor ? Elle sourit en coin, laissant ce questionnement en suspens. Cela l’amuse. En tout cas, il est certain qu’elle a très envie de le retrouver. Elle opine à la dernière question.

« En effet, je te reconnaîtrais quelle que soit ta forme. Et bien, et bien, ce sera amusant de voir cela... »

L’Argentée lance un regard à la ronde et montre la direction d’où elle est arrivée.

« Reprenons les recherches. Je viens de là. Donc, allons plutôt par-là. »

Elle pivote et indique la direction opposée.

Il semblerait que la louve ai piqué la curiosité de l’arrancar plus qu’elle ne l’aurait pensé. Où simplement est-elle curieuse de savoir quel type de pouvoir pourrait valoir de ne pas être scellé plutôt que de choisir un boost de puissance ? Elle pouvait le comprendre, étant elle-même de nature à être facilement intrigué, certains diraient même divertie.

“Ma meute ? Je l’ai pas revu depuis un moment, ils doivent être quelque part dans la forêt … Mais je les aurais revu si c’était le cas …”

Le regard glissant sur le côté, sans pour autant se concentrer sur quoi que ce soit, l’adjuchas semblait chercher une énième justification à ses désillusions sur le sort de ses protégés. Elle n’en avait plus depuis un moment, mais cela ne l’empêchait pas d’éviter l’évidence.

“Mais passons. Tu devines correctement, si j’étais complétement une louve dans mes jeunes années, mon évolution semble avoir décidé que j’en aurait les traits moins souvent. Une démonstration sera plus parlante.”

Quitte à devoir explorer pendant un moment ensemble, autant lui montrer le principe de son pouvoir. En échange, peut-être que Hors en découvrira plus sur le fonctionnement de celui des arrancars. Se convaincant de cela, elle faisait apparaitres plusieurs Cero en chargement, pas tant puissant, mais lumineux, suffisamment pour qu’une fraction de seconde, l’apparence de la louve rousse et noire soit plus nette, avant qu’elle ne se morphe en sa forme lunaire (avatar).

“Constatez par vous même, je ne peux maintenir ce tour de passe-passe bien longtemps, donc …”

Les ceros s’éteignaient simultanément quelques secondes plus tard. Générer de la lumière n’était PAS dans sa nature, même ses ceros étaient plutôt sombres, imaginez si en chargeant une attaque la lumière de cette dernière s'affaiblissait. Mais elle savait d’expérience que les mots ne pouvaient vraiment décrire sa condition complètement.

“Pour faire simple, je tant plus vers l’esprit que mes congénères, là où certains maîtrise un élément, pour ma part je suis entièrement constitué du miens, les ténèbres. Je ne les manipule pas, mais leur présence me renforce, à contrario, la lumière m’affaiblit mentalement et physiquement au point de régresser à une apparence de hollow simple.”

Mais trêve d’explication. La direction était choisie, et la louve n’était pas du genre à faire attendre.

“Mettons-nous en route, Attendre ici commençait à me rendre folle.”